23h35, non loin du manoir Little Dove, alors que de nombreux vampires semblent se hâter dans l'Elyseum, un homme remet son chapeau de cuir et quitte une scène de crime...

L'homme âgé vêtu d'un long imperméable noir réajuste le chapeau sur son crane grisonnant. La pluie ne va tarder à tomber... elle lavera ce que la Rose à laisser se répandre sur le trottoir.
Il s'éloigne suivi de son corbeau. Puis alors qu'il va quitter le bloc de maison il jette un dernier regard sur son œuvre.

Le mur au fond de la ruelle est décoré d'un trophée macabre... une rose y est accrochée, laissant tomber comme autant de pétales, la vie de ses plaies. Emilio Salvateri était parti rejoindre l'Elyseum accompagné de ses deux goules lorsqu'il avait été interpellé par un homme mystérieux. Ce qu'il s'était passé par la suite n'avait plus d'importance désormais.
Les fémurs et tibias de ses goules lui servaient dorénavant de clous profondément enfoncés dans ses poignées, chevilles et dans son cœur. Son torse découvert avait servi de vélin pour que le monstre puisse inscrire son message : « Ennemis de Caïn prenez garde ».
En contrebas du funèbre crucifié étaient empilés les organes et ce qu'il restait des corps démembrés des goules du Toréadors. Les têtes étaient disposées à l'entrée de la ruelle, un sourire sanglant ouvrait leur visage d'une oreille à l'autre, alors que leurs yeux sans vie semblaient pourtant teintés d'un effroi éternel...
Vu la situation géographique de la ruelle  le corps ne serait pas exposé aux rayons cuisants du soleil avant midi. Cela laisserait le temps aux vampires, goules et humains de découvrir le message. Tout ce que l'homme mystérieux souhaitait était que les humains ne le découvrissent avant les pourritures de la Camarilla. Cela serait bien plus amusant à son goût...

23h57, sous-sols du Grauman's Chinese Theatre. Le Priscus caresse les écailles sombres de son maléfique serpent tandis que celui-ci se tortille sur la table de réunion.

Le billet que le Priscus avait adressé aux principaux chefs du Sabbat présents dans la ville stipulait d'arriver à minuit au Grauman's Chinese Theatre où ils seraient conduits jusqu'au sous-sols pour la réunion. La salle était fermée en cette soirée, à l'entrée des « boissons » attendraient les arrivants qui pourront déposer leurs affaires aux vestiaires et amener leur calice de la nuit pour la discussion.
Le Priscus avait prélevé une quinzaine d'habitants de tout age et sexe dans la ville. Il s'était servi dans les hôpitaux, dans les musées, dans les écoles, dans les bars, dans les chambres des maisons comme des immeubles. Il les avait lié à lui puis les avait laissé au bon soin des agents de l'archevêque dont la présence manquait à la ville depuis quelques temps.

- Ils ne devraient pas tarder...
- Et si certains manquent à l'appel ?
- Je dépêcherai un message à leur sujet aux autres Prisci mais...
- Nul ne manquera, je sens bouillir la rage de cette ville, elle veut être purgée... je l'ai vu dans les os, je l'ai vu dans le sang, je l'ai vu dans Son cœur...
- Jean-baptiste a raison. Nul ne manquera à l'appel.
- Alexandre, as-tu envoyé un message à maître Jin ?
- Oui Elis, il viendra mais il ne compte pas prendre part aux discussions. Pourquoi ?
- Car il est là...

En effet, la porte de la pièce s'ouvrit sur le Kuei Jin. Il avait tressé ses longues moustaches blanches ainsi que sa barbe de neige. Il portait un habit de soirée européen noir dont la cravate rouge sang était la seule couleur notable de son accoutrement. Il portait tout de même dans sa main droite un chapelet de perles et de jade, dans son autre main il tenait un éventail sombre.
Alors que les deux hommes se saluaient, Phosphoros ressenti la présence d'autres caïnites. Maître Jin avait du le ressentir car il étira un long sourire et caressa sa moustache en disant :

- Voyons à quoi ressemble ton troupeau...

Une nuit ordinaire dans les égouts de la ville...
Il m'avait appelé, voulant absolument me voir. Apparemment, c'était important. Gavant... J'avais une séance prévue ce soir, j'avais autre chose à foutre que traîner dans les tunnels sombres et puants avec mon Sire... Mais bon, c'était lui le patron.
Il m'avait montré un parchemin. Inscrit en lettres carmines, un Priscus demandait une réunion pour porter un coup fatal à la Camarilla. Rien que ça !
J'avais observé mon Sire d'un air incrédule, en lui rendant la lettre.

Et qu'est-ce que tu veux que ça me foute ?
-Tu connais nos lois. Tout sabbatique doit servir ses Guides de son mieux aussi longtemps que ces Guides serviront la volonté du Régent. Un Priscus demande une réunion, et tu vas y aller. Tu sais que la guerre fait rage dehors.
- C'est pas ma guerre.
- Le clan doit être représenté à cette réunion.
- Pourquoi tu n'y vas pas, alors ?

Il ne prit même pas la peine de répondre à la question. Il savait très bien ce que je sous-entendais. Cette vieille fripouille était sensée avoir péri dans un attentat contre un des lieux de réunion du Sabbat. Mais il avait la peau dure, et avait surtout eu l'intelligence de prendre la fuite avant que les troupes de la Camarilla débarquent dans la salle. Du coup, il restait terré dans les égouts, et évitait de pointer son vilain nez crochu dehors.
Un Nosferatu que l'on croit mort a un sérieux avantage sur ses ennemis, qu'il disait. Je le croyais surtout lâche.
Il me tendit une feuille de papier, un stylo noir, et m'ordonna d'une voix qui n'admettait pas de discussion :

Tu vas répondre au Priscus, tu vas lui dire que c'est un honneur pour toi d'avoir été invité, et qu'il peut compter sur ta présence.

Ce n'était pas tout à fait ce que j'avais répondu, mais j'avais répondu. Et maintenant, il me fallait me taper une réunion probablement barbante où des psychopathes illuminés beugleraient leur envie d'en découdre. Que j'étais loin de tout ça...

L'invitation ne tarda pas à venir, et je me rendis bien à contre-coeur au théâtre chinois.
Passant par les égouts bien évidemment, je débouchais dans une petite ruelle derrière le théâtre, et fis la fin du trajet à pieds, invisible aux yeux du monde. Je profitais qu'un mec entre dans la grande salle pour me faufiler à sa suite, et ne brisais mon charme de dissimulation qu'une fois arrivé au sous-sol.

Je ne portais qu'un grand manteau noir, ouvert. J'aimais me dévoiler sous ma véritable apparence, et observer les expressions de dégoût, voire de peur, de mes semblables.
Oui, observez ce superbe corps putréfié, ravagé par des brûlures, d'une superbe couleur grise qui ferait rougir de jalousie le plus moche des zombies. Fixez mes prunelles noires, enfoncées dans leurs orbites. Regardez mes lèvres boursouflées et asséchées, mon grand nez dont la partie supérieure semble être un collage de latex par dessus l'organe olfactif, mon crâne nu parsemé de cratères, mes ongles noirs et griffus.
Admirez mon corps rachitique, mes jambes arquées, mes rotules apparentes, deux beaux points blancs dans tout ce gris de cendre. Attardez-vous sans pudeur sur mes organes génitaux, rabougris et difformes. Humez cette douce odeur de mort et de putréfaction.
Le clan des rats est là ce soir ! Il vous présente l'un de ses plus beaux spécimens !

Et pour le moment je restais dans mon coin, attendant de savoir qui était qui. Je ne connaissais vraiment que mon Sire dans cette ville, et l'Archevêque bien sûr que j'avais déjà croisé. Quelques visages ne m'étaient pas inconnus, mais je n'avais aucune envie d'engager une conversation. Les gens viendraient à moi, si leur curiosité les poussait à dépasser leur première impression pour converser avec le monstre.

Bande son

La musique était à peine couverte par les hurlements d'horreurs de la jeune femme alors que je plantais mes crocs dans sa nuque, la bloquant contre le siège, l'entourant de mes ombres je jetais sur elle les abysses de l'horreur révélant une scène digne d'un Allan Poe ou d'un Lovecraft. J'étais l'un des anges noirs, j'étais un enfant de la nuit, né du sang des Rois pour finir sang des Magisters.
J'étais au-dessus d'eux tous, nul ne pouvait imaginer être mon égal, si mon sang avait un peu plus de puissance j'aurais probablement pris la tête du sabbat en cette damné cité des anges. Mais je ne l'avait pas, pas encore.

Laissant la jeune femme au bord de la mort, près de cet abîme sans fin, laissant cette femme brisée, terrorisé à vie, mon chauffeur, serviteur fraîchement manipulé, lâcha avec révérence : " Nous sommes arrivé maître ".

Je le gratifiais d'un remerciement, réajusté mes vêtements et descendais. J'étais engoncé dans un costume haut de gamme qui aurait probablement coûté l'équivalant d'un PIB d'un pays d’Amérique du sud, la chemise blanche en dessous tout comme mon visage étaient tâchés du sang frais de l'innocente escort girl.

Faisant quelques pas vers l'imposant bâtiment, mon esprit continuait d'être dans la musique française aux paroles incompréhensible pour le faible linguiste que j'étais. C'était la première fois pour moi que j'allais rencontré réellement des frères du sabbat, étant auparavant cantonné à préparer mes affaires à fin de vivre dans le luxe qui m'était dût. Ha, les réunions de semblables, cela m'avait presque manqué.
J'étais probablement en retard, mais le sang sur mes vêtements parlerait pour moi.

M'approchant, je fut amené au lieu de réunion. Je jetais un coup d'oeil circulaire, Johnny s'arrêtant un peu plus sur la jeune femme, sa chevelure de feu, sa classe, sa prestance, sa chute de reins. Je marquais un pas vers elle, se fut difficile de le retenir, il s'imaginais capable de tout avec son sang pourtant si faible.
Faisant claqué ma langue dans un signe de désapprobation, je regardais les autres convives, peu nombreux finalement, m'arrêtant un instant sur le nosferatu, bien, le sang des rats, maître et héraut de l'information, utile et agréable.

Le "mortel" qui m'avait amené toussota légèrement et fini par me demandé qui il devait annoncé, bonne chose en effet car ici j'étais un inconnu et eux aussi l'étaient pour moi. Ainsi, je murmurais à son oreille mon nom et titre et ce dernier d'une voix forte typique d'un crieur publique annoncé comme on l'aurait fait dans un élysée, lieu qui je dois l'avouer n'avais jamais reçu ma présence sans le voir finir dans des flammes purificatrices :

-Monsieur John Lee Peacecraft, De Cuba, Roi des Ombres, Suivant de la Voie de la Nuit

Pas de titre au sein du sabbat même si je m'étais retenu pour ne pas avouer mon identité ventrue. Mon lieu "cuba" me servait à éviter qu'on cherche à trop savoir sur mes déboires de l'Est de ce continent et le voie de la nuit, preuve irréfutable de mon allégeance à l'épée de Caïn mais aussi de mon "niveau", suivre une voie de l'illumination n'était pas possible au premier venu, et la voie de la nuit était une des pires!

[James Ramsay n'aura quà se greffer au cours de la discussion ]

Le feu, l'os, la nuit. Un Démon, un Rat et un Gardien. La Reine, le Fou et le Cavalier...
Il manquait les Tours, le Fou et le Cavalier manquants et bien sur, le Roi...
Jouer une partie d'échec sans ces pièces maîtresses allait être complexe même pour le Priscus.
- Heureusement, je ne suis jamais seul...

C'était donc la Reine de feu qui se présenta la première. Toujours délicate comme une rose et venimeuses comme l'aspic. Le Priscus sourit à sa venue alors que le serpent de jais se dressa en sifflant sur la table. Phosphoros s'approcha d'Eleanore, fit une révérence en lui baisant la main puis la conduisit à une place dont il tira la chaise avec galanterie.

« - Des folies... ô ce n'était qu'une banale missive, une minuscule lettre, un ridicule message. Une déclaration de guerre ouverte pour être exact... lorsque viendra le temps pour parsemer cette ville de funestes œuvres d'art, alors n'en doutais pas, je ferai appel à vos talents très chère...

Puis il se dirigea vers sa place quand le Kuei Jin fit un signe de la tête en direction de la porte. Quelqu'un approchait. Le Rat... enfin arrivait le Fou. Un jeune à ce qu'il avait compris. Son Sire avait péri disait-on dans une des descentes des camaristes. Mais le Cardinal avait prévenu que le vieux Nosfératu n'était pas surnommé le « Prince des chuchotements » pour rien. Ce vieux rats d'égouts savait où le se trouvait avant même d'avoir penser à y aller disait-on... il semblait donc peu probable qu'il n'eut pas senti la tempête approcher et qu'il n'ait pas quitté le navire comme tout rat qui se respecte...

- Ah M. Walker, quelle bonne surprise. On m'avait dit que vous étiez un artiste mais je ne me doutais pas que votre corps était votre chef-d'œuvre. Allez, prenez place. Les autres ne devraient pas tarder. Désirez vous quelque chose à boire ?

Mais alors qu'il allait faire venir un calice, l'Auspex du caïnite décela un son, des mots, du français... de la musique française... enfin si une quelconque oreille pouvait appeler cela musique.
Il perçut aussi des gémissements et l'odeur du sang. Le Cavalier sanglant allait arriver. Et elle le fit, se faisant annoncer par sa goule. L'aura étrange du Cavalier dénotait de l'ombre et de la royauté...

- M. Peacecraft... Je vous aurais bien proposer à boire mais il me semble que la femme dans votre voiture en a eu tout son content... prenez place je pris.

Enfin, déboulant comme une balle, William O'Brian, ductus de la meute Sud, arriva l'air renfrogné. Ce vieux Gangrel s'était joint au Sabbat, plus d'un siècle auparavant et mené sa meute d'une main ferme. Il portait un manteau de cuir bouilli noir et élimé. Une barbe broussaillante et couverte de sang séché masquait la majorité de ses traits bestiaux. Il s'assit à la table sans saluer quiconque.
Lâchant un soupir d'exaspération, le Priscus s'assit à son tour. Puis il frappa trois fois doucement du poing sur la table et une porte s'ouvrit dans un coin de la salle. De cette porte sortirent une masse encapuchonnée et psalmodiante, elle était menée par un templier vêtu de rouge avec un casque d'airain couvrant son visage, il tenait une imposante épée à deux main et un encensoir. Quand les fidèles eurent rempli la salle, restant debout derrière les invités assis. Un silence tomba sur la salle quand Phosphoros se décida à parler.

« -Bonsoir, consœurs et confrères. Je me présente. Je suis Phosphoros, Ancien des Kalderash, Maître des Cauchemars, Suivant la Voie du Paradoxe, Priscus de l’Épée de Caïn...
Ce soir est une sombre nuit, une cruelle nuit, une nuit d'horreur, une nuit qui nous appartient. Vous noterez l'absence, j'en ai peur, de nombre d'entre nos plus importants comparses.
J'ai fait envoyer les templiers Roivas et Butcher à San Francisco où ils porteront la destruction. Les évêques Sydney Blackbird et Cassandra Dandolo ont été commandités à de nouveaux postes pour la gloire de la Secte. Le présumé traître Shiro Amakusa semble être tombé entre les mains de la Camarilla et bien que sa trahison doive être punie, elle a permis, semble-t-il, à déstabiliser l'organisation de la Camarilla.
Quant à notre Archevêque, il m'a dit de commencer notre réunion sans lui.
Je remarque qu'il manque M. Ramsay ainsi qu'une partie de sa meute... il ne devrait pas tarder... espérons-le.

Puis il s'assit et s'adressa uniquement aux privilégiés qui avaient pris place autour de la table.

- Vous, chers privilégiés, êtes là car vous êtes en cette ville la tête de notre secte, ou en êtes un représentant essentiel... Dit-il en observant le nouveau-né Nosfératu. Avant de vous détailler les plans que notre auguste organisation, représentée ici en ma personne, a pour cette ville. Je souhaiterai que chacun se présenta avec ses noms, âges, postes présents ou passés et nous fasse preuve d'une infime part de ses capacités. Ensuite, une collation vous sera offerte n'en doutez pas.
Bien commençons par notre invité d'honneur... Maître, si vous voulez bien vous donner la peine.

De l'ombre derrière le Priscus apparut le Kuei Jin qui semblait durant les instants précédents avoir complètement disparu. Un frémissement traversa la salle qui se tut aussi vite qu'il était apparu. Le vampire asiatique sourit et s'inclina en signe de respect.

- Bonsoir... je suis Lee Wong Jin, Dragon exalté, je suis la Danse du Dragon Exalté depuis ce que vos calendriers considèrent comme neuf cents soixante quatre ans. Je suis ici par la noble invitation de Maître Phosphoros. Puis s'inclinant derechef, il regagne doucement les ombres derrière le Priscus en lançant un clin d’œil aguicheur à la Tzimisce.

- Pfff, on a pas le temps de jouer, Lee... et quand est-ce que va arriver ce fichu Ductus du secteur Nord ?!

- Détends toi, tout se passe très bien...

- Euh, moi j'ferai attention à l'autre là. J'le connais bien William, c'est un vicieux et surtout, au fil des ans, il se perd peu à peu, il s'éloigne de plus en plus de son svadharma... il est complètement étranger au maya. Tue-le ! Fais-en un exemple.

- Non Narot. Pas sans preuve. Nous n'en sommes pas encore sur...

Alors que les privilégiés s'exécutaient, Phosphoros se balada dans leurs esprits [utilisation Auspex IV, infra]. L'esprit est salon suffisamment privé pour que les discussions puissent s'y produire dans une tranquillité que n'offraient nul boudoir. Et le Priscus avait besoin d'un telle intimité.


L'action théâtrale de la Tzimisce plût en partie à Phosphoros. En partie seulement... le débat était ouvert.


- Esthétique ces roses...
- Esthétique ? Elle a enfreint le Code ! La Loi est clair, les conflits litigieux sont résolus par Monomacie pas par exécution. La Lextalionis réclame qu'elle soit mise à mort.
- Depuis quand tu t'intéresse au droit toi ?
- Depuis que j'ai juré de servir le Sabbat, monsieur-je-sais-tout...
- Et bien, je te ferai dire que au vue de l'article IX «  Les ennemis personnels relèvent de la responsabilité personnelle » de facto il faut considérer cette exécution comme la réponse à une insulte personnelle ayant fait de son destinataire l'ennemi personnel de la sus-dit Tzimisce qui a ainsi choisi la réponse personnelle à un conflit personnel. J'y conclue donc qu'aucun bris n'est à déclarer.
- Sans vouloir soutenir Narot, tu dois bien reconnaître Marcus que si elle est exempte de bris au vue de l'article IX, elle s'est rendu coupable de viol de l'article V du même code qui cite précisément que « tout Sabbat doit traiter ses pairs avec justice et équité ». Ignorer un tel article revient à ignorer les fondements même du Sabbat qui sont la reconnaissance d'une liberté inaliénable à tous ses membres et l'égalité pure et parfaite entre ceux-ci. A fortiori, j'irai même jusqu'à dire qu'en violant le dit article elle a violé le Code en son ensemble.
- Blabla de prétoire...
- Ah ça t'en bouche un coin pas vrai Marcus ?!
– Vous me fatiguez... JE vais régler ça à ma façon alors arrêtez de jacasser...

Tournant entre ses doigts la rose sanglante, le Priscus fixa Eléanore et l'informa télépathiquement.
- En tant que votre ami, je vous remercie de ce présent. Pour autant, en ma fonction de Priscus je ne puis laisser passer une telle exécution car à bien des égards elle est une violation indirecte sinon affirmée de l'Edit. N'ayez crainte, vous vous êtes déjà par tant sacrifié pour le Sabbat que mon réquisitoire sera indulgent...
Les jugements attendront la fin de la présentation...

Puis ce fut le « Rat » qui se présenta simplement, avec une certaine humilité... puis devint réellement surprenant. Le masque aux milles visages... Phosphoros était agréablement surpris. Il avait toujours apprécié et jalousé de telles capacités hélas, il n'avait jamais jusqu'alors réussi à développer cette aptitude si amusante... il sourit à l'audace du Rat. S'il voulait garder une si noble apparence grand bien lui fasse. Le Priscus était habitué à discuter avec lui-même.

Ce qui intéressait particulièrement le Ravnos était les pensées du Lasombra. Il s'était jusqu'alors montré efficace. Et il méritait son attention.
Il fut surpris d'entendre, dans les bribes de pensées qu'il perçut, la voix d'un autre. C'était donc ça dont le Cardinal l'avait prévenu : « la diablerie est répandu parmi nous, vous le savez. Vous verrez à Los Angeles, un spécimen très intéressant de diablerie échoué... »
Il perçut l'esprit qui habitait le corps de John semblait septique en ce qui concernait les futures actions du Priscus tant en ce qui concernait Eleanore qu'en ce qui concernait ses projets pour la ville. Des interrogations légitimes, interrogations auxquelles il répondrait partiellement...

Puis ce fut enfin le tour de William O'Brian. Le vieil Ancilla se leva. Il se présenta en terminant :
- … et quiconque veut r'vendiquer ma place peut s'lever que j'vous montre à tous comment un vrai fils de Caïn sait se battre! Et... qui ose me couper quand j'parle ?

Ce que le Gangrel prit pour une insulte n'était que les pleurs à peine retenu d'un frère à genoux à coté des restes de son ami décapité.
Dans un hurlement, il disparut alors en une brume sombre qui fila à travers les Frères avant de s'engouffrer dans les orifices. Alors suffoquant le caïnite se releva alors que tous s'écartaient de lui.

-ça ne s'arrêtera donc jamais ?..

Puis le corps du vampire fut pris de secousses alors que le Gangrel reprenait son apparence physique à l'intérieur de lui. Il finit après de longues secondes de souffrances, par imploser laissant apparaître le Gangrel couvert de sang, de fluides, de morceaux d'organes et d'os brisés.
S'en était trop. Le Priscus se leva brusquement. L'utilisation répétée de l'Auspex avait déjà puisé dans sa vitae mais les circonstances l'exigeait.
Si la Tzimisce savait se montrer calme, il n'en allait pas de même pour le Gangrel. Le Ravnos puisa à nouveau dans sa Vitae ainsi il implanta dans l'esprit du Ductus l'idée qu'un pieu venait de lui percer le coeur, et le paralysait. Cela devrait le rendre plus contrôlable... [Utilisation de Chimérie V]
Puis il ordonna au templier de se tenir prêt au cas où l'illusion se briserait tandis qu'il énoncerait la sentence. Le corps du Gangrel était au sol, statique, sa bouche semblait vouloir crier des mots et ses yeux grand ouverts scrutaient la pièce comme perdus dans l'obscurité la plus noire.

Il se rassit alors, but à grande gorgée dans sa coupe avant d'enfin lever les yeux vers la foule. Il était temps de rendre justice sinon tous se croiront permis de telles exactions.

« - Au titre de ma fonction je me dois d'intervenir sœurs et frères. Au nom du Régent et de l'Epée de Caïn, j'accuse le Frère Ductus William O' Brian et la Soeur Eléanore Byron de bris de l'Edit. Au motif que je prendrais en deux branches dissociées du fait d'éléments divergents.
En ce qui concerne le bris initial institué par la Soeur Eléanore Byron, infant du traitre Adonis Saint-Claire, ancienne Templier, Je considère que ses actions répétées et récentes au sein du Sabbat et de la ville soulagent son péché d'une part de sa responsabilité en tant qu'élément atténuant de son bris. En ce qui concerne le bris secondaire institué par le Frère William O'Brian, Ductus du secteur Sud, le bris initial et jusqu'alors non condamné pourra être retenu comme circonstance atténuante. Nous fondons l'hypothèse qu'en l'espèce, le Ductus a pu penser à tord que le meurtre de sabbat plus jeunes ne serait pas constitutif d'un viol de l'Edit.
Par ces motifs, nous disposons que la Monomacie entre les deux partis condamnés sera la sanction pour leur crime. Le vainqueur se verra Ductus de la meute Sud.
La sanction devra être effectuée entre demain minuit et la prochaine lune. »

Puis il se rassit, se servit un nouveau verre et dit.

« - "Tout Sabbat doit traiter ses pairs avec justice et équité, renforçant ainsi la force et l'unité du Sabbat" -Article V de l'Edit de Milan.
Force et Unité, voilà ce que nous devons être. La Camarilla a frappé fort avec l'arrivée de ce nouveau Régent. Rendons lui la pareille !
Je propose une Vaulderie afin de nous unir tous ensemble, afin que chaque maillon soit unit au autre, afin que le fer de l'épée que nous abattrons sur nos ennemis soit le plus tranchant possible. Un templier va passer avec une coupe, vous savez ce que vous avez à faire...

Bien, je ne vous ai pas encore expliqué en quoi aller consister cette réunion, il est temps que je vous le dévoile. Ce soir, je compte assigner à certains postes nos très chers "privilégiés". Le Sabbat a besoin de membres efficaces. De plus, j'attends encore l'arrivée de membres d'importances majeures que le Cardinal m'a promis. Nous allons remplacer les postes manquants que les attaques des dégénérés camaristes nous ont causé. Enfin, je m'entretiendrai avec ces chers "privilégiés" afin de discuter avec eux des marches à suivre. Vos Ductus et moi-même vous informerons des décisions prises lors de cette réunion stratégique. »

Il allait être en retard à cette réunion c'était certain. Mais quel priorité à accorder à quel rite ? Une réunion avec le Priscus, aussi prestigieux soit-il, ou la célébration d'une Vaulderie avec sa meute. Et la Vaulderie étant pour lui un rite plus important qu'une réunion…Sa meute qui maintenait la mainmise du Sabbat sur les quartiers nord  de la ville et faisait le ménage dès que l'occasion s'en présentait. Et les rituels de la meute passaient d'abord.

Il avait fait envoyer un messager au Priscus avec l'annonce de son retard, et la raison, mais une fois la cérémonie terminée, il n'avait pas fait trainer les choses, et avec la Prêtre de la Meute, s'était rendu au Grauman's. Un endroit qu'il connaissait bien, et qu'il avait régulièrement frequenté. Et d'ailleurs, cela lui faisait penser que ça faisait un bon bout de temps qu'il n'avait pas vu l'Archevêque. La réunion de ce soir avait peut-être un rapport avec ça ? Il avait entendu quelques rumeurs au sujet du Priscus. Un ancien, lui aussi…Certains anciens se retrouvaient confits dans leurs façons de faire mais ceux là ne faisaient pas long feu, justement.

Lorelei, l'autre Tzimisce qui assumait le rôle de Prêtre de la meute l'attendrait juste à l'entrée de la salle ou se tiendrait la réunion. Si sa présence était requise, elle entrerait, mais sinon…Il y aurait peut-être des choses intéressantes à apprendre aussi aux abords de la réunion.

Il se glissa silencieusement dans la salle, attendant que le Priscus ait terminé son discours avant de manifester sa présence. Il ne connaissait pas ses frères et soeurs du Sabbat présents ce soir. Signe que bien des choses changeait.  Il salua le Priscus comme la tradition l'exigeait.

- Très révérend Phosphoros, veuillez excusez mon retard, je suis venu dès que les rites me l'ont permis. Maitre Kuei Jin. ajouta-t-il pour l'homme près du Priscus. Je suis James Ramsay, du clan Tzimisce, Ductus de la Meute des Quartiers Nord.

Le Ductus Ramsay était arrivé, suivi de prêt par la chère Lenneth Mahler comme l'avait promis son père. Parfait, il ne manquait plus que cette chère Fleur et sa meute de fanatiques...
Lee Wong Jin semblait troublé par l'arrivée de cette représentante... bizarre. Phosphoros aurait à en parler ultérieurement avec lui. Le Priscus salua les nouveaux arrivés. Puis il fit amener une large coupe d'or décorée de crânes que l'on posa devant lui. En suite le templier offert par le Cardinal passa dans les rangs avec un encensoir dans lequel brûlaient des organes humains et des herbes qui dégageait une épaisse fumée rougeâtre. Le templier salua avec déférence la Reine Blanche lorsqu'il passa devant elle puis continua sa ronde en psalmodiant doucement.

- Je ne comprends pas à quoi tu joues Alexandre. Vas-tu réellement rallier le Sabbat ? Et le plan ? Et la Phase 1 ?
- Rhaaa mais silence Elis ! Tu ne vois pas que nous en sommes à la Phase 2 ? Tu ne vois pas la prophétie de Jean-baptiste s'accomplir ?
" Et la fumée du sang fera bouillir l'océan de la Haine d'où naîtra majestueux...
- Le Léviathan, bête de l'Apocalypse, Paladin de la Gehenne, Dévoreur d'Ennemis, Fils de Caïn. "
Bien Narot, tu as retenu au moins une chose dans ton existence. Alexandros, continues, ne te laisses pas distraire. Réveil la Bête.


Le Priscus attendit que le calme s'installa. Puis il se leva et présenta la coupe à la personne à sa Droite. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire. La Vaulderie servirait à rassembler les Sœurs et Frères afin qu'ils réitèrent leur attachement à la Secte. 

S'adressant alors à son voisin de droite : 

[je laisse le choix à qui voudra prendre la suite comme le fil de la conversation a été modifié] 

- A vous de verser en premier votre immortel sang. Puisse-t-il s'allier avec celui de vos frères et sœurs. Que ce mélange soit complet et j'y ajouterai mon sang. Au nom du Régent, du Cardinal et de l’Épée, je tiens par ce rituel réitéré que nous formions un acier uni. Tels sont les ordres et tel est Notre Dessein. 

Alors que le Calice circulait, il continua. 

- En donnant ainsi votre parole vous acceptez de servir la Secte et ses dirigeants. Nos rangs clairsemés ont perdu de leur prestige c'est pourquoi je nomme le Frère Peacecraft évêque, l'acceptez Frère ? Le Sabbat a besoin de ses Ombres, J'ai besoin de mes Ombres... Vous verrez, si vous acceptez le poste, avec Lady Mahler de dispositions à prendre. Je compte aussi décerner au Frère Alexander la direction de notre service d'informateurs. Je compte espérer qu'il saura faire preuve d'excellence dans cette mission. 
En l'absence de l'archevêque, j'ai pour mission de restaurer l'ordre dans nos rangs et le Chaos dans la cité. Et c'est dans ce but que le Régent m'a envoyé...
J'ai un plan et j'en ferai part à vous mes "privilégiés"... mes officiers... une fois notre rituel terminé.

Puis il se rassit. Il mettait ce soir le Clan des Ombres en première position. Puissent-ils servir. Le Cardinal avait fait grand éloge de son Infant, espérons qu'elle fusse à la hauteur. 
S'ils arrivaient à jouer ensemble ce concerto... ce requiem. Peut-être que la Phase 3 pourrait se faire dans la plus grande des facilités. Oui, la Phase 3 est le point crucial. 
Le Porteur de la Lumière Noire sentait souffler le vent du changement, il avait dépêchés ses Cavaliers démoniaques, les trompettes allaient retentir dans le furieux lointain, sombres seront les nuits, oui sombres seront les nuits qui suivront la grande fracture. 

-Phase 3 : briser les Sceaux...

La Vaulderie suivait son cours. Le sang s'accumulait, se partageait, s'unissait. Cela était satisfaisant. 
Le jeune Lasombra acceptait sa charge d'évêque sans sourcier. Le pouvoir attirait les rats comme du fromage sans qu'ils se soucient du poison qu'il contient. L’orgueil du nouvel évêque était un outil à utiliser. Sa nomination l'avait cependant perturbé, Phosphoros l'avait ressenti. Il s'interroge... il se demande ce qu'il a fait pour mériter cet honneur. D'ailleurs qu'a-t-il accompli ? 
Il a réussi à rester en vie, il a le désir de corrompre, et il en sera ainsi. 
Je nomme le Magister car il a l'âme d'un roi. Je le sais, je le sens. Il n'est pas ce qu'il semble être. Je le veux plus proche de moi.
" Gardes tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près ", suivant la sagesse du Général oriental, Phosphoros constituait son évêché avec des Gardiens. 
Le Rat serait un des éléments essentiels de son plan. Possédait le Masque à son âge faisait de lui une arme de choix. 
L'infant du Cardinal semblait rebuté à l'idée de la nomination si inattendue du Frère Peacecraft. Elle n'en montrait rien mais l'ancien le savait. Il lisait dans les ténèbres de son âme. 

"Très révérend Phosphoros, à mon nouveau collaborateur son excellence Peacecraft, au jeune informateur m. Walker, à l'assemblée de l'épée. Il est temps de se relever, il est temps de ne pas oublier qui nous sommes, cela fait trop longtemps que des démons qui se prennent pour des anges gouvernent cette cité ! Nous ne sommes pas des anges, nous ne trahissons pas notre nature, nous sommes le Sabbat. Nous vivons pour voir les jours s'éteindre, nous combattons et mourrons car nous ne refusons pas l'horrible vérité. Nous sommes des prédateurs et nous sommes légions. Alors qu'importe la voix qui commande ! Plus que jamais, nous devons être unis ! Ces temps sombres doivent être les témoins de notre résurrection, que la cité tremble, que la tour s'effondre. J'en fais le souhait Très Révérend Phosphoros, mon père et moi, nous vous donnons cette confiance. Pour le Sabbat... 

Phosphoros salua le discours de la poupée de porcelaine. 
- Je n'aurai dit mieux. Pour le Sabbat, frères et sœurs rentrez dans les ténèbres. Jouissez de cette nuit. Les ordres vous seront donnés avant que l'aube ne puisse poindre. 


Une fois la salle vidée, il fit amener une enveloppe à la Sœur Byron et au Frère Walker.
- Sœur Byron, voici celui qui semble être le Gardien de l'Elyseum. Rapprochez vous de lui. Séduisez le, usez de tous vos artifices mais gagnez sa confiance. Commencez dès que possible. 
Frère Walker, dans cette enveloppe vous trouverez la photographie et tout ce que nous avons pu récolter à propos de M. Pierre-Henri Destrade, nouveau-né Toréador. Vous utiliserez son apparence pour vous infiltrer dans la Société de la Rose. 
Ductus Ramsay, menez votre meute autour de Chinatown. J'aimerai vous savoir au service de M. Wong-Jin. De plus, j'ai appris qu'une nouvelle meute allait s'installer en ville. 
Les Camaristes nous croient affaiblis mais ils se fourvoient grandement. Bien au contraire, nous sommes plus puissant qu'auparavant. 


En disant ces mots, il tendit sa main au dessus de la table et apparut une maquette de la cité. Une épée sanglante et luisante flottait au-dessus du Grauman's Chinese Theatre, du Red Dragon et de chaque lieux de résidence des membres de la secte. 
Six cercles bleutés indiquaient quant à eux le Manoir Little Dove, le Cimetière principal, le Musée d'Art, le Black Rattler, une propriété de Bel Air et le Vesuvius. 
- Tu n'indiques pas la propriété de notre cher Primogène de la Rose ? 
- La Rose perdra tout avant d'être mise sur l'échafaud. 

Il reprit à voix haute :
- La Tour surveille. Nous devons être discrets mais voici à mon avis les sceaux à briser. Nous devons ouvrir le flanc de la bête et nous gorger de son agonie... Mais ceci n'est que mon humble avis.