Le début d'un nouveau règne

Invité

Il les avait fait patienter, il attendait, son assistance n'était pas encore arrivé. Il avait attendu que tous arrivent, que toute la société de la Rose se rassemble, soit présente dans ce lieu sacré pour cette première soirée en tant que Régent.
Au Gardien, il avait donné des ordres, des ordres bien précis, que tous les membres entrent, même le renégat de la soirée, même Marc Sénèque Raynor.
Nathanael comptait grandement sur sa venue pour asseoir définitivement son autorité et son pouvoir. Pour dès maintenant montrer dans quel feu il avait été forgé. On ne mène pas de guerre sans perte. Et pour remporter le respect de tous, qu'il ne soit pas remis en question, il fallait montrer qu'il savait être sans pitié et à la fois capable de voir les efforts. Donner leur chances à ceux qui le méritent et punir ceux qui avaient bafoué la Camarilla dans son ensemble. Tendre une main ou alors la couper net. CE soir, tour à tour, Marc Raynor serait jugé et récompensé. Car tel était son verdict.

Les acteurs arrivaient un à un, Nathanael les observaient depuis la mezzanine qui surplombait la salle dans une sorte de chemin de ronde qui s'ouvrait sur l'immense escalier qui menait à l'étage. Un couloir qui de l'extérieur donnait l'impression de miroir, de murs de miroirs mais ce n'était que du verre sans tain. Et c'était derrière celui-ci qu'il observait la salle se remplirent peu à peu des invités, de ses semblables. Ils venaient, ils avaient répondu à son appel, à celui du Régent, de la Camarilla …

Et bientôt, tous les acteurs furent en place, en position dans cette scénette qui allait se jouer ce soir. Doucement, une sorte de silence se fit parmi l'assistance, on sentait l'approche, l'ouverture de la soirée. Il portait un costume un peu militaire, épaulette et grade sur son cœur qui ne battait plus. Une tenue qui lui tenait, vestige d'antan, d'un port qu'il n'avait pas oublié. Ce genre de tenue lui conférait une impression de grandeur, d'importance assez impressionante. Droit, tiré à quatre épingles, il n'y avait pas la moindre fausse note. Il était en habit de travail car désormais, le poste de Régent était sien.
La rumeur de la salle avait légèrement baissée, surprise de l'arrivé de l'ex primogène du Clan Brujah. Car oui, chassé au sang, il avait perdu ce titre … il était maintenant un traître parmi la foule qui devait le regarder tel un paria. Personne ne l'attaquerait ici, toutes armes ou discipline étaient proscrites ici. De toute façon, après la semaine qui venaient de passer, après tous ses mots, après tous ses combats qui étaient passés pour certains complètement invisibles, qui oserait encore mettre en doute son pouvoir. Tant que la justice n'aurait pas pris de nouvelle décision, ce poste serait le sien.
Lentement, il se mit à marcher vers l'escalier où il apparut à la foule de vampires présents. Le silence se mit, le respect était déjà là, ça se voyait, ça se ressentait … Doucement, il descendit les marches, observant ceux qui se trouvaient autour d'eux. Il restait à la moitié pour garder de la hauteur face à la foule, et soudain, sa voix s'éleva dans l'air en même temps qu'un semblant de charisme, de présence

(présence 1)

-Très chers semblables.
Vous voir tous ici, réunis dans ce lieu de notre Société m'emplit de joie. Et après une semaine de croisade me voici enfin parmi vous. Et je puis vous annoncer que dans cette guerre centenaire , nous avons remporté une bataille non négligeable sur la Secte Honnie. Une victoire qui nous permet de relever la tête après les terribles épreuves que nous avons traversées. De nous unir à nouveau sous le nom sacré de la Camarilla. De ressortir de l'ombre où nous étions plongés !
Mais même si nous avons gagnés du terrain, la victoire ne nous est pas encore acquise. Il nous faut redoubler d'effort, pour que plus jamais nos faiblesses apparaissent au grand jour, qu'elle disparaissent purement et simplement pour laisser place à la puissance de notre sainte Camarilla.
Aussi, ce soir, je demanderai à tous ceux qui avaient prêter allégeance à Amélia Quinn, Ancienne du clan de la Rose, et ancienne Prince de Los Angeles, de venir me prêter allégeance à moi, Nathanael Pearson, Ancien du clan des Rois, Régent du Domaine de Los Angeles, Reconnu Clairvoyant, Incorruptible et Digne de Confiance sur les domaines américains s'ils souhaitent conserver leurs postes au sein de notre Société quand j'aurais fini de vous exposer la situation.
Cependant, j'ai des nouvelles moins réjouissantes à vous apprendre. Notamment, une décision de ma part après un constat des forces de nos rangs. Dès ce soir, j'oppose un entraînement obligatoire et régulier . Tout semblables devra s'y rendre une fois par semaine pour y apprendre à se défendre, les bases de l'attaque et la parade, l'usage de l'armes blanche ou à feu. Je veux que chaque semblable sache se défendre, puisse être capable de se protéger, pour ne pas être un danger pour les autres comme pour lui même. Et cela restera en vigueur jusqu'à ce que je décide que cela aura portés ses fruits. Ses lieux seront ouverts à partir de la nuit prochaine, dans le Downtown. L'adresse précise vous sera alors communiqué par missive.
Ces moments, certes obligatoires, sont un occasion d'échange et de partage dans les domaines martiales. Je vous demanderai donc d'observer la même courtoisie dans ses lieux qu'ici même. Les armes étant bien sûr là-bas autorisé, ainsi que les combats, mais sans mise à mort ou acharnement. Je demanderais donc par la mêmes aux plus expérimentés d'entre nous de ne pas abuser de leur forces envers les plus débutants. Chacun sera élève et mentor. Chacun pourra apprendre s'il estime son savoir nécessaire. Si toutefois, il y avait des suggestions à faire, des idées à proposer, je restais à votre écoute pour les entendre.
Maintenant, venons aux annonces concernant nos semblants. Ce soir, je vous annonce que Flamina Adams, Ancienne du clan des Masques, est désormais déclaré chassée au sang pro tempore sur le domaine pour avoir protégé l'infante d'un sabbatique et cette chasse restera en vigueur à moins qu'elle fasse amende honorable. Je vous annonce également que Wilhemina Natasha Alyosa Keane , Nouvelle-Née du clan Brujah, a quitté son rôle de Maitre des Harpie et quitter la ville, ainsi que Séraphin Valli, Ancilla du clan des Masques pour le poste de Primogène du dit-clan. Ils ont rendus de grands services à notre Société et leurs départs est un choix que nous devons accepter.
Et à présent, je clôturerais ce long discours par un jugement. Marc Sénèque Raynor, avancez devant moi je vous prie.

Il attendit patiemment que le Brujah traverse la foule qui semblait se couper en deux sur son passage pour lui laisser la place, ou plutôt ne pas s'approcher de lui. Nathanael le toisait de toute sa hauteur alors que bientôt, son ''hôte'' se trouvait devant lui, à quelques mètres plus bas.
Maintenant, la sentence pouvait tomber.

-Marc Sénèque Raynor, Ancilla du clan des sages, Chevalier de Fontainebleau, targué d'ombrageux par Amelia Cuinn, ancienne du clan de la Rose, vous avez été déclaré chassé au sang Pro Maleficio par cette même personne, je vous ais appelée ce soir pour mettre fin à cette chasse au sang, mais sous plusieurs conditions.

Il laissa un temps, comme au théâtre, pour annoncer avec force le jugement.

-Ce soir, je vous retire votre titre de Primogène. Votre comportement et vos derniers déboires au sein de nos conseils et de notre Elysium sont une insultes à nos traditions. Pour cela, vous perdez votre place au sein du conseil. Une nouvelle élection sera bientôt demandé au sein du clan de la Sagesse mais vous n'aurez le droit d'y prendre part. Vous aurez dès aujourd'hui et jusqu'au rachat de vos actions le sobriquet de Dissident. Cependant, je vous retire celui d'Ombrageux que notre regrettée Amelia vous avait octroyé.
Et enfin pour avoir protéger envers et contre tous notre Société des raclures de la Secte Honnie, je vous nomme au poste de Fléau et vous invite, comme vos collègues, à me renouveler votre allégeance.
Vous voilà à nouveau des nôtres, soyez en digne. Montrez votre valeur pour retrouver votre place. Je dis cela pour vous Sir Raynor, mais cela vaut aussi pour tous semblables. Je sais récompenser ceux qui doivent l'être. Et punir ceux qui tentent de nous trahir. La Camarilla doit plus que jamais être unie face à son ennemi.
Allez maintenant, la soirée est à vous, je resterai parmi vous pour tous ceux qui souhaitent m'entretenir en public ou en privée de toutes affaires qui vous sembleraient d'intérêt pour notre Société ou pour nos efforts de guerres. Allez maintenant, que la nuit soit à vous, pax noctis.

Invité

" Il vaut mieux mourir pour une cause,
que vivre pour rien."
J. Rambo

Musique de la radio

La musique, lente et lancinante entraîné l'ainé brujah dans une sorte de léthargie militaire, oui, il entrain dans l'oeil du cyclone, dans le calme avant la bataille, cet instant où le légionnaire s'arrête à hurler pour mener la charge vers les rangs des barbares.

Marc serra un peu plus fort contre lui l'immense épée à deux mains qu'il amené avec lui. Il se revoyait entrain de descendre les marches de son havre, escorté par une véritable garde prétorienne de fidèle, nouveaux-nés et serviteurs voyant en lui un vrai leader, un véritable révolutionnaire, embrassant sa cause à bras le corps. Il se voyait entrer dans cette limousine fourni par le ventrue.
Les ventrues, ceux qui avaient brisé le rêve de carthage. Des pédants, des adulateurs de l'oligarchie, ces souverains sans couronnes. Des bâtards comme l'aurait exposé Raynor.

Il regarda la lame qu'il avait lui, épée immense forgée par le sir du sir de son sir, une épée antique transmise à chaque passage de "rang" du premier infant, une épée faite pour résister à la puissance des coups d'un sang du sage, l'épée gardait les stigmates de milliers de luttes, de centaines de destructions...
Gravé dessus une doctrine, un dogme " Car mon combat est Juste ".

Justice, qu'était ce la Justice? Fallait il se lever face à des infamies qu'on ne pouvait accepter? Ou devait on s'écraser sans rien dire? Engoncé dans son costume italien bleu de Prusse, notre français avait l'air fatigué, éreinté, tourmenté.
Soudain la voiture s'arrêta, enfin il était arrivé, sans rien dire, il sorti. Escorté par ses fidèles comme napoléon par sa vieille garde, il était tel un seigneur de guerre allant à l'encontre de l'ennemi pour négocier reddition.

Tenant fermement son épée, beaucoup de semblables n'osaient s'approcher du brujah, sentant qu'il brulait en ses veines un feu que nul n'aurait put arrêter. Son épée? Oui, "bris" d'élysée certains dirons, mais qui oserait lui souffler? Surtout, avait il besoin d'une épée pour briser la moitié des semblables présents.

Marc écouta attentivement les propos lancés, à la belle mélodie, à le beau chant. Vomi de patricien, véritable boue lancé pour apaiser la plèbe. Connard de Ventrue pensant l'ancien londonien. Il sorti de sa mauvaise humeur quand on souffla son nom :

- ... Marc Sénèque Raynor, avancez devant moi je vous prie.

Le Brujah au visage fermé et dur s'approcha, laissant la foule se fendre devant lui comme Moïse l'aurait fait de la Mer Rouge.
L'épée à la main, il se dressa droit et fier face au patricien qui commença a énoncer les conditions. Le destituer du post de Primogène, quelle stupidité, il serait réelu, oui, après tout, et je cite "Une nouvelle élection sera bientôt demandé au sein du clan de la Sagesse mais vous n'aurez le droit d'y prendre part." part au vote, si les Nouveaux-nés votaient pour lui, cela ne serait pas de sa volonté, il était juste le plus à même. Et puis, jamais il n'obéirait à autrui, il était du sang bouillant brujah, il était force, quiconque oserait s'élever contre lui serait broyé.
Le changement de sobriquet était il en mieux? Etre dissident pour un brujah était normal, c'était un sang d'objecteur de pensée. Peut être même pouvait on y voir un patronage. Politiquement c'était une avancé pour Marc. Quand au post de fléau.. Fléau, ce mot et les horreurs qui résonnaient avec était vecteur d'une seul chose, du sang, une ville à feu et à sang. Il le voulait Fléau, bien, il aurait un fléau, mais un fléau qui broyait tout, qui lui ferait regretter de l'avoir choisi tant il serait violent.

Le régent se préparait à prendre la poudre d'escampette, mais Marc le stoppa, gardant les traits de son vampirisme affiché, il lâcha :

-J'accepte vos conditions.

Premier claquement, il marquait de cette phrase que c'était une négociation, qu'il l'acceptait par choix, pas par obligation. Il continua, planta son épée au sol avec sa puissance de sang, créant une marque et provoquant un bruit sourd. Il déposa son genou à terre, suivi instantanément par ceux qui lui étaient fidèle (et probablement les 3/4 des semblables qui par mimétisme et habitudes posaient genou à terres pour être sûr de ne pas faire d'impaire).
D'ailleurs, avant de souffler les paroles du chevalier, remarquons que premièrement pour Pearson cela devait être impressionnant de voir la salle faire génuflexion devant lui, deuxièmement c'était preuve de respect car rarement un ancilla porter le genou au sol devant un ancien.

-Moi, Marc Sénèque Raynor.
Ancilla du clan de la Sagesse, Pri... Fléau de la Cité des Anges, targué de Dissident par votre personne, Chevalier de Fontainebleau.
Je vous réitère mon allégeance à vous Nathanael Pearson, Ancien du clan des Rois, Régent du Domaine de Los Angeles.

Le fait de buter sur primogène était voulu, comme pour rappeler qu'il le demeurerait parmi les plus jeunes. Mais bon, il faisait quand même preuve de respect, c'était pas mal pour un Brujah envers un Ventrue...

Les occasions où Christophe s'était montré en Elyséum devaient se compter sur les doigts d'une main. Il se souvenait de sa première visite, du temps de la grandeur d'Amelia Quinn, lors d'une soirée à l'atrium. Il avait demandé à son clan qui en était le Primogène, et un jeune Nouveau-Né avait eu l'audace de se présenter comme tel. L'imbécile avait traversé la salle en vol plané, puis les Enfants de la Lune avaient reconnu leur véritable voix. Tel devait être.

Mais le vent avait tourné dans la Cité des Anges. L'Ancien Malkavian avait fort à faire pour l'éducation de son infante, mais il avait également pris le temps de sonder la ville et les semblables. Certains, parmi les plus inutiles, se languissaient bêtement de la Rose. D'autres espéraient beaucoup du Roi. D'autres se battaient déjà à ses côtés. Tous s'accordaient à dire en tout cas que le Régent était droit et fier, digne de son clan. Le Malkavian tenait en cette nuit à le rencontrer personnellement.

Il avait confié son épée au Gardien, puis était entré, suivi de la petite Alice. La capeline rabattue sur son visage, les mains glissées dans les longues manches de sa robe de bure, il s'était installé discrètement dans le fond de la salle. Il avait entendu les mots du Régent. Avait même esquissé un sourire.
Il ne s'était pas agenouillé comme tant d'autres lorsque monsieur Raynor avait initié le mouvement. Il était resté parfaitement immobile, jusqu'à ce que le jugement du Brujah soit terminé.
Alors il s'avança.

Il était le plus ancien parmi l'assistance, c'était à lui d'ouvrir le bal.
Comme convenu à l'avance, il invita Alice à le suivre. Elle tenait pour lui un grand encensoir de bronze, et l'odeur acre de l'encens se répandait autour d'eux.
Le Malkavian s'arrêta un instant devant les marches, prit l'encensoir, puis les gravit pour se présenter devant le Régent. Il en fit le tour, silencieusement, en agitant l'objet sacré, afin de bénir la nouvelle tête des Anges. Puis il redescendit les marches, confia l'encensoir à son infante, et parla enfin, d'une voix lente et gutturale, presque murmurante, mais audible pour l'assistance.

Le clan de la Lune, en notre personne, vous renouvelle son allégeance.
La Lune chante pour vous, Ancien Roi, et tous devraient chanter à l'unisson sous cet ordre nouveau.

Il marqua une légère pause, avant de désigner son infante derrière lui.

Il vous présente Alice, jeune Nouvelle-Née de la Lune. Elle est notre infante. La Rose l'avait acceptée, le Sceptre saura la reconnaître.

Puis, après avoir salué d'un lent signe de tête le Régent, il se tourna vers l'assistance, et haussa le ton pour que tous puissent l'entendre. Chaque mot était articulé à l'extrême, et il prenait soin d'appuyer sur certains, comme s'ils avaient une valeur supérieure.

Il est... Christophe...
Ancien... du clan de la Lune...
Primogène... du Régent...
Serviteur... de la Camarilla... depuis sa création...
Auteur du Livre des Peines... Compositeur de la Symphonie de la Folie... Grand Maître de l'Occulte...
Il vous fait l'honneur... de sa présence... ce soir... ne la gâchez pas.

Après avoir béni la foule d'un signe de croix, il remit ses mains dans ses manches, ajusta sa capeline sur son visage, et repartit d'un pas paisible se placer au fond de la salle, attendant que les autres présentations soient faites, et que d'éventuels semblables viennent lui adresser la parole.

La lettre du Régent avait provoqué satisfaction et tristesse chez le Primogène de la Rose. Une satisfaction naît de la droiture et de la politesse que semblait avoir le nouveau régent, une vague tristesse car il allait devoir affronter pleinement la réalité du départ d'Amelia. L'étape sixième tambourinait désormais à la porte de son cœur.
Un vampire avait une humanité aussi prononcé qu'Ismahel, était toujours victime des tristement célèbres sept étapes du deuil.

Les premiers soirs, il restait assis dans un fauteuil face à la fenêtre fixant la lune puis regardait les prémisses de l'aube jusqu'à ce que la brûlure du soleil l'oblige à rentre se calfeutrer dans sa chambre. Puis le déni le consuma au point qu'il écrivait des lettres à sa tendre amie, heureusement Tysha se débrouillait pour les faire disparaître avant qu'elles n’atteignissent l'Elyseum.
Ensuite, il passa des heures entières à supplier Dieu, Caïn, Lilith ou Arikel de pardonner à Amelia, de faire disparaître les accusations légitimes qui étaient portées en son encontre. Puis il les maudit tous : divinités, prophètes, Mère Originelle... tous. Il maudit la Camarilla, il maudit ses confrères, il maudit sa race. Jusqu'à ce que trop las de haïr, il se mit à pleurer. Pendant de longues nuits, il pleura tout le sang de son corps. Ni la chaleur d'une femme, ni le goût de la vitae ne put lui rendre sa joie.
La résignation se produisit la nuit où Stefano, son ami Florentin, vint lui rendre visite. Ils parlèrent longuement. Au matin, Ismahel s'était résigné au fait qu'Amelia n'était plus avec lui, qu'elle l'avait trahi en préférant un pathétique et hideux sabbatique. La guerre dans les rues contre le sabbat lui rappela les doux moments où lui et Severus écumaient l'Europe. Cela lui rappela sa charge de Fléau et de Prévôt. Amelia partie, il devait désormais réajuster ses plans en faisant avec la nouvelle domination Ventrue.

Ayant appris alors qu'il rencontrait le prévôt de Los Angeles, le Ventrue Lowell Shade, que un certain Phosphoros, sabbatique dangereux serait arrivé en ville, Ismahel s'arma de son courage.
Il devait apprendre la nouvelle au régent s'il ne le savait pas puis toute la société de la Rose devrait le savoir. Amelia n'étant plus là, il devenait le chef principal du Clan dans la cité des Anges et en tant que meneur du clan, il devait prouver en cette soirée que le Clan n'était pas décapité, que telle une hydre majestueuse, la tête repousserait et se tiendrait fièrement aux cotés du régent pour le bien de la Camarilla.

Il avait adressé dès la réception de la lettre du régent une lettre, un mail et un « SMS », il voulait être sur que tous connaissent son avis. Un avis qui était clair et simple : la Rose soutiendra le Sceptre, pour la Camarilla et pour l'Honneur, tout écart sera sévèrement puni.
Puis quand vint le soir de la réception, il s'habilla tout de brocart rouge et argent, il choisit une perruque rouge et un jabot noir. Il monta dans sa limousine accompagné de ses goules: Mademoiselle Tysha Darthos, Boris et Vassili Gordanov et Gabrielle qui conduisait.
Il arriva pile à l'heure, d'habitude il préférait arriver en retard lors des réceptions pour montrer son importance mais il n'était pas l'heure de jouer. Il salua M. Shade qu'il croisa puis alla s'installer parmi les nombreux membres du Clan de la Rose qui tous le saluèrent tour à tour. Il aperçut au loin celui qui semblait être le Primogène du Clan de la Lune toujours habillé en moine, il était accompagné d'une jeune fille. Son infant sans doute... il les salua de la tête.
Puis arriva Ser. Raynor dont il avait reçu une missive, il y a peu. À son passage, il le salua discrètement. Il était venu avec sa lame, une idée bien Brujah...

Enfin le régent apparut et fit son discours suivit de celui de Ser Raynor qui s'agenouilla aux pieds du Ventrue. Alors que l'assistance commençait à s'agenouiller de même, Ismahel jeta un regard noir aux Roses qui commençaient à l'imiter.
Chaque chose en son temps que diable!
Ce fut alors le tour du Clan de la Lune de réitéré son engagement à la Camarilla représentée par le fils du Clan des Rois.
Il avait remarqué que le Clan des Sorciers était peu présent...nul signe de leur célèbre Primogène. Il décida alors de s'avancer noblement jusqu'aux marches. Saluant ses consœurs et confrères sur son passage. Arrivé face au régent, il se présenta.

- Moi, Ismahel Lucilius Gaebius, Ancilla de la Rose, Primogène du Clan Toréadors de Los Angeles, reconnu Philanthrope, Hermès, Maître de la Guilde des Mécènes et Ami des Arts, me présente ce soir à vous Nathanael Pearson, Ancien des Rois, reconnu Clairvoyant, Incorruptible et Digne de Confiance sur les domaines américains, Régent du Domaine de Los Angeles, pour vous réitérer en mon Nom et celui des nobles membres du Clan de la Rose de Los Angeles notre allégeance et notre indéfectible soutient à la Camarilla.
A ces mots, le Clan entier mis genoux à terre alors que lui faisait une révérence au régent.
Puis il se tourna vers la foule.
- Indéfectible soutient à la Camarilla, je l'ai dit en effet car comme l'a prouvé les événements de ces dernières semaines, la Rose sait verser son sang pour cette noble cause que nous avons tous jurés de défendre. Je tiens à réaffirmer devant vous tous que le Clan de la Rose, s'il n'en prend nulle complaisance, a toujours soutenu et soutiendra ad vitam eternam la décision de la Sainte Justice dans le contentieux innommable que fut la trahison d'Amelia Quinn, Ancienne de la Rose.
Enfin, afin que le respect instauré par la Très Sainte Camarilla ne soit plus jamais sali en cet Elyseum, je me déclare Maître des Harpies puisque notre chère et honorée collègue en a délaissé le poste.

Puis il alla reprendre sa place avec la même démarche noble et fière. Si quiconque osait remettre en cause ce poste qu'il venait de s'attribuer, il n'avait qu'à s'avancer et avoir le courage de le réclamer.

Lowell espérait être reçu avant la déclaration officielle de son ainé, mais apparemment, Nathanael Pearson n’avait pas jugé utile de le convoquer. Tant mieux ou tant pis ? Il était encore trop tôt pour le définir, mais l’allocution de l’ancien lui donnait déjà quelques pistes. Apparemment l’homme voulait vite asseoir son pouvoir sur la Camarilla, ce qui était selon le prévôt une bonne chose. La démocratie n’était pas compatible avec les caïnites seulement il ne fallait pas oublier que les régimes spartiates non plus. Un sourire sardonique étira ses lèvres quand le régent fit mention d’un entrainement obligatoire aux arts de l’art de la guerre. Il suffisait de jeter un coup d’œil à l’assistance pour deviner que bon nombre de ces éléments n’avaient jamais tenu entre leurs mains une arme que ce soit durant leur vie humaine que dans leur non-vie. Ce n’était pas le cas du Ventrue qui avait pataugé dans les tranchées sanglantes lors de la Grande guerre puis dans les rues ensanglantées de des bas-fonds de Los Angeles.

Le discours prit une tournure plus intéressante quand le régent commença à distribuer les bons et les mauvais points. En retrait dans un coin de la salle, de manière à avoir une vue d’ensemble sur tout l'aréopage. Le prévôt observait avec minutie les réactions des uns et des autres. Pour cela, il était secondé de son assistante de toujours, la discrète Mélita qui avait abandonné son tailleur de femme d’affaire pour une magnifique robe de soirée dorée.

Pendant un instant il redouta une révolte des Brujah après l’annonce de la destitution de leur cher Primogène, mais si quelques étincelles de fureur éclairèrent certains regards, ils ne furent pas assez puissants et persistants pour consumer la salle. Toutefois, ce ne devait pas être un motif de satisfaction, tout le monde sait que les incendies les plus meurtriers sont ceux qui couvent sournoisement dans les cœurs.

Le prévôt adressa un regard complice au Primogène du clan de la rose qui retournait à sa place. L’acquisition autoritaire du titre de maitre des harpies était osée. Mais le Ventrue ne s’opposera pas à cette « OPA » que certains trouveront agressive, il était plus intéressant pour lui d’observer les réactions de participants à l’assemblée et surtout celle du régent. Allait-il laisser passer cela si facilement, alors que quelques minutes plus tôt il se montrait autoritaire ? Les éternelles questions allaient surement être posées « pourquoi lui et pas moi ? », « Qu’a-t-il fait pour mériter ce poste ?». Peut-être que les premières graines de la discorde venaient d’être plantées. …Lowell saura en récolter les fruits le moment venu.

Pour le moment, il avait encore trop de monde qui gravitait autour du régent. Lowell ne voulait pas être un satellite quelconque, mais un astre solaire qui illuminerait les autres. Aussi il avait décidé d’attendre son tour dans l’ombre, furtif comme une vipère dans son trou qui attendait le bon moment pour frapper.

Tout était réglé avec la précision d'un horloger. Tout demeurait sous contrôle, cette soirée se devait être parfaite. En cette nuit, je devais prouver au Régent ma valeur en tant que Gardien. Mais il me fallait également entrer dans la danse de la politique. Gardien, mon rôle était neutre, mais Brujah mon sang m'incombait de prendre position pour mon clan. Si la Camarilla avait frôlé d'être amputée du clan des sages, cela aurait été avec ma bénédiction. Le sang prime ! Et Marc de Raynor était le guide que le clan Brujah souhaitait. Il était le plus vieux, le plus respecté, le plus fort. Voila quel était mon sentiment, voila de quel coté je me serais rangé si le conflit avait perduré. Mais heureusement la sagesse du sceptre avait calmé les tensions et point culminant de cette opération, cette soirée. J'ignorais véritablement les volontés du Régent, la convocation de mon Primogène avait été effectué cordialement mais avec ce ton de menace si caractéristique des Sceptres.

Ainsi donc, ce soir le destin du clan Brujah serait fixé. Je pariais évidemment sur l'apaisement, mais tout pouvait encore arriver. A ma place, le Primogène Malkavien me fit dépot de son arme, une épée fort interressante, si ancienne. J'aurais aimé si j'avais eu le temps, de parfaire quelques passe d'arme avec cette lame. Mais, la personne que j'attendais arrivait d'un pas décidé et fier. J'étais je le pensais la personne dont il pouvait estimer le mieux le soutient. Ce fut donc sans surprise que je laissa la lame du Malkavien à mon assistant Toreador, apparemment point assez fort pour soutenir le poids de cette vénérable lame.

Ainsi donc je rejoignais le cortège de la garde prétorienne Brujah, à la droite du Chevalier. Régnait alors une ambiance particulière, savoureuse à vrai dire. Le temps ou toute la salle se demandait si le chevalier était la pour le trône. Tous se demandaient si le bras armé de la Camarilla allait se retourner contre sa tête. Un moment exhalant.

Je n'ai pas aimé la suite des événements, pourtant c'était si prévisible, mais tout de même. On décapitait un clan de son chef naturel, on abattait une lame injuste sur un défenseur, c'était de la barbarie politique ventrue. Si prévisible donc, mais si décevant. On cherchait à dompter le clan Brujah et le chevalier devant le déshonneur d'être ainsi targué, préféra encore le choix de la sagesse, la paix. Mon sang bouillonnant n'aurais guère apprécié d'être défiguré ainsi dans mon appellation.

Vient ensuite la ronde des convenues moi ... je fais serment de loyauté ect... Un constat, j’appréciais toujours autant messire Christophe pour son coté mystique, j'aimais vraiment cette personne, l'un des rares qui pouvait se targuer du titre de sage en cette salle. Nous les Brujahs, nous avions la sagesse de la vie, lui avait la sagesse de l’expérience.

Mais le priomgène de la rose était si... si Toréador. Vraiment je ne voulais faire aucun commentaire la dessus, tant mon avis était déjà tranché concernant ces mauvaises troupes. Point qui me faisait sourire, enfin un Ventrue avait osé mettre au travail ces roses hédonistes. Voila un projet qui pardonnait presque l'affront fait à Marc, presque... Mais voila que mon tour arrivait, celui du Gardien des lieux.

Avec lenteur je m'approchais, et ainsi devant la marque laissée au sol de mon Primogène je m'agenouilla devant le seigneur qu'il me fallait servir.

"Moi, Neji Amaeda Comte d'Emya, dit Narcisse, Gardien de ces lieux. Je fais serment de vous honorer de ma lame, de ma loyauté, suzerain de ces terres Nathanael Pearson ancien du clan des rois."

J'aurais put m’arrêter la, mais mon sang et l'audace me commandait à d'autres propos.

"Beaucoup de sage en leur cœur soutienne encore messire de Raynor, il demeure pour nombre d'entre nous, un modèle, une âme à suivre. Je comprends et accepte votre résolution mon suzerain. Sachez seulement qu'il ne sera pas aisé de remplacer telle noblesse."

Voila qui pouvait passer pour un avertissement certain. Le message était clair, nous n'accepterons aucune ingérence, nous ne ferons aucune concession. Et à l'heure ou je disais ces mots, le clan Brujah appartenait encore à Marc. Sur ces mots, je quittai et laissait à d'autres le champ libre pour prêter serment.

Je n'avais franchi les portes de cet endroit une seule fois, c'était pour venir dire bonsoir à une dame qui aujourd'hui n'était plus des nôtres. Christophe me l'avait dit, sans m'expliquer plus. Je n'avais pas réellement compris mais peut importait. Elle n'était plus là.
Mais aujourd'hui, c'était pour un autre que nous y allions. Pour une autre personne que Christophe devait rencontrer à nouveau, et à qui je devais me présenter. C'était une nuit spéciale, Père m'avait demandé de faire dans un sens bonne impression, que rien n'arrive là-bas, que je lui fasse honneur. Pas d'accident, rien de tel.
Nous sommes arrivés, et Christophe a donné son épée à l'Homme-au-nom-de-fleur qui me regardait étrangement. Je le saluais d'un mouvement de tête, suivant Christophe, étant presque sur ses talons. À moi, il m'avait confié un encensoir, que je ne devais allumer qu'à un mouvement précis.
Nous nous étions installé dans le fond de la salle, et quand je lui avais demandé ce que nous attendions, il m'avait simplement répondu par un signe de tête, montrant un homme qui descendait les escaliers. Il était étrange, je l'observais, je regardais au delà, utilisant ce pouvoir presque en permanence pour distinguer le vrai du faux. Pourquoi ? J'aimais savoir. Et lui … il était étrange, vampire, oui mais aussi, comme Christophe … puissant.
Il parla un long moment. Personne n'osait l'interrompre. Je gardais moi même le silence. C'était … ses mots étaient forts, comme si il parlait, presque hurlait pourtant ce n'était pas le cas. Tout le monde les entendait, simplement. J'avais même remarqué un sourire sur le visage de mon père.
Lorsque le silence se fit, un homme s'avança, et tous se mirent à genoux lorsqu'il planta sa lame dans la pierre, pas Christophe pourtant et je fis comme lui.
Mais bien vite, le silence revient, et Christophe commença à s'avancer. Et maintenant, je devais allumer l'encensoir, ce que je fis, discrètement, avec un briquet. Je devais faire attention maintenant.
Nous avancions doucement. Les autres s'écartaient pour nous laisser passer. Nous avancions jusqu'à être devant lui. Je baissais les yeux alors que mon père prit l'encensoir et gravit les marches. Ça dura quelques minutes avant qu'il ne redescend et ne parle en bas, après m'avoir donné l'encensoir que je tenais sans un mot.

Le clan de la Lune, en notre personne, vous renouvelle son allégeance.
La Lune chante pour vous, Ancien Roi, et tous devraient chanter à l'unisson sous cet ordre nouveau
Il vous présente Alice, jeune Nouvelle-Née de la Lune. Elle est notre infante. La Rose l'avait acceptée, le Sceptre saura la reconnaître.

Mon père me présentait et je levais les yeux vers l'homme, vers le Roi. Il avait un regard bien étrange, différent. Je l'observais un instant avant de baisser la tête, de m'incliner doucement sans faire tomber l'objet que je tenais.
Ceci fait, il se tourna vers les autres pour leur parler, je restais derrière lui.

Il est... Christophe...
Ancien... du clan de la Lune...
Primogène... du Régent...
Serviteur... de la Camarilla... depuis sa création...
Auteur du Livre des Peines... Compositeur de la Symphonie de la Folie... Grand Maître de l'Occulte...
Il vous fait l'honneur... de sa présence... ce soir... ne la gâchez pas.

Alors qu'il finissait ses mots, j'éteignais doucement l'encensoir, l'étouffant et ensemble, nous retournions à la place que nous avions pris au fond de la salle. C'était étrange, beaucoup nous regardaient. J'aimais pas trop ça. Bizarre, étrange, pourtant, je n'en disais mots, je voulais que mon père soit fier de moi.

Invité

Marc … Marc … Marc … un bien singulier personnage. Nathanael l'observait du haut des marches, observant ce semblables qu'on aurait pu croire si calme, mais qui en réalité semblait bouillir de l'intérieur. Le clan des Sages … pourquoi l'avait-on surnommé ainsi ? Si autrefois, les Brujahs étaient sages, désormais, il était rare d'en croiser un seul ainsi.
Son laius était fini, et il s'apprêtait à rejoindre les convives quand les mots du Brujah claquèrent dans l'air.

-J'accepte vos conditions.

Doucement, sans laisser paraître de surprise sur son visage, Nathanael fixa le visage de Marc. Voulait-il jouer ? Nathanael n'avait pas de temps à perdre avec ça. Il avait une guerre à mener, et c'était à lui qu'on avait donné les armes. Marc voulait se mesurer à lui ? Il détruirait tout en moins d'un instant. En une semaine, il avait accompli plus qu'il n'en avait été fait ici depuis des années. Et Marc tentait de remettre cela en question ? Ça aurait pu être un jeu amusant en d'autres temps et d'autres lieux.
Douce dans un sens mais ferme, sa voix s'éleva à nouveau dans les airs.

-Ce n'était pas un choix mais je suis heureux que votre sagesse ait parlé.

Seuls quelques mots alors qu'il se mit à planter son épée dans le sol de l'Elysium, craquelant le carrelage. Pour un peu, on aurait pu y voir un chevalier plantant Excalibur dans le sol d'un lieu sacré. Il n'avais rien dit sur son arme mais rien que ça, ça aurait pu lui valoir de repartir plus vite qu'il était venu, sans avoir la possibilité de se racheter. Mais ce soir, Nathanael voulait être clément, et pardonner ceux qui fautaient. Néanmoins, l'agenouillement, cela, il ne l'avait pas imaginé. Pourquoi avait-il fait cela ? En signe de respect ? Il l'espérait. À peine avait fait cela que une majorité de la salle fit de même. Ça avait son côté plaisant. Il avait presque l'impression que la Camarilla était unie. Juste une impression. C'était de l’habitude, de la convention. Il voulait que la prochaine fois qu'un tel phénomène arrive, que ce soit par dévotion qu'ils s'inclinent.

-Moi, Marc Sénèque Raynor.
Ancilla du clan de la Sagesse, Pri... Fléau de la Cité des Anges, targué de Dissident par votre personne, Chevalier de Fontainebleau.
Je vous réitère mon allégeance à vous Nathanael Pearson, Ancien du clan des Rois, Régent du Domaine de Los Angeles.

Le sage n'était pas encore dompté mais le serait-il un jour ? Peut être, le sort en décidera. Pour l'instant, il jouait le jeu, il jouait des masques de respect et serment. Malheur à lui s'il les retire un jours. Nathanael n'infligeait jamais qu'une seule humiliation sociale. Non, si un jour il devait le punir réellement, ce serait bien plus cruel, et radical. Et sûrement définitive.
Mais pour ce soir, le Régent se contenta d'un sourire. Non pas arrogant ou quoi mais juste satisfait. Aucune provocation dans ce geste. Juste une manière de montrer qu'il était heureux qu'une partie de ses propos soient déjà mis en place. Déjà Marc prenait en note de son nouveau statut et de son nouveau poste. Nathanael inclina la tête vers son semblable, cadet pourtant mais malgré tout semblable. Il approuvait le geste. Et déjà, s'attendait à la suite des présentations. La plupart des Primogènes se trouvaient ici. Ainsi que de nombreuses personnes ayant des responsabilité. Par cet agenouillement, les semblables ''ordinaires'' lui avaient renouvelés leur allégeance.et par le sourire qu'il leur accordait, tous étaient acceptés, et avaient encore le droit de résider sur le domaine. Ça de toute façon, ça n'aurait pas changer. Non. Ceux qui voulait malgré tout revenir se présenter à lui en avait le droit bien sûr. Mais il espérait ne pas devoir tous les voir ce soir à la suite. Sinon, la soirée n'en finirai pas.
En parlant de Primogène, ce fut celui du clan de la Lune qui s'avança le premier après que Marc eu finit son speech. Bien que le plus ancien s'avance, c'était son droit. Presque son devoir. Et il le fit de manière magistrale. Si ce soir, il pouvait penser avoir trouver un allié, c'était en lui. Il accepta la bénédiction humblement, et eut un petit signe de tête la jeune malkavienne qui s'inclinait au pieds des marches.
Puis les Roses … on avait informé le Régent que le Primogène et l'ancien Prince était assez proches mais visiblement il avait réussi à faire la part des choses. Bien, il pourrait être un très bon conseiller. Et là, à nouveau, les semblables du clan se mirent à genoux et doucement, le Régent leur fit signe de se lever. Mais la suite le prit par surprise. De nombreux Domaines fonctionnaient ainsi pour ce poste.

-Si vous vous en sentez capable, ce poste vous revient alors. Remplissez les responsabilités qui l'accompagne, et jamais il ne vous sera ravi. Si par contre vous ne vous en montriez pas digne, je vous destituerai moi même de cette fonction.

D'autres vinrent se présenter encore alors que doucement, Nathanael gagnait les dernières marches. Il apercevait le Prévot un peu plus loin, qui semblait attendre son tour.
Mais voila que son tour arrivait, celui du Gardien des lieux. Un jeune élément prometteur qui pour le moment n'avait fait aucune erreur, à part celle d'autoriser Marc à prendre une épée.
Mais il s'agenouilla devant lui, juste devant la marque que Marc avait faite, l'épée étant encore planté dedans.

"Moi, Neji Amaeda Comte d'Emya, dit Narcisse, Gardien de ces lieux. Je fais serment de vous honorer de ma lame, de ma loyauté, suzerain de ces terres Nathanael Pearson ancien du clan des rois."

Il inclina la tête face à la jeunesse du clan Brujah mais fut encore une fis, la surprise fut de mise alors que la voix du jeune sage retentit encore une fois.

"Beaucoup de sage en leur cœur soutienne encore messire de Raynor, il demeure pour nombre d'entre nous, un modèle, une âme à suivre. Je comprends et accepte votre résolution mon suzerain. Sachez seulement qu'il ne sera pas aisé de remplacer telle noblesse."

Et déjà il se relevait. Alors, avant qu'il n'ait eut le temps de disparaître,

-Il a mainte et mainte fois prouver sa valeur par le passé, et maintenant il doit la regagner pour reprendre sa place. Dans toute autre situation, je n'aurais pas levé la chasse au sang. Je souhaite pouvoir lui rendre au plus vite la place qui est la sienne, car j'ai besoin d'un conseil fort et solide, mais qui reste uni. Son sort est entre ses mains désormais.

Puis il tourna la tête vers Marc :

-Reprenez la place qui est la vôtre, non pas par votre passion mais par votre raison, et vous retrouverez votre place à mes côtés.

Et les présentations s’enchaînèrent. Ceux qui avaient été reconnue du temps d'Amélia, de d'autres horizon, ceux qui demandaient l'hospitalité. Nathanael respectait l'étiquette à la lettre. Il était un enfant des Rois, il était un Régent désormais. L'erreur n'était pas permise.

suite du rp:

L'Ancien de la Lune, installé debout au fond de la salle, observa la valse des courtisans.
Il vit cet Ancillae de la Rose, représentant de son clan, à la verve si enflammée lors de leur première rencontre, venir assurer le soutien indéfectible de son clan. Il lui fallait en effet se désolidariser de l'acte de son Ancienne s'il voulait conserver une place à la cour. Ainsi les Roses se voyaient blanchies de tout soupçon... en apparence. Cet Ismahel ne perdit pas de temps pour montrer son ambition, se déclarant Maître des Harpies. Soit.
Il vit un autre Sage, le Gardien de l'Elyséum, venir défendre la cause de son frère de clan déchu. Certes, sa passion honorait son clan. Mais le Régent avait rendu son verdict.

Puis bien d'autres défilèrent, de moindre importance. La praxis était jeune, comparée aux vieilles cités françaises, et peuplée essentiellement de Nouveaux-Nés.
Christophe restait, Nathanael mis à part, le seul Ancien présent officiellement à Los Angeles. Il lui fallait parler aux Ancillae.
Lorsque les présentations cessèrent de présenter un intérêt, l'Ancien se tourna vers sa fille. Il sortit les mains de ses manches, et en posa une sur sa petite tête fragile.

Il est fier de toi.

C'était vrai. La petite Alice avait eu une conduite irréprochable. Elle avait parfaitement suivi ses consignes, avait accompli tous les gestes prévus avec soin. Elle n'avait pas ouvert la bouche, ce qui n'était pas plus mal. Christophe savait aussi bien reconnaître les efforts que punir les faiblesses.

A présent... nous devons converser avec les... puissants... de cette Cour. Tu es libre de... vaquer. Mais ne rentre pas sans nous.

Il n'aimait pas l'idée de la laisser livrée à elle-même en Elyséum, mais après tout elle était à présent une nouvelle-née émancipée, et il fallait qu'elle mène sa vie, fasse ses propres armes. Il ne serait pas loin, de toute façon.

Il remit ses mains dans les grandes manches de sa robe de moine, et s'avança d'un pas lent vers le clan des Sages. Sa démarche était assurée, il avançait tout droit vers eux, les semblables plus jeunes se devant de s'écarter sur son passage. Il dédaigna l'appel d'un Nouveau-Né des Sorciers qui semblait vouloir lui parler. Lui souhaitait un entretien avec le Sage déchu.
Plusieurs Sages étaient rassemblés autour de l'Ancillae, mais l'Ancien n'en avait cure. Les nuits étaient courtes pour lui, et il usait à outrance de son droit de parler à qui lui plaisait. Tant pis s'il interrompait une conversation, personne n'irait lui reprocher. Et si un jeune vampire l'osait... ce serait source d'amusement.

Monsieur Raynor... Nous sommes... satisfaits... de vous voir ici.
Votre chasse... était une folie... que même les Fous... ne pouvaient accepter. Il avait exigé de ses enfants qu'ils ne participent pas à ce... caprice.

Christophe avait en effet senti le vent tourner pour la Rose. Ses Primogènes ne la soutenaient plus, elle s'était mis à dos un clan complet, elle pactisait avec la Secte honnie... Le Malkavian désapprouvait la décision de chasse au sang, surtout avec autorisation de diablerie. Un décret qui aurait déchaîné les foules, et les Fils et Filles de la Lune auraient bêtement perdu leur non-vie à tenter leur chance. Ce que l'Ancien avait refusé, ordonnant au clan qu'aucun ne tente quoi que ce soit contre le Sage.

Il avait cependant d'autres choses à lui dire, et ne venait pas à lui que pour lui vanter les mérites du clan Malkavian. Mais l'Ancien parlait peu, et distillait les informations au compte-goutte. Peut-être pensait-il que les jeunes n'étaient pas capables de comprendre et retenir plusieurs informations à la fois.

Invité

Qu'importe ce qu'on dirait, qu'importe ce qu'on pensait, pour le sang des sages, cette bataille était une victoire, et les roys même s'ils avait placé un régent en tête du trône devait en leur fort intérieur leur être reconnaissant d'avoir eu une tête de mule comme ça prête à s'opposer à la rose.

Ha, ça aurait presque put être un coup politique des Ventrues en y pensant! En terre du vieux compliment assurément tout cela aurait été un complot, mais après tout peut être que tout cela en était un, un complot, une action un Jyhad. qui sait, les vampires millénaires tiraient leurs ficelles de l'ombre sans qu'aucun ne puisse y voir la moindre choses.

Mais revenons sur l'action présente et non plus sur les théories du complot qui aurait retourné la tête de n'importe qu'elle adepte de celles ci. Les Brujahs présents encerclaient leur ancilla revenu, content de pouvoir s'afficher avec lui sans craindre à devoir se battre ou à être accusé d'hérésie. Marc lui même avait un oeil posé sur Narcisse, un asiatique le soutenait alors qu'il s'était mis dans la merde pour un asiatique également. Le destin et ses caprices, l'amusement des dieux. Restait à savoir si les propos de l'ancilla étaient sincères ou habille manipulation, enfin, on verrait en rente comme dirait Raynor, là il fallait féliciter son retours. Il discutait vivement avec des jouvenceaux quand il fut assailli par l'odeur de l'encens caractéristique du timbré qu'était Christophe, l'ancien du clan de la lune. Que lui voulait il encore?

Monsieur Raynor... Nous sommes... satisfaits... de vous voir ici.
Votre chasse... était une folie... que même les Fous... ne pouvaient accepter. Il avait exigé de ses enfants qu'ils ne participent pas à ce... caprice.

Le chevalier porta son attention sur l'ancien, déjà les jouvenceaux reculés pour laisser leurs ainés converser tranquillement et surtout ne pas risquer une idiotie. Inclinant sa tête légèrement pour saluer l'ancien, le nouveau-fléau souffla de son accent français :

-Force est de constater que votre sagesse à sauver les jeunes de votre sang, cela m'aurait fortement déplu de devoir répandre la vitae des enfants de la Lune...

Assurément le brujah les aurait massacré et les aurait laissé brûler au soleil pour leur folie. Mais ça, il n'allait pas le dire, pas besoin de faire dans les détails. Ais je déjà dit que Marc détestait les discussions qui trainaient en longueur? Non... J'aurais dût, reprenons, le fléau de la cité de Los Angeles continua :

-Et je remercie votre sollicitude et votre présence durant cette réunion du primogénat ainsi que l'appuie que vous avez apporté à mes idées. Mais que puis-je faire pour vous ?

Oui, on pourrait dire que le brujah venait de lui envoyer dans les dents ses tords, mais c'était de bonne guerre, après tout pour un ancien il avait laissé le prince dégénéré et ça c'était une faute, du moins aux yeux du français. Mais bon, voyons voir ce que le vieux moine avait à souffler au creux de l'oreille de l'ancilla.

Les Nouveaux-Nés s'étaient immédiatement écartés dès qu'ils avaient entendu la voix murmurant de l'Ancien, laissant leurs Aînés discuter. Ce petit mouvement de masse ne manquerait pas de se remarquer dans l'Elyséum, et sans doute y avait-il déjà de nombreux vampires qui se demandaient pourquoi l'Ancien Malkavian conversait avec l'Ancillae Brujah qui venait d'être à la fois puni et élevé.

Le Sage ne le remercia pas. Non. Les créatures de son espèce avaient bien trop de fierté. On ne saurait attendre d'eux un peu d'humilité.
Mais il voyait juste. Les Malkaviens se seraient fait massacrer. Puis les Malkaviens auraient répliqué. La guerre entre les clans aurait pu éclater, et la précieuse union de la Camarilla aurait volé en éclats.

Cela nous aurait déplu... Le sang de la Sagesse se serait mêlé à celui de la Lune, une... guerre... inutile. Déplorable.
Mais cela n'a pas été. Le Roi sauve le Sage... amusant...

L'Ancien connaissait bien évidemment les antiques querelles qui avaient court depuis des siècles entre Brujah et Ventrue. Les deux clans continuaient à mutuellement se mépriser, alors que la plupart d'entre eux n'avaient jamais été impliqués dans les évènements originels. Carthage restait dans les mémoires même au vingt-et-unième siècle, les vampires avaient la rancune tenace.

Un remerciement vint enfin. Mais il sonna comme un reproche. Le Malkavian ne le prit cependant pas en considération. Certes, il était arrivé à la réunion du Primogénat lorsque le Brujah quittait la salle. Mais ils n'avaient pas à commencer sans lui. Et par la suite, il avait fait part de sa désapprobation quant à la décision de chasse au sang.
Mais il n'avait pas à en débattre avec le Sage, l'essentiel avait été dit. Il laissait les cancans aux jeunes oies de la Patricie.

Le Régent a... imposé... un entraînement martial hebdomadaire.
Nous avons... depuis peu... une Infante.
Si les arts de la guerre doivent lui être... enseignés... nous voudrions... il veut... que les Sages s'en chargent.
Vous... ou un autre de vos frères que vous tiendriez en estime.

Je n'aimais guère jouer le style du vampire qui s'invite dans les conversations dont il n'était pas expressément invité. En vérité, j'avais idée de converser avec Marc pour recueillir quelques ressentis suite au discours du nouveau roi de la montagne. Il était toujours intéressant de confronter point de vue et opinion sur une décision politique. Car en Elyséum, tout pouvait être sujet à de la politique et la nomination de Marc au titre de fléau était un acte politique. Évidemment j'imaginais la juste aigreur du Chevalier, seule la folie aurait conduit le roi à désavouer totalement Marc ici, en public. C'était alors déshonorer entièrement le clan de la sagesse. Une claque que nous n'aurions guère apprécié. Mais voila... Par une nomination toute la précieuse unité de notre organisation semblait être sauve. Ce n'était pas pour me déplaire, véritablement je n'aurais pas aimé choisir à long terme entre mon sang et la Camarilla. Pour moi ces deux éléments étaient indissociables, n'étions nous point les philosophes guidant la Camarilla. Un point de vue qui s'effritait avec le temps, tant nos descendants ne semblaient guère arpenter le même chemin de nos ainés.

Mon existence est un point fixe, ma génération elle même semblait en majorité gangréné par des prises de position dont la sagesse incarnée aurait honte... Me voila a palabrer spirituellement, faisant chemin vers le chevalier. Mais voila l'obstacle, Marc semble déjà en conversation avec Messire Christophe Primogène des enfants de la lune. Et comme l'ayant déjà enoncé, je n'aimais guère débarquer ainsi, à l'improviste. Mais la tentation se devait d'être goutée. Un pas après l'autre, demeurant dans la discrétion de ne point perturber les débats, j'arrivai péniblement à me glisser.

Finalement, je ressentais ce que ressentais un toreador en manque de drogue sociale.

J'arrivais au moment des remerciements de Marc, du soutient du Primogène. Puis vient la demande de Messire Christophe. Bien, on me laissait donc une ouverture, déjà il me fallait signaler ma présence. Parler suffira.

"Mes excuses pour cette interruption, Messire Christophe, Messire Raynor"

Je salua d'une légère inclinaison du bassin, preuve de mon respect envers le titre, envers surtout l'âge de cette personne.

"Je me permets d'abonder en votre demande Messire Christophe. Ayant moi même eut une pensée concernant la sécurité de votre infant, suite aux derniers événements. Si Messire de Raynor accepte, je serais bien évidemment enclin à former aux armes ainsi qu'aux techniques de combat, votre infant."

Je n'étais pas seulement reconnu pour mes plaisirs de salon, bon nombre de sages connaissait ma fascination pour le combat, armé ou non. Aussi vu que tout était politique, il s'agissait ici d'une dette que l'on accordait au Primogène de la lune. Une emprise qu'il nous offrait sur sa propre fille, un cadeau que l'on devait point bouder. Premièrement, la chose serait diplomatiquement délicate. Deuxièmement les fruits pouvaient être intéressant. J'étais prêt pour cela donner de ma personne. Espérons qu'Alice soit réceptive à mes enseignements.

Les discours avaient duré un long moment avant que le calme revienne enfin. Tous étaient passé devant lui, tous avaient prononcé des vœux et s'étaient représenté à lui, au Régent. Il était impressionnant, sûrement pour ça que je n'avais pas dis un mot. Il était … si l'autre était douce mais lui, c'était différent, et sympa d'ailleurs. Il avait l'air gentil en plus, même si pour l'instant il était bien sérieux. Je m'étais pas senti très bien pendant son discours avec le monsieur Raynor. Les auras avaient changé à ce moment là. Je l'avais vu, Christophe m'avait dit que je n'avais pas le droit d'utiliser ça ici mais c'était limite plus fort que moi de l'utiliser. Bientôt, je ne verrai que comme ça. Le monde était différent, et je le comprenais mieux ainsi.

Je fus surprise alors que je sentis la main de mon père sur ma tête, je sursautais un instants avant de lever les yeux vers lui.

Il est fier de toi.

Un grand sourire apparut sur mon visage et un peu prise par l'émotion, je passais mes bras autour de lui, heureuse comme un chaton contre sa mère. C'était peut être un peu trop mais tant pis, ce qu'il m'avait dit, ça valait au moins ça.

-Merci père de m'avoir fait confiance. Merci.

Nous étions un peu en retrait mais je ne restais pas longtemps contre lui, je ne voulais pas le rendre ridicule. Mon père était une personne importance, je ne pouvais pas faire d'erreur mais ça, c'était juste trop gentil, et puis, ça me rassurait d'être contre lui, rien qu'un instant. Personne visiblement n'avait vu de toute façon, et je me décollais de lui doucement pour le regarder.

A présent... nous devons converser avec les... puissants... de cette Cour. Tu es libre de... vaquer. Mais ne rentre pas sans nous.

-Promis, je t'attendrais.

J'étais comme une petite fille qu'on laissait jouer, mais sans partir en sautillant, je le laisse doucement avant de commencer à flâner entre les personnes présentes. J'évitais les gens qui me semblait un peu trop … grand. Je préférais regarder les autres. Mais je ne savais trop comment approcher mais bon, déjà, j'observais les gens. Ils paraissaient tous différent, si étrange. Je me sentais pas trop à mon aise. Je préférais l'église avec Alban, et être avec mon père. De loin, je le regardais, avec l'envie de le rejoindre. Mais il m'avait demandé de rester en retrait. Et je m'ennuyais. Je regardais mon père parler avec les autres, qu'est-ce qu'ils pouvaient bien raconter … doucement, un peu à l'écart, je laissais mes sens s'évader, glisser vers eux.
Ils parlaient de moi … les sages … les armes … pourquoi devais-je apprendre à me battre ? Je n'aimais pas ça … je n'aimais pas la violence, je ne voulais pas me battre … la guerre, les combats, je détestais cela. Le Régent avait dit mais je voulais pas moi. Je jetais un regard triste à mon père avant de m'éloigner un peu plus, sans savoir où j'allais vraiment. Les gens m'entouraient, mais je savais pas quoi leur dire. Au final, j'allais à une table, et restais là, à faire des dessins avec mes doigts sur le métal de la table. J'aimais pas cet endroit … on aurait du venir avec Alban, au moins, j'aurais pu parler avec une personne. Vivement qu'on parle.

Brujah et Malkavien curieuse association n'est-ce pas ? En observant les deux Brujah discuter avec l'ancien Malkavien Lowell ne pouvait s'empêcher de penser à ce que pourrait donner sur le plan politique pareille association. Certains diront que le résultat sera semblable au mélange d'un acide concentré avec de l'alcool, autrement dit un désastre, alors que d'autres s'accordaient à penser que le tempérament des deux clans pouvait s'amalgamer en parfaite symbiose. Dans tous les cas, le prévôt pensait qu'une telle alliance bouleversera la Camarilla de Los Angeles, d'une manière ou d'une autre.

Un serveur lui apporta une coupe de champagne qu'il accepta volontiers. Malgré sa condition de Vampire, il n'avait pas pu se résoudre à abandonner les petits plaisirs qui égayaient sa vie humaine. Un simple coup d'œil à la salle permettait de déduire qu'il n'était pas le seul dans ce cas. Les hédonistes avaient vite fait de vaquer à leurs occupations favorites.

Ici et là des ilots se formaient dans la salle. Motivé soit par les affaires, soit par les loisirs, en quête d'amitié ou peut-être d'inimitié , on choisissait un caïnite, un être connu ou pas pour entamer le dialogue voire plus si affinités. C'est dans cette quête de l'interlocuteur privilégié que le bon prévôt fut attiré par la silhouette fluette de la jeune Alice. On aurait dit une sirène essayant de se frayer un chemin à travers un banc de requin. Spectacle intéressant et touchant. Lowell aurait surement détourné le regard à la recherche d'un autre convive, si la jeune Alice n'était pas l'infante du plus ancien Camariste de Los Angeles.

"Et pourquoi pas" Pensa-t-il en attrapant une nouvelle coupe de champagne qui prônait comme un étendard sur le plateau argenté d'un serveur.

Pourquoi ne pas échanger deux mots avec cette nouvelle venue dans la grande famille de la camarilla. Apparemment d'autres semblaient avoir eu la même idée et risquaient fort de lui piquer sa place. Le ventrue s'avança avec calme et prestance jusqu'à la table où était assise Alice. Une fois sur place, il posa délicatement une coupe sur la table et la poussa du bout des doigts vers la fille du clan de la lune.

"Très beaux dessins" dit-il en observant les mouvements de doigts de la jeune femme sur la table.

"Mais puis-je espérer vous détourner de votre activité créatrice pour partager un couple avec moi et trinquer avec moi à..."

Le ventrue marqua une pause pour finalement finir sa phrase.

"À notre nouveau régent par exemple. Oh mais j'en oublie les bonnes manières, je m'appelle Lowell Shade, nouveau-né du clan des ventrue et prévôt de notre belle cité angélique."

Est-ce que la malkavienne allait répondre favorablement à son invitation, allait-elle seulement le remarquer, même le plus érudit des Tremere ne s'aventurerait pas à calculer la probabilité d'un tel événement.

Admin Fondatrice Messages : 1305 Date d'inscription : 18/01/2013 Age : 36

MESSAGE DE L'ADMIN : nous sommes nombreux dans ce sujet, et des conversations ont lieu en même temps, c'est ce qui fait le charme d'une réunion en Elyséum, mais cela demande aussi de l'organisation. ^^
Nous allons tenter de conserver un tour de jeu. L'idéal donnerait :
Christophe - Narcisse - Marc - Alice - Lowell.
Sauf que Marc a été perdu en route avec les "nouveaux" arrivants, merci donc de le laisser répondre maintenant, avant de recommencer un tour normal.
Aussi, je demanderai à ce que les personnages qui ont terminé ce qu'ils ont à faire le précisent, afin que par la suite on ne les compte plus dans le tour de jeu.
Si vous avez des questions ou des suggestions pour ce topic, merci de le faire dans ce sujet.

Invité

[ Merci :3 ]

Le sang des sages étaient connu pour son aptitude au combat, de nombreux individus disaient qu'ils étaient les poings de la sainte camarilla, cette description était une bonne chose, trés bien choisi même. Il fallait dire que la puissance et la célérité étaient les disciplines par excellence du combat, force et rapidité, frapper fort et vite, voilà ce qu'on attendait d'un combattant.
Mais revenons à la scène, la pièce même qui se déroulait en élysée, Marc avait été "puni" mais surtout là il venait de se jouer un nouvel acte. Le fou demandait au sage une aide, une aide militaire, formé sa descendance, lui apprendre le maniement des armes, lui apprendre manipuler les poings pour en faire une machine de guerre.

Il aurait été insultant de refuser une telle demande, néanmoins l'accepter sans rien demander en échange était étrange. Marc resta un instant silencieux et fixa la jeune fille. Comment transformer la faible créature en réelle combattante. Challenge difficile mais pas insurmontable. Le Brujah s'apprêta à répondre quand il fut coupé par l'asiatique.
La main de Marc se serra doucement, imperceptiblement. Il apprécié l'asiatique mais détesté les interruption, il détestait aussi qu'on risque de lui damer le pion. Fait gaffe à toi homme de l'Est, notre chevalier est du genre colérique et violent. Bref, reprenons, contrôle, maîtrise de soi...

Le fléau jeta un court regard sur son comparse d'un air assez renfrogné et repris finalement comme si de rien n'était :

-Nous pourrions en effet lui enseigné Messire Christophe, moi, ou même un de mes frères car tous son digne. Nous pourrions même li offrir les enseignement de ma personne, moi, Fléau de la cité, et de mon frère Neiji ici présent.

Il marqua une courte pause, ménageant son interlocuteur, créant la légère tension qu'il fallait. Il repris ensuite, l'art de la politique formé ainsi à l'état de chef d'oeuvre :

-Cela aura un coût, vous le comprenez... Un coût pour la formation que nous lui octroieront, mais également un coût pour elle. Apprendre à se battre est une chose, être dans la capacité de tuer en est une autre...

Il jeta encore un regard sur la "petite" fille, si jeune, si frêle, si simple. Il continua doucement, sa main faisant un léger mouvement comme l'aurait fait un pianiste :

-Elle est jeune et innocente, savoir se battre sans oser porter le coût ne la sauvera pas. Ainsi, si nous la dressons nous devrons lui apprendre à oser. Et cet apprentissage peut être douloureux.

Il marqua une courte pause et fixa l'ancien droit dans les yeux, le regard fort et dur :

-Accepterez vous un tel prix?

Maintenant il fallait répondre, il fallait choisir si oui ou non Alice allait perdre un peu de son innocence...

La réponse ne vint pas de prime abord de Marc Raynor, mais de l'asiatique surnommé Narcisse qui gardait habituellement l’Elyséum. Bien... La petite Alice aurait peut-être la chance de bénéficier de l'expérience de deux maîtres d'arme.
L'Ancien Malkavian se tourna donc lentement vers Neji, écoutant sa proposition. Puis il acquiesça lentement, avant de lui accorder l'honneur d'une réponse.

Il a eu vent... de votre action... sur la plage... Cela est... appréciable...

Amusant comme sa jeune infante suscitait l'intérêt des autres vampires. Elle était extrêmement jeune, nouvelle en ce monde, à priori sans importance et pourtant, il avait suffi que Christophe la laisse seule quelques instants pour qu'un Ancillae jaillisse de nulle part et se propose de la protéger... Être infante d'un Ancien pouvait ouvrir bien des portes.

Puis vint la réponse de monsieur Raynor. Une réponse attendue. Il aurait été étonnant que l'Ancillae ne réclame aucune compensation.
Cependant, il ne parla pas que du coût de l'enseignement en lui-même. Le Malkavian écouta avec amusement le Sage parler de formation à tuer, de perte d'innocence. Des images lui revinrent en tête, le souvenir d'une jeune fille frêle, apeurée, acculée contre un mur, sortant un menu poignard pour lutter contre un puissant vampire... Christophe adressa au Sage un sourire, dévoilant sa dentition parfaite et immaculée. Un sourire malsain, un sourire de Malkavian.

Alice est... jeune... certes... mais elle est une Enfant de la Lune. Elle est une immortelle. Elle a été choisie. Ne craignez pas sa... prétendue... innocence.
Et... si vous parvenez à la... dresser... vous aurez tout mon respect, monsieur Raynor.

Il ne s'inquiétait vraiment pas pour elle. Elle combattait ses propres démons depuis longtemps. A présent il lui fallait simplement apprendre à les combattre mieux. Les Brujah seraient efficace, il n'en doutait pas. Ils y avaient tout intérêt.

Pour le prix à payer, conversez avec elle. L'enseignement des Sages sera pour elle, et non pour nous.

Peut-être aurions-nous dû lui en parler avant, non ?
Hum... Nous décidons de ce qui est le mieux pour elle.
Elle est émancipée.
Elle est notre infante. Nous avons juré de la protéger, juré qu'elle saurait combattre ses démons.
Les Sages sauront-ils le comprendre ?
Tout est entre leurs mains, à présent... Nous ne sommes pas acteurs de cet acte.

Je tenais en haute estime les bruits de couloir. Ils étaient parfois assez fantaisistes pour me faire rire, parfois assez sérieux pour me forcer à enquêter. J'étais simplement certain sur un point, messire Christophe savait manier une lame, il avait assez de technique martiale pour balayer tout malkavien de leur réputation de simple bouffon. Une question donc s'imposait, pourquoi un tel engagement. Voila que je m'inquiétais pour la petite. Celle qui avait faillit ruiner quelques atours coutant une somme vertigineuse. C'était important, car j'étais persuadé que messire Christophe n'était point conduit par la folie en soumettant aux sages une telle demande. Il ne s'agissait pas que d'une decision politique, au contraire de mon diagnostique initial. Il s'agissait d'un père qui voulait le mieux. Pour survivre, il fallait être confronté à l'extrême, à la sauvagerie du monde vampire. Quoi de plus représentatif en Elyséum que le clan Brujah pour inculquer la violence d'un sombre monde ? Je comprenais le souhait et sentait qu'avec Marc en maître, la petite Alice allait gouter bien rapidement à cette vision du monde.

Pour ma part... J'avais obtenu à demi mot, l'autorisation expresse de mener quelques séances d'entrainement. Je laissais à Marc le soin de grandement compléter son éducation, je m'estimais inférieur au combat au Chevalier de France.

J'avais de la peine pour Alice à vrai dire. Éternelle, on ne lui accordait point le repos. Surement en proie à la peine, on ne lui laissait point le temps de soupirer. Il y-avait néanmoins beaucoup d'ecart entre mes considérations et mes obligations. Je ne pouvais me permettre une prise de risque pour cette jeune fille. Déjà, m'insérer ainsi dans la conversation était chose périlleuse. Je connaissais Marc, sans doute avais-je déplu à mon frère par ce geste. J'avais bon espoir que la blessure cicatrise vite. Quand à messire Christophe, même si je comprenais le geste, je ne l'approuvais point entièrement. Certes il s'agissait d'un don pour notre sang que de former la fille de l'ancien Christophe, mais quelles souffrances allaient elles subir au nom de ce cadeau...

Je demeurais donc silencieux sur le prix à payer... Mais point sur le reste.

"Miss Liddell à beaucoup de chance, susciter un tel dévouement. Notre sang tachera de rendre honneur à votre décision."

Quelques mots vains à vrai dire, je ne disposais pas de toute la latitude pour réellement exposer mon opinion à ce sujet. Je n'en avais pas envie à vrai dire, la décision de messire Christophe était déjà faite, point la peine de la nuancer alors.

Je m'ennuyais. Je n'avais qu'une hâte, c'est qu'on parte, qu'on parte vite. Je préférais parler avec Alban tranquillement la nuit, que d'être ici. Les gens ont l'air si … faux en fait. Je ne sais pas trop quoi faire, je laisse mes pensées vagabonder tout en dessinant des entrelaces.
Soudain, je vois un verre dans mon champ de vision. Je redresse la tête pour voir un grand homme à la peau noire face à moi. Il m'observait, avant d'ouvrir la bouche.

"Très beaux dessins"

Mes dessins ? C'était ça ce que je faisais ? Ça y ressemblait pas tellement mais bon, s'il aimait bien.

-Merci …

Mais au fait, qu'est-ce qu'il voulait ? Je m'étais mise dans un coin histoire de pas être déranger et au final, on venait vers moi. Je savais pas trop pourquoi en plus.

"Mais puis-je espérer vous détourner de votre activité créatrice pour partager une coupe avec moi et trinquer avec moi à..."

-A quoi ?

"À notre nouveau régent par exemple. Oh mais j'en oublie les bonnes manières, je m'appelle Lowell Shade, nouveau-né du clan des ventrue et prévôt de notre belle cité angélique."

Trinquer ? Je ne savais même pas ce que ça voulait dire. C'était … un peu compliqué pour moi. Je ne avais pas grand chose de ce qui pouvait se passer ici. Je n'étais pas habitué à ce genre de soirée, de protocole.

-Je m'appelle Alice … nouvelle née Malkavienne.

J'avais manqué d'oublier la suite alors je m'empressais de compléter. La présentation, Christophe me l'avait expliqué mais j'avais encore un peu de mal. Doucement, je pris la coupe qui était face à moi, et attendis, le copiant un peu dans ses gestes, finit par la porter à mes lèvres.
Mes yeux s'ouvrirent en grand, et je reposais le verre sur la table, le visage légèrement déformé … c'était quoi ça ? Ayant été transformé que récemment, je pouvais encore boire ou manger mais après, c'était pas terrible mais là … de base, je m'aimais pas, j'avais pas cru que ça pouvait avoir un goût pareil. J'eus un sursaut dans la voix avant de porter ma main fermée à ma bouche, et de fermer les yeux …

-Ça a un goût …

Je repoussais un peu le verre en gardant les yeux baissés.

-J'aime pas ça …

Super manière de commencer une conversation. J'étais une idiote, mais je ne pouvais pas rentrer tant que Christophe ne le faisait pas. J'étais mal à l'aise. Et s'il le prenait mal. Sans que je le saches, c'était la première fois que je buvais de l'alcool.

On ne pouvait pas dire que l’accueil de la jeune fille fut coutumier, mais dès qu’il s’agissait des Malkavien il fallait s’attendre à tout et surtout à l’inattendu. Si vous arrivez à comprendre cela, c’est que vous êtes surement bon pour intégrer le noble clan de la lune. Lowell le cartésien n’était pas de ceux-là, cela ne l’empêcha pas d’accueillir avec un sourire amusé les remarques de la nouvelle née.

« Je voulais aussi célébrer votre arrivée au sein de notre communauté. Votre sir n’est pas n’importe qui et vous non plus d’ailleurs. »

D’ailleurs en disant cela, le prévôt désigna du doigt l’étrange assemblée composée de Brujah et de Malkavien. Au centre deux immenses personnalités de la Camarilla, le primogene du clan de la lune et le nouveau fléau.

« Voyez comme il est entouré ! Etre l’infante d’une telle personnalité ne doit pas être une chose facile tous les jours, on se dit qu’on doit se montrer digne de son héritage et du sang qui coule dans nos veines… »

Le nouveau-né resta un instant songeur. Il se remémorait les premiers jours de sa non-vie, quand sa dame le présenta aux autres membres du clan des sceptres. Peut-être l’événement le plus effrayant de son existence de vampire. Il se rappela à cet instant qu’il aurait préféré charger les lignes allemandes seules, baïonnette au canon plutôt que d’affronter le jugement des ainés. Les Ventrue et leur culte de la réussite ! Un clan ou l’échec n’était pas pardonné surtout quand on était l’infant d’un stratège. Est-ce que les choses étaient différentes pour la jeune Alice et surtout avait-elle conscience que sa filiation lui attribuerait peut-être un rôle politique. Faire plaisir à la fille pour atteindre le père était peut-être basique comme raisonnement, mais mieux valait tenter cela que rien. Concernant Lowell, il cherchait juste à prendre contact pour le moment, rien de plus, mais qui sait…

«Ou peut-être qu’on s’en moque ! Mais rassurez-vous, je ne vais pas vous enquiquiner avec ces histoires. »

Tout en gardant son air jovial, le prévôt de Los Angeles laissa choir sa coupe de champagne sur le sol. Le bris du cristal ne passa pas inaperçu, malgré le caquetage qui emplissait la pièce.

« Ni avec ce champagne … »

Lowell sortit de la poche intérieure de sa veste un petit bristol. Il avait la taille d’une carte à jouer et sur une face était dessiné un crotale noir et sur l’autre on pouvait lire « Black Rattler » et une adresse dans downtown.

« Pour me faire pardonner de vous avoir fait boire quelque chose d’aussi affreux, je vous invite dans mon club. J’espère que vous aimez les spectacles. »

Et voilà l’invitation était lancée ! Lentement le Ventrue fit glisser sur la table le petit morceau de carton.

Ainsi en serait-il. Les Sages allaient former une Enfant de la Lune... Bien étrange union. Une perspective qui amusait l'Ancien, satisfait de tisser ces liens incongrus. Il était impatient d'observer les séances d'enseignement des Brujah. Il ne doutait pas que le Fléau ne ferait à Alice aucun traitement de faveur, qu'il l'éduquerait à la dure loi martiale le plus violemment possible. Mais qu'en était-il de Neji ? Le comte d'Emiya avait une sensibilité certaine, souvent l'on pouvait le prendre pour une Rose... Montrerait-il à Alice ses plus belles pétales, ou ses plus tranchantes épines ?

L'Ancillae conclut par quelques mots inutiles, comme l'on savait si bien les manier à la Cour. Il parla d'honneur, de dévouement. Peu importait au Malkavian. Il répondit par un simple acquiescement silencieux.
La réunion l'ennuyait déjà. Il n'allait pas rester longtemps. Il ne restait jamais longtemps. Peu de vampires avaient une occasion de converser en face à face avec lui. Lorsqu'il venait en Elysée, il y était poussé par des raisons précises, et ne s'attardait pas en bavardages inutiles. Alban était là pour assurer le relais.

Il songeait donc déjà à partir, si aucun autre semblable prestigieux ne venait l'aborder. Il se détourna des Brujah, pour chercher Alice du regard. Que faisait-elle ? Il la vit en pleine discussion avec le prévôt. Hum. Le Ventrue n'avait pas tardé à aborder la petite pour pouvoir se rapprocher du gros gibier. Il ne serait sans doute pas le seul à le faire. La pauvre Alice allait devoir faire face à de nombreux hypocrites faussement attentionnés qui ne verraient en elle que l'ombre de son Sire.

Il se produisit alors un évènement intéressant. Le Ventrue fit nonchalamment, mais volontairement, choir une coupe de champagne à terre. Le bruit du cristal qui se brise fut distinct et perçu par de nombreux convives, cependant le Prévôt semblait avoir déjà oublié son acte. Oh. Quel manque de respect envers le Régent qui organisait cette soirée... Un bris d'Élysée pourrait être constaté, si l'on était tatillon.

La vision du jeune Roi présomptueux tendant une carte à sa précieuse Alice termina de convaincre le Malkavian. Comme il n'était pas encore trop éloigné des Sages, il se plaça près de Neji, et lui susurra à l'oreille, en fixant des yeux le prévôt :

Monsieur le Gardien d'Elyséum... un bris de cristal est-il considéré comme un bris d'élysée ? Nous vous laissons en juger.

Puis il fit quelques pas en arrière, n'attendant pas de réponse de la part du gardien. Il comptait sur l'inimitié classique entre Sage et Roi pour voir le comte saisir une occasion de descendre publiquement un jeune Ventrue prometteur.

Ainsi sur une note quelque peu amère devait s'achever la soirée d’avènement d'une nouvelle ère. Nous avions prêtés serment au symbole de ce nouveau temps, une époque plus agressive allait donc conduire la Camarilla de Los Angeles. Que grand bien fasse ce nouveau roi à cet empire tremblant. De ma modeste noblesse, de mon statut je me devais d'épauler au mieux ce nouveau régime. Pour ma part la discussion avec les officiels s'achevaient en mes propres conclusions. Je me devais désormais de continuer à veiller au déroulement de cette soirée.

J'avais la mine pensive, tout simplement parce que je ne savais quoi penser véritablement du choix du Primogène. Sans vouloir disserter sur la question, il fallait exécuter la demande, ce sera bien sur chose faite. La soirée aurait put m'oublier a ce moment précis, ce départ du pretre malkavien. Mais la chute de cristal raviva une flamme dans mes yeux. En résonance à mon esprit vivace s'ajoutait les mots du Primogène.

Oui, c'était évident, avec le nombre d'harpie dans le coin je pouvais saisir une opportunité. Une première marche à la conquête d'une ambition que je convoitais à demi-pensée. Je ne connaissais pas messire Christophe en maître intrigant, je fut même quelque peu surpris d'entendre ces mots prononcés de sa bouche. Il fallait bien croire que même les plus ermites et sages maniaient la science cruelle de politique.

La question qui devait se poser était bien entendu la raison de cette petite phrase glissée ainsi, dans l'ombre de la soirée. Entre le sage et le roi, le fou aurait-il choisit le sage par défaut. Avais-je sans le savoir remporté une certaine avance. Tout ceci était sans doute illusion et il me fallait bien décider pour l'affaire du cristal brisé.

Malheureusement, je ne pouvais donner corps aux mots de Christophe. J'avais l'interet politique, j'avais la verve, j'avais le statut adéquat, mais je n'en avais pas l'envie. Qu'une harpie le fasse si l'envie lui en prenait. Mais je ne saurais participer à la désunion des élites. Lowell Shade était un bon élément, son talent était nourrie par une ambition de monstre à ce que je pensais. Et le résultat était très concluant, une efficacité que je saluais évidemment.

A quoi bon abattre un allié précieux de la Camarilla, moi qui ne souhaitais que le succès de l'entreprise. Encore jeune à mon sens, je ne voulais pas participer à la critique des plus jeunes encore. Nous représentions le futur de cette institution après tout non ?

Alors je laissa voler en éclat cette opportunité politique. A l'unité je sacrifiais mon ambition, chose que je ne pensais pas forcément réciproque de la part de monsieur Shade. Cependant les surprises existaient encore. D'un bref geste de la main, j'indiquais à mon personnel de s'occuper de l'affaire de la manière la plus discrète possible. Je noyais alors le passage froid de cristal par quelques mouvement de personnel, par quelques mots fugaces échangés avec de jeunes ventrues. Le tout était de faire passer le message de : il ne s'est rien passé.

Moi même je m'enterrais cette fois ci dans la masse des convives. Appréciant certaines personnes de ma connaissance et d'autres... Une soirée finalement classique.

Il était réellement étrange. Et en fait, en plus de m'intimider, il me mettait assez mal à l'aise. Il n'était pas méchant mais dans un sens, je n'aimais pas trop sa manière de faire, de me parler. Pour un peu, il me ferais peur. Mais je restais droite, polie. Il ne me voulait pas de mal mais bon.

« Je voulais aussi célébrer votre arrivée au sein de notre communauté. Votre sir n’est pas n’importe qui et vous non plus d’ailleurs. »

Mon sire ? Et moi, pour lui, qu'est-ce que j'étais ? Je regardais quand la direction qu'il pointait et je vis effectivement que Père était entouré de quelques personnes. Je savais qu'il était important, il avait du pouvoir ici, comme il aurait pu en être autrement. Père était puissant … mais moi dans tout ça, j'étais quoi ? Une cible ou une personne puissante ? Je ne me sentais pas ainsi pour l'instant.

« Voyez comme il est entouré ! Etre l’infante d’une telle personnalité ne doit pas être une chose facile tous les jours, on se dit qu’on doit se montrer digne de son héritage et du sang qui coule dans nos veines… »

Je reportais un instant mon regard sur la table où je me trouvais, regardant mon reflet plus ou moins trouble.
Me montrer digne ? C'était ce que j'essayais de faire tous les jours. Père m'avait donné la force, et je voulais qu'il soit fier. Dans un sens, je me fichais de ce que les autres pouvaient bien penser de moi, il n'y avait que l'avis de Père qui comptait.
Alors, je bu … et je manquais de faire cette chose étrange que font les vampires et que j'avais découverte à mon insu. Le fait de ne plus pouvoir manger normalement, et ça marchait pour la boisson visiblement même si je n'ai jamais bu de champagne de ma vie. Si ça se trouve, c'était surement juste réellement pas bon.

«Ou peut-être qu’on s’en moque ! Mais rassurez-vous, je ne vais pas vous enquiquiner avec ces histoires. »

Et il fit tomber son verre qui explosa sur le sol, me faisant sursauter. Pourquoi il avait fait ça ? C'était … étrange. Je le fixais, surprise, un peu inquiète même. Pourquoi il avait fait ça ? Je ne comprenais pas … j'avais juste pour ma part repoussé la coupe de champagne, sans plus.

« Ni avec ce champagne … »

Nan, il me mettait vraiment … mal à l'aise. Doucement, je coulais un regard vers Christophe qui justement nous regardait aussi. Je ne rêvais que d'une chose là, le rejoindre.
Pourtant, je ne pouvais m'éclipser comme ça, et c'est en me retournant vers lui que je vis qu'il me tendant une petite carte noir. Je l'observais alors qu'il me parlait

« Pour me faire pardonner de vous avoir fait boire quelque chose d’aussi affreux, je vous invite dans mon club. J’espère que vous aimez les spectacles. »

Doucement, je pris la carte avant de relever les yeux vers lui et de lui dire, toujours un peu gênée :

-J'essayerai de venir.

Un nouveau coup d'oeil sur Christophe et je me relevais, me penchant légèrement au passage avant de dire ses mots :

-Je vous prie de m'excuser, je crois que mon Père souhaite rentrer. Je vous souhaite une bonne soirée.

Je n'étais pas à l'aise avec ce genre de propos, ce n'était pas naturel pour moi mais je m'en sortais pas si mal, du moins, sans accident diplomatique ou quoi. Après l'avoir salué du regard, je m'éclipsais pour rejoindre Père à qui sans la moindre hésitation, je pris la main avant de le regarder dans les yeux, une petite moue sur le visage

-Quand est-ce qu'on rentre ? J'suis pas très bien ici Père.

Lowell détectait une certaine forme malaise chez son interlocutrice, manifestée par des regards fréquents vers son créateur. Comme c’était touchant. Le prévôt entrevoyait déjà la fin de cette petite discussion, enfin si on pouvait appeler cela ainsi. Dommage, à part le fait qu’elle n’aime pas le champagne, le Ventrue espérait en savoir un peu plus sur ce petit oisillon qui commençait à étendre ses ailes sous le ciel étoilé de Los Angeles. Mais ce n’était que partie remise, une autre opportunité se représentera surement un jour. Surement le jour ou elle se décidera de quitter le nid.

Comme il le pressentait, la jeune Alice exprima le souhait de partir. Lowell répondit d’abord par un sourire, puis fit attendre sa voix.

« Bonne soirée à vous, j’attends avec impatience votre visite. »

Pour conclure sa phrase, Lowell inclina lentement la tête devant la jeune vampire, puis réitéra le geste en direction de son sire. Ces salutations silencieuses faites, il jeta un coup d’œil à sa montre puis à l’assemblée.

« Ce fut plus rapide que j’avais prévu ! Mais pas moins intéressant pourtant»

La voix claire de son assistante interrompit ses réflexions. La brune bien qu’elle soit restée à l’écart n’avait pas quitté son chef du regard et surtout avait gardé les oreilles ouvertes.

« Ce bris de verre a eu beaucoup d’écho. » Fit remarquer la brune en remuant avec l’extrémité de ses escarpins les restes de la coupe.

À cela Lowell répondit sur le ton de l’humour.

« Il fallait bien donner du travail à notre nouveau maitre des harpies. »

Le nouveau-né se baissa pour ramasser un tesson qui trainait encore sur le sol. Le bout de cristal ressemblait à diamant taillé en poire. Il en admira les contours passés sous la lumière, puis le donna avec un air satisfait à son assistante, comme s’il s’agissait d’un trophée. Dans l’Elyseum plus qu’ailleurs, on était tout le temps observé et Lowell savait parfaitement que son geste allait être analysé et qu’une de ces analyses pourrait insinuer qu’il ne regrettait pas son geste.

« À ce propos, vous avez recensé ceux qui espérait obtenir ce poste et qui ont été déçu par cette nomination. »

La jeune femme répondit naturellement par l’affirmative en rangeant dans son sac à main l’étrange don de son patron. Lowell avait encore quelques paroles à échanger et surement quelques services à proposer ce soir. Cette soirée était donc loin d’être terminée et tel un rapace fonçant dans une nuée de moineau, il rejoignit le gros de l’assemblée.

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