[Mission]Comme on fait son nid, on se couche

Jaime avait roulé vite. Le Griffith Park était en banlieue de Los Angeles, l'une des plus grandes villes des Etats-Unis, et l'Elyséum n'était pas tout près. Il avait tout de même pris garde à ce que le fourgon du Brujah ne se fasse pas trop distancer. C'était amusant de les voir prendre des virages un peu bruts, mais le but n'était pas non plus de perdre ses compagnons de jeu.

Les grands boulevards lumineux de la Cité des Anges cédèrent peu à peu la place à des rues plus étroites, moins éclairées. Comme ils sortaient de la ville et se rapprochaient des montagnes, ils finirent par emprunter des routes de terre où les immeubles étaient remplacés par des arbres et où le fourgon avait tout juste la place de passer.
Jaime finit par faire halte dans un chemin qui semblait n'avoir rien de spécial à première vue. La forêt n'était pas encore trop dense, mais ils étaient tout de même entourés par les arbres.
Il coupa le moteur de la moto, mit pied à terre et siffla, d'un sifflement ressemblant à s'y méprendre au ululement d'une chouette. Un homme sortit alors de l'ombre des arbres et s'avança vers lui en souriant.

Spoiler:

Les deux Ravnos se serrèrent la main, échangèrent quelques mots en roumain, puis Jaime fit signe aux camaristes de descendre de leur fourgon pour venir les rejoindre.
Le second Ravnos leur tendit alors sa main pour leur serrer et se présenter brièvement.

Messieurs, je suis Eliott, du clan Ravnos. Ravi de vous voir répondre à notre appel. La maison se trouve un peu plus loin, quelques centaines de mètres à pied. C'est une vieille baraque sensée être abandonnée, je pense que les sabbatiques la squattent depuis peu. De ce que j'en ai vu, ils sont cinq, quatre hommes une femme. La femme a l'aura striée, sans doute est-elle plus puissante que les autres. Ils sont tranquillement installés à jouer aux cartes, ils ne m'ont pas repéré. Il y a carrément moyen de les prendre par surprise. La maison a l'avantage d'être isolée, votre précieuse mascarade ne devrait pas être mise à mal.

Avant que le Brujah ou le Ventrue ait eu le temps d'en placer une, Jaime enchaîna afin de donner ses propres consignes.

Monsieur Shade, vous sembliez tenir à mener les opérations, puisque c'est votre "travail". Cependant, avant que nous débattions de la marche à suivre, j'ai quelques conditions simples.
Eliott, j'aimerais que tu restes en arrière, pour surveiller les environs. Si un vampire tente de s'enfuir, je compte sur toi pour l'abattre.
Quant à vos hommes, Neji, je préférerais qu'ils n'aillent pas en première ligne. Ce sont des humains, et je ne tiens pas à ce qu'ils soient tués.

Protéger son frère de clan, protéger les humains. Pour le reste, il attendait l'avis des camaristes, et le plan d'action qu'ils pourraient leur fournir.

J'étais affreusement désappointé, quoi, ils osaient tous bouder mes armes de confection nippones. Les rustres, ils auraient tout de même put avoir la politesse d'accepter le prêt de cette jolie dague forgée par l'un de nos meilleurs artisans. Sous-peser au moins un katana, admirer la lame parfaite de cette arme. Tellement parfaite, que l'on pouvait regarder son reflet en la lame tranchante. Mais non ! Rien absolument aucun compliment, c'était une déception complète. Mais cela ne devait point être terminé, je prouverais au champ de bataille, l'erreur de ces vampires. Ils verront l'efficacité des armes de Narcisse.

Sur l'heure, il nous fallait nous rendre justement en ce lieu, la cabane isolée. C'était vraiment un endroit paradisiaque pour tout vampire camariste souhaitant s'adonner à une bonne tuerie, sans craindre des témoins gênants. C'était mon cas ? Oui c'était mon cas, non violent aux premiers abord, dès qu'il s'agissait de vermine. Le tueur qui sommeillait, se réveillait, instinctivement. Je savais parfaitement composer, bataille et stratégie, mais certainement monsieur Shade avait davantage d’expérience que moi en la matière. Quoique, cela pouvait être intéressant de comparer nos passifs à ce sujet.

Bref, nous étions cette fois ci obligé de s'avouer bien loin de l'Elyséum. Et s'il s'agissait d'un piège, nous étions à découvert. Je disposais évidemment de petits atouts, mais face à un Prince Ravnos, le danger était autre. Ce qui me surprenait réellement c'était la présence de Lowell, enfin je voulais signifier sa seule présence. Le connaissant, il avait certainement fait appel à quelques sentinelles en sous main, histoire de protéger ses arrières. Moi-même, avoir fait appel aux hommes du clan Emiya était une bonne chose. Humains certes, ils demeuraient connaisseurs des combats contre vampires.

Suite à la rencontre avec Eliott, une mise au point s'imposait.

"Ainsi donc Jaime..."

Oui j'avais choisis de l'appeler Jaime, Prince, ça portait trop à confusion à mon gout.

"Voila le temps d'élaborer une offensive, je suis d'accord avec vous concernant vos conditions. Elles seront bien entendus respectés. Je ne sais pas ce que vous en pensez Lowell, mais une diversion serait intéressante. Pourquoi ne pas user de chimérie à cette fin, il est facile de créer un événement capable de maintenir l'attention, au moment ou l'on décide de frapper. Avec toute la puissance de feu, dont nous sommes capables. Qu'en pensez vous ?"

Dans ce genre de situation une des tactiques favorites de Lowell était justement d'envoyer quelques pions en première ligne, quitte à employer son pouvoir de domination sur des innocents. Ce n'était pas très en accord avec les principes de la voie de l'humanité, mais en tout cas ça restait très efficace et très pratique pour tester la force de l'adversaire ou pour tout simplement vérifier si le terrain n'était pas truffé de piège. Autant dire que la condition du Ravnos n'enchantait pas trop le Ventrue, ça revenait à disputer une partie d'échecs sans les pions. L'idée d'appeler ses hommes qui l'avaient suivi grâce au signal de son téléphone mobile afin de pallier cette condition était tentante. À l'heure actuelle ils devaient être proche de la zone, mais le prévôt désirait garder cette carte dans sa manche un peu plus longtemps car la partie ne faisait que commencer et cette maison devait surement receler quelques mystères, de plus il ne fallait surement pas oublier la réputation des maitres des lieux. Il y avait encore trop d'inconnus pour que Lowell dévoile son jeu.

La proposition du gardien trouva un écho favorable chez le prévôt. Attirer l'attention de l'ennemi avec un leurre était aussi une tactique qui avait fait ses preuves dans le passé.

"Hum en effet ça me parait très bien, l'idéal serait de concentrer leur attention sur un point donné afin qu'on puisse les prendre à revers."

Ce plan cependant avant comme inconvénient de devoir s'approcher de l'ennemi. L'armement des camaristes le leur imposait de toutes les manières.

"De plus on m'a souvent décrit le talent des illusionnistes comme étant extraordinaire, ce serait un péché de ne pas l'utiliser."

Margaret Thatcher dansant du twerk sur la table où les sabbatiques jouaient, l'apparition d'une meute de lupins enragés dans leur petit nid ou tout simplement l'incendie de la fameuse maison, tout ou n'importe quoi à partir du moment où l'attention des cibles sera distraite. Enfin ce n'était valable que si le prince acceptait de suivre la bande dans cette maison.

"Par contre , si ce plan est accepté de tous je suggère de concentrer le feu sur la femme en premier."

Le fait qu'elle ait l'aura striée de noir voulait dire qu'elle avait réussi à diaboliser un autre caïnite, on pouvait comme l'avait suggéré le Ravnos, déduire qu'elle était l'ennemi le plus dangereux de la pièce et donc qu'il fallait l'abattre en premier tant que l'effet de surprise était toujours actif. Bien sûr l'deal serait de la capturer, mais vu la situation, le prévôt ne voulait pas prendre de risque.

"Et si possible, j'aimerais en ramener un, assez vivant pour qu'il puisse parler."

L'obtention d'information sur le Sabbat était aussi primordiale que la destruction de cette organisation. L'un ne pouvait pas se faire sans l'autre et Lowell espérait bien récupérer deux ou trois indices sur l'identité ou éventuellement l'emplacement d'autres nids.

En fin de compte, si Lowell avait émis le souhait de diriger les opération, ce fut Neji qui prit la parole avant lui et donna les premières bases d'un plan d'attaque. De ce que Jaime en savait, un Ancillae avait plus de poids qu'un Nouveau-Né, même si ce dernier était Prévôt, et du coup le Ventrue n'avait qu'à fermer sa gueule. Un système monarchiste, militaire, que le Ravnos n'approuvait qu'à moitié. Mais c'étaient leurs affaires.

Le Brujah accepta les conditions de Jaime. Bien, il ne semblait pas être le genre de vampire à envoyer les humains au casse-pipe à sa place. Puis il proposa qu'une diversion soit effectuée, par le biais de la chimérie. Hum. Bien sûr. Ancillae, il avait au moins un siècle d'existence, ce n'était pas illogique qu'il connaisse les dons des Ravnos.
Quant au Ventrue, il en avait entendu parler, mais ne semblait pas l'avoir déjà vu en action. Sa remarque fit d'ailleurs sourire Jaime. Considérer comme un péché de ne pas utiliser la chimérie... Ironique.

Je doute que nous ayons la même notion de péché, monsieur Shade... Mais la théologie attendra.

Jaime nota que les deux vampires camaristes utilisaient des expressions similaires, qui aurait pu porter à confusion. "Avec toute la puissance de feu" pour l'un, "concentrer le feu sur la femme" pour l'autre. Bien. Il les prendrait au mot. La femme ne tarderait pas à brûler.
Mais avant, il leur fallait une diversion qui occupe les cinq vampires sans qu'ils ne fuient ou se préparent trop à combattre.

Je peux les distraire quelques instants, le temps pour vous d'entrer discrètement dans la maison et de passer à l'attaque. Il vaudrait mieux dans un premier temps que je reste à l'extérieur, j'aurai besoin de concentration. Dès que l'affrontement aura commencé, je vous rejoindrai.
Je ne peux que vous conseiller de ne pas nécessairement vous fier à tout ce que vous verrez.

Alors le Ventrue ajouta une recommandation. Une demande à laquelle le Ravnos s'était attendu. Ils ne pouvaient pas s'empêcher de faire des prisonniers... Ce n'était pas son intention. Il comptait bien à ce qu'il y ait au moins cinq vampires qui retournent dans le cycle ce soir.

Ça, je ne peux pas vous le promettre.

Inutile d'expliquer pourquoi, la conversation aurait été trop longue, et ils n'avaient pas le temps. Mais au moins les choses étaient dites. Jaime ne comptait épargner personne. En tout cas pas les sabbatiques, pour les camaristes, cela dépendrait de leurs actions.

Bien. Si c'est bon pour tout le monde, je vous invite à vous mettre en position et attendre le signal.

Un sabbatique capturé, c'était si ennuyeux... Généralement les nouveaux ne savent rien, normal pour un nouveau né. Le plus ennuyeux, c'était bien de se donner la peine d'interroger ces ignares... Ils se pensaient souvent investis d'une mission sacrée à ne pas divulguer le peu qu'ils savaient. Alors on torturait et... On torturait encore... Les cris, le sang, à force cela devient véritablement lassant. Monsieur Shade était un de ses caïnites qui ne ressentaient encore guère l'ennui à vouloir mettre la main sur la moindre miette d'information. Je préférais d'autres solutions, moins archaïque que la torture ou le chantage.

Le plus important était sur le point de se produire... Les pièces de notre échiquier allaient prendre place pour la bataille. Ainsi donc mon idée avait reçu l'approbation générale, elle était simple mais ne manquait d'efficacité. Comment pouvaient-ils se douter qu'un Prince Ravnos pouvait s'allier à la force camariste. J'aimais cette soirée, elle était cool, la lune était belle. Mon sang Brujah brulait de me savoir bientôt lame à la main. Je réclamais le sang de ces vermines, j'avais hâte d'incarner l'assassin. Si d'apparence je demeurais mesuré, mes hommes le savaient, je serais le premier à plonger dans la tuerie. Voila pourquoi je n'aimais pas demander à mes hommes de foncer en premier, ou était mon plaisir de charger ?

Sur la minute il était temps de se séparer...

"Bien, parfait, commençons donc. Monsieur Shade je m'occupe de l'est, je serais le premier à cueillir nos indésirables. Mais avant, je vous confie deux de mes hommes qui se posteront à l'ouest, ce sont des tireurs d'élites, armés de snipers. Une fois les premiers coups tirés, je pourrais prendre en tenaille les premiers sortis. Un de mes hommes profitera de la confusion pour lancer une grenade à travers une fenêtre... Juste pour être sur. Sur le papier ça se passe toujours bien. Nous verrons bien. Pour l'heure je vous souhaite, une bonne chance à vous messieurs."

Devais-je préciser que mes grenades n'étaient guère puissantes. Le but n'était pas de transformer l'escarmouche en champ de bataille. Pour l'heure j'étais déjà en train de me fondre dans les ténèbres, en compagnie de trois de mes hommes. Je devais m'approcher suffisamment de l'habitation, sans bien sur être repéré. Cela nécessitait évidemment de ne pas se déplacer en groupe. Un de hommes demeura en arrière, un autre fut placé à mi-distance de la forêt à la cabane. Ainsi ce dernier pourra profiter des premières confusions pour lancer la grenade, je faisais confiance à sa dextérité. Un seul allait m'accompagner au devant de la scène. Planqué un rocher... Il n'y avait plus qu'a observer ce que le Prince nous avait réservé.

Katana à la main, mon sang bouillonnait encore plus. J'avais hâte !

Et bien évidemment, le Ravnos fit comprendre à Lowell qu'il ne comptait pas vraiment laisser de survivant sortir de cette cabane et l'absence de réponse de Neji sur le sujet, laissant sous-entendre que ce n'était pas sa priorité non plus, peut-être que s'ils maitrisaient le pouvoir de domination aussi bien que le prévôt, ils verraient les choses autrement. Cet arcane pouvait extirper des souvenirs d'une cible. Bien entendu, Lowell ne comptait pas avoir la date de la prochaine vaulderie en ville, mais des visages, des noms, des bribes de phrases, des rumeurs, des lieux fréquentés, autant de pièces qui une fois associées à d'autres pièces aboutiraient à former la mécanique parfaite pour écraser le sabbat. Car tuer un sabbatique était comme tuer un cafard, on n'avait pas fini d'écraser la bête sous son talon, que dix autres surgissaient des entrailles de la terre.

Pour la mille et unième fois de la soirée, le prévôt eut envie de tourner les talons et de laisser le prince des Gitans défendre son beau royaume tout seul. À quoi bon prendre des risques si aucun accord était possible. ..Aucune discussion non plus apparemment. Aussitôt son plan énoncé, le Brujah s'en alla prêt à faire couler le sang. Aucune remarque ou suggestion n'était autorisée et c'était dommage, mais au moins son poste le gardait légèrement en retrait de la zone de combat. Alors pourquoi ne pas tenter le coup, tant qu'il n'était pas celui qui prenait le plus de risque.

Lowell ordonna aux snipers de se placer en hauteur de manière à ce qu'ils aient une vue d'ensemble sur toute la façade ouest de la maison. Aucune fenêtre ne devait échapper à leur champ de vision, une attention plus particulière devait être apportée à la sortie, cependant, le prévôt remarqua que les fenêtres pouvaient servir d'issue de secours, chose qui pourrait être préjudiciable pour le plan d'attaque. Aussi le prévôt demanda aux tireurs de se positionner autrement.

En conséquence à ce remaniement Lowell et les deux tireurs se trouvaient sur la même ligne, mais espacés de plusieurs mètres. Le premier tireur, dissimulé dans le feuillage d'un grand arbre couvrait désormais une partie de la façade ouest et la façade sud. Le second tireur camouflé par un buisson épais, sur un petit morne, couvrait le reste de la façade ouest et la façade nord, Lowell au milieu de la ligne, avec son arme de courte portée se concentrait uniquement sur la façade ouest.

Un petit réajustement qu'il pensait nécessaire. Maintenant il fallait juste attendre que Jaime ouvre le bal.

La maison était une vieille bâtisse prête à tomber en miettes. De plein pieds, elle ne devait pas contenir à vue de nez plus de trois ou quatre pièces, d'après le nombre de fenêtre, et seule une salle était éclairée. Lorsque l'on tendait l'oreille suffisamment, l'on pouvait d'ailleurs percevoir des exclamations de voix enthousiastes. Les sabbatiques se croyaient seuls, en sécurité, tandis que dans la nuit se plaçaient les hommes qui allaient causer leur perte...

Jaime observa le Brujah aller se planquer près de la porte de sortie principale, tandis que le Ventrue et les yakuzas avaient en visée l'autre face de la maison. Le Ravnos demanda à son frère de clan de se poster lui aussi vers la sortie de secours, en arrière de Lowell. Notamment pour garder un oeil sur lui.
Puis il s'avança vers la maison, le plus discrètement possible, se plaçant quant à lui sur le côté de la maison, près de la façade nord, à un endroit où il avait une bonne vue sur la fenêtre de la salle éclairée...

C'est alors qu'un long hurlement animal se fit entendre. Un appel de loup à la lune. Une forme de trois mètres de haut jaillit des arbres pour s'élancer vers la baraque, passa près du Ravnos et bondit avec fracas par la fenêtre, défonçant en partie le mur peu solide. La créature barrait l'éventuelle sortie par la fenêtre, du côté de Jaime. Elle n'attaqua pas les vampires, mais l'effet fut immédiat.
Le Ravnos sourit en entendant les cris de ses ennemis.

Que la fête commence.

Très vite, deux des sabbatiques, après avoir fait valser la table de poker, s'enfuirent à une allure surnaturelle vers la porte principale, là où attendait Neji.
Un troisième saisit les deux colts qu'il portait à la ceinture et se mit à décharger frénétiquement ses chargeurs sur la créature.
Un quatrième bondit par une fenêtre de la façade ouest, prêt à se faire cueillir par Lowell et les snipers.
Quant à la femme, elle disparut dans une bulle d'ombre qui envahit rapidement la pièce...

Le silence de monsieur Shade ne me rassurait point. Je ne m'attendais point évidemment à une accolade camarade avant une tuerie en bonne et due forme, il n'était point brujah pour convenir d'un tel rite. Mais tout de même, nous étions des pilliers de la Camarilla de cette ville, un petit message d'encouragement n'aurait guère été de refus. Moi, au coeur de la bataille, je devais avoir cette petite pensée parasite, ce point noir empoisonnant tout mon ravissement sur la situation actuelle.

La main empoignait fermement mon katana, ce fut à force de serrer l'emprise que finalement je pu évacuer cette minuscule pensée. Il me fallait sourire, il me fallait être prêt, car bientôt la lame du sage allait s'abattre sur la bétise la plus élémentaire. Tuer de la vermine, massacrer l'engeance qui gangrenait le monde devait toujours s'avérer un plaisir. En toute occasion, guérir par le sang cette folie, cela devait être une fête. Un spectacle dont il me fallait à vrai dire une place sur scène, un moment ou j'allumais les feux de la rampe.

Chevalier à l'est, je décida d'être solitaire, levant la main j'ordonnais à mes hommes de demeurer en arrière. Eux armés d'arme à moyenne portée allaient être les premiers témoins d'une guérison sanglante. J'attendais l'illusion se déchainer et je n'eus aucun regret. Le Prince ne dérogeait point à la réputation de son clan, une telle créature... Quelle audace ! Une créature capable de susciter l'effroi pour tout vampire, une créature qui faisait naitre le désespoir. Deux fuyards tentaient la fuite, ceux qui finalement avaient la sagesse de ne point demeurer ici. Un brujah du sabbat avait donc un peu de sagesse... Mais un traitre demeurait un traitre.

Le coup était facile a porter, car s'ils pouvaient courir vite, je pouvais frapper avec autant de vélocité. Ce fut en apparence le plus jeune qui succomba en premier car ma frappe ne pouvait qu'être fatale. La tête tranchée, elle roula au sol, quand au corps je ne me souciais guère de son cas. Presque aucune goutte de sang sur ma lame... Bien parfait, je n'aimais guère tachée mes lames. Et si le deuxième eut un mouvement reflexe de recul, je ne lui laissa aucune occasion de prononcer un mot. D'une charge je propulsai l'ennemi à quelques mètres. Sans véritablement causer de dommages, je voulais jouer un peu.

Me mettre dans une bataille et je devenais dérangé, le sang me montait quelque peu à la tête. Lui sorti ses deux longs couteaux et moi je m'amusais de mon katana. C'était un duel, un duel honorable non ?

Soudainement, eut lieux l'explosion de la grenade lancée par l'un de mes hommes. Il m'était alors impossible de déterminer si la lasombra avait été touchée, elle cachée en sa bulle d'ombre. Ainsi que ne l'oublions pas, notre cher amoureux de la gâchette. Ils n'étaient plus que quatre à présent... Mes hommes avaient ordres de ne point trop s'approcher du lieux de combat, si une personne devait sortir, mes tireurs, Lowell et le Prince étaient la en accueil.

Pour le moment, je faisais face à la vermine. Lui aussi pouvait être ravi, tué par ma lame, quel honneur je lui faisais... Un sourire sadique se dessina sur mon visage, un vent mauvais balaya mes cheveux, le moment parfait pour cet abrutis de charger. Il s'en saisit bien entendu... Il avait de bons reflexes, une bonne vitesse, après quelques coups échangés. Je ne put que me réjouir de la qualité martiale de l'adversaire. Le combat allait être un peu long...

Sous un ciel sans lune, les lames s'entrechoquèrent de nouveau.

Même en s'y tenant préparé, le sang de Lowell se figea quand il vit la créature sylvestre sortir des bois. Heureusement le comportement inhabituel de la bête quand il passa à coté du Ravnos lui permit de distinguer le vrai du faux. Décidément la Chimerie était une discipline vraiment à part, un art bien dangereux s'il était placé entre de mauvaises mains. Inévitablement, il se mit à rêver de ce qu'il aurait pu faire avec un tel don. Les possibilités étaient aussi nombreuses que les grains de sable sur une plage, mais le prix à payer pour avoir le privilège de pouvoir altérer la réalité devait être aussi grand . Une chose était certaine, cette démonstration donnait au prévôt un aperçu de ce qui pouvait l'attendre s'il devait affronter le Priscus. Un homme averti en vaut deux, un Ventrue par contre en vaut bien une centaine. Comptez sur lui pour ne pas oublier ce qu'il avait vu ce soir.

Mais le temps n'était plus à la contemplation. La vieille bâtisse s'était animée comme un nid de frelons au-dessus d'un feu. Des coups de feu se firent entendre, donnant un aperçu de l'armement des occupants de la maison. Lowell accueillit favorablement ces sons, car il devinait que les sabbatiques n'étaient équipés que d'armes légères. Ce qu'il accueillit moins bien par contre, fut l'homme qui se précipita par la fenêtre et qui atterrit à quelques mètres devant lui.

Le Narcisse n'avait pas menti sur l'adresse au tir de ses hommes. Malgré l'obscurité, un des tireurs embusqués réussit à loger une balle dans la poitrine de la cible du premier coup. Lowell ne resta pas en retrait longtemps, il mit en joue son adversaire et tira une première fois en visant l'épaule , puis il réarma son fusil pour cette fois viser la rotule . L'articulation de l'homme ne résista pas à la puissance dévastatrice des balles à tête creuse du Ventrue et il s'écroula en geignant, tenant entre ses mains son moignon de jambe. Une occasion en or pour le prévôt qui avec opportunisme planta une branche d'arbre aux bords pointus dans le cœur de l'ennemi.

Sa cible était maintenant immobilisée, il espérait que le Ravnos qu'on lui avait collé au train allait continuer à observer bien sagement à l'abri et surtout qu'il n'allait pas tenter d'exterminer sa proie de toutes les manières le sabbatique avait une espérance de vie très réduite, maintenant qu'il était tombé entre les mains de Lowell. Ce n'était pas comme si le prévôt comptait imiter le dernier Prince en l'amnistiant.

Enfin on verra bien. Les bruits de métal qui venaient de l'autre côté indiquaient que le Narcisse n'en avait pas encore fini avec ses opposants. Ce qui était dommage, car apparemment l'un des occupants maitrisait la discipline d'obtenebration ou en tout cas quelque chose qui y ressemblait. Avec cette nouvelle donnée il était hors de question d'attaquer la bâtisse. Une autre solution aurait été d'attendre que la femme soit à court de Vitae, mais cela était improbable vu qu'il y avait un autre vampire et donc une potentielle réserve de Vitae avec elle. Et dire que les choses aurait pu être plus simples si on avait pu concentrer les tirs sur cette garce en premier...

Le premier round était à l'avantage des camaristes. Il fallait maintenant voir si la grenade lancée par l'homme du gardien avait fait suffisamment de dégâts pour affaiblir les assiégés ou pas. En attendant, redoutant que l'escarmouche ne se transforme en bataille rangée, Lowell demanda à un des hommes d'aller récupérer un peu de carburant dans l'optique d'incendier la maison.

Jaime, concentré sur la maison pour pouvoir garder son illusion active un temps suffisant, ne pouvait observer les environs, et savoir comment s'en sortaient les camaristes. Il entendit néanmoins les coups de feu du côté de Lowell et supposa que les sabbatiques avaient été bien accueillis. Des sons métalliques lui indiquèrent également que le Brujah était entré en action. D'après son armement et ses hommes, il devait être le genre de Brujah à faire du combat un art, et préférer faire de beaux affrontements que de se contenter d'écraser les crânes de ses adversaires à mains nues.

Pour le Ravnos, toute méthode était bonne, tant qu'elle était efficace, et menait au bout du compte à l'éradication de l'adversaire. Même si la mise à mort était tout un art, et demandait généralement de nombreux préparatifs aussi importants que l'accomplissement de l'acte final.
Pour l'heure, tout semblait bien se dérouler. L'effet de surprise avait fonctionné à merveille.

La grenade fit s'effondrer la pièce où restaient à priori deux ennemis. L'illusion se dissipa lorsque le toit passa au travers du garou, prouvant son irréalité.
La bulle d'ombre était toujours là, grossissant de plus en plus, empêchant de bien distinguer ce qui se passait dans la baraque. Bientôt, toute la maison serait recouverte. Jaime voyait que tout s'était effondré grâce à son don d'auspex, mais il doutait que les deux autres puissent en faire autant.
C'était à lui d'agir...

Il n'aimait pas spécialement l'idée de se jeter dans une bulle d'ombre, au milieu de décombres, pour affronter au corps à corps un ennemi qu'il n'avait pas eu le temps de jauger. Mais il fallait bien faire quelque chose.
Il courut et s'engouffra dans l'ombre.

De son côté, Eliott ne quittait pas des yeux le Ventrue et les hommes du Brujah. Le sabbatique qui prit la fuite dans leur direction fut rapidement criblé de balles, puis pieuté.
Le jeune Ravnos n'était pas un Pitre aussi chevronné que son Prince, mais lorsqu'il avait une occasion d'achever un vampire, il ne s'en privait pas. Pour le moment, c'était délicat, avec tous les hommes autour, mais il se rapprocha du groupe pour guetter une occasion d'agir.
Et lorsque le Ventrue donna l'ordre d'aller chercher du carburant, le Gitan leva les yeux au ciel et intervint.

Vous n'êtes pas sérieux ? Provoquer un incendie si près des arbres, si près d'une forêt ? Vous allez tout ravager !
Et puis, regardez la maison... Y'a plus de maison. Que de l'ombre...

Au regard effaré, effrayé qu'il avait en fixant la bulle d'ombre, on pouvait aisément deviner qu'Eliott n'était pas coutumier des pouvoirs des Lasombra.

Un fait, j'aimais jouer avec les proies et celle-ci était particulière. Cela faisait bien une vingtaine que je n'avais pas trouvé racaille à mon niveau. La plupart n'était que des nouveaux nés ivres de pouvoir qui se pensaient Mathusalem avant l'âge. Un frère brujah fourvoyé au Sabbat qui semblait avoir un bon niveau, se trouvait donc devant moi. Il avait l'apparence d'un gamin des rues, comme les autres pourtant, un adolescent avec l'apparence de la contestation sociale. Pouvait-on éternellement contester ? Il s'agissait d'une intéressante question à disserter. Pour le moment, j'allais prendre sa vie, voila ce qui importait le plus. Encore quelques échanges m'apprirent quelques faiblesses de postures, armés de deux longs couteaux, il y-avait matière à sous estimer ce genre d'armes, peu adaptées au véritable combat.

J'usais au même rythme de sang que mon adversaire, célérité et puissance. J'observais seulement mon plus grand soucis d'économie ainsi que d'une meilleure maitrise de mouvement. Concernant l'économie, je voulais donner une mauvaise idée au sale gosse. La pensée que j'étais affaibli, la pensée que bientôt il pourrait prendre ma vie sans vraisemblablement se fatiguer. Pour quelqu'un qui s'était gavé de vitae avant de rencontrer le Prince de Griffith, je jouais plutôt bien la comédie.

Mais cela m'ennuyait et à l'écoute des grands bruits, je pensais que mes amis s'amusaient plus que moi. Cela n'allait pas, c'était injuste à mon sens. Je décida donc d'en finir assez vite avec le deuxième. Présence tout d'abord, avec une accélération dans la consommation de sang et d'un coup de taille bien placé, je pus créer une blessure profonde, balafrant le corps du punk en diagonal. Je jouais alors d'un regard d'effroi, induisant la peur, c'était l'excès de confiance qui lui avait fait manquer de confiance. Trop tard maintenant pour réparer cette erreur. La peur provoqua ce que je pensais, une déraison au niveau de ses mouvements d'attaque. Un manque de rationalité qui fut vite achevée lorsque je transperça sa gorge de ma lame. Mais lui dans l'agonie, il osa tout de même me toucher.

Une blessure peu grave... Au visage un coup marquant au sang ma joue, puis après il s'effondra, bien mort. Ce n'était point un rêve, j'avais bien été blessé au visage. Quelle négligence... Réflexe, je me saisis de mon miroir de poche, constatant les dégâts. Une belle entaille courait sur le coté droit de mon visage et le sang perlait. Sans mentir, ni exagéré, je me sentais véritablement très en colère de ce fait. Narcissique au plus haut point, mon surnom n'était guère usurpé au vue de ma réaction. Car j'étais à deux doigts d'entrer en une frénésie noire, quitte à me jeter sans raison dans la sphère de ténèbres.

Oui, mon katana tremblait, touchant la blessure, je ressentais toute la laideur que pouvait désormais avoir mon visage. Cela me révulsait, cela me condamnait également à la déraison. Je dansais sur un fil, je voulais ne point céder, mais la bête savait être capricieuse quand ma beauté était touchée.

Je n'avais point encore succombé, disons que je marchais implacablement vers la sphère noire. Sans sabre, mais avec un courroux enflammé, mes poings et ma tête étaient alors recouvert de sang. Pour ainsi cacher la blessure, mais cela ne guérissait pas la blessure d'orgueil. Prêt à la folie, je m’apprêtais à entrer, sans auspex.

Transformer cette forêt en immense champ de brindilles fumantes ne paraissait pas si mal comme idée. Un incendie géant aurait comme effet bénéfique de chasser quelques habitants indésirables du domaine, les méchants lupins bien sûr, pas ces bons gitans si charmants et serviables… En plus il y avait surement un moyen de se faire quelques millions sur les charbons encore fumants de cette étendue boisée. La question était : est-ce que ça en valait le coup ? Evidement que non, mais à l’heure actuelle, incendier cette baraque était le seul moyen que le prévôt voyait pour lutter contre son sombre ennemi. En tout cas, jusqu’à ce que le prince des Gitans se précipite dans ce qui restait de la demeure.

« Incendie ou pas, le feu est la seule chose qui permet d’éclairer ces abysses. »

Lowell ne pouvait pas amplifier sa vision grâce l’augure et même s’il le pouvait il aurait réfléchi à deux fois avant de s’aventurer dans cette bulle opaque, cependant il savait que le noir sinistre généré par cette discipline ne pouvait pas étouffer la lumière émise par le feu. Voilà pourquoi le prévôt opta pour une autre tactique.

Le carburant allait finalement servir à confectionner des torches. Le matériel nécessaire poussait en abondance autour d’eux et promis, il essayera de ne pas tout faire cramer. Seulement, les préparatifs allaient prendre du temps et le temps était devenu une ressource précieuse depuis que Jaime était entré dans cette bicoque. Conclusion : il devait tout faire en gagner.

« Hello là-dedans ! »

La voix du Ventrue portait loin, une attitude qui devait surement étonner ceux qui le connaissaient. En procédant ainsi, il dévoilait sa position et donc prenait le risque d’être pris pour cible par la Lassombra . Quant à Lowell il pensait que le risque était calculé, de plus le narcisse savait bien choisir ses hommes, l’un d’eux se positionna instinctivement en couverture, de manière à riposter en cas de tir. Surement espérait-il définir la position du tir en fonction de l’angle de tir, il paraît que ce n’est pas un exercice compliqué pour un tireur, dans le pire des cas, Jaime pourrait utiliser ce moment d’inattention de l’ennemi pour mettre un point final à son existence. Mais croire que Lowell comptait uniquement sur les aptitudes de ses alliés pour régler ce problème était une erreur, le nouveau-né venait d’activer une de ces disciplines favorites : la présence.

« Si nous continuons ainsi nous allons tous y rester, le soleil ne va pas tarder à se lever et nos hommes commencent à investir les bois. »

Faux et vrai à la fois, mais l’urgence de la situation combinée à son don allait peut-être jouer en sa faveur et faire passer la chose pour vrai. Il ne fallait pas non plus oublier que Lowell était un bon menteur.

« Rendez-vous et je vous garantis un sauf conduit. Tout ce qu’on veut c’est des informations, donnez-nous ce qu’on veut et on vous laisse partir. Vous n’êtes pas notre cible prioritaire, on cherche un plus gros poisson que vous.»

Là c’était carrément un mensonge, il savait pertinemment que ses camarades ne comptaient pas épargner cette diaboliste, ni son acolyte. Il fallait juste espérer qu’au moins un des deux sous l’emprise de la présence tombe dans le panneau. Le pari était risqué, mais l’hypothétique gain était alléchant.

Il restait quand même une inconnue qui l’inquiétait. Qu’était devenu le gardien ? Il n’entendait plus l’écho des lames qui se s’entrechoquaient ce qui voulait dire que le combat avait pris fin, mais qui était victorieux. La scène du combat étant hors de son champ de vision, il ne pouvait qu’espérer que la victoire était dans son camp.

Quelle idée, mais quelle idée !
Avec ses sens intensifiés, Jaime pouvait voir dans la nuit comme en plein jour, mais dans l'obscurité, dans les ténèbres des Lasombra, ce n'était pas le même délire...
Il tâcha de se frayer un chemin parmi les gravats de la maison écroulée, se concentrant pour ne pas bêtement tomber, tout en sachant pertinemment que son ennemie pouvait parfaitement le voir et devait bien se moquer de lui.

Il entendit des sons étouffés, comme des briques qui s'entrechoquent, et parvint à percevoir une silhouette qui se relevait un peu plus loin. Sans doute le dernier gars avec ses flingues. Le Ravnos discerna deux lueurs rouges, rapprochées, puis la silhouette s'écarta rapidement.
Jaime ne s'intéressait pas à ce Gangrel pour le moment. Ce qu'il voulait, c'était cette pétasse de Lasombra.
La sphère d'ombre, c'était vraiment de la triche...

Il entendit à nouveau des bruits, le son d'une voix cette fois. Il crut discerner une voix masculine, peut-être celle de Lowell. Difficile à dire, tant le pouvoir des ombres atténuait les sons. Le Ventrue était-il entré dans la sphère ? Et que faisait le Brujah ? Impossible à dire dans cette purée de poix !
En avançant, il finit par percevoir la silhouette de la Lasombra, mais alors qu'il se dirigeait vers elle, il vit une ombre massive se lancer sur lui, et il sentit son corps se soulever avec force.

*************************************************************************

Anya avait été surprise, bien sûr, par cette attaque imprévue. Le coup du lupin, c'était bien joué. Elle avait entendu parler des dons des Gitans, capables de créer des illusions plus vraies que nature. Mais l'explosion de la grenade lui avait paru plus réelle encore.
Les autres étaient sans doute morts, tant pis pour eux. Ils étaient faibles, ce n'étaient que des mignons à son service. Mais elle, elle ne se laisserait pas avoir aussi facilement. Elle était une reine des ombres, elle écraserait ces vermines !
En s'enveloppant dans la nuit, elle eut le loisir de contempler rapidement ses adversaires. Un homme avait couru pour entrer dans son espace, puis avait fortement ralenti l'allure. L'imbécile ! Se lancer à corps perdu dans les ténèbres, sans yeux rouges, sans torche, sans protection, sans arme ! Elle n'en ferait qu'une bouchée. Sur le côté, un homme s'avançait, le visage et les mains ensanglantés. Celui-là paraissait plus dangereux. Puis un troisième signifia sa présence, en l'appelant, tentant de négocier. Peuh ! C'était bien essayé, mais jamais elle ne ferait confiance à un dégénéré de la Camarilla. Car ça ne pouvait être qu'eux, n'est-ce pas ?
Ah, Tim venait de sortir des décombres. Le petit Gangrel avait réagi promptement mais bêtement en arrosant le Garou de balles, et après s'être pris le toit de la maison sur la figure, il était en sale état. Cependant, il se dirigea vers la sortie, en direction de celui qui voulait lancer les négociations. Cet idiot était sans doute trop faible pour ne pas voir la supercherie, et il allait se faire détruire. Tant pis pour lui. La priorité était sur les deux ennemis dans ou proche de la bulle d'ombre.
Anya créa un tentacule dans lequel elle plaça toute sa puissance, et l'envoya faire un câlin à celui qui était entré dans sa sphère. Un petit coup de bowling, et la grosse boule percuterait la quille.
Parfait.

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Jaime sentit à la violence de l'impact que le coup avait dû être puissant. Heureusement pour lui, il savait bien résister. Mais la force d'âme ne réduisait pas la violence d'un coup, et le tentacule de la Lasombra le fit voler pour le projeter hors de la sphère, en plein sur le Brujah... Le Ravnos étant incapable de changer sa trajectoire, il n'y avait plus qu'à espérer que Neji soit assez réactif pour éviter le choc.
Quant à Lowell, il avait à présent face à lui un Gangrel avec les yeux rouges flamboyants, les griffes sorties, mais dans un état critique, qui l'empêcherait sans doute de combattre. La diplomatie du Ventrue allait pouvoir servir... à moins que le Roi ne décide d'achever sa proie.

[hrp : en espérant que ça vous aille ^^ n'hésitez pas à faire jouer les PNJ vous aussi, que ce soit la Lasombra ou le Gangrel ]

La liste des alliés de la dame des ombres diminuait grandement, dangereusement. Assez en tout cas pour provoquer une erreur, en cette marche résolue, voila ce que j’espérais, une simple erreur. Car le temps manquait à ma rationalité et je comptais sur l'invincible orgueil des magisters. Seule et pourtant déterminée à tous nous éliminer, il n'y avait point de courage, seulement une fierté mal placée. En mon calcule, j'avais déjà éliminé le gangrel, par Lowell ou mes tireurs il serait hors de combat.

Moi j'avançais, à la recherche désespérée d'une tactique, j'attendais une brèche, une faille. Tout mes sens jetés au coeur de la bataille tout ce que je reçu en retour fut un prince ravnos. Ma vitesse fut de nouveau mis à contribution et d'un léger pas de placement j’esquivai le corps princier. Tout en permettant au passage de faciliter la réception de mon allié de circonstance. L'arrivée brutale du ravnos eut pour effet de dissiper tout manque de rationalité. Même une personne qui était sensée avoir le don d'augure pouvait alors être ainsi renvoyée. La sphère rendait vraisemblablement toute tentative d'approche inutile. Plonger la dedans c'était servir de prochain jouet à la lasombra. Des pensées sensées, voila ce qu'il me fallait avant de commettre l’irréparable. Une dose de réalisme et l'offre généreuse d'un atterrissage en semi douceur pour Jaime.

Prenant son bras j'épousai la force de la gravité pour enfin laisser dériver le corps derrière moi, mais avec moins de vitesse à l'impact. J'étais convaincu que Jaime allait se débrouiller avec cela, il semblait débrouillard. Quand à moi, j'avais consacré trop de temps à l'administration de la Camarilla. Il me fallait reprendre l'entrainement, certainement. Pour le moment, il me semblait devoir m'occuper d'une dame peu chaleureuse avec ses hôtes.

Une idée me vint alors, si je devais user de l'orgueil des ombres à mon profit j'avais alors un plan en tête. Une pensée assez désespérée, voir bancale, elle avait l'avantage de m'exposer à un danger quasi nul. Par contre mon honneur de combattant... Je préférais ne pas penser à ce facteur.

Comédien donc, devant la sphère je fis une moue de défaite. Je faisais comprendre à l'adversaire que sa supériorité me laissait sans armes pour une quelconque victoire. Usant de célérité, je semblais quitter le champ de bataille pour ne jamais y revenir laissant alors un jeune prince et le prévot à leurs périples. Cela pouvait même s'expliquer rationnellement, éliminer le Prévot c'était un éliminer un adversaire politique, quand à Jaime il s'agissait de diminuer un mouvement indépendantiste trop tumultueux au gout de la Camarilla. Bref, le départ de la faction japonaise devait véritablement sonner vrai pour donner le change. Car à mon mouvement, mes hommes se repliaient doucement déjà. J'imaginais déjà les sueurs froides de monsieur Shade laissé seul face à un gangrel en mode grand appétit. J'espérais qu'il ne m'en voudrait pas trop pour cette petite mise en scène, surtout que cette dernière avait un potentiel d’échec non négligeable. Je me retirais vélocement donc...

...

On se retirait ? Normal, enfin une action raisonnable, il existait donc des camaristes doués d'intelligence. Je voulais prendre tout mon temps à la mort de ces agneaux, cachée dans les ténèbres ils mourront un à un étouffer par leur propre ombre. J'avançais inexorablement vers celui qui fut projeté à terre tel un vermisseau, ce misérable voleur de poule. Dire que nous avons l'un de ses frères comme Priscus, l'idée paraissait toujours autant détestable.

Si je suis la c'est au nom de Dame Lenneth, l'Evêque possède quelques ambitions concernant la faction des indépendants. Un plan dont je ne connaissais point encore tous les rouages, mais j'avais à coeur de penser que la mort du Prince n'allait guère contrarier ses plans. Comme cela pouvait être simple... Car je ne pouvais me tromper, c'était forcément lui ce Jaime Forel ?

Déjà plusieurs bras d'acier noir se levaient, encore un instant et le dernier acte allait sonner pour ce misérable.

...

Un peu de temps pour lui laisser seule la scène et à la lisière de la forêt m'éclipser, enfin, l'histoire d'une disparition brève. Juste un moment pour récupérer quelques grenades des mains d'un de mes hommes. Ensuite courir, courir le plus rapidement possible, au maximum de ma célérité. A porté, à l'angle présumé mort de la lasombra je lançai finalement mes grenades, quatre au total. Traversant alors la sphère, il se devait nécessairement qu'au moins l'une d'entre elle fasse mouche. La déflagration eut alors lieu et enfin la nuit noire accueilli le cri de douleur d'une femme. Une blessure était née, l'envergure était encore inconnue, mais au moins la sphère était désormais dissipée.

On ne devait pas lui laisser le temps de se recouvrir une nouvelle fois d'un tel manteau. La stratégie de la fausse fuite n'allait pas marcher une seconde fois.

Enfin quelque chose qui fonctionnait bien dans cette aventure. Un poisson avait mordu à l’hameçon, dommage ce n’était pas le plus gros, ni le plus intéressant, mais au moins cela réduisait le nombre de problèmes, alors pas question de faire la fine bouche. Le prévôt avait le choix entre achever le pauvre Grangrel qui était toujours sous l’influence de « Présence » ou tenter d’user d’une autre de ses disciplines favorites, la domination pour le contrôler et en faire un allié contre ce qui semblait être l’unique sabbatique encore hostile dans le secteur. La domination de son ennemi paraissait être une bonne option, bien que cette dernière risque de l’affaiblir considérablement, au pire Lowell pensait toujours récupérer un peu de Vitae sur l’autre captif, cependant le mouvement inattendu des hommes du Narcisse l’amena à changer ses plans.

* Une retraite ? * Pensa-t-il tout en restant concentré sur sa cible.

Lui qui se vantait de pouvoir prédire tous les mouvements lors d’une bataille, se retrouva bien désemparé devant ce tournant pour le moins très inattendu. Avait-on déjà vu un Brujah tourner casaque devant un adversaire ? Si on ne pouvait plus faire confiance à l’esprit belliqueux du clan des sages à quoi pouvait-on donc se raccrocher ? Peut-être au conséquentialisme et à l’opportunisme des Ventrue. Le congénère du prince des Gitans allait peut-être faire autre chose que d’observer dans son coin le spectacle. Discrètement, le nouveau-né fit signe d’attaquer, tandis qu’il continuait à focaliser l’attention du griffu à l’aide de son pouvoir. Du gâteau ! Rapidement une nouvelle tête de sabbatique roula sur le sol de la clairière.

Il était temps d’attaquer le fort Alamo ténébreux qui abrita la Lassombra. Lowell évaluait comme à son habitude les différentes possibilités qui s’offraient à lui, il avait toujours la possibilité de requérir de l’aide extérieure, après-tout, avant de partir pour la forêt, il avait pris ses précautions en activant la balise GPS de son téléphone portable. Il pouvait aussi lui aussi battre en retraite en emportant son prisonnier, mais tôt d’un coup une série d’explosions souffla la vieille bicoque comme un fétu de paille. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que le gardien était de retour. Intérieurement, il jura de ne jamais jouer au poker avec cet homme qui semblait être un excellent bluffeur.

Vampire ou pas, il était difficile de résister à cette explosion et c’était bien ce fait qui posait problème. Il n’y avait pas seulement un ennemi dans la maison, il y avait aussi un allié, enfin si on pouvait appeler Jaime ainsi, emmerdeur lui conviendrait mieux. Quoi qu’il en soit à part son impertinence, le prince de Griffith Park n’avait rien fait contre les intérêts de la Camarilla ce soir et le prévôt doutait que les sujets de ce voleur de poules se satisfassent d’un simple : « désolé on a explosé votre chef à coup de grenade, mais on ne l’a pas fait exprès.». Il était peut-être plus judicieux d’exterminer l’autre témoin de la scène et de faire croire que les deux Ravnos avaient péri sous les coups des diabolistes, mais avant une précaution s’imposait.

« Est-ce que vous les voyez ? Donnez-moi leurs positions…S’ils sont toujours vivants. »

Le sens visuel booster par l’art de l’auspex du gitan pouvait surement détecter ce qu’il restait dans les ruines fumantes de la maison. Au cas où, le doigt du Ventrue alla caresser la détente de son arme.

Grâce à la dextérité et aux réflexes rapides du Brujah, la chute de Jaime ne fut pas trop rude. Mais ce fut une chute tout de même. Concrètement, il ne ressentit aucune douleur physique. Mais sa fierté personnelle était fortement écorchée.
Alors qu'il s'apprêtait à se relever, prêt à en découdre malgré les dangers, il sentit un coup de vent près de lui, et vit la silhouette floue de Neji qui fuyait loin du champ de bataille. What the fuck ? Qu'est-ce que c'était que cet Ancillae Brujah qui abandonnait ainsi en plein combat ? Le lâche ! Lorsqu'il le retrouverait, et il le retrouverait, il lui ferait chèrement payer cette désertion.

Tandis qu'il fulminait, couché sur les gravats, plusieurs bras noirs sortirent de la bulle d'ombre et foncèrent dans sa direction. Grâce à des réflexes corrects, il fit une roulade sur le côté pour éviter les tentacules. Puis il entendit le bruit métallique de petits objets tombant et roulant sur le sol, non loin. Un coup d'oeil rapide le fit se lever d'un bond pour courir et sauter le plus loin possible de la Lasombra. Le Ravnos avait aperçu une des grenades qui avait par chance atterri hors de la sphère de la sabbatique, et donc dans le champ de vision de Jaime.
Lorsque l'explosion survint, Jaime en ressentit le souffle et fut de nouveau projeté loin de son ennemie. Mais au moins, il n'avait été que peu touché.

Oh, il saignait de l'épaule. Ah, son dos lui brûlait tout de même. Sensation désagréable. Il ne pouvait le voir, mais un gros morceau de barre de fer, qui devait tenir les murs, lui avait transpercé l'omoplate. Mais il n'avait pas le temps de s'occuper de ses blessures pour le moment. Son sang bouillonnait en lui, l'adrénaline et la rage lui faisaient oublier danger et douleur.
A nouveau il se leva, et constata que la sphère d'ombre n'était plus. Il était temps d'en finir.

De son côté, Eliott observait la scène de loin, avec inquiétude. Le Gangrel avait été efficacement abattu, mais il ne s'en était guère préoccupé. Il avait entendu les déflagrations, il avait vu la sphère d'ombre disparaître. Mais il ne songeait pas à la Lasombra qui était au coeur de la bataille. Il songeait à son Prince qui s'était jeté dans l'ombre, et qu'il n'avait pas vu en ressortir, comme la scène s'était déroulée de l'autre côté de la bulle noire. Il n'eut pas vraiment besoin de la demande du Ventrue pour activer son auspex visuel et essayer d'en voir plus.

La Lasombra est toujours là, à genoux dans les décombres. Le Brujah est en arrière, sur le côté de ce qui reste de la baraque. Jaime est encore debout.

Soulagement suprême ! Il en fallait plus pour mettre à bas le Prince des Gitans. Mais alors qu'Eliott observait la scène, tout le monde put clairement entendre le hurlement de rage de Jaime qui s'éleva :

BRÛLE PÉTASSE !

Pour la Lasombra, la scène fut parfaitement claire : Jaime avait sorti de la poche de son jean un briquet zippo qu'il avait ouvert, allumé, puis lancé sur elle, et elle prit instantanément feu.
Ce n'était qu'illusion, bien entendu, mais l'illusion la plus dévastatrice qu'un Ravnos puisse produire. Une illusion réelle. La sabbatique se croyait réellement en train de brûler, et si les dommages étaient faux, la psyché ferait qu'elle allait bientôt tomber en torpeur, pensant être détruite.
Pour les autres, ils avaient vu Jaime mimer le geste de lui lancer quelque chose, et ils pouvaient voir la Lasombra se débattre et hurler de douleur, mais sans aucune flamme visible. La réalité monstrueuse n'affectait qu'une seule cible. Mais pour Eliott, connaisseur du don chimérique, les conclusions furent vites tirées.

Je... Je crois qu'il la fait brûler.

Quelle supposée horrible fin pour un monstre d'orgueil. Mourir des mains d'un ravnos, quelle blessure à l'âme pour ce clan si vaniteux et méprisant. Il y-avait bien plus que le bourreau, il y-avait la méthode d’exécution. Telle une brindille jetée aux flammes, le monstre semblait être étreint par l'empire du feu. Mais vision pathétique, on ne voyait qu'une femme gesticulant de manière grotesque, criant d'une douleur invisible. Une fin pathétique qui ravissait mon sens de la justice, rien ne pouvait être plus doux pour ces engeances de l'ombre. Le monstre était vaincu, nous étions victorieux en cette lune. Du moins c'est ce que m'indiquait ma vision de vampire, point d'autre ennemi et seul les cris du lasombra tranchait le règne nocturne.

Lentement, alors que la bête continuait de geindre je m'approchais de l'un de mes hommes. Quel soulagement de savoir mon équipe encore au complet, quel plaisir d'avoir pu compter sur leur efficacité. Connaissant ma nature, Shinji le passeur de grenade compris très vite la signification de ce déplacement. Il ne protesta aucunement lorsque mes crocs s'abreuvèrent de son sang. Juste le minimum qu'il me fallait afin de continuer en semi bonne santé cette nuit. C'était un faible tribus, quoiqu'il en soit les clans de mafia japonnais prenaient exemples sur les anciens codes samouraï. J'attendais la suivie de cette voix pour chacun de mes hommes, sans aucune hésitation ils pouvaient donner leur vie au clan d'Emiya. Tel était l'honneur des bandits nippons.

Revitaliser par le gout du sang, je détournais finalement le regard car les cris avaient cessés. Rejoignant à rythme normal le lieu de la bataille, silencieusement je pu constater de la torpeur de notre ennemie. Comme je pouvais le concevoir, notre cher prince n'avait pas achever la victime. Du moins pas pour l'instant... Les gêneurs détruits le Prince se devait de se réjouir de cette conclusion. Lowell Shade avait formulé un voeux très pertinent, cette lasombra constituait une parfaite prise de guerre. Interroger un faux frère n'avait rien d’intéressant, mais les lasombras savaient généralement beaucoup plus.

De plus en plus proche du corps inerte, je m'adressais alors au Prince en ces termes. D'un regard à ma gauche je pouvais alors observer Lowell approchant.

"Bien joué Jaime, j'espère que vous ne m'en voulez pas concernant ma stratégie. Comme l'a évoqué Lowell nous aimerions disposer de cette engeance. Vos terres sont sauves, on vous débarrasse de cette femme. Cela vous convient ?"

Puis à Lowell.

"Monsieur Shade, vos services seront-ils bientôt la ? Avez vous besoin d'assistance à la sécurité du convoi de la lasombra ? Nous devons faire vite pour évacuer ces lieux."

Le katana reposait désormais en son fourreau. Alors que les dernières flammes des déflagrations mourraient, je me préparais à quitter alors le champ de bataille. Quelle exaltante et fructueuse nuit. Mais toutes les cartes n'étaient pas encore joués. Peut être que le Prince avait une objection...

Tout semblait enfin terminé et pour un bilan plus qu’acceptable. La confirmation de la survie du prince et de la Lasombra incita Lowell à envoyer enfin le signal à ses hommes pour qu’ils investissent les bois. Pourquoi que maintenant ? Tout simplement parce qu’il fallait toujours laisser un atout caché dans sa manche quand on jouait aux cartes. Bien entendu s’il s’était vraiment senti en danger, il aurait tout de suite rameuté ses troupes, mais au final, ce geste fut inutile.

« Bien, bien, bien voilà un dénouement très explosif. »

Clama le prévôt en trainant par la jambe son premier captif pieuté.

« J’ai vraiment cru à votre fuite, c’était assez réaliste. Un acteur n’aurait pas fait mieux ! » Déclara-t-il au gardien.

En disant cela, il remarqua une petite écharde qui s’était plantée dans son avant-bras, malgré le tissu épais du pull qui le recouvrait. Il s’agissait surement d’un projectile créé par l’explosion en série des grenades. Comparé à ses autres compères, il n’était pas le plus atteint.

« Dans quelques minutes une escouade arrivera pour escorter les deux prisonniers. » Il marqua un temps de pause, puis en se tournant vers Jaime, il ajouta. « Car j’ose espérer que nous pourrons disposer sans entrave des deux survivants, en tout cas le temps que j’obtienne quelques informations intéressantes. »

Le téléphone de Lowell vibra dans sa poche, il venait de recevoir le message qui confirmait l’arrivée imminente de ses troupes. Il fit un signe discret au Brujah, pour l’en informer avant de reprendre la parole.

« Et puis rassurez-vous, contrairement à Amélia Quinn, je ne cherche pas à gracier les membres du Sabbat, mais bien à les détruire. D’après notre conversation au château je devine que vous ignorez que la « princesse » a été déchue de son titre et que Nathanael Pearson ancien sénéchal a été nommé régent de la ville de Los Angeles. Lui aussi déteste les sabbatiques et il appréciera surement votre geste. »

À quoi bon se disputer. Que les sabbatiques survivent quelques heures de plus ou non, n’allaient pas changer grand-chose. Leurs sorts étaient déjà scellés, de toutes les manières. Par contre Lowell essayait juste de faire comprendre qu’aubains et camaristes auraient tout à gagner si on les laissait vivres assez longtemps pour en soutirer quelques informations. Est-ce que la perspective d’entamer sainement de nouvelles relations avec le nouveau régent de la ville allait influencer le choix du prince des Gitans? Il serait beaucoup plus facile de deviner la prochaine combinaison gagnante du loto.

Tout s'était déroulé au mieux. Peut-être même un peu trop bien. Jaime, après s'être violemment vengé sur la Lasombra, constata que non seulement les deux camaristes étaient encore debout et en quasi pleine forme, mais qu'en plus ils avaient réussi à mettre hors d'état de nuire deux sabbatiques sans les tuer. Beaucoup trop de survivants...
Lorsque le combat fut terminé, le Brujah revint vers le Ravnos et le félicita, tout en s'excusant pour sa stratégie.

C'était risqué, mais bien imaginé. Heureusement que j'ai de bons réflexes et une bonne résistance, sinon j'aurais pu croire que vous vouliez me tuer aussi !

Jaime ponctua sa remarque d'un petit rire afin de faire passer cela pour de l'humour, mais intérieurement il doutait du geste, étant donné que son clan était souvent bien mal perçu. Mais les camaristes avaient-ils vraiment intérêt à tuer le Prince des Gitans ? Le Ravnos se demanda si les camaristes n'auraient pas été plus vindicatifs si son frère de clan n'avait pas été présent.

Le Ventrue les rejoignit alors, expliqua qu'une escouade était en route pour escorter les deux prisonniers. Vraiment ?
A ces termes, Jaime leva la tête vers lui avec une expression sur le visage mêlant l'étonnement et la détermination. Il était hors de question de laisser ainsi filer deux proies. La demande première avait spécifié l'interrogatoire d'un sabbatique, pas de deux.

C'est alors que Lowell joua la carte politique, en révélant enfin le changement de direction à la tête de la Camarilla de Los Angeles. Voilà qui risquait de bouleverser pas mal de choses. La Toreador était assez malléable. Que donnerait ce Nathanael Pearson ? Jaime ne le connaissait pas personnellement, mais il le savait du clan Ventrue, beaucoup plus strict, intransigeant et difficile à manipuler. Il allait falloir tout recommencer depuis le début... En fin de compte, cette petite mission anti-sabbat offerte aux camaristes ne pouvait que profiter aux Ravnos, qui faisaient sans l'avoir prévu un geste de bonne foi envers le nouveau Régent.
Mais cela ne changeait rien au fait que le Pitre ne pouvait décidément pas laisser deux vampires très aisément tuables s'en sortir ainsi. Il adressa donc son sourire le plus charmant au Ventrue et lui dit :

Et bien vous saluerez votre Régent de ma part, en ce cas.
Partageons le butin, voulez-vous ? Je vous laisse la Lasombra, sans doute la chef de cette petite bande, si vous voulez des informations, c'est sans doute d'elle que vous les tirerez. Nous gardons le petit, probablement un jeune Brujah sans cervelle - (à Neji) sans vouloir vous offenser - il ne vous sera guère utile.

Eliott rejoignit le groupe peu après le Ventrue, déçu de constater que Lowell ne se séparait pas une seconde du corps du sabbatique pieuté. Il eut cependant un grand sourire en voyant Jaime debout et en bon état, jusqu'à ce qu'il voit la barre de fer qui perçait son dos.

Jaime... Tu es blessé...

Le Prince suivit le regard de son jeune frère de clan, et se rendit seulement compte alors de la présence d'un élément étranger dans son corps. Il répondit d'une voix nonchalante :

Oh. En effet. Monsieur d'Emiya, pourriez-vous avoir l'amabilité d'extraire cette écharde ?

Grosse écharde de métal en réalité, qui nécessitait soit une opération chirurgicale - ce qui était hors de question - soit la force d'un Brujah pour la retirer brutalement mais efficacement. Jaime irait se soigner après. Son dernier tour sur la Lasombra lui avait demandé beaucoup d'énergie, il avait clairement besoin d'un remontant. Mais pas avant d'avoir obtenu l'accord des deux camaristes.

Je m’apprêtais à rentrer suite à ces échanges de bonnes paroles. J'avais visiblement le sourire aux lèvres devant les éloges à mon jeu d'acteur. Compliment de circonstance, nous n'étions pas pour autant des frères de bataille. Mon rôle semblait alors s'achever en cet instant. Je me voyais déjà m'élogner de Lowell avec deux condamnés à mort à sa charge. Quand à Jaime, sa présence malgré les ragots sur les ravnos me fut sympathique. Heureux de cette lune de sang et de cette rencontre, c'était en ce constat quelque peu naïf que mon épée au fourreau j'avais tourné d'un quart le dos, pret à partir.

Après un silence et les informations politiques de Lowell le Prince me fit une requête que je ne pouvais décemment point refuser. A retirer l'écharde je pensais avec amusement que Marc l'aurait enfoncée de plus belle. Malgré mon respect pour l'être, je ne partageais point ses opinions extrêmes. Plus que mon habilité à user de ma force, il paraissait normal que cette tache me fut dévolu. Après tout l'accident avait été causé de mon fait. Empoignant alors l'écharde, j'écoutai à ce moment les mots du Prince au sujet du prisonnier brujah. Et dans le silence je retirais proprement en un seul mouvement le metal qui rongeait le corps de Jaime.

Sombre était alors mon visage, car je n’appréciais visiblement pas la demande. Elle était inacceptable... Malgré la subite colère qui avait convulsé ma main, j'avais eu assez de force pour ne point causer de blessure supplémentaire au Prince sur ce coup. Adoptant un air grave, je réagis alors au quart de tour à cette demande insensée. Visiblement emportée par ma conviction, j'oubliais peut être quelques notions de diplomatie.

"Cette demande ne peut être satisfaite en ces termes. Que feriez vous donc d'un de mes frères ? Un être suffisant corrompu par sa colère qu'il en a oublié l'intelligence. Je suis d'accord, on ne tirera aucune information de cet abrutis. Alors permettez moi de faire une contre proposition. Que diriez vous si je venais à exécuter un frère, ce soir ?"

Tirant une nouvelle fois ma lame au clair de lune, j'attendais le résultat de cette demande. Il y-avait tant de risques à laisser ce brujah dans les mains du Prince. Peut-être souhaitait-il assurer ses arrières avec le Sabbat ? Un aubain était neutre par définition, un sabbatique prisonnier de guerre n'avait donc aucune signification politique à leurs yeux. Considérant Lowell, j'escomptais avoir un appui ou un diplomate en ce face a face. A tout moment la guerre pouvait reprendre sur ce champ apparemment...

Le bref échange entre son confrère camariste et le prince des Gitans inquiéta le prévôt. En première intention, il comptait bien ramener le plus possible de prisonniers, mais au final, il se rendit bien compte que ces captifs n'avaient pas tous la même valeur. La lassombra avait toutes les chances d'être plus utile que le Brujah. Une fois ce constat effectué, il était hors de question que Lowell perde du temps à discuter, même si la question de Neji était très pertinente. Que comptait faire le Gitan avec cette épave, c'était comme si une ménagère demandait à des dératiseurs de lui laisser les rongeurs, une fois le travail effectué. Étrange ! Mais pour l'instant, mieux valait ne pas trop insister. La soirée avait été plus qu'animée et Lowell plus que qui compte éprouvait une envie assez urgente de rejoindre son refuge bien douillet.

"Bon allons, allons on ne va pas se battre pour un détail aussi insignifiant que la vie d'un sabbatique."

Le prévôt traina son captif et le plaça entre les deux protagonistes.

"Cette chose m'est bien moins utile que sa camarade, je dois le reconnaître."

Puis en se rapprochant du gardien, il murmura à ce dernier.

"Il vaut mieux rengainer ce sabre, cher collègue, ce n'est jamais bien bon pour les négociations."

Surtout que la petite démonstration de Chimerie du Ravnos avait convaincu le nouveau-né d'éviter tout affrontement physique. Malgré l'arrivée imminente de renfort, le Ventrue doutait qu'il ait l'avantage dans une escarmouche, tout simplement parce qu'il ne jouait pas à domicile. Tous les grands tacticiens le diront, la maitrise du terrain était une composante majeure dans la victoire et les voleurs de poules devaient connaître l'endroit comme le fond de leur poche, celle qui n'était pas trouée.

"On est d'accord sur le fait, que s'il ne nous apprend rien, il ne vous apprendra rien à vous aussi. Si cet être insignifiant, n'est pas utile à la camarilla, il l'est encore moins pour vous. Aussi pourquoi ne pas accepter la proposition de notre cher Neji."

Ce n'était pas vraiment ce qu'il avait envie de dire . En réalité , il souhaitait juste laisser les deux caïnites face à face et filer avec sa captive, mais bon quand on pensait aux remues ne ménage que pouvait provoquer un simple verre cassé, on pourrait logiquement se demander ce que provoquerait le retour du prévôt sans son estimé confrère. L'inconvénient quand on était un camariste était justement qu'on ne pouvait pas faire tout ce qu'on voulait ! C'est à vous donner des envies de rejoindre ces libertaires d'Anarchs ! D'un autre côté c'étaient ces contraintes qui rendaient les choses si amusantes.

"Maintenant si vous tenez tant à faire les choses à votre manière, pourquoi ne pas laisser un témoin assister à la scène."

Proposition risquée sachant qu'il parlait à un maitre de l'illusion réputé issu d'une lignée de fourbes. Mais peut-être qu'il tendait délibérément une perche à Jaime afin de sortir de cette impasse. Qui sait ?

Que ces camaristes étaient entêtés et obtus ! Les Ravnos avaient pourtant tout fait pour leur plaire. Ils leur avaient fourni des sabbatiques sur un plateau, avaient fortement participé au combat en risquant leur non-vie, avaient mis un terme aux néfastes actions de l'ennemie principale en usant de leur don spécial, et surtout, ils n'avaient au final fait aucun mauvais coup. Pas de tricherie, pas de trahison, tout avait été fait dans les règles. Et pourtant, les deux membres de la Camarilla s'obstinaient à se méfier d'eux, et leur refusaient une part du butin.

Jaime écouta les arguments du Brujah et du Ventrue sans montrer la moindre émotion. En revanche Eliott, plus jeune, se montra fortement offusqué du refus des camaristes. Déçu et indigné, il s'exclama d'une voix forte quelques mots en roumain. Jaime lui répondit calmement, mais alors qu'ils échangeaient ainsi quelques paroles dans la langue des gitans, la voix du Prince se fit plus sèche. Eliott termina la conversation en grommelant quelques mots qui étaient de toute évidence grossiers, avant de s'écarter du groupe, la mine boudeuse.
Après cette brève dispute, Jaime se tourna vers Neji et Lowell.

Veuillez excuser mon jeune frère, il est moins confiant que moi envers vos capacités et votre parole.

Le réel problème n'était pas là. Les camaristes se demandaient ce que les Ravnos auraient bien pu faire du corps du sabbatique ? Evidemment, ils avaient été trop bien éduqués, trop conditionnés, pour envisager ce que les Pitres avaient en tête. Eliott avait repéré les sabbatiques, et accepté que les camaristes s'en mêlent, à condition qu'on lui laisse un vampire à se mettre sous la dent. Il comptait augmenter ses dons martiaux, et quoi de mieux que l'âme d'un Brujah pour cela ? Mais les choses n'avaient pas tourné comme prévu, et on lui refusait à présent sa récompense.

Il était hors de question d'expliquer à Neji et Lowell ce qu'ils auraient voulu faire du sabbatique. Peut-être auraient-ils pu comprendre. Neji, tout du moins. Mais certainement pas le Ventrue.
Jaime ne les connaissait pas. Il ne pouvait pas leur parler franchement. Cela aurait nécessité un long travail préparatoire qu'il n'avait pas eu le temps de mettre en place.
Cela étant dit, le Brujah était prometteur. Plus conciliant que son confrère, il proposait d'achever le sabbatique devant le Ravnos. Il était de plus bon combattant, fin stratège et habile à utiliser la ruse. Jaime reviendrait peut-être le voir.

Après avoir fixé tour à tour le Ventrue, le corps du sabbatique, et le Brujah, il finit par abdiquer.

Bien, tuez-le.

La chimérie permettait bien des miracles, mais pas celui de faire disparaître la réalité. Il ne pouvait pas cacher le corps pour en produire un de substitution sur lequel les camaristes auraient pu se défouler. Quant à détourner leur attention, c'était malheureusement difficilement envisageable. De plus, leur escouade pouvait arriver d'un instant à l'autre. Il valait mieux en finir vite.

Quelle désolation de cette conclusion... Il aurait suffit de m'expliquer la raison de ce mutisme, la cause de cette colère. Sans doute aurais-je accordé un sursis à un condamné. Mais non, de mon regard noir je laissais ce pitre parler fort, dans mon ignorance de la langue j'admettais même la forte probabilité d'avoir été insulté par ce jeune fou. S'il avait été camariste il aurait gouté le plaisir de notre savoureuse justice. Si un Primogène pouvait se permettre du privilège de la critique, une personne sans rang ne disposait d'aucun pouvoir de nuisance verbale directe. A l'instant deux dignitaires camaristes venaient d'être insultés... Un gramme s'ajoutait au poids qui menaçait à tout moment de me faire basculer en une colère monstre. Si je ne connaissais pas cette langue, je ne ressentais guère l'envie d'en découvrir les subtilités. Moi qui maitrisais ma langue natale, l'anglais et quelques peu le mandarin cela me suffisait généralement.

Ce n'était pas la parole du fou qui m’intéressait. J'avais envie d'entendre le Prince à ce sujet, lui qui semblait murer tout comme moi en une stature froide et sans expression. L'ambiance était si lourde et ma main ne savait lâcher de son emprise sur le katana. Finalement après la réflexion la sagesse parla et prononça sa sentence. La mort pour le condamné, point d'attente. Il n'y avait rien à ajouter à ces mots. Je demeurais simplement interrogatif sur les raisons de cette vive colère. Dans mon incapacité à trouver la raison de tout cela, je préférais alors me tourner dans la facilité de la sentence. Ce soir j'allais contriuer à la destruction d'un frère de clan, moi qui comprenais les anarchs, je ne donnais aucun pardon pour ces âmes faibles du Sabbat. On m'avait enseigné les honneurs à rendre au condamné à mort, il n'y-aurait aucun honneur de rendu. Car il n'était pas japonnais, car il n'y avait aucun honneur à combattre pour le Sabbat. Au moins une noble âme avait fait ce constat. Sans mot, je me tournais alors vers l'infame. Mettant à genou le condamné pour la forme, je me préparais alors pour l’exécution. La lame trancha le col d'un bref coup, si aucun honneur n'avait été rendu, la souffrance fut épargnée. Voila le sang qui signait la fin de cette nuit de feu.

La lame retourna encore en son fourreau, j'osais espérer qu'il s'agissait d'une dernière fois. Partir ainsi aurait été tentant vu les certains outrages impunis dont m'avait accablé ce pitre. Mais je ne pouvais tolérer que telle conclusion ne se produise. On pouvait médire sur la réputation des ravnos, leur maitre avait combattu avec bravoure et honneur. C'est avec respect que je saluais d'une inclinaison de mon être, le Prince des gitans. Certains pourraient appeler cela une erreur, une insulte au sacré de notre secte, une tache génante... Je n'avais que faire de ces médisances. Coutumier encore des usages de ma nation, c'était ainsi que nous traitions les personnes de valeur.

"Pardonnez moi pour cette conclusion regrettable, j'aurais aimé pouvoir trouver un autre compromis à notre opposition. Je vous souhaite une agréable fin de nuit Prince Jaime, une autre fois peut-être nous nous recroiserons."

Sur ces mots, ma présence ne semblait plus utile. La suite appartenait à monsieur Shade, enqueter encore et nettoyer ce champ de sang. D'un bref signe de la tête j'adressais mes respects au prévot, cordialement.

"Monsieur Shade."

Puis mon ombre fit volte face, aux faveurs d'une lune déclinante je quittais le champ de victoire. Étonnement surpris d'avoir plus confiance en un ravnos que beaucoup de camaristes de ma connaissance.

[Hrp : Rp terminé pour ma part, mais je n'hésiterais pas à revenir si une nouvelle catastrophe se produit. Merci à vous deux pour le rp.^^]

Les mots de l’acolyte ne semblaient pas être des compliments, mais le prévôt s’en moquait royalement. Il laissa même échapper un petit gloussement d’amusement, tant il trouvait ce comportement puéril. Dans ce monde ou plutôt dans son monde demander ne suffit pas toujours pour obtenir ce qu’on veut, il faut parfois discuter, négocier, marchander et quelques fois faire couler le sang. Lowell lui n’aurait pas lâché l’affaire ainsi. Tel un pit-bull tenant entre ses crocs un os, il aurait fait preuve de persévérance pour obtenir ce qu’il voulait. Enfin n’est pas Ventrue qui veut !

Les troupes de Lowell arrivèrent au moment où la tête du sabbatique roula sur le sol. Excellent timing ! Le nouveau-né put confier sa captive au chef de l’escouade ainsi que quelques instructions.

« Il va falloir faire un peu ménage ! Ici et là, il doit rester quelques corps découpés sur le sol. Veillez aussi à ramasser les douilles des cartouches percutées, vous devrez les trouver au niveau de cette rangée d’arbres et de ce qui reste de la maison. Ah ! Au fait si vous trouvez des tisons encore ardents veuillez les éteindre, il ne faudrait pas détruire l’habitat naturel de nos alliés et pendant que vous y êtes, fouillez les décombres. »

Un jour ou l’autre on trouvera les ruines de cette maison et quelqu’un se posera la question : « pourquoi ». Il fallait donc tout faire pour limiter le nombre de réponses et pour cela, il fallait faire disparaitre les preuves, en gros tout faire pour maintenir la mascarade. Les sentinelles de Lowell n’étaient pas formées qu’au combat, il y avait des spécialistes de ce genre de travail. Des sortes de charognards qui intervenaient après la bataille pour nettoyer les lieux. D’ici quelque temps, personne ne pourra deviner qu’une bataille avait eu lieu dans cette forêt. Les sentinelles du prévôt se mirent aussitôt au travail, certains scrutaient les alentours surement en utilisant la discipline de l’Auspex, d’autres photographiaient les lieux et le reste des corps avant de les ramasser.

Lowell répondit au salut du gardien en inclinant noblement la tête. Il avait appris de bonne chose lors de cet assaut commun. Il avait pu constater que le gardien était un vampire bien entouré et que ses hommes étaient à la fois bien entrainés et bien équipés. Ce n’était pas une information anodine, surtout pour un carriériste comme Lowell. Cela lui donnait de bonnes raisons de garder à l’œil ce cher Narcisse. D’un autre côté, il avait pu voir à l’œuvre le pouvoir terrifiant des Gitans. Une telle force sans maitre était comme une flamme au milieu d’une botte de paille, ce n’était qu’une question de temps avant qu’un incendie ravageur se déclare. Selon le jeune du clan des rois, cette force devait être assujettie à la puissante camarilla, enfin, le jour ou cette dernière apprendra à conserver ses alliés.

Le prévôt salut ensuite les deux Ravnos.

« Je laisse quelques hommes finir ici le travail de nettoyage, quant à moi je vais prendre congé. Pax noctis !»

Imitant le Brujah, le nouveau-né quitta les lieux, gardant un œil sur sa captive et tel serpent devant un nid plein d’œuf, se languissait à l’avance des renseignements qu’il pourra obtenir de sa prise.

[bon sauf retournement de la situation je suppose que c’est mon dernier post dans cette mission…Merci pour ce bon moment]

Le Brujah asiatique mit le sabbatique à genoux, puis, d'un mouvement précis et calculé, lui trancha la tête de sa lame aiguisée. Jaime ferma les yeux quelques instants, adressant une prière silencieuse à ses dieux. Une âme prisonnière de l'immortalité pouvait enfin retourner dans le cycle, grâce à leur action de cette nuit. Même si les Ravnos n'avaient pas eu exactement ce qu'ils avaient escompté, l'essentiel était fait. Des vampires avaient été détruits. Voilà tout ce qui comptait.

Quant aux camaristes...
Neji s'inclina devant Jaime, faisant preuve d'un respect qui lui était rarement octroyé de la part d'un membre de la Camarilla. Il le pria même de le pardonner pour cette fin regrettable. Et, cerise sur le gâteau, il consentit en fin de compte à le nommer "Prince Jaime". De grands progrès avaient été faits ce soir. Sans parler d'alliance, le Ravnos avait créé un point d'entrée dans la Camarilla, un contact précieux.

Le Ventrue, quant à lui, fut moins démonstratif. Cela dit, ses actions parlaient pour lui. Ses hommes arrivèrent et reçurent pour ordre de tout nettoyer. Jaime gratifia ces consignes d'un sourire reconnaissant. Cela lui enlevait une épine du pied, une chose de moins à faire. On pouvait compter sur l'équipe de la prévôté pour ne laisser aucune trace compromettante.
Quand Lowell annonça son départ en concluant par une bénédiction en latin, le Ravnos porta la main à son coeur et adressa aux deux camaristes une parole signifiant "bonne route" dans son langage :

Latcho drom !

Il les observa partir, puis regarda les sentinelles s'activer, avant de se tourner vers son frère de clan, et de repartir sur son territoire, s'enfonçant dans la forêt. Il avait besoin d'un sacré remontant, ses forces et son énergie ayant été fortement mises à contribution.
Il garderait un bon souvenir de ce combat atypique.

[ hrp : ainsi s'achève cette mission ! un grand merci à vous deux ^^ ]

» [Mission]Comme on fait son nid, on se couche
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