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 Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]

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MessageSujet: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyLun 24 Juin - 22:50

C’était une belle soirée, chaude et printanière, agréable au possible. Keith se promenait en ville avec sa dégaine habituelle, sa vielle sur l’épaule, lovée dans un sac de cuir, et ses maigres possessions sur lui. Il avait entremêlé ses doigts d’une chaîne au bout de laquelle pendait un poids. Un pendule, outil de divination fort fiable qui avait en outre l’avantage d’ébahir le badaud. Le magicien aimait cette antiquité, c’était un souvenir, une preuve du bon temps qu’il avait passé avec Asao. Scrutant la foule, il repéra une aura. Un jeune homme devisait un peu plus loin avec un autre. Hmmmm à la tête, il avait l’air d’être l’un de ceux qu’il cherchait. Oui, et puis il semblait influençable aussi. Allez, hop, il fallait tenter.

Son chapeau haut de forme perché sur le crâne, il s’approcha de l’homme à l’allure austère et sérieuse.

« Dites-moi mon brave, vous y connaissez-vous en magie ? Vous savez, les tour de passe-passe, tout ça ? »

Il crut que l’autre allait s’étouffer de pareille outrecuidance, en tous cas, il s’était raidit comme un piquet, et semblait prêt à mordre notre Ravnos préféré. Fronçant le sourcil derrière de petites lunettes rondes, il congédia l’autre d’un revers de main, et reporta son attention, prudent, sur l’enfant de la nuit qui venait de l’aborder. Car il l’avait décelé au premier regard, c’était bel et bien un enfant de la nuit.

« Je ne m’y connais guère, non, monsieur. Puis-je savoir ce que vous cherchez au juste, peut-être puis-je vous renseigner ? »

Le sourire de Keith s’agrandit.

« Bien sur que vous pouvez, je cherche l’endroit où on enseigne ces tours de passe-passe, vous savez ? La Fondation Tremere ? »

Le Sorciers qui lui faisait face manqua de se mettre à hurler devant l’insulte que ce gars faisait devant lui au noble art de la Thaumaturgie. S’il n’avait pas été dans une rue passante, bon dieu… Mais il fallait se calmer. Il allait lui indiquer la Fondation, oui, et contempler le spectacle de son corps carbonisé par la colère de leur primogène, voila ce qu’il allait faire, et cela n’en serait que plus… divertissant. Un sourire mauvais flotta sur son faciès de Tremere.

«Mais certainement monsieur. Au bout de la rue… »

Le Ravnos le savait déjà, mais… il n’avait pu résister à l’envie de voir la tête décomposée et furibarde à la fois du Sorcier. C’était hilarant, totalement hilarant, et cela augurait une soirée tout à fait mémorable.

« Je vous remercie bien bas, mon ami, ne vous inquiétez pas pour moi, je tâcherai de rester en non vie rien que pour votre bon déplaisir ! »

Explosant de rire, il planta le Sorcier en plein milieu de la rue, et rejoignit d’un pas nonchalant en sifflotant un petit air, le lieu dit. C’était un bâtiment immense, sans doute protégé par bien des enchantements. Aussi, il s’en approcha doucement, avec beaucoup de prudence. Il toucha du bout du doigt le sol, tiens, pas de brûlure. Une alarme s’était surement déjà déclenchée en revanche, après tout, son sang n’était pas Tremere… Allez mon petit Keith, du courage.

Le Vampire vint se poster devant la porte principale, à une distance néanmoins respectable. Il n’avait aucune envie de finir en tas de cendres au contact de la porte. Bon, tout était nickel. Il saisit dans son sac à dos son instrument de musique, et entama un air joyeux. Cette musique était originaire de l’Irlande des contes et légendes, vive et fluide à la fois. Elle avait toujours beaucoup plus à Asao, et il ne doutait pas que, si le Tremere fût dans les parages, il reconnaîtrait la mélodie.
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMar 25 Juin - 12:44

J’étais, une fois n’était pas coutume, extrêmement sage et assidu au travail. A la vérité ma récente rencontre avec mon Primogène m’avait tout à la fois intrigué et lancé sur de nouvelles pistes de recherches. Ce qu’il m’avait dit de Tremere… ces mots… tout cela était encore gravé dans ma mémoire, et, dès lors, j’avais mis les pieds dans la bibliothèque de la fondation avec toute une pile d’ouvrages qui s’amoncelait. Dès lors, caché derrière une tourelle de livres, on ne voyait plus que quelques épis roses qui s’affairaient.

Il était rare de me voir aussi docile, j’étais certain que ce comportement ferait jaser dans les jours prochains. Je me souvenais encore du premier jour ici… c’était une cigarette au bec que j’étais venu saluer l’archiviste… Il avait faillit m’étriper sur place… Cette réminiscence me fit sourire aux anges. Mais je n’étais pas là pour bâiller aux corneilles. J’attrapais un traité à ma gauche, l’ouvrais avec moult précautions, et commençait à chercher frénétiquement entre ces pages vieillies. Ah, voila. Les travaux de la fondation sur les rites. Oh bon sang, trier tout ce merdier allait me prendre des nuits de travail, l’archiviste qui avait classé tout ceci avait fait un travail de sagouin.

Enfin… je ne voyais même pas ce qui m’étonnait encore. Il me semblait qu’à Los Angeles, les archives étaient tenues par un manchot astigmate. Une Taupe aurait fait un meilleur travail. A New-York au moins les sections étaient clairement définies, dès lors, lorsqu’il y avait un vol à faire, tout était aisément trouvable. Ici c’était un foutoir sans nom, répondant à une logique plus qu’obscure, qui causait bien du désagrément à quiconque voulait planifier un vol. Oups, avais-je pensé vraiment ? La rencontre avec Orphée avait clairement mis en évidence le fait que je manquais de contrôle sur mon esprit.

Mais bon, je m’égarais. Je replongeai le nez dans mes recherches avec une ardeur renouvelée. Comme les archives concernant les rites Kabbalistiques étaient fournies, c’était étonnant à vrai dire. Oh… peut-être notre cher Primgène s’y intéressait-il ? Plus rien n’avait vraiment le don de me surprendre depuis que je lui avais vu les cheveux verts, en vérité.

Soudainement, ma concentration vola en éclats. J’entendis des bruits de pas précipités dans le couloir. Des Tremere qui courraient en se lançant de grandes exclamations ? Grands Dieux, je n’aurai jamais cru voir de ma non-vie un tel état de fébrilité. Cela ne ressemblait tellement pas au clan. Intrigué, j’entrepris de rassembler mes affaires, remettre les livres à leur place, et je mis le nez dans le couloir. Tout était désert, l’agitation semblait s’être calmée. Mais je percevais encore un peu de boucan sur ma droite. J’y allais. Les exclamations devinrent plus fortes à mesure que je me rapprochais du lieu. Je pensais non sans amusement que Tala lâchée dans la fondation n’aurait pas fait plus de boucan. Enfin, je les vis : deux nouveaux nés fraîchement étreints ou presque qui piaillaient.

Je me décidai à coiffer la casquette de Tremere lambda pour une fois.

« Eh bien ? On empêche ses aînés de travailler en faisant tout ce raffut ? Qu’est-ce qu’il se passe de si grave pour que l’on vous entende dans tout le couloir ? L’un de vous a pénétré dans le bureau d’Orphée, pardon, de Messire Orphée, en plein rituel ou quoi ? »

Ah… si seulement ça avait pu être vrai… Comme j’aurai aimé voir la tête d’Orphée si on venait troubler ses recherches… Il faudrait d’ailleurs que je m’y essaye un jour.

« N-Non, bégaya le plus influençable des deux, pardon monsieur Watnabe, c’est que… »

Tiens, il connaissait mon nom ? Parfait, ça m’évitait d’avoir à faire les présentations, et j’allais bien en profiter un peu.

« Venez-en à l’essentiel, jeune homme, du concis, de l’efficacité. Un Masque vous aurai déjà étripé sur place tant vous en manquez, et c’est une chose regrettable… qu’un masque s’abaisse à vous étriper, naturellement. »

Piqué au vif tandis que son compère tentait de réprimer un fou-rire, comme c’était beau la solidarité de clan, le nouveau né s’efforça d’appliquer mes conseils. La voix d’abord un peu tremblante, il s’avéra assez vite bénéficier de suffisamment de diligence pour qu’un Nosfératu lui laisse trois secondes pour s’enfuir avant de le pulvériser. Bouh que j’étais méchant !

« Un intrus, monsieur, s’est permis de s’installer devant la fondation… Nous étions juste curieux de… »

Un intrus ? Fichtre, rien que cela ? Voici qui annonçait une soirée bien joyeuse, et la nouvelle me ravissait.

« Curieux ? Vous étiez curieux ? Mon pauvre petit, si vous êtes d’un tempérament curieux, vous ne ferez pas long feu ici sans juguler votre… curiosité. Rendez-vous utile, et allez plutôt aider notre pauvre archiviste qui peine au classement de la bibliothèque. Cette curiosité-la au moins sera bénéfique à la fondation. »

Les deux demi-portions s’en allèrent, penaudes. Fort de l’information, j’entrepris de rejoindre les plus bas étages de la fondation afin de voir ce qu’il en retournait. A l’oreille, j’en déduisis que notre très cher Primogène devait certainement être déjà au courant de toute l’affaire, aussi je me hâtais, pas question que le gamin dégomme une source de divertissement !
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMer 26 Juin - 13:32

Encore à jouer dans mon espace personnel, encore à construire un univers pour chaque objet de recherche. D'une main distraite je m'entrainai au bilboquet, un des derniers vestige de ma mortalité, le geste et la réussite paraissait désormais si commun. En fait, ma concentration était dédiée à ce que j'observai avec attention. Un doigt sur ma tempe, la tête légèrement penchée et assis en tailleur je semblais bien trop absorbé par ce qui était projeté sur un écran. Il s'agissait d'une séance de projection, maintenant que le livre n'avait plus le monopole du support de la connaissance je tenais à tester cette nouvelle forme, lui laisser une chance d'exister selon mon point de vue. Les résultats étaient concluant et j'avouai même que ma mémoire photographique était plus efficace ainsi.

Il s'agissait de la projection d'écrits ayant été attribué à Goratrix. J'examinai le style et comparai cela avec des propres ouvrages en ma possession. Livres dont je gardai jalousement le contenu loin du regard d'inopportuns. Car si Goratrix demeurai un traitre, il n'empêchait que de tous les anciens, mon sang descendait du siens. Je n'avais en aucune façon fait mention de ce détail en société, mieux valait faire taire la chose, c'était assez simple à deviner pourquoi. Des différents procédés d'écriture, les récits semblaient authentiques, ma foi, Asao m'avait fait don d'un présent qui ne me laissait point indifférent. C'était comme si je pouvais apprécier davantage un contact plus proche avec celui qui fut un ancêtre.

J'analysai tout, je buvais les mots et les symboles et toutes les perspectives m'apparaissaient. D'un rythme régulier je faisais apparaitre les écrits de mon ancêtre et une question me troubla... Qu'es ce que je cherchai réellement? Savoir, seulement savoir? Étais-ce simplement la curiosité de connaitre le fondement d'une pensée? Ou alors étais-ce plutôt...

Une note de musique fit disparaitre l'instant,moi même adepte de cet art je n'appréciai pourtant pas ce silence brisé. Il était insupportable aussi faible soit le son de survivre en ces murs. Lester qui demeurait proche du projecteur me lança un regard compréhensif. La séance se devait d'être écourtée, quand ce n'était pas la politique, les affaires courantes me rattrapaient. Qui pouvait bien commettre tel sacrilège? Je croyais pourtant avoir été clair au sujet de mes exigences.

Mais devant l'évidence, je n'avais pas à gérer un problème en interne.


"Monsieur Lester..."

Nous nous comprenions si bien avec mon infant. Une pointe de malice sur mon visage, je laissais l'œuvre de Lester agir. J'avais hâte de voir comment l'artiste réagirait à cela? Toute la pluie tombait sur lui désormais, mais également sur le quartier. De quoi dissuader n'importe quel fou chantant, mais pas un caïnite, je devais bien voir de quoi il pouvait s'agir. En conséquence et selon les réponses je pouvais tout aussi bien l'inviter à prendre collation ou à le condamner à l'indifférence.

A l'extérieur j'étais bien sur armé d'un parapluie et le colosse Lester m'accompagnait. Malgré le fait d'avoir été dérangé j'étais souriant à la vision de ce fou. A vrai dire j'espérai simplement pouvoir être amusé par cette personne. Je laissa donc Lester conduire la manœuvre.

"Monsieur veuillez cesser et partir, nous ne pouvons tolérer davantage votre boucan !"
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyJeu 27 Juin - 20:19

Keith enchaînait les accords, ses doigts virevoltaient sur l’instrument de musique. Dès les premières sonorités plaintives tirées de sa vieille compagne, il avait perçu le mouvement de foule au sein de la fondation. Des visages près de la vitre, aha, il avait du public, il fallait donc se lancer dans un morceau de bravoure à l’attention de ces jeunes Tremere aux mirettes émerveillées. Attention les enfants, c’est parti.

Quelques notes, une valse langoureuse. A ce bal naissant lui répondit la pluie. Bon dieu ! Un de ces Sorciers devait avoir osé se jouer du climat. Précipitamment, Keith jeta son blouson sur l’instrument. Pas question que sa précieuse petite chérie prenne l’eau.

En tous cas, il fallait reconnaître qu’il y en avait dans le tas qui avaient le sens de l’humour. L’eau aurait dû le décourager, mais notre magicien au chapeau détrempé avait toujours bien aimé la pluie. Il trouvait cela rassurant de jouer de la musique assis sur un rebord de fenêtre, abrité de la pluie, et en équilibre précaire. Cette fois, point de fenêtre, le perron de la fondation ferait un abri bien suffisant. Il se leva, et se trouva nez à nez avec un enfant accompagné d’un parapluie.  Ah, non, ce n’était pas seulement un parapluie, mais aussi un colosse qui l’accompagnait.

"Monsieur veuillez cesser et partir, nous ne pouvons tolérer davantage votre boucan !"

Keith ne répondit pas immédiatement, préférant tout d’abord ranger avec grand soin son instrument de musique dans la sacoche de cuir qui se balançait sur son épaule. Ensuite, il récupéra son blouson qu’il essora avec soin, mais sans grand résultat étant donné qu’il pleuvait encore. Puis, à nouveau appareillé, il fit cette remarque qu’il jugeait tout à fait opportune.

« ça c’est un beau tour de passe-passe dis-donc, j’ignorai que ma vielle avait ce pouvoir magnifique de faire tomber la pluie. Je devrais continuer à en jouer pour voir si elle peut aussi apporter le soleil… »

Puis il afficha sur son visage un grand étonnement comme s’il découvrait seulement la présence du gamin et du gorille.

« Voici donc ceux que je cherchait. J’ignorais qu’ils faisaient des Sorciers de Poche maintenant, comme c’est pratique, besoin d’un sort, hop, je sors mon Tremere et… Oh ! Et il y a même la grande pointure. On n’arrête pas le progrès mon bon monsieur.  L’effet dissuasif est immédiat, l’ennemi tremble de peur, tenez, regardez comme je tremble. Judicieuse invention que celle-là. »

Keith avait profité de son discours pour agiter la main sous le nez du jeune garçon qui devait de toute évidence être le chef des lieux, peut-être même le primogène du clan. Puis il redevint sérieux, voyant l’aura meurtrière qui entourait le colosse. Sans déconner, il avait vraiment l’intention de le baffer ! Cela était hors de question, la vielle était fragile.

Dès lors, soulevant son chapeau haut de forme il s’inclina, balayant l’air devant lui avec son chapeau, un, deux, trois, quatre passages, dans un simulacre de salut royal. Puis il remit son couvre-chef, et exposa l’objet de sa visite d’une voix posée qui contrastait avec la semi-hystérie qui avait été la sienne dans les instants précédents.

« Mais ce n’est ni le modèle réduit, ni le gorille que je viens voir. Je cherche un Tremere aux cheveux roses. Je cherche Asao Watnabe, nouveau-né du clan des Sorciers, Pilleur de la Fondation Tremere de New-York dans la nuit du 23 aout 1997, celle du 4 janvier 2001, celle du 9 octobre 2004 et celle du 19 décembre 2011, auteur du traité référencé 489 – As – 39 sur les usages du Sang, ainsi que du précis de Thaumaturgie pratique. C’est ce caïnite là que je cherche, et c’est lui que je veux trouver. »

Ces mots jetèrent immédiatement un froid dans l'assemblée. D'où lui venait cette assurance? De l'espoir de trouver quelque aide, quelque protection malgré ses mots bien incisifs. Sa vengeance était accomplie. Si Asao avait un peu de jugeotte, il abandonnerait les Tremere et reprendrait la liberté qu'il espérait... Non, c'était se bercer d'illusion que de croire qu'on le laisserait partir.
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptySam 29 Juin - 10:49

J’’arrivais en bas, juste à temps pour entendre la voix bien reconnaissable d’un gamin de ma connaissance énoncer un propos fort déplaisant. C’était une invitation à débarrasser le plancher pour ce nouveau venu. Quel dommage, il fallait au contraire encourager la créativité, lui laisser une chance de…

Tiens ? Il pleuvait. Je ne m’en étais pas rendu compte tout à l’heure, c’était sans doute du à mes recherches. Je me frayai un chemin au milieu de tous les Sorciers qui se pressaient pour tenter de voir ce qu’il se passait, et j’arrivais enfin auprès d’Orphée et de son gorille. Bon sang ! Je me figeai. Qu’est-ce que ce Ravnos foutait là ? Non, qu’est-ce que ce Malkave foutait là ? Non. Qu’est-ce que Keith Van Der Harten, compagnon de vols répétés, et contact numéro un à New York foutait là ?

Je l’entendis bavasser sur la taille d’Orphée, s’extasier sur la pluie. J’en déduisis que cette dernière devait être le fait d’un Sorcier, après tout le climat était une voie comme une autre. De toute évidence, et pour le dire un peu crument, il se foutait de leur gueule. Du Grand Keith, quoi, l’arrivée rocambolesque ne me surprenait pas. Il avait toujours son sempiternel chapeau, et cette redingote passée d’âge. Tiens, il n’avait pas changé de sac non plus. En réalité, il n’avait pas bougé d’un iota depuis la dernière fois que je l’avais vu.

Enfin un visage un peu familier ici, bon dieu que ça faisait du bien. Il énonça de nouvelles paroles. Des paroles qui choquèrent l’assemblée toute entière ainsi qu’elles l’avaient faites à New-York peu avant ma mutation. Des paroles, mot pour mot, qui étaient exactement semblables à celles que j’avais entendues à cette époque. Des paroles qui m’avaient condamnées à l’exil, et que j’entendais pourtant avec plaisir à présent.

« Mon frère Gitan, quel plaisir de te voir ici ! Oh, pardon, j’oubliais que tu es un Prophète en réalité. Qu’est-ce qui t’amène, compagnon de route et d’infortune, sur ces belles terres ? J’ajouterai en plus, que tu as oublié un titre, on a cru bon de me propulser régent de la fondation de Los Angeles, désormais. Mais ne dispense pas ainsi tes farces, tu vas finir par me faire tuer ! »

Et sans tarder, je bondis sous la pluie pour aller le serrer dans mes bras, trop heureux, malgré ses tours, de le retrouver ici. Avec ces mots, j’espérais avoir dissipé suffisamment les doutes de mes supérieurs. Me faire tuer, ma foi j’y étais habitué, mais si la chose pouvait éviter de faire sauter la tête du gamin, ce ne serait sans doute pas plus mal.

Le voir ici emballa mon cœur d’un sentiment que je n’avais ressenti depuis longtemps. J’avais l’impression d’être à nouveau chez moi, oui, c’était le mot. Là où était ce frère d’armes, là où était cet ami de toujours, j’étais chez moi. J’aurai dû partir sur les routes lorsqu’il me l’avait proposé, j’avais été craintif à l’époque, mais j’aurais dû lâcher toutes ces attaches pour poursuivre ma route avec lui.

Je l’aurai fait, oui… je l’aurai sans doute fait si je n’avais su qu’une telle défection m’aurait laissé au mieux une dizaine d’heures d’espérance de non-vie. Je m’écartais de lui, éclatant de rire. Une chose qu’on me voyait rarement faire à la fondation.

« Alors, l’Ami, comment envisages-tu de me faire chasser de la fondation, cette fois-ci ? Ton tour ne marchera pas deux fois, je crains que Messire Orphée soit beaucoup moins crédule que le primogène de New-York. »

Je fis un petit signe de tête à Orphée et Lester.

« Mes excuses pour le dérangement, Orphée, c’est un Gitan, je ne crois pas qu’il pourra un jour s’empêcher de faire ce genre de tours. En outre, les Sorciers sont ses cibles préférées, j’en ai bien peur. »

Un mouvement de foule. Ce n’était plus de mon palmarès, pourtant tout à fait véridique, que l’on s’étonnait, mais de cette bien étrange fraternité.
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyLun 1 Juil - 21:06

La place était bonne sous mon parapluie, et le spectacle ravissant, terriblement ravissant. Sans avoir le sourire aux lèvres, j'étais néanmoins animé en pensée amusé par cet élément perturbateur. Déjà la masse de Tremere par le scandale alléché était perchée aux balcons et fenêtres. D'un coin de l’œil je put m’apercevoir de la débandade ridicule que provoquait l'histoire. Je ne devais point m'en émouvoir, la nomination au poste de régent attirait son lot de frustrés, j'avouais avoir fait fort à ce niveau en nommant Asao. Ma décision souveraine ne pouvait être retoquée que par Meerlinda, mais je savais que mes chers apprentis hyènes feraient tout en leur pouvoir pour me faire regretter ce choix. J'avais hâte de voir si tel allait être le cas ce soir. Oh, il y-avait de fortes chances.

Déjà l'individu semblait adepte d'un humour simple, conventionnel et disons peu original. Si seulement il s'était rie de moi avec un peu plus d'originalité il aurait gagné de ma part un sourire. Mais non, ce ne sera pas pour cette fois, sans doute pour un autre temps. Des développements de la discussion, j'ai bien entendu retenu l'énumération des pillages de la Fondation. J'aurais put agir dès ce moment, la, la blague ne passait pas. Même si je souhaitais laisser l'initiative à Asao, s'il s'avérait au final défaillant en ce point je devais réagir. Mieux valait que mon régent maîtrise avant moi la situation de son ami, mes méthodes étaient hautement plus radicales pour ce genre de sujet sensible.

En fin de compte, je n'eus point à user pareil méthode tant la diplomatie d'Asao me parut acceptable. Évidemment gérer deux fronts en même temps s’avérait en cette situation fort impossible, du moins devait-il sacrifier un camp. Perdre un ami ou être lynché par une peuplade Tremere excitée voila qui ouvrait l'esprit. En privilégiant l'amitié, Asao c'était attiré la fourberie des mesquins, et bientôt le petit chef de la bande sorti des rangs. Orgueil, oui il pouvait, ses travaux ne manquait pas de brio, mais quelle manque d'audace dans le style, il était le sorcier académique dont je n'aimais pas le profile. Monsieur Kleh, Arthur Kleh, petit blondinet néonate d'une vingtaine d'année, un abruti sommaire... Correction, apprenti sommaire, mes pensées allaient trop vites. De sa voix haut perché, il donna le la de la contestation.


"Et monsieur le Régent connait du beau monde, encore combien de temps devrions nous subir ces perpétuelles agitations ? Qu'es ce que ce sera la prochaine fois ? Et puis sauf votre respect, ayez le respect de vos ainés, le Pontifex de New-York serait bien mécontent d'apprendre votre pensée à son sujet. N'oubliez pas qui vous êtes, un petit opportu..."

Je décida de couper à ce moment.


"Monsieur Lester..."

Un coup de poing fulgurant fit valser l'imbécile, le bras n'avait qu'à être tendu, une distance et force qui selon mes estimations avaient certainement été causes de multiples fractures. Le visage impassible Lester avait agit à mon ordre, il ma fallait alors contre-attaquer.

"Monsieur Kleh... N'oubliez pas que la nomination d'Asao Watnabe fut faite selon mon ordre et je n'ai pas à me justifier devant votre grade. Suivant la procédure j'ai envoyé cette notification à Dame Meerlinda dont j'ai reçu confirmation et validation ce matin. Ce que vous venez de faire, c'est de l'insubordination envers un supérieur, envers toute votre hiérarchie. Bien... Comme les choses sont claires à présent, je pense que monsieur Kleh à gagner deux semaines de solitudes forcées aux sous-sols, avec un peu de lecture, donnez lui les écrits de monsieur le Régent pour simple aperçu du niveau à atteindre... Alors encore quelque chose?"

On trainait déjà ce pauvre Arthur à l'intérieur, et comme j'avais emporté apparemment ce petit jeu mes petits apprentis retrouvèrent en silence leurs besognes personnelles. Pour ma part, j'avais joué mon rôle de soutient. Mais Asao devait encore jouer le siens, il lui fallait faire un minimum d'effort de comédie. C'était réellement indispensable... Mais trêve de brouillard.

"Ah... Bon je vous invite à boire un verre, nous n'allons pas demeurer ainsi sous cette pluie toute la nuit. Acceptez vous?"
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMar 2 Juil - 12:43

Visiblement, l’humour des Tremere n’était pas celui de Keith, une donnée tout à fait intéressante pour le Gitan dont il ferait bon se souvenir. En jaugeant de la réaction du gamin – Orphée qu’il s’appelait – il devina, non sans étonnement, une certaine souplesse d’esprit. L’enfant n’avait pas réagit aux accusations honteusement vraies qu’il avait proférées à l’encontre de son ami par défi plutôt que par réelle volonté de nuire. Même s’il aurait été ravi d’avoir un compagnon de route, bien entendu. Mais cela, il ne pouvait en faire part à son ami devant une si grande assemblée.

Asao, cependant, n’était pas stupide, et il devait bien connaître son compagnon de route, aussi sa réaction ne le surprit pas. Pour se tirer de ce mauvais pas, il jeta sur l’honnête gitan l’opprobre de son clan véritable, et de ses tendances au mensonge. Fichtre, le petit con, il avait osé révéler son arme ultime, sa puissance aliénante son passé sa… Oui, bon, c’était un juste retour des choses, et plutôt bien orchestré à la vérité.

« Mon frère Gitan, quel plaisir de te voir ici ! Oh, pardon, j’oubliais que tu es un Prophète en réalité. Qu’est-ce qui t’amène, compagnon de route et d’infortune, sur ces belles terres ? J’ajouterai en plus, que tu as oublié un titre, on a cru bon de me propulser régent de la fondation de Los Angeles, désormais. Mais ne dispense pas ainsi tes farces, tu vas finir par me faire tuer ! »

Un conseil fort avisé et fort amusant dans le même temps auquel Keith ne put que répondre alors que les deux compagnons de route s’étreignaient.

« Un Gitan ne saurait faire tuer un frère. Régent as-tu dit ? On galvaude vraiment les promotions chez les sorciers, de nos jours. Mes Félicitations. »

En réalité, le cœur de Keith se serra. Voir ainsi son frère de route se « ranger » à la fondation lui était intolérable. S’il était devenu régent, c’était une attache de plus à rompre avant de partir sur les routes avec lui. Un nœud de plus à défaire avant que leurs chemins ne se poursuivent pendant un moment encore ensemble.

« Alors, l’Ami, comment envisages-tu de me faire chasser de la fondation, cette fois-ci ? Ton tour ne marchera pas deux fois, je crains que Messire Orphée soit beaucoup moins crédule que le primogène de New-York. »

… Percé à jour. Keith éclata de rire. Franc et sincère, il ne pouvait pas cacher grand-chose à son compagnon de fortune, aussi opta-t-il pour un vernis de provocation.

« Nous verrons bien, nous verrons bien . Ton primogène a déjà prouvé que de l’enfance il n’avait que l’apparence et non le caractère, s’il a aussi quelque clairvoyance, nous devons sans doute pouvoir tomber d’accord. »

Une voix s’éleva alors, voix insupportable de prétention, pour remettre en cause la nomination de son ami à ce poste. L’affaire fut expédiée façon Tremere, à grand coup de poing dans la gueule. Mais où Diable avait atterrit Keith ? Il se le demandait sérieusement. Une fois que le petit monologue d’Orphée fut achevé, le Ravnos n’eut d’autre choix que d’applaudir, prenant bien soin d’arquer ses paumes de façon à générer des claquements sonores malgré la pluie qui le détrempait.

« Du grand art, vous devriez songer à monter un théâtre, Monsieur le Primogène Sorcier. Recrutez toute votre maisonnée en tant que figurants et cascadeurs – n’oubliez pas de leur faire signer une décharge en double exemplaire, c’est indispensable – et lancez vous. Le monde du spectacle vous attend, c’est la fondation la plus animée qu’il m’ait été donnée de voir. Du sang, de la tension, de la haine, des coups bas, pour un peu, je me serai cru dans une assemblée Ventrue ! »

Quelques passants s’étaient arrêtés. Keith avait déclamé ces phrases suffisamment fortes pour être entendu à la ronde. Malgré la pluie, il y avait un duo d’amis qui regardait étrangement ce bâtiment où toute l’attention convergeait vers ce singulier couple, un type aux cheveux roses, un autre avec ce haut de forme décrépit, et des propos étranges.

« Allons messieurs-dames, n’ayez pas peur, ce n’est ici qu’une assemblée de vampires, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Passez votre chemin, le monde du spectacle ne se satisfait pas de l’ordinaire ! »

Étonnamment, tandis que l’agonisant se retirait – ou plus précisément qu’on le faisait se retirer – avec quelques conseils de lecture, le primogène lui proposa d’entrer dans la fondation histoire de boire un Verre. Fichtre, voici qui devenait amusant et drôle. Il allait bien évidemment être hors de question de refuser l’occasion en or qu’on lui donnait d’aller enquiquiner la gente Tremere, cependant, il allait falloir être extrêmement prudent. Le moindre faut pas, et c’en serait fini de Keith Van Der Harten.

« Pour sur que je vous suis, il ne sera pas dit que Keith Van Der Harten refusera l’invitation du clan le moins aimé du monde de la nuit ! »
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyVen 5 Juil - 11:46

Les événements prirent une tournure un peu particulière, et je ne savais pas trop où la chose avait commencé à déraper. C’était sans doute au moment où Orphée m’avait nommé Régent, oui, ça devait venir de là, c’était à cet instant que ma non-vie avait viré au foutoir sans nom. Voyons voir, il fallait se remémorer, en premier lieu, il y avait eu cette promotion, puis la jalousie de mes paires, je pensais notamment à cet Arthur Kleh à qui j’avais fait réécrire dix fois un rapport afin qu’il soit enfin exempt de toutes cette pompe linguistique, de la simplicité et de l'efficacité, que Diable! Qu'étaient toutes ces jeunes générations qui se piquaient d'ornements littéraires lorsqu'on leur demandait une simple notice hebdomadaire concernant leurs activités au sein de la Fondation? Tiens, c’était d’ailleurs lui dont la voix s’élevait à présent, railleur, je l’aurai parié.

Son discours se suspendit, précisément il fut suspendu par un craquement d’os relativement audible, et indéniablement désagréable à l’oreille. Comme qui dirait « outch, ça doit faire mal. » Jusque là, les événements s’enchaînaient de façon logique. Kleh avait prouvé qu’il était un petit imbécile, Orphée avait joué son rôle de primogène, et moi… ma foi, j’avais lamentablement faillit dans cette comédie.

Ce fut la suite des événements qui me donna l’impression désagréable de nager en plein délire. De façon très conventionnelle, Keith se fendit d’une petite remarque amusante, et même d’un grand spectacle à l’endroit de deux humains qui passaient par là. Je dus justifier d’un air neutre le discours de mon ami, comme à l’accoutumée.

« Ne lui en veuillez pas, l’alcool lui monte parfois au cerveau. »

Les passants, amusés, nous souhaitèrent une bonne répétition, visiblement convaincus qu’un film sortirait à ce propos dans l’année à venir. Ma foi, un film dans les locaux de la Fondation, ça pourrait être une distraction comme une autre, j’avais en outre connaissance de la passion de Quinn pour le cinéma et… bon dieu, vers quelles hérésies s’égaraient mes pensées ?

Mais là où les choses devinrent vraiment hallucinantes, c’est au moment où Orphée, oui, ce fameux primogène Tremere, ce petit, là, que j’avais vu tantôt les cheveux verts, et qui était accessoirement responsable majoritaire de mon ascension fulugrante au sein de la fondation. Le gamin, donc, invita Keith à boire un verre à l’intérieur de la fondation.

Ma foi, j’optais pour une boutade, mais, en réalité, non. Non, ça n’en était pas une. Fichtre. Fouchtre comme dirait Alfred Jarry. Nom d’un petit Salubri ! Bordel ! Une flopée de jurons mentaux qui me traversa l’esprit. Il allait vraiment falloir que je travaille à le discipliner, celui là. Et ce qui devait arriver arriva, Keith accepta l’invitation. A vrai dire, le contraire m’aurait franchement étonné.

« Le moins aimé du monde de la nuit ? C’est pas le tien, ça, de clan ? »

Je n’avais pas pu m’empêcher. Nous pénétrâmes donc à l’intérieur de la fondation, j’étais un peu à cran, à vrai dire, ne sachant pas ce que projetait Orphée. A vrai dire, je n’étais même pas certain d’apprécier ce que projetait Orphée, pour être honnête, j’avais autant confiance en lui qu’en Tala sur certains points. Il était tout à la fois un allié précieux et un gosse aussi redoutable qu’imprévisible.

J’avais donc une appréhension certaine à l’idée que mon ami accepte de mettre les pieds dans un tel guêpier. Il allait y avoir de la casse, c’était une certitude. Devant nous déboula Lucina Clarks, charmante Néonate qui avait le considérable défaut d’être perpétuellement dans la lune, elle était toujours d’excellente compagnie pour tout ce qui concernait le travail, et d’une redoutable distraction pour tout le reste. Une fois encore, ses petites lunettes penchées sur le bout du nez, elle avança sans lever la tête de ses notes, et fonça droit sur Orphée au risque de le percuter.

« Mademoiselle Clarks ? »

Elle sursauta, leva la tête à temps, et esquiva la trajectoire du primogène sans même une excuse. Je venais de signer pour des emmerdes.

« Monsieur le Régent, je vous cherchais, justement. Comment diable voulez-vous que je fasse un travail efficace avec monsieur Kleh en tant que collègue ? Il ne sait même pas écrire convenablement, et ne parlons même pas de sa rigueur d’esprit toute consternante, comment voulez-vous que nous avancions dans les usages médicaux du sang pour contrebalancer le Quietus Assamite dans de telles conditions ? »

Je toussotai, un rien blasé de pareils discours. Sauver les apparences, mon petit Asao, sauver les apparences.

« Ce n’est peut-être pas le lieu ni le moment idéal pour ces doléances, Mademoiselle Clarks, bien que je les comprenne tout à fait. Vous avez des revendications ? Parfait, je les veux dans une notice accompagnant votre prochain rapport sur mon bureau dans la semaine. Nous en discuterons calmement. »

Elle secoua la tête en signe de dénégation. Ah, quand elle avait une idée en tête celle là, rien ne lui en faisait démordre.

« Mais quel rapport espérez vous au juste ? Mon collègue nous fait reculer plutôt qu’avancer, je le crains. Hier encore, au prétexte d’une ancienneté, il a tout bonnement refusé de réaliser les tests qui lui étaient demandés. Etait-ce la mer à boire que d’analyser un sang contaminé ? Non ! Mais nous avons tout de même du…
- Mademoiselle Clarks ! »

Ma voix s’était faite plus dure. Dieu que je détestais ce genre d’éclat. Si je n’avais pas eu autant connaissance de la personnalité de Lucina, et du statut de Tremere d’Orphée, j’aurai juré que le Primogène s’était amusé à mes dépends en l’aliénant…

« Au cas où vous ne l’avez pas remarqué, nous avons de la visite, Monsieur Van Der Harten, qui n’est de toute évidence pas un Sorcier. J’ajouterai également qu’Orphée, votre Priomogène se tient depuis tout à l’heure à votre droite. Aussi je vous prierai de vous exécuter pour ce rapport. Sachez également que je ne tolèrerai pas davantage de cinq pages de doléances, aussi apprenez à vous montrer synthétique ! »

Penaude, la Sorcière cessa toute velléité de combat, s’excusa assez sèchement auprès d’Orphée – visiblement, la présence de ce dernier lui déplaisait… - puis fila sans demander son reste. Je laissai tomber un soupire et une remarque à mi-voix.

« Quel cadeau empoisonné vous m’avez fait là, Orphée. »
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyLun 8 Juil - 22:35

Il est vrai, il s'agissait d'un beau spectacle, aussi je ne put que sourire aux boutades de notre ami gitan. Si je devais les engager, ma foi ils travaillaient gratis. Des nuits a se coltiner ces étranges soldats, travailleurs acharnés, intellectuels, des égos en puissance emmurés dans une loyauté parfaite, tout ça forge des imbéciles à la Arthur Kleh, c'était évident. Avec l'âge certains acquièrent un certain intérêt je ne pouvais le cacher. Mais Asao dépassait tous mes pronostiques. Chaque nuit c'était le théâtre ici, que je pouvais m'amuser parfois à observer cette jungle de cerveaux. Tiens pendant qu'on parlait de scène, Keith n'était-il point en train de parler de vampire avec des ignorants? Asao avait fort à faire avec ce gitan à l'extérieur, qu'il ne soit pas surpris de mon invitation.

A l’intérieur de me Fondation, au moins je serais sur ma scène, avec ma mise en scène. Mon entrée aurait été parfaite mais comment paraitre crédible alors qu'une actrice ne semblait me voir. Elle, c'était de loin mon actrice de vaudeville préférée. Alors quand enfin elle m'aperçut au coté de Lester je lui fis un coucou avec un grand sourire. Lui faire des reproches me désespérait déjà, je détestai incarner ce rôle de toute manière. Il fallait enfin se diriger la ou je recevais mes invités.

"Nous allons à la salle 15, c'est bien plus accueillant que le nom y parait."

Mais en chemin il me fallait bien tenter de m'expliquer auprès d'Asao. Par télépathie évidemment, je ne voulais point que Keith entende et aux cotés de Lester ils pouvaient bien faire un peu connaissance. Bien que je connaissais suffisamment Lester pour le savoir muet comme une tombe.

¤ Asao, la salle 15 est totalement isolée de cette Fondation. Je pense que tenter de gérer votre ami à l’extérieur n'aurait qu'aggravé son cas. Pour sauver les apparences j'aurais dut ordonner la détention de votre ami, ou de son exécution. Heureusement que j'ai put compter sur la bêtise de monsieur Kleh. Sachez que nous sommes entourés de vautour Asao, certains n'hésiteraient pas à contacter des Pontifex ne m'aimant pas, ou directement Meerlinda. Au moins la-bas, aurais-je l'occasion de raisonner votre ami, je compte sur votre soutient.¤

Une salle, oui et non, un cube parfait, des miroirs en guise de parois. Une table en son centre, trois sièges et un service à thé dans la plus pure tradition britannique. Nous avions passés à travers un chemin peu fréquenté, de toute manière Keith avait surement déjà remarqué le coté labyrinthique de cette fondation. J'avais légèrement modifié les plans de cette bâtisse.

Assis confortablement en mon siège Voltaire, Lester patienta que tout le monde soit assis avant de servir le sang. Comme j'avais désormais toute confiance en ce lieu, je débuta.


"Voulez vous tuer Asao? Continuez ainsi et je suis sur que vous allez y arriver !"

Comment réprimer un nuage de colère en buvant ma première gorgée de thé.
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyLun 8 Juil - 23:17


Ah, qu’il était bon de mettre un certain foutoir du côté des autorités bien pensantes Tremere. Qu’il était bon, également, de mettre en position si délicate Asao, que le voir se débattre était ainsi une jouissance sans borne. Mais il fallait revenir au présent. Voila que son ami rattrappait ses bourdes, et s’efforçait d’éloigner le passant. Puis le théâtre changeait, changea. Désormais, c’était la fondation intramuros, la fondation dans son bâtiment, de ce qu’elle avait d’insupportablement bureaucratique, et d’oppressant. Dieu Merci, ce n’était pas un Sorcier qui lui avait donné l’étreinte, il se serait exposé au soleil plutôt que d’endurer une telle chose, mais… Eh bien Asao n’avait point eu cette chance.

Une réponse à la boutade, comme au bon vieux temps.

« Non mon frère. Les sorciers et les gitans sont tous les deux détestés, mais personne ne cherche à tuer un Gitan dans son propre clan. »

Enfin… pas plus que nécessaire !

Voici que nous marchions dans les dédales de la fondation. Avaient-ils confié les plans à un Nosferatu ? Pour sur, il n’aurait pas fait mieux, et probablement moins bien. L’œil de Keith volait d’un endroit à un autre, d’une figure à une autre. Tiens qu’était-ce donc que ce sérieux dans les propos de la jolie Lucina Clarks ? Keith avait bien quelques idées en tête pour la dérider, la majorité passant par des tours de carte, des disparitions d’ouvrages, une petite chimérie peut-être ?

Non, dommage, elle passait son chemin.

L’enfant leur avait indiqué qu’ils allaient à la Salle 15, fichtre qu’elle semblait loin. Durant ce temps, la distraction était sans nul doute permise, il restait ce grand dadais, là, la grande pointure. Oh, il ne parlerait pas, sans doute, mais s’il avait quelques atouts Brujah… peut-être pourrait-il écumer, bouillonner, avec la furieuse envie de le défenestrer.

« Dites-moi, mon ami, cette fondation a-t-elle été dessinée par un Architecte ? Assurément, il devait être un Masque, les égouts de cette ville pâliraient d’envie devant ce labyrinthe cauchemardesque. Les nouveaux-nés ne se perdent pas ? Oh, j’imagine comme ce doit être dur pour eux. Tenez, vous-même mon cher ami – vous permettez que j’use de familiarité, n’est-ce pas ? Après-tout, nous sommes bien tous frères et sœur, fils et filles de Caïn, que sont les clans au regard de la généalogie ? Vous-même, donc, mon cher ami, l’avez-vous bien vécu votre arrivée à la fondation ? Oh, ne me racontez rien, je devine déjà. »

Keith fit mine de réfléchir intensément, puis il se lança un grand sourire aux lèvres.

« Je suis certain que vous avez été victime de plaisanteries douteuses, un grand dadais comme vous toujours collé aux basques d’un gamin qui est votre supérieur hiérarchique, ça doit vous faire ravaler un bon coup votre fierté, pas vrai ? Oh, comment pouvait-on vous appeler ? Le chevalier servant ? Non, trop chevaleresque, Laurel et Hardie peut-être ? Non, non, vous manquez d’embonpoint, Astérix et Obélix ? ça vous irait bien des braies à rayures, très seyant. Oh, mais dans tous les cas, ça n’a pas dû être facile, pas vrai ? »

Il ménageait son petit effet.

« Après tout, vous semblez davantage tenir du Brujah de base que du Sorcier. »

Enfin, ils arrivèrent au lieu-dit, une salle toute en miroirs, des miroirs sans teint peut-être ? Tiens, les observait-on de là bas derrière ? Une question intéressante, mais la question la plus intéressante sans doute, fut celle du petit primogène. Keith n’y répondit pas immédiatement, prenant soin de se caler à son aise, et de poser son chapeau sur ses genoux. Il en caressa un moment le cuir patiné, extirpa un jeu de cartes de sa manche, et remit le chapeau afin qu’il ne l’encombre pas.

« Voyons ce que dirait ce jeu à votre question… Ah ! Le roi de cœur, bonne pioche… »

Il fit danser un moment la carte entre ses doigts, puis l’illusion qu’il lui avait appliquée se dissipa.

« Oh, dommage, on dirait bien que c’était le huit de carreau en fait. »

Riant aux éclats, il posa le paquet de cartes anciennes sur le bord de table, et regarda longuement le primogène.

« Il est possible que je cherche à le faire tuer, en effet. »

La parole avait été prononcée d’une voix neutre, d’une voix qui était sans appel, et en même temps à ce point dépourvue d’émotion qu’il était impossible de juger de la sincérité de son auteur. Il laissa une seconde s’écouler, une deuxième.

« Vous avez nommé, Orphée, un traitre Régent de vos rangs. Un traitre qui hait les sorciers, et n’aspire qu’à décapiter le sommet de la pyramide pour rétablir Saulot sur le trône que vos ancêtres ont ravi au clan élu de Dieu. Croyez-vous que quelqu’un puisse ignorer longuement la haine que mon frère nourrit à votre encontre ? Voulez-vous savoir quel est son grand regret ? Cette étreinte qui l’a condamné au rang de sorcier. Voulez-vous savoir quel est son grand rêve ? Il aurait préféré avoir un troisième œil au milieu du front. Ne vous a-t-il jamais dit que plus jeune, il envisageait de s’abreuver du sang et de l’âme d’un fils de Saulot dans l’espoir que ce dernier prenne le dessus et que lui-même puisse disparaître sans regret, en ayant offert la vie à l’ennemi en torpeur ? »

Keith savourait ce moment, il le savourait, oui, car la soirée relevait du domaine du quitte ou double. Tout gagner ou tout perdre, voici qui était jouissif.

« Vous avez nommé régent l’élément le plus suicidaire et instable de votre équipe, n’est-ce pas drôle ? Saviez-vous que pour tenter de contrecarrer l’effet des liens de Sang au sein du clan des Sorciers, il s’était également lié à de bien noires créatures ? »

Ah, comment s’appelait déjà cet Alchimiste Baali ?

« Faire tuer Asao serait sans doute rendre service à mon frère. Le faire tuer, et le débarrasser de cette non-vie qui lui pèse plus que la mort. Le Faire tuer, ou le faire chasser. Mon idée première était un kidnapping, je dois bien vous l’avouer, Orphée. »
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMar 9 Juil - 0:40

[HJ : bande d’accros au RP ! On me réveille pour ça ? Pour ça ? Vous êtes tarés, je vous adore ! Et à présent que mes deux pages word et demies sont rédigées, je RETOURNE me coucher ! Tss tss !]

Alors que nous cheminions, la voix d’Orphée naquit dans le tumulte de mon crâne. Bon dieu ! Il allait vraiment falloir que je fasse quelque chose pour cette histoire, moi, mon esprit était bien trop perméable à mon goût. Ses paroles étaient censées, je le savais parfaitement, je les comprenais, et pire, je les approuvais. Jamais je n’aurai cru un jour reconnaître exactes les paroles d’un de ces foutus Sorciers. Oups ? Avais-je pensé cela de façon intelligible ? Mes excuses, Messire Orphée, Mes excuses !

*Je comprends, Orphée, mais enfin, quelle idée avez-vous eue de me nommer Régent ! Etait-ce bien nécessaire d’en arriver à de telles extrémités ? Le poste est à la fois une bénédiction pour mes recherches, et une malédiction pour mes inclinaisons personnelles. Mais enfin, je ne vous apprends rien, n’est-ce pas ? Vous aurez mon soutien, Orphée, dans la mesure de ce qu’il m’est possible de vous soutenir.*

On nous introduisit dans une salle que je ne connaissais pas, ou peu, de nom peut-être ? Cette section de la Fondation m’était totalement étrangère, et vu le dédale qui y menait, je comprenais pourquoi. Qu’avaient bien pu voir ces miroirs, je me le demandais. Lester nous servit un sang qui embaumait, et se positionna près de nous, puis, Orphée, profondément engoncé dans son fauteuil débuta le massacre.

Je ne me faisais aucune illusion, ça allait en être un, assurément, et un beau ! Déjà, par avance, j’étais peiné pour mon ami, peiné de ce qui allait survenir. Comment se dépêtrerait-il des filets de ce primogène alors que moi-même, du même clan, pourtant, je n’y parvenais pas ?

La première question tomba, sans appel. Je pressentais que le petit bouillonnait de rage contenue, oui, il semblait réellement s’être attaché à ma personne, en tous cas, le souci d’avoir mon sang sur ses mains semblait être sincère, la chose était étonnante.

Keith, mon vieil ami, commença par éluder la question à coup de chimérie. Lorsqu’il posé le paquet de cartes sur la table, je ne pus m’empêcher de tendre la main et de rafler l’objet. Elles étaient toutes là, encore intactes, telles que nous les avions trouvées un soir, lors d’une promenade à la tombée de la nuit parmi les bouquinistes. J’avais un jeu semblable dans mes affaire, et le roi de cœur, oui… voila, j’avais remis la main sur la carte, cette trace de brûlure était toujours là, blessure béante à la poitrine. Nos paquets étaient jumeaux, nous avions tous deux opéré ces brûlures symboliques, en souvenir de notre nouvel état vampirique.

En souvenir de ce que nous étions. Des cadavres.

La réponse de Keith me parvint à ce moment là. Désarmante de vérité. Elle s’était faite l’écho d’un mal-être, d’une plaie béante qui ne cicatrisait pas, et ne cicatriserait pas avant un bon moment, cela, j’en étais certain. Je le fixai presque stupidement pendant les quelques secondes de silence qu’il laissa tomber. Je ne pouvais détacher mon regard de ce visage que j’avais vu si souvent rire et me faire rire, et qui désormais, devenu dur et froid, prononçait ces paroles terribles et si ardemment souhaitées pendant la presque totalité de ma non-vie.

Il reprit la parole, et je me laissai sombrer dans un tourment sans précédent. Mon esprit était agité de désespoir et de tristesse, de nombreuses images, de nombreuses paroles qui dansaient dans ma mémoire et explosaient à la surface.

Je voyais mes jeunes années, fréquentations avec cette belle et piquante Tzimisce, nos ébats me passèrent même brièvement en tête avant de disparaître dans la réminiscence de ma trahison. Oui, j’avais indiqué sa planque au lieu de fuir avec elle, je l’avais laissée être détruite, et maintenant, de l’autre côté du Voile, ainsi que Keith aimait le dire, elle devait n’attendre que ma mort pour se venger.

Je revis mes recherches des premiers temps, le fol espoir qui m’occupait, fiévreux, des nuits durant jusqu’à ce que le sommeil mystique me prenne sur ma table de travail, me laissant sans la moindre protection au milieu d’une bibliothèque désertée. L’envie irrépressible de le trouver, lui, ce Salubri, Generus, ce Salubri de génération 7, on le disait terré encore quelque part, dans un profond sommeil pour l’apaiser de ses croisades. Ainsi endormi, il attendait l’éveil dans un jour meilleur, dans un espoir de renouveau. Cet espoir, j’avais ardemment espéré lui apporter, lui offrir ma vie ainsi que mon sang en commettant le plus grand crime de notre Société. Je lui aurai cédé mon esprit er mon corps, l’aurait laissé prendre toute la place, et me serai effacé, enfin en paix avec mes désirs.

Mais le problème était bien là, jamais je n’avais trouvé Générus, et j’avais dû abandonner l’idée en venant ici, de ce côté de l’Océan, bien loin de mes terres.

Keith se délectait, je le sentais au ton de sa voix. Ce n’était pas de ma douleur qu’il connaissait si bien dont il se délectait, mais de celle qu’il espérait causer à Orphée, du moins avais-je la faiblesse de croire. Orphée n’avait pas, je le pensais, du moins, décelé à quel point mon malaise pouvait être profondément ancré, comme un mal dont on ne se débarrasserait pas, jamais.

Je me revis échanger ce sang avec ce démon Baali. Un ennemi puissant et ancien, qui s’était ri de ma passion pour les Salubri en même temps qu’il m’offrait la protection de son sang. J’avais remercié le ciel lorsque sa destruction était survenue, guidée par mégarde par une note de ma main. Il m’avait interdit de DIRE le lieu où il se cachait, mais non pas de l’écrire. Et cela, je l’avais fait, sous pli scellé adressé à la fondation de Tokyo.

Son sang avait affaibli ma loyauté aux Sept, mais cette loyauté demeurait bien trop grande à mon goût. J’avais étudié les ritae pour m’en débarrasser, mais sans grand succès. J’avais enterré la question en venant ici, à Los Angeles.

Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire joyeux qui me redonna sans doute une mine un peu plus vive que morte, car j’avais pu aviser dans un miroir à quel point ma mine était soudainement devenue terne, soucieuse, et cireuse, lorsque mon ami évoqua le kidnapping.

« Tu pensais sincèrement qu’Orphée te laisserait faire ? Ah vraiment, si tu le connaissais aussi bien que moi, tu aurais enterré cette idée de suite ! »

Mer tournant vers Orphée, je lâchai ces mots terribles, même si, s’il avait eu la curiosité de sonder mon esprit, il devait déjà le savoir.

« Je plaide coupable… »

Un soupir.

« … Pour chacun de ces faits. »
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMar 9 Juil - 21:56

Que de pensées négatives, jamais je n'avais ressenti l'esprit de mon infant aussi orageux. C'est comme s'il me suppliait mentalement de ne pas laisser ces injures, ces parades sans punition. Mais n'étions nous point dans la salle 15, un cube de torture entièrement composé de mercure. Ici chaque égratignure faisait vraiment mal... Il était nerveux et furieux, rien qu'a sa façon de me servir mon thé. J'ai cru que le bougre allait faire déborder ma tasse... A noté que tout de même monsieur Lester prit la peine de servir monsieur Van Der Harten. Il regretta bien sur son geste lorsque le gitan commença son tour, puis son monologue. Et Asao qui plaidait coupable, évidemment, ou était donc la surprise. N'y-avait-il que Lester qui me surprenait par ici? Ma foi je bus une gorgée de ce sang si délicieux. J'avais déjà calculé, tout ce qui allait suivre. Une simple pensée avait suffit à détendre le pauvre monsieur Lester.

J’arborais un visage neutre, aujourd'hui pas de délire enfantin sur le gout merveilleusement sucré de ce sang. Il s'agissait de frapper fort, car j'avais pris ma décision. Asao était prêt. Il était prêt à entendre ce que j'avais à lui dire. J'étais assuré à prendre ce risque. Car dans les mots du gitan, dans d'attitude d'Asao, je ressentais la souffrance qui faisait encore défaut à mes observations. Je pressentais cette cause, maintenant j'en étais absolument certain. Et Asao qui n'avais pas la réponse. Pourquoi le Primogène des Tremere supportait tel comportement en sa Fondation... J'avais bien en face de moi, le plus rebelle des Tremere. Rebelle? Le mot ne convenait pas ! Un traitre à son sang.

Alors que la démonstration commence. Dernière gorgée avant de brisé un silence si éphémère. Je souriais.


"Et c'est tout?"

Puis redevint brusquement sérieux.


"En trois temps je vais à mon tour partager mon point de vue sur la situation. Pardonnez moi cette méthode quelque peu trop académique.

-Premièrement je n'apprécie pas que l'on me manque de respect à moi, encore moins à monsieur Lester."


Premier sang... Lester fit un coup fracassant sans prévenir son opposant. Agrippant les cheveux du gitan il bascula violemment son buste contre la table et le service à thé. La scène n'était que sauvagerie et bruit de porcelaine, une table complétement détruite et un gitant trônant autour de débris. Je repris le fil de ma suite, tout en restant détaché face à ce corps sonné par le coup.

"-Deuxièmement monsieur Van Der Harten, vous avez tous mes remerciements concernant vos précédents propos. Cela m'a convaincu d'un plan qui trottait en mon cerveau depuis un certain temps."

Cette fois sans délicatesse Lester ramassa le corps du gitan pour le déposer brusquement sur sa chaise. Il semblait avoir un peu de sang dans les cheveux et les restes de ma théière dans une poche.

"-Troisièmement, votre attitude ne me permet pas de vous pardonner concernant les nombreuses tentatives de bris de mascarade."

La frappe fut toute autant décisive et propulsée en pleine joue gauche, le corps du pauvre Keith valsa à travers la pièce, pour finalement atterrir contre une paroi du cube. C'était la fin de cette vengeance, Lester avait bien terminé sur ce coup. Désormais sans table mais avec encore ma tasse de sang, je m'adressa à Asao. Le gitan n'avait plus aucune importance pour moi, je le laissais à sa douleur. Encore une fois le message fut prononcé par télépathie.

¤Avant de me juger, avant de haïr Lester, sachez qu'il a agit sous mes ordres. Asao, je vous ai nommé Régent, pourquoi? Même par sympathie j'aurais déjà du vous tuer en tant que vrai Tremere. Asao, le sang des anciens, je n'en ai but aucune goutte, j'ai triché. Ceci est une information que même Flamina Adams ne sait pas, aucun serpent n'est au courant de ma tricherie, de ma feinte. Asao je vous convoquerai bientôt, vous saurez alors tout de moi, tout de mes recherches. Vous saurez que nos buts ne sont pas si différents. Si je vous ai nommé Régent, c'était bien sur pour vous maintenir en vie, mais aussi pour vous surveiller de plus près. Grâce à votre ami j'ai désormais les dernières pièces de mon puzzle. Remerciez le encore de ma part... Demain, minuit, à mon bureau, venez sans retard Asao, elle déteste le retard.¤

Sur ces pensées je me leva de ma chaise sans table, toujours armé de ma tasse. Prenant le chemin de la sortie, j’adressai un dernier mot et regard pour l'assistance.


"Bien, monsieur le Régent je vous laisse le soin de raccompagner votre ami et faite moi le plaisir s'il vous plaît de ranger un peu. Nous partons donc, à bientôt Asao, monsieur Van Der Harten..."

Sans intervention, ma silhouette quittait la salle numéro 15, je me préparais mentalement à lui rendre compte de ma décision. Elle n'allait pas être ravie...
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMer 10 Juil - 0:00

Les choses se passèrent de façon extrêmement prévisible, et extrêmement singulière à la fois. Keith avait senti, non sans une certaine satisfaction, la colère monter en Lester. Ah, ce cher Lester, à n’en pas douter ils deviendraient bientôt de grands amis, le Ravnos le savait. Toute grande amitié commençait nécessairement par une bagarre. Et cette fois-ci, l’ami Gitan allait être servi.

Orphée s’autorisa une petite pique de bon aloi, puis se proposa de donner à son tour son avis. C’était à ce moment là que les événements allaient partir en live, Keith le pressentait, aussi se prépara-t-il mentalement à la chose. Et il ne fut pas déçu. Lester l’empoigna sans le moindre ménagement et l’abbattit sur la Table dans un grand choc violent. La théière explosa, la table s’éparpilla, et pendant ce temps là, le Primogène lui faisait la leçon façon Tremere. Un classique… Mais fichtre, ça faisait un peu mal.

Keith, sonné, n’entendit qu’à peine la suite des propos du petit Sorcier. Amusant, amusant, le voici qui était à nouveau assis sur sa chaise, un peu à l’ouest, il fallait l’avouer. Le petit avait prévu trois points dans son développement, le troisième serait donc magistral. Prépare-toi, l’ami, prépare-toi, c’est du quitte ou double. Serre les dents, et rassemble tes forces !

*Que veux-tu… Non ! Tu ne feras pas appel à ton sang !*

Keith éclata de rire tandis qu’Orphée lui assénait son jugement implacable concernant la mascarade. Une magnifique gifle lui coupa ses élans et l’envoya valser contre une paroi de la pièce. Le contact en fut extrêmement déplaisant, presque brûlant, presque insupportable. Et le silence se fit. Keith voyait trente-six chandelles, blessé et hagard, la bête s’agitait en lui, l’appel du sang, de la vengeance.

*Tu seras détruit.*

Quelle importance ? En cet instant le Ravnos n’était plus, c’était le fils de la lune qui reprenait le dessus, bouillonnant dans sa folie. Le corps était fracassé, l’esprit déchiré, brisé, dans ces blessures s’engouffrait la folie, s’engouffrait une déraison qui appelait vengeance au-delà du supportable. Un temps, une pause, Keith se redressait, s’éloignait de cette paroi maudite, et fixait d’un œil fiévreux le petit groupe. Il ne lui restait plus beaucoup de sang, et il ne pourrait pas envoyer sa folie dans l’esprit de tous ceux qui étaient présents. Une seule folie avant de s’effondrer, qui donc la prendrait ?

Allait-il augmenter les sentiments d’Asao, les pousser à son paroxysme, et voir ce qu’il adviendrait ? Allait-il provoquer une hantise dans l’esprit de Lester, enflammer son âme de la peur la plus noire qu’il recélait, et le pousser à la déraison ? Appliquerait-il ce châtiment à Orphée, le petit Primogène ? Non, il lui réservait un châtiment bien plus improbable. Lorsqu’il serait en pleine possession de ses moyens, l’enfant paierait, il paierait au prix fort l’humiliation subie, et le rapt de son ami.

« Je suis… désolé, mon frère. »

Et de toutes ses forces, Keith projeta sa folie en direction du Tremere qui était resté à sa place à observer les événements. Il augmenta son sentiment, priant pour que celui-ci fût de la colère et non de la peur ou de la tristesse. Pourvu que ce soit une rage noire qui le pousserait à se retourner contre Lester, ou contre Orphée. Il connaissait les redoutables capacités de maîtrise du sang du jeune homme, et priait pour qu’il s’en servît dans une rage aveugle.

Mais qui pouvait savoir quel sentiment il venait d’exacerber avant de sombrer dans une faiblesse où son corps s’était coupé de tout, et où se menait un combat à l’intérieur de ses frontières pour savoir qui de la bête ou du Ravnos l’emporterait ?
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMer 10 Juil - 0:58

(bon, et cette fois, je vais vraiment me coucher! Pourquoi est-ce que vous postez toujours à des heures indécentes ?
Orphée, par avance, pardon, ça fait des semaines que je rêve de faire ça. J’suis parti du principe que tu pesais moins de 45 kilos pour la Télékinésie 1 . Et si t’as un truc à redire, tu vois ça avec le malkave, l’aliénation, c’est lui, enfin elle, enfin t’avais compris xD)

Edit Seth : je suis un amour >.<"


Je m’étais attendu à beaucoup de choses, beaucoup de décisions d’Orphée, et certainement à l’achèvement de ma non-vie sans avoir pu retrouver Générus, mais certainement pas à ce qui se déroulait sous mes yeux. Keith s’en prenait plein la gueule. C’était le cas de le dire, et les paroles d’Orphée me mettaient hors de moi. J’avais l’impression que ce gamin instrumentalisait tous ceux qui l’entouraient, ce pauvre Lester, Keith, moi. N’étions-nous que des pions qui œuvraient et se faisaient massacrer sur un échiquier ? Lorsque le premier coup partit, je songeai que Keith ne l’avait pas volé, lorsqu’il traversa la pièce, je dus me retenir de ne pas sauter à la gorge de Lester.

Les poings serrés, je tremblais de rage contenue, d’une furieuse envie d’aller défendre Keith. Mais jamais il n’aurait dû accepter cette invitation, cela, je le savais parfaitement, quel petit imbécile il faisait parfois ! Un jour il allait vraiment falloir que je lui explique quelques subtilités de la non-vie !

Le discours d’Orphée me mettait hors de moi, véritablement hors de moi. Plus que les coups qu’avait reçu mon ami, c’était cette tenace impression d’être utilisé comme un vulgaire outil, cette impression que rien n’avait aux yeux d’Orphée, d’importance sinon la fin. Et cela, je ne pouvais le supporter, j’étais sans doute encore bien trop proche de l’humanité à ce niveau là.

La voix d’Orphée résonna dans ma tête. Je dus contenir l’irrépressible envie de lui dire d’aller se faire foutre. Il se voulait conciliant, me révélait un passé troublant, et pour le coup, je mis de côté quelques instants mon sentiment afin d’analyser son propos. J’étais un outil qui lui était sympathique, de mieux en mieux. Un outil à qui il confiait n’être pas lié au sang aux sept anciens, une hérésie dans notre clan. Une véritable hérésie. Si je le dénonçais il était foutu, et il le savait. J’aimais moyennement être surveillé, surtout par un petit aussi imprévisible que ce primogène aux cheveux vers.

Puis il se leva. Il s’en alla. C’est à cet instant que la folie me frappa. Les excuses de Keith, je les entendis à peine, aveuglé par la colère qui bouillonnait encore en moi. Je ne contrôlais pas la chose, et devinais bien son origine. Mais il était trop tard. Je me vis ouvrir la porte à la suite d’Orphée, me poster dans le couloir, et crier alors que je rassemblais la puissance de mon sang, la concentrait, et le rendait plus fort (Sang III).

« Vous ne m’instrumentaliserez pas, Orphée ! »

La phrase sonna claire et forte dans ce couloir. Je vis Lester se retourner, presque étonné. Je ne m’en souciai pas, et filait vers Orphée, sitôt que mes mains rencontrèrent le corps du petit Primogène, je libérai un choc (Télékinésie I + Sang II). Le primogène fut déplacé violemment, et perdit l’équilibre. A l’endroit où je l’avais touché, du sang s’échappait de ses pores, quantité infime, mais effet impressionnant.

La colère retomba à un niveau où je pouvais me maîtriser. Eh merde, j’avais encore signé pour des ennuis !
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMer 10 Juil - 13:11

Tout cela aurait dut se terminer en cet acte, mais enfin, monsieur Lester n'avait pas assez sonné notre cher ami nuisible. Moi je partais déjà, en maître de cette situation. J'avais évidemment tort de penser le gitant hors du coup et désespéré comme il 'était, il joua un mauvais tour. C'est exactement ce que je pensa lorsque je réalisai qu'Asao m'attaquait. N'ayant aucune préparation pour ce combat, j’acceptai le coup et dans ma chute, le lien se fit. Une altération des passions sans doute, ce gitant était prêt à tout pour voir son ami mort, quelle belle amitié, je ne la comprenais pas. Enfin... Ce magicien n'avait pas toutes les cartes en main.

J'avais mal. Mais la douleur n'altérait en rien mon jugement, ni mes sentiments. Je ne voulais point répliquer, je ne voulais point m'énerver. Car en esprit je savais désormais Asao redevenu calme et conscient de son acte. Personne pour le moment dans ce long couloir, c'était parfait, heureusement que ma salle 15 demeurait étrangère à toute fréquentation habituelle et régulière. J'étais donc la assis, à attendre que le vent souffle. J'étais persuadé qu'Asao allait mourir la maintenant.

Un colosse aux yeux rouges qui avait désespérément crié un "Monsiuer" alors que je chutais, ce colosse était entré en frénésie. Au dos de mon Régent il comptait bien frapper de son poing avec tant de force et rage que ce dernier allait littéralement pénétrer la cage thoracique d'Asao. Détruisant la colonne, traversant de par en par le corps de mon régent, puis répandre le sang en abondance. C'était ce qui devait se passer... Mais malgré m'être senti rejeté alors qu'Asao m'avait infligé ce mal, je ne pouvais décidément laisser mourir cet être.

Je calcula l'angle, la distance et le temps d'apparition de l'effet, tout demeurait encore jouable. Une bille rouge, j'appelai une bille rouge à mon doigt, puis imitant la forme d'un revolver je tira sur Lester. Au cou du colosse la bille pénétra la gorge de mon ami. Stoppant alors son avancée, mais provoquant sa brutale inconscience, un simple choc métabolique sur le sang. Une de mes recettes développé depuis ma mésaventure avec Flamina. Ce n'était pas encore au point, je n'avais pas encore réussi à enlever l'effet indésirable de l'inconscience forcée. Et le colosse chuta de tout son poids sur le régent. Cela devait être lourd, mais moi d'un coup sec je referma la porte de la salle 15 par ma télékynésie. Il ne devait pas encore intervenir ce magicien...

J'étais assis en tailleur devant Asao au sol, la tête un peu dépité par la situation... Quel perte de temps. Par trois je frappai de petits coup le front du Régent. Ma voix était sans reproche, j'étais seulement un peu agacé.


"Que vous laissiez entrer mes pensées je veux bien, mais de la à succomber aux effets d'une passion? Il faut que je pense à vous renforcer votre esprit. Mais qui y-a t-il dans votre tête Asao?"

Je soupirai... Avais-je le choix, je détestai faire ce genre de discours.

"A aucun moment je ne vous ai instrumentalisé, j'ai simplement attendu le temps d'en savoir plus sur vous, je voulais seulement m'assurer de la personne que vous étiez. Asao, je ne veux pas vous voir mort, je vous aime bien. Je comprends votre souffrance, votre mal-être, je l'ai partage d'une certaine façon, on voudrait tous être quelqu'un d'autre. Regardez-moi, je ne suis qu'un gamin, un enfant. C'est tout ce que je suis. Alors laissez moi vous aider, laissez moi une chance ! Je vous en prie, n'oubliez pas ma convocation... Et mon ordre de ranger tiens toujours !"

J'espérais que cela suffisait, des voix dans le couloir indiquait qu'une troupe de Tremere approchait. Dans la précipitation je plaçai Lester dans un placard par télékynésie. Puis me relevant je m'adressa une dernière fois à Asao.

"Je me vengerai Asao, une chemise toute neuve ! Allez vous occuper du magicien, je m'occupe d'occuper la foule. N'oubliez pas, Asao, il existe toujours une solution."

Moi j'étais déjà parti, bravement à l'assaut des questions...
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyMer 10 Juil - 21:29

J’étais encore en train de me demande ce qui m’avait pris, bien que j’en devine sans problème l’origine, lorsque Lester hurlait « Monsieur ! » Et se ruait sur moi. L’impact allait arriver, l’impact était imminent. Et l’impact n’eut pas lieu ainsi que je l’escomptais. Un Poids lourd, une masse de muscles me tomba dessus, me projetant au sol. Ça avait été un affaissement et non une violence. Apparemment, Lester était inconscient.

J’entendis au loin une porte claquer, et vis le petit primogène à la chemise tâchée de sang s’asseoir en tailleurs juste à côté de moi, visiblement, il semblait un peu contrarié, peut-être un peu dépité, dans tous les cas, mon heure ne semblait pas encore arrivée. Il me tapota la tête comme à un gamin, et me sermonna. Qu’avais-je dans la tête ? C’était une bonne question. Beaucoup de choses, et bien trop peu à la fois. Trop d’émotions, sans doute, trop de pensées, et bien trop peu de raisonnement pour survivre. A moins que ce ne soit l’inverse ? Je ne savais pas ce que j’avais dans la tête, mais à coup sur, la question méritait qu’on s’y penche.

Il soupira, visiblement las. Par avance, il semblait avoir pris quelques années sur les épaules, et son air plus que ses mots me forcèrent à l’attention. Oh, il y avait aussi Monsieur Lester dont je repoussai le corps inanimé avec précautions qui me forçait à l’attention. Il pesait un âne mort ce type, un putain d’âne mort !

Le discours d’Orphée avait quelque chose de touchant, de prenant. Il m’aimait bien ? Force était de constater que la réciproque n’était pas encore tout à fait vraie. Mon primogène était quelqu’un d’attachant, mais il restait ce primogène. A aucun moment je ne l’avais considéré comme autre chose que mon supérieur hiérarchique. L’aurai-je dû ? Il avait après tout lui aussi des sentiments, des aspirations personnelles. Personnelles, c’était ça le mot. Non pas pour la fondation mais pour lui-même. De cela je prenais conscience alors que s’envolait le corps de Lester pour rejoindre un placard.

Il me promit vengeance, j’esquissai un pâle sourire.

« J’attendrai votre vengeance de pied ferme, Orphée. »

Puis je me conformais, pour une fois, à ses ordres. Je retournai dans la salle numéro 15, prenant soin de fermer la porte derrière moi, et revins près du corps de mon ami. Le choc avait été grand pour lui, il était dans un sale état, je le sentais bien. Je m’approchai de lui, et le pris dans mes bras, quel imbécile il faisait, celui-là, franchement, quel imbécile. !

Il avait bravé tout ça juste au nom de notre amitié. Le voyage, les coups, Lester, Orphée. J’étais certain qu’il aurait à cœur de se venger, certain également qu’il avait soif. Une de ces saloperies de pastilles de sang de synthèse squattait toujours dans ma poche pour ce genre d’occasion. Le goût était franchement immonde, mais s’il pouvait éviter de me piquer une frénésie ici… Voyons voir, qu’avais-je d’autre ? Ah, un flacon d’alcool fort. Eh bien, ça le réveillerait voila tout.

Je mélangeai le sang de synthèse et l’alcool et les lui fit ingurgiter non sans un certain plaisir. Keith supportait mal ce genre de boisson, à n’en pas douter l’effet serait probablement comique. Mais au moins, il reviendrait à lui.

« Vieux frère, tu vas te faire tuer un jour, mais bon sang, qu’est-ce que je suis heureux de te voir ! »

J’étais sincère, il était le seul qui pouvait apaiser mes doutes et mes craintes, le seul qui apportait un peu de paix à mon âme prise dans la tourmente. Le seul. Tandis que je l’étreignait une fois encore, heureux de retrouver ce vieux compagnon de route, les mots d’Orphée se frayaient un chemin en mon esprit.

Il existe toujours une solution.

Même quand il était question de quitter les Tremere?
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MessageSujet: Re: Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum]   Sitting à la Fondation [Libre à la gente Tremere du forum] EmptyJeu 11 Juil - 10:44

Keith flottait, à mi-chemin entre les ombres et le réel, la folie et la conscience. Les Limbes l’appelaient, le voile, il se rapprochait. Déjà, le visage courroucé de son Antédiluvien lui apparaissait en songe, lui reprochant de ses traits courroucés d’avoir eu ainsi recours aux pouvoirs de l’autre clan. Ou peut-être qu’il lui reprochait de s’être laissé avoir comme un bleu par ce Lester ? Oh, l’une et l’autre possibilité avaient leur charme toutes deux, mais une chose était claire dans chacun de ces cas, c’était qu’une figure floue le toisait avec sévérité, lui reprochant sa faiblesse.

Une figure floue… elle ne semblait pas être si sévère que cela… et elle avait les cheveux roses aussi. Asao était là, de retour. Combien de temps s’était écoulé ? Le Ravnos n’en avait aucune idée, il perçut seulement un liquide qui coulait dans sa gorge, un goût douceâtre de sang, qui laissait bientôt place à du feu. Des flammes liquides qui lui brûlaient la gorge est les entrailles.

Bon dieu, essayait-on de l’empoisonner ? De l’alcool ! C’était de l’alcool ! Il toussa, cracha, reprit pied dans la réalité, et se retrouva serré dans les bras d’Asao, son frère de route. Bon sang qu’il lui avait manqué, cet imbécile, ce foutu Tremere, ce sorcier ! Bon sang qu’il lui avait manqué. Keith lui rendit bien volontiers son accolade. Heureux de le voir là, inquiet de savoir comment il allait.

Se faire tuer… Aha ! Si c’était pour un frère de route, bien sur qu’il se ferait tuer ! Pour ce frère là, il ferait n’importe quoi, vraiment n’importe quoi, même aller frayer avec le Diable… tiens ? Le Diable ? Le Voile ? Un Giovanni ? L’idée se frayait doucement un chemin dans son esprit. Une idée, une blague. Une bonne blague à la Ravnos, une bonne blague qui pourrait certainement tourner mal, sauf si on lui prêtait l’assistance voulue. Les choses allaient devenir intéressantes, bientôt, très bientôt. Keith n’était qu’un tout jeune vampire, mais la qualité de la blague ne résidait pas dans les pouvoirs utilisés, mais bel et bien dans l’effet de surprise. Et celui-là serait total.

« Moi aussi, mon Frère, je suis heureux que tu sois là, et il n'est pas question de me faire tuer, j'ai encore de bien trop grands coups que je n'ai pas eu le temps ou l'occasion de mettre en œuvre, je ne peux pas mourir si vite. Aide-moi plutôt à quitter cet endroit si tu le veux bien. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, et je ne pense pas que la Fondation…. En outre, d’ici quelques soirs, j’aurai quelqu’un à te présenter, le seigneur des Gitans. J’aimerai que tu m’accompagnes, au cas où… les choses tourneraient mal. »

Keith avait repris quelques forces. Il fit mine de vouloir bouger. En aucun cas, il ne désirait s’éterniser dans cette cuve de… il en frissonnait, de mercure.

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