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| Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Dim 26 Mai - 20:35 | |
| Il y a des gens logiques, et il y a des gens à qui cette qualité fait défaut. Manque de chance pour mon côté phobique, je fais clairement partie de la seconde catégorie. Heureusement, l’épreuve qui est survenue quelques temps plus tôt m’a poussée à davantage de prudence. J’ai désormais prévu de quoi guider mes pas en la personne d’une lampe de poche. Guère efficace en pleine nuit, bien entendu, mais toujours rassurant de savoir qu’on l’a sur soi.
Après les cours, j’ai détalé. Je sais exactement où je veux aller, et de préférence le plus vite possible. Pas question de perdre une seconde, je ne veux pas à nouveau me faire surprendre par la nuit et ses ombres, et pas question, non plus, de réfréner cette envie que j’ai au creux de l’estomac depuis un moment déjà.
Le soir où j’ai rencontré Shiro, j’avais erré en ville, tergiversant sans cesse pour savoir s’il était dangereux ou très dangereux d’y mettre les pieds. Cette fois, j’ai un peu plus de temps, je viens de sortir de classe, le soleil est encore haut. Vite, profitons-en.
Il me faut un bon moment pour rejoindre l’endroit, et me faufiler entre les touristes, mais cette fois, j’y suis. La mer est juste là, en face de moi, placide et mouvante à la fois. Cela fait tellement longtemps que je ne suis pas venue ici que j’en suis presque soulagée d’avoir enfin sauté le pas. Aucun souvenir traumatisant ne m’a retenue loin de cet endroit, seulement une certaine peur du lieu une fois la nuit tombée.
Mais nous sommes en journée, je suis confiante. Je m’installe dans un coin tranquille, à l’écart des touristes, et je sors de mon sac une chose à laquelle je n’ai pas touchée depuis quelques temps déjà. Un crayon à papier, de l’aquarelle. J’adore dessiner, j’ai toujours aimé cela. Je n’y excelle pas vraiment, et pourtant, je continue encore. J’ai toujours eu une préférence pour les paysages, faute de modèles pour m’exercer sur des humains. Une sorte de pudeur m’empêche toujours d’en parler autour de moi, si bien que les quelques aquarelles déjà réalisées, des rues, la plage, Hollywood, sont restées secrètes.
Aucun œil extérieur n’a encore eu l’occasion de tomber sur ces travaux, ou du moins aucun œil extérieur connu. Il y a bien sur l’un ou l’autre forum que je fréquente une copie de mon travail. Elles y ont quelque succès ce qui me laisse de bons espoirs pour la suite.
Je griffonne, je m’y remets lentement, traçons d’abord l’horizon, ajoutons les détails. Mince, j’ai oublié d’emporter une gomme. Tant pis, je m’en passerai. J’estompe un trait du bout des doigts, en trace un autre à côté. Je ne résiste pas à l’envie d’ajouter des ombres, la pulpe de mon index se noircit lentement. Le ciel a eu le temps de foncer légèrement, mais j’ai encore du temps, il n’est que seize heures.
J’attaque enfin la couleur. C’est toujours le défi, il faut attendre, il faut procéder par couches successives. Entre deux lavis, je griffonne un visage dans le coin d’un second carnet. Il ressemble de loin à celui de ma meilleure amie, mais je crois avoir une erreur au niveau des yeux.
Le soir tombe avec lenteur et l’air se rafraichit. La prudence me commende de rentrer, l’angoisse qui monte au creux de mon ventre aussi, et pourtant je reste là. Les lumières de la ville sont toutes proches, je n’aurai que quelques instants de ténèbres avant de regagner la clarté. Et puis, la lampe dans mon sac me donne du courage. Plus qu’une couche après celle que je viens de mettre à sécher, et la plage sera figée. Malgré la faiblesse de la luminosité, je continue mes esquisses. Un autre visage, j’essaye de me souvenir du visage de cette rencontre étrange des jours passés, ce jeune asiatique, Shiro, mais je me rappelle mal ses traits.
La courbe de son visage, ça, ça va. Je la trace. L’emplacement de ses yeux, son nez, sa bouche, oui. Voila, j’ai dessiné mes repères. A présent, construisons. J’avise d’un coup d’œil que ma peinture n’est toujours pas sèche, et me re-concentre sur mes souvenirs. Ses cheveux étaient noirs, il me semblait que les mèches avaient à peu près cette longueur là. Ses yeux étaient sombres aussi, comment les oublier ? Mais avait-il le nez comme cela, ou plus pointu ?
Ah ! La peinture est sèche, passons aux rehauts en profitant des dernières lueurs du ciel rouge, et filons. Tant pis, je tiendrai le carnet à la main, et ils sécheront en route. Une fois que j’ai posé les ultimes touches, je m’emploie à ranger le matériel qui ne m’est désormais plus utile. Un bruit léger attire mon attention. Quelque chose a roulé dans les rochers puis sur le sable. Merde ! Mon crayon ! Et cette peinture qui n’est pas sèche !
Le sac sur l’épaule, la peinture dans une main, j’essaye de distinguer dans la pénombre où a bien pu filer ce foutu bout de bois, sortant la lampe de poche je diffuse un léger halo lumineux sur le sable humidifié par la fraîcheur nocturne, et finalement, j’aperçois un peu plus loin le fuyard. Je le récupère alors, heureuse de l’avoir retrouvé.
C’est alors que je dois bien me rendre à l’évidence qu’il fait nuit. Heureusement, j’ai de la lumière. Je me suis un peu éloignée à la recherche de ce maudit bout de bois, mais retrouver mon chemin ne sera pas très compliqué. Je fais quelques pas, et m’arrête.
Pourquoi cet arrêt ? Je n’en sais rien. J’ai à la fois une tenace volonté de m’en aller, et une toute aussi tenace envie de rester, et d’arrêter d’avoir peur. J’hésite. Une phrase de ce jeune homme me revient en tête.
Vous sous-estimez je pense votre courage.
Voici quels étaient ses mots. Je ne les ai pas oubliés, et ce sont eux, maintenant qui me font hésiter. Je reste là encore quelques instants, puis je choisis de regagner la ville. Lentement, en détachant chaque pas sur le sable, histoire de trouver un bon compromis entre ma peur du noir qui me pousserait volontiers à m’enfuir en courant, et un vain accès de courage qui me dit de rester là dans le noir quelques instants.
Ma lampe grésille, cela me semble tellement cliché. J’aurai dû changer les piles.
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| | | Shiro Amakusa
Messages : 141 Date d'inscription : 19/04/2013 Age : 35 Localisation : Au coeur des ombres.
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Dim 26 Mai - 23:01 | |
| Commençât alors l'interrogatoire de monsieur Anton. Capturé si facilement, ce Tremere était pitoyable, il n'était en rien comparable aux ingénieux et malins sorciers. C'était juste un imbécile avide du sang des ivrognes... Il avait crut bon de provoquer une meute sous ma surveillance pour leur tendance aux débordements. Seul il s'attaqua aux chiens de l'enfer, et le voila devant quatre frères brujahs antitribus, ainsi que son juge, moi.
A genou sur le sable il priait pour sa non-vie, comme si les prières pouvaient être formulées par des monstres. Impassible devant la détresse du condamné ainsi prostré sur ce sable je parla froidement.
"Donne nous la localisation de la Fondation... Je serai sans doute clément à ton égard."
"Allez vous faire foutre...!"
J'aurai dut l'achever sans attendre mais un élément survint, l'un des quatre frères fut soulevé dans les airs puis une sorte de projectile pénétra son torse. Dans l'agonie le Brujah vécu ses derniers instants. Il avait beau crié il semblait dévoré de l'intérieur, un poison si mortel. Une ruse qui ne pouvait venir que d'un seul clan perfide, les Tremere. La silhouette d'un enfant nous attendait alors triomphant sur les quais, et criant la vengeance de leurs frères les autres Brujahs se mirent en tête d'attraper le gamin. C'était la dernière fois que j'entendais parler des chiens de l'Enfer.
Immobile à l'agitation je réfléchissais à un plan d'action mais rapide le Tremere enchainé avait réussis par je ne sais quel tour à se délier des chaines. Je devais le pourchasser bien qu'il ne pouvait aller très loin car le sang lui manquait, monsieur Anton allait bientôt mourir, ma clémence avait ses limites.
Le second frère venait de rendre son dernier souffle...
Et le Tremere était déjà loin, usant de ses dernières forces pour me distancer à courir sur le sable. Désespéré il allait se jeter sur la première personne venue, sa soif était si forte... Une personne cherchant désespérément son crayon, une jeune fille que je connaissais si bien, Gabrielle. Par son poids et sa volonté de survivre il mit à terre la jeune fille, ensanglanté et montrant les crocs il était alors si proche de la mordre, ignorant alors les suppliques de la jeune terrifiée.
Mais les ombres le souleva, et d'un coup je brisa les os de son cou en un craquement sinistre, mort je jeta négligemment son corps à la mer à l'aide des ombres. Mon pas fut précipité, elle était encore la et je ne savais quoi dire? M'approchant d'elle je vis un dessin, ou la jeune fille avait tenté de me représenter. Sourire ne convenait guère à ce qu'elle venait de vivre...
"Je suis navré..."
Je l'étais réellement... J'avais le pouvoir de lui faire oublier ce moment... Mais avant de savoir si j'allais en user, je voulais vérifier, comment vivait-elle la mort de ce cher monsieur Anton?
Le dernier frère Brujah venait de rendre son dernier crie d'agonie. |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Lun 27 Mai - 11:11 | |
| Alors que je marche lentement vers la lumière, dans le sable. Je perçois des cris. Eh merde ! J’ai vraiment l’art de foncer la tête la première dans les ennuis. On me l’a dit, la nuit tombée, ça se bagarre sec dans le coin.
Je presse le pas, le carnet à croquis sous le bras. La peinture a séché, heureusement, ça m’évite de m’en coller sur le bras. Le crayon dans une main, la lampe torche dans une autre, je me hâte. Tant pis si la lumière attire l’attention, cette fois j’en ai besoin pour rentrer.
L’agitation se fait plus proche, et, soudainement, je les vois au loin. Des formes indistinctes donnent la chasse à une petite silhouette. Bon sang, mais c’est un gamin qui détale dans les rues ! Il est passé sous un réverbère, j’en suis certaine à présent, c’est un gosse ! Il faut l’aider, il faut rejoindre la lumière et l’aider. Non seulement j’aurai une meilleure visibilité une fois sur la digue, mais en plus je pourrais, avec un peu de chance, botter l’arrière train à l’un ou l’autre de ces mecs bizarres.
J’ai juste le temps de formuler cette pensée qu’une masse noire me fonce dessus, me plaque dans le sable. Mon cœur se bloque de terreur, je me débats sans savoir ce que j’affronte au juste. L’emprise des mains de mon assaillant me lacère l’épaule, l’odeur du sang me monte à la tête, désagréable et terrifiante senteur.
Je panique. La lampe s’est brisée dans la mêlée, j’ai perdu mes repères. Le poids s’envole en un éclair, j’entends un craquement sinistre, et le vois tomber au loin, dans l’eau. Comment cela a-t-il pu être possible ? Comment a-t-il pu s’envoler comme ça ?
Un pas, un pas dans le sable. Une course qui s’approche. Une ombre est là. Je la devine mal, je panique. Qui est-ce ? Qui vient encore me chercher ? Je tente de me relever pour fuir, et j’entends une voix que je n’ai pas oubliée. Une voix qui est encore fraîche à mes oreilles.
"Je suis navré..." Me dit cette voix. Navré. Il est navré. Shiro est navré. J’essaye de ressasser cette pensée, de comprendre ce qui a pu se passer. Je dois rêver. Je dois cauchemarder. En fait, la seule explication plausible est qu’il devait y avoir de la LSD dans mon repas ce midi. C’est ça. Je suis droguée, et j’en sais rien. Ça ne peut être que ça.
J’essaye de me calmer, mais mon cœur s’emballe en emportant avec lui ma respiration. Ce garçon est là. Il n’a pas bougé. Il semble attendre une réaction. J’hésite entre le rire hystérique et la démonstration de peur. Essayer de se calmer, essayer de dire quelque chose.
- Shiro ?
Je ne suis même pas sure qu’il soit là. C’est peut-être une illusion de mon esprit.
- Shiro… Ce type… il… Il s’est envolé !
Ce n’est même pas l’attaque qui m’a le plus choquée, ni même le gosse qu’on… Eh merde, le gosse !
- Shiro, le gamin, là bas. Il faut l’aider… Des types… J’allais essayer de… mais l’autre m’a…
Bordel, arrête de trembler, arrête de bégayer, termine au moins une phrase cohérente. Comment veux-tu qu’il te comprenne, ma pauvre fille, si tu n’es même pas capable de gérer le choc ? Que t’a dit ton senseï déjà ? La respiration est la clé de tout. Vas-y, essaye. Ignore la peur qui bouillonne dans tes veines, ignore les visions qui t’assaillent, concentre-toi un peu ! ça veut sa ceinture bleue, et c’est même pas foutu de se calmer !
Je parviens à rendre ma voix audible au prix de ce que je juge être un effort sur humain. Bien qu’elle parte un peu dans les aigus à tendance hystérique, elle n’en est pas moins déterminée.
- Ce gosse. Il faut l’aider, il n’a aucune chance face à des brutes épaisses ! On peut pas le laisser !
Je me prends une image dans la tête, presque littéralement. Deux souvenirs se superposent. Des hommes liés dans une ruelle par une ombre mystérieuse. Un type qui s’envole dans les ombres. Et toujours une personne commune aux deux événements.
L’épouvante décompose mes traits. Mes jambes me lâchent soudainement et je retombe sur le sable. J’ai compris. Je ne sais pas quoi exactement, mais j’ai compris. Shiro est le point commun, la clé. Qui est-il pour faire ce que nul esprit humain n’envisagerait possible de faire ? Qui est-il pour défier toute logique. Mes mains se crispent l’une dans l’autre, je me tords les doigts sans même m’en rendre compte, geste que j’ai l’habitude de faire lorsque je suis en proie à la détresse.
- Explique-moi.
Il fait noir, bien trop noir pour que tout ceci me semble naturel. Ma voix s’envole vers les aigus, je suis à deux doigts de griller un fusible. Je ne sais pas ce que ça donnera, mais à n’en pas douter, ça risque de ne pas être beau à voir. Non seulement j'ai compris qu'il y avait un truc qui clochait, mais l'esprit rationnel en moi veut maintenant avoir ses réponses. Et elles ont intérêt à être convaincantes!
- Putain, explique-moi comment t’as fait ça. Qu'est-ce que c'était? Une mise en scène? Une blague de mauvais goût? Qu’est-ce que tu es Shiro, et ce gosse pourquoi il était poursuivi? ça a un rapport? C'est lié ? Je te préviens, t'as pas intérêt à te débiner, je veux savoir! Je veux tout savoir
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| | | Shiro Amakusa
Messages : 141 Date d'inscription : 19/04/2013 Age : 35 Localisation : Au coeur des ombres.
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Mar 28 Mai - 3:17 | |
| Sa réaction, je l'avais en quelque sorte pressentie, du moins concernant le début. Stress, panique dans la voix, sentiment qu'un monde s'écroule autour de soi, tout cela je le voyais en son regard. J'étais je pense encore surpris par le dessin, surpris qu'elle se souvienne de moi en terme sensé plutôt flatteur. Je n'étais pas sur de ce dernier point, en fait je préférai ne pas m'avancer du tout. Moi qui depuis tout ce temps avait pour seule compagnie la lune... Depuis quelques jours tout n'était que bouleversement... Alice... et Gabrielle, une humaine qui n'avait pas poussé mon image dans l'oublie. Une personne qui avait fait l'effort d'affronter ses démons au lieu d'enterrer le triste souvenir d'une agression. J'étais impressionné par ce comportement, comme les mortels avaient l'art et la manière de me surprendre.
Néanmoins, personne n'était naturellement prêt pour connaitre ce monde...
Ses premières questions furent pour m'appeler alors que j’émergeai de l'ombre, alors que je venais de tuer froidement un être. Sans doute son esprit n'avait pas interprété correctement la gravité de la scène, tout cela désormais décantait dans sa tête. Derrière moi, un massacre s'opérait. On s’inquiétait pour l'enfant... Ce misérable Tremere venait d'abattre tout un groupe de Brujah... Inutile de s'inquiéter pour lui...
Un moment l’observa la silhouette de l'enfant, après m'avoir regardé il préféra tourner les talons et s'enfoncer dans les ténèbres régnantes. Sans donnée je ne pouvais charger de front ni de risquer de le suivre sans filet, c'était sans doute une erreur qu'il voulait que je commette, mais lorsqu'on était aussi vieux que moi, on savait que le temps était notre meilleur allié.
Alors je détourna le regard me concentrant uniquement alors sur les mots de la jeune humaine, gravement chamboulée par les événements. Évidemment je comprenais et compatissais pour ce qu'elle venait de vivre, c'était bien trop fort, bien trop injuste. Mais comparé à d'autre y compris moi il s'agissait d'une mise en éveil bien clémente et douce. Elle me demandait de répondre, avec empressement et son esprit commençait à céder aux excès de langages. Elle paniquait et son cerveau maintenant pleinement ouvert à l'horreur qu'il venait d'assister lui commandait l'affolement.
M'accroupissant à coté de la jeune femme, je voulais réellement tenter de la calmer, de lui apporter des réponses, doucement.
"Es venu le temps de l'éveil, une vision d'un enfant de la nuit. Gabrielle, sois forte, si tu ne l'es pas, je ne saurais t'en vouloir. Si tu n'acceptes pas la vérité alors j'aiderai ton esprit à oublier, à refouler au plus profond de ta conscience cette vision, tu m'oublieras... Relève-toi."
Lui donnant doucement la main pour la remettre sur pied j'essayais de lui redonner en quelque sorte vie et stabilité. Être au sol c était accepté l'adversité et le coup du sort.
"Tu as vu la silhouette de l'enfant... Je te défends d'aller en sa direction, tu y trouverai quatre cadavres, l'enfant les a tous éliminés. C'est un vampire, un être immortel qui a traversé quelques décennies voir siècles pour ce dernier. Crois-moi, tu voulais la vérité, je te la donne."
En mes mots j'instillai un désir de persuader comme si inconsciemment moi-même je ne voulais pas qu'elle réfute, qu'elle rejette cette vision.
"Voila ce qui se cache dans le noir et te faire un exposé du pourquoi et comment n'est ni l'heure, ni l'endroit. Je puis seulement te dire que moi aussi je suis un enfant de la nuit, j'ai quatre siècles derrière moi Gabrielle et ma famille est celle des ombres."
Lui montrer par les crocs, par la violence n'était pas mon style, tout simplement l'air se mua à l'ombre un moment et d'un doigt je commandai à une ombre de bouger de se mouvoir en un courant fluide, comme de l'eau vive en suspension dans l'air qui passe et repasse au grès des mouvements de ma main. Le spectacle finit, la question fut posée.
"Gabrielle, ne choisit pas d'oublier..." |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Mar 28 Mai - 8:45 | |
| Le temps me semble long, extrêmement long. L’incompréhension tournoie comme une ombre au moins aussi tenace que la peur, et je n’aime pas être dans l’ignorance. Mon cœur tambourine contre ma poitrine, me commande de fuir, ou au moins de me ressaisir. Je n’y parviens pas. Il y a tellement d’incohérences, tellement de choses illogiques dans toute cette histoire.
Shiro s’accroupit près de moi, je peine à entendre ses mots, mais j’ai la tenace impression qu’encore une fois, il est plus vieux que ce qu’il devrait être. Je l’ai brièvement vu dans la rue, l’autre soir, maintenant, j’en suis presque certaine. Oublier, il me propose d’oublier. Comment veut-il que j’oublie une pareille chose ? Sérieusement ?
Il m’aide à me relever, il commence son exposé, je peine à le suivre, je peine à comprendre, comme si j’étais moi-même partagée entre le désire de savoir et le refus de ce même savoir.
"Tu as vu la silhouette de l'enfant... Je te défends d'aller en sa direction, tu y trouverai quatre cadavres, l'enfant les a tous éliminés. C'est un vampire, un être immortel qui a traversé quelques décennies voir siècles pour ce dernier. Crois-moi, tu voulais la vérité, je te la donne."
Est-il sérieusement en train de dire ce que je pense qu’il dit ? Je me passe une main dans les cheveux. Un gamin qui serait capable de tuer de sang froid quatre hommes ? Non, pas un enfant, un … non mais c’est tellement délirant que je n’ose même pas le formuler en pensée. Un Vampire ? Un vampire ! Un vampire… Mouais, il y a déjà eu plus convainquant comme explication quand même.
Ceci dit, pour justifier les événements de la nuit passée, à part la LSD je n’en vois pas vraiment de meilleure, ce qui… est tout simplement aberrant.
Il continue, j’aurai voulu répondre, mais je ne me sens pas le courage de l’interrompre.
"Voila ce qui se cache dans le noir et te faire un exposé du pourquoi et comment n'est ni l'heure, ni l'endroit. Je puis seulement te dire que moi aussi je suis un enfant de la nuit, j'ai quatre siècles derrière moi Gabrielle et ma famille est celle des ombres."
Je fais la moue sans même m’en rendre compte. Cet exposé, j’y compte bien, et il est hors de question qu’il n’y cède pas… Du moins est-ce ce que je pense jusqu’à entendre la suite qui me laisse un peu… terrifiée. QUATRE SIECLES ! Ce type à qui je donne tout au plus mon âge a quatre siècles ? Non, autant le coup des vampires je voulais bien envisager la possibilité qu’il soit probable que… autant là, c’est un peu énorme quand même.
Et pourtant… Pourtant ça expliquerait des choses. J’ai en tête toutes les incohérentes de notre rencontre. Tout cela, et bien plus. Sous mes yeux ébahis dansent les ombres. Je vois ce mouvement autour de moi sans définir précisément d’où il vient. Je vois le mouvement de sa main, à l’unisson avec celui de l’ombre. J’ai du me remettre à frissonner ou à trembler, j’en ai la chair de poule. Là, si cela avait été possible, je me serai bien calée dans une pièce éclairée, oui, quelque chose comme ça, histoire de reprendre un minimum de contenance.
"Gabrielle, ne choisit pas d'oublier..."
Une prière à laquelle je ne me serai pas attendue. J’en ai le cœur qui s’emballe sans raison aucune. Pourquoi me proposer ce choix ? Ne serait-il pas plus simple pour lui de ne pas s’embarrasser de témoin ? Là, pour le coup, je ne le comprends pas, et je devine que c’est la première incompréhension d’une longue série.
J’inspire un grand coup, je vais en avoir besoin.
- Résumons, si tu le veux bien, Shiro. Ce gosse qui semblait parfaitement inoffensif est un vampire et a tué quatre types, c’est ça ?
Je guette sa réaction avant de continuer.
- Et, toi aussi tu es un vampire de quatre-cent ans de la famille des ombres, ET tu me dois un exposé sur la question des vampires, c’est toujours ça ?
Sous-entendu "Essaye d’oublier cet exposé et tu ne connaîtras plus la paix tant que je ne l’aurai pas eu, c’est bien clair mon gars ? Par-fait, continuons."
- Et visiblement, si j’en crois ta petite démonstration, le terme de famille des ombres n’est pas usurpé, exact ?
J’essaye de juguler les battements de mon cœur. Quelle réponse lui donner, elle est plutôt claire, bien sur, mais comment la lui formuler ? Je ne veux pas me contenter d’un "Il est hors de question que j’oublie ça, imbécile, comment veux-tu que j’oublie ça ?" car je doute qu’il apprécie de se faire insulter. Et puis, il m’est plutôt sympathique à vrai dire. Ah ! Ces fichues mains qui n’arrêtent pas de trembler.
- Un truc me taraude quand même. Shiro, tu as conscience qu’il y a des gens qui se sont fait interner pour moins que ça, j’espère ? Oh, je ne veux pas dire que tu es fou, je t’avouerai que je crois avoir suffisamment de preuves pour ne pas nier l’évidence, mais… Comment expliques-tu, si vraiment il y a des vampires, que personne ne le sache, qu’aucun humain n’ait jamais vu le vampire comme autre chose qu’un personnage de fiction ? Vu la scène de ce soir, je pense pouvoir te faire remarquer qu’au niveau discrétion, vous avez encore un peu de chemin à parcourir, parce que la démonstration de force brute sur une plage, c’est quand même très moyen sur le plan de la discrétion.
A un moment j’ai peur d’aller trop loin, de le vexer. S’il a quatre-cent ans, vraiment, je suppose qu’il joue sur un autre niveau que moi, qu’il est peut-être trop longtemps là dedans pour comprendre ce qui peut se tramer dans ma tête, mais tant pis. Après tout, qu’est-ce que je risque de plus ?
- Shiro... Si personne ne parle des vampires, est-ce parce que vous ne leur en laissez pas l’occasion ? As-tu prévu de me tuer ce soir, ou ai-je un sursis pour t’assaillir de questions ?
J’ai essayé de me montrer drôle mais… en vérité, cela ne m’étonnerait subitement pas qu’il décide de mettre fin à mon existence.
Même si je le trouve sympathique, je refuse d’exclure cette éventualité, tant que lui-même ne l’a pas fait.
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| | | Shiro Amakusa
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Mar 28 Mai - 23:49 | |
| Elle était intelligente, si vive dans sa réflexion, si froide dans sa manière de raisonner. J'avouai avoir plaisir à la regarder exercer son esprit à réfléchir à la question de ma crédibilité. Il ne s'agissait pas de croire en moi, mais d'avoir l'ouverture d'esprit de saisir une vérité cachée depuis tant de siècles. Elle avait franchit aisément ce gouffre de réserve. Bien sur il subsistait bien quelques doutes, mais le pont avait été construit.
Les bras croisés j'écoutai religieusement ses commentaires, le cheminement phrasé de ses pensées. On arriva au nœud du problème, un centre de résistance important. Comment pouvait-il exister de vampire sans que l'homme n'ai put s'en rendre compte. La réponse allait de soi pour quelqu'un d'aussi Ancien que moi. J'allais apporter la clef de cette faille, mais la jeune fille me ravit cette initiative.
La je mesurai l'impact de cette découverte sur son esprit. Elle avait peur et comme la chose était compréhensible. En plus sa réponse était en grande partie fausse, ce n'était pas la grande cause du secret de notre existence. Décroisant mes bras, je lui parla doucement, une main sur son épaule.
"Allons... Il n'est pas question de ta mort, à moins que tu ne le souhaite..."
Malicieux je laissa la phrase en suspend. Évidemment sa mort interviendrait si seulement une nuit elle décidait de rejoindre le chemin des ombres. L'idée venait de me traverser l'esprit, elle n'était point déplaisante, plutôt attirante. Elle était si précoce, j'enviais presque la clarté de son esprit. C'est en continuant sur cette voie qu'elle deviendra reine, j'en étais convaincu.
"Ton raisonnement est bon Gabrielle, notre race se nourrit au sang et vit au dépend de la société humaine tel un parasite. Mais ce qui fait notre force, ce n'est point l'immortalité, c'est le don d'asservir les consciences, de les manipuler à notre guise. Du moins peuvent asservir les vampires doués en ce domaine, mon clan en fait partie."
"Donne moi ta main." [Domination]
"Tu le vois sans réfléchir un simple contact visuel à suffit pour que tu me donnes ta main. Imagine ce que l'on peut faire avec une telle domination, contrôler et faire oublier. Nos clans ont toujours subsisté dans l'ombre de vos sociétés, quelque soit les époques, les royaumes. Le secret de notre existence à toujours fait débat au sein de nos clans. On appelle ça la Mascarade, derrière les masques on ne sait pas qui est le loup, qui est... Mais cela sera certainement le sujet d'autres développements...
En tout les cas sache que si je t'ai protégé face à ce misérable, ce n'est pas pour mettre fin à ta vie. Depuis notre première rencontre, j'ai su que tu avais un potentiel intéressant, une âme forte."
Je ne préférai rien ajouter... Trop en dire serait bruler des étapes, faire peur inutilement à celle qui empruntait sans le savoir, le chemin de la couronne. |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Mer 29 Mai - 14:16 | |
| Il m’a laissée parler pendant un moment sans faire mine d’intervenir, le regard indéchiffrable. Je ne saurai dire s’il est satisfait, amusé, inquiet, ou tout autre sentiment qui pourrait venir agiter son âme. Il me laisse poursuivre jusqu’à ce que je m’inquiète pour ma vie. Là, il juge bon de me rassurer, une main sur l’épaule. Je n’arrive pas à me rendre compte si sa main est plus froide ou plus chaude que la dernière fois. Enfin, de me rassurer à moitié seulement. Etant de nature assez angoissée, je ne parviens pas à deviner s’il s’amuse, où s’il est sérieux lorsqu’il me propose de mourir.
Je secoue la tête les mains sur les hanches.
- Hors de question de mourir avant que tu ne m’aies fait cet exposé Shiro ! Et pas d’entourloupe !
Je plaisante, mais j’espère sincèrement qu’il n’aura pas l’idée de me prendre au mot et de me le faire ce soir avant de m’achever.
"Ton raisonnement est bon Gabrielle, notre race se nourrit au sang et vit au dépend de la société humaine tel un parasite. Mais ce qui fait notre force, ce n'est point l'immortalité, c'est le don d'asservir les consciences, de les manipuler à notre guise. Du moins peuvent asservir les vampires doués en ce domaine, mon clan en fait partie."
Voila ce qu’il m’expose, clairement. Je suis à la fois satisfaite et insatisfaite de sa réponse. Il y a tant de questions qui naissent, tant de sous-entendus, tant de secrets contenus dans ces quelques mots. A chacune de ses paroles, je pourrais assimiler une question. Se nourrir de sang, asservir les consciences, manipuler, clan… Tellement de morceaux de phrases qui nécessiteraient à eux seuls une encyclopédie, j’en suis convaincue.
Sans me laisser le temps de lui répondre, un ordre fuse. Avec la douceur qui le caractérise.
"Donne-moi ta main."
D’instinct, je lui obéis sans même me l’expliquer. Je la lui tends, mes doigts entrent en contact avec sa peau. Etrange sensation de se dire que je tiens la main d’un vampire. D’un… d’un mort ? Tiens, une autre question qui jaillit. Encore une. Il poursuit, il enchaîne. Au plus il révèle ce monde, au plus il me semble mystérieux. Au plus il me parle de son monde, au plus j’ai l’impression de méconnaître le mien. Et dire que nombreux sont les humains qui ignorent. En même temps, qui croirait ça ? Sérieusement, qui croirait ça ?
"Tu le vois sans réfléchir un simple contact visuel à suffit pour que tu me donnes ta main. Imagine ce que l'on peut faire avec une telle domination, contrôler et faire oublier. Nos clans ont toujours subsisté dans l'ombre de vos sociétés, quelque soit les époques, les royaumes. Le secret de notre existence à toujours fait débat au sein de nos clans. On appelle ça la Mascarade, derrière les masques on ne sait pas qui est le loup, qui est... Mais cela sera certainement le sujet d'autres développements...
En tout les cas sache que si je t'ai protégé face à ce misérable, ce n'est pas pour mettre fin à ta vie. Depuis notre première rencontre, j'ai su que tu avais un potentiel intéressant, une âme forte."
Je secoue la tête, histoire de reprendre contenance. Bon sang… eh mince, voila que je me mets à rapporter toutes mes expressions de langage aux vampires… Décidément, ça promet cette histoire. Bon sang, donc, disais-je, j’ai beau être peu accoutumée de l’alcool, je me serai bien fait un whisky histoire de faire passer tout ça, moi.
Ma main retourne la sienne. Je n’arrive pas à me dire que ce garçon est… eh bien qu’il est probablement mort depuis quatre siècles, et que, pourtant, je lui parle, pourtant, il est là, bien en chair, un peu froid, certes, mais bien en chair tout de même, et que non seulement je lui parle, mais en plus je peux le toucher. Je fais un pas ou deux, je l’entraîne. J’ai besoin de marcher sur la plage pour mettre en ordre mes idées.
- Shiro, avec tout ça, j’ai encore plus de questions que de réponses. J’aurai pu commencer par un "Qu’est-ce qui te fait dire que j’ai un potentiel intéressant, comme tu dis", mais franchement, c’est pas ça qui retient mon attention.
J’hésite sur la façon de continuer, de mettre en ordre tout ce à quoi je pense.
- Bon, en vrac, du coup, vu que mes questions n’ont aucun ordre logique, tu as parlé de clan. Il y en a d’autres que le tien ? Est-ce que cette question concernant le secret de votre existence, euh… la mascarade, c’est ça ? est en rapport avec ce que j’ai vu ce soir ? Tu sais… le gamin ? Et… euh…
Je tergiverse pour ma dernière question. Il trouvera peut-être ça amusant, déplacé ? J’en sais rien, mais tant pis, il faut que je la lui pose.
- Tu es… mort ?
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| | | Shiro Amakusa
Messages : 141 Date d'inscription : 19/04/2013 Age : 35 Localisation : Au coeur des ombres.
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Jeu 30 Mai - 2:55 | |
| Avant de partager le sang de Caïn rare était les personnes conscientes qu'une telle malédiction nécessitait la mort. Ceux qui avaient choisis cette voie, la plupart pensait qu'être vampire nécessitait une morsure et de boire un peu de sang. L'ignorance de certains avaient le don de constituer une source conséquente de rire aux sires et dames des malheureux. Peu nombreux donc, étaient les personnes conscientes du sacrifice engagé, la mort contre la vie, drôle de marché. Voila qu'encore une fois Gabrielle me surprenais encore de ces questions. Évidemment beaucoup d'interrogations se devaient de naître, mais celle-ci... La question de ma mort en plus... Lentement la jeune fille comprenais, mais la brume persistait, un nuage fort épais. Comment pouvait-elle deviner mes intentions de toute manière?
J'avouais avoir été touché par la question finale. Évoquer sa mort, c'était bien sur s'en souvenir, un sujet plutôt bien désagréable à vrai dire... Je ne put m’empêcher de détourner quelque peu la tête à la dernière phrase.
Nous marchions loin de cette engeance enfantine, loin des restes de monsieur Anton. Et mon regard se perdais alors dans les méandres d'une mer peu agitée. J'avais envie d’éluder la question, mais la question soulevait un raisonnement méritant réponse. Le silence et la gêne fut marqué et je mis quelque temps à revenir replonger mon regard dans le sien. Plus dur qu'auparavant, plus mélancolique également...
Répondre au sujet du gamin aiderait sans doute ma langue à poursuivre concernant cette fatidique question, ma mort.
"Il existe bien d'autres familles, d'autres clans. Depuis longtemps nous sommes divisés et une véritable guerre nous oppose. La Mascarade tend ouvertement à conserver l'existence des vampires secrètes, redoutant encore les pires heures de l'inquisition. Le Sabbat tend à penser que l'humain est inférieur, il n'est qu'un bétail. La secte aurait plutôt vocation à revendiquer ouvertement la suprématie des vampires et donc à se révéler au grand désarroi de la Camarilla. Mais ce n'est qu'une posture, comment ferions nous, nous qui dormons la journée, le jour on serait brulé et massacré. Ceux qui contrôlent le Sabbat savent ce fait. Évidemment il existe d'autres raisons de division... Mais au final, c'est une guerre qui n'a que trop durée... Toujours présente, par l’embrigadement de la jeunesse, ceux qui ne sont pas assez clairvoyant...
Je suis affilié au Sabbat, et le gamin est surement coté Camarilla, mais ne t'inquiètes pas. Je ne te considère aucunement comme du bétail inférieur. Tu es bien plus, la preuve, tes questions. Le fait que tu ne te sois pas encore enfuie, ou que tu n'es pas encore appelé les services d'internement."
Un silence bien maigre lui permettant de digérer ces informations.
"Tu veux savoir... Oui je suis mort..."
En quelques mots, en un regard je voulais tout dire, toute la souffrance toute l'horreur que représente pour moi cette horrible journée. Plus de questions, à ce sujet, je ne voulais parler de cela. Cela pouvait attendre, si le chemin des ombres était son choix... Alors... |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Jeu 30 Mai - 8:44 | |
| Les secondes filent. Il reste silencieux. Je me doute bien de la raison. Si véritablement il est mort… eh bien, ça ne doit pas être le souvenir le plus agréable de sa vie, loin de là. La chose n’est pas vraiment difficile à deviner, ma foi. Cependant, la question avait fusée. Je manque de me raviser, de le prier de m’excuser et d’oublier, et pourtant je ne le fais pas. Après tout, on ne doit pas souvent lui poser la question. Et quand bien même la lui poserait-on souvent, il ne doit pas s’amuser à y répondre tous les jours. J’espère donc qu’au pire elle passera inaperçue, et qu’au mieux elle trouvera réponse.
Nous errons, l’odeur d’iode et de sel m’apaisent d’une certaine façon. J’ai l’impression qu’à chaque pas, ma pensée se clarifie. C’est sans doute une belle illusion, mais il est plaisant de l’avoir, cette illusion.
Finalement, nos yeux se croisent à nouveau, et il se met à parler doucement.
"Il existe bien d'autres familles, d'autres clans. Depuis longtemps nous sommes divisés et une véritable guerre nous oppose. La Mascarade tend ouvertement à conserver l'existence des vampires secrètes, redoutant encore les pires heures de l'inquisition. Le Sabbat tend à penser que l'humain est inférieur, il n'est qu'un bétail. La secte aurait plutôt vocation à revendiquer ouvertement la suprématie des vampires et donc à se révéler au grand désarroi de la Camarilla. Mais ce n'est qu'une posture, comment ferions nous, nous qui dormons la journée, le jour on serait brulé et massacré. Ceux qui contrôlent le Sabbat savent ce fait. Évidemment il existe d'autres raisons de division... Mais au final, c'est une guerre qui n'a que trop durée... Toujours présente, par l’embrigadement de la jeunesse, ceux qui ne sont pas assez clairvoyant...
Je suis affilié au Sabbat, et le gamin est surement coté Camarilla, mais ne t'inquiètes pas. Je ne te considère aucunement comme du bétail inférieur. Tu es bien plus, la preuve, tes questions. Le fait que tu ne te sois pas encore enfuie, ou que tu n'es pas encore appelé les services d'internement."
J’essaye d’ingurgiter cette réponse. Plusieurs clans, donc, et une guerre qui les oppose. Ma foi, plus rien ne m’étonnera ce soir. La Camarilla qui vraisemblablement est attachée à l’humanité par opposition au Sabbat qui considère l’humain comme du bétail. D’après les paroles de Shiro je pressens une certaine lassitude de cette bataille, une certaine clairvoyance également. J’hésite à me sentir flattée ou inquiète de l’intérêt étrange qu’il semble me porter. Peut-être, après tout, cherchait-il un peu de compagnie ? Je n’en sais rien, en fait. Comment pourrai-je me targuer de comprendre un vampire de quatre-cent ans ? Ce serait stupide et irréaliste à la fois. Je manque de lui répondre, mais… Une question, une dernière question me fait interrompre mon pas, et le regarder, immobile.
"Tu veux savoir... Oui je suis mort..."
J’avais cru qu’il éluderait la question, apparemment non. Très bien, c’est de ma faute si j’ai réveillé ses vieux démons. J’espère juste qu’il n’en sortira rien de mauvais. A mon tour, je tente de suivre sa pensée, d’y aller en douceur.
-Pour les services d'internement, j'y pensais depuis quelques instants déjà, Shiro... Non je plaisante, rassure-toi. Et puis… je ne sais pas si c’est flatteur ou flippant de savoir que tu me prêtes autant d’attention. Tu es un drôle de vampire, Shiro. Enfin… je n’en ai jamais rencontré d’autres, mais… Oh, et puis flûte, oublie. Tu parles de ce combat comme si tu en avais assez… Pourquoi ne peux-tu simplement pas te retirer de la guerre et mener une existence paisible comme tout vieux guerrier qui se respecte ? Oh, je ne veux pas dire que tu sois vieux, mais… euh… en fait si ! Désolée !
Tu t’embrouilles, ma petite Gabby, tu t’embrouilles. Le rouge te monte aux joues. Quelques secondes s’écoulent, je redeviens sérieuse.
- Eh bien... Euh...
Je ne sais que dire, je ne sais quel réconfort je pourrais lui apporter. A vrai dire, je me doute bien que ça a dû être terriblement dur pour lui de repenser à tout cela.
- Je suis désolée de t'avoir fait repenser à... à ça. Pardon Shiro.
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| | | Shiro Amakusa
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Ven 31 Mai - 22:27 | |
| Encore... Je remarquai sa liberté d'expression, sa quasi aisance à converser avec un être éternel. Étais-ce moi le problème? Peut-être que je n'étais guère convainquant, mon apparence juvénile, ma prévenance, quelle était donc la cause de tout ce sang-froid? Je manquais d'autorité évidemment, mais de la... Il y-avait autre chose, un élément qui rendait son âme spéciale. Je peinai à croire que Gabrielle avait été témoin du meurtre d'Anton quelques minutes auparavant. Elle était surprenante, et je savais au fond de moi qu'elle avait parfaitement conscience de la réalité froide dont elle fut témoin. Et pourtant faire face à ma personne, après ça... Merveilleux.
Même si j'avais dit la vérité, même si cette nuit sauf volonté contraire de l’intéressée, Gabrielle conservera la vie, cependant je n'étais pas encore fixée sur quoi faire de cette jeune fille. Instruire, ce n'était guère passionnant pour ma personne et puis à dire absolument tout, j'enlevai une part de mystère à ce monde si secret. Provoquer l'oublie, après cette pédagogie, c'était bien sur à exclure.
L'idée de l'étreindre m'était déjà passée par la tête à vrai dire. L'idée taraudait mon esprit depuis que j'avais fait connaissance de ma belle Alice. La belle ne souhaitait pas suivre le chemin des ombres, et moi qui souhaitait tant montré ce chemin. Pour une âme consentante, digne du clan des Ombres, à l'intelligence vive, tels étaient mes conditions. J'avais hâte de savoir si la jeune fille arriverait à réunir ces qualités. C'était à preuve du contraire, en bonne voie...
Pour le moment je décortiquai chaque parole, chaque hésitation. Évoquer le fait de m'interner m'arracha presque un sourire après les mauvais souvenirs. Malgré ses hésitations elle demeurait ... clairvoyante. Elle savait pour ma lassitude. Son discours oscillait entre maladresse et pertinence. Et derrière mes sourires je cachai toute mes intentions. Finalement cela se termina par des excuses que je n’attendais pas tant que ses propos m'avaient divertis. Je continuai la discussion sur un ton plus doux, je préparai Gabrielle à ma volonté.
"J'étais prêt à mourir, mais je n'ai pas eu le choix de me relever. Un guerrier de ma caste n'abandonne jamais un combat tant que son serment est en jeu. C'est l'honneur qui guide ma lame, je suis ce que l'on appelle encore un samouraï. Alors lassitude ou non, je continuerai."
Esquissant d'un sourire je donnai ma réponse d'un air amusé.
"Oui on peut dire que je suis vieux, mais pas autant que certains. Concernant tes inquiétudes, ne t-en fait pas, tu n'as point à être pardonnée. Il s'agissait d'une judicieuse question. Néanmoins, il y-a encore une question que tu ne m'as pas encore posée. Pourquoi as t-on avis je t'ai-je autant instruite. Pourquoi te laisser maitresse de tes souvenirs?"
Voila la question cruciale. Il était bien sur question d'héritage de sang. |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Sam 1 Juin - 8:03 | |
| Je ne sais jamais quand je parle trop ou quand je ne parle pas assez. Je n’arrive pas à savoir ce qui amuse ou ce qui peine Shiro malgré sa douceur et ses sourires, pas plus que je n’arrive à deviner le cours de ses pensées. Je me sens à vrai dire étrangement détachée de tout ce qui a pu se passer, comme si la présence seule du vampire parvenait à me faire oublier le meurtre.
D’ailleurs, est-ce qu’on pouvait parler du meurtre compte tenu que celui qui m’avait attaquée était aussi un vampire, et donc… eh bien, mort ? Ce genre de question affleure sur les événements de la nuit, s’enroule dans ma mémoire pour les recouvrir d’une certaine brillance. A vrai dire, je questionnerai bien encore toute la nuit Shiro, tant il me semble… différend de celui qui m’a attaquée. Je ne parviens pas à me dire qu’ils sont de la même espèce, à défaut de trouver un autre mot. Est-ce que les clans ont un si grand impact que ça ? Non, ça ne peut pas être ça. Ce type avait plus l’air d’une bête enragée que d’autre chose.
La voix de Shiro s’élève, balaye pour quelques instants mes questions.
"J'étais prêt à mourir, mais je n'ai pas eu le choix de me relever. Un guerrier de ma caste n'abandonne jamais un combat tant que son serment est en jeu. C'est l'honneur qui guide ma lame, je suis ce que l'on appelle encore un samouraï. Alors lassitude ou non, je continuerai."
Oui, finalement, ça explique beaucoup de choses. Un samouraï, hein ? C’est peut-être de là que lui vient ce que je devine être un certain code d’honneur sans parvenir à en saisir tous les tenants. C’est typiquement le genre de personnages qu’on apprécie dans les romans. Manque de pot, je ne suis pas dans un roman. Oh, ça aurait sans doute fait une bonne histoire.
"Oui on peut dire que je suis vieux, mais pas autant que certains. Concernant tes inquiétudes, ne t-en fait pas, tu n'as point à être pardonnée. Il s'agissait d'une judicieuse question. Néanmoins, il y-a encore une question que tu ne m'as pas encore posée. Pourquoi à ton avis je t'ai-je autant instruite. Pourquoi te laisser maitresse de tes souvenirs?"
Oh, une question à laquelle je n’ai pas voulu penser jusqu’ici, une question dont je crains à vrai dire la réponse. J’aurai sans doute préféré que dure encore un peu cette nuit si étrange avant de savoir, que nous continuions à bavarder comme si de rien n’était. Mais apparemment, les choses ne seront pas ainsi. Gagner encore un peu de temps, peut-être ?
- Dis-moi, Shiro, avant que je ne te réponde, j’ai une dernière question, et elle n’est pas celle que tu as évoquée. Pourquoi ce vampire m’a-t-il attaquée ? Il ne semblait pas en possession de ses facultés mentales comme toi. On aurait dit un animal sauvage, et cela, je ne me l’explique pas.
Je laisse un temps. Je ressasse une seconde sa question et me décide à lui répondre.
- Il y a deux réponses à la question que tu m'as posée, Shiro, comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. Laquelle veux-tu en premier ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de citer mon auteur préféré, tant il correspond à ce que je ressens, tant il convient à cette situation, tant je suis partagée entre deux réponses possibles, et sans doute toutes autant véritables l’une que l’autre… ou peut-être pas, en vérité.
Désolée, c'était tellement tentant de te ressortir le Pacte des Marchombres de Bottero. Un très bon bouquin d'ailleurs ^^. |
| | | Shiro Amakusa
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Lun 3 Juin - 0:42 | |
| Je m'attendais à une esquive, une manœuvre évasive, une quelconque manière de suspendre encore ce moment. Mais, ce fut avec de l'esprit que la jeune mortelle s'opposa au don d'une réponse. Une phrase qui demeurait un mystère pour ma personne. Je n'étais point accoutumé aux énigmes et à tous ces jeux d'intellects domaine si vanté du clan des Sorciers. Je ne voyais que le sens propre et imaginé des deux mots.
Mais avant ce focus du questionnement, il me fallait répondre à une question bien simple. Décidément, elle semblait si avide de question et comme je m'étais dévoué à répondre, encore une fois je ne pouvais m'y dérober. Une question qui posait quelques problèmes malgré tout. Répondre, c'était évoqué le monstre sommeillant au corps de chaque enfant de la nuit. Un animal toujours assoiffé, poussant au meurtre et à la folie toute personne soumis à une soif trop intangible. J'étais incapable de mentir, de penser à une quelconque rétention d'information.
Et c'est au moment ou un vent marin fit chavirer quelques unes de nos mèches que je me mis à prononcer d'une voix doucereuse la terrible réponse.
"S'il t'a attaqué, sache que ce n'est pas du fait d'une propriété de son clan, c'est plutôt le contraire pour celui des Sorciers. S'il t'a apparu bestial c'est lié à sa condition de vampire. Il avait subit de lourdes blessures et perdu beaucoup de sang. En réponse il entra en l'état que l'on appelle frénésie. En chaque vampire réside un démon, une bête intérieure qui nous pousse à boire le sang et entrer en rage si nécessaire pour l'obtenir en cas de grave manque. Pour ma part, je n'ai jamais fait l'expérience de cet état, j'ai appris très tôt ces pulsions, cette rage bestiale. Ce n'est guère un état digne d'un enfant des ombres."
Puis vint le moment fatidique ou il me fallait choisir. Je sentais alors que je forçais actuellement le passage, cette question et ma réponse franche m'alertait sur la peur que pouvait alors ressentir Gabrielle. Du même ton je souhaitai rectifier quelques éléments.
"Gabrielle... Je ne cherche point à te faire peur, ni à t'obliger d'emprunter un chemin d'ombre. Je voulais simplement... Croire. Si je n'ai pas choisi de demeurer ainsi, alors pourquoi imposer cela à d'autres? Mais pour répondre à ta question, je choisis le poète, car c'est dans les contemplations que se tournent mon âme."
J'osai espérer qu'elle comprendrait. Mon acte était en lui même bien égoïste. J'avais songé à ce projet sans lui donner tous les aboutissants. Autant la plonger aveugle au milieu de requins.
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Lun 3 Juin - 9:08 | |
| Visiblement, Shiro n’a pas compris. Son air sérieux me le laisse croire en tous cas. Je ne m’attendais bien sur pas à ce qu’un Vampire connaisse cet auteur, mais… ma foi, on ne sait jamais. J’ai deux hypothèses, deux hypothèses qui se valent, et déjà la réponse du vampire m’apporte quelques éclaircissements.
Celle du poète… oui, c’est peut-être celle-là qui est la plus proche du réel. J’ai en tous cas la faiblesse d’y croire, de l’espérer peut-être. Celle du savant serait bien trop déprimante à mes yeux. Mais… Je m’égare.
Mais il me donne en premier lieu la dernière réponse que j’attendais. Celle qui ne fait que me confirmer ce que les contes et légendes donnent déjà pour acquis. Cette soif de sang, cette bête intérieure. Une semblable bête habite donc en Shiro. Je devrais en concevoir de la peur, m’enfuir en courant, mais… je n’arrive pas à éprouver autre chose qu’une certaine compassion. Un sentiment totalement déraisonnable, mais bien plus fort que moi. Vaut-il mieux être mort ou vampire, vraiment, je me le demande.
J’hésite, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre, comment lui faire comprendre qu’il ne m’effraye pas. Comment quelqu’un d’aussi adorable pourrait-il être effrayant ? Bon… d’accord, si je lui dis qu’il est adorable, il va s’enfuir en courant ou me proposer un aller simple pour l’hôpital psychiatrique le plus proche, mais… Il faut reconnaître qu’il est loin du cliché habituel du Conte Dracula…
Quoi que… Quand on y pense Dracula avait un certain savoir vivre aussi… Mais je m’égare, ce n’est pas le moment de ressortir mes lectures passées. Sa réponse me parvient, visiblement, il s’inquiète. Un vampire qui s’inquiète, j’aurai tout vu, mais ça…
"Gabrielle... Je ne cherche point à te faire peur, ni à t'obliger d'emprunter un chemin d'ombre. Je voulais simplement... Croire. Si je n'ai pas choisi de demeurer ainsi, alors pourquoi imposer cela à d'autres? Mais pour répondre à ta question, je choisis le poète, car c'est dans les contemplations que se tournent mon âme."
En fait, je n’arrive pas à réprimer un grand sourire. Un sourire mi-amusé, mi-touché. Je ne sais pas si on peut parler de naïveté pour un être aussi âgé, mais… c’est pourtant ce mot là qui me vient en tête.
- C’était une référence à un livre, Shiro, je ne suis pas étonnée que tu ne connaisses pas. La réponse du poète est qu’après quatre cent ans, tu dois te sentir seul, avoir envie de parler, de côtoyer autre chose que tes ombres. Peut-être même que ça te manque… d’être humain, je veux dire, de ne pas être pris dans cette guerre dont tu me parlais. Celle du Savant était beaucoup plus terre à terre. Tu es un vampire, selon toute logique, si la moitié des légendes sur les vampires est vraie, tu crains le soleil. Je peux donc supposer que si tu m’as dit tout ça, c’est parce que tu as besoin d’une aide qui ne le craint pas pour servir l’un ou l’autre de tes plans. Mais… honnêtement, je préfère la réponse du poète.
Je laisse mon regard dériver une seconde, ses paroles me reviennent en mémoire.
- Tu ne me fais pas peur. Je me serai déjà enfuie en courant si c’était le cas. Je te fais confiance pour avoir assez de maîtrise de toi, et puis… Comment veux-tu me faire peur si tu souries tout le temps ?
Un éclat de rire s’envole. J’aurai au moins essayé de détendre l’atmosphère.
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| | | Shiro Amakusa
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Lun 3 Juin - 23:04 | |
| La réponse du poète... Lui dire oui était avouer une faiblesse, dire qu'en effet je me sentais seul sur ce chemin. Lui dire que j'avais envie d'être accompagné et égoïstement j'avais évidemment pensé à elle. Je n'étais pas ainsi, demeurai en moi une certaine fierté héritée de mon clan. Néanmoins je semblais bloqué. En face de moi se trouvait une intelligence vive, incapable de voir en moi le monstre que j'étais. Peut-être le voyait-elle, peut-être se refusait-elle au jugement?
C'était bête, j'avais envie de partir, de m'envoler devant une fillette qui ne me craignait pas. Non parce que je ne comprenais pas, tout simplement parce que je ne pouvais me résoudre à enlever une telle intelligence au monde de lumière. N'étais-ce pas ce que Gabrielle m'avait demandé lors de notre premier regard échangé? La ramener vers la lumière, c'était son souhait. Moi je ne voulais que de sa présence au cœur des ombres. On ne pouvait me condamner pour cela.
J'étais de nouveau silencieux, scrutant son visage cherchant son regard. Ma main vint alors se poser sur la sienne. Simplement, pour encore lui faire éprouver le contact glacé de ma paume.
"Tu as vu juste Gabrielle, la réponse du poète... J'apparais comme bien peu terrifiant je le concède. Une défaillance manifeste lorsqu'on est affilié au Sabbat."
Je décida de reprendre la marche à ses cotés, sans savoir notre destination, elle importait peu de toute manière. La maintenant, je sentais que j'aurai déjà dut la mordre par experience, faire plonger son corps en une température froide et glacée. Ainsi mon vœu aurait-été exaucé. Mais...
"As tu d'autres questions, que souhaites-tu savoir d'autre concernant le monde des secrets? Nous avons une nuit pour converser, j'ai une nuit pour t'instruire, d'autres si tu le désir. A te donner les connaissances de mon monde, je souhaite élever ta conscience. Je ne fais point cela pour servir mes intérêts. Je fais cela ... Car j'apprécie ta présence. "
J'étais convaincu d'un fait, je ne voulais pas disparaitre, pas maintenant. Je ne pouvais quitter son existence ainsi. |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Mar 4 Juin - 11:52 | |
| Il semble troublé. Même avec le peu d’empathie que j’ai, je peux le déceler. Il me semble qu’une ombre passe sur son visage à chaque fois qu’il est aux prises avec ses démons intérieurs. Beaucoup de monde connaît ce changement de physionomie lorsqu’une émotion ou une incertitude le taraude. Je ne me lancerai pas dans une analyse par contre, je ne tiens pas spécialement à me hasarder à ce genre de choses sur un vampire.
Son aveu… ma foi, son aveu m’émeut. Il reconnaît lui-même être défaillant par rapport à ce qu’on attend de lui. Comment pourrais-je le rassurer ? Quelque chose m’y pousse, quelque chose me donne envie de l’aider autant que possible. Main dans la main, nous avançons, je cherche ce que je pourrais bien lui répondre.
Il continue de parler
"As tu d'autres questions, que souhaites-tu savoir d'autre concernant le monde des secrets? Nous avons une nuit pour converser, j'ai une nuit pour t'instruire, d'autres si tu le désir. A te donner les connaissances de mon monde, je souhaite élever ta conscience. Je ne fais point cela pour servir mes intérêts. Je fais cela ... Car j'apprécie ta présence. "
Que pourrai-je bien répondre à ça ? Je ne m’y étais pas attendue. J’apprécie sa compagnie aussi, bien sur, et je suis dévorée par la curiosité. Je ne sais pas comment lui dire tout cela. Autant j’ai été très forte pour éluder jusqu’à maintenant, autant ses paroles me troublent profondément à présent. Je me hasarde à une réponse sans même être certaine de ce que je vais lui dire.
- Tu sais, Shiro, je ne crois pas que tu sois faible ou défaillant. Savoir accepter ce que l’on est, ce que l’on veut, savoir écouter ses désirs, se connaître soi-même… Tout ça peut être force si tu l’utilises. Tu m’as dit que le Sabbat considérait l’humain comme du bétail, pas vrai ? Et que tu es prisonnier de ton allégeance. Eh bien… dans ce cas là, puisque tu es prisonnier du Sabbat, et que néanmoins il ne te convient pas, pourquoi n’œuvres-tu pas à le changer ?
Oh, ça doit être naïf comme pensée, et je n’ai sans doute pas en main toutes les données pour l’analyser, mais spontanément c’est ce qui me semble le plus logique. Nous allons doucement vers l’eau, loin de tout néon, loin de toute lumière artificielle. Il n’y a plus que la lune pour parer d’argent les vagues.
- Des questions… Bon sang, j’en ai tellement que je ne saurai pas par où commencer. Peut-être par la chose la plus évidente à dire : une nuit n’y suffira certainement pas. Je serai heureuse de te revoir, Shiro.
Je laisse un moment avant d’opter pour la première question qui me passe par la tête.
- Parle moi des vampires, dis-moi comment a commencé toute l’histoire.
Une sonnerie s’élève dans la nuit, lui volant le droit de répondre. Je la reconnais sans peine. Ma meilleure amie. Pourquoi m’appelle-t-elle à une heure si tardive? J'ai le téléphone dans la main et j’hésite à répondre. J’hésite à quitter le monde Shiro pour revenir au mien.
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| | | Shiro Amakusa
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Dim 9 Juin - 19:31 | |
| Une première réponse qui se fanait avant d'éclore. Oui elle avait le mérite d'avoir été prononcée avec le coeur, mais que de variables inconnues pour la jeune fille. Si elle savait ce qu'était le Sabbat, si ce genre d'initiative avait la moindre chance de réussir. En notre société l'idéalisme était meurtrière, toute conscience marquée par l’impétuosité de vouloir changer le monde se heurtait au mur de la fatale réalité. Cela faisait des millénaires que nous vivions en marge du monde et l'utopie n'avait guère sa place dans les ténèbres.
J'aimai la ou voguait notre barque, une nuit ou je pourrais instruire. Expliquer la malédiction, instruire sur les familles de vampire, exposer les guerres et les traditions. Un sujet passionnant avec du recul. Comme je pouvais comprendre cette fascination, pour une âme en dehors de ce cercle.
Elle appréciait ma compagnie, la réciproque je l'avais déjà prononcée. Il m'était désormais impossible de fomenter une toile autour de ce destin. Comme j'étais déjà lié à Alice, comme elle ne voulait pas entrer sur le chemin des ombres, m'était apparu cette idée folle. Avoir une infant, un projet qui avait heurté ma conscience. Mais point à tout prix, et la toile des Lasombra ne ferait point office de moyen au résultat.
L'instruire donc et regarder cette flamme évoluer dans le noir. J'aurais souhaité malgré les risques afférents qu'elle rencontre d'autres de mon espèce, enfin des personnes n'ayant pour but de s'offrir un repas à ses dépens.
Comme j'étais flatté par l'attention et le respect dont je faisais l'objet. Il ne fallut qu'un bruit agaçant pour rompre tout le plaisir qui naissait en bouche. Tout le commencement de mon histoire est mort avant d'être né. On appelait sur son téléphone... Évidemment on devait être inquiet à mon sujet. Doucement je fis ce que l'impulsion me commandait de faire. Par bonheur le travail m'avait imposer l'utilisation de ses machines. Sans violence dans le geste je provoquai le silence de l'appareil.
"Pardonne moi pour ce geste... Il est tard sans doute pour les tiens, tu devrais rentrer car raconter l'histoire de ma race c'est résumer des millénaires d'existence. En parallèle nous n'avons jamais quitté l'humanité, nous en sommes l'ombre fidèle. Je pense que tu devrais méditer sur notre rencontre et laisser cette nuit t'apporter conseil. Retrouve la lumière Gabrielle mais l'ombre ne sera jamais trop loin. Pense à ce monde des ténèbres, réfléchis aux intérêts et ce que souhaite ton cœur."
Mais je ne pouvais disparaitre ainsi, si vite, il me fallait prononcer encore quelques mots.
"Je puis te donner un présent. Celui-ci te permettra d'avoir un premier apperçu de ce monde, de ce qu'il a à offrir. Tu seras plus forte, mais il permettra de créer un lien entre nous, ainsi pour une seconde nuit tu sauras ou me rejoindre. Qu'en dis-tu Gabrielle?"
Inutile de préciser ce que je voulais, j'étais pendu aux mots qui allait naitre. |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Dim 9 Juin - 22:28 | |
| On m’ôte le choix cornélien que je n’aurai pas su faire. L’appareil se tait, reste froid et mort dans ma paume. Shiro l’a éteint. Je suis d’une certaine façon soulagée, heureuse de son geste, heureuse de rester là, face à lui, au calme. J’espérai naïvement que le moment durerait toujours, que cette nuit serait sans fin, et que je pourrai rester en sa compagnie à deviser face à la mer. Mais tout a une fin, je m’en aperçois. Il accompagne son geste d’excuses. Des excuses alors que je voudrais le remercier. Des excuses et des conseils. Il m’enjoint à réfléchir à cette nuit, à notre rencontre. Dois-je lire une promesse de sa présence lorsqu’il me dit que l’ombre ne sera jamais trop loin ? Sans doute, oui. Cela me rassure. Une Ombre dans les Ténèbres, une Ombre qui devrait m’effrayer et que je ne parviens qu’à apprécier.
La suite de son discours me laisse le cœur battant, une étrange sensation au creux de l’estomac. Je suis dévorée à la fois par la peur soudaine de faire une erreur en acceptant, et une envie toute aussi soudaine de peut-être faire cette erreur. Un moyen de le retrouver, de savoir où le rejoindre. Un moyen dont je n’ai pas idée, bien sur, qui me terrifie sans raison apparente. Et pourtant est plus forte l’envie de le savoir à mes côtés. Est plus forte aussi l’affection que je lui porte, plus forte qu’une crainte de ce lien qu’il me propose.
Mon cerveau tente une dernière fois de m’en dissuader. Tout ceci est-il seulement possible ? Ce doit être un rêve ou une mauvaise blague. Ne lui fais pas confiance, il est Ombres. Ne te souviens-tu pas de ce qu’il a dit à propos des humains ? Du bétail ? Ce conflit intérieur doit passer et repasser dans mes yeux, mon silence s’éternise à mesure que je sens mon cœur exploser sous la contradiction des sentiments qui l’assaillent. Mon regard croise celui de Shiro, il attend une réponse, c’est une certitude, je ne vais donc pas pouvoir me défiler.
Ma voix s’est faite tremblante, je m’aventure en territoire étranger, inconnu et peut-être hostile, là.
- Je… Volontiers, Shiro.
Ça y est, mon cerveau s’affole encore une fois de ce que j’ai proféré. J’ai perdu toute contenance, de toute façon, tenaillée par l’impression de vivre un moment décisif. Mon souffle s’apaise un peu dans un soupir, après tout, la décision est prise. Je ne mesure sans doute pas la portée des mots que je répète.
- Je te rejoindrai volontiers.
J'suis en semaine de révision pour le bac, dont je risque d'être un peu absente, comme qui dirait. Ne t'en fais pas, ta presque-goule reviendra une fois le 19 passé (date de mon épreuve de Français xD) Entretemps, ne te presse pas pour faire sauter le fait que je sois à jour ^^"
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| | | Shiro Amakusa
Messages : 141 Date d'inscription : 19/04/2013 Age : 35 Localisation : Au coeur des ombres.
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Jeu 13 Juin - 2:20 | |
| Comment ne pas hésiter? Comment ne pas sentir son cœur tendre de deux cotés, la raison, la passion. Je ressentais cette contradiction. Je pouvais entendre le sang qui pulsait à l'aube de cette grande décision. Si c'était un refus alors comme une ombre je laisserai place au silence, au vide, je me serais effacé de sa présence. Peut-être que le destin nous aurait offert une nouvelle rencontre, la nouvelle chance pour Gabrielle de venir sur ce chemin. Fataliste je m'attendais à ce choix, je préparai mes ombres à fuir cette lumière, une flamme souhaitant demeurer parmi les siens.
C'est pourquoi...
Je ne put que demeurer interdit devant la réponse de la jeune fille. Un oui, émouvant et tremblant, une acceptation que je n'attendais pas. Pourtant devant ce silence ému je constatais la volonté de la jeune femme, son cœur avait choisis de rejoindre le chemin des ombres. Mes yeux ne pouvaient prédire si tel serait son chemin pour les siècles à venir, mais au moins elle allait véritablement commencer à apprendre.
Il s'agissait de la première âme dont j'assurai l'escorte dans ce monde. Et même si elle n'était pas ma promise, je lui vouais déjà une grande protection, car elle était destinée peut-être à devenir ma fille. Alors commença la cérémonie, mais avant cela.
"Gabrielle, ce présent je te le donne. En entrant dans le monde des ténèbres, ne laisse pas ta route s'assombrir, sois vigilante. Je veillerai sur toi, sois en sur et si un obstacle se présente tu auras l'instinct de me trouver. Maintenant il te faut boire mon sang."
La dernière phrase fut prononcée avant que mes crocs ne se dévoilent et ne transpercent la chair de mon bras droit. Le sang coulait en abondance mais aucune goutte ne toucha le sable, tout fut contenu en un bol né des ombres, un disque brumeux que je tenais de ma main gauche. Vite la blessure cicatrisa, et sans éprouver le moindre signe de douleur je présentai le bol à Gabrielle.
"Un sang ancien, un élixir, que je te donne."
Restait à voir si la jeune fille acceptait mon sang, le dernier pas. |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Jeu 13 Juin - 9:41 | |
| Il me semble que Shiro est surpris de ma réaction. A vrai dire, je ne suis pas trop certaine de mon coup non plus. Cependant, il n’est plus vraiment l’heure de tergiverser. Je lui ai donné ma réponse, le cœur battant, à mi chemin entre la fuite, l’évanouissement et la curiosité dévorante. Je devine déjà que cette nuit sera probablement l’une des plus inoubliables de mon existence.
Les mots de Shiro résonnent, lointains, à mes oreilles, couverts légèrement par le battement du sang qui danse dans mes veines. Je dois faire une bien piètre figure, et mon assurance s’est probablement volatilisée depuis longtemps. Pourtant, je ne ferai pas marche arrière. C’est une certitude. Shiro… il a beau avoir tant d’années derrière lui, tant de décennies, de siècles, je ne peux pas m’empêcher de lui vouer ma confiance, d’avoir l’impression qu’au final, il n’est pas si âgé que cela, qu’il n’est pas qu’une chimère inaccessible.
Ses mots, je les entends, je les analyse malgré moi, je tente de les comprendre précisément.
"Gabrielle, ce présent je te le donne. En entrant dans le monde des ténèbres, ne laisse pas ta route s'assombrir, sois vigilante. Je veillerai sur toi, sois en sur et si un obstacle se présente tu auras l'instinct de me trouver. Maintenant il te faut boire mon sang."
Ne pas laisser ma route s’assombrir. Fait-il référence au conflit qui agite le monde des vampires et dont il m’a laissé entrevoir la complexité ? Est-ce autre chose ? Veiller sur moi. Oui, de cela, je suis certaine, je n’en doute absolument pas. Ne l’a-t-il pas déjà fait par deux fois ? Je sais qu’il sera à mes côtés, oui.
A la force des crocs, Shiro s’entaille le bras. Pour la première fois, je vois en lui le vampire. Il m’avait paru jusqu’ici humain, mais ces canines ne sauraient être naturelles. Je prends véritablement conscience de l’endroit où je mets les pieds. Une violente envie de m’enfuir à toutes jambes me prend. Elle me fait faire un pas en arrière que je n’ai pas contrôlé. Il ne me resterait plus qu’à faire demi-tour et à courir. L’image de Shiro m’en empêche. Il est là.
Il est là, et, vampire ou pas, je lui fais confiance.
"Un sang ancien, un élixir, que je te donne."
J’opine. Oui, tentons l’aventure, après tout. Le peu que je connais de Shiro m’attire. Il ne me ferait pas de mal, j’en suis intimement persuadée. Je reçois le bol, hésite encore une seconde ou deux et le porte à mes lèvres le cœur battant. J’avale son contenu, le goût ferreux du sang me reste désagréablement en bouche.
Je ne sais pas quoi dire à Shiro, trop conscience de l’étrangeté de la situation. N’importe-qui te raconterait ça qu’il finirait aussitôt en asile. J’en ai par trop l’intime conviction. Je souris, un pâle sourire tandis que je me remets de mes émotions.
- Je sais que tu le feras, oui, Shiro. Je sais que tu veilleras sur moi. Je tâcherai de ne pas me perdre en route dans le monde des ténèbres.
Avisant le ciel, la pensée naquit qu’il faudrait vraiment que je rentre chez moi, et je n’en avais pourtant aucunement l’envie.
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| | | Shiro Amakusa
Messages : 141 Date d'inscription : 19/04/2013 Age : 35 Localisation : Au coeur des ombres.
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Jeu 13 Juin - 16:06 | |
| Intérieurement je ressentais une vive émotion, observant chaque goute disparaitre du bol d’ombre j’entrevoyais une nouvelle naissance. Elle n’en avait pas encore pleinement conscience, mais le lien se créait, progressivement le sang ancien faisait son œuvre et instillait en ce corps une nouvelle force. Chaque goute fut avalée et le bol disparut en une fumée d’ébène. Comme j’étais heureux de ce choix et mon sourire en était le témoin. Puis vinrent ses mots, une confiance en moi désarmante, une confiance qui ne devait être trahie à aucun prix. Comme une ombre Gabrielle, comme une ombre je ne serai jamais loin.
Alors qu’elle regardait le ciel, vint alors la souffrante nécessité qui s’imposait à moi. Prendre le parti de quitter cette jeune flamme. Car le lieu n’était plus sur, bientôt … ils arriveront. Mais j’avais encore le temps de lui adresser une dernière leçon.
« En notre monde, on nomme les mortels goutant au sang des immortels des goules. Comme je te l’ai dit un lien se crée, et une force va se développer en toi. Le sang des immortels protège du temps le corps de ceux qui ont bus ce sang. Et plus la goule bois le sang du vampire, plus le lien se renforce, à force la goule devient entièrement dépendante du vampire, dominée entièrement par ce fort lien de sang. Mais te concernant je ne veux pas de cela, le sang que tu as bu t’ouvres les portes du monde des ténèbres. La prochaine fois, ce sera pour… faire un nouveau choix. »
Doucement je m’approchais d’elle et tendrement je déposai un baiser sur sa joue. Déjà, je me faisais à l’idée qu’elle devienne une nuit ma fille, déjà je l’aimai d’un amour filial. C’était peut-être me bercer d’illusion car seul son choix restait maître de son futur. Ses expériences prochaines allaient conditionner ce choix et je serais présent.
M’éloignant d’un pas après le baiser je pris un moment à observer en silence Gabrielle, l’affection se lisait en mon regard. Mais la tristesse finit par surprendre mes paroles, j’annonçais mon départ.
« Je pars Gabrielle, le clan Tremere va surement arriver pour inspecter ce lieu. Je te conseil de rejoindre les tiens. Explore ce nouveau monde et n’oublie pas, comme ton ombre je ne serais jamais loin. Sous peu, nous nous reverrons… »
M’éloignant, je pris enfin après quelques pas à reculons l’initiative de me retourner et dans la nuit me fondre comme une ombre. Comme j’espérais que Gabrielle rejoigne mon chemin. |
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] Ven 14 Juin - 21:28 | |
| Pour la première fois, je vois un vrai sourire sur le visage de Shiro, je suis heureuse de le savoir ainsi, je suis heureuse d’avoir fait ce choix rien qu’à voir sa mine réjouie. J’ai le sentiment d’avoir opté pour le bon croisement, celui qui me rapprochera peut-être un peu plus de cet étrange… ami ? En si peu de temps, c’était ce que je ressens pour lui, déjà, profonde, l’amitié que je lui porte se déploiera sans doute encore, de cela je suis convaincue.
« En notre monde, on nomme les mortels goutant au sang des immortels des goules. Comme je te l’ai dit un lien se crée, et une force va se développer en toi. Le sang des immortels protège du temps le corps de ceux qui ont bus ce sang. Et plus la goule bois le sang du vampire, plus le lien se renforce, à force la goule devient entièrement dépendante du vampire, dominée entièrement par ce fort lien de sang. Mais te concernant je ne veux pas de cela, le sang que tu as bu t’ouvres les portes du monde des ténèbres. La prochaine fois, ce sera pour… faire un nouveau choix. »
Voici quels sont ses mots, Des paroles troublantes à vrai dire. Je comprends mieux sa crainte du refus d’un tel lien, d’une telle relation de dépendance. Cependant, ce qu’il me dit ensuite me rassure. Je n’avais de toute façon plus l’ombre d’une crainte quant à ses intentions. Le nouveau choix qu’il m’évoquait reste un mystère, mais j’ai appris tellement de choses en une nuit que cela pourra bien entendu attendre.
« Je pars Gabrielle, le clan Tremere va surement arriver pour inspecter ce lieu. Je te conseille de rejoindre les tiens. Explore ce nouveau monde et n’oublie pas, comme ton ombre je ne serais jamais loin. Sous peu, nous nous reverrons… »
Des paroles bien rassurantes alors qu’il s’éloigne. Je le vois disparaître dans les ombres, laissant tomber quelques paroles à peine. Les a-t-il seulement entendues ?
- A bientôt Shiro
Le telephone portable fait à nouveau des siennes. L’oreille vissée au combiné, je me hâte de rentrer, entendant à l’autre bout du fil un flot de reproches maternels.
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| Sujet: Re: Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] | |
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| | | | Mais où a filé ce crayon? [pv Shiro] | |
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