L'enlevement. [Raven]

Je devais me refaire, je devais à nouveau faire respecter le blason de l'anarchie. Notre groupé était oublié, notre nom était sous-estimé. On voulait faire de notre mouvement un pion de l'échiquier. J'en avais assez de ces histoires, moi libéré, voila un nouveau souffle qui se devait d'être prometteur. J'étais déchainé, sorti de ma torpeur naturelle je révais de grandeur. Je rêvais de voir des ventrues ramper, je revais de voir Los Angeles libéré des camaristes, libéré des sabbatiques. J'agissais que pour le monde demeure libre, pour que la conscience demeure libre. Tous des marionnettistes, tous des pantins.

"Ce soir mes amis, nous allons frapper. Pas au hasard ! Nous ne ferons aucune concession, car nous déclarons la guerre à ceux qui oppressent. Il est fini le temps du compromis, il est fini le temps de l'anarchie auxiliaire camariste. Pour la liberté des peuples."

Cela avait augmenté le moral des troupes, revolver au poing, il était temps de galoper vers ce sentiment de liberté. Mon premier objectif, c'était de reconstituer les forces. Plus que des crocs, il me fallait de l'argent, le nerf de la guerre. Pour acheter les planques, pour acheter les armes, car la liberté coute du sang. Règle immuable des sociétés humaines. Cela faisait des siècles que cette servitude existait, mais j'avais l'éternité pour m'y opposer. Il me fallait frapper un endroit que je connaissais, un endroit que j’appréciais même. La banque, ça devenait trop classique. Aujourd'hui j'avais envie de revenir aux origines. Sentir le parfum de rose, revoir un palais d'art, revoir ces esthètes répugnant. Quelque chose de nostalgique, évidemment je pensais à l'exposition de ce soir. Art moderne, apparemment le style s'inspirait des techniques bien académiques. L'esprit de l'innovation se perdait... J'étais connaisseur, je savais la valeur de ces toiles, plusieurs millions au marché noir. Et je me devais de remercier l'apprentissage des roses, autrefois j'avais été comme eux, une harpie qui se fondait dans un décor terne. Aucun charme...

L'attaque fut planifiée, orchestrée, piratage de la vidéosurveillance, maitrise des agents de sécurité. Une facilité pour mes vampires. Ce soir nous allions attaquer le musée d'art de New-York. Enfin une partie de ce musée, la galerie Rozen.

Sur place tout se passai comme à l'accoutumée. Des hommes investirent la reception, les systèmes une fois neutralisés nous pouvions passés à l'action. Mon second leva une arme et demanda la docilité de la foule ici présente. Nouvelle aristocratie, intellectuels, officiels de la villes, j'avais un beau pannel représentatif de New-York. D'abord les agents furent maitrisés, pas besoin de coup de feu la force vampirique suffisait à faire taire l'obédience de ces valets.

Moi j’apparaissais ensuite, la silhouette d'un gamin encapuchonné mâchouillant les restes d'une sucrerie. Je m'étais amusé à piquer une sucette à un gosse de riche en arrivant. Le silence régnait déjà et la foule de ces notables se retrouvait à mes pieds, paralysé par la peur d'un anarch, affolé, surpris qu'un aussi jeune homme puisse être à la tête d'une telle bande de brute. Il y-en avait un, un beau parleur qui avait tenté de faire porter la voix de la diplomatie. En réponse il ne reçut que le coup de crosse de mon second. Encore une vague d'effroi. Cette fois, le silence était vraiment roi, aucun ne pensait désormais braver cette force brutale qui venait de s'installer en ce palais de l'artifice, du paraitre.

Moi j'observais les toiles, j'observais la texture, le travail. Il y-avait du laid, mais il y-avait également quelques bonnes surprises. Le modèle contribuait manifestement au pinceau de l'artiste, il y-avait eu de l'inspiration pour ces toiles. Je ne devais pas trop m'attarder sur ces considérations. Nous n'avions pas toute la nuit pour juger de ces chefs d'oeuvre.

"Bien, je vous remercie pour cet amour de l'art. Artiste moi-même je vous demanderais de bien contribuer à ma nouvelle fresque. Cela s'appelle, l'aristocratie dépouillée. Vous connaissez certainement ce refrain si populaire, l'argent ou la vie. Obéissez sans faire d'histoire."

La routine du bandit de grand chemin. Une vie de crime qui me plaisait férocement. Il y-avait toujours un risque, il y-avait toujours ce vent de liberté.

Au centre de la pièce, dans un manteau sombre bien trop large pour ma taille, j'observais la noblesse s'insurger du vol. Mais aucun avait le courage de s'opposer à mes hommes, celui qui avait l'arme, avait le pouvoir. En chef d'orchestre j'assistais à l’achèvement de ma première oeuvre. Suivant du regard mon second, je le vis s'approcher d'une exquise jeune femme. Ah, comment ne pouvait-on point reconnaitre ce visage, il s'agissait du modèle. De cette créature qui avait inspirée l'artiste. Je préférais l'original que le dessin. Avant que mon second ne vienne à se montrer rude avec la demoiselle. Je m'interposa de fait entre lui et la jeune fille.

"Mes hommages madame, pardonnez moi d'avoir quelque peu gâche cette réception. Est-ce votre premier vernissage ?"

C'était de la fausse politesse bien entendue. Je devais intrigué en tant que bandit. Pas seulement pour la jeunesse, mais aussi pour le charisme, car une légende était à l'oeuvre. Sans m'en rendre compte, j'avais usé de présence envers la dame. Auprès du modèle, je voulais apparaitre bien plus intrigant.

L'enlèvement

Feat Billy The Kid ⊹ L'absence est lourde. Le manque se fait toujours plus puissant. L'infante est perdue dans les méandres de la noirceur de son âme. Elle aura beau chercher, mais elle ne trouvera pas le visage souhaité parmi ces gens qui se pavanent dans la galerie. Il n'y a que faux semblant et sourire hypocrite. Juste l'envie de se montrer et d'étendre les richesses qui dans la mort ne sont qu'un fardeau inutile. La mort ne s'achète pas, mais elle se conquit et se laisse charmer. Raven a su conquérir l'un de ces messagers tout comme l'infante a été conquise par ce dernier. Mort et Vie se sont croisés et se sont aimés pour que l'un le rejoigne dans l'éternité des enfants marchant sous la lumière d'argent. Les choses sont encore compliquées pour la jeune femme. Qui, par précaution, a démissionné pour se consacrer à sa non-vie. L'argent ne lui manque pas, les besoins futiles des mortels ne l'atteignent plus comme avant. Il lui est donc aisé, enfin, plus ou moins, de se satisfaire d'un nouveau chemin.

Accompagné de sa goule Vladimir, Raven marche et découvre ou redécouvre même les peintures impeccablement accrochés au mur. Certaines représentent des œuvres où elle a posé en tant que modèle pour un vieil ami. Même si sa contemplation se fait, l'infante ne peut oublier facilement la valse des coeurs battant. Cet appel au sang qui se fait puissant. Elle a beau vouloir le contrôler, mais y résister est presque impossible. Bien heureusement, son envie et sa faim ont été satisfaite par le concours de sa goule qui ne la lâche pas une seconde. Son rôle est simple. Protéger Raven coûte que coûte. Même si le sire est loin, cette dernière peut se révéler une cible tentante pour le Sabbat afin de toucher le point faible du Primogène Ismahel Lucilius. La nouvelle infante ignore encore l'étendue du danger préférant apprendre et surtout résister à la bête qui la tiraille. Tysha lui apprend. Vladimir la conseille. Tandis que les échanges postaux avec son Sire comble légèrement le manque de sa présence et ce dernier la conseille et rassure les craintes de la jeune femme. N'est-ce pas lourd que de devoir s'éloigner de l'être que l'on aime. Le mot est fort pour une rencontre jeune, mais les sentiments s'imposent d'eux-mêmes sans crier gare. C'est ainsi depuis des siècles. Le cœur à ses raisons que la raison ignore dit l'adage. N'est-ce pas ?

L'infante traverse la galerie saluant par respect certaines personnalités. Tout va amplement bien jusqu'à ce que sa jeune ouïe perçoit des bruits étranges. Cette dernière pense à une perte de contrôle de son sens, mais les événements s'enchaînant apporte la triste réalité de ces preuves auditives. Le déroulement se fait vif et rapide. Immédiatement, Vladimir se met devant Raven pour la protéger et faire barrière au danger menaçant.

"Bien, je vous remercie pour cet amour de l'art. Artiste moi-même je vous demanderais de bien contribuer à ma nouvelle fresque. Cela s'appelle, l'aristocratie dépouillée. Vous connaissez certainement ce refrain si populaire, l'argent ou la vie. Obéissez sans faire d'histoire."

Un hold-up ? Ici ? Raven avait dû mal à en croire ses oreilles. Ce style paraît si lointain et pourtant, au vu du comportement des gens ici bas. Les vieilles habitudes fonctionnent surtout après la démonstration de force. Même si elle est jeune, l'infante pu reconnaître sans peine des vampires. Etrange. La jeune femme reste calme suivant les événements sans tenter quoi que ce soit. Au vu de son état que l'on peut rapprocher de celui d'un nourrisson, elle ne ferait absolument pas le poids. Même Vladimir s'en doute, mais il fera de son mieux observant les voleurs avec un air presque dédaigneux et furieux à mesure que l'on se dirige vers la vampire.

"Mes hommages madame, pardonnez moi d'avoir quelque peu gâche cette réception. Est-ce votre premier vernissage ?"

Même si ce dernier s'approcherait d'elle, Raven ne pourrait absolument rien lui donner, car la jeune femme n'a pas pour habitude de porter quelque chose d'onéreux sur elle. Que cela soit en bijoux ou en argent. Elle n'a que peu d'argent sur elle, pas de quoi rendre fou des voleurs de cette trempe. Sa bourse de dentelle attaché à son poignée gauche, la vampire regarde l'individu s'approcher. A mesure de ces pas, Vladimir se fait plus protecteur et insistant à son regard. Il faut dire qu'il en impose avec sa carrure de viking.

"Mes hommages madame, pardonnez moi d'avoir quelque peu gâche cette réception. Est-ce votre premier vernissage ?"

L'instigateur s'impose entre le voleur et elle. Raven calme sa goule en posant sa main sur son épaule. Mieux vaut garder son calme. La jeune femme ayant passé des semaines en formation dans un asile psychiatrique peut parfaitement gérer ses émotions.

- Il manquait d'action selon moi, merci de vous être invité monsieur.

Vladimir regarde sa toute jeune maître. Autant, ces derniers temps, elle se morfond comme une âme en peine, pleurant à l'aube jusqu'à ce que le sommeil la happe que maintenant, elle l'impressionne par ce calme et cette petite réplique posée de manière calme et douce.

- Je crains que je n'ai pas de quoi satisfaire votre oeuvre monsieur. Ma bourse est loin d'être pleine, elle ne saura satisfaire votre regard.

La jeune infante garde son calme. Finalement, sa vie, ces bouleversements et en particulier l'attaque qu'elle avait subi un jour de la part d'un sabbatique, chose qu'elle ignore encore, l'ont armé bien plus qu'elle ne l'aurait songé. Le regard que ce dernier la met quelque peut mal à l'aise de par le charisme qu'il dégage. Etant encore jeune, cette dernière ignore qu'il use d'un don qu'elle-même possède et qu'elle a déployé tout au long du temps qu'elle a passé ici.

Le toreador que j'étais commençait à apprécier avec délice la façon dont la dame réagissait. Il y-avait de la retenue et de l'audace, cela me plaisait énormément. J'aimais la défiance désinvolte, j'aimais ne pas voir la peur, me résister. Mais en s'approchant davantage de la créature, comment ne pas sentir l'odeur de la nuit. Même si je me trouvais dépourvu de voir les auras, mes sens excités ne pouvaient que constater l'absence de vie en ce corps. Une vampire en un musée, le cliché du toreador. Étais-ce une membre de mon glorieux clan, avais-je devant moi l'apparition d'une soeur. J'avançais donc, comme un fou devant une reine. Evidemment dans mes avances, je fut stoppé par le sbire inintéressant. Il partait pourtant perdant vu le nombre, au moins il était loyal à sa maitresse. Sans un mot il opposa son corps d'homme, ce pion massif. Mais il n'eut le temps que de faire un pas, car sans crier gare mon colt se trouva braqué contre son large front.

"Encore un pas et tu disparais... Tu lui seras certainement plus utile vivant que mort."

Simple avertissement, le premier et le dernier. Au moins avais-je devant moi un homme de main plutôt intelligent, celui se retira, mais non sans mépris à mon égard. Que cela pouvait me laisser de glace. Le plus important était la, j'avais champ libre pour examiner de près la jeune modèle qui avait osée m'intriguer. Ce genre de personne était si rare de nos nuits... A quelques centimètres de son corps, sans un mot, je semblais examiner chaque parcelle de son corps. Je ne ressentais aucunement le besoin de me comporter avec délicatesse, j'étais le bandit, elle était la victime. Il y-avait ce sentiment de puissance, de celui qui tient l'arme. En parlant de colt, d'un mouvement le canon de l'arme souleva une mèche de ses cheveux. Je profita de ce moment pour loger ma tête au creux de sa nuque, humant l'odeur de cette peau délicieusement froide. L'instant se voulait intimidant, sensuel également. J'étais un gamin qui aimait jouer de ses victimes courageuses. Jusqu’où pouvait aller l'audace, la résistance ? Puis de ma voix tendre, je chuchotais à son oreille...

"Tu sens la mort bébé..."

L'instant se termina, je n'avais pas besoin de reponses, j'avais déjà trouvé mon obsession de cette nuit. De quelques paroles j'indiquais aux hommes ma volonté de décamper, il ne fallait pas trop tenter le risque de voir débarquer une police.

"Messieurs on s'en va ! Prenez encore ce que vous pouvez, prenez de quoi vous satisfaire pour la nuit."

Mes hommes avaient récoltés bijoux, liquidités, de quoi vivre pour quelques mois à l’abri de tout besoin. Puis ce fut le commencement d'une panique, car mes anarchs prirent dans l'assistance cinq otage, trois jeunes filles, deux jeunes garçons. On commençait à protester, mais après quelques baffes et ordre bruyant, l'assistance fut de nouveau docile. On prenait des otages, en fait mes anarchs prenaient de quoi se nourrir ce soir également.

"Vous prenez aussi ces oeuvres, je veux également l’orignal."

J'indiquais les portraits ou l'on voyait apparaitre le corps si délicieux de la modèle ci présente. Ce qui signifiait que j'ordonnais que cette dernière devienne également un otage. Déjà deux de mes hommes se pressaient derrière la dame, lui indiquant alors la marche à suivre.

"Si voulez bien me suivre milady."

Évidemment je m'attendais à l'intervention de l'armoire à glace. Il devait faire attention, j'avais la gâchette facile... Je savourais avec délectation le moment ou je pourrais m'entretenir avec cette vampire.

L'enlèvement

Feat Billy The Kid ⊹ L'infante observe sa goule s'interposer au risque de se mettre en danger. Elle le connaît. Elle le sait capable du meilleur comme du pire. Vladimir a été désigné par le Sire de la nouvelle née de la protéger au risque de sa propre vie. La goule s'est attachée à la jeune femme rapidement et la sait capable de bien des choses. Sous sa beauté se cache une grande intelligence et un puits de curiosité qui la portera loin selon lui. Bien que jeune, la demoiselle sait faire preuve d'une grande maîtrise de soi. Mais, la goule ignore que sa jeune maîtresse a suivie une formation au cœur d'un asile psychiatrique. Là, où se cache les pires versions de la réalité, un abysse de folie qui peut laisser les humains perplexe et dépossédé de la raison. Les choses là-bas ont été précaire et extrêmement difficile, mais la vampire a su y faire face.

La menace est posée par le froid du canon du colt sur le front de Vladimir qui malgré tout ne se recula pas. Il a déjà connu des situations bien pires, mais la main de Raven le fit tourner la tête. La vampire secoue doucement la tête de gauche à droite. Le calme l'envahissait. On penserait qu'elle est bien plus ancienne que la réalité. Un sourire pour apaiser la colère de la goule et ce dernier se posta aux côtés de la jeune demoiselle envers qui, il ressentait beaucoup d'admiration en cet instant.

L'être s'approche utilisant son colt pour jouer avec une mèche de sang des cheveux de la jeune vampire qui plante son regard dans l'azur de l'homme qui lui fait face. Doucement ce dernier vient humer la peau à jamais froide désormais de la nouvelle née.

"Tu sens la mort bébé..."

Peu à peu, Raven analyse l'être qui est devant elle, la tête plongé au creux de son cou. La vampire ne bouge pas. La peur ne sera pas le présent supplémentaire pour ce vampire qui souhaite sentir ce sentiment qui nuirait purement et simplement à la sécurité et l'assurance de la nouvelle-née.

- Vraiment ? J’espérais que vous sentirez mon nouveau parfum. Il se nomme : Ouest Sauvage.

Raven garde son calme restant à côté de Vladimir qui impuissant ne savait que faire. Le vampire à la gâchette facile, mais l'esprit de la goule est aiguisée et il tentera de sauver sa jeune maîtresse. Un serment a été prêté et il le suivra coûte que coûte. La situation avance, mais pas pour le meilleur. Le chef de la bande vient donner son ordre ajoutant qu'il prenait en sa possession les œuvres où se trouvait Raven, mais aussi le modèle elle-même. C'est-à-dire l'infante. Bien que la vampire soit surprise intérieurement et qu'elle entendit le grognement de Vladimir. Ce n'est jamais très bon signe, mais Raven réussit à le calmer par quelque parole murmuré à son oreille. Vladimir devait rester en vie et prévenir Lucien de ce qui s'était passé. Le dernier mot fut clair. C'est un ordre. Vladimir ne pouvait aller à l'encontre du désir de sa jeune maîtresse immortelle. Si c'était son souhait et son choix, alors il abdiquerait. Mieux vaut laisser faire maintenant et frapper plus tard. L'immortel qui l'enlèvera verra plus tard le flot de sa colère.

L'infante vit des hommes se mettre derrière elle. Par instinct, Vladimir tenta quelque chose, mais il se retrouva rapidement au sol. Raven ne pu en vouloir à ce dernier. Le serment et ce côté sans cesse tourné vers son devoir ont eu raison de la demande de la vampire. Mais au sol, le souffle coupé, main sur le ventre meurtri par un coup bien placé ont eu raison de son déploiement de stupidité ou de courage. Tout dépend du point de vue duquel on se place.

Vladimir ne fut pas le seul à être molesté, car les autres membres de ce groupe de voleur prirent en otage des humains. Enfin, ils ont plutôt pris en otage leur futur dîner. C'est comme être dans le rayon boucherie au supermarché.

"Si voulez bien me suivre milady."

Raven posa son regard sur le vampire devant elle. L'ancienneté se faisait sentir de par ce sentiment d'oppressement et d'impuissance qui naît dans les veines de la jeune infante.

- Mais avec grand plaisir, j'ai toujours rêvé d'être prise en otage.

Impertinence et audace dissimulée par un sourire. Assurance d'une femme qui se veut forte malgré le dépassement de cette situation complètement folle. Raven observe et entame sa marche vers la sortie escorté par les deux hommes de l'instigateur de cette soit disant œuvre nouvelle et digne des plus vieux films de western. Un soupire au souffle inutile se fait entendre tandis que la voix de Vladimir lui rappelle qu'il ne la laissera pas tomber. Le sourire se peint sur les lèvres de la vampire qui sait que trop bien que sa goule fera en sorte de la libérer tôt ou tard, qu'importe le temps et les moyens qu'il déploiera.

Bien plus que de l'audace, la dame avait du caractère. J'avais un défi donc, tester les limites de sa patience car je pouvais me révéler fort exaspérant avec l'âge. Mais pour le moment nous devions partir sans panache, aux faveurs d'une ruelle sombre. Tels étaient les coulisses d'une ville de lumière, derrière l'art il y-avait la crasse. Dans le silence des ténèbres mes hommes acheminaient le transport de nos victuailles, oeuvre d'art, argent et calices. Il n'y avait aucun risque pour que la police ne puisse nous surprendre, le jeu en devenait déjà moins savoureux. Mais que cela pouvait m'importer, j'avais trouvée un rubis digne de contemplation. Ce que j'admirais chez l'intelligence, c'était la capacité à résister, à démontrer du courage. Voila une personne fascinante donc, plus elle jouait à ce jeu, plus elle m’intéressait. En compagnie ma chère trouvaille, nous montions en une vielle cadillac rouge, une pièce de collection. Le chauffeur n'était autre que mon second et à travers les vitres on ne pouvait qu'assister au chargement des derniers calices réticents. Une scène qui pouvait apparaitre barbare, mais rose ou non, nous avions déjà quelque chose de sauvage en nous. Il fallait apprivoiser ce coté, le dompter. Je me permis ainsi de commencer la conversation, sur cette vision un peu violente.

"On ne tue que rarement chez les Anarchs, ne vous en faite pas pour eux, pensez à vous ma chère. Je serais curieux de connaître le nom de votre sire, ou de votre dame. Il va falloir nous le dire car en tant qu'Anarch je serais au regret de vous liquider si vous étiez du Sabbat. Nous sommes seulement enclin à coopérer avec la Camarilla, seulement..."

Puis la voiture démarrait donc, nous étions en route pour notre nouveau repère. Un monde merveilleux remplis de chatoyantes couleurs. Ce n'était que la pure vérité, mais j'attendais de faire la surprise à notre hôte avant de parler de plus en détail de cet endroit. Pour le moment je jouais avec notre amie. J'essayais vainement de lui paraitre encombrant.

"Je me demande qui est votre créateur donc ? Je parie que c'est un italien ou un français... L'Elyséum ne manque pas de ce genre de créature, mais vous, vous venez d'ici. C'est rassurant d'une certaine manière. Cependant j'observe qu'en bon bandit, je ne me suis pas présenté, on me nomme Billy the Kid. Je serais votre aimable et teigneux ravisseur, pendant un temps indéterminé."

Tout dépendait évidemment de ses réponses, camariste ou non elle pouvait trouver bien pire que ma compagnie pour ce soir. J'attendais qu'elle ose encore flirter avec la ligne jaune de l'audace. Car si il était simple de forcer mon admiration par ce genre d'artifice. Je restais une personnalité que l'on pouvait facilement mettre en colère. Il n'était pas bon de me voir en colère.

L'enlèvement

Feat Billy The Kid ⊹

Une simple pression à l'épaule de Vladimir fut offerte pour le calmer. La goule sait ce qu'elle doit faire en cas de soucis. Dans ce cas précis, mieux ne vaut pas faire preuve d'imprudence sinon la Mascarade serait mise à mal. Ce n'est pas une chose acceptable pour la jeune infant envers laquelle on garde un œil constant à la recherche de la moindre erreur. Infant du Primogène des Roses, Raven souhaite être proche de la perfection pour ne pas déshonorer son Sire et sa tendre moitié. Bien qu'il soit loin d'elle, ce dernier peut-être sentirait l'émoi naissant de sa Rose. La jeune femme observe la peur et sent les cœurs palpitant à tout rompre comme un papillon emprisonné dans un filet. Cela ne peut que lui donner envie de planter ses crocs dans la chaire tendre des humains ici présents. La gorge en feu, la vampire se fait violence pour ne pas s'abaisser à l'envie de la bête qui gronde en elle. La chose est dure, mais la présence de sa goule lui permet un maintient de soi certain. Mais, trop rapidement, elle vient à être conduit à l'extérieur pour trouver refuge dans une cadillac rouge. Le chant des cœurs affolés se retrouve lointain, mais quelque peu perceptible et se faisant un peu plus violent lorsque l'Infant voit le défilé des humains kidnappés pour servir de calice d'un soir et de rançon qui apporterait un peu plus à l’œuvre de l'instigateur de tout cela.

"On ne tue que rarement chez les Anarchs, ne vous en faite pas pour eux, pensez à vous ma chère. Je serais curieux de connaître le nom de votre sire, ou de votre dame. Il va falloir nous le dire car en tant qu'Anarch je serais au regret de vous liquider si vous étiez du Sabbat. Nous sommes seulement enclin à coopérer avec la Camarilla, seulement..."

Le visage de la vampire se tourne. L'ambre de son regard témoigne de l'émoi qui a prit naissance dans son être. Le chant qui s'offre à ses oreilles lui a donné soif, mais le courage de ne pas agir comme une bête de bas étage lui permet de tenir bon. Les paupières se ferment lentement afin qu'elle puisse reprendre contenance. Lorsque ces dernières s'ouvrirent à nouveau, la couleur verte de son regard s'imposa. Seul maître désiré pour garder sa nature humaine aux yeux du monde. L'ambre ne sera offert qu'aux immortels.

Le moteur de la voiture vrombit et le second du chef de ce groupe les mena vers l'habitation ou le quartier général de ces derniers. Le silence pèse, mais les questions se font plus encore dans l'esprit. Raven reste calme malgré la situation. Pourquoi paniquer ? L'esprit de la demoiselle a été forgé par sa vie et plus encore par la formation dans l'asile psychiatrique. Ce n'est pas rien pour préparer quelqu'un à faire face aux pires situations, mais il faut dire que la peur de ne pas retrouver son Sire se trouvait être la pire qui soit. Alors, se faire enlever par un vampire prit de passion soudaine n'est rien.

"Je me demande qui est votre créateur donc ? Je parie que c'est un italien ou un français... L'Elyséum ne manque pas de ce genre de créature, mais vous, vous venez d'ici. C'est rassurant d'une certaine manière. Cependant j'observe qu'en bon bandit, je ne me suis pas présenté, on me nomme Billy the Kid. Je serais votre aimable et teigneux ravisseur, pendant un temps indéterminé."

Raven n'a pas eu beaucoup de chance et encore moins de temps pour connaître Ismahel. Leur passion s'est animé un soir pour ne plus jamais s'éteindre. La jeune femme reste amoureuse et attachée à ce dernier malgré la distance et l'absence pesante. Le regard se pose sur le dénommé Billy the Kid. Un sourire amusé prend naissance sur les lèvres de la jeune Infant.

- Les convenances exiges désormais que je me présente à vous. Je suis Raven Cooper, Infant du Primogène Ismahel Lucilius, pupille de Lucien Thezard Clairmont et protégé du Régent Nathanael Pearson.

Il lui semble que c'est ainsi qu'elle doit se présenter. Mais, la jeune vampire n'en est plus sûr, mais étant donné ce qui s'est passé en ce moment. L'absence précipitée de son Sire, il lui fallait présenter ses protecteurs durant le voyage obligatoire d'Ismahel. Les jambes de la vampire se croisent appuyant sur le fait que la situation ne soulève aucune peur en elle. Si elle avait si peur des surprises de la vie, jamais Raven n'aurait entamé seule autant de voyage à travers le monde n'est-ce pas ?

- Puis-je connaître l'endroit où m'emmenez monsieur Kid ? A moins que vous espériez que je le devine dans vos yeux ?

Raven tourne son visage et ancre son regard dans le sien, léger sourire mutin et joueur au coin des lèvres. L'être se veut enfant joueur désirant jouer le teigneux quand il le souhaite. Mais sous ces airs de jeune femme sage, Raven cache une personnalité tout aussi teigneuse et impertinente. Surtout lorsqu'on cherche à la rabaisser ou faire preuve d'idiotie en faisant preuve de jugement cru et hâtif.

- Je suis sûre que je vais apprécier la compagnie de l'hôte aimable et teigneux. S'il consent à ne pas prendre ombrage si je deviens aussi teigneuse qu'il ne peut l'être.

Un regard suivi d'un sourire amusé pour appuyer ces dires sur l'élan enfantin dont fait preuve la demoiselle.

Elle avait les mots d'une ancienne, la classe d'un primogène mais elle demeurait encore jeune. Je le voyais dans ses yeux, je ressentais cela dans chacun de ses mouvements. Il s'agissait de quelque chose de subtile, d'à peine perceptible, la jeunesse... Cela se voyait. Si j'aimais l'audace, j'étais amoureux du courage et il y-en avait, bien évidemment. Cette dame n'était pas n'importe qui et si mon prédécesseur aurait pris grand plaisir à casser son arrogance. Moi je prenais acte de cette rose qui s'épanouissait, dans un univers glauque et violent, la rose s’adaptait et survivait à son environnement. C'était beau à voir, merveilleux à sentir, j'aurais aimé lui montrer l'horreur du sabbat, j'aurais aimé lui montrer le bonheur d'arracher la vie. Peut-être avait-elle déjà commis ce péché, peut-être avait-elle déjà mordu à mort. Son regard avait été un temps accaparé par nos calices fraichement cueillis, avait-elle déjà songé à prendre gorge. En tout c'était ce que son regard intimait. Je souriais à la voir grande et belle, j'aimais sa compagnie simplement. Des vampires je faisais parti de ceux qui ne pouvaient mentir, ceux qui ne pouvaient avoir des desseins cachés. Mon sourire n'était pas faux.

"Point de méprise Raven, appelez moi Billy ce sera plus commode. Ici, on ne respecte aucun protocole d'usage. C'est une agréable surprise que d'entendre le nom de votre sire ma soeur. J'avais flairé le parfum d'une rose, je suis content de ne pas m'être trompé. Je suis moi même de ce clan, et jadis également j'étais l'infant du primogène. Le prédécesseur d'Ismahel. Comment va t-il d'ailleurs, ce bon Isma ? J'avoue avoir une grande admiration pour son oeuvre, mais surtout pour ces soirées intimistes. Le genre de nuit ou l'on prend son pied à mordre sans compter, le genre de nuit ou le mortel est l'esclave de l'éternel. Je suppose qu'il vous a déjà initié à ce genre de festivité non ?"

Je demandais cela presque en toute innocence, je la pensais déjà rodée en politique, déjà formée à l'art et la manière d'être une rose parfaite, en toute circonstance. Je ne lui laissais aucunement le temps de répondre pour l'instant.

"Vous ne risquez rien avec moi. Je ne vous cacherais pas que votre statut joue pas mal dans la balance. Mais comment faire du mal à une soeur ?"

Sur ces mots, déjà nous étions arrivés à notre chez nous. Nous étions à Rodeo Drive, quartier commerçant, quartier si attractif de Los Angeles. Malgré notre mauvaise réputation, nous les anarchs avions besoin d'un minimum de confort pour survivre à la journée. Autant aller la ou on ne nous attendait pas, à savoir l'un des quartier les plus riches de la ville. Nous logions au Ludéon. Anciennement un hôtel de luxe, désormais c'était un magasin de jouet disons haut de gamme. J'aimais cet univers, cela tranchait fortement avec la sauvagerie de ma compagnie. La journée nous dormions au milieu du rose et des jouets pour enfant. Des goules assuraient la protection et l'activité commerciale de notre boutique. On vivait presque comme des rois.

"Nous sommes déjà arrivé, le Ludéon, j'espère que notre chez nous sera à votre convenance."

Nous allions descendre les derniers, le temps que les calices et mes hommes gagnent l'entrepot de stockage. Moi et Raven, c'était par la grande porte que se fera notre entrée. Piquant de curiosité je ne pu m’empêcher de poser une question. Un jeune homme venait de descendre du camion, un jeune calice...

"Voulez vous le gouter ?"

L'enlèvement

Feat Billy The Kid ⊹

Le chemin se fait. La route défile et l'être de l'infant se calme, ses prunelles reprenant peu à peu sa couleur naturelle. Une couleur plus humaine. La soirée ne s'est pas déroulé comme elle aurait espéré, mais cela apporte néanmoins un plus appréciable pour la jeune vampire qu'elle est. Plus, les surprises se font et plus elle pensera moins à son Sire qui a dû la laisser précipitamment à peine l'immortalité offerte. Rien. Absolument rien n'a pu laisser la jeune femme tranquille espérant une non-vie paisible auprès de son âme-sœur de Sire. La douleur est conséquente et se fait fort lorsque la solitude accompagne la jeune femme. Tant d'interrogations filant dans son esprit. Son Sire était-il bien ? Était-il en sécurité ? Reviendra-t-il bientôt ? Plus la jeune femme se posait ces questions que son cœur mort se semblait se serrer un peu plus chaque seconde. Elle ne devrait pas. L'oublie devrait lui être offert à présent, rien que pour ce moment. Profiter de l'amusement offert. Remercier intérieurement Billy pour lui permettre d'oublier pendant ce temps, l'atroce douleur qui tord les chairs de la vampire. Il lui semble que les émotions vampires sont plus intenses encore. Comme l'humanité est encore proche de cette Rose naissante, Raven peut encore comparer et faire la différence.

"Point de méprise Raven, appelez moi Billy ce sera plus commode. Ici, on ne respecte aucun protocole d'usage. C'est une agréable surprise que d'entendre le nom de votre sire ma sœur. J'avais flairé le parfum d'une rose, je suis content de ne pas m'être trompé. Je suis moi même de ce clan, et jadis également j'étais l'infant du primogène. Le prédécesseur d'Ismahel. Comment va t-il d'ailleurs, ce bon Isma ? J'avoue avoir une grande admiration pour son œuvre, mais surtout pour ces soirées intimistes. Le genre de nuit ou l'on prend son pied à mordre sans compter, le genre de nuit ou le mortel est l'esclave de l'éternel. Je suppose qu'il vous a déjà initié à ce genre de festivité non ?"

La vampire se crispe serrant les points en entendant le nom de son Sire. Ce qu'il fait de ces soirées lui importent peu. Mais rappeler le bon souvenir de cet être qui a su faire battre son cœur humain ne fait qu'alourdir le manque du vampire. Le Primogène est loin, mais la protection est là. Son Sire ne l'a pas laissé seul et a fait en sorte que Raven puisse être autant entouré que possible. Vladimir manque à la jeune vampire. Il aurait su comment l'apaiser de par sa présence. Tysha n'aurait qu'à lui sourire et lui parler pour que la vampire pense à autre chose et qu'elles entrent toutes les deux dans un débat dont elles connaissent le secret.

"Vous ne risquez rien avec moi. Je ne vous cacherais pas que votre statut joue pas mal dans la balance. Mais comment faire du mal à une sœur ?"

Raven n'a guère eu le temps de répondre à Billy qu'il enchaîna. Malgré son âge qui semble bien plus grand que celui de l'Infant, le vampire a su préserver l'impatience enfantine. Ce qui fit sourire la demoiselle qui posa son regard sur lui après avoir réussi à reprendre contenance.

- Pour répondre à votre première question, Ismahel n'a pas eu le temps de m'apprendre quoi que ce soit.

Les prunelles vertes se baissent sur ses mains. Inutiles de les serrer, cela ne ferait qu'amplifier l'impuissance naissant dans son être glacé à jamais.

- A peine m'a-t-il étreinte qu'il a dû partir. La menace du Sabbat grondant sur lui. Pour me préserver, il est parti me promettant de revenir aussi rapidement que possible. Je ne connais rien hormis la solitude qui pèse due à son absence pesante. Bien heureusement, il s'est montré prévenant en me désignant une Rose pour m'enseigner ce qu'il y a savoir de notre monde. L'apprentissage est encore mien.

La main de la jeune femme vient à exiler une mèche de sang derrière son oreille.

- Quant à votre seconde question ou remarque. Il serait plus juste de dire "Pourquoi faire du mal à une sœur qui peut agrémenter votre art ?"

Un sourire simple est offert. Amusée. Impertinente petite Infant qui veut jouer de courage, flirter avec l'audace tout en gardant la diplomatie qui l'étreint depuis toujours.

Bientôt, Raven constate qu'ils sont dans un endroit bondé d'âmes humaines. Les coeurs qui palpitent, le sang qui afflue dans les veines. L'Infant évite les endroits trop peuplé qui peuvent la rendre folle. La gorge lui brûle lentement. La soif se fait sentir, non par nécessité, mais plus par gourmandise. Le propre des jeunes infants n'est-ce pas ?

"Nous sommes déjà arrivé, le Ludéon, j'espère que notre chez nous sera à votre convenance."

Avant de descendre de la voiture, Raven se permet de prendre son temps afin de reprendre convenance. Le sang et les cœurs qui palpitent non loin d'elle ne l'aide pas vraiment. Mais, les pensées se perdent. Une personne se dessine dans son esprit et l'âme vampirique s'apaise rapidement. La vampire descend donc de la voiture observant les calices d'une nuit se faire entraîner contre leur gré. Mais qu'importe ce qu'ils demandent et ce qu'ils feront. Le Destin a frappé et les décisions sont prises. Ils ne mourront peut-être pas, mais leur vie sera amplement plus différente. Un tournant a été pris définitivement.

"Voulez vous le gouter ?"

Il a fallu un certain temps à Raven avant de comprendre les paroles de Billy. La jeune infant s'était évertué à reprendre le dessus sur ces envies primaires que l'Anarch l'y replongeait avec violence avec une demande pourtant, en tout point anodine lorsque l'on est vampire.

Lentement, la jeune femme s'avance du jeune homme qui commence à sentir la peur. Plus elle s'approche plus les battements de son cœur donne envie à Raven de le faire cesser de battre. La gourmandise est trop tentante. Sa jugulaire palpite comme les ailes d'un papillon venant de sortir de son cocon. Le regard devient ambre. La Présence se fait pompant un peu du sang de la vampire. L'appel se fait plus fort à mesure que les secondes s'égrènent. L'humain semble hypnotisé à moins que la peur ne le fasse plus bouger. Les crocs claque l'annonce d'un repas se faire sentir. Raven n'arrive plus. Le cœur est trop proche. L'envie de mordre se fait bien plus présente qu'elle ne pouvait l'imaginer. L'infant est trop jeune, trop faible pour reprendre contenance. La bouche s'avance vers le cou chaud et plein de vie. De sang surtout. Le second de Billy est là, derrière l'humain. Il observe. Il ne dit rien. L'ambre du regard de la vampire croise le sien.

Les crocs mordent dans la chair le sang va de l'humain à la jeune immortel. L'appel fut ô que trop tentant. La respiration inutile de Raven se fait entendre et sentir tandis que le corps se crispe et un gémissement de douleur se fait entendre. Un pitié venant de l'humain arrête la bête empressé. Raven se stoppe faisant gronder sa bête d'insatisfaction. Elle la fait taire en se détournant de l'humain et postant à côté de Billy.

Le miroir délicatement posé dans sa bourse atterrit dans ses mains et elle efface les traces de son méfait. La faim n'était pas présente contrairement à ce péché de gourmandise qui a tiraillé ses chairs froides désormais.

- Si nous pouvions rentrer avant que je ne perds un peu plus le contrôle au point de mettre à mal la Mascarade, je vous en serais gré Billy.

C'était une rose jeune, mais qui paraissait si accomplie. Fortes de ces pétales, une parfaite représentante de la grace, du raffinement de notre clan. Je la prédestinais talentueuse oratrice à l'Elyséum, peut-être une harpie, une gardienne, une conseillère. Le père pouvait être fier, il avait trouvé un rubis en cette jungle sombre de l'humanité. Ce fut cette pensée qui brisa ma garde, car j'avais sur estimé la floraison de cette fleur. Les apparences étaient trompeuses, Raven était jeune et sans père pour le moment. Il s'agissait d'un moment difficile, le vampire avait besoin d'enseignement, avant de déployer ses crocs. Il y-avait l'envie de sang, la peur du meurtre, le doute sur notre condition. Tout un monde obscure prenait alors forme, cela donnait le vertige, cela était effrayant. Pour une âme noble, il fallait s'adapter ou mourir. A mes yeux Raven avait de grandes aptitudes à la survie, elle était tenace. C'était une opinion née de nos échanges... Tenir tête à Billy the Kid, pour une nouvelle née, cela avait du charme, c'était même convaincant.

Mais si l'on pouvait se montrer forte face au baron anarch, je n'étais que peu de chose par rapport à la bête en chacun des vampires. C'était une créature vicieuse et gourmande, elle ne laissai aucun répit aux maudits que nous étions. Cette nuit, Raven goutait à la faiblesse de notre condition, elle vivait le mal de notre ancienne conscience humaine, tuer pour vivre. Protégée dans un cocon de soie, la rose était désormais seule en un champ inconnu. La tentation était reine, il n'y avait ni père, ni serviteur pour arroser la plante, la consommation était libre de choix. Et le meurtre... A portée de croc.

Un frisson parcouru mon épiderme, à la voir ainsi mordre cette pauvre créature. Voila comment un vampire révélait sa plus grande beauté, les crocs et le sang dégoulinant de la gorge fragile. J'aimais ce moment, cette extase, plus d'une fois j'avais échoué à ne pas poursuivre le repas. Mais Raven s’arrêta avant l'acte final, sa conscience humaine résistait encore si bien. Tout ces jeunes devaient néanmoins un jour apprendre à apprécier ce gout jusqu’à la fin. Il s'agissait d'une expérience nécessaire à notre condition. La rose pourpre avait encore le temps...

Je lui pris délicatement la main sans la juger, sans porter ombrage à son nom, à sa réputation. Mes ordres furent donnés, prendre soin des pauvres restes de ce repas non terminé. Il nous restait assez d'humanité pour ne pas laisser ce pauvre mortel terminer ainsi sa courte existence. Je me voulais rassurant, je me voulais chevalier servant. Enfin, ce rôle ne collait pas vraiment à ma réputation.

"Ne t'inquiètes pas ma sœur, on va tacher de te faire oublier ça."

Et la nous étions entrés dans un monde de jouet, la ou le ludique trônait au milieu du luxe d'un mobilier centenaire. Pas le temps de s'attarder en cet empire qui laisserait rêveur n'importe quel enfant. Déjà je prenais l'initiative de faire monter l'invitée, ou la captive au premier étage. Nous prenions de la hauteur, grimpant les marches de l'escalier en bois de cerisier. Si les Anarchs avaient investis les lieux, il régnait ici une ambiance de camaraderie, c'était comme une collocation. J'aimais beaucoup ce sentiment, on se sentait bien ici, j'étais à ma place en cet endroit. L'Elyseum ne me manquait point... Non surement pas...

"Généralement nous mettons les otages dans un recoin en attente de savoir ce qu'on va en faire. Mais comme il n'y a pas de règles, chaque cas demeure une possible exception."

Je l'amenais naturellement à ma chambre, ce qui me servait de salle de repos. Malgré un décor d'un style très ancien, j'avais parfaitement investi les lieux. On trouvait des grafitis sur le mur, de véritables œuvres, sur le sol était éparpillé dans le chaos quelques dessins de comics. Il y-en avait également épinglés sur les murs, tant de couleurs, tant de formes. Dans un coin de la pièce il y-avait mes instruments de musique, ma flûte traversière principalement et une colonne de partitions. Parfois il m'arrivait de composer, je n'étais guère convaincu par mes talents de compositeur néanmoins. En cette chambre d'artiste il y-avait aussi les marques d'un adolescent éternel, une console de jeu vidéo, des bouquins de fantastique. Et enfin il y-avait des armes, des armes à feu bien entendu. Tout cela donnait un mélange à la fois désordonné et étrange.

"Je ne savais pas que tu étais si jeune, je t'aurais donné bien une quarantaine d'année de non-vie pour avoir eu l'audace dont tu as fait preuve. As tu déjà prie la vie ? Plus on avance, plus il est parfois difficile de s'opposer à cette soif. J'ai tué la première fois, comme beaucoup."

J'invitais la rose à s'installer dans un fauteuil. Il y-avait encore quelques planches de comics sur les accoudoirs. Cela me faisait penser à faire un brin de rangement une nuit.

"Que sais tu de notre monde au juste ?"

L'enlèvement

Feat Billy The Kid ⊹

Prendre la vitae de ce jeune homme sous l'ordre crié par sa bête n'est pas une chose que la jeune infant accepte facilement. Raven vient alors, à se souvenir de son réveil à l'immortalité et de sa gorge brûlante et ses pensées qu'elle a tant de fois étudié chez les tueurs fou dans le cadre de ses études. La voilà bien embarrassé pour avoir fait montre de son incapacité à garder contenance. On lui répète souvent qu'elle sera observé et jugé parce qu'elle se trouve l'Infant du Primogène et plus encore par un Toreador. Raven a peur de faire honte à l'amour de sa non-vie. Cependant, elle a su reprendre ses esprits avant même que la mort ne berce le regard et l'esprit de ce jeune mortel qui se trouve en réalité à peine plus jeune que Raven.

L'infant demande à Billy de la conduire hors de porter de toute vie qui palpite et qui l'incite à croquer dans la chair tendre du cou. Ce dernier ne semble pas lui porter ombrage ou encore de la juger, mais l'infant reste prudente. On lui a tant dit, tant conseillé que par moment, elle ne sait plus où elle en est. La demoiselle suit cet homme sortit d'un vieux film du Far West. Un magasin de jouet ? Voilà qui est étonnant comme cachette. Mais, la vampire décèle des goules ici et là et elle commence à mieux comprendre le choix judicieux de Billy. Si l'on veut se dissimuler au regard du monde autant le faire au milieu d'une foule. Intelligent. Vraiment, Raven a encore bien des choses à apprendre.

Le regard de la vampire se voit captiver par des jouets qui enfant lui a fait tant envie, mais elle n'a pas pu toujours avoir ce qu'elle a souhaité. Vivre dans un orphelinat n'est pas une chose aisée et avoir des cadeaux pour Noël ou pour un anniversaire se sont résumés à des choses utiles comme des vêtements ou du matériel scolaire ou encore des livres. Les jouets furent une option de grand luxe pour des moments rares. Dans les familles d'accueils, Raven a pu connaître la joie qu'on lui offre un jouet surtout au milieu de la famille d'origine chinoise qui, chaleureuse et bienveillante lui ont offert beaucoup parce que la vie de Raven ne l'a pas épargné et que malgré cela, elle a montré une force qui a plus au patriarche de la famille qui lui a enseigné pas mal de chose. Être la protégé de grand-père se révèle d'habitude une chose compliquée, mais pas pour la demoiselle qui malgré son style a montré un esprit fin et capable d'échange philosophique avec le vieil homme qui doit encore aujourd'hui rendre la vie infernal à son fils. Cette simple pensée l'a fait sourire tandis que la jeune femme continue son avancée jusqu'à l'endroit où repose Billy. Un lieu de repos en somme normal, mais extrêmement intéressant pour Raven qui peut maintenant savoir à qui elle fait vraiment face.

Tranquillement, elle observe et sourit. Un adolescent, voilà ce qu'est ce vampire, cet aîné. Un être qui n'a pas encore quitté l'innocence de cet âge où l'on se permet tout et surtout d'être rebelle. Soudainement, ce dernier devient de plus en plus attachant. Raven se fait un portrait mental de l'être alors, qu'elle observe les partitions avec plus d'intérêt. Étant chanteuse, musicienne et compositrice, elle peut parfaitement voir le talent certain pour la création de musique fait par son hôte voleur, mais galant.

"Je ne savais pas que tu étais si jeune, je t'aurais donné bien une quarantaine d'année de non-vie pour avoir eu l'audace dont tu as fait preuve. As tu déjà prie la vie ? Plus on avance, plus il est parfois difficile de s'opposer à cette soif. J'ai tué la première fois, comme beaucoup."

Raven dépose la partition qu'elle a en main sur une table et le regarda un peu touché par ce compliment.

- En vérité, cela fait une ou deux semaines que je suis vampire peut-être plus. J'avoue ne pas avoir la notion du temps depuis.

Elle le regarde calme et souriant comme à son habitude.

- Si humaine, je n'avais pas fait preuve d'audace, je serais alors passé à côté de bien des choses Billy... Non, je n'ai pas encore pris la vie, j'ai bien faillie, mais ma conscience reprend toujours le dessus à temps.

A son invitation, Raven prend place sur le fauteuil qu'il lui indique jetant un coup d’œil rapide au BD et dessins traînant ici et là. Désordonné. L'adolescent dans son plus bel apparat. Attachant vraiment.

"Que sais tu de notre monde au juste ?"

- Beaucoup de choses et peu à la fois. J'avoue que j'apprécie moyennement le traitement que l'on fait subir aux nouveau-né. Je trouve cela dégradant, humiliant et offensant. Non, mais vous imaginez un peu : "Tu me respectes, même si je te traite comme un moins que rien". J'ai dû mal avec ça, déjà qu'humaine, je ne me laissais pas faire alors vous imaginez maintenant ? En plus, je dois faire preuve de retenue parce que je suis l'Infant du Primogène. Je déteste ces jeux de cours de récréation. S'ils veulent compenser un manque qu'ils le fassent avec d'autre.

Raven sent le rouge lui monter aux joues et baissent la tête.

- Veuillez m'excuser, il y a des choses dans mon apprentissage que je ne cautionne pas, mais je suis obligé de faire avec. Je préfère apprendre l'utilisation de nos dons, c'est bien plus passionnant. Ou encore, je préfère me donner corps et âme à la musique. C'est bien plus inspirant que "comment se conduire en Elyseum face à des vampires plus âgés" ou encore "Les mots à ne pas dire en présence d'autre vampire".

Pour les deux dernières phrases, Raven a décidé de mettre un point d'humour en imitant sa goule Tysha. Elle est ravissante et adorable, mais quand il est question de faire des cours sur les vampires et les régles à suivre, elle est pire qu'une harpie. Raven sourit et fait un petit clin d'oeil à Billy puis pousse un soupire.

- Enfin...je dois me satisfaire de cette condition et jouer le jeu. Un jour, je pourrais m'éloigner de cela et agir à ma guise.

Jeune mais si lucide en notre sombre société. Raven possédait la force de continuer malgré ce que l'on pouvait croire, retenir du précédent épisode. Elle n'avait pas encore ôtée la vie, il s'agissait pourtant d'une étape clef. C'est ainsi que j'interprétais sa réponse. Il ne s'agissait guère de moralité vampirique, mais de moralité humaine qui bloquait encore Raven. Pour la jeunesse, une excuse qui pouvait se comprendre. Elle était fille de Primogène, son allégeance à la Camarilla allait la protéger de cette faiblesse. On pouvait survivre à la Tour d'Argent en oubliant que le sang coule de la gorge des mortels. A boire la vitae en biberon ou en bouteille, la Camarilla enlevait au vampire une partie non négligeable de sa noblesse. Sur ce point je rejoignais les tarés de l'Epée, moi j'aimais prendre le sang du cou des vivants, par caprice parfois mordre jusqu'à la mort. Jamais je n'ai offert le présent de la non-vie, un enfant de Billy the Kid, il faudrait m'y contraindre. Raven semblait suivre cette route, quel dommage pour la vampire de cette classe, quel dommage de laisser humaine une aussi belle créature. Je connaissais Ismahel, adepte de nombreux plaisirs sanguins, lui et ses soupirants. J'avais un espoir qu'elle apprenne un jour ces plaisirs. Je me souviens en pédagogue avoir accompagné certains bébés anarchs en leur premières morsures, à boire la nuit le sang de jeunes adolescents, le sang de cette jeunesse insouciante.

J'avais pourtant pas la tête d'un professeur, ni l'âme d'un moraliste, à chacun son chemin... Et il n'y avait pas que le sang à la Camarilla, il y-avait aussi les mœurs. Bon jugement Raven avait tout de suite ciblé le coeur noir de la Camarilla... Je ne pu qu’esquisser un sourire enfantin à ses mots, moi qui ne comprenait que trop bien le sujet dont évoquait la rose.

"Ma soeur je ne peux qu'abonder en ton sens ! La vieillesse, le respect aux anciens conditionne absolument tout à la Camarilla, parole d'une ancienne Harpie, fils de Primogène comme toi. On pense s'habituer, patienter un siècle pour acquérir un statut plus à notre convenance. Malgré nos idées, notre intelligence, constamment nous sommes toujours sous-estimés, comparés à plus vieux que soit. Et je n'ose aborder le sujet des complots et du pouvoir... Tout est corruption la bas. Mais pas ici, chez les anarchs chaque talent est usé à sa juste valeur. Je ne saurais te faire virer de bord ma soeur, tu es la fille d'Ismahel et ta défection pourrait bien lui causer du tort. Et comme j'apprécie ton père... Cela me chagrinerait."

J'avais envie qu'elle nous rejoigne, j'aimais son franc parler, j'aimais son beau visage, à croquer. Malgré les années j'étais resté le même, un bandit qui ne révait que de belles filles et d'action pour pimenter sa liberté. Raven pourrait être cette héroïne de western cette fille aux cheveux de feu n'hésitant point à porter le colt et mordre en vampire. Une idée alors me vint, nous ne pouvions concevoir l'idée d'une détention aussi triste.

"Ma soeur, je te propose un marché. Tu es ma prisonnière et les règles de la Camarilla n'ont pas cour ici. Pas de goules pour te suivre, l'ombre de ton père est loin. Dans deux nuits je te libère, sans même demander une rançon ! Mais avant toi ma soeur, tu as la liberté de nous demander ce que tu souhaites. Je te montrer la nuit hors des soirées mondaine, je pourrais te faire frissoner à boire à même la gorge..."

A ces mots voila que je m'approche, voila que mon visage adolescent se rapprochait du siens. Puis me délestant de la chemise, voila que ma nuque se présente a ses lèvres.

"Bois Raven, bois en vampire... Tu dois apprendre à mordre sans craindre de faire mal ni de prendre la vie, tu dois boire et controller ta soif ! Entraine toi à mon cou, je saurais calmer tes pulsions."

Voila ma première leçon, une contribution qui s'avérait nécessaire. Mais d'un enseignement, je voulais aussi m'approcher d'elle, sentir ses jeunes crocs pénétrer ma chair.

La moralité humaine est peut-être une erreur pour une infante telle que Raven. Cependant, l'humanité se trouve si proche d'elle, il y a encore quelque semaine, la jeune femme se trouvait encore parmi la masse humaine à évoluer comme elle le pouvait travaillant et s'acharnant à sa passion. La demoiselle voit désormais la vérité cachée sous le regard des mortels. Elle fait partie des privilégiés qui ont su attisé la curiosité, mais également charmé un sire. Raven se voit offert un amour sans nom de la part d'Ismahel qui ne jure que par elle désormais. La chose est de même pour elle qui ne se voit pas vivre sans lui. Néanmoins, il y a tant de changement auquel elle devrait s'attendre, mais la jeune femme espère qu'il n'y a rien qui pourrait entacher son bonheur immortel. Elle observe, regarde, écoute, joue de l'audace et de courage pour tenir une contenance qui lui ressemble bien. Cette femme n'a fait que flirter avec l'aventure pour se sentir vivant et apprendre au coeur même de l'existence et de la comprendre. Après avoir étudié la folie, elle a voulu étudier la vie tout simplement. Oublier et balayer les horreurs qu'elle a vu dans cet asile enfermant les pires éléments humains que portent le monde en son sein souillés par les péchés. Vous comprenez pourquoi, Raven se trouve si calme et pourvu d'une audace rare pour une femme si jeune et nouvellement ouverte à la non-vie. Et malgré le fait qu'elle ne soit dans le revers du décors que cache les lumières lumières trompeuses de la cité des anges. Raven a su percevoir le fonctionnement de la Camarilla. Certes, elle a encore bien du chemin à faire, mais l'infante sait déjà à quoi s'en tenir à peu près.

"Ma soeur je ne peux qu'abonder en ton sens ! La vieillesse, le respect aux anciens conditionne absolument tout à la Camarilla, parole d'une ancienne Harpie, fils de Primogène comme toi. On pense s'habituer, patienter un siècle pour acquérir un statut plus à notre convenance. Malgré nos idées, notre intelligence, constamment nous sommes toujours sous-estimés, comparés à plus vieux que soit. Et je n'ose aborder le sujet des complots et du pouvoir... Tout est corruption la bas. Mais pas ici, chez les anarchs chaque talent est usé à sa juste valeur. Je ne saurais te faire virer de bord ma soeur, tu es la fille d'Ismahel et ta défection pourrait bien lui causer du tort. Et comme j'apprécie ton père... Cela me chagrinerait."

" Parce que vous me pensez si ignorante de ce qui se trame dans les couloirs de la Camarilla ? " Elle garde le silence un instant. " La goule de mon Sire a eu la charge de tout m'apprendre à ce sujet et franchement, je ne suis pas étonné de ce qui s'y passe. Ce sont des jeux puérils et sans aucun sens, mais l'esprit de ces vampires est tellement ancré dans leur éternel ennuie qu'ils veulent le combler de jeux qui sont d'un malsain affligeant. " Elle arrange une mèche de ses cheveux derrière son oreille. " Et je ne compte pas l'abandonner. Bien que je ne soutienne pas la bêtise des vampires, je ne porte pas ombrage à mon Sire, car je le connais assez pour savoir qu'il ne se satisfait pas de ces choses sans aucun sens. Ce sont les mœurs d'une non-vie qui m'a été ouverte et je dois l'accepter. "

Raven a assez vécu d'humiliation et toutes sortes de jeux puérils pour être plus blasé et de savoir prendre en pitié ceux qui s'y adonnent. C'est justement un autre point qui pourrait éventuellement plaire à Ismahel. Sa fraîcheur et son grand esprit.

" Et puis alors que j'étais encore humaine, j'ai déjà subi les humiliations en tout genre, alors honnêtement, je pense que j'ai plus pitié d'eux qu'être en colère. En plus, entre nous, c'est fou comme ils peuvent être munis d'hypocrisie. Tout sourire devant et dès que le dos est tourné, on se retrouve avec des milliers de lames. " Elle hausse les épaules. " Qu'importe, je m'en moque complètement tant que je peux rester avec lui. "

Ce n'est pas en compagnie de Billy que Raven a à craindre quoi que ce soit. Elle dit ce qu'elle pense faisant de ces mots la pire des lame. Il n'y que vérité et constatation dans ces propos.

"Ma sœur, je te propose un marché. Tu es ma prisonnière et les règles de la Camarilla n'ont pas cour ici. Pas de goules pour te suivre, l'ombre de ton père est loin. Dans deux nuits je te libère, sans même demander une rançon ! Mais avant toi ma sœur, tu as la liberté de nous demander ce que tu souhaites. Je te montrer la nuit hors des soirées mondaine, je pourrais te faire frissonner à boire à même la gorge..."

Un marché ? L'infante observe le vampire qui lui fait face en arquant un sourcille. Une proposition sage, pas même de rançon. Cependant, la vampire reste discrètement méfiante aux paroles tentatrices de Billy. Il s'approche, son visage près de celui de Raven. Il peut aisément percevoir le vert de son regard virant à l'ambre lorsque le cou se voit délesté du tissu inutile. La bouche de la vampire est proche de la peau, de cette jugulaire où le sang se fait sentir.

"Bois Raven, bois en vampire... Tu dois apprendre à mordre sans craindre de faire mal ni de prendre la vie, tu dois boire et contrôler ta soif ! Entraine toi à mon cou, je saurais calmer tes pulsions."

Les crocs claquent instinctivement effleurant la nuque délicate du vampire. Un effleurement simple, la bête désigne et veut goûter le sang du Baron, mais soudain la mémoire de Raven se souvient des mots de Tysha.

* Ne prenez pas le risque de goûter le sang d'un autre vampire hormis celui d'Ismahel. Cela se résume à un lien de sang qui vous fera ressentir un sentiment proche de l'affection et loin du vampire auquel appartient ce sang, vous ressentirez un manque. Si vous le faites, cela serait tromper Ismahel. Ne faites jamais de lien de sang sauf avec Ismahel. *

La raison reprend. Raven continue cependant de jouer, car sa bête le veut et en empêchant de goûter au sang du vampire, elle peut bien concéder à ce petit jeu. Sa bouche s'approche de l'oreille de l'Arnach avec un sourire léger flottant sur ses lèvres.

" Me prenez-vous pour une idiote ? J'ai bien veillé à faire mes leçons. Un lien de sang ? C'est cela votre plan ? " Elle dépose un léger baiser sur la joue glacée du vampire. " Je ne puis répondre à cette demande. Navré mon cher. "

Raven plante son regard dans ce lui de Billy. Le calme l'entourant tout simplement. Elle est jeune, mais loin d'être ignorante. L'infante a voulu tout apprendre de ce monde, en peu de temps, elle a su enregistré nombre d'information qui pourrait pourtant, donné mal à la tête.

Une fille qui savait me résister, comme cela était plaisant de jouer en égal. L'Anarchie ne se formalise pas des liens du sang, nous n'usons point de cette méthode lâche afin de plier nos adversaires. Si les idées ne suffisaient pas, alors nous faisions preuve de combativité. Raven n'avait rien à craindre d'un lien de sang avec moi, mais elle pouvait demeurer méfiante, c'était un sentiment sage en la Camarilla. Je compris bien vite son mouvement de défiance et s'en m'offusquer de ce refus, voila que je souriais encore à ma sœur de coeur. Elle pensait me prendre en flagrant délit de manipulation, j'accusais la dénonciation avec humour. Je ne voulais que ses lèvres sur ma peau, ses crocs goutant mon sang, ce n'était qu'un fantasme de vampire. Un petit rêve que j'aurais aimé partagé avec Raven. Elle qui semblait si noire à décrire son passé d'humaine, à me conter sa lucidité sur la Camarilla. Je voulais lui rendre le sourire, égoïstement demandé un peu de son amour. Passion qui était réservé à Ismahel, moi qui ne pourrait jamais avouer être jaloux du Primogène. Si j'avais connu Raven plus tôt, elle aurait été ma fille, peut-être aurais-je franchie ce pas avec elle. Mais tout cela n'était que supposition. Et plus urgent il me fallait rebondir, après ce froid de bonne guerre comment pouvais-je profiter un peu de la situation.

Amusé donc, encore plus attiré par la dame je ramassais ma chemise pour me rhabiller. Mais malicieux que je pouvait être, à tendre le bras vers le tissus voila que de mes lèvres je frôlais en un baiser la bouche de Raven. Baiser voler, et la surprise de la dame ne pouvait se faire attendre. En éternel joueur à minorer ce baiser, je ne voulais admettre ma dépendance. Amusé, toujours amusé ainsi la chemise couvrit de nouveau l'architecture musclé de mon torse. Puis ainsi je m'adressai à Raven, ce coté adolescent rieur en bouche.

"Tu me surprend ma soeur, une bonne surprise. Pardon pour ce baiser, l'idée ne voulait pas me quitter. Je respecte ta fidélité, tes engagements, ne t'inquiètes pas je n’interférerais pas si tel est ton choix. La morsure avec moi c'était pas la meilleure idée, mais si tu veux grandir, il va falloir contenter la bête qui est en toi. Il va falloir faire corps avec ta nature. Je me propose à t'aider en cette voie, considère ton séjour chez les anarchs comme une poursuite de tes enseignements. Quelque chose dont une goule est incapable de t'instruire. Je peux t'apprendre à maitriser tes dons, je peux te faire vivre une chasse, te montrer l'horreur du sabbat, t'apprendre à mordre. Je voudrais te montrer la réalité de notre monde Raven, loin des paillettes de la Camarilla. Tu es libre d'apprendre ce que tu souhaites, ouvrir les yeux sur ce qui te plaira."

Elle avait le choix, je lui donnais la possibilité de s'élever, de devenir une rose consciente. Encore plus lucide qu'elle n'était déjà. A voir ce que pourrait donner le résultat, moi j'étais curieux de savoir en tout cas. J'aimais ma soeur, elle était une intelligence vive, quelqu'un qui méritait d'être protégé, aimé. Une personne qui mériterais qu'on se sacrifie pour elle.

"Une soirée sabbatique se tient tout près d'ici cette nuit. On avait prévu d'y faire un peu de grabuge, si tu le souhaite je puis t'emmener la bas. Te faire découvrir une autre nuit que la Camarilla, loin d'oeuvres d'art et de discussions stériles. Ce sera l'occasion pour toi de mesurer la haine que l'on peut avoir du Sabbat, un avant gout de toute l'horreur dont ils sont capables. De te forger ta propre opinion, loin de la théorie camariste. On ne te connait pas, avec un minimum de discrétion on devrait seulement entrer quelques minutes puis répartir. C'est une soirée vampire, si tu acceptes, il faudra te préparer à ce que tu verras..."

La proposition était lancée, à Raven de se prononcer.

"... Ou on peut rester là, je pourrais t'apprendre à mordre sur un calice qu'on vient de récupérer, t'apprendre la célérité, ou bien profiter de cette fin de nuit pour unir nos deux corps. Savourer un moment de félicité ?"

Évidemment les derniers mots étaient prononcés avec le sourire, une forme de provocation que j'aimais réaliser avec les femmes dont j'appréciais la présence.

Le lien de sang est différent une faction à une autre ou peut-être pas. Raven n'est pas encore familiarisé sur ce point, mais elle en connait au moins l'essentiel. Elle a voulu apprendre et ne pas faire honte à son Sire qui se trouve loin d'elle. Trop même. Pourquoi ne peut-il répondre à cet appel qu'elle lui lance chaque soir quand ses yeux s'ouvrent à la non-vie qui l'a accueilli désormais. Par moment, la toreador est lassé de devoir se battre et d'attendre, mais son amour pour le Primogène est si puissant qu'elle se fait violence et se plonge au plus loin de sa passion. La musique. L'air qui berce les âmes les plus meurtris en ce monde. Raven voulait être prête toucher la perfection à laquelle on s'attend de l'infant du Primogène du clan de la Rose. Alors, elle ne pouvait se laisser aller à la proposition de l'Aarnach. C'est une passion du moment pour lui, une envie soudaine qu'il veut partager. Mais, le lien de sang pour Raven engendre bien plus en son être, il anime un partage intime proche de deux corps qui s'enlacent dans un acte charnelle. L'infidélité ne fait pas partie de la jeune. Non, elle est de celle qui se voue à un amour et peut-être est-ce qui attire justement. Voir jusqu'où peut tenir sa fidélité pour les plus manipulateurs ou bien sentir ce que c'est d'être avec une personne qui est fidèle pour les plus envieux.

Bien que Raven ait refusé l'envie d'un Arnach avec un certain savoir faire délicat, Billy ne prit pas ombrage de cela et s'en amusa jusqu'à osé voler un baiser à l'infant qui se trouve bien dépourvu en cet instant. Plus étonné qu'outré par un tel geste. Elle l'observe, le regard qui veut gronder, mais la bouche se tait, car l'esprit commence à comprendre que c'est dans le tempérament du vampire.

"Tu me surprend ma soeur, une bonne surprise. Pardon pour ce baiser, l'idée ne voulait pas me quitter. Je respecte ta fidélité, tes engagements, ne t'inquiètes pas je n’interférerais pas si tel est ton choix. La morsure avec moi c'était pas la meilleure idée, mais si tu veux grandir, il va falloir contenter la bête qui est en toi. Il va falloir faire corps avec ta nature. Je me propose à t'aider en cette voie, considère ton séjour chez les anarchs comme une poursuite de tes enseignements. Quelque chose dont une goule est incapable de t'instruire. Je peux t'apprendre à maitriser tes dons, je peux te faire vivre une chasse, te montrer l'horreur du sabbat, t'apprendre à mordre. Je voudrais te montrer la réalité de notre monde Raven, loin des paillettes de la Camarilla. Tu es libre d'apprendre ce que tu souhaites, ouvrir les yeux sur ce qui te plaira."

Assise sur le fauteuil, la vampire observe son interlocuteur lancé dans un monologue étonnant et étrange. Pourquoi souhait-il lui apprendre ? La prendre sous son aile durant ces deux jours ? Est-ce vraiment l'envie de lui montrer une vérité plus propre au Arnach. L'infant réfléchit prenant le temps de peser le pour et le contre.

- Tous les enseignements sont bon à prendre à ce que l'on m'a dit. Mais, pourquoi vouloir m'aider ? Tu te doutes bien que l'on ne m'a pas laissé seule. Ismahel a nommé un tuteur en son absence pour m'apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur ce monde. Et crois-moi, je ne l'ai pas épargné de ma façon de penser. Et ça l'a amusé et plutôt enchanté que je sois si... Franche.

La jeune femme se lève pour faire un tour dans la pièce qui sert de chambre à Billy et chaque chose qui s'y trouve lui donne un indice sur la personnalité du vampire. Rien ou peu de chose peut être caché à une femme qui a suivi des études en psychologie.

"Une soirée sabbatique se tient tout près d'ici cette nuit. On avait prévu d'y faire un peu de grabuge, si tu le souhaite je puis t'emmener la bas. Te faire découvrir une autre nuit que la Camarilla, loin d'oeuvres d'art et de discussions stériles. Ce sera l'occasion pour toi de mesurer la haine que l'on peut avoir du Sabbat, un avant gout de toute l'horreur dont ils sont capables. De te forger ta propre opinion, loin de la théorie camariste. On ne te connait pas, avec un minimum de discrétion on devrait seulement entrer quelques minutes puis répartir. C'est une soirée vampire, si tu acceptes, il faudra te préparer à ce que tu verras..."

Un frisson parcouru l'échine de la jeune infant quand elle entendit le mot "sabbatique". Elle n'apprécie que très peu cette faction qui a obligé Ismahel a la quitter. Mais comment réagira-t-elle lorsqu'elle saura qu'un nosfertu de cette faction l'a attaqué ? Heureusement que James a été là pour la sauver et prendre soin d'elle cachant ainsi la mascarade ce fameux soir. Pas de bris, le secret a été préservé au point que la jeune femme l'ignore encore aujourd'hui.

"... Ou on peut rester là, je pourrais t'apprendre à mordre sur un calice qu'on vient de récupérer, t'apprendre la célérité, ou bien profiter de cette fin de nuit pour unir nos deux corps. Savourer un moment de félicité ?"

Raven s'approche de Billy et se penche légèrement pour tapoter son nez de son index d'un air amusé.

- Comme si la seconde option ne tenterait pas plus que la première.

Raven sait qu'il la taquine et veut s'amuser, la jeune femme ne fait qu'entrer sur ce terrain pour lui tenir tête et ne pas se dérober. Après tout, l'infant est combative malgré ces airs fragiles et perdues, mais ça, elle ne le montre que très peu. De plus, il y a pas mal de chose qui est inconnu de certain et même de son Sire qui n'a pas eu le temps de connaître un peu plus la demoiselle.

- En fait, j'hésite un peu entre une soirée entourée de sabbatique et d'arnach ou bien ici avec toi à faire des bêtises. Mmm, c'est vraiment dur, mais je pense que je vais choisir l'option 1. Et ne t'en fais pas, je sais me défendre Billy.

Un sourire étire ses lèvres, lentement recommençant à tapoter le nez de ce dernier.

- Cependant, je serais qu'une simple observatrice et je prends le liberté de faire ce que je veux ou non pendant ces jours. D'ailleurs, je ne tiens pas à ruiner un contrat que j'ai mis des semaines à arranger. Je dois faire une représentation avec mon groupe dans une petite boîte de nuit et je tiens à y être et comme tu as l'air tellement attaché à moi, tu n'auras qu'à m'accompagner.

La jeune femme croise les bras, la passion s'ancrant dans ses yeux qui prennent une teinte ambre. L'or tant prisé par les chercheurs d'or. Quant il est question de musique et d'affaire, Raven devient une véritable lionne.

- Je peux pas faire faux bond au groupe.

Elle acceptait la première option, elle acceptait de découvrir les coulisses de la sombre Los Angeles.

- Pourquoi t'enseigner, parce que cela me plait, parce que je suis un caïnite réputé sympa. La raison est aussi politique. On t'observe déja, toi la fille d'Ismahel, je veux que tu sois armée, consciente de notre monde. C'est un peu près tout...

J'avais oublié de mentionner qu'elle était craquante, que son histoire de groupe me rendait envieux. Malgré mon amour de la musique je n'avais jamais eu de bande, j'étais pourtant un pro de la basse, un amoureux du rock américain. Mais voila qu'une jeune rose volait plus haut que moi dans le ciel de l'art musical. Cela devait être merveilleux, de fouler la scène pour conquérir les coeurs, répandre la musique au lieu du sang. Un destin qui me faisait envie... Mais je laissais Raven à son groupe, moi je n'étais qu'une ombre de son public. C'était pas vraiment mon genre en fait de briller, je jouais de la musique pour les miens, pour exprimer les mélodies de mon âme. Raven pourra être certaine d'être à l'heure à son concert. Il suffisait de me donner l'heure et l'adresse... Nous avions deux nuits en plus de celle là pour s'apprivoiser, un concert n'était pas de trop.

Pour ce soir nous avions rendez vous au Meteor. Un club branché de la ville, un endroit ou la jeunesse aimait se rendre pour danser jusqu'à la fin de la nuit. Le Meteor avait une réputation acide, plutôt détesté des autorités, des associations religieuses. La bas, la drogue était servi, les alcools les plus forts étaient servis aux mineurs. On ne vérifiait pas l'âge, la maison défiait les lois, beaucoup de passe droit assuraient la protection des lieux. Pour entrer au club, il suffisait d'avoir une belle gueule et de l'argent. Un club ou l'argent coulait à flot, pour le Sabbat il s'agissait d'un investissement rentable. Voila ou j'emmenais la belle faire un tour, pour une première approche avec le Sabbat j'avouais que je fixais la barre assez basse. Nous ne devrions pas rencontrer de rites trop extrêmes. Assister à la naissance de nouveau né sabbatique était toujours un spectacle si... unique. Tenue de soirée oblige, voila que j'enfilais des vêtements amples, passe partout pour cette nuit. Raven était déjà parfaite, en lady de la mascarade elle allait surement attiré le regard du gardien pour nous faire passer dans les premiers. Et c'est ce qui se passa, après un temps de voiture l'arrivée de notre couple fut assez vite remarqué, immédiatement d'un geste, on nous demandait d'entrer. A cela je ne pu m’empêcher un commentaire amusé.

- On forme un joli couple Raven. Ma soeur, on fera pas de grabuge avec les anarchs ce soir, t'es avec nous alors on risque rien. Il faudra que tu me dise pour ton concert, évidemment je serais ravi de t'accompagner. Tiens moi la main pour ne pas me perdre, à l’intérieur c'est la jungle.

Sans véritablement attendre son accord voila que je tenais sa main, en protecteur, même si j'aimais désormais cultiver cette image de séducteur. Un jeu entre nous qui m'amusait beaucoup. A l'interieur, régnait la musique, un bruit assourdissant, aucune mélodie juste le son qui frappait les âmes et courbait les corps. Dans la salle gesticulait une foule adolescente, alcool à la main, filles et garçons qui paradaient. La jeunesse souhaitait trouver avec qui coucher ce soir, comment se droguer ? Une image affligeante de cette nouvelle génération, à se perdre dans la corruption... Mais il n'y avait pas que le mortel, le vampire était là, prenant l'humain pour du bétail à dévorer. A cette image, on pouvait voir une fille d'une quinzaine d'année, chuchoter quelques mots à un garçon bien plus âgé qu'elle. Cour échange qui précédait un départ, les deux franchissaient alors une porte tout au fond de la salle. Je pouvais déjà présager la fin de ce garçon. Je voulais que Raven sache, moi aussi je pouvais chuchoter aux oreilles.

- Ici c'est un garde manger, les vampires viennent pour séduire et croquer ensuite leur proie. On va faire un tour en coulisse.

Jusqu'à maintenant rien de special, combien de fois un vampire qu'il soit anarch ou camariste avait profité d'une fête pour croquer un humain. Nous étions des vampires, notre nourriture était la vie. Mais il y-avait une certaine manière à traiter l'humain, si nous gardions le terme d'homme, le sabbat préférait le terme de bétail. J'emmenais Raven à la rencontre d'un monde nouveau, nous allions entrer par cette porte. Un autre garde nous laissa passer sans poser de question, lui il était vampire et avait assez d'augure pour reconnaitre deux membres de sa race. Suite à ma disparition forcée mon visage avait été oublié et celui de Raven n'étant pas connu, ainsi on pouvait passer sans être membre du Sabbat.

Après la semi obscurité de la grande salle, passé la porte on se retrouvait en un milieux blanc, bien éclairé, un endroit glacé. Sur les murs blancs, des symboles peint en rouge étaient dessinés, sans être expert on pouvait comprendre la marque de Lucifer. En un coin, le garçon de tout à l'heure expirait doucement, il était trop tard, la vampire buvait tranquillement le fruit de sa chasse, sans se montrer génée de notre présence. Voulant passer à autre chose, je pressais le bras de Raven, pour continuer en ce souterrain blanc. On disait le Meteor propriété de Lenneth Mahler, la reine blanche, une lasombra qui ne voyait le monde qu'en blanc. Raffinée autant que dangereuse, nous étions en l'un de ses repères. A poursuivre notre route régulièrement je regardais par dessus mon épaule, pour vérifier de l'état de Raven, lui conter quelques blagues s'il fallait remonter son morale.

- C'est moche le blanc... Cela donne un coté si froid... Brrr !

Je souriais comme un enfant voulant plaire, voulant partager un moment drôle, par ma présence je voulais être rassurant. Car nous n'avions encore rien vu de ce monde glauque. On entendait des râles, on imaginait derrière des portes de pauvres filles et garçons dévorés sans pitié. Consommés souvent après de terribles sévices, le sabbat aimait jouer avec la nourriture... D'ailleurs, dernier arrêt de notre ballade, nous étions arrivés à la cage. En une grande salle était réunie une foule vampirique, les paris étaient criés, on voulait miser de toute part. Au centre une gigantesque cage était installée, à l’intérieur huit pauvres adolescents six garçons et deux filles attendaient la peur au ventre. Les voila piégés... Entra alors dans la cage, deux vampires jumelles armées de fouet. On aurait dit deux succubes à estimer la viande qui leur faisait face. Claquant le cuir sur le sol, elles étaient la pour battre, pour faire gicler le sang, pour massacrer devant une foule vociférante les quelques sacrifices présents. On s'amusait ainsi au Sabbat... Avant que tout ne commence, avant que le premier garçon ne vienne à tomber sous le coup d'un cuir cruel. Je me pressais envers Raven... En observatrice, elle avait le choix.

- Voila un visage du Sabbat Raven... Souhaitez vous rester jusqu'au bout, attendre de voir quelques humains tomber.

Raven avait bue, mais je devais aussi m'inquiéter de sa soif, tout ce sang depuis le début de cette descente.

L'infant hésita à entrer dans cette boîte de nuit. Mais, son choix avait été fait et elle semblait si sûre d'elle désirant avec ardeur voir ceux qui l'avaient éloigné de son Sire. Son côté humain, encore présent dans ses chairs le supporterait-il ? Raven l'ignore, mais le doute demeure là, ancré en elle, mais pas dans son regard. Pourtant, elle a vu l'horreur humaine pour l'avoir étudié, mais elle s'apprête à pénétrer dans un univers bien différent. Le mal à l'état pur. Sa raison lui dit de faire demi-tour, mais elle n'a plus envie d'être ignorante et de ne connaître que théoriquement les choses. Non, si elle devait prendre conscience de ce à quoi on la préservait alors, peut-être qu'elle comprendrait pour son Sire a fait un choix qui les ont déchirés l'un et l'autre supprimant les passions et les rapprochements de nuit qui se succédaient dans l'absence déchirante d'Ismahel. Reviendrait-il d'ailleurs ? Certes, l'immortalité est sienne, mais la patience l'est-il tout autant ? Si Ismahel ne reviendrait pas à elle, alors c'est Raven qui irait à lui. Tout son être n'est plus que froideur d'éternité, mais son cœur veut continuer à brûler même s'il ne bat plus comme autrefois. Cependant, le manque est si persistant que la jeune femme ne semble plus l'entendre. Il murmure un souffle retiré du nom d'Ismahel.

Prenant une profonde inspiration, inutile certes, mais présente, la jeune femme suit Billy et ensemble, ils entrent dans l'univers décadent d'une boîte de nuit dans laquelle la jeune femme n'aurait jamais mis les pieds. C'est déconcertant avec la facilité, ils ont pu y entrer, Raven sent sa main être prise par Billy. La pression lui importe beaucoup, elle y sent une protection dont elle a besoin.

- On forme un joli couple Raven. Ma soeur, on fera pas de grabuge avec les anarchs ce soir, t'es avec nous alors on risque rien. Il faudra que tu me dise pour ton concert, évidemment je serais ravi de t'accompagner. Tiens moi la main pour ne pas me perdre, à l’intérieur c'est la jungle.

- C'est demain soir à l'Eclipse, tu connais ?

Parler. C'est ce qu'il faut pour ne pas voir la jeunesse qui touchent l'impardonnable sans le savoir ou bien sont-ils pleinement conscient de ce fait. Mais, Raven peut aisément comprendre que la drogue et l'alcool sont les proies qui attirent ces jeunes gens paumés, délaissés et incompris. Il suffit d'un regard à la vampire pour comprendre cela. Le coeur se déchire, même s'il est inerte. Il se déchire parce que c'est désolant de voir que la jeunesse porte peu d'importance à une vie qui est pourtant, si précieuse. Elle est donnée gratuitement, mais elle demande parfois un prix parfois moindre, parfois lourd. Ici, ce n'est que poids et sacrifices faits à une entité qui semble jouir de son pouvoir d'attraction.

- Ici c'est un garde manger, les vampires viennent pour séduire et croquer ensuite leur proie. On va faire un tour en coulisse.

Raven suit Billy serrant sa main pour ne pas le perdre, mais la vampire attire les regards malgré elle. Ferait-elle acte de présence ? Elle l'ignore, mais elle prend vite conscience que ceux qui l'observent ne sont autres que des humains captivés par le charisme qu'elle dégage bien plus grand que lorsqu'elle n'était qu'une simple humaine. Ce temps se trouve bien plus proche qu'on pourrait le croire d'ailleurs.

Un dédale de couloir s'offre à eux. Raven a la désagréable d'être une bête menée à l'abattoir ou bien dans le labyrinthe du Minautore. La jeune femme redoute ce qu'elle va découvrir et pourtant, sa curiosité est sa mauvaise conseillère. Elle lui portera préjudice, elle le sait.

Quand on dit qu'après l'obscurité, il n'y a que lumière. La chose est vraie, mais comment pourrait-on croire que parfois cette dernière révèle l'horreur de la vérité.

- C'est moche le blanc... Cela donne un coté si froid... Brrr !

- Le blanc est une absence de couleur. Comme une absence de sentiment.

Ce n'est qu'un murmure qu'a pu entendre Billy, mais pas cette vampire trop accaparé à prendre vitae et vie. Raven n'a rien contre boire au cou de quelqu'un, elle le fait avec ses goules par moment. Mais, la jeune femme ne boit pas jusqu'à la lie. Elle ne s'est pas encore laissé aller. En fait, depuis son éveil, l'infant a fait preuve d'un contrôle admirable.

Il l'entraîne encore et toujours plus loin. Va-t-elle voir où mène le terrier du lapin blanc ? Raven se laisse emporter par Billy, on lit l'empathie dans son regard et la demoiselle sent son humanité tirer les sonnettes d'alarme de son être. C'est dangereux, s'ils viennent à continuer. Effectivement, au bout du chemin, l'horreur ne fait que continuer. Ces êtres ne possèdent pas de folie à part celle de la supériorité. L'ambre vient à prendre vie, il brûle d'une flamme nouvelle le regard de Raven éprise non de soif, mais d'une colère sans nom.

- Voila un visage du Sabbat Raven... Souhaitez vous rester jusqu'au bout, attendre de voir quelques humains tomber.

- Ce n'est pas les humains qui devraient tomber.

Ces mots sont clairs, elle voudrait anéantir chaque vampire jouant la vie d'être qui en ce moment priait et perdait leur vie dans une souffrance qui ne faisait que nourrir la bête de Raven d'une rage folle. La jeune femme serre un peu plus sa prise sur la main de Billy joignant l'autre à ce contrôle qu'elle tente de reprendre sur elle-même. La jeune femme ferme alors, les yeux et revoit son grand-mère, un vieux chinois d'une famille qui l'a accueilli sous leur toit. Les meilleures années d'une pauvre gamine qui s'est renfermé pour ne plus souffrir. L'appelle a été entendu par le vieil homme aigri et qui a fini à enseigner l'art martial familial à Raven envers qui il voyait beaucoup de chose. Peut-être a-t-il eu une prédiction en la voyant qui sait. Raven se souvient quand il lui parlait. Le seul en mesure de l'apaiser de par sa présence, de ces mots finement choisi comme un guerrier qui choisirait son arme. La pression de la main se fait plus douce. Le sang ne la chatouille presque plus. La bête s'est apaisé pour le moment. Raven ouvre les yeux, l'ambre est toujours présent dans ses yeux et elle voit ce qui est fait. Pourquoi le Sabbat perpétue autant de haine sur son sillage. Un sillage carmin où l'on pourrait presque entendre les pleures et les supplications des victimes.

- Partons.... Je... Je t'en prie Billy.

Sans même l'attendre, Raven lâche sa main pour s'en aller. Que pouvait-elle faire à part faire acte de reddition face à tout cela. Que serait-elle devant une horde de vampire excité et plus âgé qu'elle. Elle refait le chemin inverse, l'impuissance gagnant et la rage revenant. Sa démarche se fait féline en chasse, prédatrice écartant ceux qui la croise. Les vampires sont attirés par elle, mais les arnach veillent de loin sans ne rien faire de plus que ce qu'ils font. L'observation. La musique n'est plus qu'un écho dans l'esprit de la toreador qui sent la rage monter. Elle doit déverser sa colère dehors, loin de ce raffut incohérent et cette bête réclame son due avec une telle violence que la jeune femme peine à tenir, la gorge lui brûlant.

Elle ressort simplement. Pourquoi devrait-elle rester ici alors, qu'elle a vu l'horreur qu'on voulait lui pointer du doigt. Savoir pourquoi et ne pas se confronter à un membre du Sabbat. L'infant marche dans la ruelle se rapprochant des ombres qui épousent sa silhouette comme si elle en devenait la maîtresse.

Une odeur. Un parfum subtile. Une douleur. La senteur salée des larmes. Une voix. Raven fronce les sourcils et elle marche à nouveau. Ce qu'elle voit la répugne encore un sabbatique qui montre et crie fièrement son appartenance. S'en est trop. Lui va payer et saura satisfaire la bête de l'infant. Elle use de sa vitesse, nul besoin de puiser dans son talent pour se rapproche et sa main accroche la gorge de l'immortel lui faisant lâcher prise.

- Va-t-en ! Rentre chez toi gamine !

Plus la vampire serre l'étreinte de sa main et plus l'appel du sang se fait fort. Elle le soulève et le jette contre le tronc d'un arbre qui tremble. Le vampire se relève enragé.

- Salope.

La bête de Raven gronde demande réparation de cette insulte, mais il se voit balayé par l'action de cette infant qui use d'un don en combat inexploité encore à ce jour. Personne ne le sait parce que la jeune femme ne l'a que peu mentionné dans sa vie, mais le vieux chinois lui a enseigné ce qui ne peut être appris à la lignée. Le feu rouge virevolte dans l'air échappant à son assaillant. Pourquoi n'a-t-elle pas fait montre de ce talent lors de l'attaque du Nosferatu ? Peut-être parce que l'odeur et la peur l'avaient possédé. Un sentiment normal balayé cette nuit par ce que le Sabbat est capable tout autant que les encouragements qui hurle en elle faisant bouillir le sang prit plus tôt.

Le sabbatique se voit offert un cadeau empoisonné d'une nouvelle-né éprise par la bête et la colère. La main bloque le poing, le tourne et le fait craquer. Raven l'ignore, mais elle est possédée par la bête. L'infant ne se contrôle plus. Elle ne l'a que trop fait dans cette boîte de nuit. Elle s'abaisse, coup de pied retourné. Elle se redresse use de célérité.

Célérité niveau 1.

Sa bête continue de hurler et Raven ne peut pas la faire taire sous la plus de coup qu'elle reçoit du vampire impie. Ignore-t-il qu'il ne fait que la nourrir ? C'est sans s'en rendre compte qu'elle tourne en ridicule un sabbatique à peine plus âgé qu'elle. Et pourtant, même après avoir arraché sa tête sous la force de sa bête, Raven ne réussit pas à devenir elle-même. Pourtant, en elle, sa bête hurle le nom de son Sire. Tandis que son regard laisse apparaître des larmes de sang. Voilà un spectacle captivant pour certains arnach qui avaient suivi.

A mesure ou l'épreuve devenait critique je voulais sa main accrochée à la mienne, je voulais mon corps proche du sien. Pour pouvoir accueillir son visage horrifié par cette scène, pour pouvoir cacher à l'assistance son dégout du spectacle. Mais je n'avais que trop présumé de ses forces, moi qui pensait son coeur insubmersible, la vue de condamné à mort avait bouleversée Raven. Au point que par manque de vigilance je laissais l'oiseau s'enfuir. Comme je m'en voulais de cette bêtise, pourquoi n'étais-je pas intervenu plus tôt, moi qui manquait d'augure je n'avais pas été capable de ressentir cette détresse, cet appel à l'aide. A la fois forte et indépendante, comme ma sœur pouvait être vulnérable. Ses mots étaient justes, les humains ne devaient pas tomber. Mais je n'étais pas un héros, me voila seul contre une foule aux dents longues. J'étais le Kid, au fond je ne cherchais qu'une belle mort, j'ai toujours aimé danser avec elle. Si Raven m'avait demandée de me battre, le sang aurait coulé... Mais au moment ou ma main effleurait la crosse de mon colt, voila que je remarquais mon erreur... Raven était partie, comme un vent qui ne souhaitait demeurer là... Il n'était plus question de guerre, déjà mon coeur s'improvisait une nouvelle vie à battre, à craindre pour son existence. Si rapide à mon habitude, cette fois un temps de paralysie me surpris, j'étais ralenti, ralenti à observer ses dernières mèches rouges s'échapper de mon champ de vision. Le temps semblait se bloquer en cette fatalité, je venais de perdre Raven au milieu du Sabbat...

Peur panique qui finalement me fit émerger de cette torpeur. Je devais me précipiter, courir pour la prévenir de tout danger. Alors que le premier mortel venait de tomber frappé puis mordu par une succube, moi je commençais une folle course. La célérité ne me réservait guère de secret, Raven allait être rattrapé bien vite. Au moins cette pensée avait le don de me rassurer. Malheureusement je pouvais toujours compter sur ma célébrité pour me freiner. Ainsi eux vampires me barraient le chemin, deux assez gros poissons pour qu'une rose comme moi se sente obligée de s’arrêter.

"Hé ! Mais je te connais toi ! Tu serais pas le Baron ? Le Kid ?"
"Je serais véritablement ravi de discuter avec vous, mais j'ai une réunion importante qui m'attend."

Toujours à vouloir jouer le malin malgré l'adversité et évidemment ma tentative de passer en force échoua sur ces paroles finalement peu convaincantes. Cela finissait toujours de la même manière.

"Te fou pas de notre gueule !"
"Oh mais je ne savais pas que Marilyn Manson était un vampire !"

Là évidemment j'indiquais une direction, là évidemment un bref instant les deux regards se sont tournés. Il ne me fallait pas plus de temps pour dégainer deux colts, puis faire feu, une balle pour chaque tête. Pas le temps de parlementer davantage, pas le temps d'achever les deux vampires au sol. J'avais de la chance, la foule de vampire semblait davantage captivé par la mise à mort que deux vampires tombés sous le coup de mes balles. Pas le temps de tergiverser, pas le temps de sauver les pauvres petits... Je n'étais pas un héros. Alors je me suis mis à courir, à courir aussi vite que je le pouvais. Frôlant le bris de mascarade je repoussais la foule de la boîte, enfin à l’extérieur je courais aussi vite que le permettait les lois camaristes. Pour voir ce spectacle, ce triste spectacle...
Je trouvais alors ma soeur en pleur, devant un cadavre de nouveau né... Un vampire si jeune qui ne pouvait tomber en poussière, la tête arrachée par un bras vengeur. Inutile de demander, à la vue de la fillette au loin, je pouvais comprendre l'acte héroïque de ma soeur. Cela était trop pour elle, cette soirée devait s'achever... D'un geste je commandais à mon second de nettoyer les restes de ce vampire, surement un sabbatique.

Moi, le Baron anarch, le Kid immortel, je m'agenouillais devant ma soeur, un sourire triste sur mes lèvres. Je pouvais mesurer la détresse de son coeur, l'appel à l'aide de son esprit. Mes gestes étaient doux, ma voix se voulait apaisante.

"C'est fini ma soeur, on rentre, on va aller se reposer. Tu es avec moi, tu es en sécurité, jusqu'au retour de ton sire tu seras ma protégée."

Même moi je me sentais incapable de détendre l'atmosphère par un mot, une plaisanterie. L'heure était sérieuse, maintenant Raven savait, elle connaissait la raison de notre combat, la raison pour laquelle l'Anarchie pouvait s'entendre avec la Camarilla quand il s'agissait d'éliminer le Sabbat. Je caressais ses cheveux, comme un frère j'étreignais ma soeur, souhaitant partager sa tristesse, son fardeau... Je savais sa bête encore présente, j'étais prêt aux soubresauts de son âme.

"Il faut nous aider ma soeur, c'est pour ça qu'on se bat. C'est pour que ça s'arrête, pour que ça s'arrête... Nous ne voulons pas devenir comme eux. Je suis navré de t'avoir montré cela, désolé pour cette nuit qui semble bientôt finie. J'ai peut être de quelque chose pour toi ma soeur. Quelque chose de rare..."

Ainsi je demandais à un de mes hommes de m'apporter un objet du coffre de la voiture. J'avais pensé à l'emmener, je n'imaginais pas à l'utiliser ce soir. Après quelques minutes passées auprès de ma soeur, enfin je tenais en main ce qu'il me fallait. Un instrument de musique, ma basse...

"J'ai pas l'habitude de jouer en public, ne te moque pas..."

Je commençais alors à jouer, car la musique pouvait guérir, car la musique touchait l'âme. Bien plus que des mots, bien plus que des gestes. Alors je jouais, je jouais pour elle, une chanson pour ma soeur, des paroles dont le sens était évident. Là sous l'empire de la lune, entouré des anarchs ma famille, à jouer pour la fille de cette nuit. Elle qui avait capturée mon coeur, moi qui en était le ravisseur.

Morceau joué

La bête ayant trop fait valoir son due de sang et d'horreur, la jeune infant sombra dans une inconscience sombre et sans souvenir. Il ne restait plus que la douleur ancré en son âme et un sentiment de manque atroce. Ismahel sentait-il le désarroi de son infant ? Elle avait succombé à la bête sans le vouloir. Cette dernière avait réussi malgré le sang-froid de Raven a empiéter sur sa raison et sa conscience durant un temps qui sembla durer une éternité. Quelque chose parvint à la calmer, mais Raven ignore que c'est la musique et la tendresse de Billy qui l'a sauvé sa bête. A son réveil, Raven ne se souvenait de rien après avoir marché pour échapper au cauchemars sabbatique et savait-elle seulement que du plus bas de sa décadence bestiale, son père biologique se trouvait non-loin à observer le fruit de son amour pour une mortelle dont la beauté a été légué à sa seule et unique enfant ? Dante saura comment lui faire apprécier l'horreur. Il a une totale confiance au savoir-faire de la tzimisce Eléanore Byron. Le talent de sa fille servira la faction, comme son digne père. Avec le temps, elle se lassera des beaux masques de la Camarilla pour se tourner vers ce qui est sa demeure attitré depuis que son père a embrassé les ténèbres, sa véritable nature. Dante a même été subjugué par la bête de son enfant. Mais cela, c'est une autre histoire...

Billy a donc respecté sa promesse. L'infant apprécie son geste et se sent heureuse de l'avoir comme accompagnateur avec quelques autres membres Arnach. Avec eux, la jeune femme se sent un peu plus en sécurité depuis ce qu'elle a vu hier soir sans se douter, encore, de ce qu'elle a pu faire. Tout est dans un coin de sa mémoire enfermé à double tour.

Raven s'est montré particulièrement pointilleuse sur sa tenue. Ce n'est guère étonnant venant d'une égérie japonaise. Tout autant que d'aller prendre son violon, parce qu'elle en avait besoin pour la représentation. C'est un concert qu'elle attend depuis des semaines avec son groupe Epica. Ils ont travaillé d'arrache-pied et la jeune femme a dû faire d'une persévérance sans faille pour obtenir ce contrat. L'Eclipse est un endroit réputé et seul les meilleurs y jouent. Autant dire que ce ne fut pas tâche aisée, mais qui peut résister à ce brin de femme dont la vie fut son professeur le plus acharnée ainsi que certaines personnes marquantes qui lui ont appris plus que nécessaire. Elevé dans différente familles d'accueils, la demoiselle est pourvu d'éducation différente tantôt espagnole, tantôt chinoise... Autant dire stricte, mais juste. C'est pour cela que l'infant aime les cultures, le voyage et l'apprentissage des légendes mythologiques. Elle en a été bercé pour y apprendre ce que peu peuvent percevoir après avoir lu une multitude de fois les ouvrages.

Dans la voiture, Raven pensait à son Sire. Elle aurait aimé qu'il soit présent ce soir pour la regarder. Peut-être qu'un jour cela sera chose possible. Les paupières fermées, la demoiselle se concentrait pour évacuer son stress tapotant l'index sur l'étui de son violon, une musique singulière d'un air asiatique que son grand-père chantonnait souvent en s'occupant de son banzai. Une fois arrivée, Raven soupira et sortit de la voiture se dirigeant vers la porte de l'Eclipse, le videur la reconnaissant la laissa passer avec ceux qui l'accompagnaient. Un simple bonsoir et la porte ouverte de manière galante. En entrant, Ravenn retrouve le sourire en voyant les membres de son groupe dont l'un vint et la porta en la serrant contre.

- Ah ma tigresse ! T'es là... Il était temps.

- Parce que tu croyais que j'allais manquer ça.

Raven fit les présentations présentant Billy comme un vieil ami connu au lycée. Les questions fusèrent de comment était Raven à cette époque, mais en bonne comédienne, l'infant su dévier pour les ramener sur le chemin de la scène faisant un clin d'oeil à Billy. Les musiciens préparèrent leurs instruments et Raven en fit de même avec son violon.

Un homme sortie d'une pièce propre sur soi et...Immortelle ? Raven ne pu le percevoir que maintenant et ce dernier en fit autant saluant d'un signe de la tête Billy et se dirigea vers le groupe faisant un baise-main à l'infant de son Primogène.

- Un plaisir de vous revoir mademoiselle Cooper.

Il se tourne vers le groupe

- Et vous aussi messieurs. Je suis impatient de vous entendre jouer.

Raven esquissa un sourire prête à commencer. Il ne manquait plus que les clients qui, il faut l'avouer affluer en massant dans cette boîte de nuit huppé tenue par un camariste et Toreador. Cela n'a rien de surprenant quand y pense la jeune infant.

Le toreador se dirigea vers Billy et s'inclina légèrement.

- Bienvenue à vous monsieur. Un plaisir de vous accueillir chez moi, je vois que mademoiselle Cooper sait s'entourer. Mais permettez-moi de me présenter, Shane O'Callahan. Je serais bien heureux de vous inviter à ma table.

Shane l'invita donc à le suivre à sa table privée demandant à ce qu'on lui amène du champagne avec quelque goutte de sang pour qu'il soit plus délectable. Aucun bris par ici, la plupart des employés présents sont ces goules. Shane aime être entouré d'une petite cour d'admirateur. Le champagne apportait, il leva la coupe trinquant en l'honneur de Raven, infant du primogène et une artiste comme on en fait peu. Cela a de quoi surprendre étant donné que Billy n'a jamais pu voir ce talent qui semble conquérir déjà un toreador.

Une goule de Shane vint présenter le groupe au micro laissant la place à la jeune femme qui s'approche du micro.

- Bonsoir à tous ! Voilà une petite intro de notre cru.

Raven observa le groupe. Simple échange de regard qui voulait en dire long. Puis, la toreador se mit à jouer de l'instrument, douceur infinie caressant les corde d'un violon charmé par un talent qui s'est affiné seul sans l'aide de qui que ce soit. La suite surpris le public qui s'approchait. Du classique joué en une musique plus moderne.

~Phantom of the Opera~
Lindsey Stirling

Shane observait, subjuguait autant par l'artiste que la dextérité emplit de grâce d'une si jeune femme. Une enfant à côté de lui. Raven a charmé l'artiste qui autrefois à jouer le rôle du fantôme sur une scène. Que ce temps lui semble lointain. L'air victorien lui manque, mais heureusement que cette génération, en tout cas certains de leurs membres se voient muni d'un talent exquis.

Raven est comme son Sire. La musique est un art qui l'épouse et sait montrer son amour à l'infant qui ne se souvient pas de l'horreur qu'elle commise. Le mal est balayé quand elle joue et lorsqu'elle constate que le public aime ça. Elle brille bien plus qu'une rivière de diamant. L'art la rend belle et c'est ce qu'on a perçu d'elle lorsqu'elle n'était qu'encore qu'une mortelle. Un photographe et connaissance de son Sire l'a perçu et à fait d'elle son égérie sans vouloir plus considérant qu'il n'était peut-être pas celui qu'il le fallait.

La soirée s'enchaîna par plusieurs chansons interprétées par le groupe Epica sous le plaisir du public.

~Sancta Terra~
Epica

.................

~Blank Infinity~
Epica

La toreador se déchaîne sur scène. Un enchantement pour ceux qui la regardent. Son charisme de vampire n'y est pas étranger et les musiciens s'en donnent encore plus à cœur joie. Raven leur donne l'envie de pousser leurs forces encore plus loin atteignant des limites qu'ils ne sont que très peu permis. Raven sourit, main posée sur le micro.

- Et voici notre dernière chanson : The Last Crusade.

La jeune femme se tourne vers le groupe hochant la tête puis se tourne vers le public croisant le regard de Shane et Billy. Un clin d'oeil et le groupe se met à jouer puis lentement, Raven chante.

~The Last Crusade~
Epica

Le concert fut un délice. Chanter et jouer à l'Eclipse n'est pas une chose que l'on accorde à tout le monde. Il faut avoir du talent et Raven ne pense pas que son statut d'infant du Primogène y soit pour quelque chose. L'obtention du contrat fut obtenue avant son étreinte, Shane prévoir avant, préparer choisissant les talents qui méritent d'être entendu et connu ici. Il est reconnu pour cela. Plusieurs talents passés sur cette scène sont devenus célèbres.

Lorsque la dernière note s'éleva, les applaudissements fusèrent, en bon artiste, le groupe s'inclina saluant le public. Rayonnante, la vampire l'était, assurément. La musique rend belle autant que l'amour et la passion. Ce sont les mots propres au toreador. Y a de quoi faire la fête et à peine descendu de scène que les membres du groupe se firent accaparer par des fans. Raven réussit à échapper à leur griffe jouant un peu des coudes. Elle préférait laisser les garçons se débrouiller pour rejoindre Billy et Shane.

- Quand les garçons passent, les filles trépassent.

Elle rit s'installant à côté de Billy. Shane est en face se rasseyant comme la politesse de son temps l'exige. Une dame de cette qualité se doit être respecté, jeune ou non qu'importe. Shane n'est pas du genre à faire montre de son âge pour soumettre qui que ce soit, il déteste cela, alors il se fait vampire discret, mais respectueux de la Mascarade.

- La musique vous va si bien... Autant que votre nouvelle condition.

Raven sourit hochant simplement la tête.

- Merci monsieur O'Callahan.

Un sourire se dessine sur les lèvres de Raven. Puis elle se tourne vers Billy.

- Tu as aimé ?

- Mais non ! Pas là !

Shane se lève en s'excusant.

- Le travail m'appelle veuillez m'excuser.

Il fait un baise-main à Raven saluant poliment le Baron Arnach.

- Ma table est vôtre ce soir. Profitez bien de cette soirée.

Il s'en va et Raven soupire.

- J'espère que ça ne va pas jacasser comme des pies.

Spoiler:

Une nuit, une dernière nuit entière à profiter de sa compagnie. Moi qui avait veillée son corps après la chute en l'inconscience, moi qui avait pris soin d'elle. Comme l'oiseau blessé dont j'avais recueilli l'existence, il me fallait accepter l'idée de relâcher Raven. L'oiseau ne m'appartenait pas, à quoi bon s'attacher à un être qui ne pouvait me voir comme je le souhaitais. Vision égoïste et individualiste, j'avouais cela car grand était mon mal être. Visage éteint, mon humeur était assez noire pour que Nikita m'épargen de sa rhétorique acide, entre nous il y-avait un drapeau blanc temporaire. J'allais guérir, une rose finissait toujours par se relever de ses passions déçues. Comme une œuvre d'art le coeur de Raven était beau, je n'avais point le droit de le toucher. Deux nuits, cela avait été suffisant pour susciter un sentiment, un espoir, puis finalement une résignation. J'étais là à son réveil, j'étais là pour la faire rire, pour lui faire oublier l'amertume de cette soirée. Je me faisais docteur de son âme, patient avec une fille comme je ne l'avais jamais été...

Je ne croyais plus à ma chance, mais en ami je me devais d'être aussi là. De toute manière j'avais promis, malgré ce que l'on pouvait dire de mes méthodes j'aimais autant que faire ce peut honorer mes promesses. La belle fleur carmin me présenta comme un vieil ami du lycée, on aurait pu sortir ensemble non ? L’idée me fit sourire, j’avais bien besoin de cela. Malgré mes efforts, malgré quelques plaisanteries bien placées, on pouvait voir que je n’étais pas dans mon assiette. Parce qu’elle allait partir, parce que je n’avais pas totalement abandonné l’idée de la laisser partir. Folle pensée… Maussade donc, à feindre les sourires, feindre d’être interessé par Shane, je ne pouvais pas réfléchir à autre chose. Je n’étais qu’un avatar de mélancolie. La sensation ne fit que se renforcer lorsque je vis Raven sur scène. Elle qui avait le courage de jouer sur scène, moi qui tremblait à l’idée de faire cela. Je la voyait forte et libérée, la musique l’aidait à voler au fil des mélodies son âme guérissait. Elle n’avait pas besoin de moi… Je cherchais à partir, je cherchais à m’enfuir. A profiter de la moindre faille, à imaginer la moindre excuse pour partir et ne plus revenir. Seulement je ne pu me résoudre à l’abandon, moi dont le rôle était celui de l’ami je devais au moins remplir ce rôle.

Une rose qui avait des affects, une rose de presque deux siècles attachée au regard d’une nouvelle née. Voila que je me faisais honte à moi-même, l’anarchie n’avait pas besoin d’un leader en amour déçu, pas en ce moment. Il fallait me montrer fort, il fallait agir. Je ne pouvais l’avoir, je ne pouvais forcer son cœur, alors il me fallait avouer ma défaite partir au moment ou je pouvais encore le faire. Et ce fut au retour de ma rose préférée ou je me décidais à en faire l’aveu, pas tout de suite cependant. Je ne voulais pas assombrir son moment de gloire, pas tout de suite. Fort heureusement après quelques réponses de circonstance Shane nous laissait, moi j’avais l’occasion d’enfin exprimer toute mon admiration, tout le plaisir ressenti à l’écoute de sa musique vibrée. Je faisais un sourire qui ne pouvait cacher ma tristesse…

« Je pouvais écouter ton âme chanter, tu étais superbe une déesse de la scène. Ton succès est mérité Raven, continue ainsi continue à jouer et je reviendrais sans doute t’admirer encore et encore… »

Mais il fallait lui dire, avouer ce que mon cœur avait décidé.

« J’ai chamboulé ton existence comme je m’en aurais voulu de te faire manquer ça… Raven, tu devrais rentrer chez toi, si tu le souhaite une voiture te conduira à la maison. Je n’ai pas grand-chose à te donner, accepte mon amitié. Tu devrais rassurer tes proches, penser à ton sire qui aimerait de tes nouvelles… Je suis navré de t’avoir blessé joli fleur. »

L’embrasser ? Comme je pouvais en avoir envie, une chose qui m’était interdit, car je ne jouais plus. Encore assis, je ne savais qui de nous deux devait partir le premier. En résumé, à ne rien faire, à attendre ses mots mon cœur était en souffrance.

Pensait-il que sous ces compliments, Raven n'ait pas perçu la tristesse ? L'infant reste avant tout une femme qui a étudié les comportements de l'homme, même caché, elle parvient à les percevoir parce que la jeune femme a passé son existence à observer les autres pour les comprendre. Tout silence est un cri qu'elle doit comprendre et parfois même vers lequel se diriger pour l'atténuer. C'est un cri d'Ismahel qui l'a attiré jusqu'à en tomber amoureuse au premier soir, au premier regard. C'est un coup de foudre commun qui les ont réunis dans l'éternité. Raven doute pour Billy, mais elle se tait, la douleur est présente en elle, car la vampire ne peut pas répondre aux attentes de l'anarch. C'est impossible, l'infant est bien trop fidèle et la tromperie n'est pas ce qu'elle préfère. C'est peut-être une orpheline qu'on a classé dans la catégorie atypique allant jusqu'à agir de manière arbitraire envers elle, mais la jeune femme s'en est servi pour étonner et démontrer que son style ne traduisait pas de pensée sombre, mais simplement ce qu'elle est au fond. Quand on apprend à la connaître, on est facilement charmé, mais plus étonné encore que sa capacité d'analyse et de traduire un regard, un geste, une intonation... C'est ces petites choses qui l'inspire dans ses musiques. Le fait de les comprendre et de les partager avec le public. Raven reste une vampire humaniste qui agit pour le bien être des autres. Pour le moment, cela est ainsi, mais l'éternité change et nous verrons comment l'infant deviendra au fur et à mesure du temps.

« J’ai chamboulé ton existence comme je m’en aurais voulu de te faire manquer ça… Raven, tu devrais rentrer chez toi, si tu le souhaite une voiture te conduira à la maison. Je n’ai pas grand-chose à te donner, accepte mon amitié. Tu devrais rassurer tes proches, penser à ton sire qui aimerait de tes nouvelles… Je suis navré de t’avoir blessé joli fleur. »

L'infant esquisse un sourire en posant sa main sur celle de l'anarch la serrant lentement. Raven a remarqué l'intérêt qu'il lui a porté pour ensuite se voir résigner par le fait que Raven ne pourrait aimer quelqu'un d'autre qu'Ismahel. La jeune femme s'en trouve désolé, mais elle ne peut pas faire plus que d'offrir son amitié.

- Ne t'excuse pas d'avoir été toi-même Billy. J'ai... J'ai bien vu l'intérêt grandissant que tu me portais, mais... Mais je ne peux pas y répondre autrement qu'en étant ton amie.

Raven le regarde esquissant un sourire.

- Cela peut paraître surprenant, mais je l'ai remarqué parce que je sais traduire les silences, les gestes, les mots et bien d'autre chose... Je le fais depuis que je suis enfant parce que je n'ai été qu'une simple spectatrice de ma vie avant que l'on vienne à me dire que je pouvais faire mille choses comme en être l'actrice.

La main de l'infant se pose sur la joue de l'anarch.

- Toi aussi tu es un acteur. Les spectateurs n'agissent pas et se contentent d'observer la vie simplement. Mais, l'acteur lui, le vit et agit comme il est sans se soucier de ce que l'on peut penser de lui. Tu es un de ces êtres passionnant et passionné qui veut toujours aller plus loin même si tu le fais sous des airs impertinents et charmeurs. C'est toi tout simplement... Tu sais...

Elle fait un léger silence puis reprend.

- Quand tu m'as emmené chez toi, j'ai vu beaucoup. Tu es autant un adolescent, qu'un artiste et un homme qui peut se montrer strict, juste et impétueux. Tu es de ceux qui dirigent et qui veut pousser les choses plus loin. Tu veux montrer tes valeurs, les faire parler qu'importe les coups reçus, tu le fais avec un sourire charmeur sur le visage. J'ai vu comme tes hommes te regardent et te suivent. Ils savent qu'avec toi, ils peuvent agir comme ils sont. Peut-être que dans d'autres circonstances, si je t'avais rencontré avant, je me serais laissée aller à la liberté que tu offres. Mais voilà, j'ai décidé de suivre Ismahel parce que je l'aime tout simplement et je sais qu'il ressent la même chose. Vois-tu, on aura beau me critiquer, me mettre à mal que je sais pour qui et pour quoi je me bats. J'ai d'autres notions qu'eux, mais je sais ce que je vaux. J'espère simplement que je resterais ce que je suis autant qu'il m'en est permis.

La vampire retire sa main tandis qu'une présence se fait sentir non loin d'elle. Vladimir est là. L'infant esquisse un sourire en voyant l'air soulagé de la goule qui s'approche pour murmurer quelque mot qui aurait eu le pouvoir de faire rebattre son coeur à présent sans vie. Raven retrouve sa lueur perdue, l'espoir fou dans lequel elle s'est bercé se voit être réalisé.

- Vraiment ? Il est de retour ?

Raven aurait pu pleurer de joie, mais cela aurait été un bris que de voir ses larmes de sang. Des rubis bien trop précieux pour être vu par tous. La vampire se tourne vers Billy, son sourire éclairant son visage.

- Pardonne-moi Billy... Je... Je dois partir. Ismahel est de retour ! Je dois aller le voir.

L'appel du sang est bien trop puissant pour que l'infant reste loin plus longtemps de son Sire. Alors, la jeune femme vient à déposer un baiser à la commissure des lèvres de Billy.

- Je te promets qu'on se reverra.

Elle se lève saluant Shane qui vient également d'apprendre la nouvelle. Un baise-main est accordé à l'infant du Primogène de sa part puis Raven disparaît au milieu de la foule rejoindre l'être qui n'a eu de cesse de hanter son sommeil. Ce dernier l'a à peine infanter qu'il a dû s'en aller à cause de ces obligations et aussi pour la préserver d'un danger qu'elle comprend désormais. Mais pour l'heure, l'infant veut rejoindre son Sire.

» Et la Rose succomba à la Dame [PV suite avec Raven]
» Raven Cooper
» Parfois, il n'y a malheureusement pas d'échappatoire aux responsabilités. [PV Raven Cooper]
» Et le septième jour, il se reposa [PV Raven Cooper]
» Et la Rose rencontra une Dame [PV avec Raven]

L'enlevement. [Raven]

L'enlevement. [Raven]

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