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| Juste une photo de toi. [Lowell Shade] | |
| Auteur | Message |
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Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Jeu 27 Mar - 12:18 | |
| Métro, boulot, investigations officieuses pour mon propre compte personnel. Voilà à quoi se résumaient mes journées depuis plusieurs semaines, le « dodo » venant péniblement s’insérer seulement à la fin de tout ça, lorsque l’occasion se présentait. Je ne me sentais, ni n’avait l’air fatigué, malgré ce nouveau planning soutenu. L’avantage d’être encore jeune, en bonne santé, et entraînée j’imagine. Toutefois je connaissais mes limites, et j’avais pleinement conscience que sur le long terme, je ne pourrais pas toujours tenir le rythme infernal que je m’étais imposée plus de quelques semaines de plus. Je restais humaine après tout, moi.
Mais malgré tous mes efforts, tenter d’obtenir un résultat là où même une équipe scientifique avait échoué était tout sauf un jeu d’enfant, cela relevait même de l’impossible, bien qu’il me coûtait de l’admettre. Je m‘acharnais à vouloir venger la mort de Stephen, mais je commençais à me retrouver dans une impasse. Pas d’informations valables, ni de pistes, ni de suspects, ni d’indices ou de preuves. Rien, absolument rien de tangible. Si ce n’est ces quelques clichés que j’avais discrètement tiré de la base de données de la police de Los Angeles, mes traces soigneusement effacées par la suite, aidée par mon frère.
J’étais attablée à la terrasse d’un café de Downtown, ordinateur portable sous la main, épluchant les clichés et dossiers joints à celles-ci. J’avais pris soin de me mettre dos au mur du café, laissant ainsi mon écran visible de moi seule. L’air frais me faisait du bien, mais ne m’apaisait en rien. Lorsque je regardais ces photos de victimes exsangues, je ne pouvais m’empêcher de me demander pourquoi personne d’autre n’ouvrait les yeux. C’était flagrant bon sang, que quelque chose n’était pas normal, et que cela se répétait, encore et encore ! Exsangues, et des traces de morsures au cou ou aux poignets. C’était là les deux caractéristiques communes à chaque victime, certaines ayant été rouées de coups, d’autres mutilées, et les dernières… purement et simplement démembrées, en pleine ruelle. En pleine ruelle, nom de dieu !
Je fulminais, oui, je fulminais autant parce que ces affaires aberrantes étaient systématiquement enterrées sans approfondissements sérieux, mais aussi parce que je vivais cette impasse dans mes recherches comme un échec. Et j’avais horreur de l’échec. Pour y remédier, je ne voyais qu’une solution, la seule voie que je n’avais pu explorer autant que je le souhaitais : mettre la main sur un vampire pour en tirer des informations.
Distraitement, je faisais glisser mon index sur le pavé tactile de l’ordinateur, les clichés défilant dans un ordre chronologique. Je n’avais pas non plus tout transféré des dossiers de ce genre de crimes non résolus, car sur toute l’histoire de Los Angeles, il m’aurait fallu des mois, peut-être même des années, pour tous regarder en détail. J’en avais seulement prélevé quelques-uns, afin de les comparer avec ceux d’aujourd’hui. Globalement, cela ne m’avait pas apporté grand-chose. Il n’y avait rien de notable qui puisse m’indiquer un éventuel lieu de recherche pour débusquer ces sangsues. Mon attention avait seulement été attirée par une photo amateur joint à l’un des dossiers. On y voyait le lieu du crime, et un homme de couleur, clairement mis en évidence sur l’image. Celui-ci détonnait avec la scène, et je m’étais interrogée sur la raison d’être d’une telle photo dans ce dossier. Aucun suspect ou témoin de peau noire n’était pourtant répertorié dans cette affaire-là, alors que venait y faire ce cliché ?
Enfin qu’importe, ce n’était qu’un détail sans grande importance, et sans intérêt pour mes recherches. Je me saisis du café que je n’avais toujours pas touché depuis qu’on me l’avait apporté pour en boire une gorgée. Corsé et fort, ce que j’aimais le plus. L’air était frais en cette soirée bien entamée, et j’avais dû mettre mon trench-coat noir à la coupe féminine et élégante pour ne pas prendre froid. Le mettre me rappelait systématiquement Stephen… Il adorait lorsque je mettais ce manteau qui épousaient mes formes et dont la ceinture marquait ma taille. Le vent faisant parfois quelques brèves apparitions capricieuses, je m’étais également relevée les cheveux en un chignon. Reposant ma tasse, je m’autorisais une minute de délassement, relevant le nez de mon écran.
A cette heure, bien qu’étant moins fréquenté, Downtown restait animé. Des salariés, des hommes et femmes d’affaire, une ou deux catins chics cherchant à attraper un gros poisson, tout ce beau monde continuait de s’affairer comme dans une fourmilière à ciel ouvert, et… Mais qu’est-ce que… ? Je me sentis retenir mon souffle sous le coup de la surprise, mes yeux glissant tour à tour sur l’homme que je regardais passer à la photographie toujours affichée sur mon écran. Un cliché qui datait des années 60. Et son parfait sosie, tel un emblème du botox et du bistouri passant devant le café où j’étais installée. Pas une ride, les traits parfaitement intacts. Le même que sur la photo, ça ne faisait aucun doute.
Mon sang ne fit qu’un tour, et je rabattis presque violemment le capot de l’ordinateur avant de le glisser dans mon sac à main, alors que l’homme s’éloignait déjà. Les dix premiers dollars qui me passèrent sous la main finirent sur la table, somme bien supérieure à ce que valait ce café que j’avais à peine goûté, mais tant pis. Sans perdre d’avantage de temps, je me lançais sur les pas de cet individu. Dès que je l’eu de nouveau dans mon champ de vision, mes réflexes reprirent le dessus sur la tempête qui s’était déclenchée dans ma tête. Je calquais mon rythme sur le sien, veillant à user des bonnes vieilles méthodes de filature que l’on m’avait enseignées et recouvrant mon sang-froid.
Un peu plus de cinquante ans, c’était là les années qui le séparait de cette photo, et pourtant il était toujours le même. Aucune chirurgie, pas même les plus modernes, ne permettaient d’obtenir un tel résultat, de plus il faisait nuit. J’en arrivais à la même conclusion que j’avais inconsciemment tiré en le voyant passer sous mon nez devant le café. Cet homme n’était très certainement pas humain…
Mais coupant court à mes interrogations le concernant, nos pas nous menèrent à l’Empire Hotel, dans lequel il pénétra. J’attendis un moment, en retrait et hors de vue, avant de finalement en franchir le seuil à mon tour. Il était hors de question de perdre ce suspect maintenant. |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
Feuille de disciplines Disciplines:
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Dim 30 Mar - 11:54 | |
| À la question : « comment un prévôt occupe son temps libre », il est difficile de trouver une réponse. Ce n’est pas qu’il cache ses loisirs aux autres damnés ou qu’il est discret sur ses activités privées. C’est juste que le temps libre dans une ville comme Los Angeles est une denrée rare et cette nuit semblait confirmer cette réalité. L’obscurité venait à peine d’envahir les rues de la cité des anges, qu’un message radio de la police annonçait un 1.8.7, dans une ruelle avoisinant une boite de nuit. L’alerte aurait été donnée par une prostituée qui s’apprêtait à faire une passe. La victime aurait été vidée de son sang et cerise sur le gâteau un suspect aurait été aperçu. Cela ressemblait parfaitement à un scénario du film de série B, mais pour Lowell Shade et ses sentinelles, il s’agissait bien d’un bris de la mascarade.
La mascarade était ce rideau brumeux qui permettait à la camarilla de rester invisible aux yeux des mortels, c'est-à-dire du bétail. Pour Lowell c’était un écran indispensable à la survie des caïnites, malheureusement il était tellement facile de le percer. Plus que les conspirationnistes et autres illuminés qui croyaient détenir la preuve que les vampires existaient, les plus néfastes au maintien de la mascarade étaient les vampires eux-mêmes.
Colmater les éventuelles brèches de ce voile symbolique, faisait partie du travail d’un prévôt. En règle générale, une équipe de sentinelles était envoyée sur les lieux afin d’éliminer toutes preuves pouvant révéler l’existence des enfants de la nuit et aussi pour interpeller le ou les fautifs. Ce soir-là, Lowell décida de se rendre sur les lieux personnellement afin de superviser l’opération.
La police de Los Angeles méritait bien sa réputation. Quand le prévôt et ses troupes arrivèrent sur les lieux, la scène de crime était déjà sécurisée, un officier prenait déjà la déposition d’un témoin et les badauds étaient maintenus à une bonne distance.
« Groupe 1, vous vous occupez de l’équipe scientifique qui recueille les preuves. Groupe 2, le témoin et le flic qui s’en occupe. Groupe 3 vérifiez si des caméras ont filmé la scène. Trop de personnes ont vu le corps, faite ça passer pour un vol qui a mal tourné. »
Contrôler, dissimuler, effacer, modifier, les troupes de Lowell excellaient aussi dans ces domaines, il le fallait bien quand on vivait dans un siècle ou d’une simple pression sur un bouton, on pouvait transmettre des giga-octets de données sur toute la planète grâce au web. Le progrès n’avait pas rendu la tache du Ventrue aisée. Caméra de surveillance, téléphones portables aux multiples fonctions et autres gadgets high tech étaient autant d’écueils qu’il devait surmonter par l’utilisation habile des disciplines vampiriques de ses troupes, mais aussi par l’utilisation de moyens modernes. Chaque sortie pouvait se comparer à une partie d’échecs contre la technologie. Il était loin, le temps où il suffisait de dominer un ou deux agents de police pour classer une affaire sans suite.
Finalement au bout de trente minutes, les hommes de Lowell revinrent vers lui. La version officielle qui avait été imprimé dans l’esprit de tous les enquêteurs était que suite à une tentative de vol, l'agresseur avait tranché la gorge de sa victime. D’ici quelques jours, un sans abri ira se constituer prisonnier pour ce crime et bien entendu, deux témoins sortis de nulle part se feront connaitre pour corroborer sa version des faits. Il restait cependant deux choses à faire pour Lowell. Retrouver le fautif qui s’était fait surprendre, mais plus important mettre la main sur le second témoin de la scène, le fameux client de la prostituée, un homme d'affaires de New-York, marié qui ne voulait pas avoir à faire à la police et qui a quitté les lieux avant que celle-ci arrive.
Heureusement, en remontant son pantalon, le pauvre homme avait laissé tomber son portefeuille. Avec cet indice, il fut facile de retracer son parcours et de déterminer grâce à quelques reçus que l’Empire Hôtel était son point de chute à Los Angeles. Comme ce n’était pas loin de la scène de crime, Lowell décida d’y aller à pied accompagné d’un de ses hommes.
Une fois dans le hall de l’hôtel, les deux vampires se séparèrent. Lowell prit la direction du bar, tandis que son homme de main allait questionner l’agent d’accueil. Avec ce genre de « client », il n’y avait pas de raison de se précipiter. Par expérience le prévôt savait que cet individu allait tout faire pour rester discret et qu’il n’allait surtout pas raconter qu’il avait cru voir une créature boire le sang d’un homme alors qu’il se faisait faire une petite gâterie dans une ruelle sombre. Non autant faire les choses calmement, d’autant plus que la rouquine qui s’occupait du bar avait des yeux d’un vert si appétissant. Humm, la soirée allait peut-être connaitre un dénouement intéressant ou pas. Quand on est un homme de l’ombre, on devient trop prudent, voire paranoïaque et curieusement le nouveau-né avait cette étrange sensation, comme celle qu’on ressent quand deux yeux trop curieux vous fixent trop longtemps.
Ce n’était pas le genre de chose qu’un ancien gangster apprécierait, cependant avec désinvolture, il commanda juste un bourbon en attendant le retour de son homme. |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Lun 31 Mar - 11:39 | |
| Etais-je fin prête en cas de dérapage avec une créature nocturne ? Mentalement oui, je pensais également que l’arme que je dissimulais dans mon sac à main avait une chance de les tenir à distance. Mais entre essayer de prévoir quelque chose pour lequel on n’a absolument aucune idée de ce à quoi s’attendre, et calculer les risques encourus avec des données que l’on possédait, c’était un pari risqué. Mais je n’envisageai pas de reculer. Allons jusqu’au bout de la démarche.
Je ne croyais pas les conneries qu’on racontait à la télévision ou dans les livres, ce qui faisait que je ne savais absolument pas ce que j’allais affronter. Avais-je mes chances si je me retrouvais en conflit ouvert avec l’un d’eux ? Si, comme on le disait, ils avaient des crocs proéminents pour mieux nous saigner, je n’en étais pas pour autant dénuée de mordant en tant qu’humaine. Mon Desert Eagle de calibre 50 AE était également de cet avis. Il s’agissait d’une arme personnelle, et non pas celle fournie par le FBI. Transportable dans un sac à main plutôt large, en raison de sa taille, avec le calibre le plus ravageur possible sur ce modèle. Depuis quelques temps, j’avais pris l’habitude de toujours l’avoir avec moi lorsque je sortais ainsi le soir pour mes recherches. Un peu lourd, il avait toutefois l’avantage de plutôt bien encaisser le recul perçu après un tir. Allié à des balles expansives, faites pour éclater à l’impact et ainsi élargir la zone touchée. Des balles capables de stopper un être humain en pleine charge. Normalement, leur accès était réglementé, mais dans un pays comme les Etats-Unis, on pouvait toujours se débrouiller pour en obtenir.
En dernier recours seulement. En dernier recours, et pas au beau milieu d’un hôtel chic et snob à souhait.
Alors que j’entrais, je fus presque aussitôt assaillie par un des employés de l’établissement. Soit il me trouvait à son goût, soit on lui avait un peu trop rabâché les préceptes de politesse et de perfection propres à ce genre d’endroit élitiste. Dans un cas comme dans l’autre, il m’importunait, mais alors que j’allais le congédier froidement, je repérai la personne qui m’intéressait vers le bar. Finalement, je feignis prêter attention à ce que me racontait cet enquiquineur pour m’accorder un délai de réflexion, détournant les yeux de cet inconnu à la peau sombre.
Il n’était qu’à quelques mètres, et maintenant ? Je pouvais profiter moi aussi du bar pour justifier ma présence ici, et le surveiller en attendant la suite des évènements. Ou je pouvais aussi y aller au culot, et aller à sa rencontre, cette dernière option comportant plus de risques, mais pouvant aussi s’avérer fructueuse si je parvenais à mener le jeu. Non, cela ne me semblait pas si approprié que cela. En restant à distance, j’avais une chance de pouvoir le suivre jusqu’à son repaire, quitte à y passer toute la nuit, ou même de le prendre sur le fait s’il lui venait l’envie de casser la croûte. Cela voulait dire aussi, la possibilité de découvrir d’autres de ses semblables avec lesquels il pouvait être en contact. De nouvelles possibilités s’ouvriraient alors à moi pour progresser dans mes investigations.
J’optais donc pour la voie du chasseur embusqué, congédiant ce gamin sans poils au menton et au babillage agaçant qui essayait désespérément de me prendre dans ses filets, ayant abandonné son professionnalisme pour afficher son intérêt à mon égard. Toutefois, je n’avais pas l’intention de mettre le moindre dollar dans l’une de leurs boissons bien trop coûteuses, même pour parfaire ma couverture. Au lieu de ça, j’optai pour une méthode vieille comme le monde, mais qui fonctionnait fort bien à chaque fois que j’y avais recours : profiter de la fierté masculine pour me faire inviter, alors qu’en réalité je m’imposais. C’est donc à la table de deux hommes, d’une démarche calculée, que je me posais, souriante et avenante, et que ceux-ci m’accueillirent à bras ouverts et de leurs coups d’œil devenus concupiscents. Et le même manège repris, eux faisant la conversation, et moi répondant distraitement.
Mais mon attention n’était pas tournée vers eux, non. Mon regard fixait cet homme qui ne paraissait pas son âge. A l’idée d’avoir trouvé un de ces foutus vampires, la haine glacée qui me hantait depuis la mort de Stephen refit surface. J’avais repris mon habituel air distant, et si un regard pouvait givrer jusqu’à la moelle, sans doute aurait-il été incapable de bouger et de s’en détourner en croisant le mien. |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Mer 2 Avr - 18:16 | |
| Habitué des ambiances de bar depuis qu’il avait monté son premier « speak easy » durant la prohibition, Lowell en connaissant aussi tous les codes et coutumes. En effet que l’on soit dans un bouge miteux qui puait le vomi et le tabac froid ou dans un bar hyperbranché à vingt dollars le verre, il y avait toujours quelques éléments récurrents comme par exemple, ce pilier de comptoir qui avait de plus en plus de mal à rester assis sur son siège. On pouvait aussi trouver amusante la démarche de ce quadragénaire en quête de sensation forte qui cherchait désespérément une aventure extraconjugale pour pimenter sa vie banale d’employé. Le pauvre, il n’avait même pas ôté son alliance, mais surement avait-il assez de moyen pour s’offrir une des deux prostituées qui le surveillaient comme des vautours au-dessus d’une charogne.
Oui tout semblait en place, à une exception prés. Il y avait cette charmante femme qui était entrée seule et qui curieusement avait déjà trouvé un siège entre deux minables. Lowell ne se gêna pas pour l’observer et même de littéralement la déshabiller du regard. Tout d’abord parce qu’il aimait les belles femmes. Ensuite parce qu’il trouvait que ce genre de personne n’avait rien à faire à cette table. Elle dénotait au milieu de la faune typique de cet écosystème éthylique et vicié.
Quand on évolue dans le clan des Ventrue, on apprend vite à jauger celui qu’on a en face de soi. Lowell comme beaucoup d’autres affairistes avaient développé cette aptitude au cours de ses quatre-vingt-dix années de non-vie et aujourd’hui ce sens qu’il avait travaillé avec la même finesse que la diamantaire taille une gemme, lui indiquait que cette femme n’était pas ordinaire. Appelez cela intuition ou instinct, pour le prévôt cela restait un indicateur sur.
Le vampire se retourna et répondit au regard insistant de la demoiselle par un sourire arrogant. Pas celui qu’affichent les hommes politiques ou ceux qui se croient influents dans le monde des mortels, cela faisait bien longtemps que ces derniers n’étaient que de vulgaires marionnettes manipulées par les descendants de Caïn. Le sourire qui déformait ses lèvres était celui d’un roi, ou plutôt d’un empereur. Le sourire de quelqu’un qui était persuadé de pouvoir posséder tout ce sur quoi son regard ambitieux se posait. Le sourire d’un Ventrue.
Après cette marque d’intérêt visible, Lowell fit signe à une des serveuses de s’approcher. Il sortit de la poche de sa veste un stylo pour inscrire sur une des serviettes mise à disposition des clients un message à l'attention de la belle.
‘Que fait une reine au milieu de deux pions ? N’aimeriez-vous pas discuter avec un roi plutôt ? ‘
Prétentieux ? Evidement, mais étant donné son clan d’origine, ce message était ce qu’il y avait de plus vrai. Il restait à savoir si la dame en question allait accepter cette invitation qu’on pourrait qualifier de trop directe ou si elle allait dédaigner. Dans les deux cas les choses allaient devenir intéressantes, car l’homme qu’il avait envoyé en éclaireur tardait à revenir, ce qui voulait dire qu’il avait un peu de temps à tuer, ce qui était rare.
Après avoir donné son message à la serveuse ainsi qu’un billet de cent dollars pour l’encourager à faire diligence, Lowell réajusta sa veste et refit face à la barmaid aux yeux d’émeraude. Elle ne le savait pas encore mais bientôt cette employée fera partie du bétail du prévôt, en attendant, sans qu’elle se méfie, celui qu’on surnommait « Rattler », jouait de la cascabelle pour lui soutirer quelques informations. |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Jeu 3 Avr - 12:34 | |
| Je ne l’avais pas quitté des yeux une seule seconde. Je n’avais pu m’en empêcher, un mélange de défiance et de détermination froide animant mon regard. Et évidemment, il ne manqua pas de le remarquer. J’aurais sans doute dû m’abstenir de ce comportement puéril, mais en cet instant, c’était plus fort que moi. S’il était bien ce que je pensais, aucun compromis n’était possible, je ne plierais le genou ni ne baisserais les yeux, à aucun prix. Ce n’était pas dans ma nature.
Son sourire arrogant ne m’étonna pas plus que cela. Il devait se prendre pour un prédateur, bien au-dessus de la masse grouillante qu’étaient mes semblables. Un prédateur ayant l’habitude d’obtenir systématiquement ce qu’il désirait, sans doute. C’était l’impression qu’il me donnait par son sourire conquérant. Je ne manquais pas de remarquer son petit manège et le fait qu’il confia une serviette, sur laquelle il venait d’écrire, à une serveuse qui me l’apporta. Je ne loupais pas non plus le regard mécontent de cette dernière, sans doute avait-elle espéré qu’il ait noté son numéro dessus à son attention. Petite sotte, si tu savais…
Finalement, je pris la serviette qu’elle me tendait puis lus son message. Celui-ci transpirait autant l’assurance et l’arrogance que le sourire qu’il m’avait adressé plus tôt. Relevant les yeux dans sa direction pour voir si je pouvais capter de nouveau son regard, je ne manquais pas d’afficher un sourire sarcastique et le regard qui allait avec, avant de m’en détourner et de déposer négligemment la serviette sur la table après l’avoir plié.
D’ordinaire, les hommes de ce genre qui pensait pouvoir me faire plier de cette manière ou que j’allais tout simplement venir vers eux en rampant, je leur faisais bien comprendre leur erreur, sèchement et durement. Je menais ma barque comme bon me semblait, et si problème d’ego il y avait, c’était le mien qui l’emportait. Toutefois, la situation était sensiblement différente. Si je ne l’avais pas eu dans le collimateur, je l’aurais purement et simplement ignoré dans le meilleur des cas. Il m’avait repéré, mais non pas démasqué. Je pouvais décliner son offre et poursuivre mon jeu de piste. Ou je pouvais aussi prendre le risque de m’approcher. Même dilemme, une nouvelle fois.
Finalement, le choix s’imposa de lui-même. Je sentis une main se glisser sur ma cuisse, sous la table. Main appartenant à mon voisin de table de droite. La sanction ne se fit pas attendre, et je lui envoyais à la figure le contenu de mon verre, ponctué d’un regard noir et glacé. Quelques ricanements échappèrent de ceux qui avaient surpris la scène du regard, et l’imbécile ayant retiré sa main sembla ne plus savoir où se mettre, tandis que son compagnon le fusillait du regard.
- La prochaine fois vous pourriez bien ne pas récupérer votre main. Mais cela m’étonnerais qu’il y en ait une.
Sans même attendre sa réaction, je me levai et quittait leur table de ma démarche fière. Ma cible avait-elle observé la scène du début à la fin ? Je n’y avais pas prêté attention, mais cela avait eu le mérite de distraire ceux qui étaient autour de nous et qui semblait désormais me regarder avec d’avantage de respect que si je n’étais qu’un joli bout de viande. Il en fallait bien, du répondant, quand on voulait s’imposer en tant que femme.
Mes pas me guidèrent naturellement à la table de l’inconnu, à laquelle je pris place puisqu’il m’y avait convié par son message. Reprenant son expression, je l’abordais en ces mots :
- Je suis certaine que vous aurez bien plus de convenances qu’un pion, n’est-ce pas ? |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Lun 7 Avr - 19:33 | |
| La pathétique manœuvre du rustre n’échappa pas à Lowell. Le pauvre idiot pensait surement avoir en face de lui, une simple gourgandine, une proie facile. Espérons seulement pour lui que le petit rafraichissement qu’il a reçu sur le visage, lui apprendra à se méfier. L’éclair vindicatif qui illumina le regard de l’éconduit semblait indiquer le contraire. Son amour-propre de mâle dominant avait surement été mis à mal par cette petite douche fraiche et encore plus quand l’objet de sa convoitise quitta sa table pour rejoindre Lowell. Ce dernier jeta un peu de sel sur la plaie béante de son orgueil en le narguant d’un sourire taquin. À croire que le prévôt cherchait volontairement à actionner le décompte d’une bombe à retardement. A moins que ce ne soit juste que pétard mouillé.
Mais pourquoi s’occuper d’un cloporte répugnant quand on peut s’extasier devant la vision onirique d’un ange. Lorsqu’elle adressa quelques mots à Lowell, le Ventrue put constater, que le timbre harmonieux de sa voix allait de pair avec son physique. Un peu plus et il envierait les Toreador dotés d'un gout extrême pour l’art et la beauté.
« Evidement. » Répondit-il avec assurance.
D’un geste nonchalant il fit signe à une des serveuses de se rapprocher. Le gros pourboire qu’il avait donné lors du premier voyage, motiva la jeune femme qui traversa la salle avec la célérité d’une balle de révolver. En parlant de révolver, en levant la main Lowell dévoila involontairement la crosse de son arme qu’il portait dans un holster sous sa veste. Pas très légal tout cela, mais cela fait longtemps qu’il viole les lois des mortels et puis qui pourrait l’embêter ? Quel flic réussissait à l’interpeler pour port d’arme prohibée ?
« Vous prendrez bien un autre verre étant donné ce qu’est devenu le précédent. »
Un petit rire moqueur suivi d’un regard amusé en direction du duo comique ponctua sa phrase.
« Mais par pitié, si par le plus grand des malheurs je me laisse enivrer par votre sensualité et commet l’irréparable, coupez-moi la main plutôt. »
Justement il tendit la main à la jeune femme, non pour qu’elle la sectionne et l’exhibe comme un trophée, mais plutôt pour se livrer à un des plus anciens rituels de l’humanité : les salutations.
« Je m’appelle Lowell, Lowell Shade, enchanté. »
Il n’y avait aucune trace de ce nom dans les archives de la cité, Lowell ayant vécu presque toute sa vie dans la clandestinité. En cherchant bien on pouvait peut-être trouver deux ou trois mentions de son patronyme dans les archives militaires datant de la Première Guerre mondiale. C’est ce qui expliquait pourquoi le nouveau-né n’avait jamais cherché à dissimuler son vrai nom et d’ailleurs qui croirait à l’existence d’un homme pouvant vivre éternellement ? Quelquefois le meilleur moyen de dissimuler quelque chose était justement de l’exposer aux yeux de tous.
Alors ange ou démon ? Qui était cette personne parée d’une aura mystérieuse, sentait-elle que le regard de Lowell était identique à celui d’un serpent guettant une couvée d’œuf avec appétit. Se sentait-elle jauger, jugée et analysée ? |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Ven 11 Avr - 12:21 | |
| Mon petit doigt me disait – ou plutôt mes habitudes d’agent fédéral – que le bonhomme n’était probablement pas un enfant de cœur, en apercevant brièvement la crosse qui dépassa de sa veste. Ajoutons à cela sa supposée condition de vampire dont j’étais intimement convaincue et son assurance arrogante, je sentis que les choses pouvaient potentiellement prendre un tournant pour le moins… corsé.
- Ce sera avec plaisir.
Je n’avais pas l’intention de m’enivrer alors que je me considérais comme en service, même s’il n’avait rien d’officiel. De plus, si je ne détestais pas l’alcool, je ne ressentais aucun plaisir particulier à en boire. J’acceptais donc uniquement par politesse et pour ne pas le froisser. N’ayant pas touché à mon précédent verre, si la discussion s’éternisait, je pourrais au moins siroter une gorgé ou deux pour la forme sans avoir à m’inquiéter. Si j’appréciais ses réparties auxquelles je répondis par un sourire complice, je n’en restais pas moins froide à l’intérieur, attentive à chacun de ses gestes et des mots qu’il employait. Mieux valait prévenir que guérir, comme on disait et dans le cas présent, j’y pourvois en veillant aux informations que pouvaient lui révéler mon attitude. J’ignorais si son invitation n’était l’œuvre que d’une simple curiosité éphémère ou si je l’avais interpelé d’une manière que ce soit, alors autant faire attention.
Je répondis à ses salutations à la main qu’il me tendit. Si j’avais des mains toutes féminines, je n’avais pour autant aucun complexe à serrer la main comme les hommes, là où la plupart des femmes ne le faisaient de timidement ou sans poigne. Encore une fois, un moyen pour moi de m’affirmer dans un univers encore essentiellement masculin et sujet aux préjugés. Un moyen que je jugeais ridicule au passage. Se serrer la main comme pour déterminer qui dominait, comme si la force faisait tout. C’était bien un truc d’homme, ça. Mais cela faisait partie des mœurs, alors je m’y pliais et m’y adaptais. Je ne le saluais pas avec la même énergie que je l’aurais fait pour toute autre personne et me tempérais. S’il me voyait comme sensuelle et tout ce qui allait avec, qu’il fasse donc, cela m’arrangeait, alors autant entretenir l’illusion.
- Amber Thorne, ravie de vous connaître.
Un faux nom, bien sûr. Comme si j’allais me présenter sous ma véritable identité à ce mystérieux Lowell, ou même sous une des fausses identités que j’utilisais pour mon travail ou à d’autres occasions. J’étais plus futée que ça, en lui donnant une identité que j’utilisais déjà, il pouvait potentiellement réussir à remonter jusqu’à moi pour un peu qu’il s’y connaisse. J’avais donc sorti un nom purement au hasard avec mon aplomb habituel dans ce genre de situation, habituée à l’improvisation. Brièvement, je me demandais ce que je pourrais bien tirer comme informations à partir de son identité, mais cette étape viendrait plus tard.
Un prédateur oui, c’est l’image de lui que me donnait son regard scrutateur. Ou alors, un politicien à l’affût du moindre détail pour mettre en tord son opposant, aussi. Je crois que même si je n’avais pas vu cette photo de lui datant d’un demi-siècle, je n’aurais pu m’empêcher de lui trouver un petit quelque chose de particulier. Il m’incitait naturellement à être sur mes gardes.
- Il est rare de voir un roi en solitaire. Quelle raison a bien pu vous inciter à descendre de votre trône ? poursuivis-je d’un ton amusé.
Je ne m’attendais pas à une réponse franche, mais je pouvais peut-être en tirer quelques déductions. Il ne semblait pas attendre quelqu’un, sinon je ne pense pas qu’il m’aurait invité à sa table. D’un autre côté, s’il n’attendait personne, pour quelle raison venir ici ? Était-il en chasse ? A cette pensée, j’instaurais un mur entre celle-ci et mes émotions. Quoiqu’il devait se passer, je ne devais rien laisser m’atteindre ou me déstabiliser. Ce pouvait, après tout, être un autre motif encore bien différent qui avait conduit ses pas jusqu’ici.
Mais alors que j’attendais la réponse de Lowell, j’entendis des bruits de pas s’arrêter à notre table suivit de quelques chuchotements parmi celles voisines. Je relevais la tête en direction du nouveau venu pour ne voir que l’homme que j’avais précédemment éconduit de manière abrupte, celui-ci fixant Lowell d’un air mauvais…
[HRP : Je te laisse décider de la suite, amuse-toi. :3] |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Mar 15 Avr - 18:18 | |
| Dans les reportages animaliers, on vous montre toujours comment la frêle gazelle périt sous les crocs du lion. Pour survivre, la proie doit s’éloigner du prédateur et rester discrète. Si ce raisonnement évident avait été assimilé par le règne animal, il semblerait qu’une espèce ait du mal à le comprendre, l’homme. Sinon comment expliquer la présence de cet ivrogne à sa table. Lowell fixa l’homme avec amusement, puis refit face à sa charmante interlocutrice.
« Ma chère Amber, il semblerait que je doive m’occuper d’un petit problème avant de pouvoir combler votre curiosité. »
Tous les regards de la salle convergeaient vers la table et c’était bien là que se trouvait le problème. On n’était pas dans un vulgaire bouge où les rixes de poivrots étaient fréquentes et habituelles. Il fallait gérer cela avec tact et finesse, sans quoi dans les cinq minutes qui suivront, on verrait débarquer le service de sécurité de l’hôtel et sa belle risquerait de se sauver. Mais le plus important pour un prétentieux de la trempe de Lowell, était de ne pas perdre la face avant tout.
«Mais regardez vous !!! »
Lowell se releva lentement avec toujours cet air hautain si agaçant. Il posa sa main sur l’épaule de l’homme et le fixa quelques instants dans les yeux. Une fraction de seconde, c’est tout ce qu’il lui fallait pour activer la discipline de présence.
« Oui vous, le simplet, le lent d’esprit. Vous qui faites honte à l’espèce humaine. Vous venez de vous faire éconduire de façon théâtrale et voila maintenant que vous accourrez vers ma table sans invitation avec des yeux débordant de colère. »
Lowell marqua une pause en claquant sa langue contre son palais, puis reprit son discours avec cette fois un ton plus consensuel, plus posé. C’était comme-si les bourrasques violentes d’un ouragan s’estompaient brutalement pour laisser place à un zéphyr discret et murmurant.
« Mais croyez-vous que cela va changer le cours de la soirée ? Regardez autour de vous mon brave, tout le monde vous observe comme un chien enragé échappé d’un chenil et tout le monde souhaite qu’une seule chose : que vous disparaissiez enfin. »
On pouvait choisir de meilleurs mots pour tenter de désamorcer une crise. Ce qu’il faisait pouvait être comparé à jeter de l’essence sur une flamme, pourtant le colérique ne broncha pas. Il semblait boire les paroles du prévôt et le braiser qui illuminait son regard s’était éteint.
« Prenez ceci, allez au Black Rattler et montrer le à l’agent d’accueil, vous aurez de quoi vous amuser. »
Le Ventrue glissa dans la poche de son interlocuteur une carte noire et tapota amicalement sa joue avant de s’assoir. N’importe qui était en droit de penser que ce monologue allait se conclure par une action belliqueuse de la part de l’homme et pourtant il ne se passa rien. L’homme se contenta de tourner les talons et de prendre la sortie. Certains dans la pièce, chuchotaient, d’autres se moquaient, mais tous ignoraient ce qui s’était vraiment passé.
« Barmaid, tournée générale sur mon compte ! » Ordonna-t-il à haute voix.
Rien de mieux qu’une tournée générale pour calmer l’ambiance et surtout pour faire diversion. Ainsi les regards se détournaient de sa table et chacun reprenait le fil de sa conversation ou replongeait le nez dans son verre. Quant à Lowell il devait répondre à une question plus que pertinente. Il but une gorgée et observa cette jeune femme, puis son regard inquisiteur s’attarda sur son alliance.
« Pourquoi je suis ici et pas sur mon trône ? Disons qu’une petite affaire privée m’a conduit ici, quelques questions à poser à client qui séjourne ici. Ça devait être ennuyant, mais grâce à vous j’y trouve du plaisir. Mais dites-moi, celui qui vous a offert cette alliance, n’est-il pas inquiet de vous savoir ici, seule ?» |
| | | Debbie Cauldwell
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Jeu 17 Avr - 7:00 | |
| Cette scène paraissait irréelle. Irréelle oui, par quelques paroles, il avait réussit à convaincre l’homme que j’avais éconduit de lâcher l’affaire et de quitter les lieux, alors que les regards de tous convergeaient vers notre table. Il ne s’était ni énervé ni rebellé face aux propos peu flatteurs de Lowell à son égard, et avait simplement abdiqué, sans même émettre la moindre protestations, sans avoir eu le temps de parler. L’effet était saisissant, mais se dissipa finalement alors qu’il annonça une tournée générale, chacun se recentrant peu à peu sur ses occupations. Bon sang. Était-ce un talent naturel chez lui, ou les capacités d’hypnose que l’on attribuaient parfois aux vampires étaient-elles bien réelles ? Un autre élément qui permettrait d’expliquer le fait que leur existence ne soit toujours pas connue, mais aussi probablement, une des raisons pour lesquelles les dossiers des enquêtes de morts suspectes que j’avais rassemblé finissaient invariablement par être abandonné parfois sans motif valable. Un autre élément qui pouvait étayer la thèse qui voulait que ces monstres contrôlent au moins une partie du pays, dont certainement les hautes autorités de la police. Cela frôlait la théorie du complot, j’en avais bien conscience, et cela ne me plaisait pas. Mais quelle autre explication y’avait-il face à toutes les entraves que j’avais rencontré pour trouver des explications sur tous ces meurtres ?
Je ne crois pas qu’il perçut l’éclat d’intérêt particulier dans mes yeux suite à sa petite prestation, car alors je le vis fixer l’unique bijou que je portais en cette soirée. Une bague qui symbolisait tellement de choses pour moi, et rien à la fois. Un pure symbole, car la promesse qui l’accompagnait s’en était allée le jour où Stephen était mort. Mais cet individu – cette chose – n’avait pas besoin de le savoir. J’avais horreur de faire part de mes faiblesses, et en l’occurrence, il venait de toucher un point sensible.
Prenant à mon tour le verre que l’on m’avait servi, je pris le temps d’en boire une gorgée, avant de répondre à sa question avec un sourire poli.
- Il l’est peut-être. Mais en me l’offrant, il savait à quoi s’attendre. En l’occurrence, que je ne l’aurais jamais accepté si cela impliquait de renier celle que je suis, ou qu’il ne me considère pas comme son égale.
Il y avait un fond de vérité dans tout cela. La plupart des hommes, en découvrant mon tempérament, prenaient bien souvent la fuite avant que je ne les jette moi-même dehors. D’autres y voyaient un challenge, un défi à la hauteur de leur virilité. Ceux-là avaient encore moins de bon sens que les premiers. Je n’étais pas une femme à « dresser », je n’étais pas un animal de compagnie, une jolie plante, ou un passe-temps. J’étais une personne au même titre qu’eux, et je voulais un égal, pas un suivant ou un dominateur. Quelqu’un qui pourrait comprendre qu’il ne fallait pas chercher à me brider, et m’accepter pour ce que j’étais. Et j’avais trouvé cet égal en la personne de Stephen, avant qu’on ne me l’arrache…
Je taisais ce dernier détail. Ce Shade n’avait pas besoin d’en savoir d’avantage. Sur mon visage, je savais qu’aucun trouble ne s’exprimait. Celui-ci n’était qu’intérieur. Au lieu de quoi, j’exprimais une certaine espièglerie par un sourire en coin en poursuivant.
- Mais je suis donc en train de vous distraire en plein travail ? Voilà qui n’est pas très sérieux, ponctuais-je d’un léger rire. A moins que vous n’ayez déjà vu votre client ?
Un client de l’hôtel, bien. Quel genre de client au juste ? Ce n’était pas seulement une question sur ce qu’il était, mais également sur la personne qu’il était et son lien avec ce Lowell Shade. Mais faisons les choses petit à petit… |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Lun 21 Avr - 9:53 | |
| Amber Thorne, ce nom qu’il soit vrai ou faux, collait parfaitement à la femme qui était assise en face de lui. Amber, comme l’ambre, cette pierre formée par la sève fossilisée des conifères, douce et dure à la fois. Thorne, qui évoquait les épines acérées de certaines plantes, petites mais douloureuses et parfois vénéneuses. Oh, cette femme n’était pas aussi vulnérable qu’elle ne le paraissait, elle paraissait même dangereuse si on regardait bien et Lowell l’observait avec attention.
« Me distraire. Non ! J’ai juste dit que je passais du bon temps, dans mon secteur d’activité il faut parfois conjuguer plaisir et travail.»
Dans son secteur d’activité qu’il disait, mais lequel ? Lowell évoluait à la fois sur le bitume des quartiers chauds de Los Angeles et au sein des chambres feutrées de la Camarilla. Deux écosystèmes politiques ou ceux qui se trouvaient au sommet de la chaine alimentaire pouvaient se procurer avec facilité de belles gratifications. Cette allusion n’était pas innocente. En restant vague sur sa profession, il espérait attiser un peu plus la curiosité de la jeune femme.
« Cependant quoi qu’il arrive, je reste toujours sérieux ! »
Était-ce une énième fanfaronnade ou juste un avertissement à peine masqué. Le regard du nouveau-né changea pendant le temps d’un battement de cils. C’était réellement une mise en garde que seule une personne attentive pouvait détecter.
« En ce qui concerne mon client, je pense qu’il partage mon point de vue, même s’il l’exprime différemment. Je lui poserai surement la question quand je le verrai.»
Lowell ponctua sa phrase par un sourire ironique. Étant donné que ledit client s’était retrouvé dans une ruelle sombre, le pantalon sur les chevilles en compagnie d’une prostituée, on pouvait supposer qu’il adhérait réellement aux propos du Ventrue. Mais cela était une histoire qui allait bientôt être littéralement effacée de son esprit après que Lowell se soit assuré que rien d’autre ne pouvait compromettre la mascarade. Lowell avait plus ou moins répondu aux questions de la belle, même si ses réponses soulevaient encore plus d’interrogations. C’était une vieille astuce politique qu’il aimait bien utiliser.
« Puisqu’on a abordé les heureuses circonstances qui ont permis notre rencontre, j’aimerais bien comprendre pourquoi vous vous êtes retrouvée ici.Ca m’intrigue. »
Les hostilités étaient lancées. Le premier coup d’estoc visait les réelles motivations de la dénommée Amber. Lowell s’est senti suivi dans la rue et comme par hasard cette femme entrait dans le bar peu après lui, il y avait aussi la manière étrange dont elle l’avait fixé un peu plus tôt. Additionnez tous ces éléments et vous avez toutes les raisons de vous méfier. Savait-elle ? Il y avait une once de doute dans l’esprit du prévôt, juste une étincelle mais il se devait de l’éteindre avant qu’elle cette dernière se transforme en brasier.
« Il y a ceux qui viennent ici pour seulement boire un verre, d’autres qui viennent pour autre chose, vous êtes dans quelle catégorie miss Thorne ? »
Le ton de la voix de Lowell était devenu plus sec, cependant ses lèvres étaient toujours étirées par un rictus sibyllin. Ce changement d’intonation montrait bien qu’il ne se satisferait pas de la première option. |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Jeu 24 Avr - 11:12 | |
| Tout comme je jouais la comédie avec lui, il avait l’art et la manière de répondre sans pour autant dévoiler la vérité, et ses propos ne faisaient qu’amener de nouvelles questions s’entassant aux autres. Il me donnait des informations sans le faire réellement. Soit, je n’avais pas affaire à un amateur semble-t-il, il allait donc me falloir jouer différemment, mais j’hésitais encore sur la marche à suivre à cause de sa nature. J’avais envie d’en découdre une bonne fois pour toute, car voilà déjà trop longtemps que ma patience était à l’épreuve sur cette affaire, mais je pressentais qu’il allait encore me falloir tenir bon un moment. Il me sembla qu’il commençait à montrer brièvement les crocs – pas au sens propre encore heureux – c’était presque infime, mais j’en avais la sensation. Je savais reconnaître un vent de menace lorsque j’en avais un sous les yeux. Pour qu’il en vienne là, quelque chose avait du l’interpeler, mais c’était à prévoir, c’était même évident. Moi et mon fichu caractère…
Ce cher Lowell si aimable jusqu’à maintenant passa outre la galanterie, ouvrant de lui-même les hostilités. A sa question, je lui rétorquais un sourire moqueur qui me ressemblait nettement plus. Il voulait jouer au jeu des non-dits, des sous-entendus, de la langue de bois ? Alors commençons par-là.
- Je crois qu’en votre fort intérieur, vous connaissez déjà la réponse, autrement vous me ne poseriez pas cette question.
Répondre sans répondre. Nous pouvions jouer longtemps à ce jeu du chat et de la souris, pour l’instant je décidais de l’entretenir. J’aurais pu l’attaquer de front de manière bien plus rude qu’il ne l’avait fait, mais cela n’aurait pas été judicieux. Inutile de le braquer, il fallait entretenir sa curiosité à mon égard comme il le faisait pour moi et la victoire reviendrait à celui ou celle qui ne se ferait pas piéger en premier. Toutefois, la situation était un peu délicate pour ma part. J’avais l’habitude d’en savoir toujours bien plus long sur les autres qu’eux n’avaient d’informations à mon égard, mais là, la seule chose dont j’étais sûre, c’est que cet homme n’en était pas un pour ne pas faire son âge réel de manière aussi flagrante. Son visage sur la photographie était imprimé au fer rouge dans mon esprit, je n’avais aucun doute : c’était bien cet individu, et l’avoir en face de moi me permettait de l’observer dans les moindre détails. Aucun changement pour les traits du visage. A nous voir ainsi, à nous observer en chien de faïence, je me demandais si les autres clients avaient remarqué le changement qui s’était opéré dans notre attitude respective.
- Mais je serais curieuse de connaître vos suppositions quant à la raison de ma présence ici…
Si je gardais un sourire avenant en coin, mon ton était semblable au sien et mon esprit était devenu glacé et ne fonctionnait plus que comme une froide mécanique, détachée de tous sentiment, excepté peut-être, inconsciemment, de mon désir de vengeance. Je n’avais pas de réelle prise sur cette homme, mais je m’affairais à tenter d’en trouver, car je ne pouvais pas concevoir de le laisser filer comme ça à la fin de cette soirée. |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Dim 27 Avr - 13:35 | |
| Tout en écoutant la brillante réponse de son interlocutrice, Lowell ferma les yeux, comme s’il cherchait à apprécier une douce mélodie jouée par une cantatrice. Oh quel bel air, aucune fausse note, aucune dissonance, le timbre de la voix, comme l’intonation de chaque mot semblait être parfaitement mesuré, un vrai chef-d’œuvre. Ladite Amber, répondait aux espérances du Ventrue, son instinct ne s’était pas trompé ce qui voulait dire que la jeune femme se rapprochait de plus en plus d’une frontière dangereuse. Il ne fallait pas oublier qui était Lowell et qu'elle était sa mission, maintenir la mascarade à tout prix. Il n’avait aucune preuve qui pouvait attestait que cette femme savait ce qui se cachait dans les nuits de Los Angeles, il n’avait que des doutes, que des suppositions. D’habitude dans ce genre de situation, le protocole qu’il avait mis en place, exigeait qu’une enquête approfondie soit faite afin d’évaluer la menace. Le nouveau-né avait les ressources pour cela, il aurait même pu user de ses disciplines pour forcer la vérité à sortir des lèvres si désirables de sa jeune interlocutrice. Mais les réponses acérées et bien pensées de cette jeune femme, laissaient entrevoir d’autres possibilités plus constructives et intéressantes pour lui.
« Mes suppositions vous dites ! »
Il avait repris son attitude courtisane vis-à-vis de la brune. Sourire aux lèvres pour répondre à celui de son interlocutrice.
« Vous voulez vraiment savoir ce que je pense de vous. »
D’un claquement de doigt, il ordonna à une serveuse de remplir de nouveau les verres qui étaient posés sur la table. Il était amusant, en tout cas pour lui de voir cette pauvre employée réagir comme conditionnée par un reflexe pavlovien. Les humains étaient si facilement prévisibles et contrôlables après tout. Heureusement qu’il y avait toujours des exceptions, des perles rares comme cette Amber pour relever le niveau.
« Je pourrais penser comme votre précédent soupirant que vous êtes venue ici poussée par un besoin impérieux et charnel, après tout il n’est pas rare de croiser ici des femmes mariées en quête d’aventures sans lendemain. Je pourrais me risquer aussi à penser que vous êtes ici pour moi. Je pourrais conclure que je vous intéresse autant que vous m’intéressez. »
Quand un homme prétendait s’intéresser à une femme, on pouvait s’imaginer mille et une raisons qui motivaient cet intérêt, des plus licencieuses aux plus sentimentales. Le choix était beaucoup plus restreint quand un sang-bleu déclarait son intérêt à une humaine. Lowell devait l’admettre, cette femme avait quelque chose de plus que les autres. Elle semblait avoir du potentiel, un énorme potentiel qu’un esprit tordu comme le sien verrait bien au service de la Camarilla. Pour cela il devait en savoir plus sur la personne et ce n’était pas après seulement quelques paroles échangées autour d’un verre qu’il prendra sa décision.
« Mais peut-être que tout comme moi, vous avez des affaires à traiter avec des clients de cet hôtel ou tout simplement vous n’êtes qu’une simple résidente de cet établissement. »
Des suppositions, il en avait donnés plus qu’il en fallait, cependant il avait noyé ce qu’il pensait dans cette litanie. Ce qui voulait dire que la vraie réponse s’y trouvait quand même.
« Dans tous les cas, il paraît évident que notre rencontre n’est pas due au simple hasard. N’est-ce pas ? Je n’ai jamais cru aux coïncidences, au hasard et encore moins à la chance. »
Le signal d’appel de son téléphone retentit. Il venait de recevoir un message de son acolyte qui faisait le guet à l’accueil de l’hôtel. Ce dernier l’informait que la cible venait d’arriver et qu’il le suivait. Il y avait aussi le numéro de la chambre. La suite fut troublante, le prévôt laissa le téléphone bien en évidence sur la table et s’absenta en prétextant un besoin soudain de se laver les mains. Le répertoire ainsi que les autres fonctionnalités de l’appareil étaient protégés par un mot de passe, mais le dernier message reçu restait visible sur l’écran. Une erreur ? Vous croyez vraiment ?
« Bon où en étions-nous déjà ? » Demanda-t-il en se réinstallant sur son siège |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Lun 28 Avr - 11:09 | |
| Je ne savais pas pour lequel des deux je devais avoir le plus de mépris : pour cette homme qui se comportait comme si le monde entier pouvait tenir dans la paume de sa main, ou bien pour cette serveuse qui s’affairait sur un claquement de doigt sans même protester comme on pouvait le faire avec un chien. Certes, dans ce genre d’endroit, le client est roi comme on dit, mais de voir ainsi des serveurs se plier en quatre pour des gens qui n’avaient que faire de leur existence et ne les voyaient même pas, je ne comprenais pas ça. Je n’aurais jamais pu mener ce genre de vie, être au service des autres de cette manière était tout simplement quelque chose qui me passait au-dessus de la tête. Jamais ma fierté ne l’aurait toléré.
- J’ose espérer pour vous que cet intérêt reste décent, car contrairement à votre première supposition, je ne suis pas ce genre de personne. Sinon à quoi bon s’engager à être la femme d’un seul homme ?
Je lui avais dit ceci sur le ton de la conversation, avec toujours ce sourire mi-moqueur, mi-taquin, auquel je recourais le plus souvent. Quelque part, ces manières faisaient parties de ma personnalité, ce n’était pas juste une attitude que j’adoptais. Mais dans la situation présente, elles s’avéraient d’autant plus aiguisées afin de jouer l’étrange jeu qui s’était instauré entre nous. Ce n’était pas réellement un jeu d’ailleurs, façon de parler, c’était on ne peut plus sérieux. Bien qu’il ait tenté de noyer le poisson dans l’eau, je n’étais pas dupe : c’était notre intérêt commun l’un pour l’autre qui l’avait interpelé, j’en étais certaine. D’entrée de jeu, je n’avais pas caché ce détail, et il l’avait senti. C’était certain, il ne me paraissait pas être idiot.
Je l’excusai sans peine de sa petite absence mais alors qu’il s’éloignait, je fus surprise de voir qu’il avait laissé son téléphone avec l’écran non verrouillé, trônant fièrement sur la table. Quel était ce piège grossier… ? Je refusais de croire qu’il soit si négligent, c’était bien trop facile ! Je n’avais pas l’intention d’y toucher, mais avant je vérifiais brièvement du regard s’il n’était toujours pas en vue. Puis sans toucher au téléphone ni afficher un intérêt trop visible pour celui-ci, je dardais mon regard sur le message qui m’apparaissait à l’envers, le déchiffrant avant que l’écran ne s’éteigne. Une chambre, un mouvement, et deux informations : il n’était pas venu ici seul, et lui et son complice pistait quelqu’un. Encore une fois, plus de questions que de réponses… Pourquoi en avaient-ils après cette personne ? Était-ce cela le piège, croyait-il que j’allais me précipiter vers cette chambre pour avoir le fin mot de l’histoire ? Même cela me semblait sans finesse, alors quoi ?
Saisie d’une impulsion, je m’emparais de mon propre téléphone pour pianoter un rapide message sur la clavier tactile à l’attention de mon frère, lui demandant de me trouver des informations à propos d’un certain « Lowell Shade », et de me les transmettre aussitôt. Je savais qu’il ne me poserait pas de question, et à cette heure-ci, il n’était pas rare qu’il traîne encore au commissariat tel le bourreau de travail qu’il était. Alors que le dénommé Lowell Shade revint justement s’installer en face de moi tandis que je replaçais mon téléphone dans la poche de mon manteau, j’avais perdu mon sourire pour n’exprimer qu’un visage indéchiffrable et froid. Je me permis un léger sourire espiègle à sa question.
- Je crois bien que j’allais vous exprimer mon assentiment quant à votre opinion concernant les coïncidences, le hasard et la chance.
Même si quelque part, c’était la chance qui m’avait permis de le croiser ce soir. En effet, croiser un inconnu que l’on avait vu une minute auparavant sur une photo de 50 ans d’âge, quelle drôle de chance. Mais peu importait. Avait-il eu le temps de se rendre à la chambre plutôt qu’aux toilettes pendant cette brève absence ? Avait-il été voir cette fameuse cible en réalité ? Et après, qu’aurait-il fait si cela avait été le cas ? Le laps de temps m’avait semblé trop court pour qu’ils aient eu tout deux une réelle interaction. Avec son homme de main à la rigueur, mais ça n’avait pas de réel sens, puisqu’il aurait pu le contacter par texto.
- Ce qui nous ramène à la raison de cette rencontre. Vous avez beau ne pas croire au hasard, avouez que penser que je ne serai ici que pour vous relève d’une certaine… paranoïa ? Et les gens paranoïaques ou excessivement prudents ont souvent de bien sombres secrets à dissimuler. Serait-ce cela qui vous préoccupe?
Je testais dangereusement ses limites, mais si je voulais l’amener à faire le premier pas sur ce chemin où je cherchais à l’amener, c’était nécessaire. Inutile de faire la mijaurée, s’il me filait entre les doigts, je n’étais pas certaine de pouvoir remettre la main dessus pour un peu qu’il m’aurait donné une fausse identité. |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Sam 3 Mai - 15:58 | |
| « Oh ! Comment vous y allez ! Paranoïa ? Rien que cela ? Je ne suis peut-être qu’un égocentrique qui se plaît à penser que le monde tourne autour de lui. »
Le « peut-être » était superflu dans cette déclaration. Lowell était un égocentrique et s’était bien cela que le rendait si méprisable et dangereux. Que veut un égocentrique ? C’est simple, être le centre d’intérêt de tout le monde et tous les moyens étaient bons pour y arriver. Coups bas portés dans l’ombre où coup d’éclat, seul comptait l’effet. Il fallait qu’on parle de lui, même en mal.
« J’imagine que cette déduction rapide vient de votre propre expérience personnelle. Les loups se reconnaissent entre eux. »
D’une façon plus ou moins maquillée, Lowell venait d’avouer que le constat de sa charmante interlocutrice avait fait mouche, mais qu’il la soupçonnait de ne pas être celle qu’elle prétendait être. Il n’avait encore une fois aucune preuve tangible, juste des doutes alimentés par les répliques pertinentes de la fameuse Amber et par une expérience de quatre vingt dix années de mensonge. Aussi l’allusion aux sombres secrets fit rigoler le prévôt. Il ricana si fort que les clients qui n’avaient pas encore sombré dans l’ivresse fixèrent pendant quelques instants la table du couple avec un regard interrogateur. Lowell pouvait presque deviner les pensées qui traversaient leurs esprits à ce moment. Certains devaient se demander qui était ce rastaquouère qui n’arrêtait pas de se faire remarquer depuis qu’il était entré dans le bar, d’autres devaient surement s’interroger sur l’identité de son interlocutrice.
Et Amber Thorne, cherchait-elle à savoir qui était vraiment Lowell Shade. Le Ventrue espérait que oui, de même qu’il espérait qu’elle recherchera l’identité de l’occupant de la fameuse suite. Des informations qu’il avait laissées visibles uniquement pour appâter la curiosité de cette femme mystérieuse qui suscitait chez lui un intérêt de moins en moins décent. Il va sans dire que si quelqu’un, madame Jane Does par exemple, interrogeait l’hôtel sur l’occupant de la fameuse chambre, il le saurait instantanément.
« Trêve de plaisanteries, je dois avouer que vous avez touché juste, je suis le gardien de bien sombres secrets en effet. »
Ce qui était l’exacte vérité, seulement après tant de non-dits et de vérités dissimulées comment prouver qu’il disait vrai. Cela pouvait être une tentative minable de séduction ou juste les divagations d’un homme qui voulait paraître plus important qu’il ne l’était en réalité.
« Mais tout comme moi vous connaissez l’histoire de Pandore, n’est-ce pas. Il y a des choses qui ne peuvent être déterrées et exposées à la vue de tous sans en payer le prix fort. »
Contrairement à sa première estocade, Lowell adopta une attitude assez désinvolte, alors qu’il flirtait dangereusement avec la violation d’une règle de la Camarilla. Sa tête pourrait tomber et ils sont nombreux à souhaiter cela, cependant, il y avait peut-être quelque chose à gagner en continuant à attiser la curiosité de cette jeune femme. C’était un pari risqué, mais le gain pouvait le justifier.
« Les secrets doivent rester secrets, belle Amber. Mais qui sait, je pourrais peut-être vous en vendre un ou deux, si vous me faites une belle offre. Une offre que je ne pourrai pas refuser »
Une offre qu’il ne pourra pas refuser, mais déjà que veut-il ? Juste une nuit torride avec la belle ou une éternité de servitude ? Même Lowell l’ignorait, mais les prochaines paroles d’Amber allaient peut-être l’aider à se décider, une bonne fois pour toute. De toutes les manières il le fallait, car le téléphone du vampire sonna une nouvelle fois. Son acolyte venait de lui envoyer un nouveau message, que cette fois, il garda secret. Apparemment la cible faisait ses bagages et se préparait à quitter précipitamment Los Angeles. |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Mar 13 Mai - 13:30 | |
| Le gardien de bien sombres secrets. Pandore. Le prix fort. Décidément, il en raffolait, de ces analogies obscures. Au point où nous en étions, le doute n’était plus permis à mes yeux, et je ne pouvais croire à une quelconque coïncidence. Je n’avais pas cherché à découvrir quoique ce soit concernant ces créatures, pas au début du moins, n’ayant pas connaissance de leur existence. Et pourtant, avant même que je ne sache pourquoi, j’avais payé une sorte « d’avance » quant à ce savoir en perdant l’une des rares personnes qui comptaient pour moi. L’histoire se déroulait dans le désordre, mais elle n’en était pas pour autant moins pénible.
- Je crains que cet avertissement n’arrive avec un léger retard, d’autant qu’il arrive parfois qu’on ouvre la boîte sous vos yeux sans même vous demander votre avis. Et alors, difficile de faire comme si de rien n’était…
Un « léger » retard, quel euphémisme… Le sarcasme commençait à poindre dans ma voix, reflet de l’agacement et de l’impatience qui faisaient doucement mais sûrement leur chemin dans mon esprit. J’avais beau me raisonner, me dire qu’il fallait que je garde un minimum de prudence, et entendre ma conscience me souffler que je ferais peut-être mieux de me tenir à l’écart de cet homme, je mettais peu à peu tout ceci de côté. Sa proposition ne fit qu’exacerber d’avantage mes sentiments. J’eus la furieuse envie de retourner l’offre qu’il souhaitait contre lui, d’user d’une menace à peine voilée pour lui rabaisser le clapet, mais je n’en fis rien. Depuis le début, il avait montré une maîtrise et une assurance qui m’incitait à penser qu’il ne se laisserait pas impressionner de cette manière. Si cela pourrait être agréable sur le coup, cela ne me serait pas favorable par la suite.
Une offre donc ? Elle était simple, il me fournissait des informations, et peut-être pourrais-je concéder de lui laisser la paix sans qu’il n’y perde des plumes, les crocs, ou même la vie, c’était un bon marché non ? Non, bien sûr… Encore une fois, il fallait jouer autrement, ne pas attaquer sans avoir une vue d’ensemble, aussi tentant que cela soit, aussi fort soit l’appel à la vengeance contre ces suceurs de sang. L’idée de lui devoir quelque chose ou de lui offrir quoique ce soit de ma part, peu importe ce à quoi il pensait, me répugnait, autant par fierté que pour la forme. Après tout, c’était très certainement un meurtrier en puissance, comment ces créatures ne pouvaient pas l’être, avec tous ces cadavres que l’on cachait dans les coins de la ville ?
Mon propre portable vibra presque en synchronisation avec le sien, avec un léger décalage. Je jetais distraitement un coup d’œil à celui-ci pour constater que mon frère allait faire le nécessaire puis qu’il m’appellerait plus tard. Bien. En revanche, ce qui ne l’était pas, c’était que le propre portable de Lowell ait également sonné, car alors planait le doute : était-ce son complice qui l’avertissait à nouveau des mouvements de leur cible commune, ou bien s’agissait-il d’une autre affaire ? Je jugeais cette dernière supposition probable, mais sans plus, penchant plutôt pour la seconde. Comme souvent face au doute, j’optais spontanément pour une solution qui avait le mérite de faire tourner court la plupart des possibilités de mes interlocuteurs, laissant de côté mes idées de prudence : le culot.
- Quel intérêt aurait votre proposition s’il s’avérait que j’avais déjà connaissance des secrets que vous songez à me vendre ? Je crois plutôt que nous allons procéder différemment, en fonction de ce que vous m’apprendrez, je jugerais moi-même de la valeur vos informations et de ce qu'elles méritent en retour. Cela ne vous convient pas ? Qu’importe, vous n’êtes pas le seul à pouvoir me renseigner. Il semblerait que vous et vos… camarades, pullulent plus que de raison dans cette ville...
Sûrement que si un jour on prenait la peine de m’apprendre à jouer au poker, je ferais un carton. Sûre de moi, prête à bluffer d’avantage, aussi impérieuse qu’il l’était depuis le début de cette conservation, je laissais s’effriter la façade de charmes pour laisser place à ma froide détermination. C'en était finit des échauffements, je voulais passer dans le vif du sujet, et je me devais de le faire moi-même semble-t-il si je ne voulais pas le perdre de vue. |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
Feuille de disciplines Disciplines:
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Ven 16 Mai - 9:42 | |
| La contreproposition d’Amber était étrange, Lowell avait l’impression qu’elle voulait engager une partie de poker un peu spéciale. Un jeu où on annoncera sa mise une fois que la main de l’adversaire serait dévoilée. C’était le genre de règles qui permettaient de minimiser les risques et les pertes, mais Lowell avait justement fait cette offre pour évaluer ce que la demoiselle était prête à offrir pour atteindre ses objectifs. Quatre-vingts dix années plus tôt, le Ventrue avaient dû faire face à ce genre de dilemme quand sa dame lui demanda de sacrifier sur l’autel de ses ambitions ce qu’il avait de plus cher au monde : sa famille. Il avait le choix, il aurait pu faire marche arrière et vieillir avec ceux qu’il aimait pour ensuite mourir comme n’importe quel être humain, mais à la place il choisit l’éternité.
Lowell n’espérait pas obtenir un tribut de sang, mais il s’attendait à plus tranchant qu’un simple marchandage. Il était évident qu’il ne pouvait que refuser l’offre, qui pourrait l’accepter ? Cette façon de faire donnait clairement un avantage considérable à la jeune femme, puisque c’était elle qui jugerait de la valeur des informations, en gros, un jugement purement subjectif. Par contre le point intéressant de cette discussion était l’allusion à ses petits camarades. Intéressant ! Est-ce qu’une personne normale aurait dit cela à un étranger qu’elle rencontrait pour la première fois ? Évidemment que non, cette simple phrase finit de conforter les doutes du prévôt.
Le nouveau-né resta silencieux dix longues secondes, narguant son interlocutrice d’un sourire sibyllin. Il venait d’avoir une réponse sans même poser de questions, mais ce n’était pas cela qui motivait son sourire, c’était plus le fait de rencontrer aujourd’hui cette jeune personne. Il éprouvait la même satisfaction qu’un joaillier devant une pierre rare. Précieuse elle l’était ou du moins elle allait le devenir à condition que sa quête de secret ne la conduise pas dans une tombe.
« Non ! »
C’est par une simple négation que Lowell rompit le silence qu’il avait imposé.
« L’emploi du conditionnel dans ma précédente demande, n’a pas échappé à une femme aussi intelligente que vous. De plus, comme vous l’avez dit, je suis un paranoïaque qui veille jalousement sur ses secrets. J’aurais pu vous en confier quelques-uns à l’unique condition d’obtenir quelque chose de valeur en retour, d’extrêmement précieux. C’est non négociable. »
La sonnerie plaintive de son téléphone l’interrompit une nouvelle fois, encore un message et cette fois plus urgent. Lowell claqua sa langue contre son palais d’agacement quand il lut le message. Son acolyte n’avait pas attendu et avait décidé d’agir seul. Effacer la mémoire d’un humain était une chose facile, effacer les bleus et autres hématomes était plus complexe et connaissant les capacités de sa sentinelle, il était évident que l’intervention avait été musclée plus que de raison. Au moins ça lui donnait un peu plus de temps pour profiter de sa jeune interlocutrice.
« Mais bon, ce n’est pas grand-chose de perdu pour vous, puisque d’autres sont susceptibles de vous renseigner. Ce qui ne m’étonne guère, les rues de Los Angeles suintent de secrets, que d’autres en aient connaissance est tout à fait normal. Ceux la seront peut-être moins exigeants que moi, ou du moins le feront-ils paraître... »
Il marqua un silence, un silence qui avait vocation d’avertissement. S’insinuer dans le monde de la nuit n’est jamais sans risque et ceux qui prétendaient vouloir apporter la lumière dans ce monde ne le faisaient jamais sans raison. Il était toujours préférable de payer cher une information que de l’obtenir gratuitement, car la gratuité pouvait dissimuler des clauses abominables.
« Dans tous les cas, je vous encourage à les questionner. »
Évidement, maintenant qu’il avait cette information, il allait tout faire pour découvrir qui était vraiment cette femme et, aussi dans le cas où elle disait vrai, qui étaient ses autres contacts. Dans ce genre de situation, la technologie devenait son plus fidèle allié. En plus des caméras de surveillance, il y avait les fameux miroirs de Narcisse qui pourraient l’aider, sans compter ses « infiltrés » dans les services de police et autres administrations.
« Mais en y repensant bien, qu’entendez-vous par « petits camarades qui pullulent plus que de raison en ville », ne me dites pas que la présence d’afro-américains à Los Angeles vous dérange à ce point ? Je ne vous imaginais pas ainsi ! Dois-je m’attendre à d’autres surprises ? » |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Lun 26 Mai - 14:13 | |
| Décidément, le sourire des hommes m’agaçait prodigieusement ces derniers temps… Encore qu’avec lui, je m’en sentais moins exaspérée qu’avec ce Rosenlord, aussi me retenais-je de laisser paraître quoique ce soit. Je parvenais déjà à mieux le cerner que ce dernier, du moins je le pensais. Dans son comportement, Lowell semblait proche de certains hommes que j’avais rencontré. Je n’avais pas sérieusement escomptée qu’il joue selon les règles que je venais d’énoncer, j’avais surtout voulu retenir son attention, l’inciter à s’attarder encore un peu également, et le tester. J’étais intriguée par ce qu’il entendait par « quelque chose de valeur ». Que pouvait-il bien vouloir ? Que pouvait bien représenter à ses yeux une humaine, autre qu’une potentielle source de sang, alors qu’il y en avait tant d’autre à Los Angeles ? Ce point-là me semblait dénuer d’intérêt dans la situation présente, comme s’il allait demander l’autorisation à un humain pour s’abreuver de lui… Était-ce le cas ? Mais je divaguais, et m’éloignais de l’essentiel.
Encore une fois, son téléphone sonna. Décidément, c’était un homme très demandé, pensais-je ironiquement. Finalement, il lâcha l’affaire à propos de son offre, m’enjoignant même à aller voir ailleurs si ça me chantait. Egocentrique mais pas à l’extrême non plus, avec les pieds sur terre, j’en prenais note. Toutefois, je me demandais, alors qu’il avait semblé vouloir tirer quelque chose de moi par son offre, pour quelle raison m’orientait-il finalement vers d’autres que lui. Par jeu ? Par intérêt ? Pour une autre raison qui m’échappait ? J’avais eu l’intention de me tourner vers ce Rosenlord pour obtenir un début de réponse à mes questions, faisant fi des risques que cela comportait, me pensant suffisamment habile pour ne pas le laisser me duper, mais j’avais aussi besoin d’un point de vue autre que le sien pour corroborer ou non ses dires. Monsieur Shade pourrait bien faire l’affaire. Toutefois, une différence majeure m’apparaissait entre lui et mon contact : il n’avait pas fait le moindre commentaire quant à mes sous-entendus sur ce qu’il était.
« Mais en y repensant bien, qu’entendez-vous par « petits camarades qui pullulent plus que de raison en ville », ne me dites pas que la présence d’afro-américains à Los Angeles vous dérange à ce point ? Je ne vous imaginais pas ainsi ! Dois-je m’attendre à d’autres surprises ? »
Ah, finalement si. Excepté que contrairement à Asher qui n’avait absolument pas chercher à me dissimuler ce qu’il était ou à le nier, Lowell usait de la technique de l’autruche. Était-ce parce que nous nous trouvions dans un lieu public et fréquenté qu’il faisait son timide à ce sujet ? Je pris mon temps lui répondre, le narguant d’un sourire moqueur.
- Oh non, cela n’a rien à voir ! Je vous rassure, vous pourriez tout aussi bien être petit et vert que cela ne me ferait ni chaud, ni froid. Quant à d’éventuelles autres surprises, ne devriez-vous pas plutôt vous soucier de savoir si elles seront à votre goût ou non ?
Jusqu’où pouvais-je aller ? Et surtout, jusqu’où pouvais-je assumer d’aller ? Je n’avais pas l’intention de me lever de ma chaise, taper du poing sur la table et m’exclamer faut et fort que ce type était un vampire, cela n’aurait eut aucun sens. Moi, je le savais. Cela me suffisait. Et quand bien même il cherchait à feinter, je savais qu’il n’avait pu que comprendre, je ne pouvais pas faire plus explicite sans le provoquer directement.
- Mais en y repensant bien, qu’entendez-vous par « quelque chose d’extrêmement précieux » ?
(HRP : Désolée, c'est un peu court, je suis dans les vapes mentalement. ^.^") |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Sam 31 Mai - 17:22 | |
| Lowell fit la moue en entendant la dernière question de la jeune femme. Ce n’était pas sous l’effet de la déception, mais juste qu’il espérait que la réponse viendrait d’elle. La valeur d’une chose variait en fonction des individus, d’où l’intérêt de l’offre du prévôt. À quoi, ou qui cette si jeune personne pouvait bien accorder de la valeur ? Une réponse qui restera sans réponse, en tout cas pour le moment, car il était hors de question pour Lowell d’utiliser ses dons pour lui forcer à avouer la vérité. D’après ce qu’il avait aperçu, il déduisait que l’humaine savait des choses, mais elle n’avait fait qu’apercevoir une infime partie de la face visible de l’iceberg. Elle cherchait peut-être à en savoir plus, à creuser plus profond, malheureusement ce n’était pas l’homme chargé de maintenir la mascarade qui pourrait l’aider, pas dans la situation actuelle. Les choses pourraient peut-être évoluer plus tard.
« Qu’est-ce qui peut être précieux, d’extrêmement précieux ? »
Le Ventrue lissa sa barbe rasée au millimètre près avant de sortir de la poche intérieure de sa veste quelques billets de cent dollars, puis de dégainer son arme de poing avant de les déposer sur la table. Bien entendu, comme tout ce qu’il avait déjà fait ce soir, exposer son arme à feu n’était pas anodin. Du coin de l’œil, il observait avec attention sa jeune interlocutrice pour épier les moindres de ses réactions, car on avait beau voir des images de violences défiler sur les écrans, des armes et autres scènes macabres, on était toujours étonné quand on assistait à la chose en vraie pour la première fois. L’autre utilité de cette exposition était de lui permettre d’illustrer ses propos.
« Une vieille amie disait qu’on pouvait tout obtenir en utilisant intelligemment ces deux choses. »
Il désigna avec un sourire satisfait, l’argent et l’arme. C’était une approche un peu surannée de la possession et de la conquête, mais il fallait quand même reconnaitre que même au vingt-et-unième siècle, pour réaliser certains objectifs, il fallait être en possession de ces deux éléments : argent et violence. La violence pouvait s’exprimer de plusieurs manières. Elle ne se caractérisait pas toujours par des contacts physiques et des effusions de sang, quelques fois elle prenait des aspects plus subtils et sournois, comme le chantage et la coercition. Quant à l’argent, il était inutile de rappeler à quel point certains, qu’ils étaient humains ou pas, pouvaient devenir fou pour en obtenir une poignée. Cupidité, quand tu nous tiens !
« Mais elle se trompait, certaines choses ne peuvent être achetées et encore moins dérobées. Certaines choses doivent se mériter, comme la confiance, comme mes secrets, comme votre loyauté. »
On y était, le deal venait d’être proposé. Ce qui avait de l’importance pour Lowell était la loyauté, mais pas de n’importe qui. Sur l’échiquier géant qu’il était en train de construire, il fallait des pièces maitresses, des personnes possédant un potentiel qu’il pourra utiliser et Amber pourrait bien satisfaire à ses exigences. Il y avait encore deux ou trois petites choses à vérifier, comme les motivations personnelles de son interlocutrice, mais il ne s’inquiétait pas trop, la réponse viendra inéluctablement à lui comme un squale attiré par l’odeur du sang.
«La voilà votre réponse : la loyauté ! C’est pour moi une valeur très précieuse, mais il est vrai que j’accorde aussi de l’importance à d’autres qualités comme la persévérance, la perspicacité, l’ambition. D’après ce que j’ai pu voir, vous semblez en avoir beaucoup. »
Un fois sa démonstration terminée, le nouveau-né rangea son arme dans l’étui qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Il laissa cependant les billets de banque sur la table, la somme était plus que suffisante pour payer la tournée générale qu’il avait offerte et donner un gros pourboire aux employés. Tout en se préparant, le Ventrue se demandait si son interlocutrice s’attendait à ce genre de réponse.
« Je me demande juste si vous savez les utiliser à bon escient. » |
| | | Debbie Cauldwell
Messages : 68 Date d'inscription : 25/11/2013
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Lun 2 Juin - 7:07 | |
| « Qu’est-ce qui peut être précieux, d’extrêmement précieux ? »
A ces mots, je pensais tout de suite à une chose : mon indépendance. Voilà ce qui m’était précieux. Mon frère également, bien plus que je n’accepterai jamais de l’admettre. D’ailleurs, j’ignorais moi-même lequel des deux j’aurai été prête à faire passer en premier, ou à renoncer, si l’on m’avait imposé ce choix. Mais je sentis alors qu’il cherchait à m’amener sur un autre point, comme me le prouva son exhibition de billets et celle de son arme. Je jetais un coup d’œil désinvolte à celle-ci, en reconnaissant rapidement le type et le calibre. Un bien petit spécimen en comparaison avec celui que je trimballais dans mon sac, lequel resterait finalement bien au chaud dans ce dernier en cette soirée.
Toutefois, je restais d’accord avec sa vision des choses, quoique légèrement caricaturale, mais c’était pourtant vrai. L’argent pouvait acheter quasiment n’importe qui, et lorsqu’elle ne le pouvait miraculeusement pas, il y avait toujours d’autres moyens d’obtenir ce que l’on voulait. J’étais plutôt bien placée pour le savoir. Cependant concernant les Hommes, si on pouvait acheter quelqu’un, on ne pouvait pas non plus tout s’approprier de cette manière. Et il semblait bien que Lowell et moi avions la même vision à ce sujet. Cependant, nous en venions alors à un point qui me déplaisait : les termes exacts de son deal, mais aussi du fait que je commençai seulement à reconnaître que je ne pourrais visiblement pas obtenir ce que je souhaitais de la manière que je voulais. Peut-être avec Asher, cela me paraissait plus probable, mais pas avec lui.
Ma loyauté ! Rien que ça ! La situation prenait un tournant qui ne me plaisait pas. Un deuxième vampire à vouloir m’attirer à lui, à ce rythme-là, il y en aurait un troisième poursuivant ce même but avant la fin de la semaine ! Silencieuse tandis qu’il se préparait à partir, je méditais ses paroles et ma réponse. J’étais saisie d’une idée, d’une proposition s’il voulait obtenir cette loyauté, et d’un moyen de servir mes desseins. Mais je craignais qu’à abattre trop rapidement mon jeu, tout contrôle m’échappe totalement. Si je franchissais le pas, il aurait un net avantage, il pourrait en déduire et en apprendre bien plus sur moi que je ne savais de choses à son sujet. Mais qu’était-ce de ne rien tenter, si ce n’était me laisser un sursis avant qu’il n’obtienne des informations, du temps qui ne me servirait peut-être à rien ? La loyauté était un bien grand mot, qu’allait-il exiger de moi exactement ? Je redoutais de l’entendre. Devais-je acheter ma vengeance à ce prix, mon indépendance, ma liberté ? Je n’avais pas l’intention de les abandonner à qui que ce soit, et certainement pas à un vampire. Quand bien même cela devrait me prendre plus de temps en opérant par mes propres moyens, je préférais cette solution.
- Je doute que vous puissiez un jour obtenir ma loyauté. D’autant plus que je me trouverai bien mal avisée de l’accorder aux vôtres. Et puis, comme vous l’avez fait remarquer vous-même, vous n’êtes pas indispensable pour obtenir ce qui m’intéresse en ce moment.
Aurais-je dû manœuvrer de sorte à endormir sa méfiance et accepter ? Non, je ne me sentais pas capable de l’accepter, d’ailleurs j’avais l’intuition que les choses ne seraient pas si simples. J’en savais trop peu sur leur race, trop peu qui ne soit réellement vrai, mais j’étais presque certaine qu’il pouvait me contraindre d’une manière ou d’une autre si je lui en laissais l’occasion.
- Cet entretien est clôt pour moi. Bonne soirée, monsieur Shade.
Lowell Shade. Je ne comptais pas oublier ce nom, mais pour l’instant, j’estimais qu’il était préférable de remettre à plus tard cette entrevue, en prévision de ce dont je pourrais avoir besoin. D’ailleurs, je doutais qu’aucune autre entrevue ne suive un jour celle-ci.
(Hrp : Merci pour ce rp ! ^.^) |
| | | Lowell Shade Nouveau-Né Ventrue - Prévôt - Primogène
Messages : 260 Date d'inscription : 12/08/2013
Feuille de disciplines Disciplines:
| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] Lun 9 Juin - 15:00 | |
| Décidément, c’était une soirée aussi instructive que divertissante. La belle lui faisait des révélations, peut-être inconsciemment ou au contraire de façon calculée. Tout comme il avait déposé son arme sur la table pour observer la réaction de son interlocutrice, cette dernière aurait pu laisser échapper ces mots pour le piéger. Cette jeune personne satisfaisait à tous les critères pour faire partie de l’organisation du Ventrue, mais sa réponse ressemblait à un refus net et catégorique. Ils disaient toujours non au début. C’était un refrain que le nouveau-né avait entendu de nombreuses fois de la part des politiciens, des juges et des représentants de force de l’ordre qu’il voulait mettre sous sa coupe, mais au final, ils finissaient toujours par accepter de gré ou de force son offre. Il ne fallait jamais sous-estimer le pouvoir de persuasion d’un membre du clan des sceptres, c’était un fait établi dans le monde de la nuit.
Quand Amber décida de façon unilatérale de mettre un terme à la conversion, le prévôt répondit en agitant mollement la main.
« Au-revoir, Amber. »
Au-revoir, car à cet instant, le nouveau-né savait que leurs chemins se croiseront de nouveau, non pas à cause du hasard ou du destin, mais tout simplement parce qu’il le voudra. Tôt ou tard, cette femme finira par pénétrer assez profondément dans les ténèbres de la cité des anges, pour effleurer ce qu’aucun mortel ne devrait toucher : la camarilla et ce jour-là, Lowell, gardien de cette sainte institution sera présent soit pour trancher cette main blasphématrice qui tenterait de toucher aux fruits défendus, soit pour la prendre et la serrer contre son cœur froid. Dans les deux cas, la vie d’humaine de la dénommée Amber prendra surement fin ce jour-là.
Il y avait aussi une possibilité pour que cette dernière cherche aussi à le revoir, qui sait ? L’offre du vampire trouvera peut-être un écho favorable dans l’esprit de cette mortelle. À tout hasard, Lowell avait laissé quelques pistes, comme le nom du club qui lui servait de quartier général. Aura-t-elle l’audace de chercher à le débusquer ? Pourvu que oui, il est si rare de croiser un humain qui en vaut vraiment la peine. Le prévôt n’allait pas rester à attendre tranquillement. Le verre dans lequel son interlocutrice avait bu, allait être soigneusement récupéré afin de pouvoir récupérer d’éventuelles empreintes digitales. Les probabilités de pouvoir l’identifier grâce à ce stratagème étaient très faibles, mais qui ne tente n’a rien. Les cameras de l’hôtel auront surement capté son visage si parfait, ou alors un des miroirs du Narcisse. Il serait utile de croiser cette image avec toutes les bases de données qu’il avait acquis depuis qu’il avait prit le poste de prévôt.
« Je suis sûr que nous allons nous rencontrer de nouveau et ainsi finir convenablement cette petite discussion. En attendant, faite bien attention à vous les rues de Los Angeles sont dangereuses la nuit. »
Ceci dit, il devait retourner à la vraie raison de sa venue dans l’hôtel. Sa mission n’était pas encore terminée, il y avait un esprit à effacer dans une des chambres de cet établissement, mais juste, une pause gourmande avec la jolie barmaid aux yeux d’émeraude s’imposait. L’avantage quand on est dans un hôtel, c’est qu’on peut louer en toute discrétion une chambre pour savourer un encas à l’abri des regards indiscrets, avant d’aller travailler…
[c’était un plaisir pour moi] |
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| Sujet: Re: Juste une photo de toi. [Lowell Shade] | |
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| | | | Juste une photo de toi. [Lowell Shade] | |
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