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| Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] | |
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| Sujet: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Lun 23 Déc - 19:04 | |
| 1ère nuit : 18h37
Les ténèbres étaient douces alors qu’Aurelio faisait ses premiers pas dans la cité des anges. Le soleil venait de se coucher et l’atmosphère retenait encore la tiédeur automnale de la Californie. Pour l’ancien, cette similarité entre le climat californien et celui de son Italie natale à l’autre bout du monde était aussi étrange qu’impressionnante. Plusieurs milliers de kilomètres séparaient la ville de Los Angeles de celle de Naples et pourtant les aléas du temps y étaient pratiquement identiques. Bien sur le climat était ici moins capricieux, il avait pu s’en rendre compte durant son trajet, et le climat mondial s’était quelque peu réchauffé, et pollué, depuis sa torpeur. Mais malgré ces différences, il ne se sentait pas tant dépaysé qu’il l’aurait cru, au vu des circonstances.
Le trajet depuis Prague lui avait pris trois semaines. Il avait d’abord prit un train jusqu’à la baie de Cadix, là les Lasombra du Sabbat lui avaient affrété un navire pour la nouvelle Espagne, le Mexique qu’ils l’appelaient maintenant. Son vaisseau, avançant à la force de moteurs à combustible à la place de voiles et de vents, avait mis près de deux semaines avant de rejoindre le port de Veracruz. Le voyage s’était déroulé sans encombre, l’équipage dominé ayant servi de calices pendant le trajet. Une fois au Mexique, il fut accueilli par ses frères locaux qui le guidèrent jusqu’à la frontière américaine. Ce fut à partir de cet instant que le passage le plus éprouvant du voyage se déroula. En territoire ennemi, il avait dût user de chemins détournés et d’abris de fortune pour ne pas éveiller l’attention, volant voitures et motocycles sur son chemin, se débarrassant d’eux à mesure que leurs réserves de carburant venaient à s’épuiser.
Il avait cependant prit le temps, une fois arrivé aux abords de la ville, de se rendre présentable. Il ne souhaitait pas encore se faire remarquer, cela était contraire à son plan, et se présenter aux autorités du Sabbat ici présentent couvert de poussière ne l’aiderait en rien à prendre le pouvoir. Les premières leçons de son Sire sonnaient encore à ses oreilles plusieurs siècles après sa mort, la première impression est la plus importante que tu puisses donner, s’ils te voient faible et incapable, ils te verront toujours faible et incapable. L’histoire avait ironiquement donné raison au cardinal qui n’avait jamais réussi à voir en son infant autre chose qu’un outil et une lame dirigée selon ses désirs pour finalement finir en cendres à ses pieds. Un léger sourire étira les lèvres du Lasombra, passant de façon éphémère son masque de retenu et de contrôle, alors que ce souvenir euphorique retournait dans les limbes du passé.
Un vent humide se mit à souffler, faisant danser le trench-coat noir du vampire alors que ce dernier s’engageait dans Hollywood d’un pas énergique et décidé. Il avait déjà en tête comment procéder pour ses premières nuits. Une partie de ses instructions lui venaient de l’archevêque de Prague lui-même, le reste de ses projets ne venaient que de lui. Il devait commencer par trouver un havre communal à la future meute des Noctis Lacrimae, la préparer aux besoins du Sabbat avant de contacter sa nouvelle hiérarchie pour obtenir la bénédiction des évêques et du priscus. Ce qui n’était pas dans ses instructions et qu’il comptait mettre rapidement en application, c’était de se trouver un refuge personnel secret au cas où la situation se gâterait pour lui. Il avait passé l’âge de l’errance et de l’exile, même s’il en affectait autrement.
Finalement, ses pas le menèrent devant une église au style bâtard, dominant l’ensemble d’Hollywood. Sortant de ses machinations, Aurelio prit le temps d’étudier sa façade longiligne, ses hautes tours, ses arches majestueuses et le travail de sa voierie. D’un point de vue purement architectural, l’édifice religieux était digne d’une cathédrale, mais le panneau de bronze sur le mur de chaux enserrant ses jardins indiquait qu’il s’agissait de l’église San Eduardo el Confesor. Le Lasombra eut un instant de déception à l’idée de n’avoir qu’une église en guise de havre au lieu d’une cathédrale, mais il se ressaisit bien vite. Il n’y avait que peu de Cathédrales dans le nouveau monde, la faute sans doute à la prédominance des hérétiques luthériens et calvinistes. Le simple fait de trouver une église catholique, au lieu de ces soi-disant maisons de Dieu qu’étaient les temples protestants, était en soit une coïncidence proche du miracle.
Poussant la grille parfaitement huilée du portique, il passa sous l’arche de chaux blanche pour pénétrer dans le parc de l’église, un mélange harmonieux de jardin et de verger dans lequel on devinait les origines monastiques de l’église. Ses pas le portèrent sur un petit chemin de graviers bordé de pierres blanches, serpentant entre des oliviers et des orangers, scindant des parterres de lavande, de citronnelle et autres fleurs méditerranéennes. Pendant un instant, le Lasombra se cru une nouvelle fois dans le pays de son enfance. Il y avait quelque chose d’apaisant dans cette atmosphère, de doux et calme. Il hésita un instant dans ses projets alors qu’il faisait le tour de la propriété. Malgré ses siècles de complots et machinations machiavéliques, il avait gardé au fond un cœur profondément catholique et il se demandait s’il ne ferait pas mieux de garder cette église loin des plus jeunes vampires qui ne comprendraient rien au sacré de ce lieu. Il se résolu à garder la question en suspens pour les nuits à venir. Ce n’était pas comme s’il allait trouver ses candidats du jour au lendemain.
Il finit par arriver devant le narthex, encadré de deux hautes tours en arcades qui montaient et dépassaient de deux-tiers la toiture de tuiles rouges, s’ouvrant en un large vitrail circulaire représentant Saint Edouard le Confesseur et qui devait illuminer la nef durant la journée. Sous le portique du narthex, sur la voute en arche au-dessus des portes étaient gravés les mots latins « Rex post quodque regem. ». L’ironie était que seul un Lasombra pouvait réellement comprendre les deux sens possibles de cette phrase. Pour les mortels et chrétiens, cela signifiait que Dieu était derrière chaque roi. Mais pour un Lasombra, maître des ténèbres, cela donnait raisons à son titre de roi des ombres dans l’ombre du trône, véritable maître absolu.
Sans attendre d’avantage, il ouvrit la porte et pénétra dans la nef, poussant le lourd battant d’une main. Il savoura un instant l’ironie, avant de continuer sa marche sur le sol sacré de l’église, passant entre les bancs des croyants et pécheurs, absents en cette soirée, jusqu’à l’autel. Si la nef était vide, le transept était lui occupé par le prêtre agenouillé devant le crucifix, priant pour le salut de son âme et celui de l’humanité.
« -Caritas fraternitatis maneat... » Commença Aurelio, interrompant l’homme de foi dans sa prière. « Hospitalitatem nolite oblivisci ostendere, nam quod quidam nescientes hospitio receperunt angelos. Mementote vinctorum, tamquam simul vincti: et quod ipsi qui in corpore vexatur. Hébreu 13:2. » Finit le Lasombra alors que le prêtre se levait et se retournait pour voir qui interrompait son acte de dévotion divin par un verset de la bible.
Le prêtre était un homme d’une quarantaine d’année, grand et mince, ses cheveux noirs grisonnant aux tempes. Il était clairement surpris de voir qu’un homme d’apparence aussi jeune qu’Aurelio soit capable de réciter un verset de la bible en latin, mais sa surprise ne ralentit en rien sa réaction face à cette interruption.
« L’hospitalité est une vertu chrétienne mon fils, il n’y a nul besoin de l’invoquer de la sorte. »
« Pardonnez-moi mio padre. Ma mio genitori, mes parents, m’on apprit à respecter il signore en montrant ma dévotion à ses lezioni. »
« Il n’y a pas de raisons de vous excuser mon fils. Vous n’avez rien fait de mal. J’étais simplement surpris c’est tout. Que puis-je pour vous mon fils ? »
Le prêtre et Aurelio étaient maintenant face à face, à peine séparés l’un de l’autre par le pas qui les distançait. Profitant de cette opportunité, Aurelio plongea son regard dans celui du prêtre, suivi de sa volonté qui s’infiltra dans celle de sa victime, l’extirpant de sa carapace pour la manier comme bon lui semblait.
« Vous allez m’offrir l’hospitalité mio padre. L’hospitalité et un lit dans une chambre individuelle. »
« Mais bien sur mon fils. L’hospitalité est une vertu chrétienne. Ce n’est pas très orthodoxe de vous offrir une chambre individuelle, nous ne sommes pas un monastère, mais il y en a une, réservée à l’évêque lorsqu’il vient nous rendre visite. Je peux vous donner la clé si vous voulez. »
« Bene. Vous allez aussi vous servir un verre de vin, mio padre. Une fois que cela sera fait, vous me tendrez, je vous le rendrais et vous le boirez sans poser de question. Capice ? »
« Il y a le vin de messe près de l’autel, laissez-moi un instant, le temps d’aller me servir un verre. »
Et sans attendre l’approbation du vampire, le prêtre arracha son regard à celui de son nouveau maître et alla se servir un verre avant de revenir vers le Lasombra pour lui tendre sa boisson. Aurelio prit le verre dans sa main et en profita pour y faire discrètement tomber quelques gouttes de vitae de son doigt qu’il avait entaillé pendant que le prêtre avait eu le dos tourné. Il se souvenait encore de l’époque où il aurait eu besoin de la moitié d’un verre pour établir la première étape d’un lien du sang. L’un des grands avantages de l’âge était justement de voir son sang gagner en puissance. Une fois sa manipulation effectuée, il rendit le verre à l’homme de foi qui le bu d’une traite sans se poser de question.
« Bene mio padre. Maintenant je desiderare que vous oubliez toute cette conversation à l’exception de votre offre pour la chambre de l’évêque. »
« Mon fils, permettez que je vous emmène à votre chambre. »
« Merci mio padre. »
« Je vous en prie, appelez-moi Elias. »
« Se si desidera, Elias. »
« Vous avez un accent intéressant mon fils. Puis-je vous demander d’où vous venez ? »
Dernière édition par Aurelio Falconeri le Ven 7 Mar - 22:44, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Mar 14 Jan - 8:13 | |
| Mitsuko n’aimait pas particulièrement les grandes villes. Trop de bruit, trop d’animation, trop de tumultes. Trop de tout en fait. Ces humains pouvaient être vraiment exaspérants quand ils s’y mettaient. Ça marchait vite, presque en courant, ça braillait sans raison, ça jouait parfois des poings pour des broutilles dans les ruelles à l’écart de l’artère où elle se trouvait. Tant d’énergie dépenser sans réel but ni utilité. Aucun d’entre eux n’était conscient de ce qui se tapissait dans les ombres. Garderaient-ils toujours cette insouciance et cette futilité propre à l’Homme s’ils l’apprenaient, réagiraient-ils de la manière qu’il fallait pour survivre ? Non, ils cèderaient à la panique et à la peur, et n’en seraient que plus désordonnés qu’ils ne l’étaient maintenant. Un caléidoscope chaotique qui partait dans tous les sens, à l’image de l’Humanité, voilà ce qu’était Los Angeles.
La brise qui commença à souffler lui envoya quelques mèches au visage, mais elle ne cherche pas à les dégager, sachant le combat perdu d’avance. La fraîcheur humide qui s’installa brièvement ne la gêna pas plus que cela non plus, malgré son accoutrement, un pull moutonneux et noir à col en V, un peu trop long pour elle. C’était là ce qui lui était tombé sous la main en premier lieu pour remplacer ses anciens vêtements qui avaient souffert de son voyage d’une côte à l’autre.
Crapahuter dans les grands axes, ça allait bien juste le temps de repérer visuellement les lieux, de se les approprier, chose qui allait encore prendre encore un peu de temps au vu de la superficie de la Cité des Anges. Mais la jeune asiatique n’était nullement pressée dans ses plans. La précipitation n’amenait que très rarement de bonnes choses à son sens.
S’engageant dans les ruelles moins fréquentées, elle faisait le point sur les informations dont elle disposait. Le Sabbat manquait toujours cruellement d’éléments moteurs. Peut-être l’arrivée de ce Priscus allait-elle faire évoluer les choses. Il y avait également cet Evêque à l’allure enfantine et immaculée d’après ce qu’on lui avait raconté, et qui ne semblait là que pour se divertir. Un autre Caïnite avait également été élevé à ce rang, un Lasombra encore. C’était là ce qu’elle avait pu apprendre alors qu’elle faisait route pour Los Angeles, par le biais de quelques contacts avec la Main Noire, ce qui était peu.
Il lui fallait en apprendre d’avantage au sujet de chacun d’entre eux, lequel était le plus compétant et apte à prendre le pouvoir sur les autres et asseoir définitivement l’autorité du Sabbat sur cette ville. Ce Caïnite-là, elle se placerait sous son autorité et l’y assisterait de quelques manières que ce soit. La secte avait beau prôner la liberté, il était nécessaire qu’il ait tout de même une certaine autorité et un contrôle sur l’ensemble de celle-ci pour enfin parvenir à un résultat satisfaisant.
Repérer quelques abris potentiels était également d’actualité. On n’avait jamais assez de lieux de rassemblement, de havres, de zones de repli, qui plus est répartis un peu partout au gré des besoins. Ce qui lui revint justement en tête, levant les yeux vers le bâtiment devant lequel ses pas l’avaient conduit. Une église, et plutôt jolie avec ça. Du moins, c’est certainement ce que ce serait dit toute personne sensible au majestueux de son architecture, ce qui n’était pas le cas de Mitsuko. Non, ce qu’elle y voyait elle, c’était le pratique de l’endroit. Une bonne visibilité sur le reste du quartier, l’incongruité du lieu car quel Camariste penserait bien à fouiner ici, et enfin, la tranquillité du lieu. Bon, ce dernier point était principalement à l’appréciation personnelle de la Japonaise. Rien de plus qu’un havre temporaire, ou peut-être d'avantage. Cela restait à voir.
L’Assamite avisa brièvement le panneau indiquant le nom de l’église, avant de s’en approcher, traversant le parc en savourant enfin un peu de ce silence qui faisant tant défaut aux Hommes. Ouverte à son environnement, rien ne lui échappait, ni le léger parfum des fleurs, ni le moindre bruissement de feuilles agitées par le vent, ni le moindre mouvement parmi les ombres. L’endroit était désert. Qu’en était-il de l’intérieur ?
Toujours de son habituel pas souple et discret, Mitsuko s’avança jusque devant les portes de l’église, repoussant le battant tout en étouffant le bruit de son ouverture par réflexe [Quiétus I]. L’endroit était vide, enfin à l’exception près de deux individus situés plus loin, au niveau du transept. Un homme tout de noir vêtu, faisant face à ce qui devait probablement être un prête à en juger par son accoutrement, lequel but cul-sec le verre qu’il tenait.
Etrange tableau, ne put s’empêcher de penser Mitsuko. Les paroles qui suivirent de l’individu en trench-coat l’intriguèrent. Etait-elle arrivée à la limite d’un moment où il n’aurait pas fallu qu’elle se trouve là ?
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Mar 14 Jan - 15:38 | |
| Une légère brise agita doucement les flammes de cierges alors qu’Aurelio enchaîna le pas du Père Elias pour le suivre jusqu’à la chambre de l’Evêque. Un mouvement faible et presque imperceptible accompagné par la tendre caresse de l’air humide entre ses doigts. Un détail infime, mais un détail qu’il remarqua néanmoins. Il ne s’était pas attendu à trouver des courants d’airs ici et le fait était que le vent n’était pas assez fort dehors pour en provoquer. Cette brise n’était pas accompagnée du sifflement du vent entre les fentes des murs, ni du bruissement des feuilles des arbres. Et elle n’avait pas été là quand il avait entamé sa conversation avec le prêtre. La seule explication possible était que quelqu’un était entré après lui dans l’église. Deux problèmes se posaient maintenant à lui.
Si un mortel été entré à sa suite il pourrait alors régler la situation sans problème, mais si cela était un caïnite, les variables étaient différentes. Il n’avait pas entendu la porte s’ouvrir, pas plus qu’il n’avait entendu la personne entrer. L’acoustique de l’église permettait cependant d’entendre les pas des fidèles si l’on prêtait l’oreille et il avait distinctement entendu la porte du narthex grincer lorsque lui-même l’avait ouverte. Un calice serait incapable de l’ouvrir sans faire le moindre bruit, ne restait donc plus que la possibilité d’un caïnite sous Quietus.
Peu de vampires connaissaient cette discipline dont les secrets étaient jalousement gardés par les fils d’Haquim. Et ceux qui, en-dehors de ce clan, la connaissaient étaient généralement des assassins. Le vampire derrière lui avait peu de chance d’être amical mais Aurelio avait l’avantage de le savoir là alors que ce dernier devait se croire discret. Il l’était, à ce petit détail près.
Doucement, sans se presser, il se retourna et posa les yeux sur une jeune asiatique qui se tenait sous le narthex, près de la porte qu’elle venait d’ouvrir. Il fut un temps décontenancé par ses origines, lui qui n’avait vu que de très rares représentants d’Extrême-Orient, avant de voir sa peau trop sombre pour son ethnie. Ainsi c’était bien une Assamite qui lui faisait face et non pas l’un de ces fameux Kuei-Jin.
L’assassine sembla surprise d’avoir été repérée et avant de lui laisser le temps d’agir, Aurelio prit le contrôle des ombres de l’église. Il ne fit rien avec elles, il les contrôlait discrètement mais les laissait au repos, prêtes à agir si jamais l’envie prenait à l’Assamite de l’attaquer. Rien dans leur observation ne pouvait laisser croire qu'elles étaient contrôlées. Ce n'était pas la première fois qu'il tendait ce genre de piège et ça ne serait certainement pas la dernière.
« Elias si vous voulez bien continuer sans moi ? Je vous rejoindrais tout à l’heure. Je crois qu’une vieille connaissance aimerait me parler. »
« Bien sur mon enfant. Je serais dans ma chambre si vous avez besoin de moi. »
Et sur ce, le prêtre les laissa, ignorant de la tension qui montait lentement dans son église et des dangers qui la guettait. Il passa sans encombre les ombres d’Aurelio car elles n’étaient pas destinée à s’en prendre à lui, et disparu dans un escalier menant à ses quartiers.
Aurelio profita du temps que mit Elias à quitter la pièce pour étudier rapidement l’Assamite d’Extrême-Orient. Sa peau était sombre mais elle n’avait pas encore atteint le teint ébène qui caractérisait les anciens Assamite. D’après ses estimations, elle ne devait pas avoir encore dépassé le siècle d’existence, peut-être un peu plus, il était toujours difficile de le deviner avec les pratiques de ce clan, mais il en doutait. Son estimation allait à la neuvième décennie. Elle était habillée de façon pratique, si sans élégance, de sorte à lui laisser toute la liberté de mouvement dont elle pourrait avoir besoin, mais sans pour autant rendre son accoutrement incongru dans les rues mortelles. Il devina un armement sous ces vêtements trop amples, mais connaissant les pratiques des assassins, il préféra ne pas trop s’attarder dessus. Il y avait aussi un aura de voyage, une fatigue morale d’exile, qui se dégageait d’elle, de la poussière sur ses vêtements et l’air d’observation appréhensive qui se dégageait immanquablement de tout nouvel arrivant dans un lieu. Il était évident qu’elle venait d’arriver en ville elle aussi.
« Ce n’est pas tous les jours que je croise la route d’une Fille d’Haquim. Encore moins une de votre ethnie. » Dit-il doucement lorsqu’il fut certain qu’Elias était hors de portée d’écoute, un sourire accueillant sur ses lèvres. L’assassine était peut-être là pour le tuer, peut-être pas, dans tous les cas il fallait être prêt à réagir dans le premier cas et rester courtois pour le second. Et comme il ne savait pas quel cas était réel et quel cas ne l’était pas, il préférait jouer les deux en même temps. On n’était jamais trop prudent. Mais si l’envie lui prenait de l’attaquer, elle ne ferait pas trois pas avant de traverser l’une de ses ombres et là elle serait en son pouvoir. |
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Mer 15 Jan - 12:03 | |
| Mitsuko s’attendait bien à ce que l’un des deux hommes finissent par remarquer sa présence, vu qu’elle n’avait pas pris la peine de se dissimuler à leur vue, mais tout de même pas aussi vite. Elle darda un regard scrutateur vers l’individu au trench-coat, lequel avait remarqué sa présence et s’était tourné dans sa direction. Était-ce la très légère brise entrant dans la nef qui l’avait trahi ? Un humain n’y aurait pas prêté attention, ou aurait mis cela sur le compte de courants d’air, dans le cas peu probable où il s’en serait alarmé. De manière quasi indécelable, il lui sembla percevoir un infime tressaillement du coin de l’œil. Quelque chose rendant l’atmosphère légèrement plus lourde, une menace impalpable et omniprésente.
Aucun doute ne subsista quant à la nature de son interlocuteur lorsque ce dernier employa l’un des surnoms pour désigner ceux de son clan. Mais lui, duquel était-il ? Lasombra, peut-être, pensa-t-elle. Elle se remémora l’instant d’avant, quittant rapidement des yeux ce Caïnite qui se dressait à l’autre bout de l’église, avisant les ombres, avant de revenir sur lui. Rien n’indiquait un quelconque changement, pourtant elle se fia à sa première impression. Avec le temps, les capacités des Magisters lui étaient devenues presque familières, certains d’entre eux faisant partis de la Main Noire et ayant collaboré avec eux. Elle avait appris à reconnaître cette très brève et légère impression, ce souffle de volonté qu’ils insufflaient dans les ombres pour en faire leur pantin.
C’est avec son habituel visage impassible et son ton neutre qu’elle renvoya la balle dans le camp de l’inconnu :
« Il est plutôt habituel pour moi de croiser celle des Enfants des Ombres, d’où qu’ils soient. »
Ses paroles cachaient la contrariété qui était montée en elle. Elle avait pénétré ici en étant certaine de ne croiser personne, ou rien de plus qu’un religieux quelconque. C’était là une négligence qui ne lui plaisait guère, une négligence due à la suffisance, un des pires ennemis qui pouvait entraîner sa perte, elle n’en était que trop consciente.
Elle aurait dû prendre le temps de s’assurer qu’il n’y avait personne, de poser l’oreille sur le battant et d’user d’Augure pour percevoir un éventuel écho de voix résonant à travers la nef. Et quitte à y entrer quand il y avait du monde, user même d’une autre apparence que celle-ci avant de pénétrer les lieux, au cas où. C’était ce genre de petits détails qui faisaient la différence entre un jeune et un ancien. C’était ce genre de détails qui faisaient une différence de taille entre ceux qui survivaient, et ceux qui périssaient. Mitsuko se promit qu’il ne l’y reprendrait plus.
La Japonaise ne chercha pas à esquisser le moindre geste, ne souhaitant pas alarmer inutilement ce supposé Lasombra. Car un Enfants des Ombres, cela signifiait un potentiel premier contact au sein du Sabbat de Los Angeles. Quoique, en se souvenant de la fin de sa discussion avec le prêtre, celui-ci avait eu l’air d’être également à la recherche d’un refuge. Fraichement débarqué en ville, lui aussi ?
Toujours est-il qu’elle n’ajouta rien d’autre, attendant sa réaction et lui laissant l’initiative de la discussion, attentive à chacun de ses gestes. Il semblait particulièrement confiant, comme se sachant maître de la situation, alors que la plupart des Caïnites auraient été mal à l’aise de la voir débarquer ainsi, sans savoir de quel bord elle était, ni les raisons de sa présence. Réflexion faite, elle jugea plus prudent d’amorcer elle-même un début de dialogue pour montrer qu’elle n’était pas ici pour lui causer d’ennuis ou qu’elle n’avait probablement aucune raison particulière de lui être hostile, toujours sous le couvert de son masque de froide neutralité.
« Je me nomme Mitsuko Kazumi. »
Dernière édition par Mitsuko Kazumi le Mar 21 Jan - 12:29, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Lun 20 Jan - 20:22 | |
| Ce fut avec une certaine satisfaction qu’Aurelio constata la surprise, et l’agacement, de l’Assamite d’avoir été repéré. Repéré aussi vite ou repéré tout court ? Il n’arrivait pas à savoir et c’était une question qu’il lui fallait répondre au plus vite car elle la réponse déterminerait la suite de la nuit. Serait-il obligé de tuer un assassin dès son arrivée à Los Angeles ? Ou bien trouvait-il en elle une potentielle alliée ? Tant de questions qui demandaient des réponses, tant d’incertitudes. Il éprouva cependant une pointe de froide irritation lorsqu’il remarqua la caïnite observer les ombres. Etait-elle venue en sachant à quoi s’attendre ? Ou bien avait-il fait preuve de négligence ? La première option semblait peu probable car si tel avait été le cas, elle aurait évité de l’attaquer dans un lieu clos aussi ombragé où il avait l’avantage. Laissait la possibilité toute aussi effrayante d’une négligence de sa part. Sa maîtrise des ombres était absolue, rares étaient les Lasombra à l’égaler et plus rares étaient ceux capables de le dépasser. Seuls ceux appartenant aux générations inférieures pouvaient se targuer de mieux maîtriser les ténèbres de l’Abysse. Eux et les Mystiques de l’Abysse il allait sans dire. Tous les Lasombra qu’il avait affronté par le passé s’étaient laissés prendre par surprise lorsqu’ils avaient essayé de maîtriser les ombres innocentes autour de lui, uniquement pour se rendre compte, bien trop tard, qu’elles étaient déjà sous son contrôle. Peut-être que voyant une Assamite, il avait fait preuve de négligence en pensant qu’elle ne reconnaîtrait pas les signes de l’Obténébration. Une erreur qu’il ne reproduirait pas.
« Il est plutôt habituel pour moi de croiser celle des Enfants des Ombres, d’où qu’ils soient. »
Ainsi elle avait bien conscience de faire face à un Lasombra, mais elle ne montrait aucune peur à la perspective d’en croiser un au milieu des ténèbres. Cela laissait penser deux choses, soit elle avait une grande confiance en ses capacités à le vaincre, ce qui dans les circonstances actuelles relèverait du suicide, elle était bien trop jeune pour espérer ne serait-ce qu’entailler sa peau. Soit elle n’avait aucune intention hostile à son égard.
Quelque chose d’autre dans ce qu’elle avait dit titilla son attention. Elle croisait souvent la route de ses frères de clans. Etait-elle un assassin régulier du Jyhad des Ombres ou bien un Assamite qui était en situation de souvent coopérer avec des Lasombra ? Difficile à dire.
Un silence de plomb s’installa dans l’église alors que les deux caïnites s’observèrent. Aurelio observait particulièrement la gestuelle de son interlocutrice. S’il avait à faire à un assassin, il était important de savoir quelles habitudes mécaniques il avait, était-elle gauchère ? Droitière ? Sur quelle jambe se reposait-elle ? Quel profil de son visage se montrait le plus lorsqu’elle le regardait ? Autant de détails important à connaître avant d’entamer une confrontation.
Finalement, il sembla que le silence devint moins supportable à l’Assamite qu’à l’Ancien car elle fut la première à reprendre la parole.
« Je me nomme Mitsuko Kazumi. »
Encore une fois, ses paroles soulevèrent plus de questions que de réponses. Se présentait-elle car un quelconque code de l’honneur lui dictait d’annoncer à sa victime le nom de son assassin ? Ou bien se contentait-elle de se présenter par politesse ? Les deux étaient possibles. Cela-dit il valait mieux agir sur les deux en cachant la première. Il était déjà préparé à une agression, mais par précaution, il invoqua discrètement un bras des Abysses pour la saisir si jamais les ombres environnantes s’avéraient insuffisantes. Prenant plus de précautions que la première fois, il le fit silencieusement apparaître dans sa propre ombre, invisible et indécelable, prêt à agir et à repousser l’Assamite.
Pour rester courtois, il répondit à la caïnite, ses paroles teintées de l’accent Sicilien.
« Je me nomme Aurelio Falconeri. »
Il ne vit rien dans le regard de la japonaise qui laissa penser qu’elle avait reconnu le nom. De toute évidence elle n’en avait jamais entendu parler. Il y avait peu de chances qu’elle soit un assassin à ses trousses. Mais il valait mieux être prudent et il maintint son contrôle sur les ombres.
« Puis-je faire quelque chose pour vous? »
[HRP: Petit post je sais, j'ai été plus occupé que prévu ces derniers jours.] |
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Mar 21 Jan - 12:28 | |
| [HRP : Petit ? Je l’ai trouvé très bien, moi x) ]
Le ninjustsu s’opposait diamétralement aux autres arts martiaux. Là où on cherchait à inculper des techniques de bases et des mouvements bien précis, comme par exemple dans le karaté, le ninjutsu prônait l’inverse : acquérir la liberté de son corps. Ne pas s’enfermer dans des méthodes et techniques rigides. Ne pas employer uniquement certaines parties de son corps, mais le mettre à contribution entièrement. Pas non plus de position précise. En d’autres termes, éviter d’être prévisible. Mortellement prévisible, car un adversaire qui sait à quoi s’attendre de votre part est un adversaire potentiellement capable de vous parer et de vous défaire.
C’est donc d’une gestuelle parfaitement contrôlée, calculée, que Mitsuko faisait face à l’Européen. Campée fermement sur ses deux jambes et immobile, cherchant inconsciemment à lui donner le moins d’informations possibles sur sa façon de se mouvoir, tant cette attitude lui était coutumière. Ainsi, elle pouvait autant surprendre ses ennemis dans ses réflexes que dans son style de combat.
Mais ce n’était pas à l’ordre du jour cette nuit, du moins pas en ce qui la concernait. C’était là un état d’esprit dans lequel elle baignait constamment, mais elle ne comptait pas se battre ce soir. Pas contre ce Caïnite, autant parce que cela ne serait ni à son intérêt, ni à son avantage très certainement, que parce qu’elle n’en avait aucune raison.
« Je me nomme Aurelio Falconeri. »
Inconnu au bataillon. Son accent sonnait bizarrement, enfin pas plus que le sien qui donnait une certaine rigidité froide et stricte non voulue à la langue de Shakespeare. Disons plutôt qu’elle ne parvenait pas à le situer avec exactitude, la seule certitude ressortant était qu’il n’était pas Américain. Il était plus vieux qu’elle aussi, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Jusqu’à quel point ? Difficile à dire, voire même impossible comme ça, à vue de nez. Cette confiance prudente qu’il dégageait incitait notre Japonaise à penser qu’il avait dépassé le siècle d’existence, contrairement à elle, mais rien de plus précis.
Le même silence pesant retomba brièvement, chacun d’eux sur ses gardes et prêts à réagir en cas de mouvement agressif de l’autre. Elle ne doutait pas un seul instant que si elle avait le malheur de faire un pas dans sa direction, elle allait avoir une bien mauvaise surprise, les ombres régnant en maître dans l’église. C’était là la seule menace qu’elle avait perçu.
« Puis-je faire quelque chose pour vous? »
Elle souhaitait mettre fin à ce trouble qui la retardait dans son programme de la nuit et qui était, selon toutes vraisemblances, inutile. Les Lasombras étaient réfléchis et subtils, en règle générale, et elle ne s’attendait guère à ce qu’il pose de lui-même de but en blanc les questions qui devaient lui occuper l’esprit. Elle préféra donc se montrer directe.
« Dissipons tout malentendus. Je ne suis pas là pour vous chercher querelle, simplement pour trouver quelques havres potentiels dans l’immédiat, venant d'arriver en ville. D’autant que je n’ai pas d’intérêt à nuire à un autre fidèle de l’Epée de Caïn, en étant une moi-même… »
Elle n’en ajouta pas plus, réticente à l’idée de lui donner d’avantage d’informations alors qu’elle ignorait tout de lui et du rôle qu’il occupait. D’autant plus qu’il en savait sensiblement plus à son sujet que l’inverse. Pour l’instant, il avait connaissance de l’essentiel : elle n’était pas son ennemie, elle était même de son côté, de celui du Sabbat. Elle n’avait pas non plus cherché à se cacher du fait qu’elle débarquait à peine, cela aurait été inutile. Ce Lasombra lui semblait suffisamment attentif et observateur pour l’avoir déduit de lui-même.
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Sam 25 Jan - 19:05 | |
| « Dissipons tout malentendus. Je ne suis pas là pour vous chercher querelle, simplement pour trouver quelques havres potentiels dans l’immédiat, venant d'arriver en ville. D’autant que je n’ai pas d’intérêt à nuire à un autre fidèle de l’Epée de Caïn, en étant une moi-même… »
Dissiper le malentendu, dissiper le malentendu, comme s’il était aussi facile de faire confiance à quelqu’un. Il était facile de prétendre appartenir au Sabbat. Rares étaient les Lasombra à vivre en dehors de l’ombre de l’Epée de Caïn et Aurelio en savait quelque chose, jusqu’à récemment il avait fait partit de ces rares Gardiens. Plus rares étaient les Anges de Caïn, ces Assamite Anti-Tribu. Amusant comment le sobriquet utilisé par les Lasombra pour dénigrer les suivants de Montano avait par la suite était adopté par les servants des Lasombra au Sabbat.
Mais était-elle bien une Assamite Anti-Tribu ? Il était difficile de différencier les anti-tribus des membres de leur clan d’origine dans les meilleures circonstances, mais pour un clan aussi exotique que les Assamite, cela relevait de l’impossible. Il se racla l’esprit à la recherche d’un moyen de vérifier les dires de l’assassine. Il avait à de nombreuses reprises, côtoyé des Assamite lorsqu’il avait régné en Italie, et d’autres depuis également. Mais aucun d’entre eux n’avait été vraiment bavard quant aux secrets de leurs clans et de leurs cousins Anti-Tribus.
« Il est facile de prétendre être l’allié, si de circonstance de quelqu’un, plutôt que son ennemi. » Dit-il doucement sans quitter la japonaise des yeux.
Il fallait qu’il trouve un moyen de la démasquer ou de confirmer son allégeance. Qu’est-ce qui différenciait les Enfants de Haquim des Anges de Caïn. Il devait bien y avoir quelque chose, tous les clans avaient un différend avec leurs Anti-Tribus. Les Brujah devenaient plus brutaux, les Gangrel prenaient d’animaux urbains. Alors qu’est-ce qui pouvait bien différencier les Assamite de leurs Anti-tribus. Même les Lasombra étaient différents de leurs cousins Anti-Tribus. Peu de Gardiens avaient rencontré de suivants de Montano et la plupart prétendaient qu’ils n’existaient pas. Mais même là les différences existaient.
« Il est cependant plus difficile de prouver sa véritable allégeance, signora Kazumi. »
L’observation du corps de l’Assamite n’avait rien révélé, la japonaise contrôlait trop bien son corps. Le contrôle, c’était là la clé dont il avait besoin pour percer à jour son interlocutrice. Faisant acte de confiance, il s’approcha lentement d’elle d’un pas sur et mesuré. L’Assamite maîtrisait et contrôlait parfaitement son corps et ce qui lui échappait était trop anodin pour servir à quoique ce soit au Lasombra. Mais il y avait une chose que l’Assamite ne pouvait pas contrôler, que personne ne pouvait réellement contrôler. Et c’était la Bête.
L’animal en chacun d’eux, le sauvage, l’instinct bestial et violent qui guettait patiemment la moindre opportunité pour échapper au contrôle relatif de son geôlier. Il avait entendu parler de la malédiction de Chorazin qui avait longtemps affecté les Assamite avant d’être subjuguée par celle des Tremere. Mais les Assamite Anti-Tribu n’avaient jamais été maudits par les Tremere. De fait, ils souffraient toujours de la malédiction des Baalis.
Il avait assisté, à la mort de son Sire, à ce que donnait un Caïnite qui cédait aux pulsions dictées par cette malédiction. Cette dépendance à la Vitae caïnite, qui occultait toute raison, ce besoin de boire le sang d’un vampire jusqu’à satiété et au-delà encore. Boire et boire et boire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à boire. En rétrospective, les Baalis avaient été très intelligents en infligeant cette malédiction aux Assamite. C’était après tout cette même malédiction qui avait entraîné celle des Tremere.
Si Kazumi Mitsuko était bien ce qu’elle prétendait être, alors elle n’était affectée que par la malédiction de Chorazin. Comment, si c’était le cas, réagirait-elle à la présence de Vitae Caïnite ? Comment réagirait-elle si le sang du Lasombra venait à couler entre ses lèvres jusqu’au fond de sa gorge ? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir.
« Jusqu’où êtes-vous prêtes à aller pour prouver votre loyauté au Sabbat Signora ? » Demanda-t-il alors que discrètement, il utilisa une ombre pour s’entailler profondément la main. Il détestait gaspiller son sang et le verser pour rien, mais le jeu en valait la chandelle. Selon la réaction qu’il observerait, il tuerait ou accepterait l’Assamite qui lui faisait face.
Il n’eut cependant pas à attendre longtemps. A peine les effluves de son sang eurent-elles atteintes les narines de la japonaise, qu’il vit son contrôle de soi s’effriter. Tous les signes étaient là, les tremblements, la dilatation des narines, des pupilles. Et à mesure qu’il s’approchait, il voyait se contrôle s’étioler d’avantage alors que l’Assamite cherchait frénétiquement du regard la source du sang. Il n’était plus qu’à un pas d’elle lorsqu’il lui présenta se main profondément entaillée et ensanglantée. Ses ombres prêtes à agir pour l’intercepter si jamais elle venait à céder à sa frénésie.
« Comment allez-vous me prouver que vous êtes bien ce que vous prétendez être Signora ? » Répéta-t-il doucement, laissant un sourire triomphant effleurer ses lèvres. |
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Mar 28 Jan - 11:50 | |
| « Faire confiance aux Hommes, c’est déjà se faire tuer un peu. » La même chose s’appliquait-elle aux Caïnites ? Incontestablement, et ce même au sein des deux sectes, peut-être même de façon plus appuyée qu’ailleurs. Entre les questions d’allégeances et les alliances, la soif de pouvoir des uns, les manœuvres politiques des autres et bien plus encore, accorder sa confiance pleinement et sans condition au premier venu relevait soit d’une pulsion suicidaire, soit d’une inconscience qui dénotait certainement quelques déficiences mentales. Même l’image de la fosse aux lions était un doux euphémisme pour donner une idée de ce qu’était le monde de la nuit.
Notre ninja ne releva pas quand Aurelio émit des doutes sur son allégeance réelle ou non au Sabbat. Elle comprenait son scepticisme, allant même jusqu’à l’approuver. C’était l’attitude la plus adéquate à avoir en cet instant, elle en aurait fait de même à sa place. Evidemment, elle se doutait bien qu’il ne se contenterait certainement pas de sa bonne foi. Et la question se posa : qu’est-ce qui pourrait bien convaincre un Lasombra méfiant de manière irréfutable ?
Les occasions où elle avait eu à se justifier avaient été rares, particulièrement ces dernières années qu’elle avait passé sur la Côte Est. Elle avait fini par s’y faire connaître plus ou moins, et dans la mesure où elle n’était quasiment jamais arrivée seule en terres inconnues, intégrée à une meute ou un autre, le problème ici présent n’en avait jamais été réellement un. Jusqu’à maintenant.
Il y avait bien un moyen pour elle de le convaincre oui. Mais elle préférait garder cette carte dans sa manche pour l’instant, littéralement, celles-ci étant un peu longues et recouvrant en partie la marque sur sa paume qui attestait de son appartenance à la Main Noire. Elle le destinait plutôt aux Evêques et au Priscus. Cependant, elle n’eut pas le loisir d’y réfléchir d’avantage car le Lasombra commença à s’approcher d’elle. Visiblement, il avait l’air de vouloir prendre les devants. Sous son air impassible, Mitsuko s’en alarma, se demandant quelles étaient ses intentions. Visiblement, il avait quelque chose en tête. Et un Lasombra qui a quelques chose en tête et commence à devenir actif, ça ne donne généralement rien de bon pour la personne ciblée.« Jusqu’où êtes-vous prêtes à aller pour prouver votre loyauté au Sabbat Signora ? »Tout bascula à partir de cette phrase et de la fragrance qui suivit. Un parfum à la fois doux et puissant, un parfum qui appelait à la déraison. Une odeur qui fit soudain écho à la Bête soigneusement cadenassée sous ce contrôle de soi et cette impassibilité, comme si celle-ci venait à l’instant de pousser un rugissement avide, faisant fi des chaînes illusoires qui l’entravaient. L’odeur de Vitae Caïnite.
Déjà, son corps entier la trahissait, frémissant et anticipant le goût que pouvait bien avoir ce sang et le plaisir qu’elle en retirerait à le boire. Non, se concentrer ! Il fallait qu’elle se concentre, qu’elle détermine d’où sortait soudainement cette odeur. C’était donc cela, son idée ? La tester par le sang ? Pourtant, elle avait beau le détailler du regard, elle ne voyait pas d’où provenait cette délicieuse fragrance. D’autre part de l’église ? Non, elle abandonna aussitôt cette idée. Ils étaient les seuls Caïnites présents dans la nef, et plus Aurelio s’approchait, plus l’odeur et la soif se faisaient fortes et insistantes.
La tension et l’envie qui étaient montées en elle et avaient craquelé son masque de neutralité montèrent encore d’un cran quand, à un pas d’elle à peine, il lui présenta sa main, entaillée et recouverte de ce précieux liquide carmin. « Comment allez-vous me prouver que vous êtes bien ce que vous prétendez être Signora ? »Si elle s’écoutait, ou plutôt si elle écoutait la Bête qui grondait en elle tel un fauve affamé, elle lui aurait déjà sauté à la gorge pour le vider avidement, oubliant la menace des ombres. Elle ne devait pas bouger, pas maintenant. Pas tant qu’elle ne serait pas sûre de pouvoir le faire sans succomber à ses pulsions et à la Frénésie. Elle se raccrocha aux paroles du Lasombra pour tenter de reprendre pied, donner un sens aux mots, et leur formuler une réponse. Se forcer à réfléchir et à raisonner pour garder un semblant d’esprit clair. Mais – sans mauvais jeu de mots – bon sang ! Qu’est-ce que c’était ardu !« Visiblement, vous avez déjà une idée bien précise quant à la réponse… » répondit-elle d’une voix rendue rauque par la soif qui lui brûlait la gorge.Il n’y avait que les Anges de Caïn qui pouvaient boire la Vitae de leurs semblables sans avoir à subir de contrecoups particulièrement douloureux. Même si au final, c’était un mal pour un autre, puisque dans son cas, l’attirance pour le sang d’un vampire s’en retrouvait décuplée et bien plus difficile à contenir. Elle avait cessé de soutenir le regard d’Aurelio dès qu’elle avait senti l’odeur de Vitae, et maintenant, elle ne fixait plus que celle-ci, comme hypnotisée.
Il voulait donc avoir la preuve, qu’elle boive un peu de son sang pour lui montrer qu’elle n’en retirait aucune blessure, certifiant ainsi qu’elle était bien une Anti-Tribu. C’était jouer avec le feu, il devait être sacrément sûr de sa supériorité sur elle pour ne pas craindre une éventuelle Frénésie de sa part. Il l’aurait sa preuve, mais pas tout de suite. Il lui fallait quelques secondes, qu’elle se constitue un rempart de volonté pour ne pas se laisser dominer par sa Bête. Elle avait sa fierté mêlée à cette retenue toute japonaise, et il était hors de question pour elle qu’une Frénésie la prenne dès sa première nuit à Los Angeles.
Sans mouvements brusques, cherchant à lui montrer qu’elle se contrôlait, elle agrippa doucement cette main qu’il lui tendait et l’apporta à ses lèvres, happant le sang qui s’en échappait. La première gorgée fut autant un soulagement qu’une torture pour conserver sa lucidité. Puis avec la deuxième vinrent l’avidité et l’envie de planter ses crocs dans la chair. Elle finit par le faire à la troisième, sa Bête grondant en elle, réclamant toujours plus de ce délicieux nectar riche en saveurs.
Elle aurait perdu cette lutte si elle ne s’était alors pas forcée à relâcher son emprise, puis à reculer vivement d’un pas. Mais elle restait sur un dangereux fil, pouvant basculer d’un moment à l’autre. Son regard obscurcit par le désir de goûter encore une fois cette Vitae la trahissait, tandis qu’elle ne pouvait s’empêcher de lécher le sang qui avait coulé sur ses doigts. Nul doute que si l’odeur et la vue de la Vitae continuaient à l’exacerber ainsi, elle allait finir par perdre tout contrôle pour de bon.
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Sam 1 Fév - 22:17 | |
| « Visiblement, vous avez déjà une idée bien précise quant à la réponse… »
La voix de l’Assamite était rauque et tendue par l’effort monumental que lui demandait la nécessité de maintenir son contrôle sur son corps. Son regard était braqué sur la paume sanglante d’Aurelio, ses yeux fixés sur les perles écarlates alors que son corps était déchiré entre l’appel de la vitae et la nécessité de se contrôler. Ses obsessions pour le sang et le maintien de son autorité sur son corps et son être étaient telles, qu’elle était devenue aveugle à toute chose autre que le liquide carmin qui colorait la paume et les doigts du Lasombra. Comment dans son orgueil et son arrogance, l’Assamite se trompait et sa chute était une rare satisfaction pour Aurelio. Seuls les Lasombra étaient réels maître d’eux-mêmes et de leur environnement. Personne ne pouvait être réellement maître de lui-même lorsque cette personne souffrait d’une telle soif et d’une telle dépendance et malgré tous leurs discours sur la maîtrise de leur esprit et de leur corps, les Assamite, comme les autres clans Caïnites, ne pouvaient au final n’être que des outils.
Profitant de la frénésie montante chez l’Assamite, Aurelio manipula les ombres environnantes qui se déformèrent et s’étendirent en rubans de ténèbres, qui s’enroulèrent délicatement autour des membres et du corps de l’assassine. Trop légers pour être sentis alors qu’ils ne touchaient même pas le corps de la jeune caïnite, flottants lascivement à quelques millimètres de son corps, prêts à se resserrer et la contenir si elle perdait le contrôle, ils se mouvaient comme autant de serpents le long de son corps alors qu’elle se penchait vers la main du Lasombra, la prenant dans la sienne et posant son visage et ses lèvres contre la vitae de l’ancien.
Aurelio se tendit un instant lorsqu’il sentit le contact entre sa main et le visage de Mitsuko, se demandant s’il ne prenait pas trop de risque, mais il se détendit rapidement, vigilants du moindre signe que la bête de la japonaise prenait le dessus et prêt à intervenir si cela devait arriver. Il sentit l’extase du baiser monter en lui, avant d’en mater rapidement les sensations. Maintenant n’était pas le moment pour se laisser aller aux plaisirs procurés par la baiser. Alors que Mitsuko avalait une nouvelle gorgée, sa pomme d’Adam effectuant son brusque mouvement accompagnant la déglutition, Aurelio ressenti à nouveau le plaisir monter en lui, et encore une fois il força la sensation dans un coin obscur de sa conscience là où elle ne le dérangerait pas. S’il se laissait aller, il finirait par se faire diableriser par l’anti-tribu et il était hors de question qu’il abandonne son corps pour celui d’une vulgaire Assamite. Si un jour il se voyait contraint d’abandonner ce corps à la diablerie, il ferait en sorte d’être prit par un autre Lasombra dont il supplanterait la personnalité. Mais là encore, la perspective ne l’intéressait pas. Il aimait bien son corps.
Lorsqu’il sentit les crocs de l’Assamite se planter dans sa main, il comprit qu’il était temps de mettre fin à cette épreuve. Il ressentit un bref instant de panique, qu’il écarta immédiatement, et commença à resserrer ses liens de ténèbres sur l’Ange de Caïn pour l’éloigner de lui et, dans le cas improbable où elle s’avèrerait capable de résister, de la détruire là où elle se tenait. Heureusement pour elle, il n’eut pas à le faire, l’Anti-tribu s’écartant d’elle-même dans un effort de volonté pour ne pas perdre le peu du soi-disant contrôle qui lui restait. Il écarta les ténèbres de son corps pour lui rendre son illusion de liberté, mais ne les dissipa pas car il voyait la Bête dans ses yeux, se déchaînant contre une cage fragile, et la soif qu’il lisait dans son regard bordait celle qu’il avait observé chez des vampires frénétiques. Il avait peut-être eu les preuves qu’il cherchait sur l’allégeance et la nature de son interlocutrice, mais baisser sa garde pour cette raison serait suicidaire. L’Assamite était si proche de la frénésie qu’elle pouvait y succomber d’un instant à l’autre et il devait être prêt à se défendre si cela devait arriver.
Mais Aurelio avait maintenant la preuve qu’il attendait et dont il avait besoin. Il passa un long moment à observer l’Assamite en quête du moindre élément trahissant une douleur due à l’ingestion de sa vitae, mais il n’en trouva aucun. Mitsuko Kazumi était bien ce qu’elle prétendait être, une Anti-tribu. Mais cette révélation soulevait autant d’interrogations qu’elle ne répondait à de questions. Il avait de nombreux ennemis mais il était peu probable que l’un d’entre eux essaye de le tuer en utilisant des membres du Sabbat. C’était parfaitement possible, mais peu probable dans la situation actuelle. Alors que faisait-elle ici ? Etait-elle arrivée en renfort pour la secte comme lui ? Ou bien avait-elle un autre objectif plus personnel ? Les deux étaient aussi possibles l’un que l’autre et il était également possible que comme lui, les deux raisons aillent de concert. Mais qu’elles en étaient les chances ? Nombreuses en prenant en compte la nature égoïste et manipulatrice inhérente à tous les caïnites. Presque tous les caïnites.
Sentant que l’entaille saignante de sa main provoquait toujours sa collègue et ne souhaitant pas prendre plus de risques que nécessaires, il se décida à remédier à la situation. Puisant dans la puissance de l’Abysse, il en laissa le pouvoir s’exprimer, se servant de son corps comme d’une porte entre les mondes, pour changer son avant-bras, du coude aux doigts, en une ombre plus noire que la nuit. Se concentrant un instant, il imposa sa volonté aux ténèbres de l’Abysse, les forçant à garder la forme du membre qu’il avait ainsi transmuté, avant de les dissiper. Alors qu’elles se dispersèrent, elles révélèrent son bras, indemne et dépourvu des cicatrices qui restaient normalement un temps après la guérison d’une blessure.
« Vous avez prouvé votre dévotion à l’Epée de Caïn Signora Kazumi. Lasciami que je complète ma présentation. Aurelio Falconeri, Ductus des Noctis Lacrimae. »
Donnerait-elle son titre si elle en avait ? Cela restait à voir mais un refus serait certainement malpoli. Pour s’assurer de mieux la cerner, il se permit de lui poser une autre question.
« Puis-je savoir ce que me vaut la visite d’une Angela Cain solitaria ? »
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Lun 3 Fév - 12:59 | |
| Enfin, elle se sentait libérée. Libérée de cette contradiction que lui avait imposée sa Bête et de cette soif démesurée. Enfin pas totalement, mais maintenant qu’elle n’avait plus cette tentation sous le nez et que les dernières effluves de Vitae s’estompaient, elle se sentait déjà plus sereine. Pas autant que lorsqu’elle avait franchis le seuil de l’église, mais la tension se relâchait, peu à peu. Encore heureux, car elle n’aurait pas tenu une minute de plus.
Une fois que cette entrevue prendrait fin, il lui faudrait se sustenter plus que ça, pour terminer d’apaiser définitivement sa soif. L’éveil brutal de ses instincts sauvages la lui avait ravivée alors qu’elle n’en était pas gênée quelques instants auparavant. Et avec l’agréable mise en bouche qu’elle venait d’avoir, elle doutait de pouvoir se contenter du sang du premier badaud venu. La malbouffe, ou le mal du 21ème siècle qui gangrénait le sang humain, pimentez ici ou là de drogues, d’alcools, ou de médicaments. Vraiment, aucun équivalant à la Vitae caïnite n’existait.
« Vous avez prouvé votre dévotion à l’Epée de Caïn Signora Kazumi. Lasciami que je complète ma présentation. Aurelio Falconeri, Ductus des Noctis Lacrimae. »
Le masque tombait enfin, du moins en partie. Un Ductus, voilà qui rajoutait une pièce de plus à l’échiquier. Mais ce genre de pièce n’intéressait que peu Mitsuko, pour l’instant du moins. Elle se renseignerait à son sujet en temps et en heure. Pour le moment la politesse voulait qu’elle reconfirme son identité ou l’étoffe. Mais l’étoffer, quand on était un assassin de la Main Noire dans sa situation, ça apparaissait comme une décision à soupeser. Certes, s’il fallait qu’elle en vienne là avec les hautes autorités de la ville, elle le ferait, mais avec lui ? Un Lasombra en plus de ça, et pas un de ces nouveau-nés issus d’étreintes de masse nés de la dernière pluie semble-t-il. Concrètement, cela signifiait un nouvel intriguant au sein de la lutte de pouvoir sur Los Angeles. Une inconnue dans l’équation dont elle n’avait jamais entendu parler, et dont elle ne pouvait anticiper les réactions ni définir le potentiel dans l'immédiat. Aurelio était peut-être satisfait d’avoir écarté tous doutes sur son allégeance, mais maintenant c’était à son tour d’être sur ses gardes. Mais à peine se présenta-t-il qu’une question fusait.
« Puis-je savoir ce que me vaut la visite d’une Angela Cain solitaria ? »
Ce que lui valait cette visite ? Haha, ces Lasombras, toujours à croire que le monde tourne autour de leur personne. Le hasard ne semblait qu’avoir très peu sa place pour lui dans cette rencontre, et pourtant…
De toute manière, quoiqu’elle décide, il fallait garder à l’esprit que tout, ou presque, finit par se savoir. Elle pouvait occulter son statut, mais s’il cherchait à se renseigner sur elle, il finirait par suspecter qu’elle ne lui avait pas tout dit. Que certaines parties de son passé restaient opaques, qu’elles avaient toujours fréquentés le même cercle de Caïnites, qui eux-mêmes ne se mélangeaient pas avec n’importe qui. De là à dire qu’elle était de la Main Noire, tout de même pas. Après tout peu de vampires croyaient réellement en son existence. Mais vu la prudence dont il semblait faire preuve, ce serait suffisant pour l’alerter à son sujet. A terme, connaissant les Lasombras, cela deviendrait fâcheux. Si elle voulait pouvoir opérer comme elle l’entendait, il fallait qu’elle parvienne à se faire accepter par le Sabbat local. D’un autre côté, se révéler à tous pouvait être à double-tranchants. Ajoutons à cela sa situation légèrement incongrue. Si elle ne se dévoilait pas, en l’absence de statut au sein du Sabbat, de sa jeunesse et n’appartenant à aucune meute actuellement, cela titillerait la curiosité des autres à son égards.
La situation était contrariante, voilà tout. Elle avait tout d’abord prévu de prendre ses marques, puis d’observer de loin le Sabbat pour se renseigner autant qu’elle le pouvait avant d’entrer en scène. Mais monsieur Destin, en capricieux compagnon qu’il était, semblait vouloir mettre son grain de sel dans ses plans pour qu’il en soit autrement. Qu’importe, elle allait s’adapter.
Un court silence suivit, la japonaise semblant peser le pour et le contre des mots qu’elle allait employer. Mais rien dans son expression ne laissait transparaître ce qu’elle ressentait ou pensait de la situation.
« Mitsuko Kazumi, de la Main Noire. » reprit-elle pour faire écho à la présentation d’Aurelio.
Plait-il ? Cela soulevait encore une montagne de questions ? Jouer carte sur table lui paraissait finalement être le meilleur choix. Cela lui éviterait certaines complications que son silence pourrait induire plus tard. Et puis pour l’instant, ce n’était pas gênant si sa présence à Los Angeles finissait par arriver aux oreilles de ses supérieurs. Le temps qu’ils confirment qu’elle ne faisait plus une priorité de leurs directives, ils auraient bien plus de soucis à se faire avec son Sire qui était d’un tout autre calibre qu’elle, jeune Caïnite n’étant même pas encore centenaire. Lui aussi avait l’intention de prendre la tangente avec quelques sympathisants pour poursuivre le même objectif que son Infante et que leur organisation semblait perdre de vue.
« A vous, rien en particulier pour l'instant. Je suis ici pour assister la secte dans sa conquête de la ville. »
Était-ce ce début de lien de sang qu’elle sentait au fond d’elle, tentant de parasiter son esprit par quelques émotions erronées ? Il allait en falloir un peu plus que ça pour l’inciter à se dévoiler d’avantage et à être plus loquace. Pour prendre une décision, toujours être rationnel et négliger ses émotions.
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Lun 17 Fév - 22:52 | |
| L’Assamite semblait hésiter quant à la réponse qu’elle devait offrir à Aurelio, pesant le pour et le contre de chaque possibilité dans une lenteur affligeante. Mais le napolitain ne pouvait pas vraiment lui en tenir rigueur. Après tout, elle n’était qu’une Assamite et il n’était pas attendu d’elle qu’elle possède la vivacité d’esprit ou de l’aptitude à analyser et planifier une situation en un instant pour en tirer le meilleur parti qui était inhérente au clan Lasombra. Les Assamite n’étaient au final, que des assassins alors que les Magister étaient le clan des maîtres et des dirigeants, le clan du pouvoir sous toutes ses formes et pas seulement sous celle d’une lame en acier damassé. On ne pouvait pas reprocher à quelqu’un d’être incompétent dans un domaine qui sortait de son champ d’expertise et une lame n’était au final qu’une lame, rien de plus. Toute utilité qu’elle pouvait avoir au-delà de son fils tranchant venait de celui qui la magnait et non pas de l’outil lui-même.
Enfin, après ce qui sembla au Lasombra être une éternité d’attente, l’Anti-Tribu ouvrit la bouche pour prendre la parole.
« Mitsuko Kazumi, de la Main Noire. »
Pour la peine, Aurelio dut s’avouer surpris de la tournure des évènements. Bien qu’il le cachait parfaitement, il ne pouvait s’empêcher de se sentir prit au dépourvu par cette nouvelle information. Il ne s’était pas attendu à tomber sur un membre de la Main Noire dès son arrivée à Los Angeles. Encore moins un membre ne cachant pas son allégeance. Cela apportait un éclairage nouveau à leur situation et surtout à la sienne. La présence d’un membre de la Main Noire était une donnée nouvelle qui ouvrait de nombreuses possibilités et opportunités à qui saurait les prendre et les utiliser. Et justement, Aurelio avait toujours était de ceux-là. Ne restait plus qu’à trouver comment intégrer cette variable dans ses projets. La secte était de toute évidence plus puissante qu’il ne l’avait d’abord imaginé si elle pouvait se permettre la présence d’un membre de cette sous secte, si secrète, dans la ville. Peut-être devrait-il modifier ses plans pour ne pas s’attirer leur colère car si il était presque sûr, on ne devait jamais l’être totalement, que Mitsuko Kazumi ne le connaissait pas, il était évident que la Main Noire avait entendu parler de Aurelio Cesare Guiseppe Marco Falconeri da Napoli. Il lui fallait donc être prudent, mais dans tous les cas, obtenir le soutien de Mitsuko pourrait s’avérait être la première étape du succès de son plan. La seule question qui restait était comment.
Ne restait au final qu’à déterminer les raisons de sa présence à Los Angeles. Le Lasombra était en train de planifier la suite de la conversation pour amener subtilement l’Assamite à révéler ses attentions, quand elle prit les devants.
« A vous, rien en particulier pour l'instant. Je suis ici pour assister la secte dans sa conquête de la ville. »
Bénis soient les Assamite et leur manque totale de subtilité se dit Aurelio. Bénis soient tous les enfants de Caïn qui n’avaient pas les cerveaux pour être discrets et subtiles. La japonaise venait de lui épargner de longues minutes de conversation inutile pour extraire les informations qu’il recherchait. Elle avait elle-même amené le sujet de ses raisons d’être à Los Angeles et le Lasombra pouvait maintenant se permettre d’être un peu plus directe. Bénis soient ce genre de vampires.
Mais peut-être ne disait-elle pas tout, c’était fort probable même et Aurelio hésitait à dévoiler quoique ce soit avant de savoir ce que l’Assamite ne voulait pas dévoiler. Peut-être y avait-il un moyen pour lui de parvenir à la faire parler. Bien sur qu’il y avait un moyen, il était Lasombra et ancien maître de méditerranée occidentale. Ce n’était pas une jeune Assamite qui allait parvenir à échapper aux filets de ses manipulations.
« Signora, vous n’imaginez pas il piacere que je ressent quand vous dîtes ça. » Dit-il d’une voix maîtrisée au l’intonation près. « I nostri obiettivi se rejoignent en ce sens. J’ai moi-même été envoyé ici dans le but d’aider à la conquista de Los Angeles. »
Il marqua un pause dans son discours, observant attentivement l’assassine qui le regardait avant de lui tourner délibérément le dos. Il avait compris qu’une observation visuelle ne l’amènerait nulle part, la japonaise maîtrisait trop bien son corps pour se laisser trahir par son langage corporel, mais il y avait d’autres moyens pour elle de dévoiler inconsciemment des informations. En lui tournant le dos, Aurelio laissait passer tant de messages qu’il risquait de l’engourdir et c’était en partie ce qu’il cherchait. D’un côté il lui montrait une grande confiance, qu’il ne ressentait absolument pas, en lui tournant le dos. D’un autre il se montrait délibérément insultant en lui parlant sans la regarder. Enfin, maintenant qu’elle n’était plus sous son regard scrutin, elle devait se sentir plus en confiance et se laisserait probablement aller. Si elle le faisait, le timing de sa réponse la trahirait. C’était une manœuvre risquée qu’il utilisait, mais le risque en valait probablement la chandelle.
« J’aurais gradito que l’archevêque de Berlin m’informe de ce genre de dispositif. Il est en charge de la forza europea chargée d’aider en Amérique. Et il est dans son intérêt de partager avec les officiers qu’il envoi des notizie concernant l’implication de la Mano Nera. »
L’Assamite mordrait-elle à l’hameçon ? Aurelio éprouvait un impatience juvénile quant à sa réponse. Il avait beaucoup à faire et il était temps pour lui de savoir ce qu’il pourrait faire de cette agent de la Main Noire.
[HRP: Petit post, je suis assez débordé par les examens et mon nouveau calendrier. Mais je me suis dit qu'il fallait quand même faire avancer le RP.]
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Ven 21 Fév - 23:02 | |
| « Signora, vous n’imaginez pas il piacere que je ressent quand vous dîtes ça. I nostri obiettivi se rejoignent en ce sens. J’ai moi-même été envoyé ici dans le but d’aider à la conquista de Los Angeles. »
Une exécutante, voilà ce qu’était la japonaise. Une lame plus autonome, dégourdie et avec plus de souplesse d’esprit que la plupart des autres, mais une lame tout de même. Les jeux de pouvoir et la manipulation n’étaient pas spécialement sa tasse de thé, ils l’ennuyaient. Elle préférait nettement laisser tout cela aux personnes aptes à les gérer. Elle n’était pas une guerrière stupide pour autant, saisissant les enjeux que cela pouvait impliquer, mais elle préférait ne pas avoir à s’en mêler. Son rôle à elle était celui d’une lame dans l’ombre, non pas de tirer les ficelles, on ne l’avait pas entraîné à cela. Elle connaissait sa place ainsi que son utilité et s’en satisfaisait. Pourtant si elle voulait atteindre son objectif, la passivité n’était pas une option, et il lui faudrait bien mettre la main à la pâte d’une manière ou d’une autre.
Ce constat la frappa d’avantage quand le Lasombra lui tourna le dos. En tant que combattante, son premier réflexe fut de désapprouver ce geste : on ne devait jamais tourner le dos à quelqu’un. Pas dans ce genre de situation et alors qu’il ne la connaissait que depuis cinq minutes à peine, qu’ils soient dans le même camp ou pas. C’était une règle basique.
Mais elle n’avait pas oublié qu’elle avait affaire à un Lasombra. Et les Magisters sont manipulateurs par nature. C’était assurément une tentative pour la déstabiliser. Le côté insultant de la manœuvre lui passa largement au-dessus de la tête, souhaitant rester aussi neutre que possible face à Aurelio. Qu’avait-il en tête ? Voulait-il la sonder pour voir si elle lui avait tout dit ? Ou bien cherchait-il autre chose ? En cet instant, il ne lui inspirait que méfiance.
« J’aurais gradito que l’archevêque de Berlin m’informe de ce genre de dispositif. Il est en charge de la forza europea chargée d’aider en Amérique. Et il est dans son intérêt de partager avec les officiers qu’il envoi des notizie concernant l’implication de la Mano Nera. »
Ça sentait le piège à la mode Lasombra. Se remémorant les habitudes des Magisters, elle finit par se dire qu’il cherchait probablement à savoir si elle pouvait lui être utile et jusqu’à quel point, s’il pouvait la manœuvrer à sa guise. Cela ne lui plaisait pas du tout. A peine arrivait-elle à Los Angeles qu’un Lasombra essayait déjà de la prendre dans sa toile. Elle aurait nettement préféré mettre fin à cette discussion et partir, mais au vu de la situation ce n’était pas possible, pas sans s’attirer des ennuis. D’autant qu’il ne l’aurait sûrement pas laissé faire sans rien dire. Puis il avait souligné ce point : bien qu’il n’était pas une pointure de la ville, il était quand même un officier. S’attirer ses foudres ne pouvait être une option, elle ne pouvait ignorer sa question implicite.
« Disons que nous sommes curieux de savoir comment l'Epée de Caïn a pu perdre autant d’influence dans cette ville. Suffisamment pour justifier ma présence ici. »
Il y avait une pointe de contrariété et de méfiance dans sa voix, suite aux paroles du Lasombra. Arrivait-il à la percevoir ? C’était tellement léger que Mitsuko n’en avait pas réellement conscience, ni du subtil changement de timing dans sa voix qu’elle s’efforçait toujours de garder vide d’émotions autant que faire se pouvait. Pouvait-elle tirer parti de cette situation ? Si elle s’était retrouvée face à quelqu’un d’autre, peut-être, mais il avait fallu que ce soit un Lasombra qu’elle rencontre…
« Mais n'en prenez pas ombrage, je suis ici pour traiter principalement avec les Evêques... Ils vous tiendront informé. »
Autrement dit, son cas n’était pas une priorité dans l’immédiat, et si elle devait s’allier à qui que ce soit, autant que ce soit avec quelqu’un qui avait le bras long. Ou au moins, qui avait le potentiel pour s’y hisser et qui ferait un bon leader pour la secte de Los Angeles. Etait-ce le cas de ce Lasombra ?
[HRP : T'inquiète, je comprends. Moi-même j'ai eu à faire pendant cette semaine.] |
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Dim 2 Mar - 14:58 | |
| De toute évidence, l’Assamite était mise mal à l’aise par la tournure de la situation. Elle n’aimait pas qu’on lui tourne le dos, elle n’aimait pas se voir rappeler qu’elle était en eau profonde, loin des courants qu’elle avait l’habitude de naviguer. Non l’Assamite n’aimait pas du tout la situation, mais c’était justement c’était inconfort qui la rendrait plus lisible, cette précipitation et cette envie d’achever la conversation qui résultait de la prise de conscience qu’on se trouvait à la limite du précipice et que le moindre faux pas pouvait entraînait sa perte, sa chute. Non, l’Assamite n’aimait pas du tout ça. Et Aurelio allait tirer profit de cet inconfort.
« Disons que nous sommes curieux de savoir comment l'Epée de Caïn a pu perdre autant d’influence dans cette ville. Suffisamment pour justifier ma présence ici. »
Etait-ce un abus de langage, ou bien un simple lapsus ? Aurelio opta pour l’abus de langage car aucun membre dirigeant de la main noire, qu’importait son clan, ne pouvait perdurer à sa tête en lâchant des lapsus aussi facilement. Bien sûr, ce lapsus pouvait être volontaire mais le Lasombra en doutait. Elle n’avait rien à gagner. Ou bien cherchait-elle désespérément et inconsciemment à affirmer dans son esprit son appartenance à la Main Noire, comme pour en ôter tout doute. Etait-elle bien membre de l’organisation ? Le prétendre serait suicidaire, alors cela devait être autre chose, et ce quelque chose gênait Aurelio.
Il y avait quelque chose dans cette formulation, dans ces deux phrases. La clé pour comprendre tout le personnage à qui il tournait le dos. Le moyen de la faire fléchir et de la manipuler dans le sens qu’il voudrait.
« Mais n'en prenez pas ombrage, je suis ici pour traiter principalement avec les Evêques... Ils vous tiendront informé. »
Aurelio se permit un léger sourire qui échappa totalement à l’Assamite. D’une certaine façon, il la tenait. Ce n’était pas vraiment elle qu’il tenait mais son ombre, ses actes, un fils qui lui permettrait de l’utiliser. L’Assamite était maintenant dans sa toile.
« Je capisco parfaitement Signora. Il est naturalmente de votre devoir que de faire votre rapport aux ufficiali superiori du Sabbat dans la ville. »
Il laissa passer un temps de silence. Il fallait que la jeune caïnite se sente à l’abri, ou du moins qu’elle sente que la délivrance de cette conversation lente et pénible était proche. Bien évidemment ce n’était pas le cas. Du moins pas de la façon qu’elle ne l’imaginait. Se retournant sans avertissement, il reprit sa tirade pour la déstabiliser.
« Ce que je spero, c’est que vous veniez me voir de temps en temps. Après tout, c’est à nous qu’incombe la responsabilità de rattraper les erreurs des Evêques de cette ville. Si leurs strategie étaient si bien menées, si leurs capacità si bien affinées, alors nous n’aurions pas à être là n’est-ce pas. En tant que subalternes, j’ai le sentimento qu’il nous incombe de faire en sorte qu’ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs que par le passé. »
Il laissa encore un instant de silence s’installer avant de reprendre la parole.
« Je ne pense pas me tromper quand je dis que vous êtes d’accord avec ça. N’est-ce pas Signora Kazumi ? »
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| Sujet: Re: Domus autem Deus tenebris [Mitsuko] Ven 7 Mar - 14:57 | |
| « Je capisco parfaitement Signora. Il est naturalmente de votre devoir que de faire votre rapport aux ufficiali superiori du Sabbat dans la ville. »
Allait-elle déjà voir la fin de cet entretien ? Que l’italien reconnaisse qu’il en était de son devoir la rassura un peu, quoiqu’elle l’imaginait mal abandonner aussi facilement. Non, cela dissimulait certainement autre chose. Qu’allait-il donc ajouter, devait-elle se sentir menacée par ce Caïnite ? Elle avait la vague sensation de marcher sur des œufs avec lui, ne pouvant être certaine du chemin à emprunter pour esquiver ses manœuvres visant à prendre l’ascendant sur elle. Elle n’avait pas esquissé un seul geste depuis qu’Aurelio lui avait tourné le dos, et c’est dans la même pose qu’elle se tenait, contrôlée mais souple pour parer à tout actes suspects, qu’il put la voir en lui faisant à nouveau face.
« Ce que je spero, c’est que vous veniez me voir de temps en temps. Après tout, c’est à nous qu’incombe la responsabilità de rattraper les erreurs des Evêques de cette ville. Si leurs strategie étaient si bien menées, si leurs capacità si bien affinées, alors nous n’aurions pas à être là n’est-ce pas. En tant que subalternes, j’ai le sentimento qu’il nous incombe de faire en sorte qu’ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs que par le passé. »
Bien évidemment, il fallait bien qu’il repasse à l’offensive. Deux points majeurs, des visites régulières, et un raisonnement qui était bien plus proche de ses pensées qu’elle ne l’aurait cru. Si le premier point semblait anodin dans un premier temps, Mitsuko ne doutait pas un instant qu’il saisirait l’opportunité de trouver un moyen d’étendre davantage son emprise sur elle ultérieurement. Car c’était ainsi que fonctionnaient les Lasombras, pour la plupart.
Mais la suite de ses paroles… Elle aurait voulu pouvoir poser elle-même les bases de son arrivée en ville et prendre le temps de se dévoiler par étapes à sa manière, mais il brusquait les choses. Si elle ne parvenait pas à détourner son attention, elle n’allait pas pouvoir être aussi libre de ses mouvements qu’elle ne l’avait escompté.
« Je ne pense pas me tromper quand je dis que vous êtes d’accord avec ça. N’est-ce pas Signora Kazumi ? »
Disait-il cela pour l’empêtrer d’avantage dans sa toile, ou bien le pensait-il vraiment ? Quelque part, peu importait, car elle finirait certainement par faire les frais des manipulations du Lasombra, quoiqu’elle réponde. Mais pour Mitsuko, la réponse à cette question n’était pas négligeable. Pouvait-il être un allié, aussi improbable soit-il, parmi le chaos de Los Angeles ?
A cette pensée, elle se raidit presque imperceptiblement. Etait-ce une possibilité ? Pourtant elle pressentait que ce serait jouer le jeu d’Aurelio et qu’elle n’en dirigerait pas les rênes.
« Je mentirais si je disais que je ne suis pas d’accord, mais je souhaiterais en juger par moi-même, dans la mesure où il y a eu quelques changements parmi les officiers supérieurs. »
Ce n’était jamais réellement une bonne idée de jouer la carte de la franchise pure et simple avec le clan des ombres : c’était leur faciliter la tâche sur bien des choses. Mais elle s’y sentait contrainte, encore attachée à certaines valeurs qu’on lui avait inculpées durant sa vie mortelle, comme la franchise. Le sang du Lasombra y était-il aussi pour quelque chose, insidieusement ? Elle se souvenait parfaitement de sa saveur comme si elle s’en abreuvait encore, et cette pensée raviva la brûlure de la soif dans sa gorge.
« Mais je viendrai vous voir si vous le souhaitez. »
Elle venait finalement de l’énoncer tout haut, elle ne s’y soustrairait donc pas. Mais elle n’était pas tranquille à l’idée qu’un parfait inconnu possède déjà un semblant d’influence sur elle.
« Si nous nous en tenons-là, permettez que je retourne à mes affaires. »
Comment ça, la fuite n’est pas un choix honorable ? Certes, mais c’est un choix censé. Cela lui laisserait le temps de se renseigner d’avantage sur cet Aurelio Falconeri, de recourir aux connaissances de son Sire en dernier recours. Ils avaient tous deux conclut qu’il était plus prudent pour eux deux de limiter leur échanges. Cependant, vu la tournure des évènements en cette nuit, elle n’excluait pas de faire appel à lui afin d’étoffer la présentation de l’italien à son insu. |
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