Narcisse is Watching you [Feat, Karl van Nistelrooy]

Les miroirs de Narcisse étaient en place, il s'agissait du nom de mon projet, au désir de la Camarilla de tout savoir, je fournissais une arme infaillible. Un outil, une veille qui s'étendait sur toute la cité des anges. Depuis peu le noyau de cette toile se trouvait la, sous mes pieds, les instruments informatiques et numériques les plus performants en ce siècle de l'information. Nous étions à la Lighthouse Tower, récente acquisition de mon organisation. La tour abritait auparavant des éditeurs spécialisés dans le jeu vidéo. Activité fort chronophage au demeurant, mais qui me passionnait. Sans être qualifiée de no-life je pouvais passer beaucoup de temps sur ce genre de machine. Mais j'étais avant tout caractérisé par ma non-vie avant d'être no life. Comme nous étions pressé du rachat des valeurs mobilières de ces sociétés, nous avons du être généreux... Contre partie normale, on nous a laissé quelques équipements de jeu fort appréciable. La série GTA est vraiment immorale, mais avoir le pouvoir de commettre des actes de violence en plein jour, changeait notre perspective de la chose. Cela rendait le monde plus exotique...

Enfin bref, je n'avais pas achetée la tour pour jouer au jeu vidéo. J'appuyais donc sur pause, image stoppée d'un membre de la mafia en train de jouer de son arme à feu en pleine place publique, soleil couchant en décor.

Ma tour semblait encore bien vide, un décor épuré et une présence tentaculaire de dispositifs informatique. Ici, tout respirait l'odeur impersonnel de la modernité, ce gris et le bleu des écrans régnaient à travers mille fenêtres. Par ce temple, je consacrais un nouvel ère car une nouvelle guerre commençais. Si je devais déduire des méthodes de notre ennemi, le priscus. Je n'avais qu'une seule remarque à faire, notre ennemi usait de moyen archaïque, intimidation et assassinat ciblé. Un véritable monstre qui croit effrayé de ses manières la crème de notre société. Oui en général nous n'aimions guère nous salir les mains, mais à quoi bon écraser un a un les cafards, il fallait toujours priviligier le contrôle ou l'élimination de masse. Ici je ne faisais pas qu'établir une simple arme, je déclarais pour la Camarilla, un ordre nouveau.

Je devenais par ces miroirs, le nouveau Big brother. Installation stratégique et quadrillée d'un petit insecte collecteur d'image et de son. Une caméra née de la plus parfaite maitrise des nanotechnologies. Une armée d'insecte en quête d'informations. Pour l'instant à emplacement fixe, j'avais bien l'intention de rendre amovibles mes petites araignées, à ce moment, personne ne pourrait plus nous résister. Un nosferatu discret paraitra bien incompétent face à un petit insecte télécommandé transmettant directement les informations collectées au serveur.

L'idée venait de moi, j'ai toujours été tourné vers les nouvelles technologies. Vivre avec son temps, c'était penser avec son temps. Cependant, la conception venait bien sur de petits génies dont ce temple désormais assurait la sécurité. Les miroirs de Narcisse, c'était un projet confidentiel, et comme l'ennemi semblait si enclin à l'archaïsme ce n'était pas ici que nos amis du Sabbat allaient venir nous attaquer.

Néanmoins, un constat s'imposait, le clan Emiya n'était pas assez puissant financièrement pour supporter les couts colossaux de cette entreprise. Il me fallait une aide, une seule aide. Je m'étais tourné la ou il y-avait de l'argent, la ou je pouvais trouver une oreille sensible à mon affaire, à nos intérêts. Le clan ventrue, monsieur Karl van Nistelrooy... Le voila justement qu'il arrivait, pile à l'heure. Ne dérogeant aucunement à mon surnom de Narcisse, j'apparaissais avec toujours ce look soigné mais décontracté. On pourrait me croire comme le plus parfait avatar promue par nos sociétés. Jeune, élégant et moderne. Je ne faisais guère chef d'entreprise, mais je régnais sur un vaste réseau. Une toile fragile sans argent. J'étais souriant et avenant, même si en fond de ce décor mon personnage de jeu vidéo semblait vouloir éliminer une dame qui courait pour sauver sa vie. Ce n'était qu'un jeu vidéo...

"Messire van Nistelrooy, ça me fait plaisir de vous voir. Je vous en prie... Bienvenue à la nouvelle Lighthouse Tower."

Instinctivement je verse un peu de sang dans un verre de cristal après avoir chaudement serré la main de mon confrère. J'admirais beaucoup le clan des rois.

"Vous savez après les casinos, les différents réseaux souterrains, je me suis mis à entrevoir un tout autre domaine d'affaire. Les nouvelles technologies sont très en vogue de nos jours, l'information est devenue une denrée de consommation importante. Mais je m’aperçois d'être fort impolis à parler de moi en premier lieu. Comment vont les affaires à la cité des anges ?"

Il s'agissait de mon meilleur espoir pour faire fructifier mon influence. Mieux valait prendre soin de ce sceptre.

Invité

Nuit sombre, nuit noire, entrecoupée de lumière m'arrachant la rétine. J'étais de sortie cette nuit, non pas pour me sustenter, mais pour faire affaire. Cela était étrange de quitter mon bureau et sa relative sécurité, habituellement, c’est les autres qui venaient à moi. Néanmoins, ma curiosité m'avait arraché du cadre immobile de mon antre. Le gardien de l'Elysium m'invitait dans une de ses nouvelles possessions. Cet homme était un Brujah, surement un des clans ayant le plus de haine envers mon sang, si on ne compte pas ses damnés Lasombras. Me reposant sur ma banquette arrière de ma limousine, j'avais déjà eut fort à faire ce soir. Une petite frappe avait raté une simple mission de racket et avait réussi à faire virer de cap le commerçant. Pour l'exemple, je mettais déplacer pour remettre les pendules à l'heure, avec ma verve poignante et mes mots fracassants ramenant le commerçant et le voyou sur de bons rails. Heureusement que je portais des gants, sachant que je devais être présentable après notre mise au point, j'avais prévu une tenue de rechange, on était jamais trop prudent. Fixant les lumières des réverbères défilant à grande vitesse, j'allumais un cigare, vieille habitude qui m’était restée, dans cet instant d'attente. Je suis comme dans une bulle protectrice dans sur cette banquette arrière, m'enfumant moi et mes goules. Aldo fixant sa montre, forçant le chauffeur à conduire plus vite et vérifiant son arme tandis que Klaus restait silencieux. Mon calme stressait Aldo, il savait ce que je venais de faire, encore il y a quelques minutes, j'avais le sang d'un pauvre gamin sur les mains, recouvrant les manches de ma veste. Je profitai donc pour me changer le temps du trajet

La voiture tournait, elle ralentissait, j'arrivais enfin à destination dans cette ville où à chaque moment, tu pouvais y laisser plus que ton portefeuille. Enfin, j'allais savoir ce qui m'avait amené à cet endroit, cette fameuse proposition si alléchante. Sortant la tête le premier de la voiture, j’apercevais cet immense immeuble, anciennement des bureaux quelconques d'une société ayant plié bagage en suivant un gros chèque. J’examinai cet immeuble, cherchant un trait distinctif des autres, hormis sa froideur apparente, le rendant si semblable aux autres. Le reflet des éclairages publics se réfléchissaient dans mes lunettes, masquant à peine mon regard. Mon regard se porta ensuite sur les deux autres occupants de la voiture, sortant tour à tour pour me rejoindre dehors. Klaus déposa mon manteau sur mes épaules et me redonna mon chapeau, que je coiffai immédiatement sur ma tête. Aldo ouvrit la marche pour que j'entre dans le bâtiment, Klaus fermant la marche. En entrant dans ce bâtiment, j'eus une pensée rapide envers mon associée Malkavian qui devait flâner à droite et à gauche, toujours essayant de rallier plus de fidèle à sa cause… quelle qu'elle puisse être. Je m'approchai de l'ascenseur avec une sensation désagréable, surement simple fantasme de ma paranoïa habituelle mais l'ambiance vide de cet immeuble ne m'inspirait que peu confiance, sentiment qui peu à peu s’estompa. Mes goules marchant devant moi, Klaus appela l’ascenseur nous menant à travers le géant d’acier. Entrant tout les trois dans l'habitacle, Aldo me tendit mon délicieux gobelet McDonald, remplie d'un vitae à mon gout, au cas où j'aurai besoin de me restaurer pendant mon entrevue avec le Mister Brujah.

Profitant du calme de l'ascenseur, je me questionnai encore sur ce fameux projet, une certaine envie de savoir, comme le gamin sous le sapin de noël. J’espérai secrètement trouver mon Eldorado un jour ou l'autre, peut-être que ce jour était venu... Ce vampire, jeune seulement d'apparence, avait réussi à se faire une place dans cette ville pleine de danger, il devait surement avoir plus de jugeote que ces compères. Néanmoins, mon esprit fut vite rappeler à l'ordre par un Klaus me rappelant que nos fonds ne sont pas illimités et qu'on se devait de choisir nos investissements avec le plus grand soin, si je voulais garder mon influence. Aldo lui fredonnait une musique d'ambiance propre aux ascenseurs d’hôtels de luxe, m'arrachant un léger sourire sur mon visage trop sérieux. Je posai une main sur l'épaule de mon conseiller, en signe de remerciement pour ses avis toujours bienvenus. Je commençai à siffloter, à l’unisson avec ma goule, peut-être cela accélérait-il le rythme de notre ascenseur ?

Les portes s'ouvrirent sur ma personne, avec un beau sourire de façade à en faire pâlir les pubs pour dentifrice. Je sortis le premier de l'ascenseur, tout en laissant Aldo retirait mon manteau des épaules et mon couvre-chef. Neji s'approcha de moi, utilisant la politesse comme accroche et une chaude poignée de main. J'affichai un sourire comblé devant tant de respect et de politesse. On sentait le professionnalisme, bien rare pour les gens de son sang. Je lui renvoyai sa politesse avec un très simple mais néanmoins grand respect dans la voix :

Mister Amaeda ~

Je l'observai se servir du vitae dans un verre, je ne me permis de l'interrompre lorsqu'il reprit son discours, en le coupant pour prendre des nouvelles de mes affaires alors qu'il avait commencé à presque éveillé ma curiosité. Je lui répondis avec un détachement qui me caractérisait.

Un plaisir partagé, vous savez... Ma foi, mes affaires vont aussi bien qu'elles peuvent aller en ce moment. Néanmoins, au risque de paraitre grossier je ne pense pas que vous m'ayez fait venir pour parler de mes affaires… Vous disiez donc ? L’information est une denrée de consommation…

Finis-je en faisant un mouvement de la main qui l'invitait à continuer. Oubliant presque d’éteindre mon cigare, je fis un signe de main à Klaus, pour lui donner mon bâton cubain puis je retournai mon regard vers mon interlocuteur. Je laissais apparaitre mon sourire carnassier d'homme d'affaire, regard masqué par mes lunettes mais je ne perdrais rien de tes mots, mon ami, alors use les bien.

[Hrp : Dsl pour l'horrible retard, je n'ai point vu ta réponse.^^]

Ouf... Moi qui pensait user de notre précieuse éternité à encore s'étendre en politesse. J'aimais venir aux faits, mais la politesse exigeait tout de même un minimum d'introduction civilisée. Ainsi donc j'allais devoir jouer les vendeurs, faire part à un investisseur potentiel des nombreuses qualités de mon entreprise. Paré donc, rehaussant mes lunettes d'un signe d'acceptation, malgré mon siècle j'étais encore le jeune qui devait plaire au vieux. Ce schéma m'ennuyait, mon empire n'était point assez fort et j'apparaissais encore trop fébrile pour plonger dans le lac aux requins. Cela devait cesser. Bonne résolution de prise, cela devait être l'une des dernières entrevues ou je demandais, bientôt, j'exigerais.

Je souriais néanmoins à ce sceptre, s'il existait bien une personne a qui j'avais des dispositions pour initier une coopération, c'était bien le Primogène. Malgré la politique haineuse de Marc envers les sceptres, j'avais pour ma part une autre vision, bien moins réductrice. Il était pressé de savoir et j'étais pressé de connaître sa réponse. Saisissant alors mon téléphone, j'appuyais sur une touche pour faire apparaitre sur l'écran une carte de Los Angeles. Noir et bleu, c'était une carte simplifiée, aucun nom de rue, juste le dessin des grands axes en bleu électrique. Des nervures qui parcourait la ville, comme les veines qui serpentent le corps.

"Je vous expose une affaire, à prendre ou à laisser. Ici, la Lighthouse Tower."

Au centre une lueur rouge brillait, tout simplement la localisation de la tour.

"Voyons maintenant son influence."

Beaucoup de rouge, des lueurs, dès plus faibles au plus vives. Des dizaines de foyer illuminant Los Angleles. Et ce n'était qu'un début.

"En langage financier, on parle d'intelligence économique. La veille, c'est tout simplement la récolte d'information, pour assurer la sérénité d'une entreprise. Sur un marché il est si facile de devenir obsolète. Un schéma qui pourrait s'appliquer à la Camarilla, messire Van Nistelrooy, croyez vous vraiment que nous pouvons gagner une guerre avec de simples démonstrations de force ? Gagner ? Déjà ce terme m’ennuie, je préfère mener à vrai dire, car il faut être clairvoyant, le sabbat n'est qu'un cafard. Impossible véritablement à éliminer. Alors autant l'instrumentaliser en une affaire lucrative. Cette tour n'est qu'un subterfuge, une simple couverture pour mes opérations. Je recherche l'information et cette petite perle est mon arme."

Autre clic, pour une autre image, c'était une sorte d'araignée, en métal.

"Voila l'Angsoc 008, une araignée qui est actuellement posée sur votre épaule droite."

Dernier clic pour le moment, l'image était très clair, la vision d'une personne qui regardait par dessus l'épaule droite du sceptre.

"Une merveille de la nanotechnologie... Je vous rassure, je vous ai nullement espionné, l'araignée s'est posée il y-a peu. Très difficile à détecter... Imaginez que l'on développe ce procédé."

J'avais pour le moment finis mon exposé, j'attendais la réaction désormais.

Invité

"La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée." Talleyrand

J'aimais cette citation, presque autant que le coté pragmatique et l'éloquence de ce français, que je n'ai eut malheureusement pas le loisir de croiser, durant ma longue vie. Néanmoins, j'ai le plaisir de le croiser qu'à travers des lectures. Revenons néanmoins à notre ami venant du pays du soleil levant, qui commença son exposé sur l'affaire qui m'avait amené à ce lieu. Au début, difficile de prendre ce personnage au sérieux avec une apparence aussi juvénile mais, en tant que vampire, on ne prêtait plus attention à l'apparence mais à l'esprit et à la tenue de notre interlocuteur. Il avait l'air de faire preuve d'un professionnalisme intéressant pour son sang, connu plus souvent pour leur manque de réflexion et de calme dans les affaires. Lui tenait plus du Toréador dans le physique et la façon d'être que du Brujah, cela était déroutant... Mon regard se porta sur l'écran, laissant apparaitre une carte de la ville, m'expliquant son plan, point par point, pour être sur que rien ne puisse m'échapper dans son exposé. Mister Amaeda commença alors à entrer dans le vif du sujet, voulant créer un système de surveillance s'étendant sur tout la cité, avec comme cœur de l'opération, cette tour. J'écoutais, je décortiquais tous les sons, tous les mots sortant de la bouche de ce semblable. Je fus à peine surpris lorsqu'il me fit par du secret de son projet, un micro-espion, je le fus plus par la présence d'un des leurs dans cette pièce, qui plus est, il se trouvait sur mon épaule, laissant apparaitre l'équivalent de ma vision sur l'écran et c'est ainsi que mon "ami" finit son discours, sur cette touche de surprise.

Je me laissais quelques instants avant de répondre à mon interlocuteur, je ne pouvais que saluer le sérieux de ce jeune brujah, mais aussi soulever de nombreux points qui peuvent faire défaut à ce projet et qui plus est, peut-être rendre nos sociétés encore plus instables. Je toisai le vampire et je prenais alors la parole, en retirant mes lunettes, pour en essuyer les verres et balayant mon épaule de ma main, pour en retirer le micro-robot.

Mister, votre projet a trop de points sombres encore pour que je puisse me prononcer, néanmoins, pour le moment, ça serait non. Comprenez une chose, vous voulez utiliser un outil qui est incapable de repérer la moitié de nos ennemis, les Lasombra n'apparaissent pas sur les vidéos, je vous le rappelle. Hormis cela, imaginons que nos ennemis maitrisent des disciplines capable de se camoufler de nos yeux, votre système est aussi inefficace.... Néanmoins, une question me taraude, mister, vous comptez remplacer les masques avec votre système ou comptez-vous travailler patte dans la main avec eux ? Je m'arrête ici, d'autres points peuvent être encore soulevés, mais je ne vais pas vous accabler plus... Si vous avez des solutions à ces différents problèmes, je vous écoute. Je changerai mon jugement en conséquence si vos arguments arrivent à me convaincre.

Alea jacta est comme diraient les latins, maintenant, mister Amaeda, à vous de me convaincre ou vous perdrez ma clientèle avant de l'avoir.

Il m’était difficile d’interpréter ce refus, j’aurais sans doute été piqué sur le vif si les mots avaient été prononcés par un ignare des affaires. Mais j’avais devant moi un maître stratège, un roi se distinguant des rois. Je devais freiner l’impétuosité de mon sang, cela pouvait généralement s’avérer dommageable en termes de relation commercial. Si pour l’instant son choix se portait sur la réserve, cela devait forcement avoir une signification en terme politique. J’étais convaincu de l’efficacité de mon réseau, mais l’innovation créatrice comportait également des externalités dite négatives. Allons il ne s’agissait pas de mettre au chômage Lowell Shade et les masques. Tel n’était pas mon souhait assurément.

Comment diable m’assurer de ces investissements, car plus que de simples billets verts je recherchais un allié en cette circonstance. Encore une fois, il ne fallait pas se leurrer, la décision était hautement politique. L’argent n’était finalement pas un problème, je recherchais des soutiens. Je possédais déjà le meilleur des soutiens, le Prince lui-même, mais j’étais encore avide de garantis. Mes intentions étaient louables, cependant l’ambition de mon projet comportait un risque. Tel Icare je pouvais me bruler les ailes. Plus haute est la tour, plus dure est la chute.

Point de soupir, simplement un sourire satisfait, au moins je ne m’étais pas trompé. Il s’agissait bel et bien d’une éminence dans le domaine du commerce. Bras croisés j’allais devoir aller au delà du simple exposé commercial. Cela aurait plut à n’importe quel actionnaire, mais il en fallait plus pour le Primogène. Je repris donc, d’une voix assurée, qui ne laissait la place à aucun doute.

« L’Angsoc 008, n’enregistre pas que les images, il y-a aussi les sons. Le problème Lasombra s’est en effet posé et nous avons trouvé une semi-parade. A vous de jugez si elle semble acceptable. Nous utilisons une technologie de reconnaissance vocale. L'Angsoc analyse les sons, il est programmé pour être particulièrement sensible aux paroles. Vous n'imaginez pas ce que cela peut représenter comme mémoire tout ces langages. Une fois le son établi, avec un décalage visuel acceptable il est possible par une interface d'analyse de l'espace de repérer la source des paroles, des sons en général. Nos intelligences artificielles ont été conçues pour repérer la source des sons. La plupart du temps les images capturées ne comportent aucun autre élément de ce que uniquement un œil humain peut voir. Mais le problème s'est posé pour les lasombras et pour les adeptes de l'occultation. Détecter un tel usage de discipline demeure encore quasi impossible. Il faudrait véritablement un agent derrière chaque angsoc pour débusquer le moindre son suspect qui n'aurait pas de cause visuelle. Mais concernant les sons qui manqueraient de discrétion, la cela devient plus intéressant. Pour les sons de mots intelligibles la chose est différente. Nous arrivons a détecter la source et au moins à visualiser concrètement la personne par un marqueur sur la vidéo. A cette suite, l'intelligence artificielle est programmée pour passer en vigilance rouge, elle détecte chaque son autour du marqueur afin d'établir un itiniraire de celle-ci, si notre lasombra ou autre venait à se déplacer. Nous avons une marge d'échec de 30%. Inutile de vous préciser que notre procédé est par contre totalement inopérant face à un assamite qui étoufferait les sons sur son passage. Mais je vous propose d'observer par vous même.»

Nouveau clic pour de nouvelles images, une brève séquence ou l’on voit une personne mal habillée, communément appelé un junky, en apparence. Le garçon semblait en discussion avec une personne dissimulée. Quelques mots d'une douce voix féminine se firent alors entendre.

"Nos serveurs conservent en mémoire chaque son émis par la voix. Notre système stock ces données en un répertoire, chaque voix dispose d'une emprunte quasi unique. Au sein d'une foule par exemble, l'Angsoc est capable d'analyser séparément chaque sons émis en annulant tout effet de parasitage de sons. Sur cette vidéo, à peine la voix émise un marqueur se positionne alors. C'est la première fois que nous enregistrons sa voix."

La réunion fut brève, échange d'information contre du sang. Nous avions affaire à une goule. Après quelques temps, le marqueur se déplace et quitte le champ de l'Angsoc.

"Il s'agissait d'un Angsoc immobile, mais on travaille à la mobilité de ces merveilles. La goule est encore sous interrogatoire, nous pensons fortement que le lasombra symbolisé par le marqueur était un évêque. Prise plutôt intéressante… L'Angsoc ne permet pas malheureusement de lever une malediction, mais bien d'arriver à visualiser la position d'un lasombra, voir d'une personne sous occultation si celle ci manque de discrétion. Voila que pourrais-je vous dire d’autre messire ? Sur le plan technologique, je puis vous assurer de l’efficacité de nos équipements. Sur le pan politique, je n’ai pas pour ambition de provoquer des préjudices internes. J’ai bien conscience de l’ombrage que pourrait porter cette invention, cette entreprise au clan Nosferatu et à d’autres. Je ne fais point cela pour m’attirer des ennemis. Si le Prince m’a donné le feu vert et la pleine liberté d’action sur ce projet, ce n’est assurément pas pour risquer une dispute avec le clan des masques. Je suis donc évidemment prêt à envisager un travail commun avec les masques. Imaginez ces deux forces réunies messire ? Cela serait merveilleux."

Invité

Une chose qu'on me reprochait assez souvent était ma paranoïa et mon manque de confiance dans mes congénères. Néanmoins, de ce que j'avais vu durant ma non-vie, ce trait était présent chez tous mes semblables, je l’étais juste un peu plus que les autres... Peut-être cela qui faisait que je me trouvais encore ici et d'autres non. Cependant, quand je regardais cette apparence frêle de jeune homme, pas encore fait, je me demandais s'il avait vécu dans la même société vampirique que moi. Un tel système pouvait apporter la pichenette suffisante pour faire tomber les masques de notre fondation camariste. J'écoutais alors les arguments qu’il me présentait après avoir exposé au grand jour les imperfections de sa "perle".

Pirouette dangereuse menée par notre ami du clan de la Sagesse, réception plus difficile et l'accueil du jury risquait d'être sans pitié. Son exposé se centra en première partie, sur les Lasombras et les disciples de l'occultation. Procédé ingénieux, si on ne pouvait avoir l'image, on pouvait avoir le son. Il fallait oublier le numérique pour revenir à la bonne vieille radio. Étrangement, je n'étais pas convaincu par cette méthode, même si terriblement roublarde, peut-être à cause du 30%, rendant l'opération encore trop aléatoire à mon goût. Je ne pouvais me permettre de laisser passer, sur 100 Lasombras, 30 sous notre nez. J'étais aussi intrigué par la notion volontairement vague de "son qui manquerait de discrétion", avait-il une limite en une valeur numérique ou son intelligence artificielle était devenue savante en la matière et était capable de choisir ce qui était pertinent ou non.

Néanmoins, ne voulant offusquer mon interlocuteur, je le laissais continuer son laïus pour défendre son enfant. Mister Amaeda essayait de masquer la fragilité de son système avec un exemple pour illustrer ses propos et ses certitudes. J'étais encore perplexe, même si dans ce cas, la réussite et les espérances étaient au rendez-vous, on ne pouvait se fier qu’à un seul test pour affirmer l'efficacité de la technologie en toute situation. Pour finir, il présentait l'intérêt envers l'entente entre les services des masques, ceux du Prévôt et de son système. En effet, cela serait merveilleux mais encore un point qui arrivait à me chiffonner, cette fois-ci, sur le plan du timing. Lorsque mon estimé maître de conférence finit son exposé, je me posai confortablement sur mon siège. Je laissai apparaitre sur mes traits un air dubitatif, loin d'être convaincu. J'étais dur en affaire, mais c'était le jeu, on ne faisait pas long feu si on n’était pas sélectif dans ses partenariats. Je prenais ainsi la parole, tout en portant un regard plus mitigé sur le sort de cet accord.

Mister Amaeda, j'aimerais croire que ce que vous dites est vrai, néanmoins, vos actions prouvent le contraire. Comprenez-moi, vous envisagez une coopération avec les Masques et Mister Shade, cependant, je vois que votre système commence déjà ses premières phases de test sur le terrain... Je dirais qu'il est trop tard et que le mal était déjà fait. Si vous vouliez réellement coopérer avec nos amis Nosferatus ou mon confrère, vous auriez entamé les démarches lorsque le Régent vous avait donné le feu vert pour commencer votre projet. Vous auriez pu allier l'expérience et le savoir-faire des Masques et les prérogatives de mon estimé compère. Avec leur soutient, vous auriez peut-être eu plus de crédibilité en essayant de me faire croire que vous pensiez à bien sans vouloir évincer les deux parties pour votre propre bénéfice. Vous avez abattu vos cartes un peu trop vite à mon goût...

Je fis une légère pose, tout en illustrant mes propos par un jeter de carte imaginaire. Ainsi, il avait tout le loisir pour assimiler tout les mots que je venais d'utiliser. Aucune violence, aucune haine, c'était les affaires. Je laissais quelques instants avant de reprendre mon monologue.

Ensuite, sur le plan technique, je suis encore sceptique. Vous m'affirmez que votre système marche, en me montrant un exemple d'une prise, plutôt intéressante. Vous essayez de calmer l'actionnaire en moi, néanmoins, vous n'arrivez pas à subjuguer le vampire. Vous dites qu'il n'est pas encore fiable... Logique pour une première, mais un taux d'échec de 30%, cela est beaucoup trop et nous ne pouvons nous le permettre, surtout en ces temps de crises. Nous avons déjà perdu les Gangrels, ainsi nous perdons une protection possible pour notre société. Nous ne pouvons permettre de faire des erreurs de 30% quand il s’agit de notre survie. Comme vous dites, pour « mener » une guerre, il faut savoir les forces des deux parties. Pour le moment, nous ne sommes pas au plus beau fixe, même si nous gagnons des batailles, la guerre est loin d’être finie.

Je me laissais encore une pause avant de reprendre d'un ton un peu moins dramatique sur les autres points qui étaient élucidé par ce jeune esprit en ébullition, alors que normalement, c'était son sang qui aurait dû l'être. On pouvait décidément prêter plus du Toréador à Mister Amaeda que du Brujah.

Pour finir, je ne peux que saluer votre ingéniosité dont vous avez fait preuve pour palier aux différentes embuches qui se trouvaient sur le chemin de votre projet. Vous avez su voir ce problème sous un autre angle. Votre projet me plait, je ne vais pas vous mentir, mais encore trop jeune et immature pour que je puisse m'y lier pleinement. Vous manquez de moyen pour votre ambition, j'ai les moyens pour les réaliser mais nous ne parlons pas seulement d'argent et d'affaires lucratives ici. Nous parlons d'objectifs politiques et votre projet ne profite pas pleinement à la Camarilla, elle risque d'apporter plus de tumulte que de calme. C'est pour cela que je me réserve encore sur mon jugement... Peut-être avez-vous un dernier atout dans votre manche pour me convaincre de changer mon positionnement dans cette affaire ?

Mister Amaeda, je vous apprécie, vous savez ? Vous avez une dernière chance, ne la gâchez pas, je ne suis pas homme à offrir une troisième chance, même pour une personne que j'apprécie.

Plus il y-avait résistance, plus j'aimais cela. Les remarques étaient constructives et justes, des objections que je ne pouvais que saluer si j'étais moi-même potentiel actionnaire au coté du Primogène. Je n'avais pas perdu ce vieux loup des affaires et c'était donc avec délectation que j'appréciais la vivacité d'esprit de mon ami. Si avoir beaucoup d'actionnaires ignorant était chose confortable disposer d'un allié aussi clairvoyant paraissait au delà de mes espérances. Plus qu'un investisseur, je voulais une alliance.

Mais me voila dans mes retranchements, j'avais les arguments politiques afin de me justifier. Concernant le technique il ne me restait qu'une carte. Je ne comptais jouer celle ci ce soir, mais le sport du capital m'imposait un tel dévoilement. Il s'agissait d'un risque, car la chose était encore innovation de prototype. Aux derniers mots de mon confrère camariste je ne mis guère de temps à forger mon opinion. Il voulait une dernière offre, acceptée ou non, je lui ferais une dernière démonstration. Traversant la pièce, d'un coffre fort murale électronique je sortis de son contenu, une sphère de métal. Elle se tenait en ma paume, a peine plus imposante qu'une balle de golfe. Au centre de la table je déposait alors la sphère.

"Tout vos mots messire me confortent dans l'idée que j'avais de votre personne. Clairvoyance, intelligence et intransigeance, avec messire Christophe vous faites parti des voix du conseil que j'estime le plus. Question politique tout d'abord, je suis d'accord avec votre analyse et c'est un choix mesuré de ma part. Malgré mon siècle et statut proposer cette opération de mon envergure aux masques et à votre frère de sang aurait attiré les entraves à mon entreprise. Ce que je voulais, ce sont des résultats avant de construire une alliance salutaire. Si j'avais à recommencé cette opération, je ne sais véritablement laquelle des deux voies est la meilleure. Mais je puis vous attester d'une chose, mon but n'est pas le profit personnel, ni l'enrichissement de mon influence. Avec votre aide j’espérais calmer les tensions et davantage accès le débat vers une réunion des moyens de combattre le Sabbat. Je ne continuerais pas dans cette voie sans allié, sans pacification des rapports. Comme vous l'avez énoncé, une dissension serait terrible, j'éviterais à tout prix cette finalité. Je ne vous le cache pas, il subsiste encore de nombreuses voix en colère au sein de mon clan. Inutile de rajouter les reproches des masques. Je vous propose messire Van Nistelrooy de conduire ce projet si vous le considérez comme viable et non nocif. J'ai conscience que beaucoup pensent que je joue au jeu de l'influence avec ce projet. Si je me désengage à votre bénéfice, cela fera taire toute critique. Car votre réputation est déjà faite..."

Je pensais réellement à la possibilité de passer dans l'ombre. C'était une décision prise avec passion et non réfléchie. Mais au regard de l'estime que je portais au Primogène ses compétences allaient surement être très profitables à cette entreprise. Plus que tout je voulais que cette arme marche et soit efficace, tant que l'utilisateur était compétent cela me convenait.

"Question technique, messire vous avez noté les failles, 30% est une marge d'erreur bien sur assez conséquente. Nous travaillons à réduire cela. Mais s'il y-a un Angsoc 008, nous disposons aussi de l'Angsoc 009. Vous en avez un exemple sur la table, c'est un prototype et son principal défaut est son cout de développement. C'est une technologie novatrice mais très couteuse. Il ne s'agit plus de caméra, mais d'un sonar. Il fut extrêmement difficile de transposer cette technologie en si petite taille, les capteurs et les fréquences de transmission ont aussi été améliorés de manière conséquente. Concrètement cette sphère émet des sons à une fréquence inaudible pour l'oreille, même en cas d'usage d'augure. Une fois que le son rencontre un obstacle il retourne au serveur, la fréquence est alors mesurée, quantifiée. L'ensemble des données formant des images simplifiées. Le mieux s'est de vous montrer les résultats je pense."

A l'écran apparait dès lors les formes qui composent la pièce, table, chaises... ainsi que les silhouettes correspondant à moi même et au Primogène.

"Impossible évidemment de reconnaitre qui que ce soit. Pour que la chose soit efficace couplée avec l'Angsoc 008 est ce sera parfait. Quelle est l'utilité de voir des silhouette grâce à ce procédé? Ce genre de technologie n'a aucune chance d'être développée par des mortels. Ils n'ont pas nos problèmes. Avec cela, point de marge d'erreur, lasombra, assamite et utilisateur d'occultation seront parfaitement visible, à 100%. Le test n'a pas encore été réalisé mais on pense que pour le cas d'un assamite, la barrière de son intimé par le quiétus sera alors visualisé par une sphère opaque à l'écran. Quelque chose de visible donc. Je ne pensais pas à vrai dire avoir recours à cette sphère. Nous en avons développés 3 actuellement. Nous travaillons aussi sur une méthode de reconnaissance par identification. Imaginez un corps en mouvement détecté par la sphère car ne disposant pas sur lui d'un marqueur repérable par cette dernière ? C'est en quoi nos recherchent tendent en tout cas. Je crois vous avoir tout dit messire Van Nistelrooy, votre verdict ?"

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