Première étape : prendre ses marques

Invité

La bâtisse était grande, tout en hauteur, à la manière des belles maisons belges. Elle était située dans une rue calme, piétonne, et ne détonnait pas dans le paysage. La façade avait des allures d'hôtel privé, le genre de lieu que tu n'approches pas sans une bonne raison, simplement parce que généralement tu n'y fais pas attention.
David s'approcha de la porte d'entrée, en s'assurant qu'Anita la suivait. Il actionna la sonnette, il y avait un interphone. Lorsqu'une voix demanda qui était là, il s'identifia rapidement.

David Julian. Et Anita de la Luna.

Il avait prévenu les hautes instances de son arrivée dès qu'il avait posé le pied en territoire américain, il savait donc qu'on allait lui ouvrir. Et puis, en spécialiste des nouvelles technologies, il avait bien remarqué les caméras qui surveillaient la porte d'entrée.
Celle-ci s'ouvrit avec le bruit spécifique d'une porte actionnée à distance, et David entra avec sa nouvelle protégée dans une petite cour fermée, pavée et carrée, entourée de trois bâtiments. Un homme se tenait au bout de la cour. David l'identifia rapidement comme étant une goule, et cette fois il fit une présentation plus approfondie.

David Julian, Premier Apprenti de la Fondation de Londres, Apprenti Quartus révélé dans le Sang et la Technomagie. J'amène avec moi Anita de la Luna, future Apprentie Primus.

L'homme inclina respectueusement la tête, et répondit sobrement :

Nous sommes informés de votre arrivée. Je vais vous conduire à vos quartiers.

Il les mena dans le bâtiment de gauche, jusqu'à une sorte de petit appartement au premier étage. Les lieux étaient constitués de deux pièces, un bureau avec une table, deux chaises et une étagère encore vides, et une chambre avec deux lits. Aucune décoration sur les murs, pas de bibelots ou de tapis au sol, l'endroit était très spartiate.
David échangea quelques mots avec l'homme dans une langue ancienne (latin) puis l'homme les salua à nouveau avant de les laisser seuls.
David posa sa valise sur un des deux lits, sa mallette à côté du bureau, puis s'assit sur une chaise.

Voici ta nouvelle maison. Tu vivras avec moi dans les premiers temps. Ici nous sommes libres de parler.
Je t'écoute.

Invité

Quelques minutes s’écoulèrent avant que le véhicule s’arrête dans une rue non loin d’une bâtisse. Le lieu était calme. Cela me changeait de l’endroit où je me trouvais il y a encore quelques minutes. Un signe de l’individu, et je me mets à sortir de la voiture. Il s’avance vers ce bâtiment qui se trouve maintenant face à moi. Je le suis me demandant même pourquoi.

Il indique notre présence dans un interphone et moi, j’attends là à me demander ce que j’y faisais avec un total inconnu. Soudain un bruit, et la porte d’entrée s’ouvre automatiquement. Mon regard inspecte chaque chose tout en le suivant. Nous nous trouvons directement dans une cour intérieure, pas très grande à vrai dire et entourée de trois bâtiments. Je reste par précaution un peu en arrière de l’homme. Devant nous, je peux apercevoir un individu que je n’avais encore jamais vu. On s’approche de lui et David nous présente. Je le regarde me demandant ce que tout ça signifiait.

L’homme nous fait monter à l’étage. La porte s’ouvre et cela ressemble à un appartement. Je scrute la pièce, assez simple, dépourvue de toute chose, de toute décoration d’ailleurs. J’entre à l’intérieur ne sachant que faire si ce n’est mangé.

Une fois tous les deux, je me rapproche de l’un des lits tandis qu’il pose sa mallette sur l’autre avant de s’asseoir sur une chaise. Je le regarde puis l’écoute.

*Ma maison ? Avec… lui ?*

- C’est ici la Fondation ? Qui est cette famille dont vous me parliez ? les Tremere, c'est ça ? Que fais-je ici ? Qu’attendez-vous de moi, exactement ?

Puis avant qu'il ne me réponde, je regarde les deux pièces et n’y voit alors nulle nourriture. Moi qui pensais que j’allais enfin pouvoir manger.

- Il n’y a rien à manger ici ? M’auriez-vous menti ?

Invité

Il le savait, pourtant. Il n'aurait pas du lui proposer de s'exprimer. Il se retrouvait submergé par un flot de questions décousues. Tout cela manquait de précision, de concision. Il allait falloir rapidement mettre les choses au point.

Chaque chose en son temps, et à sa place. Tu poses bien trop de questions.

Puis elle l'accusa d'avoir menti, lorsqu'elle fit des yeux le tour de la pièce pour ne voir aucune trace de nourriture. Ça, si elle s'attendait à voir un réfrigérateur ou une assiette avec un poulet bien chaud, elle risquait d'être déçue. David ne releva pas l'accusation, il conserva le calme et le flegme caractéristique de son pays d'origine.

Patience. La Fondation est grande, et nous ne conservons pas de sang dans les chambres. Un serviteur va t'apporter de quoi te restaurer.

Le terme était lancé. Du sang.
Il se préparait à devoir calmer une probable hystérie. La première fois que l'on doit boire du sang, c'est toujours particulier. Personne ne réagit de la même façon. Mais vu comme elle devait être affamée, elle se jetterait sûrement sur la poche de sang pour tout ingurgiter d'un coup, avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de faire.

Invité

Patiente, je savais l’être. Mais avec cette soif qui me tire jusque dans mes entrailles, la patience était loin de mes préoccupations en ce moment.

* Chaque chose en son temps, plus facile à dire qu’à faire, surtout en ce moment. *

- J’espère ne pas … vous… assommer de mes questions… Si c’est le cas, je m’en excuse mais vous pouvez me comprendre, non ?

Puis le mot « sang » sortit de sa bouche. Cela me mettait mal à l’aise de l’entendre. Je savais que c’est ce qui m’avait attiré jusqu’à la ruelle. Je ne voyais que ce sang d’ailleurs et n’avait envie que de ça. Une force intérieure me poussait et j’allais la laisser prendre le dessus sur moi lorsqu’il est arrivé. Mais là, j’ai toujours aussi faim, toujours plus même. Je mangerais, boirais n’importe quoi pour que cela s’arrête. Je me remémore les scènes de breuvage de ces vieux films et séries télévisées et me mets à grimacer intérieurement.

Je le fixe du regard. J’espère que je vais me réveiller, je dois dormir et faire un cauchemar. Plissant instinctivement le front, je me questionne tout de même pour le cas où je ne me réveille pas de cette horreur. Saurai-je m’en abreuver ? Ma foi, cela était tout à fait possible, ma soif est tellement grande que je pourrais boire n’importe quoi. Je tente cependant de ne pas réagir à l’évocation de ce mot.

Puis je m’avance pour m’installer aussi prenant la deuxième chaise non loin de lui. Pas très confortable d’ailleurs. C’est là que je m’aperçois de la salubrité de ma robe avant de le regarder de nouveau.

- Je vais donc rester ici dans cet … appartement… Mais pas tout le temps, si ?

Je me suis aperçue qu’il ne répondait pas vraiment à mes questions. Aussi, je n’ose plus en poser de trop. Décontenancée par son impassibilité, je reste sans voix. Mais je ne sais rester sur place, et me dirige vers l’une des fenêtres et regarde cette lune dans ce ciel si sombre.

- Puis-je vous appeler par votre prénom ?

*Tant qu’à vivre dans le même petit appartement, autant s’appeler par son prénom, mais on ne sait jamais, autant le lui demander. *

Invité

Elle s'excusa pour toutes ses questions, et fit appel à sa compassion. Hum. Ce n'était pas vraiment sa plus grande qualité. Certes, elle découvrait un monde nouveau, sombre, cruel et dérangeant, mais ce n'était pas de sa faute. Pas directement. Si cela n'avait tenu qu'à lui, elle aurait déjà été détruite. Mais ici, en Amérique, les choses se passaient autrement... Et à présent, il payait cher les actes de son Infant...

Et oui, elle allait rester avec lui. Jour et nuit. Jusqu'à ce qu'elle soit capable de sortir seule.
Par chez lui, ce genre d'initiation pouvait durer des décennies. Mais allez savoir ce que demanderaient ses supérieurs dans ce pays de dépravés.
De toute façon, elle n'avait pas le choix.

Il l'observa se lever et regarder à l'extérieur. Souffrait-elle de claustrophobie pour être incapable de tenir en place quelques minutes. Lorsqu'elle aurait compris qu'elle avait l'éternité devant elle, elle serait peut-être plus patiente. On voit les choses différemment lorsque l'on est immortel.
C'était sans doute pour cela qu'il restait si calme, en attendant qu'elle termine de l'inonder de ses inquiétudes.
La dernière question l'étonna. L'appeler par son prénom ? Quelle idée ! Il ne put masquer sa surprise, et répondit comme s'il n'était pas sûr d'avoir bien entendu :

Non... Je suis votre grand-sire, et votre supérieur. N'espérez aucune sorte d'intimité entre nous. "Monsieur Julian" sera très bien.

Afin d'affirmer son autorité, et parce qu'il n'aimait pas que les gens ne le regardent pas lorsqu'il parlait, il lui demanda de s'asseoir. Puis il reprit :

Votre formation sera longue. Comprenez qu'il serait extrêmement dangereux de vous laisser seule au dehors tant que vous ne saurez pas précisément ce que vous êtes.

On frappa à la porte. David invita à entrer. Le serviteur qui les avait menés dans leurs appartements revenait, portant un plateau sur lequel reposait un grand bol de sang.
David pinça les lèvres : délicate attention de lui présenter cela ainsi, comme de la nourriture humaine... Mais la délicatesse ne forgeait pas une Tremere, et l'on se nourrissait rarement de sang comme l'on prenait un bol de soupe.
Mais il laissa faire, prit le bol et le tendit à Anita.

Bois. Nous parlerons après.

Invité

Le rideau tombe doucement. Je suis tout autant surprise que lui lorsqu’il répond à ma dernière question. Les choses étaient nettes et concises entre eux. Je préfère me taire.

Je regarde la chaise vide et je m’y installe bien sagement à sa demande. Si bien que pouvais-je faire, j’étais sur son territoire, leur territoire.

Je l’écoute et le laisse parler sans l’interrompre. Mon ventre me tiraille et je me sens toujours aussi faible. La porte s’ouvre à son invitation. Mon regard se dirige vers l’homme de tout à l’heure puis sur le bol. Une odeur alléchante arrive alors jusqu’à mes narines.

L’homme, portant le Plateau, s’avance vers nous, enfin plus précisément vers lui. Le bol toujours posé dessus, je le regarde me léchant presque les babines. Julian prit alors le bol pour me le tendre. Je le regarde d’abord puis le bol qu’il me présente enfin.

Une chose m’interpelle cependant « pourquoi ne pas me l’avoir donné directement ? ». Mais je préfère me taire. Il devait y avoir une raison pour que ce soit lui qui me le tend. Serait-ce toujours ainsi ? J’espère que non. J’avais l’impression de retourner en enfance lorsque ma mère ou ma nounou me nourrissait.

*Il manquait plus qui me le fasse boire à la petite cuillère.*

Cependant, j’hésite avant de prendre ce bol de mes deux mains. Oh mais que quelques secondes en fait. Mes yeux fixent celui avec qui j’allais désormais vivre, puis je regarde ce bol… Vais-je y arriver ?!? Mon estomac n’en peut plus, je n’en peux plus. L’attirance était forte, la faim encore plus forte. Des jours sans manger... Je ferme les yeux et je me mets à boire ce breuvage non sans grimacer au début surtout en pensant à ce que je buvais. Mais je continue tout de même, appréciant de plus en plus chaque gorgée que j’avalais. Ce breuvage m’a fait du bien, ce tiraillement depuis des jours venait de cesser.

Je le regarde, rassasiée puis je lui tends le bol devenu vide. Je n’y avais laissé aucune goutte de sang.

Invité

Elle ne posait plus de questions.
Sans doute le petit discours sur sa supériorité et la nature stricte des rapports l'avait-elle calmée. Mais au moins, la première base était posée. Le respect de la hiérarchie était plus que capital au sein du clan Tremere, il constituait la base même de son organisation.
Elle prit place sur la chaise. Bien. Elle ne montrait pas des signes d'esprit rebelle.

Lorsqu'il lui tendit le bol, elle le prit doucement, hésitant un peu. Elle ne lui faisait pas confiance, c'était évident. Et c'était on ne peut plus normal. Et justifié. Le bol contenait du sang humain pour la grande partie... Mais David avait demandé au serviteur d'y ajouter un peu de son propre sang. Ainsi, en la liant au sang à lui, il s'assurait un minimum de fidélité. Une solution temporaire en attendant que le rituel de Transsubstantiation soit accompli.

Il l'observa boire, les yeux fermés en tâchant de ne pas trop montrer son dégoût, jusqu'à ce que la grimace se transforme en joie d'être enfin rassasié. La Bête en elle s'était calmée, et elle venait de découvrir le merveilleux goût du sang. Elle ne pourrait plus s'en passer désormais.
Lorsqu'elle lui tendit le bol, il était parfaitement vide, comme s'il n'avait jamais rien contenu. Bien, au moins elle était propre.
Il posa le bol sur le plateau et le serviteur repartit.

Bien. Tu viens de prendre ton premier repas. Tu ne pourras plus te nourrir que de cela désormais.
Le sang.
Le sang est essentiel. Il est ce qui nous maintient en vie. Il est la source de notre pouvoir.
Ton sang contient toutes les informations capitales, tout ce que l'on peut avoir besoin de savoir sur toi se trouve dans ton sang. Obtiens du sang d'une créature, et tu pourras la contrôler.
C'est ce que nous, Tremere, faisons.

Ça y est, la leçon avait débuté. Il y avait tant à dire... Difficile de savoir par quoi commencer. Mais le Tremere avait un esprit d'analyse et de synthèse aigu, et il pouvait faire un bon professeur, à défaut d'être pédagogue.

Commençons par le plus évident.
Tu n'es plus humaine. Tu es une vampire.
Tu ne pourras plus jamais voir le soleil, tu ne pourras plus ingurgiter de denrées terrestres. Ton corps est mort. Jamais plus tu ne vieilliras, jamais plus tu ne tomberas malade, jamais plus tu n'auras à souffrir du froid, de la chaleur, des affres de l'existence.
Tu n'es pas invincible pour autant, et tu peux à tout moment rencontrer la mort finale. Mais si agis correctement, tu évolueras parmi les créatures les plus puissantes de ce monde, au sein de la plus grande société qui aie jamais existé.

Il marqua une pause, avant d'ajouter :

Je t'autorise à répondre. Une question à la fois.

[ hrp : tu es à présent liée au sang à David. C'est un lien mystique que tu ne peux pas défaire, à moins de ne plus être en contact avec moi - ce qui va être difficile. Au premier niveau, voici les effets : " le buveur a de forts éclats d'émotion concernant le vampire. Il peut se retrouver à rêvasser à propos du vampire ou à fréquenter les endroits où il peut le rencontrer. De plus, il est plus vulnérable à l'utilisation des pouvoirs du vampire sur lui." En somme, tu m'aimes bien, mais tu gardes tout de même ton libre-arbitre. C'est juste pour s'assurer une fidélité. ^^ ]

Invité

Je me mets à lui sourire et l’écoute de nouveau ignorant complètement que son serviteur venait de quitter la pièce. Apparemment il est satisfait de moi, j’en suis ravie. De plus, je vais beaucoup mieux. Cette fois-ci, il est moins avare en explications. Cela me réjouit plus encore.

Mon premier repas… oui… j’ai aimé. Je tente de retenir ce qu’il me dit. Par contre, je ne sais pas si je suis ravie que l’on sache tout de moi rien qu’avec mon sang. Mais je continue à lui sourire bêtement buvant non plus du sang, mais ses mots. Que m’arrive-t-il ? Je ne sais pas mais je m’en fiche un peu. Je continue de l’écouter malgré tout.

Puis je tousse discrètement et me redresse un peu plus sur ma chaise. Je l’écoute me parler de ce que je suis dorénavant, de ce je ne verrais plus et de ce que je ne pourrais plus faire.

J’écoute les avantages de ma nouvelle nature. La jeunesse éternelle, cela me plaît. Comment ne plus ressentir le froid ou la chaleur ? Il est vrai que je n’y ai pas prêté attention jusqu’à maintenant. Mais je ne saurais dire si la pièce était chaude ou pas.

Puis il prit une pause. Durant ce labs de temps aussi petit qu’il soit, je me mets à rêvasser sur lui et à continuer de lui sourire discrètement. Je devais avoir l’air niais, telle une gamine de 15 ans devant son professeur de sport. Aussi, je me repris et lui montre l'élève attentive que je suis.

Qui plus ait, je me sentais bien, rassurée désormais d’être à ses côtés. Je lui trouve même un côté charmant, beau gosse quoi. Je suis bizarre à penser ça alors qu’il y a peu je doutais de lui.

Il m’autorise alors à prendre la parole pour lui poser qu’une seule question à la fois. Je commence alors par celle qui me semblait importante trouvant que ça me manque d'explications plus approfondies.

- Comment peut-on subir la mort finale ?

Puis je me tais le laissant ainsi me répondre. L’envie de lui en reposer était toujours présente. Mais maintenant, je peux patienter, la bête qui sommeille en moi venait de se nourrir avec délectation.

Après avoir écouté sa réponse, je me plonge dans un silence de quelques minutes repensant à ce que je venais de vivre, de cette soif intense qui m’avait submergée. Je le regarde et d'une voix calme et reposée... je nomme son nom pour qu'il me prête attention.

- Monsieur Julian…

Puis je pose enfin ma deuxième question.

- Durant combien de jours peut-on rester sans manger ?

Mon regard ne le quitte pas des yeux et j’attends une réponse de sa part afin de pouvoir passer à d’autres questions.

Invité

Elle était beaucoup plus attentive à présent qu'elle était rassasié. Il surprit même un sourire, une expression un peu niaise. Voilà pourquoi il n'aimait pas le lien de sang. Cela fabriquait de fausses émotions. Sur des semblables d'autres clans, cela pouvait s'avérer utile, mais au sein de la Fondation et dans les rapports entre Tremere, les émotions ne devaient pas interférer. Il se refusait obstinément à se laisser submerger par la moindre émotion. Rigueur et professionnalisme. Toujours garder la tête froide.

Il fallait reconnaître à la jeune Anita qu'elle réagissait très bien, pour le moment, à toutes ces révélations. Elle aurait pu paniquer, se lamenter sur la perte de son ancienne vie, ou au contraire être totalement fascinée et très vite dériver. Mais non, elle restait calme, et buvait ses paroles en élève attentive.
David apprécia la question qu'elle posait. Une question essentielle en effet, qui montrait son esprit de survie. Il se garda bien cependant de lui faire le moindre compliment. C'était beaucoup trop tôt.

De diverses manières. Le feu et le soleil sont fatals pour nous, t'y exposer ne serait-ce que quelques instants te tuera.
La décapitation est la manière la plus radicale et la plus simple de tuer un vampire. Quant au célèbre pieu dans le coeur, il n'est pas mortel en soi, mais cela te paralysera totalement jusqu'à ce qu'on le retire.
Il existe aussi un état particulier que l'on nomme Torpeur. Lorsque tu subis de nombreuses blessures ou que tu es à cours de sang, ton esprit plonge dans une forme de coma profond, dont seuls le temps ou le sang de nos Anciens peuvent te tirer. Cet état est similaire à celui dans lequel tu te trouves durant la journée, une forme de sommeil mystique qu'il est très ardu de briser.

Il songea à enchaîner sur les particularités du corps vampirique, mais ce serait se lancer dans un autre sujet. Il laissa donc le silence s'installer un moment, pendant qu'il réfléchissait à ce qu'il allait aborder ensuite.
Il pensa aussi qu'il lui faudrait prendre en note tout cela, pour ne rien oublier. Et qu'il allait falloir qu'elle en fasse autant. Il ouvrit l'un des tiroirs du bureau pour vérifier si, à tout hasard, du papier et des crayons s'y trouvaient. Mais les tiroirs étaient vides...

La voix d'Anita résonna de nouveau, elle l'appela par son nom, comme il l'avait demandé, et lorsqu'elle eut son attention, elle s'inquiéta à propos du sang.

C'est très variable. Le sang ne te sert pas qu'à maintenir ton corps en vie. Il peut te permettre de guérir tes blessures, d'augmenter les capacités physiques de ton corps, d'utiliser certains dons que nous possédons... C'est aussi grâce à lui que ton corps se remet en route chaque nuit.
Il est important de se nourrir régulièrement, car lorsque ton corps est en manque, ta faim peut prendre le dessus et te forcer à tuer pour te sustenter. Et cela serait bien entendu très préjudiciable.
Dans un premier temps, tu te nourriras ici, avec des poches de sang, mais il faudra que tu t'habitues assez rapidement à te nourrir sur des humains.

Invité

Je l’écoute très attentivement me nourrissant de ses mots tout en m’imaginant ce qu’allait désormais devenir ma nouvelle existence. Et dans ma tête, je tente de tout retenir, prenant des notes et tentant de les classer au mieux de mon cerveau.

Eviter le soleil et le feu… Mais le feu… c’est de la chaleur et donc je pourrais ne pas le ressentir en cas d’incendie par exemple. Au soleil, je me dis que c’était fini pour moi, le bronzage intégral sur la plage privée de la résidence paternelle. Puis je regarde de nouveau ma tenue. Je me mets à grimacer.

Puis je pense aux films de vampire où le visage de ce dernier ne se reflétait pas dans un miroir. Et si cela était véridique… Non pas cela… j’aime bien me regarder et comment savoir sinon si ma coiffure me va bien si je ne puis regarder dans une glace. Aussi, du regard, je me mets à la recherche d’un semblant de miroir. Rien…. Je ne trouve rien, une petite panique en moi monte alors.

- Dans les fictions, la seule façon de reconnaitre un vampire est de n’y voir son reflet dans un miroir… Est-ce…

Je n’ose poursuivre ma question. Une peur en moi me tiraille soudain. Mon apparence, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Ne pas pouvoir me voir… non… je ne peux… et puis je me rends compte de certaines choses qui m’étaient vitales il y a peu.

- Où vais-je pouvoir me laver ? et… je ne vois nullement de vêtements…. Comment vais-je me changer ? Je suis… J’ai…

Un peu honteuse, j’ai du mal à poursuivre ma phrase. Je me reprends. Enfin… je tente plutôt.

- J’ai l’air de rien ! Si… je dois avoir l’air d’un monstre et je dois sentir à des rondes…

Mon regard apeuré croise de nouveau le sien, et je me calme. Je n’ose plus parler, son sang-froid a le don de me faire taire, bizarrement. Je me pose quelques minutes tranquillement sans sortir le moindre son de ma bouche. Puis j’ose à nouveau.

- Comment faites-vous pour vous nourrir sans que personne ne connaisse votre existence ? Vous tuez ? Doit-on se nourrir uniquement de sang humain ?

Je me mets à grimacer à cette idée alors qu’il y a quelques minutes, je me délectais d’en boire.

- Peut-on se nourrir de sang autre ? Comme du sang d’animaux par exemple !?!

Invité

Ah. Voilà. Il percevait enfin le premier défaut. Une certaine superficialité. Anita semblait terrifiée à l'idée de ne plus pouvoir se contempler, ou de ne plus se laver. Que croyait-elle ? Que le fait de devenir vampire vous ôtait tout sens de l'hygiène ? Les post-humains avaient parfois de drôles de questions... Il répondit cette fois par des questions rhétoriques, sur un ton un peu plus sec qu'auparavant.

Ai-je l'air d'un monstre ? Ai-je l'air d'un homme qui ne s'est pas lavé depuis des décennies ? Qui ne change jamais de vêtements ?
Nous gardons des habitudes humaines, nous ne sommes pas des monstres.

A nouveau les questions revenaient, mais il s'y était attendu. On ne pouvait décemment pas rester stoïque lorsque l'on apprenait que l'on allait devoir boire le sang des humains pour l'éternité.
Au milieu de la gerbe de questions en jaillit une digne d'intérêt. Comment s'y prenaient les vampires pour que les mortels ne soient pas au fait de leur existence... On touchait là à un point capital.
Mais le plus terre-à-terre d'abord.

Il n'est pas nécessaire de vider les humains de leur sang, il faut apprendre à se contenir. Lorsque l'on se nourrit sur des mortels, ils ressentent une euphorie paralysante, et oublient ce qui vient de se produire. Il suffit de lécher la plaie pour qu'elle se referme. La nature est bien faite.
Et oui, nous pouvons consommer du sang d'animal, mais il est de moindre qualité et ne te satisfera jamais entièrement.

Il décida qu'il était temps de marquer une pause. Il se leva et demanda à Anita de l'attendre quelques instants.
Il revint au bout de quelques minutes avec un serviteur, un autre homme que celui de l'entrée.

Ce serviteur va te conduire à la salle d'eau. Tu pourras ainsi te laver et te changer. Il te fournira des vêtements propres et décents. Nous reprendrons ensuite. Je t'attend ici.

Invité

Bon, oui, j’y suis peut-être aller fort sur ce coup… mais on ne change pas comme cela en seulement quelques jours. Je le vois s’énerver et me fait toute petite, assise sur ma chaise n’en menant pas large et me tais pour éviter que la tempête ne m’atteigne.

Mais un monstre, il l’est. Tout comme moi également. Des monstres buveurs de sang qui plus aient. J’en profite pour le scruter du regard et le trouve charmant, habillé élégamment… Ne serait-ce pas Italien ?!? Je le lui aurai bien posé la question mais je préfère me taire. A sa voix plus sèche que les autres fois, il ne valait mieux pas.

Malgré tout, il se calme et réponds à l’une de mes questions qui apparemment devait être digne d’intérêt. Je lui esquisse un petit sourire pour dire de détendre un peu l’atmosphère. Sourire qui s’efface au fur et à mesure qu’il y répond. L’élève studieuse est de retour, je note tout ce qu’il me dit sur ma nouvelle nourriture. C’est soulagée de savoir que je n’allais pas être obligé de tuer pour me nourrir que je le vis se lever. J’acquiesce de la tête à sa demande tout en me demandant où il allait. Questionnement de courte durée lorsque je le vis revenir avec un autre homme.

Allait-il me faire un test ou je ne sais quoi ?!? Ouf… ça va… Je vais pouvoir me faire une toilette. Je me lève de la chaise toute contente sans oublier de remercier mon David et me décide ainsi à suivre le serviteur tout en silence. Nous reprenons le couloir jusqu’à une pièce où effectivement il y avait de quoi me changer et me laver. J’y entre fermant la porte derrière moi.

Le temps passe. Je ne saurais dire combien de temps j’y suis restée. Mais je me sens bien. Une bonne odeur envahie de nouveau mon corps et mes cheveux ont retrouvé tout leur éclat naturel. Sortant de la pièce, le serviteur me ramène à mon appartement.

C’est donc habillée avec élégance et ma longue chevelure dorée venant effleurée mon dos que je me présente de nouveau devant David, un sourire aux lèvres.

- Me revoilà, Monsieur Julian.

Invité

Quand Anita sortit de la pièce, David ouvrit sa mallette, pour en sortir un carnet et un stylo. C'était un petit carnet avec une couverture en cuir noir, sobre et résistant, et un stylo plume, par vieille habitude. Il ouvrit le carnet à la page du jour et commença à noter tout ce qu'il avait fait depuis la descente de l'avion.
Toujours tout consigner par écrit. Il avait cette manie depuis l'âge de douze ans, soit depuis... cent-un an, précisément. Autant dire qu'il avait beaucoup de petits carnets.

Beaucoup de choses à coucher sur le papier ce soir. Ses premières impressions en arrivant dans cette ville immense et agitée, sa rencontre avec Anita, l'arrivée à la Fondation et sa description, l'entretien avec sa nouvelle protégée, les conclusions qu'il en avait tirées... Il n'avait pas tout à fait terminé sa rédaction lorsqu'Anita revint, imprégnée d'une bonne odeur de savon.
Sans se tourner vers elle, il leva simplement la main pour lui signifier d'attendre, et termina son compte-rendu avant de refermer le carnet et de le ranger soigneusement dans la mallette.

Puis il reporta son attention sur la très jeune Tremere. En la voyant ainsi, il ne put empêcher un léger sourire. Elle était bien mieux ainsi. Rien à voir avec la créature sale et débraillée qu'il avait récupérée. Elle avait un potentiel de charme et d'élégance certain, ce qu'elle pourrait apprendre à tourner à son avantage.
David ne se faisait pas d'illusion, il savait bien que son clan n'était guère apprécié, mais un beau visage et un joli sourire pouvaient ouvrir bien des portes...
A nouveau il fut incapable de lui faire le moindre compliment. Son sourire s'effaça pour reprendre un masque sérieux et consciencieux.

Bien. Il est donc temps de te parler de la Camarilla.
Nous ne sommes pas les seuls vampires à sillonner ce monde. Il existe en tout treize clans, treize familles, avec chacune ses forces et ses particularités. Sept d'entre elles se sont unies jadis pour former une organisation puissante et respectée : la Camarilla.

Il s'arrêta, songeant qu'à présent qu'ils entraient dans des détails plus techniques, elle aurait besoin de prendre des notes. A contre-coeur, il rouvrit sa mallette, et en sortit un carnet vierge qu'il lui tendit, avec un stylo.

Je te conseille de prendre des notes. Je vais évoquer des termes importants qui te sont inconnus, et que tu dois retenir.
La Camarilla - C-A-M-A-R-I-L-L-A - constitue le coeur de notre société. C'est un système monarchique - j'y reviendrai - organisé autour des divers atouts des différents clans. Son rôle est de sauvegarder l'existence des vampires, et de protéger les humains, pour éviter qu'ils découvrent notre présence.
Le clan Ventrue - V-E-N-T-R-U-E - est le clan dirigeant par excellence. Issus généralement de familles riches et influentes, leurs ambitions sont à la hauteur de leur arrogance. Ils sont très influents au sein de la société humaine.
Le clan Toreador - T-O-R-E-A-D-O-R - est constitué des plus grands artistes de nos ères. Ce sont des esthètes, superficiels et décadents. Mais ils sont très sociables et raffinés, et quand on sait les brosser dans le sens du poil, ils peuvent faire des alliés précieux.
Le clan Nosferatu - N-O-S-F-E-R-A-T-U - regroupe les informateurs de la Camarilla. Ils sont tous difformes, portent sur eux la marque du monstre et ne peuvent de facto se mêler aux humains. Mais ils possèdent un réseau d'informations considérable, et sont réputés pour savoir tout sur tout.
Le clan Brujah - B-R-U-J-A-H - rassemble les idéalistes, les têtes brûlées, ceux qui comprennent mieux le langage des poings et se battent souvent pour des causes perdues. Les plus anciens sont de brillants philosophes, les plus jeunes sont en constante rébellion. Ils constituent la principale force de frappe de la Camarilla.
Le clan Malkavian -M-A-L-K-A-V-I-A-N - regroupe un ramassis de dégénérés, ils sont tous assaillis par des folies plus ou moins dangereuses. Cependant, prends garde à leurs paroles, car ils possèdent une grande clairvoyance et sous leurs paroles énigmatiques se cache souvent une part de vérité.
Tu as bien tout noté ?

Invité

A peine arrivée, mon sourire s’estompe le voyant si indifférent. Encore un ordre, tais-toi, assis-toi là, attends là… je me mets à soupirer discrètement. Il était pire que mon père mais à sa décharge il était beaucoup plus séduisant. Je m’immobilise quelques instants avant d’apercevoir sur son visage et ce pour la première fois depuis notre rencontre, un sourire. Il n’est donc pas si insensible que cela. Et disons que cela me réconfortait quelque peu.

Ce sourire ne reste pas longtemps faisant place une nouvelle fois à ces traits neutre, insensible et froid. Je vais devoir me résoudre à ne voir que cela de lui. Je baisse un instant mon visage quelque peu déçu du peu de réaction qu’il a eu envers moi.

Pendant qu’il farfouille dans son sac, je retourne à ma place pour m’y asseoir en silence tout en le regardant faire. Il me tend de quoi écrire et prendre des notes. Apparemment il y aurait pas mal de choses à retenir.

En effet, il commence alors à me parler des différents clans. Cela me semble assez compliquer mais bon, je me relirais si nécessaire. Donc je note chaque mot soignant ceux qu’il épelait.

C.A.M.A.R.I.L.L.A. Je poursuit mes notes, mettant en évidence chaque nom qu’il m’épèle les surchargeant un peu plus de l’encre de mon stylo. Je me mets même à les souligner afin de mieux les retenir encore.

Je suis étonnée au fur et à mesure des mes écrits du nombre de clans existants. Comment font-ils pour vivre dans la masse sans être pris une seule fois, sans que l’un d’eux ne fasse l’objet de plus d’attentions qu’il ne faudrait. Je m’étonne mais je reste silencieuse, à son écoute.

- Je n’aurai pas cru qu’il y avait tant de clans…

Invité

Cette fois, il s'était attendu à une question qui n'était pas venue. Preuve qu'elle n'était pas si concentrée que cela...
Il avait expliqué que sept clans avaient fondé la Camarilla, or il en avait évoqué cinq, plus le clan Tremere, cela faisait six... Où était passé le septième ? Il fut déçu qu'elle ne se rende pas compte de ce détail.
Au lieu de cela, elle se contenta de faire remarquer qu'il y avait beaucoup de clans. Certes. Mais seul le clan Tremere était important, les autres n'étaient utiles que lorsque l'on avait besoin d'eux.
Cependant, il devina la question sous la remarque d'Anita.

Les vampires sont nombreux, répartis à travers le monde, depuis la nuit des temps.
Nous dirigeons les humains dans l'ombre, sans qu'ils s'en aperçoivent. Nombreux sont les semblables qui ont des réseaux d'influence considérables, capables de paralyser un pays dans un domaine précis, sans que l'on puisse remonter jusqu'à eux.
Et pourtant, personne n'est au fait de notre existence...
Comment est-ce possible, me diras-tu ? Grâce à la première et la plus importante de nos traditions : la Mascarade.

Il reprit à nouveau le ton de professeur, vérifiant que son élève prenait bien en note ce qu'il lui disait.

La Mascarade - M-A-S-C-A-R-A-D-E - est une loi de la Camarilla, qui interdit à tout vampire de révéler à un humain sa véritable nature, ou de laisser des preuves de son existence. Bien entendu, les vampires ne sont pas à l'abri d'une erreur, mais les "bris de mascarade" sont rapidement couverts et sévèrement punis.
Nous sommes certes nombreux et puissants, mais les humains restent la race majoritaire en ce monde, et ils seraient capables de nous renverser s'ils apprenaient notre présence parmi eux.
Certains la connaissent pourtant, et de là est née l'Inquisition, qui existe toujours.

Invité

Je continue à l’écouter tout en notant. Je n’en croyais pas mes oreilles d’entendre qu’ils étaient là à surveiller les humains et à se nourrir même d’eux sans se faire remarquer. Peut-être avais-je été leur repas et cela sans que je le sache … Le doute m’emporta à cet instant sur mon existence passé. Mais je me repris en me disant que dorénavant après tout, elle ne sera plus victime si victime elle l’eut été.

Un nouveau mot à noter sur mon papier, MASCARADE, une loi apparemment. Me souvenant de mes quelques gaffes humaines, je lève mes yeux vers lui après avoir toussoté.

- Quels sont les sentences infligées et qui les infligent au vampire qui accidentellement aurait bafouée cette loi ?

Puis je le laisse poursuivre et m’arrête au mot Inquisition. Je connais bien ce mot pour l’avoir étudier au lycée.

- Les hérétiques que pourchassait l’Inquisition étaient donc des vampires en fait !?!

Puis je profite de quelques secondes de silences pour me relire. C’est alors que je me mets à compter le nombre de clan qu’il m’avait indiqué..

*1…2…3….4….5….6… il m’en manque un, non ? Je recompte encore une fois vite fait, 1.2.3.4.5.6… *

Je me mets à le regarder, de mon visage interrogateur.

- Monsieur Julian, je ne compte que 6 clans… Vous ne m’aviez pas parlé de 7 clans ?

[b]- J’aurai une autre question, si vous me permettez… Quelle est la place du clan Tremere dans la Camarilla ? Enfin si place, il y a biensûr.

- Par contre, je suis des cours d'arts au Michigan... Je pourrais continuer à les suivre ici, s'il vous plait ? Il devrait y avoir des cours du soir...

Mon regard fut presque suppliant. Regard que mon père ne savait refuser. Mais pour lui, cela allait-il fonctionner. Je l'espérai au plus profond de moi. Le dessin, la peinture était devenu pour moi plus qu'une passion. Je ne désire nullement la célébrité ou me faire un nom. Mais cette pratique m'épanouïssait. Et j'avais ce besoin d'apprendre et améliorer ainsi ma technique. Je croisais les doigts invisibles pour pouvoir continuer cet apprentissage tout en me mettant à griffonner une esquisse de celui qui se trouvait devant moi, machinalement, par habitude même.

Invité

Et voilà qu'elle l'assaillait à nouveau de nombreuses questions, sans rapport les unes avec les autres. Elle évoqua les sentences pour bris de mascarade, l'inquisition, les clans, les Tremere, et enfin ses cours du soir de dessin. Encore si jeune, si humaine...

Il va falloir que tu exerces ton esprit. Tu le laisses beaucoup trop divaguer. De la rigueur. De la discipline.

Il laissa quelques instants de silence, avant de se remémorer les diverses questions pour les reprendre dans l'ordre et y répondre, sur ce ton de professeur.

Les sentences peuvent être nombreuses. Si la Mascarade est réellement mise à mal, le fautif peut même être condamné à subir la mort ultime.
Quant à l'organisation précise de la Camarilla, j'y reviendrais plus tard. Il est important que tu apprennes d'abord les généralités sur ta nature et le monde qui t'entoure. Lorsque tu seras prête, tu pourras rejoindre la Camarilla.

L'inquisition existe depuis de nombreux siècles, et ils n'ont pas chassé que des hérétiques humains. Ils sont puissants et extrêmement bien organisés. C'est pour cela que nous devons rester discrets. Ils ont des pouvoirs capables de nous réduire rapidement en cendres.

Il y avait en effet sept clans lors de la fondation de la Camarilla.
Les Gangrel - G-A-N-G-R-E-L sont des vampires bestiaux, plus proches des animaux que des humains. S'ils constituaient une force de frappe conséquente pour la Camarilla, ils ne se sont jamais vraiment intégrés dans la politique, et ont choisi il y a quelques années de quitter la Secte. Tu ne devrais pas en rencontrer, à moins d'aller te promener en forêt, ce que je te déconseille vivement.

Quant à nous... Le clan Tremere est réputé pour ses connaissances occultes - la magie, pour simplifier et appauvrir le concept. Mais là n'est pas notre seul atout. Nous avons une organisation très structurée, un sens de la discipline et du travail qui fait notre force. Tu t'en rendras compte très rapidement.
Nous ne sommes pas un clan fait pour diriger. Nous sommes plutôt les conseillers qui murmurent dans l'ombre et poussent les puissants à agir selon notre bon vouloir.
Peu de clans nous apprécient, car nous conservons nos secrets. Peu importe leurs opinions.

Pour tes... cours d'art... Il ne m'appartient pas d'en décider, mais j'en parlerai avec le Régent. Ce devrait être possible, mais pas dans l'immédiat. Il faut d'abord que tu apprennes à vivre avec ta nouvelle nature avant de te lâcher au milieu des humains.

Invité

A sa remarque, je me tais et acquiesce de la tête pour lui donner raison.

- veuillez m’excuser… Je ferais soin de plus de rigueur à l’avenir.

Puis les secondes passèrent pendant que je relis mes notes et termine mon esquisse. Il y a peu, je me serais mise à bouder comme une enfant gâtée. Mais j’ai grandie, mûrie même durant ces quelques jours qui venaient de passer.

J’écoute attentivement ses explications. Certaines ne me semblaient pas si complètes que cela, mais je préfère ne pas répondre et me concentrer sur ce qu’il me disait. Puis je me mis à grimacer à l’explication concernant le septième clan. Ce n’était que des animaux…

Puis vint son explication concernant les Tremere, chose qui m’intéressait beaucoup plus. Des connaissances occultes, de la magie…. Un sens de la discipline et du travail…

Je me racle discrètement la gorge m’apercevant que je ne ressemblais pas à eux vraiment… Encore que… Je me mis à comparer avec ce que j’étais.

*Connaissances occultes, magie…. A part avoir déjà utilisé la planche ouija avec des amies, je ne pratique pas ce genre de choses… et côté discipline… je ne fus pas la meilleure élève du lycée dans cette matière. Mais ma passion pour le dessin me calma et me demanda de la concentration et un minimum de discipline. *

Je continue d’écrire et à noter chacun de ses mots. Je constate alors que cela ne changera pas vraiment de mon ordinaire. Peu m’appréciait à l’extérieur, si ce n’est deux ou trois amis de longues dates. Le nom que je portais avait beau m’apporter tout ce que je désirais, mais de part les agissements de mon père, je devais vivre en retrait, ne pas trop me montrer alors qu’à cette époque je ne voulais que ça. Oh, je ne fus pas l’enfant sage et obéissante qu’un père voudrait, bien au contraire. Il m’arrivait de me montrer pour crier haut et fort mon existence. Mais une fois l’adolescence passée, je découvris que mon nom n’était pas un passe-droit, un laissez-passer… Bien au contraire. Que certains préféraient m’éviter pour ne pas avoir d’ennuis avec la loi ou avec ma famille.

Je le laisse terminer et laissa quelques secondes avant de prendre à nouveau la parole.

- Je comprends….

Quelques secondes de silence passèrent avant que je ne reprenne.

- Vous vous y connaissez en occultisme et en magie !?! Pensez-vous que je serais une bonne Tremere, Monsieur Julian ?

Je laisse la pointe de mon crayon sur le carnet et me mets à le regarder tout en me demandant ce qu’il m’arriverait si ils estimaient que je n’en suis pas digne.

Invité

Elle "comprenait" ? Non, il en doutait sérieusement. Il était impossible à un esprit humain d'appréhender toutes les informations qu'il lui lançait à la figure. Mais elle n'était plus humaine à présent, elle était Tremere, et il ne pouvait pas la ménager. Au moins elle notait consciencieusement tout ce qu'il lui disait. Ainsi, lorsqu'ils passeraient à la pratique et qu'elle serait réellement confrontée à tous les dangers de ce sombre monde, elle pourrait relire ses notes et mieux "comprendre".

Sa question lui arracha un léger sourire. Demander à un Tremere s'il s'y connaissait en occultisme, c'était comme demander à un pilote de formule 1 s'il savait conduire.
Certes il ne faisait pas partie des plus occultistes des Tremere mais il était révélé dans deux voix thaumaturgiques, ce qui n'était pas si mal pour son jeune âge.

Les voies de l'occultisme sont nombreuses et délicates...
Nous commencerons prochainement à t'inculquer les premières bases... Et nous vérifierons quel héritage t'a laissé mon infant. Cependant, si l'occultisme est une nécessité, tous les Tremere ne sont pas de grands spécialistes de la thaumaturgie. Nous avons également de très bons politiciens, des enquêteurs, des scribes, des gardiens... Nombreux sont les postes au sein de notre clan.
Il nous faudra déterminer quelles sont tes qualités pour voir ce que nous allons faire de toi.

Il n'avait pas vraiment répondu à la question à vrai dire, ne préférant pas s'étendre sur ses propres capacités. De toute façon, elle n'y aurait pas compris grand chose. Inutile de lui donner des détails tant qu'elle ne serait pas au fait des généralités.
Mais il en avait sans doute assez dit pour cette nuit, il était temps de lui passer la parole.

Parle-moi donc un peu de toi. Je vais devoir apprendre à te connaître.

Invité

J’allais bientôt apprendre les bases. D’un côté, j’en étais ravie, hâte même mais de l’autre, j’avais des craintes… La crainte notamment de ne pas être à la hauteur. Il me parle de thaumaturgie, mais qu’est-ce donc ?!? Je l’ignorais mais je saurais sûrement la réponse lors de mon apprentissage. Je me tais donc. Et je l’écoute.

Je commence à prendre l’habitude à ce qu’il ne répond pas en totalité à mes questions. Sûrement avait-il une raison particulière. Puis alors que je m’apprêtais à poser mon carnet devant moi , je fus étonnée de sa question. Pourquoi donc d’ailleurs ? Je ne saurais y répondre.

Il voulait en savoir un peu plus sur ma personne. Ma vie n’était pas si extraordinaire loin de là. Mais il fallait que je lui réponde espérant au fond de moi qu’à son tour il me parlera de lui.

- de moi ?!? oh je n’ai pas grand-chose à dire…

Ce n’est pas que je n’ai pas grand-chose à dire sur ma personne. Mais je n’aimais guère l’exercice. Je ne sais pourquoi d’ailleurs, un passé obscur peut-être, je ne sais pas. Le fait de ne pas savoir qui j’étais… Il fallait que je me lance. Je pris alors une profonde inspiration avant de commencer d’un ton calme, sans précipitation.

- Je suis née en France. Je n’ai jamais connu mes vrais parents. J’ai juste le souvenir d’une main féminine qui me tendit à une autre main masculine. Deux mains que je ne connaissais pas.

- J'en ai fait des cauchemars de ce souvenir. Encore maintenant, je me souviens de tous les détails sauf de leur visage. Pourtant j’étais très jeune.

- Je devais avoir un peu moins de 5 ans, je pense. Aux alentours de 3-4 ans. C'est alors qu'on m'a fait quitter la France pour rejoindre les Etats -Unis, et la famille de la Luna.

- J’ai grandi comme leur propre fille, j’ai été adorée et j’ai eu tout ce que je pouvais désirer. Je n’ai pas eu à me plaindre. D’ailleurs, je fus leur unique fille. Mon père possède plusieurs bars un peu partout aux Etats-Unis et possède un réseau d’Import-Export sur tout le territoire voire en dehors.

- Sinon, j’ai fait mes études dans le Michigan sans aucun réel souci. J’avoue avoir eu ma période adolescente, rebelle envers tout ce qui était autorité. Cela allait des enseignants jusqu’à mon père. A cette époque, mon père a perdu pas mal de cheveux par ma faute.

Je me mis alors à sourire en repensant à cette époque.

- Une seule chose me calmait pendant cette période, c’était le dessin. Je me sens bien, le calme surtout, mes sens sont en fonction ainsi que ma concentration.

- J’aime… J’aimais m’amuser, faire la fête avec mes amis. J’aimais aller dans les bars de mon père et m’ennivrer pour oublier…

- Oui oublier… oublier que je n’étais rien, que j’usurpais un nom qui n’était pas mien. Malgré l’amour de mes parents adoptifs, je me sentais seule et parfois incomprise. Ce sentiment d’abandon est presque omniprésent en moi et elle s’accrut lors de mon adolescence par le refus de père de me donner la vérité sur mon passé.

Je venais de me laisser aller à mes pensées profondes. Pourquoi, je n’en savais rien. Un besoin de le faire peut-être. Puis je préférais en rester là, ne voyant pas ce qui pourrait l’intéresser de plus.

Le fixant du regard, je me tais de nouveau. Mon regard se tourna vers la fenêtre. Le temps passait et le soleil devrait bientôt montrer le bout du nez. Mais j’attendais.. Quoi ?!? Je ne sais pas.

Invité

Il l'écouta avec attention.
Elle avait eu une vie assez banale en somme, une fille adoptée par des américains, élevée en fille unique avec sans doute des parents qui se pliaient à ses moindres caprices. Une jeune femme passionnée de dessin, qui aimait faire la fête avec ses amis, insouciante.
Il nota qu'elle s'était rectifiée d'elle-même, pour parler au passé de son ancienne vie. Elle assimilait rapidement les choses, c'était un bon point.

Ainsi, elle n'avait jamais vraiment connu ses parents... Lui non plus, en un sens. Il avait des parents, mais n'avait jamais réussi à se persuader qu'ils étaient vraiment son père et sa mère. Comment croire des inconnus, lorsque l'on perd tous ses repères ? Depuis son amnésie, lui aussi s'était senti seul, abandonné, incompris. Jusqu'à ce qu'il rejoigne le clan Tremere.

Tu fais partie d'une nouvelle famille, à présent. Tu ne seras jamais seule. L'unité du clan est essentielle. Les jeunes Tremere sont strictement encadrés. Cela te semblera peut-être oppressant, mais au moins tu seras guidée, et l'on veillera sur toi pour t'élever dans notre clan.

Elle devait sans doute se demander ce qu'elle allait bien pouvoir faire à présent. Elle était tellement... humaine, et ses occupations étaient celles d'une jeune fille. Aucune prédestination à l'occultisme ou à la politique. Mais elle y plongerait. Nécessairement.

Nous te trouverons de nouvelles occupations. Tu oublieras bien vite tes anciens amis. Ta vie est ici à présent. Ton ancienne vie te manquera sans doute parfois, mais ta réelle existence débute en cette nuit.

Le ton n'était pas spécialement réconfortant, ses paroles tenant plutôt d'une constatation. Cependant il tentait de la mettre à l'aise, même s'il n'était pas très doué pour cela.
Le problème principal qu'il décelait dans l'histoire de la jeune fille, était qu'elle était issue d'un père célèbre. Elle serait sans doute recherchée, et risquait d'attirer l'attention. Il en parlerait dès le lendemain à ses frères de clan. Anita de la Luna devait être retrouvée morte quelque part, sans que le corps puisse être bien identifiable. Elle devrait changer de nom, et possiblement d'apparence.

Une grande fatigue s'abattit soudain sur David alors qu'il réfléchissait. Il consulta sa montre. Déjà ? Il lui fallait aller dormir, il ne résisterait pas longtemps à l'appel du sommeil mystique... Anita devrait sans doute rester éveillée encore un peu de temps après lui, elle était beaucoup plus humaine que lui.
Il rangea son carnet dans sa mallette qu'il ferma consciencieusement à clé, avant d'annoncer :

Le sommeil me gagne. Tu vas avoir un peu de temps pour relire tes notes, ensuite tu pourras te reposer. Nous reprendrons demain.

Il entra dans la chambre et s'allongea sur le lit. L'instant d'après, il était profondément endormi...

Invité

Je le regarde quitter la pièce et rejoindre la chambre. Je regarde le carnet se trouvant dans mes mains et me mit à le lire et le relire, encore et encore.... jusqu'à ce que mon regard s'en détourna vers la fenêtre où la lune allait bientôt se coucher tout comme moi d'ailleurs.

Je me lève pour fermer les volets de bois et tirer les rideaux, puis je me dirige vers la chambre où déjà David dormait à poing fermé. Je regarde dans l'une des armoires et y vit des vêtements de nuit que j'enfile avant de me glisser dans le lit.

La fatigue devenait de plus en plus lourde tout comme mes paupières qui se fermèrent tant le poids me semblait importante quelques petites minutes plus tard.

» Olympe, Première Infante d'Amy Colmer
» Première rencontre avec la famille (solo)
» A vouloir se prendre pour James Bond... [Pv Roberto Giovanni et Ismahel Lucilius]

Première étape : prendre ses marques

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