Quand j'arrive en ville ...

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Il était temps de mettre les voiles, car il était clair que les vampires du coin ne voulaient plus la voir. En tout cas c'était ce qu'elle avait déduis de la visite de ces trois goules qu'elle avait rossées avec délicatesse. Pourquoi gênait-elle ? Marie l'ignorait, mais elle avait bien reçu le message et alla voir le Prince de Las Vegas pour le remercier de son hospitalité et l'informer qu'elle quittait son domaine afin de continuer ses investigations ailleurs. Elle espérait aussi que de cette façon, elle ferait passer l'information de son départ auprès de ceux qui voulaient la voir quitter les lieux. Avant de partir, elle joua une dernière fois à une machine à sous et par chance, elle gagna quelques milliers de dollars. Après quoi, la jolie brune retourna à sa voiture qui se trouvait sur le parking du casino Paradisio qui servait de devanture à la camarilla dans la ville.

En montant dans sa caisse, une vieille Dodge Charger, la belle Marie pensait à ce qu'elle trouverait là-bas. En mettant le contact, faisant vrombir le moteur d'Eléanor, la jeune vampire n'eut pas le moindre regret de quitter Vegas où le séjour ne fut pas très fructueux. Elle avait juste su qu'à Los Angeles, elle pourrait peut-être trouver plus d'informations et encore ce n'était pas gagné. Sans un regard en arrière, elle quitta la ville sur les chapeaux de roue faisant grimper le moteur de sa voiture dans les tours comme un rien. Eléanor avala le bitume séparant la cité des Anges de Sin City en un peu plus de trois heures là où en général les gens mettent environ quatre heures. Il était environ une heure du matin et il fallait déjà se mettre en quête d'un lieu où dormir pendant la journée. La petite française avait eu l'information par un Malkav un peu à l'arrache que du côté de Venice Beach il y avait un club où on pouvait se rencarder sur ce qui concernait les vampire et tout ça. De toute façon, elle ne risquait rien à y aller voir de ses propres yeux.

Cette fois, Marie se montra plus respectueuse du code de la route et prit le temps nécessaire pour se rendre à ce bar de nuit. La belle brune trouva une place pas trop loin du Midnight. Elle prit le temps de bien fermer à clef sa caisse et se dirigea vers l'entrée du dit lieu de débauche. Le portier laissa passer la jolie française qui arborait un ravissant sourire. Une fois à l'intérieur, Marie fit un rapide tour d'horizon de son regard clair-azure et remarqua que les vampires se mélangeaient aux humains normaux, mais apparemment il existait d'autres salles réservées aux vampires uniquement. Finalement, elle se dirigea vers le bar pour voir si elle ne pouvait pas trouver quelqu'un qui pour la rencarder sur un logement. Une fois qu'elle se sera occupée de cela, Marie irait se présenter au Prince comme le veut la tradition.

La nuit commençait mal. Un jeune Brujah avait donné rendez-vous à Jaime au Midnight à minuit... une heure était passée, et il n'était toujours pas là. Le Ravnos détestait qu'on le prenne pour un idiot, ou qu'on n'honore pas un rendez-vous. Il avait autre chose à faire que de courir après un jeune rebelle du Sabbat ! Il aurait pu passer la soirée avec Julia, par exemple, sa charmante conquête Gangrel avec qui il flirtait depuis plusieurs semaines à présent.

Après avoir attendu en vain dans le salon de l'épée, Jaime remonta l'escalier, agacé, et considéra la piste de danse de l'étage humain. Le night-club était rempli de jolies demoiselles à moitié dévêtues, selon la mode moderne, et de jeunes hommes se déhanchant sur un rythme techno. Pas le style de musique que le Ravnos appréciait, mais la danse était sympa. Bien sûr, ça ne valait pas les danses gitanes au coin du feu, mais c'était intéressant de voir et comprendre les danses modernes.

Mais pour une fois, il n'avait aucune envie de se mêler à la danse. Il se dirigea droit vers le bar, ayant aperçu un serveur qu'il connaissait pour être la goule d'un des Giovanni du coin, et lui dit d'un ton contrarié :

Hey, Lorenzo ! Si tu vois Randy la brute, tu lui signaleras que la prochaine fois que je le croise, il aura intérêt à avoir une bonne explication s'il ne veut pas découvrir le sens du mot "réincarnation".

Puis il s'apprêta à partir, mais croisa alors le regard d'une charmante fille au comptoir, joli brin de rockeuse. Par instinct, il vérifia son aura, et la découvrit vampire. Ah. Finalement, la soirée ne serait peut-être pas perdue.
Il se tourna de nouveau vers le serveur, frappa sa main à plat sur le comptoir dans un geste signifiant son départ, puis annonça bien haut, pour que la belle puisse distinctement l'entendre :

Bon, sur ce, je me barre ! Cette soirée est mortelle.

Puis, alors qu'il faisait mine de partir, il se rapprocha de la vampire pour lui murmurer à l'oreille avec un sourire malicieux :

Contrairement à nous.

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Alors, qu'elle se tenait au comptoir pour tenter de parler avec l'un des barmen, un homme s'approcha d'elle. Il avait une démarche assez amusante, une sorte de déhanché qui se voulait en rythme avec le bruit que le DJ voulait faire passer pour de la musique. L'homme était d'un grotesque et il ne s'en rendait même pas compte. Finalement, après ses simagrées, il aborda la vampire français. Bien que morte depuis longtemps, Marie avait des sens très développés et l'odeur d'eau de cologne bon marché mélangée à la sueur avait eu pour effet de lui faire faire une vague grimace que l'idiot prit pour un sourire. Stupide ! Oui, il l'était.

- Dragueur de pacotille: Salut mademoiselle ! Tu sais que tu as un charme charmeur ?

A peine eut-il prononcé ces quelques mots que Marie éclat de rire. Cela avait été plus fort qu'elle et plaça l'homme dans une position inconfortable. Elle n'eut même pas le temps de dire quoique ce soit qu'il fila vite se noyer dans la foule afin de disparaitre de la vue de tous, un peu comme s'il voulait se faire oublier pour préserver pour la fois suivante. Quelques minutes passèrent, seule devant le comptoir avant que l'un des barmen ne s'occupe d'elle.

- un Barman: Que puis-je pour vous ?

- Marie Martin: Je cherche quelqu'un qui pourrait m'aider à trouver un logement pendant mon séjour ici !

Le barman n'eut pas vraiment le temps de commencer à réfléchir qu'un homme fit tout ce qu'il pouvait pour attirer l'attention des gens qui se trouvaient au comptoir. Il regardait dans la direction de la belle brune de son regard bleu profond. Puis, il fit mine de partir et s'approcha de Marie avant de lâcher à son oreille de manière presque inaudible une petite remarque qui laissait que c'était lui aussi un vampire. Ignorant tout de cette ville, des forces en présence, des petites guéguerre, miss Martin hésita un peu à le suivre de loin jusqu'à l'extérieur. Devant le Midnight, le calme était enfin de retour. Un rapide tour d'horizon avait permis à la française de voir que l'homme l'attendait sur la droite un peu plus loin hors de porte des oreilles indiscrète des humains qui faisaient la queue pour rentrer dans le club.

- Marie Martin: Ce n'est pas l'ambiance qui était mortelle, mais leur pseudo musique monsieur ?

Marie ne finit pas sa phrase comme si elle attendait une réponse à sa question implicite. Pendant ce temps, elle observait avec attention l'homme afin de savoir à quoi s'attendre. Il était clair qu'elle n'était pas des plus à l'aise, même si elle ne le montrait pas.

[ hrp : j'ai pas dit que je sortais ^^' m'enfin pas grave, je suis ]

Après sa petite remarque dont il était plutôt fier, Jaime était sorti du Midnight l'air de rien, surtout sans un regard en arrière. Il ne fallait pas qu'il vérifie si elle le suivait, ça gâcherait tout. C'était beaucoup plus "cool" s'il ne laissait rien paraître.
Il alla donc se poster un peu plus loin dans la rue, nonchalamment adossé contre un poteau, en attendant que la belle sorte à son tour. Et en effet, elle ne tarda pas à montrer le bout de son joli petit nez, et à la rejoindre à l'écart de la foule.

Que pouvait-elle être ? Il ne l'avait encore jamais vue, mais il ne fréquentait pas vraiment les lieux remplis de vampires en général. Il connaissait quelques camaristes, un ou deux sabbatiques, de nombreux aubains. Mais il aurait été incapable de déterminer au premier coup d'oeil si elle était ancienne, toute jeune, camariste ou sabbatique, aubain ou anarch. Il y avait des indices de style vestimentaire, mais rien n'était garanti. Il préférait ne pas trop s'avancer pour le moment, et laisser la demoiselle entamer la conversation.

Elle rebondit simplement sur sa propre remarque, en signalant son aversion pour la musique du nigth-club, avant de lui demander son nom. Ce à quoi il répondit avec un léger sourire plein de charme :

Oh, je vous en prie, pas de monsieur ! Appelez-moi Jaime, tout simplement.

Pas de nom. Tant qu'il ne savait pas ce qu'elle était, il valait mieux ne pas trop en dévoiler. Pas de clan non plus. Rares étaient les vampires qui appréciaient les Ravnos.
Il nota qu'elle avait un léger accent français. Il n'avait jamais mis les pieds hors de l'Amérique, mais ils recevaient tellement d'êtres de tous horizons au Griffith Park qu'il avait appris avec le temps à repérer les différents accents.

Nous sommes d'accord. La musique de nos jours est bien trop artificielle pour être appréciable.

L'artifice... Un sujet qui aurait pu prêter à débat durant de longues heures. Mais il n'était pas là pour ça.
Il jeta un rapide coup d'oeil aux environs, vérifia que personne n'était en mesure de les observer et surtout de les écouter. Que des humains dans la file d'attente, et suffisamment loin pour ne pas les entendre.
Il hasarda alors une question :

C'est la première fois que vous venez au Midnight, non ? Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà vue auparavant. Vous êtes de quel clan ?

Pour la première question, c'était au feeling total, vu que lui-même ne fréquentait pas souvent l'établissement des Giovanni. Pour la seconde, elle était posée de manière un peu brutale, mais au moins il serait fixé. La réponse de la belle française allait grandement influencer l'attitude de Jaime, et la suite de la conversation.

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Pendant qu'il parlait, Marie détailla son interlocuteur. Plutôt beau garçon et surtout très sûr de lui. Assurance devait déjà être vrai de son vivant. Il lâcha un vague prénom "Jaime". Fouillant dans sa mémoire afin de savoir si elle avait déjà entendu parler de lui depuis sa "renaissance". La seule personne dont elle avait entendu parler avec ce prénom était une femme nosfératus de Londres et il était clair que ce ne pouvait pas être la même personne. Puis, il se mit à échanger des banalités sur la musique qui pouvait laisser croire qu'il avait un certain âge. La française se contenta d'un léger sourire en guise de réponse, un charmant sourire. Puis, comme cherchant à voir, savoir s'il pouvait converser sérieusement, Jaime regarda autour de lui comme pour mieux vérifier que leur conversation allait rester confidentielle. Finalement, il entra dans le vif du sujet avec des questions directes.

- Marie Martin: Ouais, je ne suis pas une habituée de cette taule. Ce qui n'est pas étonnant quand on entend la merde qui y passe.

Puis, la belle marqua une pause. Comme tous ses congénères, elle faisait preuve d'une certaine parano et cela ne s'arrangeait pas avec le temps. Il était souvent considéré comme incorrecte de demander son clan à un autre vampire. Donner son clan était souvent donner plus d'informations que l'on souhaitait. Elle pesa le pour et le contre avant de donner sa réponse.

- Marie Martin: Hum ! J'vais te répondre, mais ça s'fait pas de demander son clan à une femme mon mignon. Je suis Marie de l'estimé clan des Brujah.

Elle marqua une autre pause, comme pour mieux analyser le vampire qui lui faisait face avec de repartir dans les révélations. De toute façon elle n'était plus à ça prêt maintenant. Donc autant tenter d'avoir quelques informations que ce qui se passait dans le coin et savoir où elle mettait les pieds.

- Marie Martin: Comme tu l'as deviné, chuis pas du coin. En fait, j'viens juste d'arriver. Il y a quelques heures encore j'me trouvais à Vegas. C'est un contact qui m'a dit que je pouvais trouver ce que je voulais ici. P't-être que tu pourras m'en dire plus. Je cherche un coin pour dormir.

Oui, Marie était plutôt directe quand elle décidait de dire la vérité. De toutes façons, avec elle on savait souvent à quoi s'en tenir. C'était une personne brute de décoffrage qui ne tournait pas autour du pot. La politique vampirique ? Très peu pour elle. Elle n'était pas assez subtile pour ça et surtout ne possédait pas la patience qu'il fallait pour réussir dans ce domaine. Après tout s'était une Brujah.

Bon, déjà, à sa manière de parler, on pouvait écarter les hauts clans du genre Ventrue, Tremere, Toreador, Tzimisce, Lasombra. Pas le genre de la maison d'utiliser des termes d'argot et injurieux, ni de bouffer les mots. Cela dit, cinq clans écartés, il en restait tout de même huit. Même si certains étaient difficile à envisager : elle avait la peau bien trop blanche pour être Assamite, par exemple. Et probablement pas Giovanni, vu sa manière de cracher sur le Midnight.

Il lui fallut tout de même un peu de temps pour se décider à répondre. Pas étonnant. Les vampires étaient des êtres paranoïaques de nature. Normal, quand on passait la plupart de ses nuits à tenter de survivre.
Une Brujah ! Parfait ! Petites créatures brutes de décoffrage, souvent des gens natures, pleins de franchise, et de trous dans la tête. Pour les plus jeunes, en tout cas. Ça collait bien avec son style vestimentaire et sa façon de causer.

Puis, après une nouvelle pause, elle confirma qu'elle n'était pas du coin. Banco ! L'instinct de Jaime avait fait mouche. Une nouvelle en ville ! Amusant qu'elle tombe sur un Ravnos comme premier vampire de Los Angeles. Oh, mais il allait l'aider à se sentir la bienvenue, bien entendu.

Et bien bienvenue à Los Angeles, Marie la Brujah !
Pour avoir des infos, tu as trouvé la bonne personne ! J'suis du clan Nosferatu.

Il avait prévu le clan en fonction de la réponse de la belle. Il n'allait pas dire Ravnos, ni Gangrel, hors de question que la connerie qu'il préparait pour elle retombe sur ses frères ou ses cousins. Les autres clans aubains ? Pas très crédible. Comme il ne savait pas si elle était camariste ou sabbatique, il avait préféré éviter les clans trop typiques. Le clan Nosferatu, au final, était parfait. Le clan de l'information. Ça expliquerait ce qu'il s'apprêtait à dire.

Si tu es gentille, je pourrais ptet même te dire où se réunissent les Brujah du coin.

Il ponctua sa dernière phrase par un léger clin d'oeil. Les Nosferatu ne donnaient jamais rien gratuitement, c'était connu. Il n'allait pas griller sa couverture en lui donnant sans négocier une information capitale pour elle.

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