| Sujet: Dyan Leigh Jeu 24 Oct - 15:39 | |
|
Présentation de
Prénom NOM VOILA QUI JE SUIS DANS CE NOUVEAU MONDE
Nom : Leigh. Entre autres. Prénom : Dyan. Vous aimez ? Surnom : Cheeky Bunny. Mais ça, c’était avant, au temps des culottes bouffantes. Date et lieu de naissance : Pawhuska ( Oklahoma ) , 31 mai 1900. Date et lieu d'étreinte : St-Louis ( Missouri ) , 1927. Une nuit. Age + Statut d'âge : 86 ans, vieux nouveau-né. Génération : 11 Faction : Camarilla Clan : Malkavian Poste : / Disciplines : Auspex : 3, Aliénation : 2, Dissimulation : 2, Présence : 1
| |
Les apparences sont trompeuses A QUOI JE RESSEMBLE RÉELLEMENT ?
Dyan, cadavre exquis environné de mystère comme le parfum autour d’un encensoir.
Grande et svelte, haute de 5' 9", elle incarne l’archétype moderne féminin, celui prêchant des amazones urbaines au corps souple et tonique. Les lignes sinueuses de ce corps qui est le sien dessinent une silhouette de belles proportions à l’élégance innée, sans apprêt dans ses attitudes, le geste fluide déployant une grâce hautaine. Le port de tête s’élève, naturellement altier.
Son visage se présente ainsi sous les ondes lisses de la si longue chevelure d’où semble s’écouler les ténèbres soyeuses qui font sa fierté. D’une majesté régalienne, sa physionomie où sont modelées les empreintes de ses origines métissées se teinte d’exotisme. Il y a sa bouche carnassière, elle s’épanouie pulpeuse comme un beau fruit et prodigue la morsure et le baiser. Il y a le sculpté anguleux de la mâchoire, le saillant des pommettes rondes, la particularité d’un nez à l’incurvé léger dont les délicates ailettes des narines se découpent, incisives, dans la chair selon un tracé caractéristique. Et puis il y a ses yeux. Des yeux verts sertis en amande, des yeux venimeux, un pâle regard sulfureux qui a des séductions glauques, des luisances folles. Cerclé d’un anneau noir, l’iris vert d’absinthe dilué dans la plus belle eau distille un poison pour la conscience et de grandioses promesses. Mais sous le lustre brillant des émotions, la froideur fauve du prédateur surnaturel reste toujours perceptible et témoigne d’un être perverti irrémédiablement déserté par la chaleur humaine.
En ce qui concerne le paraître, Ms. Leigh se montre versatile de style mais toujours soignée, impeccable jusqu’à la virgule de son eye-liner. Sa garde-robe se compose d’audace, d’insolence… et de second degré. Elle se pare de bijoux, joue de cosmétiques, valorise ses défauts, les chouchoute. Ainsi, elle orne d’un strass une dent quelque peu en retrait dans la rangée bien ordonnée de son sourire et prête à la création artistique une tâche de naissance marquant sa peau délicatement ambrée. Cette marque lie-de-vin – placée où vous savez – fonctionne comme le test de Rorschach : chacun y voit ce qu’il veut y voir. Il n’y a plus qu’à laisser aller l’imagination pour en révéler un des aspects à la pointe du pinceau, à la mine du feutre, la bille du stylo.
De cet ensemble de choses et d’autres qui compose son portrait émerge une image à la fois peu attrayante ou fascinante selon l’œil qui vient à se poser sur elle. Regarde mieux, approche-toi. Respire les parfums d’alcôve secrète où l’on s’enivre. Si je souffle un baiser, c’est une vapeur d’opium.
Tu verras, je peux être mieux que belle.
A la découverte de votre esprit QUEL GENRE DE PERSONNE JE SUIS ?
Les Malkavians sont comme les serial-killers, ils peuvent être n’importe qui. Un anonyme spirituel.
N’importe qui.
Le cadavre exquis boira le vin nouveau, écrivait les surréalistes. Assurément, et sans le savoir, ils l’ont écrit pour elle. C’est un prisme aux mille facettes que cette femme jeune en apparence et les bords sont coupants. Comment résumer ce kaléidoscope d’humeurs qui font tour à tour reluire ses globes oculaires d’un arc-en-ciel affectif ? Qu’elles passent, fugaces, ou s’étirent, interminables. Comment rendre compte de cette activité incessante de l’esprit sous le masque social de bonne figure ?
Au sein de ce tombeau de chair froide, l’esprit est là qui guette. L’œil était dans la tombe et regardait Caïn. Maintenant, il vous regarde vous. Il jauge votre conscience, vos travers. N’êtes-vous pas un peu curieux d’entendre ce qu’il voit ? Les réflexions… Elles sont là toutes en même temps. Si envahissantes, si réelles. Maintes fois, Dyan subit, Dyan s’y perd, emprisonnée ou retirée dans son univers personnel, sous le charme ou l’horreur de son subconscient. Alors il n’y a plus qu’à lui dire à demain. Dans le meilleur des cas. Mais avec les années, elle tient mieux la barre, peu importe les vents contraires, les distractions. Elle regarde dans le vide avec cet intérêt félin pour les choses invisibles et une scène se forme. Parfois, parfois tout devient clair et ainsi s’impose la conscience de tant et tant de perspectives lorsque embarquées dans un carrousel mental ses pensées tournent rond, tournent en chœur. Elle voit, elle sait, ressent.
Malkavian, elle a des suites d’idées.
Bonne pioche ! Mauvaise pioche… Caïnite, elle a de la suite dans les idées.
Un fil rouge, sanglant.
Une vaste éternité à occuper s’allonge devant elle. Par crainte de la pesanteur des siècles à venir, la voilà qui se livre toute entière à un tourbillon d’activités disparates, créatives, artistiques, ludiques ou tout bonnement lucratives car elle a l’habitude de l’argent et de son confort. Mais ce n’est qu’une habitude. Eclectique, son intérêt pour autrui, mortels et immortels, est d’une sincérité moins discutable que ses intentions. D’ailleurs en dents de scie – ouïe ! – ses élans guère corrélés à l’acuité des sentiments font qu’elle vous abhorre en toute courtoisie et vous adore sans toujours rechercher votre bien-être. Elle ne s’intéresse même pas au sien. Pour des raisons évidentes, elle garde tout de même un œil et le bon sur ses alliés. Camariste par défaut, une excellente fréquentation aura bien essayé de lui inculquer que rester sous l’égide de la Camarilla c’est rester dans l’axe du vrai. Mais malgré cela, elle ne ressent qu’un grand manque de conviction concernant les entités sectaires qui s’arrogent à qui mieux mieux la servitude de leurs pions mort-vivants. Pour le moment elle est là, rangée dans la grosse boîte Camarilla parce qu’on y est… hmm… bien encadré. Je sais. Barbant. La Camarilla, sclérosée, n’inspire pas vraiment. On s’y sent même à l’étroit avec le temps.
Son ambition s’en va au loin et la réponse est là, aux quatre horizons qui crucifient l’existence des damnés. Faut-il marcher dans les pas du Seigneur ? Sur les traces de Caïn ? S’abandonner à la Bête en chacun de nous ? Avoir le courage d’un dernier lever de soleil et laisser le monde un peu plus beau ?
La lunatique cherche, en quête secrète d’illumination sur un chemin qu’elle défriche étape par étape. Par-delà les apparences, elle a une volonté de réalisation, une volonté d’authenticité et l’intention viscérale de comprendre ce qu’elle est devenue, de sonder sa nature vampirique jusque dans les tréfonds pour mieux l’embra(s)ser et que lui soit dévoiler les grands secrets de la non-vie. Sa pensée est multiforme, innombrable. A contrario, ce qu’elle est ne changera pas. Mais peut s’élever à des degrés supérieurs.
De ce Graal Damné elle boira le calice jusqu’à la lie. Même si la Mort Ultime l’attend.
My life before and after... MA VIE DE MA NAISSANCE A AUJOURD'HUI...
J’adore L.A. Il y a toujours de la musique. Sa playlist est variée de quartier en quartier. J’aime sa diversité, son multiculturalisme. Pour les palais comme le mien, c’est un réel plaisir de jouir d’un tel florilège ethnique. J’ai tout goûté, tout chassé. Un petit mignon velouté ne s’attrape pas comme une nénette toastée par le soleil si chaud de Californie. Le long des grandes artères, l’œil, où qu’il se pose, est saturé de tentations. Sauf si le grand cric me croque, le vampirisme déroule devant moi le tapis rouge d’une existence infinie. Il me faut des jouets et des camarades de jeu. Mais dans le fond, je suis une femme très sérieuse. Même si, comme ça, là, on aurait un doute à me voir tagger une affiche à la con avec mon rouge à lèvres. Ma Dame m’a souvent demandé de ne pas cracher des insanités. Mais je suis sortie primées de bonnes écoles, je ne crache jamais les insanités, je les énonce clairement. Like a fucking lady ! On peut barbouiller n’importe quoi avec classe si c’est fait avec du YSL. Le joli tube doré finit à la poubelle.
Une jeune femme descend les escaliers d’une bouche de métro. Ses talons ont le même staccato qu’une mitraillette. L’esprit se souvient. La macabre danse des corps déchirés, des balles qui transpercent. Les gens sont parfois provocants avec une putain de désinvolture. On a beau essayé de leur expliquer jusqu’à leur taper la tête contre les murs pour y refoutre de l’ordre, ils persistent dans leur connerie. Je ne suis pas folle, je sais que ça les tue. Mais quand une vieille bagnole ne veut plus marcher, on l’expédie à la casse. A moins d’être collectionneur, ce qui est plutôt un cliché de Toréadors de s’entourer de mortels pour leur carrosserie bien gaulée. Ça dépend, parfois j’ai plus de patience. Je peux passer des mois à faire comprendre le sens des choses, puis je relâche le petit poisson dans l’océan du monde avec la satisfaction du travail accompli. J’ai toujours été très fière de bien faire les choses, même si j’avais mon tempérament, comme disait papa, mon papa. Papa disait beaucoup de choses à ses trois petites filles.
Sois-gentille. Dis merci. Enlève tes doigts. Ne va pas là-bas. Tu vas prendre froid. Ecoute bien en classe. Au lit ! Il est où mon bisou ? Remets tes chaussures ! Je t’avais prévenu. Tête de linotte. Fais des excuses à ta sœur. Je t’ai vu ! Arrêtez de vous chamailler ! Plus tard. Papa travaille. Qu’est-ce que tu as fait comme bêtise ? Oh la coquine, la vilaine, la chipie ! Ça suffit ! Un peu de calme, les filles. Venez-là mes trésors.
C’est ça, allez le retrouver et foutez-moi la paix ! Maintenant qu’elles galopent dans ma tête, je ne peux ignorer l’évidence que les gamines sont des petites nuisances. Elles savent se cacher, n’arrêtent pas de glousser. J’entends leurs pas de souris trotter menu, six petits pieds, et leur chuchotis, trois petites voix. Haute comme trois pommes, Minimoi se pavane et tend les bras vers des jolis souvenirs qu’elle seule peut cajoler puisque tout est dans ma tête. Elle vit toujours dans notre belle maison de Pawhuska avec papa, avec maman. Nanana ! Pour qu’elles me laissent tranquille, elle et mes sœurs, je suis obligée de faire des choses horribles qui leur font peur. Alors elles disparaissent. Parfois je les laisse virevolter lorsqu’elles dansent au powwow avec leurs châles d’apparat déployés en ailes de papillon, vives, légères, gracieuses. En tutu, elles sont mignonnes tout pareil. Je les aime bien quand même.
J’adorais ma mère aussi. Autant que mon père. Il était banquier dans cette petite ville de la réserve indienne Osage. Contrairement à d’autres tribus moins chanceuses, ou intraitables, les Osages avaient pu acheter leur morceau de plaine au milieu de nulle part et les Blancs, comme mon père, n’étaient que des locataires à moins d’amadouer une fille du coin. Des filles, à l’instar de ma mère, capables de faire un carton avec une vieille pétoire. Comme des porcs après des truffes, des entrepreneurs découvrirent l’or noir sous la terre qui ferait la richesse de la tribu. Manne souterraine. Source noire, source de drames. Tout était là dans la presse. Les sauvages civilisés qui envoient leurs rejetons s’éduquer dans des écoles privées, se payent des voitures rutilantes, des vêtements chics, des bijoux somptueux et pourquoi pas, un voyage en Europe ? Avec le premier coup de feu commence le Règne de la Terreur, parce qu’il faut toujours un titre accrocheur à étaler à la une des journaux et les lecteurs sont au zoo. Les vers étaient venus infestés le fruit que nous croquions à pleine dents. Officiels et criminels, ils pullulaient, parfois d’anciens amis – faux amis - avides de se repaître de notre rêve américain. Avec des manœuvres, avec de la violence. Sur la pile de cadavres entassée dans un coin de ma mémoire, il y a mon amoureux. Je suis devenue veuve avant d’être mariée. Parfois je crois le reconnaître au coin de la rue, au coin de mes yeux, mais il est mort alors il ne parle plus. Contrairement à moi, il n’a jamais voulu quitter Pawhuska – prêt à tout pour défendre les siens que personne n’assistait – et maintenant il marche toujours sur l’éternel sentier et me suit où que j’aille.
Au glas de mes vingt-deux ans, alors que tellement d’étrangers ne cessaient d’arriver dans notre petite ville, je n’avais plus rien à y faire à part verser des larmes. Jamais ce n’a été mon style. J’ai fait un brasier des billets de banque que j’avais en ma possession. Ce n’était que du papier. La peau me picote toujours. Ce sont les lucioles incandescentes que le vent charrie. Et puis je suis partie. Ce fut la première fois de ma vie que je dus chercher la petite monnaie au fond de ma poche pour prendre le train. Je suis arrivée à St-Louis chez des cousins paternels en pleine Prohibition. Un calvaire pour certains, une opportunité pour d’autres. Stratégiquement placé, St-Louis n’était jamais à cours de réapprovisionnement en alcool de contrebande ce qui permit aux bars clandestins de pousser à la façon de champignons. Mes cousins tenaient un beau petit hôtel pas trop vilain. Demander la chambre 53 ouvrait les portes d’un antre souterrain dédié au divertissement si l’on présentait la bonne clé. Chaque bouteille d’alcool recelait un litre du Pactole et ses paillettes d’or je les avais dans les yeux lorsqu’il s’agissait de prolonger l’ivresse. J’aurais pu, vulgairement, me fringuer en pouffe pour distraire des gogos tous bourrés après-minuit. Mais je l’ai dit, lorsque je dois faire une chose, elle sera bien faite.
J’étais clinquante. Au feu des projecteurs qui les allument mes strass jetaient des éclats de soleil et si je ne chantais qu’avec quatre notes, je les harmonisais aussi bien qu’un rossignol. Musique de bois, musique de fer, peu importe, le charme opère. Je tourbillonnais sur scène, je vivais dans un monde fermé de visages captivés et je voulais des lueurs dans le miroir magique de leurs yeux. Mais quand cessait la cadence, il n’y avait que le silence qui me pénétrait jusqu’aux os pire qu’une nuit noire. Ni l’alcool, ni la drogue, ni le sexe ne m’intéressait. Je me soulais au contact de la foule. Il parait que cela pouvait prendre un tour particulier. Je ne sais pas, je ne voyais que cette lueur dans les yeux qui me faisait idole. J’étais déesse dans son naos imprégnée de l’encens des cigares. Et ma Dame m’est tombée dessus comme la foudre.
Elle est de celle que l’on voit sans voir. Tout d’un coup, elle est là devant vous avec son petit air anodin de pauvre choute alors qu’elle vous observe depuis des années en fourbasse, toujours à la même place. Celle où je l’ai trouvé cette nuit-là. La cave silencieuse était devenue un cul-de-basse-fosse où mes bacchanales resteraient emprisonnées. Un concurrent avait logé sa carte de visite entre les deux yeux d’un de mes cousins. Nous avions répondu à l’invitation avec le même plomb. Rompu, le parent proche qui me restait voulait tout abandonner. Moi je cherchais à empêcher tous les rats de quitter le navire. Dans la précipitation des derniers mois j’étais passée de mascotte à une sorte de boss lady, comme on dit dans le jargon. Pourtant, dans le fond, je sentais que cette parenthèse débridée de mon existence allait se refermer. Je sortais d’une transe pour retourner à la vraie vie. En Oklahoma, dans le comté d’Osage que la fièvre meurtrière, parait-il, avait quitté. Peut-être que demain mes parents recevront la lettre que je leur ai envoyé. Je viens ici une dernière fois et je me dis que c’est étrange de changer sans même y penser. Quand on se réveille, rien n’est déjà plus pareil.
Le heurt d’un verre sur une table a rendu un lugubre son. Elle m’a servi un coup à boire et s’est présentée avec un accent anglais. Elle s’appelait et s’appelle toujours Gracelyn Angelina Burdett. J’ai une mémoire déstructurée de ce qui s’est passé, comme le chaos d’un rêve. Normalement, j’aurais dû lui enlever le cul de son siège à coups de savate. Au lieu de cela, c’est moi qui suis venue poser la rotondité de mon postérieur à côté d’elle. Je sais que nous avons beaucoup parlé de choses et d’autres. Un genre d’entretien d’embauche. Je me souviens qu’elle a dit aimer mes cheveux. Justement, j’allais enfin me résoudre à les couper très courts pour une coupe plus moderne. Je lui garderai une mèche avec un joli ruban ! Mais c’est une Malkavian. Elle prend toute la tête.
Morsure d’araignée qui tisse sa toile autour de mon esprit. Les voix s’y accrochent et bourdonnent comme des insectes pris au piège. Vous croyez qu’il manque quelque chose ? Une petite musique d’ambiance pour adoucir mes derniers instants ? La sensualité de draps de soie ? Un laïus explicatif ? Vous êtes une bande de minables lopettes. Vivre sa propre mort est une expérience perturbante au plus haut degré, un choc pour le corps et l’âme. C’est ainsi que se passent toutes les naissances, dans la douleur et la peur. Car ce monde est prédateur. Il est avide de chair fraîche et rose et comme des cons aveugles et bornés les hommes et les femmes s’excitent encore assez pour lui fournir du combustible pour qu’il continue à tourner sur une jante de plus en plus déglinguée. Les petits poupons sont crachés dans cette vie hors du ventre de leur maman dans le traumatisme de la naissance, sans rien connaître, tout à apprendre. Il en sera de même pour moi. L’esprit à vif pose un regard neuf. Libéré des erreurs d’hier, notre compréhension est sans limite, une page vierge, muette, qui n’attend que l’encre sanguine la souille pour délivrer ses secrets. Un cycle prend fin. Un autre commence. Rien ne s’achève. Quant à ce que j’ai vu quand j’étais morte. Ha ! Il faudra oser me le demander, chéris. C’est le genre de petits plaisirs qu’on se partage aussi joyeusement qu’une MST. Je peux seulement vous confier que vous êtes heureux de vous réveiller, enfin. Mais pour vous le rêve ne s’arrête pas.
Les rêves sont le langage de l’âme, quand bien même elle ne raconte pas toujours des secrets d’importance. Gamine, on m’a enseigné que le Créateur a doté chaque chose, vivante ou non, d’un esprit. Je n’y croyais plus depuis mes premières années d’internat. Pourtant, l’esprit des choses, je le vois désormais. Quand j’ouvre les yeux le carillon sonne trois heures et les oiseaux peints au mur chantent avec un gosier de métal. Au premier regard, c’est cette inquiétante étrangeté du monde que l’on croit connu qui vous perturbe. Ces choses quotidiennes, on les reconnait à peine. Les autres protagonistes que je n’avais pas remarqués, eux, par contre, me sont totalement nouveaux.
Il y en a un en costard de pasteur avec le col blanc et des chaussures vernies. Un jeunot habillé en vieux garçon assit à côté de Gracelyn, qui est toujours là, mais à l’air de vouloir disparaître, presque évanescente. Une espèce de… d’artiste qui fait des ronds de fumée. Et une gentille vieille dame que je n’ai jamais revue après cette nuit. Le jeunot à lunettes s’appelle Aaron. C’est mon frère, puisque sa Dame est aussi la mienne à présent. Il a un carton sur les genoux dans lequel il a réuni, bien en ordre, mes possessions qui lui semblaient me correspondre et le pull irlandais que la grand-mère a tricoté pour moi. Parce que la nuit est froide et sombre, la nuit est la tombe des morts. Ce carton sur ses genoux me fait penser aux colis que tout bon citoyen américain se devait d’envoyer outre-Atlantique pendant la Grande Guerre. En pensant à ma famille, je me sens aussi déchirée qu’une gueule cassée. La même peur de s’exposer aux regards, la honte de s’exhiber. Je suis morte et je mesure toute l’horreur de ma nature. L’obscurité s’avance et sa masse de ténèbres opaques est infranchissable. Je leur dis que je vais devoir écrire une autre lettre.
Ensuite…
…J’apprends bien, enrichie par le pot-pourri de leurs esprits. Les six piliers de la Camarilla, ces règles élémentaires de survie. Et d’autres choses.
Sais-tu, enfant, qu’il n’y a qu’une infime barrière de chair qui retient la mer agitée présente dans chacune de nos âmes damnées ? Et qu’un seul écart de conscience sur la voie de la complaisance mettra en lambeaux ton unique espoir de salut ? Car dans cette mer agitée, il n’y a pas de surface, aucune espérance ! Et chaque faux-pas, chaque pêché dans lequel tu te satisferas sera un nouvel anneau de fer à ton cou pour t’entraîner plus vite vers les profondeurs obscures de la dépravation !! MAIS MÊME VAUTRÉE DANS LA BESTIALE IMMORALIT É TU NE SERAS JAMAIS AU-DELA DU SOLEIL RÉDEMPTEUR !!!
Oui, Révérend. Je m’en souviens toujours. Du coup, je dors bien cachée, là où le soleil ne peut pas m’atteindre. Car je ne suis pas aussi bonne que vous. Et je suis prévenue.
Tactactactactac
Les doigts d’Aaron sont des becs de pic-vert sur sa machine à écrire. Il écrit des pages et des pages, picore les mots et se nourrit de leur substantifique moelle. Peu importe si ce qu’il couche sur le papier n’a pas de sens pour les aveugles. Je sais que c’est un véritable génie qui voit le monde tel qu’il est et quand parfois j’accourais auprès de lui effrayée par un mauvais cauchemar croisé au détour d’un couloir de notre havre, il vérifiait et me disait que ce n’était pas vrai. Je le croyais. Aaron ne ment jamais. Ma Dame, au contraire, je n’ai toujours pas découvert quel mystère vivait derrière l’humide tourbière de ses yeux bruns. Je pense que je dois être patiente. Rien ne résiste au temps et je ne devrais pas être obligée de lui faire passer le cœur au travers de sa poitrine phtisique pour savoir ce qui s’y cache. Les haruspices font pareil avec les entrailles. Au moins, m’a-t-elle laissé partir facilement au bout des trente-cinq années que je passais avec eux tous dans le cocon de leur protection. Peut-être un peu trop facilement. En fait, j’ai la certitude irritante qu’elle a fait tout ça pour se rincer l’œil. Gracie est une saloperie d’urticaire.
J’ai quitté St-Louis avec John Henry. Une nuit, il a craqué une allumette et dans la flamme qui dévore j’y ai vu l’impeccable symbole d’une vie qui s’étiole et se détruit. Je crois que je savais déjà ce qui l’attendait, que je sentais sa profonde tristesse, si profonde qu’elle avait creusé un trou noir dans sa poitrine. Je l’ai vu ! Je ne pouvais ignorer les ailes oppressantes que lui faisaient les ombres de la mélancolie. Icare, garde-toi du soleil. Et nous nous sommes détestés comme des fous à lier mais, trop tard, nous étions déjà plus liés que des fous ne sauraient l’être. Il n’y a pas de soleil dans le ciel nocturne alors il invoque l’astre du jour dans les flammes de son bûcher. Et puis… Et puis cette vilaine trogne de Nosferatu. Les gens trouvent que les bébés sont mignons. Il avait une tête de fœtus. Aussi hideuse soit son apparence, j’étais aveuglée par l’obscure clarté de son esprit. Jusqu’à ce que je renifle la merde dans laquelle il était en train de me foutre. C’est ça le problème avec les rats d’égout. Leur pourriture, ils la répandent pour qu’on la sente. Et je pourrais toute la nuit et les suivantes redonner corps à mes souvenirs, redécouvrir la foule de visages qui jalonne mon existence au cours de ses trente-six années de vagabondage. En quête. Passée, transmise de l’un à l’autre, comme une puce, un virus, un fou rire. Jusqu’à Bernie, le chauffeur routier qui m’a conduit à la Cité des Anges dans un super camion. Longue vie Bernie !
J’ai fait mon trou depuis mes premiers pas dans cette ville, confondue dans la masse interlope des oiseaux de nuit, les vieux clodos et leurs rêves brisés, les trainées noyées dans la vulgarité de leur existence et ces adorables paumés de junkies. Un Ventrue m’a trouvée, ce qui m’a agréablement changé car dénicher de nouveaux copains est mon illustre apanage. J’ai d’abord travaillé pour lui, puis avec lui. Je pense qu’il est LE Ventrue qu’il me faut. C’est un bon joueur de poker, entre ses mains, Karl van Nistelrooy peut obtenir de moi une quinte flush royale. Grâce à lui je patiente sans vraiment patienter depuis quinze années durant lesquelles j’ai engrangé du pécule et me suis tenue aux aguets de nouvelles connaissances. De l’autre côté de la baie, sur l’île de Santa Barbara que je devine si je me concentre, il y a le Sire du Sire de ma Dame. Il s’est isolé là-bas en Bernard l’ermite. Alors je ne vais pas le déranger. Je suis là. Je l’attends. Je m’occupe sainement. Je prends en charge les naufragés de cette terre, j’éduque leur masse harassée, laissée sur le carreau. Leur foi est disponible, je la prends pour moi. Je m’intéresse à leurs directeurs de conscience, les leaders spirituels new age, les psychologues horriblement traditionnels à qui il faut déciller les yeux. C’est ma façon à moi de promouvoir cet idéal de réalisation personnelle cher à mon cœur racorni.
La lune, pleine dans le ciel, a sa petite moue ce soir.
Mais elle est inconstante.
En dehors du forum QUI SE CACHE DERRIÈRE L'ÉCRAN ?
Pseudo : Sir Furby Age : Le bel âge !Comment avez vous découvert le forum ? Par le Karl van Nistelrooy dont je parle dans ma fiche. X) Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il me rejoigne.Votre avis sur le forum ? Je vous trouve cool. :pVotre présence sur le forum ? Généralement, je passe quotidiennement pour zieuter. Quelles sont les caractéristiques de votre race ? OK par Nod.
Dernière édition par Dyan Leigh le Dim 27 Oct - 21:19, édité 2 fois
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh Jeu 24 Oct - 15:52 | |
| Bienvenue à vous chère amie.^^
Dernière édition par Lenneth Mahler le Jeu 24 Oct - 22:13, édité 1 fois |
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh Jeu 24 Oct - 16:02 | |
| Je suis ravi d'être le Premier à vous souhaiter la bienvenue au nom de la Tour d'Argent de cette ville, de notre Grand Elyseum et de la Très Sainte et Sérénissime Camarilla. Ismahel Lucilius, Ancilla de la Rose, Primogène Toréador et Maître des Harpies. |
| | | Nod Admin Fondatrice
Messages : 1305 Date d'inscription : 18/01/2013 Age : 36
| Sujet: Re: Dyan Leigh Jeu 24 Oct - 21:40 | |
| Oh oui, oh oui, oh oui, une Malkav !!! Hum, bienvenue sur le forum ! Je n'ai malheureusement pas le temps de lire ta fiche ce soir, et je risque de ne pas être là du week-end, mais j'essaierai de la lire demain, et sinon Lilith ou Habyl s'occuperont de toi ^^ |
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh Jeu 24 Oct - 21:43 | |
| La Lune chante pour nous ce soir... une nouvelle Enfant est arrivée... Bienvenue jeune fille de la Lune, en la Cité des Anges... |
| | | Nod Admin Fondatrice
Messages : 1305 Date d'inscription : 18/01/2013 Age : 36
| Sujet: Re: Dyan Leigh Ven 25 Oct - 19:23 | |
| Le caractère est bien posé, j'aime le style d'écriture, tout en poésie et en contrastes, très Malkavian. L'histoire est très elliptique mais on y trouve l'essentiel, la vie humaine, l'étreinte, les personnes qui t'ont marquées. C'est peut-être un peu léger tout de même sur la vie vampirique, surtout si cela fait déjà quinze ans que tu es à Los Angeles. Mais en dehors de cela, ça me convient. ^^ Je te donne le premier avis positif ! Il t'en faudra un deuxième pour être validée. |
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh Dim 27 Oct - 17:43 | |
| Bonsoir ^^ Désolé du temps de réponse, mais entre de très nombreuses choses, j'ai été tenue un peu à l'écart d'ici. Mais me revoici en force pour m'occuper de toi ^^ Alors, physique, caractère, RAS c'est parfait ^^ Par contre, niveau histoire, j'aurais quelques demandes à formuler Pour l'histoire en elle même, juste mettre parfois des dates. Je crois arriver à bien me situer mais quelques années dans le tout seraient pas de refus ^^ Également, oui, si cela fait 15 ans que tu es à LA, tu as surement plus de choses à raconter ^^ Essaye de développer un peu tout ça, et je pense que ce sera parfait ensuite. Courage, c'est presque fini |
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh Dim 27 Oct - 21:30 | |
| \o/ Merci à tous pour votre accueil ! Concernant les changements demandés, j'ai rajouté des marqueurs de temps au moment où elle arrive à St-Louis ( 1922 ), le temps qu'elle passe auprès des autres Malkavians et le nombre d'années passées à se "promener" avant d'arriver à L.A. Ensuite, j'ai étoffé le dernier paragraphe sur son activité principale en-dehors de ses distractions et de ce qu'elle magouille avec Karl. Le concernant lui, je n'ai pas précisé la teneur de leurs affaires étant donné que le joueur n'est pas validé et que je ne sais pas si ce qu'il aura en tête sera forcément recevable. Voili voilou.
Dernière édition par Dyan Leigh le Dim 27 Oct - 21:35, édité 1 fois |
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh Dim 27 Oct - 21:33 | |
| Si vous avez quelques idées et que vous n'êtes pas sûrs, n'hésitez pas à nous en parler, on ne mord pas ... fort ... |
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh Lun 28 Oct - 15:15 | |
| Et bien, et bien, voilà qui est parfait Tu as mon seconds avis positif ^^ Te voici validée ma chérie ^^ N'oublie de remplir ta fiche sous ton avatar, ta fiche de discipline, celle de lien et ta chrono ^^ Voilà voilà, bienvenue parmi nous |
| | |
| Sujet: Re: Dyan Leigh | |
| |
| | | |
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |