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 La partie continue [pv Orphée]

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MessageSujet: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyJeu 11 Juil - 19:41

« Demain, Minuit, venez sans tarder, Asao, elle déteste le retard. »

Voila les mots de la demi-portion, voila les mots que j’avais en tête ce soir là, en m’éveillant une fois la nuit tombée. Des mots qui m’auraient vrillé les entrailles si ces dernières avaient été encore en état de se tordre dans tous les sens sous le coup de l’Angoisse. Qui était ce « elle » ? Bon Dieu, qui était ce « Elle » ? Aux vues des récents événements, je pressentais que quelque chose d’énorme et d’indescriptible à la fois se préparait, et ça, ça me foutait les jetons, ouais. On pouvait même dire que ça me terrifiait, et que je me haïssais de n’être pas parvenu à trouver Generus… Si je l’avais mis à jour alors, si je lui avais offert mon corps…

Rageusement, j’abattis mon poing sur un mur, l’écho se diffracta dans le couloir désert à cette heure-ci. Les petits s’éveillaient à peine, allaient chasser. J’avais pour ma part avalé du sang de synthèse. Je me connaissais. Si je mettais les pieds dehors, je ne rentrai plus, ou bien entre quatre planches. Et ce soir, il me fallait être là. Le sang de synthèse avait pour effet de me mettre de mauvaise humeur. Cette irritabilité était ma plus grande faiblesse, je supportais mal ce trésor d’alchimie, mais au moins, ce soir, la chose endormait la peur sans nom qui m’étreignait. Et cela… cela, c’était un bien.

Je me présentai avec un vernis de contenance au bureau d’Orphée. Sur le chemin, j’avais dû rembarrer une dizaine de néonates qui demandaient tout et n’importe quoi au Régent. Deux s’étaient retrouvés à l’étude de textes, trois autres joueraient les nettoyeurs d’éprouvettes pour les jours à venir, quatre avaient écopé du droit d’aider l’archiviste, et le dernier… un petit sourire en coin se dessina sur mes lèvres. Le dernier avait le droit d’aller aux archives chercher un rapport dont il ne connaissait pas la nomenclature. Il allait y passer la nuit, à coup sur ! Quel petit imbécile !

Je frappai à la porte, Lester se présenta à moi. Je m’attendais à voir Orphée et à avoir l’occasion de lui bondir à la gorge verbalement, mais… malheureusement, Orphée n’était pas là . Je me montrai tout aussi poli que froid avec Lester, je ne parvenais pas à lui pardonner l’état dans lequel il avait plongé Keith, et je ne le lui pardonnerai certainement pas avant un bon moment.

Il me fit signe d’entrer, referma soigneusement le bureau derrière moi, et m’introduisit dans une pièce qui à elle seule faisait avancer la théorie du chaos. Une salle de jeu, un capharnaüm. L’endroit était plongé dans les ténèbres ou presque, et la porte s’était refermée derrière moi. Je ne voyais, à perte de vue, que des jouets, des livres, et des instruments de musique. J’avais toujours cru Orphée manipulateur, mais l’état de cette pièce ajoutait la folie (ou le désordre) à l’image que j’avais de lui. Se côtoyaient jeux de construction et traités ésotériques, bilboquet et ouvrages interdits. Etais-je censé en être rassuré ?

L’endroit semblait désert, et ma mauvaise humeur avait tendance à céder la place à la peur, en vérité. Quelle erreur avais-je fait en acceptant cette mutation plutôt que de m’enfuir. J’aurai dû m’enfuir, oui, j’avais été lâche. Plus tôt dans la soirée, encore, j’en avais eu l’occasion, j’aurai dû, Putain !

Je me sentais pris au piège, au bord de l’instabilité. Je m’étais, l’autre soir, laissé fléchir, un peu forcé, il était vrai, par la bouille innocente de ce gamin, mais on ne m’y reprendrait plus ! Son petit discours sur le « on voudrait tous être quelqu’un d’autre »… Comment avais-je pu me laisser avoir par une ruse aussi vieille que le monde ? Rha ! Orphée vous m’emmerdez !

J’avançais dans la pièce, m’approchais d’un tas, et attrapai la reliure en cuir d’un livre que je connaissais bien, pour l’avoir si souvent vu à la fondation, sur son étagère. Lire quelques pages me ferait sans nul doute un peu de bien. Ces mots, je les connaissais, je savais comment commençait l’ouvrage, je pouvais les réciter de mémoire, bien que je n’eus parcouru qu’une seule fois cet ouvrage.

« Le sujet dont nous allons traiter ne doit pas être laissé à la portée des esprit faibles et influençables, il est si obscure pour beaucoup de nos chercheurs, si inconnu, et si tentant à la fois, qu’il ne saurait être révélé qu’avec moult précautions, et une grande sagesse… »

C’est ainsi que tout commençait.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyJeu 11 Juil - 23:51

Il était necessaire pour elle de le voir, personellement, sans qu'aucune présence ne vienne troubler son jugement. Avoir initier un autre dans la sanse s'averait dangereux, elle voyait cela comme un caprice du petit Prince. Elle avait beaucoup d'estime pour cet ancilla, il s'averait brillant et prometteur, l'un de ses lieutenants les plus fidèle et interessant. Dommage qu'elle ne l'eut point étreint elle même, cela aurait été plus facile. Mais ce qui était aisé paraissait voyant, son action était secrète et devait le rester. Elle était un emblème de rigueur et d'humilité, dans sa rencontre du nouveau monde elle y puisa la force et la volonté de s'affranchir des règles.

Pour cela, elle avait besoin de chaos, d'éléments perturbateurs, des personnes capables d'évoluer. Car telle était la nature de la connaissance, tel était sa conception de la perfection. En de si viles bases, il ne pouvait y-avoir sublimation de la matière et tout dépérissait, tout partait à l'abandon.

Elle était venue aux nouvelles, on lui donna un sujet. Orphée était assuré, confiant, mais pas assez à son gout. Depuis le début elle surveillait l'antre aux jouets, elle était la dans l'ombre, assise dans le fauteuil Voltaire à lire les recherches du Primogène. C'était passionant, être parvenu si loin dans la recherche sur les Sephiroths...

C'est à ce moment qu'il arriva, évidemment interloqué, mais ses sentiments furent en un éclair capté. Elle savait maintenant... Orphée n'avait pas menti, une âme bien rebelle. Son souhait, chacun avait un souhait, difficile d'accorder tout le monde. De toute manière elle espérait simplement ne pas perdre une nuit de plus... Elle devait lire le compte rendu de ce nouveau Séphira... Mais la voix du jeune résonna dans la pièce.

Son petit rire éclata, point d'effet glaçant de souhaité, juste un rire franc et amusé. Et sa voix suivit.


"Je me rappel... Cela fait si longtemps..."

Une jeune fille venait d'apparaitre, les traits adolescents, de grands cheveux noirs d'ébènes, un uniforme d'étudiante britannique et un long manteau de pourpre. La jeune fille était d'une beauté ensorcelante, mais son adolescence et apparence n'étaient qu'illusion. Le visage était d'emprunt, pour une personne si importante. La jeune fille, on pouvait la présumer caïnite facielement, elle était amusée.

"Orphée est absent... Je le remplace pour cette nuit. Enchanté Asao, on m'appelle Meerlinda."

Un nom enfin, pour une personne si redoutée.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyVen 12 Juil - 0:25

[HS: et sur ce.. bonne nuit Orphée ^^]



Je fus coupé dans ma lecture par un rire cristallin, une petite voix que je n’avais jamais entendue auparavant encore, et qui n’était certainement pas celle d’Orphée. Une petite voix qui se souvenait, de quoi se souvenait-elle ? Ce traité était si ancien, si immémorial. Je guettai les alentours, observait à droite et à gauche, puis fus surpris de trouver là une jeune fille en uniforme. N’y avait-il donc que des gamins à Los Angeles ?

J’eus le bon goût de fermer ma grande gueule, surtout lorsque la demoiselle se présenta. Meerlinda… Euh… LA Meerlinda ? L’une des huit à avoir diablé Saulot lors du rituel de Gora… Oh bordel ! Oh putain ! J’étais encore une fois dans la merde, ça n’avait pas loupé, j’aurai vraiment dû me barrer quand j’en avais l’occasion.

Je refermai le livre, tentai de reprendre un vernis de contenance (je dois l’avouer, je n’en menai pas large, et pour le vernis de contenance, on repasserait certainement), et faisais marcher mon cerveau, oui, ça ne m’arrivait pas souvent, ces derniers jours, alors c’était le moment ou jamais, hein ? J’étais dans la salle de jeu d’Orphée, j’avais Meerlinda en face de moi, et les Tremere n’avaient d’ordinaire pas le sens de l’humour. Trois conclusions, donc. En premier lieu ce n’était pas une blague, en deuxième lieu, Meerlinda n’était de toute évidence pas à Durham où elle dirigeait sa propre fondation, et en dernier lieu, j’avais une grande ancienne du clan sous le nez. Okay, j’étais mort. En fait, c’était cela, j’étais mort, et je ne m’en étais pas rendu compte…

Moui, idée fumeuse, de toute façon, depuis l’étreinte… enfin, enfin, il allait bien falloir que je trouve un truc de décent à articuler à Meerlinda autre que « yo girl, ça fait loin de l’Angleterre »… Même à une Néonate je n’aurai pas sorti une telle chose, alors à une Ancienne. Non, je n’étais pas ENCORE suicidaire sans contrepartie. Diabler Generus, c’était dans mes plans, me faire dégommer bêtement, non, ça l’était pas vraiment.

Bref ; que dire à une Dame comme ça, là était toute la question.

« Bonsoir serait approprié, je suppose… donc Bonsoir Madame… Je… euh… je vous dérange peut-être ? Je peux repasser, hein ? Orp… Pardon, Messire Orphée m’avait convoqué, mais… »

Ma voix s’éteignit, bon, j’étais ridicule, c’était un fait. En plus, je connaissais la manie d’Orphée d’épier mon cerveau, donc elle devait actuellement faire la même chose, avec sans doute encore plus d’aisance que la demi-portion. Et voila que j’essayais de faire la conversation à l’une des Sept à qui j’étais lié par le Sang… Piouf, suffisait qu’elle ordonne, et je lui déballais tout ce qu’elle voulait à savoir, à quoi bon, donc m’éclater à tenter de lui parler. En plus, mon cerveau devait n’avoir aucun secret pour elle donc… Eh bien donc j’attendis le bon vouloir de la Dame.

Y’avait clairement que ça à faire. Ses petit talents de pyrotechnie étaient bien connus, sa passion pour les tempêtes de flammes, et son caractère de feu. Dès lors, je ne tenais pas à me retrouver cramé vif, j’allais donc, pour une fois dans ma vie, fermer ma grand gueule… enfin, « essayer », fallait pas pousser pépé Malkave dans les orties, non plus.

L’image du primogène Malkavian dans les orties eut raison un bref instant de ma concentration… Puis je me repris, me marrer devant une Vampire qui avait le double de l’âge de la Nosfé, là, n’était sûrement pas une bonne idée, et j’avais encore des choses à faire de ma non-vie, moi.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyVen 12 Juil - 18:56

Convaincre un néonate ? Je n’étais point venu pour cette peine… A quoi bon user de verve en vain ? Je voyais clair en son âme, c’était limpide, il était comme me l’avait décrit Orphée… Fascinant. Après un millénaire je souriais encore devant la panique du jeune, juste à l’évocation de mon nom. Tout mes mouvements étaient accompagnés d’une grave surnaturelle, qui inspirait le silence et le respect. Quelques secondes et je me retrouvais déjà à quelques pas de ce jeune mutin. La chose était inégale, je savais tout de lui, il ne savait rien de moi…

« Asao Watnabe… C’est vous que je suis venu ce soir. Mais converser ne serait point assez fort, vous montrer aurait plus de valeur. Je sais tout de vous, en un regard, je sais tout de vous. Après tout, mon sang coule encore en vos veines, même si le sang de cet alchimiste baali à atténué notre lien. Inutile de se cacher, j’ai à cœur de rétablir un équilibre. Un choix naitra… »

Mes yeux étaient captivant, sans aucune résistance je m’employai à effleurer son front de ma main. Nous devions tant voyager…

Mon esprit, nous étions en mon esprit, derrière le champ de mes protections, La ou je gardais les pensées secrètes, protégées. Physiquement à la cité des Anges, nos esprits s’étaient joint en un souvenir, le miens. Le premier d’une douloureuse blessure.

En une plaine, sept voyageurs encapuchonnés bravaient le vent, le froid de cette nuit. Ceux qui fondèrent le clan Tremere. Inutile d’interférer avec ce souvenir, ce n’étaient qu’une succession d’image.


« Asao, en cette nuit Saulot est diablerisé… Un crime qui fonde notre sang, le meurtre du plus sage, le meurtre du juste. J’étais aveuglée par le pouvoir… Mais le conflit intérieur faisait rage. Regarde les deux qui trainent, moi et Etrius. »

-Meerlinda : Parle lui, il t’écoutera ! Je t’en prie, Etrius.

-Etrius : Je ne peux, c’est impossible, c’est notre seule chance Meerlinda.

« Etrius a toujours été lâche… »

Le souvenir se brouille de noir, des plaines nous étions au tombeau de Saulot, son corps apparent était entouré d’un cercle de sept mages. La procession commença, mais une personne décida de briser le cercle, c’était moi.

-Meerlinda : Nous ne pouvons faire cela ! Ce serait une erreur ! Il nous reste tant de temples à explorer, tant de pistes à vérifier. Nous pouvons trouver Seth ! Maître je vous en prie.

-Tremere : Suffit ! Nous n’avons pas le temps d’attendre ! Ici repose le moyen d’assurer notre pouvoir, le moyen de peser parmi les autres.

-Meerlinda : Ce n’est pas…

-Etrius : Nous avons déjà évoqué ce sujet Meerlinda, le conseil à tranché.

-Tremere : Reforme le cercle, maintenant.

« Je me rappel du sourire en coin de Goratrix, lui n’avait pas prononcé une parole. J’ai obéis au maître, mille an à porter ce regret sur mes épaules. »

Par les flammes, le souvenir se brouille de nouveau… Les cris et la terreur d’un clan meurtris. Le carnage et l’épuration de toute la bonté d’une race. Ma voix se brisait à l’évocation des souvenirs cruels, ces cris qui me hantent encore. Le pardon ne pouvait m’être accordé. Je me souviens d’une rencontre, en mon domaine, à Durham. Un salubri de la caste des guerisseurs, l’infant de Générus, Matthias de Bath.

-Matthias : Pourquoi nous aidez-vous ?

-Meerlinda : Par égoïsme, pour soulager une âme meurtrie. Pour expier une culpabilité éternelle. Je ne veux pas de votre pardon…

-Matthias: Il est trop tard, beaucoup de mes frères ont succombés à la bête au mal qui rongeait leur âme. Vous avez permis à saveur certains d’entre nous, pour cela, je vous donne mon pardon.

« Etre cupide à être coupable pour l’éternité tel était mon sort. Goratrix savait, je pense qu’il savait ce que Tremere projetait de faire au clan Salubri. Il est parti bien tôt, mais malgré ses mots je ne l’ai pas suivi. Car son chemin était noir, ce n’était pas le miens. En mon domaine, je réussissais à préserver la vie de quelques guérisseurs, mais ce n’était pas suffisant et j’ai échoué… »

Le souvenir suivant était fort en émotion, il symbolisait mon échec et la naissance de ma haine. A vienne dans la salle du conseil, Tremere siégeait devant moi, un sourire impérieux à sa bouche. J’étais agenouillé devant lui, faisant pénitence.

-Tremere : Goratrix, puis toi ! Etrius m’a tout raconté, tes errances en ton domaine, beaucoup trop de salubri sont encore en vie. Je t’exile d’Europe, je te bannis de ton domaine, je te délie de tes gens, de tes infants. Tu sera envoyée au nouveau monde, la-bas, le clan Salubri y-ait absent.

-Meerlinda : Bien maître.

« J’avais tout perdu, mes terres, les rescapés du clan Salubri. Tout périt dans la braise, tout n’était que flamme. De tous, seul Matthias arriva plus tard à me retrouver, le seul. Le nouveau monde, je l’ai vécu comme une malédiction, il s’agissait en fait d’une bénédiction. Loin de Tremere et d’Etrius, j’avais loisir à établir les fondations d’un nouvel ordre. J’ai toujours agis dans l’apparence de l’humilité et de la rigueur. J’ai toujours été le modèle de la perfection Tremere, rien de plus qu’un masque. En moi, je brule enfin de détruire Etrius et Tremere. Le temps approche… Tremere ne pourra plus s’opposer à Saulot bien longtemps, mais voyant sa fin arrivé il a pris le contrôle du corps de Gratrix enfermant l’âme de ce dernier dans un miroir. Je ne sais pas encore ce que va devenir Saulot. Il est néanmoins temps, de ne plus s’appeler Tremere. Il nous faudra créer le schisme d’une manière ou d’une autre. Orphée est le seul Pontifex dévoué à ma cause. »

Un dernier souvenir, celui du petit Prince agenouillé devant moi.

-Orphée : Un nouveau clan donc ?

-Meerlinda : Me pensez vous folle ?

-Orphée : Sensée, mais pas sans préparation.

-Meerlinda : Le temps est compté, il nous faut rassembler suffisamment de partisan. Il nous faut chercher à se délier de ce sang. Vos recherches sur les séphiroths avancent ? Une piste qui mérite aboutissement…

-Orphée : Cela avance, je ne saurais estimer le temps précisément. Encore des années, des dizaines d’années.

-Meerlinda : Alors espérons, pour ce qui mérite vengeance.

Le dernier souvenir s’acheva sur cette phrase et brusquement Asao fut projeté hors de mon esprit. Goutant une dernière fois aux sentiments guidant mon âme, la sincérité de mes pensées, la peine de mon cœur, la culpabilité étreignant ma conscience. Après un tel retour il n’était pas rare de perdre l’équilibre. Mais une question s’imposait après toute ces images.

« Croyez vous à cette vérité ? »

Les souvenirs d’une personne, voila bien quelque chose de bien subjectif non ? Mon objectif n’était pas de convaincre, simplement d’insuffler une nouvelle perspective à cette jeune âme. Qu’il continue son chemin, ses recherches, mais avec l’idée de ne plus être totalement seul. Une manière d’être plus prolifique.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyVen 12 Juil - 19:58

[quelques libertés sur Générus]

Mon cerveau bouillonnait, et semblait vide à la fois, j’avais vu… je ne savais véritablement ce que j’avais vu, ou peut-être le savais-je trop bien en vérité. J’avais vu le chaos, j’avais vu le visage de Saulot, c’était peut-être l’image qui restait la plus persistante en ma mémoire. Un visage desséché par les ans, ravagé par la torpeur, une momie presque, un cadavre, et pourtant… pourtant il était paisiblement endormi, attendant un nouvel éveil, ses trois yeux clos dans un dernier et long sommeil.

Comment pouvais-je me concentrer sur ce que Meerlinda m’avait révélé de ses plans, des plans d’Orphée lorsque cette seule image suffisait à m’apporter un peu de paix ? J’étais censé remercier la Dame, oui, non pas parce qu’elle avait atteint son but, non pas parce qu’elle m’avait convaincu d’aider à leurs recherches, de décapiter le sommet de la pyramide, mais pour ce souvenir, cette vision.

Si j’avais été croyant, je me serai retrouvé en état de grâce, sans doute. Je ne l’étais pas. Je n’étais pas croyant, mais je pouvais comprendre, désormais, les disciples de Seth qui révéraient l’apparition miraculeuse d’un serpent, je n’étais pas loin de considérer Meerlinda comme une apparition divine… La pauvre ! J’osais espérer qu’elle n’avait attendu aucun effet particulier de la rencontre, car c’était peut-être bien un échec.

J’avais toujours su de Meerlinda ce que tous en disaient, une Dame s’exilant, loin des affres politiques, punie et envoyée ici. Je connaissais ce qu’on disait de sa clémence, tout autant que ce qui était affirmé de son implacabilité. Je ne tenais pas à vérifier l’un ou l’autre, à la vérité. Le lien de sang me poussait irrésistiblement à lui accorder ma confiance, et je ne pouvais que maudire cette attache, en tout bien tout honneur, ce n’est pas contre vous Dame Meerlinda, eût-ce été Erius que la réaction aurait été la même.

Un millénaire à porter ce poids sur ses épaules. Je la plaignais autant que je haïssais sa lâcheté. Etrius l’avait été, visiblement, il n’était pas le seul. Il aurait suffi qu’un seul d’entre eux se rebelle, un seul Mage. Qu’aurais-je fait à sa place ? La bonne question, et je n’avais aucune réponse à fournir. D’autres époques, d’autres meurs, j’aurai très probablement succombé avant d’arriver à cette fameuse nuit.

Le visage de Matthias se fraya un chemin dans mon esprit. Où était-il à présent, celui-là, je me le demandais bien. Un modèle de vertu, un guérisseur hors paires, le Fils d’un combattant tout aussi brillant. On le disait mort, j’aimais à croire le contraire, mais sans certitude, malheureusement. Quel fait regrettable encore une fois. La Maison Tremere aurait dû porter une malédiction bien plus lourde que le souvenir et le remord. Bien plus cruelle, une malédiction qui les aurait anihilés… Cette malédiction existait peut-être. Tremere avait été fou, il avait espéré Diabler Saulot, lui, un simple humain… Peut-être son âme était-elle encore vivace, quelque part, peut-être même qu’elle s’agiterait, et que tomberait cette foutue pyramide !

Mais… le temps n’était pas encore venu pour ce genre de revanche, je le savais, et je ne pouvais pas me contenter d’espérer, simplement d’espérer. Avec tout le respect que je devais à Meerlinda, et ses jolis yeux, je me refusais à œuvrer pour elle ou Orphée. Je ne trahirai pas leur secret, je n’avais aucunement l’intention de me mêler de cela, je ne voulais pas d’avenir pour un clan, ou pour une partie du clan. Non. Orphée, Meerlinda, Lester, tous devaient périr d’une façon ou d’une autre, pas de ma main, bien entendu, mais c’était ma conviction.

Je n’espérais pas survivre, contrairement à eux, j’avais accepté depuis longtemps ce sacrifice. Je n’étais guidé que par l’espoir que triomphent un jour les fils et fille de Saulot, rien d’autre. Meerlinda avait-elle compris à quel point j’appartenais au même chemin qu’elle sans le suivre ? Si elle l’avait compris, elle saurait que rien de ce qu’elle pourrait me montrer de son millénaire d’existence ne me ferait changer d’avis. Ils espéraient, Orphée et Elle, changer les choses, fonder une nouvelle ligne, un nouveau sang. Une entreprise intéressante, qui ne manquait pas d’audace, mais qui était probablement vouée à l’échec. Pour qu’il clan vive, un autre devait disparaître, ainsi nous l’avait appris l’histoire, ainsi était faite la nature. Leur clan s’élèverait sur les cendres des Tremere sans doute, et alors, l’affront qui avait été fait à Saulot se perdrait. Ce n’étaient pas à eux de détruire Tremere, ce privilège ne pouvait pas être laissé.

Etait-ce la notion d’honneur qui intervenait, était-ce mon éducation ou mes convictions qui brouillaient mon raisonnement ? S’arroger le droit de faire scission était une honte. Dans ce combat, il ne pouvait y avoir que deux lames, et un vainqueur. Voici ce que je pensais, voici ce que Meerlinda percevait en une fraction de seconde. Elle devait avoir déjà tout embrassé de mon être, de mon passé, de mon présent, et peut-être même de mon avenir si elle avait quelque talents prophétiques. La chose m’importait peu. Ce combat que je menais était manichéen, trop sans doute, mais il n’y avait que pour une seule personne que j’acceptais de servir de pion.

Ce n’était pas Orphée, ni Meerlinda, bien qu’en d’autres circonstances je me serai senti une profonde affection pour son combat et ses idées.

C’était celui que je cherchais. La lame autant que le guérisseur, Générus, tout autant versé dans la Valeren que dans l’Obéah. Il en était peu, comme lui, et rares avaient cet équilibre entre le guerrier et le soigneur, entre la vie et la mort. Générus était l’équilibre, le point central, celui qui montrait le chemin, un guide, voila comment je le considérais, un guide. Mon guide. Oh, je l’idéalisais, bien entendu, j’en étais conscient. Mais aurais-je mieux fait de m’exposer directement aux rayons du soleil pour en finir avec cette non-vie, et n’apporter pas même une pierre à l’édifice des Licornes ?

Non. Cela ne se pouvait.

« La question, Meerlinda, n’est pas de savoir si j’y crois ou non. La question est de savoir ce que vous attendez de moi. »

Ma réponse était neutre, ni froide, ni chaleureuse. Un fait brut, un simple fait. Qu’elle me réponde ou non m’importait peu. Après tout, j’avais gagné ma soirée, le souvenir de Saulot était à mon esprit le plus beau, probablement, des cadeaux qu’elle avait pu me faire. Enfin un visage pour lequel se battre.

Si elle exigeait de mon sang que je me range à ses côtés, je le ferai. Avec déplaisir, mais je le ferai, ne lui étais-je pas lié? Mais si elle n'exigeait rien... Ce ne serait certainement pas à Orphée que je prêterai assistance, tout sympathique qu'il soit, ni même à elle pour qui je m'étais découvert ce soir une grande estime. Son plan était osé, aventureux, brillant. Mais tant qu'elle ne m'y contraignait pas, je ne me m'y soumettrai pas.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyVen 12 Juil - 23:16

"Vous avez noble coeur... Une cause, une conception, une loyauté sans borne..."

Il suffisait parfois d'un regard pour récolter le serment d'un esprit rebelle. Quelques paroles suffisaient à conquérir les esprits, sans aucun artifice de sang. Mais j'avais trouvée ici une perle, un être qui me rendait profondément triste. Par le sang, le clan Tremere semblait avoir déversé en cet être toute sa culpabilité, toute sa honte. Il n'y avait pas de porte de sortie, il n'y avait pas d'espoir pour cette âme. Elle était condamnée à périr pour ses idéaux, une fatalité certaine. Je savais son souhait et son chemin, il n'était pas traitre, il allait respecter le silence.

"Asao, je n'attends rien de vous. Je n'ai pas besoin d'Orphée, je n'ai pas besoin de vous, j'encourage un mouvement, j'ai milles plans qui avancent dans l'ombre."

La disparition de Goratrix faisait parti d'un de ces plans...

"Mes souvenirs je vous les donne, ils ne me trahiront pas, toutes vos connaissances acquises resteront liées à moi, donc intouchables."

Ce n'était pas une perte de temps, le moment était éprouvant, il était un avatar de la culpabilité. Un visage, une âme mélancolique qui a chaque regard me renvoyait à ma propre erreur. Orphée n'avait pas eu tort sur ce point. D'un mouvement las je regagnai le fauteuil, mais la jeune âme continuait à m'observer. Encore un oeil sur le front et véritablement il aurait put incarner ce que je craignai le plus, un juge. Une pensée fugace me commandait de l'annihiler, d'oublier ce regard et ces pensées. Mais je ne pouvais plus faire cela.

"A vous voir porter la culpabilité de mon erreur... Vous êtes innocent mais vous êtes prêt à vous sacrifier. Vous êtes de ma lignée après tout..."

Oui il était de mon sang, la lignée des regrets.

"Ne demandez pas à Générus de vous diableriser. Il demeure sous ma protection, cette demande lui paraitrait bien trop inacceptable, envers sa morale et ses croyances. Malgré le malheur il est resté un saint homme, à vous présenter en sacrifice vous ne feriez qu'alourdir son fardeau. Aviez vous pensé à cela?"

Il ne me restait qu'un point à déterminer, mais déjà je savais ce qu'il allait se passer.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptySam 13 Juil - 16:42

Les mots de Meerlinda me semblèrent empreints d’une certaine nostalgie, même si je n’aurai pas pu en jurer. Je ne pouvais pas réellement chercher à comprendre une âme aussi vieille, et je n’avais, à la vérité, aucunement l’envie de m’y risquer, cependant… je percevais un sentiment sous-jacent, une sorte de regret peut-être ? Fichtre ! voila que je me risquais à tenter de comprendre un vampire d’un millénaire… On aurait tout vu. Lorsque je constatais déjà à quel point mon système de pensée était différent de celui de Flamina Adams qui pourtant n’avait jamais que six siècles… Enfin, enfin, trêve de tentatives, les mots de la Dame résonnaient encore une fois.

Je fus sincèrement heureux et surpris à la fois de la réponse de Meerlinda. Pas besoin de nous, encourager seulement un mouvement. Une réponse qui me satisfaisait, une réponse sympathique, une réponse étonnante en vérité. Elle était le point de départ, la lanceuse d’une idée. Continuait-elle de superviser, ou bien se contentait-elle de planter la graine et de la regarder pousser ? Une idée intéressante, un chemin intrigant, une personnalité pour qui je me sentais une certaine estime. Son chemin n’était pas le mien, mais je le respectais, et l’aurais sans doute embrassé en d’autres lieux, d’autres époques.

Un sourire amer. J’étais de sa lignée… Etait-il besoin de le rappeler ? Cette simple phrase me plongea dans un silence profond, non pas sur le plan sonore, mais sur le plan mental. J’aurai aimé oublier cette filiation, et, à son rappel, j’avais l’impression d’avoir « déconnecté », cessé de penser, abîmé dans la contemplation d’un point de l’espace un peu au dessus de l’épaule de Meerlinda. Qu’y avait-il de si passionnant dans cet endroit ? Aucune idée… Ce n’était pas vraiment important.

La voix douce de la Tremere me sortit de ma léthargie, enfin des mots que je comprenais et qui me parlaient, disons qui me poussaient à parler, plus précisément. Des mots vifs, sincères que je comprenais, que j’approuvais.

« Pensez-vous, Meerlinda, si vous me permettez de m’adresser aussi familièrement à vous, que je sois stupide ? Je n’ai qu’une poignée d’années au compteur, et suis bien inutile dans cette guerre en l’état. Pensez-vous que je me targuerai de commettre cette violence, d’imposer ce choix à Générus ? J’ai bien trop de respect pour lui pour commettre un tel crime. »

Je n’aurai jamais cru avoir un jour l’occasion d’expliquer à une autre personne qu’à Keith les errements de ma pensée. Comme c’était amusant ! Enfin, enfin, un peu de sérieux. Je lui révélai simplement, non pas par un grand discours, mais par une phrase toute simple, qui était sans nul doute la plus révélatrice de mon état d’esprit, de mes convictions.

« Il faudrait que j’augmente mon auspex. »

Sans doute la seule façon de contacter Générus dans le cas d’une torpeur, sans doute la seule façon de l’approcher sans provoquer une levée de bouclier, sans doute… sans doute beaucoup de choses. En outre, je me refusais à me présenter si démuni, si jeune devant lui. Quitte à devenir un pion dont il pourrait disposer comme bon lui plairait, autant être un pion utile. Pourquoi travaillais-je si dur ? Avait-elle cru que je manquerai ainsi de civilité, que je ne m’entretiendrai même pas avec l’objet de toute mon admiration ?

Mon destin lui appartenait, il pouvait en disposer de la façon dont il le désirait. La chose était entendue depuis un bon moment.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptySam 13 Juil - 20:53

Le néonate l'amusait véritablement, ne venait-il pas d'être audacieux? Comme il était rare de croiser l'audace... Encore plus rare que des cheveux roses. Ainsi donc il souhaitait servir mes protégés, je ne pouvais guère l'en empecher. N'étais ce pas cela le point dont j'étais venu vérifier l'existence. Orphée parlait d'un esprit suicidaire, c'était bien cela. Et pour servir les desseins de mes protégés, mieux valait le garder en vie. J'avais bataillée pour obtenir ce précieux présent. Voila bien un élément qui allait motiver le néonate. Au moins sans le savoir il servirait indirectement mon objectif. Que ce soit par moi, Goratrix, Saulot ou même Générus, Tremere devait disparaitre. Attiser la rebellion pour fragiliser, puis détruire. Qu'un cllan nouveau naisse ou que la ruine nous rattrape, je m'étais promis de ne pas disparaitre. Pour l'éternité j'avais à coeur de reconstruire ce que j'avais détruit. Je préférais néanmoins être assistée dans ma tache, d'une nouvelle lignée, pacifiée.

Asao, vous allez donc contribuer à ce rêve...  Orphée aussi, d'autres évidemment suivront le pas...

Qu'il allait être divertissant de suivre de loin les pas de ce néonate. Mais il ne devait pas mourir, pas maintenant... Je riais de sa dernière phrase, voila bien une chose qui pouvait s'arranger ou alors arriverait-il à éveiller un autre pouvoir...


"Asao, je vais partir je le crains. Ma présence se doit d'être brêve, nombreux sont les enfants qui me surveillent. Je sais votre volonté forte, devenez vieux pour vos ambitions. Néanmoins je pourrais accelerer le procesus quelque peu, concernant votre auspex ou autre... En parlant de vous, j'ai obtenu de Matthias un don pour votre personne. Il me fait confiance, je ne donnerai pas cela à n'importe qui, et puis je vous connait maintenant."

Sur le bureau je déposais simplement une carafe contenant un sang ancien. Le sang de Matthias, l'infant de Générus.

"Tout le monde le pense mort, une information que je voudrais conserver secrète bien évidemment. Ainsi vous serez lié à lui, vous recevrez un don de ce sang aussi. Travaillez dur et soyez impitoyable pour nos ennemis, quand vous serez prêt il vous appelera. Quand Générus s'eveillera, certainement..."

J'avais terminée et sans un bruit moi la belle j'aggripa mon manteau pourpre. Laissant le sorcier devant ce choix, cette possibilité. En se dirigeant vers la sortie je pensais avoir gagnée, je gagnais toujours. Il allait combattre pour mes interets, il allait servir le clan salubri, comme je le souhaitais. Matthias était mon alliée infaillible après tout...

"Bonne nuit Asao..."

Un noir se fit, puis plus rien... La déesse était partie.

Et Orphée fit son apparition, dans le coin de la porte, parfaitement conscient du cadeau qu'il avait été fait à Asao. Il ne fallait pas perturber ce moment, pourtant...


"Vous l'avez insultée? Vous avez tentée de la tuer?"

Orphée s'attendait vraiment à tout avec Asao...
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyDim 14 Juil - 10:17

(je l'ai réécrite au moins trois fois, j'espère que tu apprécies l'effort u_U)

Le choix que m’imposa Meerlinda était cornélien. J’avais la sensation de me faire pigeonner quelque part, oh… non, pas quelque part, en vérité, mais bel et bien à tous les niveaux. D’ici un demi-millénaire, je trouverai surement le moyen de lui rendre la pareille, mais… en attendant, il y avait ce sang et moi. Ce sang qui se foutait de ma gueule, et moi. Trois choix s’offraient à moi, le boire, le détruire, le laisser. J’envisageais les trois extrêmement sereinement.

Détruire. Si ce choix était fait, je m’en voudrai probablement le reste de mon existence… et il n’était même pas dit qu’un sang de huit ou neuf siècles se laisse détruire par le premier néonate venu. Ce sang était celui de Matthias, j’en eus la confirmation en en goûtant une simple goutte. Précisément, ce sang était celui d’un Salubri. Et je faisais confiance à Meerlinda. En outre, un tel agissement serait extrêmement bénéfique à ses plans. En me liant à l’un de ses amis, si véritablement il était son ami, elle renforçait indirectement le lien que j’avais à elle. Le cadeau était donc tout aussi logique qu’empoisonné.

L’avaler. D’un coup, Meerlinda avait perdu une grande part de ma sympathie. Elle venait de me rappeler que je n’étais pour elle qu’un pion. Foutue Tremere ! Je pouvais dédaigner son cadeau et passer à côté d’une première pierre à l’endroit des fils de Saulot, je pouvais aussi l’accepter, et entrer dans les plans d’une saleté de Sorcière. Ah, bon Sang, Meerlinda vous m’emmerdez autant sinon plus qu’Orphée !

(Typiquement le genre de pensée s que notre lien de sang m’aurait interdite à son endroit si elle avait été présente, Bon Dieu, comme j’étais soulagé de la savoir partie… Et si tel n’était pas le cas, eh bien, elle devait se marrer ou générer une boule de feu dans un coin.)

Le laisser ? Avec Orphée dans les parages ? Impossible. Pas alors que le gamin débarquait, pas alors qu’il me demandait si je l’avais insultée ou tenté de la tuer. Quel idiot ce Primogène. Il me prenait vraiment pour un con, parfois. C’était révélateur, je devais en être un, parfois. Ou jouer au con. Ou être beaucoup trop impulsif.

Ce dernier point fut celui qui retint mon attention. Bien, pour une fois, je me donnerai le temps de la réflexion, donc. Je ne répondis pas immédiatement à Orphée, trop absorbé encore par ce cruel dilemme. Le prendre ? Le Laisser ? Le laisser ? Le prendre ? Je savais que c’était bien le sang de Matthias, de l’infant de Generus, pouvais-je vraiment refuser cela ? Un lien, un jalon, une première pierre dans la construction d’un édifice. Je voulais me rapprocher des fils et filles de Saulot, la chose était indéniable, je voulais les aider, renverser avec eux le règne des Tremere, dussé-je disparaître à mon tour.

La chose était entendue depuis longtemps, et pourtant, ma main hésitait. Ma main ne se saisissait pas de cette carafe pour une raison obscure, une hésitation incompréhensible ou presque. L’idée d’entrer dans le jeu de Meerlinda me déplaisait, l’idée d’accepter son aide me déplaisait également. Quel dilemme, vraiment, que faire ? Je ne le savais pas.

Je ne supportais pas l’idée de laisser la carafe en possession d’Orphée, j’étais presque sur qu’il ne se priverait pas de la vider et s’arrangerait pour trouver un moyen de me torturer, on était un gosse, ou on l’était pas. On était un connard de sorcier, ou on l’était pas. Je m’étais rarement senti aussi instrumentalisé qu’à cet instant, vraiment…. Meerlinda semblait certaine que j’avalerai le contenu de cette carafe, et à vrai dire, c’était certainement ainsi que j’aurai agit en d’autres temps, mais cette carafe, je l’avais obtenue de sa main, et cela suffisait à me faire envisager très sérieusement et très sincèrement le refus.

Réfléchissons. Je voulais servir Générus qui était sans doute le vampire pour lequel j’avais la plus grande admiration au monde. Matthias était son enfant, un personnage brillant et sage, un soigneur, un Caïnite qui avait certainement toute mon admiration. Mais il était ami de Meerlinda.

Deux réactions. Soit, fort de l’amitié que Matthias avait pour Meerlinda, je donnais moi aussi à cette dernière mon amitié, et acceptai le présent, soit je considérai que la chose ne me concernait pas, et qu’avant toutes choses, je devais progresser, et entrer en contact avec Générus en toute priorité.

Dieu que le choix était cornélien !

Et Orphée qui était toujours là.

« Vos insinuations sont blessantes, Orphée, est-ce que je vous semble à ce point stupide et suicidaire ? Allons, allons, depuis le temps, vous devriez savoir qu’il m’arrive parfois… pas souvent, je vous l’accorde… de me conduire convenablement. J’espère que cela ne vous déçoit pas. »

Je ne plaisantais pas vraiment, ou à demi, seulement, j’avais répondu à Orphée de façon mécanique, mon cerveau était accaparé par ce choix.

Finalement, je fis ce que tout japonais aurait fait. Je refusai d’être redevable à Meerlinda, et refusais, bien qu’il m’honorât, le présent de Matthias. S’il avait été face à moi, j’aurai eu à cœur de lui présenter mes excuses. Il ne l’était pas. Mais je prendrai mes lettres de noblesses seul, j’apprendrai à me battre seul, et je tenais à me présenter la tête haute à Générus, sans avoir de compte à rendre à Meerlinda.

Si Matthias avait été face à moi, j’aurai surement accepté. Il ne l’était pas, et je le savais désormais ami de Meerlinda. Tant pis. Il récolterait sans doute l’allégeance d’Orphée, mais je ne voulais absolument pas entrer dans les plans de mon aînée, quelque qu’ils fussent. Le choix était fait, avec un pincement au cœur, mais il était fait, et cette décision était inflexible.

J’allais quand même passer les jours prochains à me maudire, je ne me faisais aucune illusion.

« Je ne prendrai pas ce sang Orphée, remerciez Meerlinda de ma part la prochaine fois que vous la verrez. Et si vous voulez vous lier à Matthias, je suppose que c’est l’occasion pour vous d’en profiter. »

Ton neutre, désinvolte. J’allais regretter mes propos une fois qu’il aurait avalé le sang, mais tant pis. Point d’aide, la route seul plutôt que mal accompagné. Et il allait vraiment falloir que je redouble d’effort dans les jours à venir pour cette question d’Auspex moi…
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyDim 14 Juil - 12:55

¤Vous semblez avoir échouée cette fois ci...¤

Non loin de la, au sommet d'un immeuble Meerlinda souriait à cette pensée. La pluie était impitoyable en cette nuit, pourtant aucune goutte ne semblait toucher la reine des flammes.

¤Vous croyez...? Je lui ai déjà administrée mon cadeau empoisonné. Mes souvenirs sont liés à moi, j'ai fais mention de cela. A chaque fois qu'il puisera en ces souvenirs, de ce que j'ai semé en son esprit. Il pensera à mon regret, à ma personne, renforçant ainsi notre lien de sang... Agissant à l'image de mes souvenirs, inconsciemment, il servira mes plans, toujours...¤

¤Vous aviez gagnée qu'il boive le sang car dépendant de Matthias, ou non, il restera dépendant de vous, imperceptiblement.¤

¤Je gagne toujours Orphée, il a juste choisi la mauvaise façon pour lui de me laisser gagner. Je vous souhaite le bonsoir mon ami. Vous aviez raison, je me suis beaucoup divertie.¤

¤Avez vous gagnée contre moi ?¤

¤Qui sait mon ami?¤

La déesse quittait la cité des Anges, même si l'idée de croiser un vieillard malkavien si antipathique envers les Tremeres démangeait sa curiosité. Qu'il aurait été drôle de jouer avec cet enfant...

***

Orphée regardait Asao, il avait fait un choix, celui manifestement qui n'était pas vraiment le bon. Y-avait-il véritablement un bon choix? Jamais avec Meerlinda, elle était l'intelligence incarnée. Celle qui savait avait toujours besoin d'amusement, souvent aux dépend des autres. Même si j'approuvais ses plans, je n'aimais pas ses méthodes. Moi même je pressentais être victime d'une manipulation, elle avait certainement vaincue ma vigilance à un moment. De quoi devenir parano, les maudits vieillards...

Et Asao avait fait le choix le plus difficile de son existence, je ne me sentais même pas la force de ré-orienter ce choix. Il penserait certainement que j'allais tenter de jouer le jeu de Meerlinda, que je souhaitais le manipuler... A ce niveau mieux valait laisser reposer les petites cellules grises. Ce fut pour cette raison que je pris la carafe pour la ranger dans un emplacement caché, au cas ou...

J'avais assez d'empathie pour partager la détresse de mon régent. On ne sortait guère indemne d'une confrontation avec Meerlinda. Néanmoins j'étais déçu du ton auquel il m'adressa la parole. Une teinte de reproche... Je pouvais deviner cela.

"Asao... Je plaisantais comme à mon habitude, je vous demande pardon pour mes mots s'ils vous ont portés offense. Je ne ferais rien de ce sang... J'essai d'être indépendant. A vrai dire je ne saura en cette heure vous certifier de mon indépendance."

Il ne fallait pas aborder le sujet, le laisser couler pour le moment. Ce fut donc à ma place, en mon fauteuil Voltaire que je sortis d'un tiroir une pile de dossier. Une question pour changer de sujet...

"Connaissez vous Shiro Amakusa?"

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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyDim 14 Juil - 14:19

(J’admire le coup fourbe de Meerlinda, soit dit au passage. Attends qu’Asao s’en rende compte ! J’suis parti du principe chronlogique que tout ceci se déroulait bien après la rencontre avec Shiro ^^)

J’étais resté songeur, agité, même une fois ma décision prise. Les paroles d’Orphée me ramenèrent au réel. Il s’excusait ? Fichtre, pour qu’il s’excuse, c’est que je devais m’être fait avoir quelque part, mais où ? D’ordinaire il n’était pas si compréhensif. Ou peut-être était-il déçu de devoir encore supporter son insupportable Régent ? La pensée m’amusa.

Il rangea la carafe, arguant qu’il préférait tenter d’être indépendant. La phrase me dérangea. Elle faisait écho à mes propres espoirs, mais… je pressentais déjà qu’elle devait être à double tranchant. A quel moment de la partie avais-je perdu mon indépendance ? Voici qui était une question à méditer, à méditer âprement… Et d’ici là… Orphée s’installa à son bureau, et me posa une question, une remarque troublante qui me contraignit tant bien que mal à cesser de songer à l'étonnante rencontre d'une Mathusalem et d'un Nouveau né.

L’évêque. Je l’avais presque oublié. Avec l’arrivée de Keith, cette rencontre toute singulière m’était sortie de la tête. Je posai le livre que j’avais gardé en main. Un livre fort intéressant… quel dommage que son auteur, Meerlinda, fût si imbuvable… Mais je la comprenais mieux, peut-être. Ses souvenirs avaient traversé en un éclair mes pensées. Foutu Tremere, qu’avait-il fait de l’âme qu’elle était jadis ?

Mais mon compatriote se fraya un chemin dans ma mémoire. Il me fallait revenir à des préoccupations plus urgentes, plus terre à terre, plus essentielle pour l’instant en tous cas. Je me souvenais de cette rencontre, placée sous une nuit neutre, une rencontre plaisante qui allait sans doute encore une fois m’apporter son lot d’ennuis… Mais depuis le petit jeu avec Meerlinda, on pouvait penser que tout était permis, après tout.

Un soupir.

« je vais vous épargner la fouille dans mon cerveau. Je connais Shiro Amakusa, oui. C’est un compatriote japonais. Et à ce que j’ai cru comprendre, il faut lui imputer la disparition subite de monsieur Anton ainsi que le titre d’Evêque du Sabbat, c’est bien cela ? »

Qu’allait encore me demander, je me posais la question. Mais plus grand-chose ne m’étonnerait ce soir, donc… Enfin, je parcourrais des yeux les piles autour de moi. Tiens, c’est qu’il avait certains ouvrages intéressants notre petit Primogène. Beaucoup d’alchimie, de Kabbale, mais pas uniquement ! Enfin, enfin…

Comme il allait être déçu de savoir que tout ceci, je l’avais appris en surprenant une conversation entre deux de ses collègues Ancilla…. Et non pas de la bouche de Shiro lui-même. A la vérité la rencontre avec l’Evêque avait été brève, polie, un souvenir lointain ponctué de la grande sympathie spontanée que j’avais eu pour ce compatriote. Une sympathie toute ethnique, bien entendu… peut-être, peut-être pas. Mais j’espérais en tous cas que lui et moi serions amenés à nous revoir, il semblait être une personne pleine d’intelligence.

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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyDim 14 Juil - 15:30

Sa remarque était déplacée, comme si je ne faisais que fouiller dans l'esprit des gens. Il m'arrivait plus souvent de deviner que de savoir. Ou était le plaisir de la connaissance sans la recherche. Bien je passais l'éponge sur cette remarque. Il était en mode robot, me déblatérant des banalités sur cet être. Il s'agissait d'une simple introduction, à vrai dire j'aurais préféré un simple  "oui je connais".

Il nageait encore en cette histoire trouble... Avec un peu de temps son cerveau allait refroidir, de toute manière il m'apparaissait ardu de savoir si Meerlinda avait réellement usé de manipulation à son égard, de son point de vue. Il s'agisait d'une véritable torture mentale, autant ne pas se l'infliger, le résultat n'était pas garantie.

Bien Shiro Amakusa pensais-je d'un soupir. Autant ne pas jouer aux devinettes plus longtemps. Dans la continuité je précisa donc les aboutissants de cette affaire.


"C'est exact, il a éliminé Anton et je pense qu'il n'est pas innocent à la disparition de monsieur Julian. Mais la situation a changée, la ligne a bougée, Shiro Amakusa a décidé de trahir les siens malgré les risques, par amour dit-on. Il est actuellement sous haute surveillance et vue la situation, son sort sera jugé par l'assemblée des Primogènes. Asao, voici vos ordres. Je n'irais pas à cette réunion, une autre m'attend à New York avec les Pontifex d'Amerique. Vous me remplacerez donc, j'ai une consigne de vote, je veux que vous sauviez Shiro Amakusa, quelle que soit ses crimes envers notre maison, vous serez son avocat."


Ah j'avais préparé un peu de travail pour mon régent, ouvrant le dossier, je feuilletais quelques pages.

"Voyons dans les Primogènes... Ah Séraphin Valli, il semblerait qu'il vote en faveur de notre ex-eveque... Edward Quinn également... Les autres... Je ne sais pas, enfin selon mes indications Marc de Raynor risque de voter contre. Faites attention à lui. Votre mission c'est de me sauver la tête de ce Lasombra."

Ah il me fallait aborder ce sujet.

"Vous souhaitez évidemment me poser la question, pourquoi ? Je vous répondrai qu'il s'agit d'une dette premièrement. Mais ce qui me convint le plus, c'est que je déteste le gachis. Les conditions vous conviennent? Je pense que vous n'aurez aucun mal à mettre de coté les crimes de l'ex-evêque. J'en terminerai par un point, vous voterez en mon nom, je ne souhaite pas que vous portiez la responsabilité de ce vote. La hierarchie pardonne plus facilement le caprice d'un Pontifex, que celui d'un Régent, vous me comprenez."

Une mission qui convenait comme un gant à mon régent.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyVen 19 Juil - 21:42

D’un coup, mon cerveau se remit en marche à mesure qu’Orphée me forçait à me concentrer sur un cas épineux. Il confirma ce que je savais déjà plus ou moins en laissant traîner des oreilles du côté de son bureau, et me chargeait de le représenter au jugement prochain de Shiro Amakusa-sama. Bien, une compétence qui était dans mes cordes, surtout qu’il me demandait de le gracier. Parfait, tout à fait parfait. Dette ou autre, je m’en fichais éperdument, mon frère de terres natales allait être sauf si l’on me prêtait la loquacité suffisante. Je n’en demandais pas plus, je m’estimais satisfait.

Orphée allait sans doute être étonné de ma réaction, je l’avais, il était vrai, habitué à beaucoup de bruit, beaucoup de tumulte, et plus encore de contestations, eh bien, pour une fois, je ne contesterai rien, et ne poserai aucune question. La seule perspective de revoir cet Evêque, pourtant un ennemi, enfin… plus ennemi pour longtemps si je parvenais à sauver sa tête, était pour moi source de joie.

Un compatriote, un allié potentiel, et surtout, quelqu’un avec qui je pourrais user de ma langue natale, quelqu’un qui comprendrait peut-être le code de conduite que ma conscience et mes racines me dictaient. En somme, et peut-être un rien naïvement, l’ami. Oh, je ne l’avais vu qu’une seule fois, et ce souvenir était bien confus en ma mémoire, mais j’étais véritablement emballé à l’idée de le retrouver.

Je ne fis aucun commentaire lorsqu’il crut bon de me rappeler une notion élémentaire de hiérarchie. Comme si cela me ressemblait de passer outre… bon d’accord, le rappel était peut-être nécessaire.

« Je me chargerai volontiers de ce cas, Orphée, si tel est votre bon vouloir. Oh, ne vous leurrez pas, ce n’est pas pour vous que je le fais. Je serai ravi de sauver la tête d’un compatriote, et votre dette m’importe peu, pour ne pas dire qu’elle m’indiffère au plus haut point, j’estime avoir le droit d’arrêter d’essayer de comprendre vos motivations pour ce soir tout du moins, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, et même si vous trouvez à y redire, d’ailleurs. »

Cependant, j’avais moi aussi quelque chose à demander, après tout ce que sa petite invitation surprise m’avait fait subir ce soir, j’espérais bien avoir un retour d’ascenseur tout de même. Ceci dit, je n’y comptais pas trop, mais… on ne savait jamais à quoi s’attendre avec lui, aussi me risquai-je à ajouter ma demande.

« Orphée, puisque je suis là, que vous êtes là, que nous sommes là tous les deux, permettez-moi de vous soumettre une demande également. J’aimerai vous demander de me libérer dans la soirée du vendredi à venir. Je doute que vous ayez besoin de moi, et l’ensemble des dossiers urgent sera traité en temps et en heure, rassurez-vous. En outre, après la déconvenue que Lester a cru bon de faire subir sur votre ordre à mon ami, et j’insiste sur ce dernier mot, je suppose qu’il serait de bon ton pour moi de passer un peu de temps en sa compagnie, si tant est que vous puissiez comprendre ce genre de motivations. »

Je pris une pause, quand je disais que le sang de synthèse me rendait irritable…

« J’aimerai également vous poser une question requérant votre absolu franchise. Je suppose que vous saviez que Meerlinda serait là, puisque vous m’aviez prévenu qu’elle déteste le retard, aussi ne vous le demanderai-je qu’une fois avant de me faire ma propre opinion sur le sujet : Etes-vous son allié ? Ne me répondez que par oui ou par non, s’il vous plait, cela me suffira pour la soirée, et j’ai encore des dossiers à superviser avant l’aube, donc si vous n’avez plus besoin de moi… »

Des dossiers, oui. Des dossiers, et un bon paquet de clopes.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyLun 22 Juil - 13:58

L'entretient aurait put se terminer sur une note amusante, vraiment très drôle. Mais il a fallut que l'esprit de mon régent revienne au sujet de cette triste affaire... Croyait-il tout d'abord me surprendre par cette si prompte acceptation ? Il s'agissait presque d'une consolation après ce qu'un entretient avec Meerlinda pouvait causé. Elle lui avait montré ses souvenirs, comme à d'autres, pouvait-on parler de jouets ? En tout cas ma salle de jeu sonnait à merveille avec cette thématique. Non... Il ne fallait pas en rire, j'avais de la peine pour ce qu'avait vécu Asao. J'avais pensé naïvement au bien fondé de cette rencontre, et cette éventualité avait été minoré en mon esprit. Jamais je n'aurais pensé au refus d'Asao. S'il avait pris le sang, il aurait brisé son lien de sang avec Meerlinda, il aurait minimisé l'effet des souvenirs... Quelle tête de bois !

Oui j'étais quelque peu en colère contre lui. Il était bien trop indépendant, ça le rendait imprudent. A son âge j'usais des autres, j'agissais avec délicatesse, je cachais bien sagement mes pensées. Mais voila que je me surprenais à le couver. Je ne craignais pas ma ruine, ma position était sure, mais la sienne. Alors oui... Quoi répondre, j'étais bien confus sur le moment. Noyé en mon Voltaire, je le regardai avec la bouille d'un enfant qui signifiait "tu fais une bêtise". En fait il s'agissait de "je vais faire une bêtise" mais à l'envers. Assez indescriptible comme bouille. Et puis j'étais bien trop pensif pour réfléchir a ce genre de détail d'apparence. Ah commençons par le point drôle.


"Asao, vous avez parlé de ma dette et je dois vous détromper, il s'agit de votre dette, contractée avec Flamina Adams une amie. Alors j'ai fait l'effort de lui passer mon ouvrage car vous en aviez apparemment besoin pour vos recherches. Ce livre j'y tiens beaucoup, pourriez vous me le rendre sans dommage une fois consulté ?"

Ensuite passons à la second étape.

"Sinon pour votre sortie, je ne vois pas pourquoi je refuserais. Un "évitez les ennuis par pitié" est néanmoins de rigueur."

Demeure la raison pour laquelle je suis maussade. Il fallait bien tirer cela au clair. Ma participation en cette entrevue devait apparaitre flou en son esprit. L'aider a y voir clair l'aiderait pensais-je.

"Je répondrai par la négative. Croyez vous vraiment qu'un tel mot puisse qualifier une telle relation entre un être aussi vieux avec moi. Meerlinda ne fait qu'encourager des esprits rebelles, je doute que nous deux arrivions véritablement à percer ses réelles motivations. Dans les faits je sais juste que ses réseaux prennent de l'ampleur et qu'elle a réussi à mettre sous protection quelques salubris. Désolé d'avoir un peu trop développé sur ce sujet."

Ma mina devint sombre, un pas vers la faiblesse.


"A part Lester, je suis seul Asao, terriblement seul. Avant de partir, un conseil avisé, ayez bien en mémoire tous les mots qu'a prononcées Meerlinda. Nos anciens aiment beaucoup les énigmes. Ce sera tout..."

Il pouvait deviner pour les souvenirs, seul. Il s'agissait néanmoins de la seule aide que je lui accordais. La soirée pour moi était finie.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyVen 26 Juil - 0:11

Mes esprits me semblaient confus, comme si j’émergeais à peine d’un long rêve. Un rêve étrange qui résonnait d’une note discordante, un sifflement amer qui vrillait mon crâne. Un sifflement qui voulait m’avertir d’un venin, d’un poison. Un venin ou un poison que je ne percevais pas. Dont seule une intuition me faisait part, une intuition bien étrange que quelque chose était survenu ce soir, mais quoi ? Qu’est-ce qui avait pu survenir à mon insu ?

Mon esprit s’envole un instant vers le début de la soirée, lorsque j’entrais dans ce bureau, guidé par Lester. La voix d’Orphée résonna, me distrayant de ces pensées. Ainsi donc Flamina Adams et Orphée étaient de mèche. J’en fus singulièrement choqué. Foutue Dame aux Masques, et dire qu’elle prétendait n’avoir aucune affinité avec la demi-portion. J’en étais atterré, et ma mine devait avoir un petit côté « décomposition avancée » qui seyait à ravir à un mort, je n’en doutais pas. Ainsi donc, mes contacts avaient faillit… Je toussotai pour reprendre contenance.

« L’ouvrage vous sera rendu. J’ignorai, pour être honnête qu’il vous appartenait. »

C’était la vérité, en toute bonne foi. J’avais toujours été persuadé que c’était un mage, et non un sorcier qui avait cet ouvrage, un mage qui s’était révélé être mort… Grrr ! Le destin encore une fois s’amusait à mes dépends. Enfin, j’avais le temps de consulter l’ouvrage, de ce fait. Il me fallait toutefois oser une chose qui me révulsait, mais que me commandait le souvenir d’un compatriote, un Lasombra. Je m’inclinai légèrement devant Orphée.

« Mes excuses de vous adjoindre ce désagrément. »

Bon sang, je virai sympathique avec l’âge, il allait falloir que je me ressaisisse. On autorisa ma sortie, j’eus un pincement au cœur. Orphée pouvait-il deviner ma résolution ? Cette entrevue avec Keith… J’avais bien peur de lui céder, cette fois-ci, tout me commandait de lui céder. Il était venu me chercher, après tout, j’en avais conscience.

Le souvenir de la soirée me revint, plus persistant. L’image de Meerlinda, son regard pétillant d’intelligence. Ses paroles, ses souvenirs… Une drôle d’impression, ce sentiment qu’un truc cloche… La voix d’Orphée s’élève à nouveau, cassant l’étincelle de compréhension qui naissait aux tréfonds de mon esprit. Une réponse pleine de bon sens qui me donne l’impression de m’être égaré en un faux raisonnement. Oui, Orphée était un allié, je commençais enfin à le considérer comme tel. Je m’étais fourvoyé quelque part, je m’étais trompé de chemin à un endroit ou à un autre, et impossible de savoir où ça avait dérapé. Il fallait que mon esprit s’exerce, mais la mine sombre d’Orphée m’en dissuada.

Il prononça des mots tristes, trop tristes pour sa bouille enfantine. Il était seul, oui, et j’avais Keith sur mon chemin. Prêter attention aux… Bordel ! La connasse ! Deux neurones venaient de se connecter, et il était temps. Comment avais-je pu me laisser abuser par ces souvenirs. Elle m’avait prévenu, pourtant ; prévenu qu’elle comptait rééquilibrer la balance. J’étais à nouveau sous sa coupe. Eh merde ! Il allait me falloir user du plan B, celui que j’avais toujours dans la manche, celui que j’avais toujours sous la main. La chose ne me réjouissait pas, mais j’allais devoir m’endetter encore auprès de Flamina Adams.

« Merci Orphée, pour votre franchise et vos mots. J’ai… compris l’erreur de cette nuit. Je suppose qu’il me faudra trouver un moyen d’y remédier. A mon tour d’être franc. Je suis un imbécile. Veuillez m’en pardonner. »

Je m’inclinai. Quarante-cinq degrés, j’étais rouillé. Quarante-cinq degrés, parce que je respectais enfin cet enfant. Il aurait fallu le temps, oui, le temps pour comprendre où était ma place, où était mon chemin. L’avais-je compris ? Je ne le savais pas vraiment. Mais elle n’était pas ici.

« Orphée, vous m’avez offert l’asile ici, un poste également, ainsi que votre patience et… euh… le contenu de votre bibliothèque dirons-nous. L’ouvrage sera sur votre bureau demain soir, soyez-en assuré. Je m’acquitterai également de ce procès. Toutefois, permettez-moi de vous donner ma démission à venir. Je prendrai la route, Orphée, dès que ce procès sera fini, vous pourrez me déclarer fuyard si le cœur vous en dit, mais je quitterai cette ville, je disparaîtrai en compagnie de Keith, et vous n’entendrez plus jamais parler de moi. Pardon de vous laisser seul ici, Orphée. Je ne peux me résoudre à rester dans une fondation. »

Si ces mots sortaient du bureau d’Orphée, je me donnais quinze minutes avant d’être reformaté.
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyVen 26 Juil - 19:13

Oh pouvait-il me quitter ainsi ? Bonne question, qu'es ce que j'en pensais ? Que disait la raison ?

- Évidemment, d'un point de vue logique c'est une bonne idée qu'il s'en aille. Il ne faisait que répandre le désordre, même avec le soutient de Meerlinda cela devenait ingérable. Tôt ou tard il nous aurait couté la place de Primogène. Qui sait, notre secret aurait été éventé ? On ne peut pas faire confiance à une personne qui a les cheveux roses.

Mais que disait le coeur.


- On l'aime bien. Il est marrant et vraiment ça nous ait arrivé depuis combien de temps, de s'amuser vraiment ?
- Le coeur visiblement n'a que peu d’argument à opposer à la logique. C'est fichtrement regrettable. Qu'es ce que l'amusement face à la réputation ? Trouver Génerus est vain.

Je levai alors un doigt en l'air pour calmer le débat.

- Mais vous vous fourvoyez, nous sommes seuls depuis pas mal de temps, il semble être...
- Taratata, il va ou ? On ne sait pas, vous remettriez un destin de brillant alchimiste entre les mains du hasard.
- Mais parfois il faut savoir prendre des risques.

Décidément je me saisit de mon bilboquet, une, deux, trois et la quatrième passe réussie. Il y-avait quelque chose qui n'allait pas... Cinquième passe, un échec ! J'étais assurément nerveux. Très nerveux, je connaissais ce morceau de bois comme le livre du parfait alchimiste écrit par Prélati.

- Vous avez le don de faire hésiter ce qui n'a pas à être chamboulé.
- Un instant voulez vous, nous sommes sur le point de basculer.

Une voiture à ressort, je remonta son mécanisme et la voiture roula sur le bureau. Pour tomber pathétiquement sur le sol à la fin de sa course. J'avais vraiment une mine assombrie, je m'attendais à quelque chose de plus encourageant... Sur quoi donc pouvais-je baser ma volonté ? Mais la ou on cru tous que la chose roulante était bien inerte elle continua cependant fébrilement sa course, un temps seulement... Mais j'avais trouvé et j'étais enfin décidé...

"Asao, vous êtes méchant de m'abandonner ainsi !"

- Peut-être aurions nous dut adopter une approche plus logique ? Non ?
- Nous avons échoué au bilboquet, au bilboquet ! Désolé mais nous ne pouvons qu'être énervé !

Un silence mental s'imposait... Il me fallait être calme, avouer l'amitié tout simplement.


"On ne se connait que depuis quelques mois et vous m'avez dédaigné à la première pensée. Je ne veux pas de votre départ. Mais quel égoïste je ferais, je connais la passion dévorante pour vos recherches. J'ai à coeur de penser..."

- Pour résumer, on se passe de la logique !
- Silence !

"J'ai cœur à penser que vous pourriez m'accepter, je voudrais faire parti de ce voyage. J'ai souvent été libre de parcourir le monde, ce poste n'était qu'un moyen de m'avoir à l'oeil. Meerlinda couvrira mes arrières je pense. D'ailleurs peut-être es ce que je joue son jeu en faisant cela, je ne saurais l'affirmer. En ma possession je dispose de différents lieux en mémoire. Ces lieux je les ai dérobés ou devinés, ils sont la ou normalement Générus devrait se trouver, il y-en a trois."

Je ne devais point être un fardeau.

"Ne m'emmenez point pour connaitre ces lieux, je vous donnerai les coordonnées à une simple demande. Permettez moi de vous accompagner parce que vous le souhaitez. Moi je le veux, vous êtes un ami, quelque chose de rare."

Quelle logique pouvait répondre à ce fait ? Aucune.

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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptySam 27 Juil - 10:18

Je vis Orphée plus agité que ce que je l’avais jamais vu. Il semblait n’agir que sous des impulsions, des pensées contraires. Sur son visage passaient des émotions aussi diverses que variées, et il y avait un petit côté effrayant à le voir s’agiter, tester son bilboquet, échouer à la cinquième tentative, et en tirer des conclusions mentales. De même que cette petite voiture qui fila et qui sembla pour lui être un élément déterminant dans sa prise de décision… J’avais toujours trouvé ce petit complètement taré, il était en train de me le prouver.

Il se mit à parler, à me reprocher cet abandon. Les mots me touchèrent en plein cœur, bien plus que ce qu’il aurait été normal de ressentir. Pourquoi ce départ me mettait-il si mal à l’aise ? Pourquoi ? N’était-ce pas ce que j’avais toujours escompté ? A présent que je trouvais la force de me lancer, je manquais de me raviser.

Il poursuivit la conversation d’un ton étrange, avec des paroles qui ne seyaient pas au personnage. Il refusait mon départ, mais non pas pour les raisons que j’avais supposées. De… l’Amitié ? J’en étais troublé, à quand remontait pour moi le dernier emploi de ce mot ? Trop longtemps, sans doute, je ne comptais que Keith dans leur nombre.

Keith et ce petit ? Je n’arrivais pas à le considérer comme autre chose qu’un primogène, comme cela avait faussé ma vision des choses.

Il continua. Non, il ne refusait pas mon départ, il voulait m’accompagner… Pardon ? Quoi ? What ? Indépendamment de sa proposition des lieux, fort généreuse, il était vrai, mais pour l’heure ce n’était pas à cela que s’attachait mon esprit, j’étais surpris, un peu choqué aussi, de pareille proposition. Je pris quelques instants de silence pour peser le pour, le contre, tout argument et son contraire. Je devais avoir une mine épouvantable, sombre sans nul doute, et probablement tour à tout défaite et étonnée.

Je répondis cependant d’une voix posée, le tourbillonnement de sentiments contradictoires qui m’assaillait se tut. Il avait fait un pas, à moi de faire le suivant.

« Je suppose que si je vous laisse ici, Orphée, vous allez faire des bêtises, en tant que régent, je me dois de veiller à ce que vous ne troubliez pas cette fondation de vos caprices. Je serai heureux de voyager avec vous. »

Tout simplement. Un duo improbable pour une aventure dont nous ne reviendrions peut-être pas, ou changés, mais l’affaire promettait d’être amusante. Il restait cependant quelques petits points à tirer au clair.

« N’allez-vous pas vous faire taper sur les doigts de cette défection, Orphée ? Vous avez bien plus que moi à perdre. »

Et une précision.

« Il n’est pas impossible que nous ayons un troisième collègue de voyage, d’ailleurs. Un Ravnos qui vous hait cordialement, me semble-t-il. Si vous pouviez éviter de lui refaire le portrait à chaque rencontre… N’allez pas me faire croire que vous êtes un Tzimisce ! »

Ne manquait plus qu’une question.

« Vous connaissez bien l’Europe ? »
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyLun 29 Juil - 15:18

Il acceptait donc, voila une chose que je jugeai probable, mais non certaine. Le cœur en fut soulagé, par ces mots il venait de m’ôter la peur d'une déconvenue. Oui j'étais prêt à le suivre, même en la compagnie de monsieur Keith. Restait vraisemblablement un soucis, qu'allait donc devenir Alloïs Lester ? Mon fidèle infant et amoureux des plantes ? Je ne pouvais décidément point autoriser qu'il me suive. Ce n'était pas la faute du Ravnos, mais bien une raison politique. Moi parti, Lester aura alors devoir en sa présence de prouver ma bonne foi. Affirmant alors la régularité de mon engagement, certes une défection brutale mais avec Lester je ne resterais jamais éloigné de cette maudite pyramide. Certes, j'entrevoyais déjà son mécontentement, mais il n'y avait pas le choix. A vrai dire Lester ne m'avait jamais réellement quitté, toujours son ombre planait au dessus de la mienne. Besoin d'indépendance ? Oui il en avait besoin, même s'il ne voulait l'avouer.

Lester, je l'avais étreint sur les conseils de ma dame. Il était amoureux et chevalier de notre sang-bleu, pour les crimes que l'on avait portés à ma couronne, à mes prétentions de régner... Il me jura allégeance en humain, je l'avais étreint la nuit même, sans attendre des preuves de cette loyauté. Un chevalier qui allait se trouver sans âme à protéger désormais. Moi-même comment allais-je faire sans Lester, mon chauffeur, mon majordome, mon confident ? Il était aussi un père aux yeux des mortels... Asao ne pourrait pas être mon frère de sang, disons un frère d'adoption, oui cela pouvait passer.

Quoi qu'il en soit j'avais assez joué, j'avais assez disserté sur ce sujet, mon esprit était décidé je suivrai Asao. J'étais descendu de ma chaise, déjà je me considérais comme n'étant plus véritablement habilité à diriger cette fondation. Comment mettre un mot sur le sentiment qui me tenaillait ? J'étais simplement heureux d'avoir été accepté, au delà de ma position ou de mon apparence. Je souriais alors, c'était une belle nuit au final. Meerlinda n'avait pas totalement gagnée.


"Si je connais l'Europe ? Je l'ai sillonné tant de fois aux besoins de mes recherches. Comme vous le pressentez c'est sur le vieux continent que nous poserons pied. Meerlinda n'aurait jamais put risquer le départ de Generus au nouveau monde, Matthias lui est avec elle. J'ai la Flandres, le Pays de Galles et l'Ecosse à vous proposer en destinations, les lieux ou pourraient se trouver Generus."


Mais il fallait bien énoncer quelques vérités.


"Il n'y aura rien a craindre pour moi. Mais politiquement la défection malgré les raisons invoqués ne sera pas aux gouts de beaucoup de monde. Je serais sans doute rétrogradé, conservant toutefois mon titre de seigneur du clan. Monsieur Lester demeurera à Los Angeles pour calmer mes détracteurs. Quand à vous, vous aurez simplement obéis à mes directives aux yeux des cercles supérieurs. On fait comme cela ? Et ne vous inquiétez pas, je crois que je vais aimer jouer aux cartes avec monsieur Van Der Harten."

J'avais la mine réjouie, comme si rien ne pouvait assombrir l'idée d'une amitié naissante, avec promesse d'un voyage à la clef. Une fonction politique ? Cela ne m’intéressait pas. Alors je tendis la main à Asao, une main d'enfant, il fallait sceller notre plan.

"Vous savez je ne suis plus vraiment votre Primogène à présent."
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MessageSujet: Re: La partie continue [pv Orphée]   La partie continue [pv Orphée] EmptyDim 4 Aoû - 17:23

(HS : désolé du retard, Orphée ^^ tu sais bien qu'en ce moment c'est le foutoir. Keith et Aura lanceront le sujet d'adieux une fois qu'elles auront bouclé leur RP actuel ^^)

Le petit primogène était étonnant… Non, il fallait que j’arrête de la considérer en tant que tel à présent, il n’était plus primogène, de même que je n’étais plus régent. Il descendit de son bureau, devenant cette petite silhouette que j’avais jadis connu, en d’autres nuits, avec des épis verts sur la tête. Une bouille qui allait me suivre pendant quelques temps, désormais, une bouille qui serait un bien étrange compagnon de route, je n’en doutais pas.

Il connaissait l’Europe, je ne m’étais pas trompé. Notre petit roi de France était donc un habitué de l’endroit, une chose tout à fait utile en l’état. Oh, pour l’Europe, je ne me préoccupais à la vérité pas immédiatement de Générus, même si nos recherches allaient nous y conduire, indubitablement. J’avais d’autres projets immédiats, et certains étaient des visites de courtoisie. Des visites qui ne seraient probablement pas du goût de mon cher petit Primogène, encore que plus rien ne me surprendrait, désormais.

J’acceptais de bon gré les recommandations d’Orphée, ses recommandations, et ses explications sur les jours à venir. Rétrogradé… oui, il le serait certainement, de même que moi à la vérité. Je ne me faisais guère beaucoup d’illusions sur la question après tout. Sa remarque sur Keith me fit rire, j’essayais d’imaginer la tête de mon ami lorsque je lui apprendrais que le « gamin » nous accompagnait… Déjà je trouvais la situation désopilante.

L’enfant s’approcha, il me tendit la main. Une situation bien cocasse, lorsqu’on y songeait… Ce petit primogène qui me tendait la main en signe de paix et d’amitié, alors que je l’avais insulté, détesté, et attaqué en l’espace de quelques nuits à peine. Je la serrai avec un grand sourire. Je ne me serai jamais cru capable d’une telle chose.

« Oh, Je ne pourrai plus vous appeler Messire alors ? Quel dommage, Orphée. Retrouvons-nous demain soir, si vous le voulez bien, j’avais prévu de retrouver Keith, nous irons lui rendre visite à deux, si vous le voulez bien. Et pour ce qui est de l’Europe… je n’avais pas deviné vos intentions… Il faut que j’augmente mon Augure, vous vous souvenez ? »

Un éclat de rire, un aveu qui tomba avant que je ne quitte la pièce. Quelques mots que ce cher Orphée pourrait méditer à loisir jusqu’au lendemain.

« J’ai fait les quatre-cent coups avec Keith, forcément, ça laisse des amitiés et des haines. Certaines personnes de l’Ancien Monde aimeraient nous revoir, j’en suis certain. Vous avez un à priori négatif sur les Alchimistes ? »

… Les Alchimistes Baalis s’entendait.
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