Promotion sabbatique

[ hrp : je vous renvoie à ce sujet pour le visuel des lieux. ]

Après une marche d'une dizaine de minutes au bord de la plage, je conduisis mon invité devant mon night-club, qui annonçait en grandes lettres dorées "Le Midnight" et d'où des bruits de musique et de fête nous parvenaient.

Suivez-moi je vous prie !

Je me retournais vers lui juste avant d'entrer dans le bâtiment, pour me rendre compte qu'il avait toujours son fusil sur l'épaule. Je lui souris avant de dire d'une voix poliment gênée :

Hum, par contre vous n'allez pas pouvoir entrer avec votre arme. La clientèle est humaine à l'étage, il ne faudrait pas les effrayer.

Invité

Le fusil avait progressivement disparu dans les profondeurs des pans du manteau de cuir blanc arboré par le Toréador. Après un haussement d'épaule, Patt se détourna de l'entrée du Midnight pour aller jeter l'arme derrière un groupe de poubelles. Ça ferait une bonne surprise à un clodo, ou un rebondissement intéressant dans une querelle d'ivrognes.

Voilà, allons y.

C'était simple, rapide et efficace. Je glisserais un mot à l'un des membres du personnel pour qu'il aille récupérer l'arme, il n'y avait pas de petit profit.
En attendant, j'invitais Patt à entrer...
La salle principale était bruyante et blindée de monde, mais je ne m'y attardais pas longtemps. Je n'avais que faire des humains ce soir, je traitais avec des semblables.
Je guidais donc le sabbatique vers le fond de la salle, où un homme imposant gardait l'entrée d'un escalier qui descendait. En me voyant, il me sourit et nous laissa passer.
En bas, deux portes s'offraient à nous, l'une indiquait "salon de la Tour" en néon bleuté, et l'autre "salon de l’Épée" en lettres rouges. J'ouvris celle du salon de l'Épée.

La pièce était très rouge, une salle carrée avec des sièges disposés comme une sorte de petit labyrinthe, et un prolongement avec des escaliers qui menaient au comptoir. Le sol et deux des murs étaient constitués de miroirs - pour faire enrager les Lasombra, mon petit plaisir personnel - et des néons phosphorescents ajoutaient à l'ambiance moderne et grunge du lieu.
Du hard métal tournait en fond sonore.

Je m'écartais pour laisser mon invité passer devant et découvrir les lieux, attendant ses commentaires.

Invité

Patt s'arrêta quelques instants pour scruter la foule de la salle principale (lecture des auras).
Emboîtant le pas au giovanni, il jeta un oeuil intéressé aux néons du salon de la Tour avant de passer la porte que lui ouvrait son hôte.

Joli cadre...

Pénétrant dans la salle, il parcouru les sièges du regard, saluant les éventuels sabattiques présent de signes de têtes conquérants et laissant ses yeux faire le tour de chaque détails de la pièce tandis qu'il avançait entre les canapés vers le bar.

La musique n'est pas mal, mais je suis plus calé western. J'apprécie l'effort d'assortir le cuir des sièges à mon manteau, par contre.

Arrivant au comptoir.

Bonsoir, mon cher. Alors, qu'est ce que vous proposez à ceux qui n'ont pas le loisir de pouvoir consommer l'alcool pur?

Patt semblait apprécier le lieu, en tout cas il fit deux compliments, ce qui n'était déjà pas mal. La musique ne lui convenait pas ? Pas de problème, j'allais changer ça. Vu son look, ses préférences musicales ne m'étonnèrent pas vraiment.

Nous pouvons aussi assortir l'ambiance musicale à votre chapeau. Je m'en occupe tout de suite.

Je lui adressai un sourire avant de passer dans une petite salle annexe pour aller chercher sur internet une playlist préfaite avec les meilleurs morceaux d'Ennio Morricone. Rapidement, le chanteur d'AC/DC laissa la place à la BO de Le Bon la Brute et le Truand.

Pendant ce temps, Petruccio s'occupa du client. Mon collègue et précieux frère de clan était encore meilleur en politique que moi. Avec son allure impeccable et ses manières de gentleman, il avait un sens des affaires très développé, et faisait des ravages notamment au sein de la Camarilla.
Lorsque Patt s'approcha de lui pour lui demander ce qu'il pouvait servir comme boisson alcoolisé, il joignit ses mains en cloche et répondit d'une voix flûtée :

Bonsoir monsieur. Et bien, grâce à un fond de commerce non négligeable fourni par l'étage supérieur, nous sommes en mesure de vous vendre du sang alcoolisé. Nous avons du classique, comme le sang à la bière, à la vodka ou au whisky, des choses plus distinguées comme le martini, le cognac ou encore le champagne, ou pour les plus originaux nous servons également des cocktails qui contiennent un peu de tout.

Invité

A défaut d'avoir le sens artistique accordé à ses gouts, ces Aubains savaient traiter leur clientêle. Surement cherchaient ils à convenir à tout le monde pour pas qu'on prenne la peine de les bouter hors de leurs night clubs, traffics et clubs échangistes de cimetière. Mais surement aussi leurs membres les plus intéressants n'étaient pas du genre à fréquenter ce genre d'endroits.

Du Moricone, musique classique rococco communément associée à des films tournés en Italie un bon demi siècle après la grande époque qu'ils décrivent, ces ritals se fichaient de lui ou bien n'avaient il simplement aucune connaissance de la culture américaine?

*entre ses dent* Ca fera l'affaire...
*plus haut, à Pettrucio* Bon, et bien voyons ce que donne ce wisky alors. Comment vont les affaires?

Monsieur reste dans le classique. Très bien.

Petruccio disparut derrière le comptoir durant quelques instants, puis il refit surface en tenant un grand verre déjà rempli de sang, qu'il déposa devant Patt.

Huit dollars s'il vous plaît, monsieur... Monsieur ?

A ce moment, je revins de la salle des employés et passais en coup de vent dans le salon pour voir si tout se passait bien. Je lançais rapidement à l'encontre de Patt :

Patt, je remonte chercher votre collègue ! En attendant, mettez-vous à l'aise !

Petruccio sourit en me voyant passer, et répondit à Patt de sa voix douce :

Monsieur Patt donc. Les affaires se portent bien. L'établissement est récent, mais l'étage humain est extrêmement bien fréquenté, et pour les salons privés, nous commençons à nous faire connaître.

Invité

Une fois la livraison en lieu sur, il retourna vers le bar du Giovanni. En fait, une vraie boite de nuit, du genre branché et tapageur. Rien à voir avec le repaire d'habitués dans lequel il sévissait. Il s'attira quelques regards perplexes de la part du personnel ou de clients en entrant, mais n'y prêta pas attention. Il n'allait pas se raser la moustache tous les soirs non plus.

En voyant les humains danser, se tortiller et boire, il se dit que c'était plutôt pas mal de rentrer dans un bar par la réserve. Le Giovanni lui avait dit que les salles pour ceux de son espèce étaient en bas, mais un gorille engoncé dans un costume lui signifia que l'accès était réservé aux invités de son patron.

"Eh bien, dépêche-toi d'aller le chercher ton patron, petit, et au trot." lui dit-il.

[ hrp : comme Patt ne passe plus, on continue sans lui.]

La goule qui gardait l'accès aux salons privés eut tout juste le temps de répliquer à James qu'il n'avait pas à aller chercher le patron sur simple demande d'un inconnu, que j'arrivai en haut de l'escalier et lui mit une main sur l'épaule.

Grazie, Angelo. Ce charmant moustachu peut passer.

J'invitais James à me suivre, et le conduisit dans le salon de l'épée. Son collègue étant en grande discussion avec Petruccio au comptoir, je proposais au Tzimisce de prendre place dans l'un des canapés en velours rouge, le temps d'aller chercher à boire.
Je ne pris pas le temps de lui demander son avis sur ce qu'il voulait boire, et ramenait deux verres de sang imbibés de whisky.

Alors, qu'en pensez-vous mon cher ?

Invité

James allait lui montrer aimablement qu'il n'était pas le premier inconnu venu quand le maitre des lieux arriva et calma les ardeurs de la goule.

- Charmant étant le maitre mot répliqua-t-il au Giovanni pendant qu'ils descendaient un escalier vers la partie la plus intéressante du club. La musique était...plus assortie à Patt qu'au décor. Mais Ennio Morricone au milieu de tout ce rouge et ces murs lisses, c'était plutôt amusant. Roberto le guida vers un canapé duquel ils avaient une bonne vue sur le reste du club. Il serait bon de savoir qui fréquentait le Midnight.

- Eh bien, mon cher Roberto, vous n'avez pas lésiné pour faire plaisir à la clientèle. C'est très...rouge et moelleux. Mais les murs ne doivent pas exactement plaire à tout le monde.

Il huma le verre que ramenait le Giovanni.

- Oh, un bon whisky...Je dirais, au nez, qu'il s'agit d'un whisky d'Islay. Mon bar est plus...à la bonne franquette, je dirais. Moins gourmet, j'imagine, mais il est toujours bon d'avoir un endroit ou se sentir chez soi.

Non, il ne pensait pas que le Midnight marcherait sur ses plates-bandes en fin de compte.

Le Tzimisce semblait plus satisfait que celui que je prenais toujours pour un Brujah. Il nota notamment les efforts d'ameublement et de couleurs, ainsi que la particularité des murs.
Tandis que je m'installais dans le canapé en face de lui, je lui répondis avec un sourire :

En effet. Le Salon pour les membres de la Camarilla est bien différent, nous avons essayé de correspondre aux goûts de chacune des sectes, même si chaque individu est unique.
Les miroirs, c'est ma petite touche personnelle. Je suis sûr que vos collègues Lasombra seront charmés de l'attention.

S'il y avait bien un clan que j'avais du mal à supporter, c'était bien le clan des Ombres. Ils étaient arrogants, blindés de pouvoirs désagréables, et de plus, l'un d'eux avait tué ma mère. Certes, c'était une forme de raciste de tous les détester à cause des actes d'un seul, mais ils étaient très rares les Lasombra qui étaient parvenus à me faire bonne impression.
James compara le Midnight avec son bar, disant que son établissement était plus simple.

Nos deux établissements sont très différents, je pense. Le Midnight n'est pas un bar, c'est un nightclub. Et je suppose que votre bar n'a pas de partie exclusivement réservée à notre race, si ? Quel en est le fonctionnement ?

J'étais curieux de savoir comment fonctionnait exactement le Last Round. J'avais connu en Hollande un bar tenu par des sabbatiques où l'on servait du sang camouflé, et où des humains volontaires (et inconscients) venaient se faire mordre par des vampires. Mais la Hollande était un pays aux moeurs très particulières.

Invité

Et il avait l'air ravi du tour qu'il jouait ainsi aux Lasombra...Ces Giovanni, finalement, à force de vouloir manger à tous les râteliers. Malheureusement, il finirait bien par tomber sur un os. Ou un Lasombra encore plus ombrageux que les autres.

"Je demanderai aux Lasombra de ma connaissance s'ils sont venus, et ce qu'ils ont pensé de votre nigthclub. Je me suis dit en rentrant que c'était amusant de rentrer par la réserve en fin de compte. Est-ce qu'il y a parfois des transferts entre les étages ?"

Il se mit à rire en pensant à la comparaison entre les deux établissements..

"Non, ce n'est pas un nightclub, c'est plutôt un endroit d'habitués qui aiment passer une soirée tranquille autour d'un verre, avec un barman qui connait leurs goûts. L'endroit n'est strictement pas réservé aux nôtres. Quelques humains qui croient savoir ce qu'ils font viennent, et puis quelques touristes qui n'ont pas idée de l'endroit ou ils mettent les pieds. Des amateurs de décoration 70's. Mais plusieurs nuits par semaine, le bar est fermé pour des soirées privées. Très privées. Et l'entrée est beaucoup plus sélective."

Peu de Lasombra étaient venus au Midnight pour le moment. Le nightclub se lançait, et était plutôt fréquenté par ceux que l'on nommait autrefois les bas clans. Peu de Toreador, Ventrue ou Lasombra étaient capables de ravaler leur orgueil pour venir se montrer en un tel lieu... Et pourtant, mon établissement était tout à fait respectable !
J'y rencontrais surtout des Brujah, quelques aubains. Le Tzimisce était le premier des hauts clans à venir, et comme il tenait lui-même un bar, j'espérais qu'il me ferait une bonne publicité.

Le sabbatique nomma l'étage "la réserve". Pas étonnant, de la part d'un membre de sa secte. Ils avaient une fâcheuse tendance à ne considérer les humains que comme des cannettes sur pattes. Les camaristes étaient plus raffinés. Certes, ils étaient loin de tous se faire les protecteurs des humains, mais au moins les manipulaient-ils plus subtilement, utilisant leurs contacts, leur argent, pas seulement leur sang.
Lorsque James me demanda s'il y avait des transferts entre les étages, je désignais nos verres avec un sourire et répondis :

C'est bien là le principe. Le sang que vous buvez vient d'au-dessus, prélevé directement sur un jeune humain venu faire la fête. Tous nos clients sont surveillés, nous vérifions leur consommation, et trions leur sang en différentes catégories.
Nos semblables peuvent également profiter du night-club à l'étage, mais à l'unique condition de préserver le Voile, ou ce que la Camarilla nomme la Mascarade. Il n'est pas autorisé de se servir directement sur les clients. Cela ruinerait mon commerce !
En revanche, il est évident que les vampires sont également triés, et que chacun va dans le Salon qui lui est attribué. Les Camaristes dans la Salon de la Tour, les Sabbatiques dans le Salon de l’Épée. Les allées et venues sont rigoureusement surveillées.

Voilà, le Tzimisce était à présent au courant de l'essentiel à savoir.
James m'expliqua en quelques mots le fonctionnement du Last Round. C'était donc bien un bar "comme les autres", en apparence. Mais certaines nuits, il était réservé aux vampires, à ce que j'en comprenais.

Sélection sectaire, je suppose. Ne trouvez-vous pas cela dangereux, signore Ramsay ? Que tout le monde sache où se réunit le Sabbat ? Un assaut est si vite organisé, une bombe si facile à placer...

Ce n'était pas une menace, mais une simple constatation. Je me montrais curieux.

Invité

Le sang était donc on ne peut plus frais...Mais chez le Giovanni, visiblement, il était hors de question de se servir directement à la source. Mascarade, Mascarade...Il eut un sourire amusé. Le signor Roberto ne voulait pas certainement que le moindre profit lui échappe.

- Bien sûr, la sécurité pour la bonne marche des affaires... Je vois. Et je me demande toujours si la proximité des salons - si loin, mais si proches - n'ajoute pas un petit quelque chose à la fréquentation du bar.

Mais les questions du patron se faisaient plus précises. Tout comme ses menaces, même si elles se voilaient du masque bonhomme de la curiosité.

- Une sélection par le bon sens, Monsieur Giovanni. En général, les gens vont dans des bars pour passer un bon moment, et savent donc ou aller.

Il eut un sourire ambigu à la curiosité de son interlocuteur.

- Mais Monsieur Giovanni...Nous sommes légion. Et le Sabbat est loin de se réunir au Last Round. Qu'une bombe éclate, et l'Epée perdrait quelques-un de ses membres, mais cela ne changerait absolument à la présence du Sabbat en ville.

La fréquentation s'améliorera. Le projet est récent, et les vampires réfléchissent sur du long terme, ils peuvent mettre beaucoup de temps à se décider.
Mais des accords ont été passés avec votre Archevêque, et avec le Prince, et aucune altercation inter-sectes ne saurait être tolérée en ce lieu.

Ma famille y veillait avec beaucoup de soin. Si je n'étais pas versé dans les arts occultes, certains de mes frères de clans étaient spécialistes en asservissement de fantômes, et s'étaient constitué de véritables petites armées, qui surveillaient les lieux, et empêchaient les vampires de faire des bêtises. Cela ne s'était pas encore produit, mais je ne doutais pas que certains essaieraient. Ils pouvaient être si fourbes !

Le Tzimisce ne sembla pas s'inquiéter outre-mesure pour la sécurité de son propre établissement. Le Last Round n'était qu'un lieu secondaire selon lui, et son explosion ne ravagerait pas le Sabbat. Bien. Mais cela ravagerait ses affaires, sans aucun doute. Si jamais le bar venait à trop concurrencer mon nightclub, je saurais comment m'y prendre. Mais comme nous étions sur deux terrains différents, il ne devrait pas y avoir de problèmes.

Nous vous perdrions vous, ce qui serait un beau gâchis !
Mais je suppose bien que vous prenez vos dispositions.
S'il fallait vraiment attaquer votre secte, le théâtre chinois serait un meilleur choix...

J'adressais un sourire malicieux à James, avant d'ajouter :

Ne vous inquiétez pas, je n'irai pas lancer cette information sur les toits. Pas plus que je ne vous révélerai où se situe le précieux Elyséum de son Altesse.
Si nous sommes très bien informés, par chance nous sommes également neutres. Votre guerre ne nous intéresse pas. Sauf d'un point de vue lucratif, évidemment.

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