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 Rencontre au sommet

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MessageSujet: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet EmptyLun 1 Juil - 11:06

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"Mais quelle horreur !"

Cassandra restait avec une moue de dégoût devant la peinture, mi-répugnée, mi-fascinée, un verre de champagne à la main. Elle observait la toile qui se trouvait devant elle, se demandant où était passée le bon goût. Elle s'adressa à son cavalier de la soirée, qui l'avait trainée à ce vernissage.

"Rappelez-moi de ne plus vous accompagner, Sydney. Je n'arrive pas à croire qu'on vend ce genre d'horreur des millions. Regardez ! Aucune passion, aucune idée, aucun goût esthétique. J'ai beau ne pas faire partie de vos fanas d'art, je sais reconnaître une mauvaise œuvre. Où sont passés la passion, la gloire, la grâce, l'intimité des toiles d'autrefois?"


Cassandra finit par jeter un œil à son compagnon, détournant avec un certain soulagement ses yeux de la peinture. Ce n'était guère le genre de cavalier qu'elle aurait voulu ce soir, mais elle s'ennuyait et son homologue lui avait proposé ce vernissage. Elle avait accepté à contrecœur pour éviter de se brouiller avec ce nouveau-venu dans le conseil des Évêques. Elle pourrait peut-être jauger sa valeur ce soir, avec de la chance.

Ils déambulèrent au milieu du Bétail, elle d'un œil morne, mais écoutant avec politesse son compagnon, lui parlant avec passion. Elle ne se ferait jamais à cet art abstrait, insipide où des pseudos artistes peignant un carré rouge sur un fond rouge et se disait esthète, encouragé en cela par une société hypocrite qui ne cherchait qu'à placer de l'argent dans de l'art de spéculation qui leur rapporterait plus, plus tard. Cassandra acquiesçait aux paroles véhémentes de Blackbird. Au moins partageait-il son opinion. Elle qui avait été habituée à la grâce, à la beauté quasi magique des peintures de la Renaissance de son pays natal, à la puissance et au prestige des toiles de son époque, ne pouvait qu'être dégoûtée de la tournure qu'avait pris cet art si flamboyant autrefois.

Elle pensait à prendre congé du Toréador antitribu pour aller se sustenter quand son regard fut attirée par le visage d'une brune charismatique. Un sourire cruel apparut sur son visage angélique.


"Ainsi, la soirée va se révéler amusante, en fin de compte... Sydney, mon cher, que diriez vous d'aller présenter nos hommages à une personnalité de la plus haute importance ? Il n'est pas dit que deux Évêques du Sabbat partent sans se présenter à Son Altesse le Prince. Qui plus est, une de vos compatriotes, si j'ose dire."


A peine ses paroles prononcés que Cassandra, de rouge vêtue, s'avança lentement mais de façon impériale au côté du Toréador, fendant la foule qui semblait s'éloigner respectueusement à leur passage. Son sourire était celui d'une femme retrouvant avec plaisir une amie de longue date. Elle s'avança auprès du Prince de Los Angeles, qui était accompagné d'un homme, son cavalier ou son protecteur, de toute évidence.

"Quelle surprise de vous retrouver ici, ma chère. C'est trop d'honneur que vous faîtes à ces mortels que de leur accorder de votre précieux temps. Enfin, j'ose espérer que c'est bien de la charité que vous faîtes et non votre amour de ces tableaux hideux qui vous a fait venir ici... Il serait dommage que le Prince de Los Angeles, la sommité du clan Toréador, soit aussi son plus mauvais représentant en terme d'esthétique."


Elle regarda l'homme qui se tenait au côté du Prince de façon sérieuse et afin de prévenir tout mouvement de sa part, lui dit :


"Nous ne faisons que discuter. Évitez donc tout excès de zèle, de peur que je ne brise votre si précieuse hypocrisie, agneau muselé."


Puis elle revint à sa première cible, de nouveau un sourire triomphant aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet EmptyLun 1 Juil - 16:41

La reine rouge était en forme ce soir, vraiment... Tout ce venin, cette verve assassine pour un art si minimaliste.

"Vous savez, j'ai personnellement rencontré Andy Warhol. Le problème m'a t-il dit c'est que tout peut devenir art de nos jours. Une pelle à neige, un simple collage et ses carrés... Vous voyez le message de l'artiste ma chère?"

Non même la tête un peu penchée je n'arrivais point à saisir la subtilité du message. Sans lunettes teintées rouges, avec lunettes, sans lunettes... non toujours rien, une œuvre bien fade il fallait le concéder. Pourtant j'étais bien proche de ce tableau, y-avait-il une subtilité cachée? Non, définitivement non.


"Oui, c'est une horreur !"

Mais à vrai dire, si on y réfléchissait bien on pouvait presque y voir une piste de disco... En fait non... C'est une horreur. J'étais moi même accompagné de Bob le Brujah, le grand mince black avec sa coupe afro, quel groove ce mec ! La nous étions habillés évidemment dans la tenue exigé de cette soirée mondaine, mes origines britanniques en étaient que plus sublimées. Quand à Bob... c'était Bob quoi. Toujours à trainer dans mon ombre, il n'y avait au final que moi et la reine rouge et j'avouais ressentir l'incommensurable déception d'avoir invité mon homologue en cette exposition misérable !


"Qu'on nous amène l'artiste Bob ! Je veux voir son sang repeindre ses œuvres, sans doute y verra t-on un message plus évident !"

Évidemment un simple message sujet à détendre l'atmosphère, mais quoiqu'il en soit j'étais prêt à valider cet ordre si la belle impérieuse acceptait cela. Mais non... Il fallait être dérangé par une rose, une vieille rose, totalement has been... Ce n'était qu'une beauté fade à mon gout, sans couleur, allons smile ma chère ! Au milieu d'un balais de requin, voila qui avait le don de gâcher le talent !


"A la réflexion ma chère, pourquoi pas?"

Nous n'étions guère des jouets et ce qui demeurait en face non plus. La tension était palpable et j'avouais être excité par le groove lent et tendu de cet accord ! Oh mais mettez moi Dancing Queen que je puisse expulser toute ces vibrations qui ébranlait mes sens ! Nous voici donc, Amelia Quinn !


"Ouuuuh quel punch ma chère ! Hé bien alors ma grande comment vas tu?"


Oh que je n'avais point peur, je lui fis donc la bise, comme une simple admiratrice de mon talent immense. Sans piège, mais avec un peu de célérité dans le mouvement, j'avais tout de même un peu peur de tomber sur un piquant.


"Quelle décadence tout de même? Avez vous eu la curiosité de tomber sur le tableau "J'aime les pommes?" d'Augustin Fallacieux? Aucune pomme? Oh pardon aurais-je oublié de me présenter, Sydney Blackbird."

Pas besoin de détail, j'étais assez célèbre pour me passer de commentaires. Je me présentais à vrai dire pour le chevalier servant. Toutes les roses cultivées savaient qui était Sydney Blackbird, le grand esthète du Disco.
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet EmptyLun 1 Juil - 21:06

Oh bon sang. En contemplant la toile qu’elle avait sous les yeux, Amélia Quinn se sentait soudainement un rien néauséeuse à l’idée qu’on pût appeler cela de l’art. Il allait réellement falloir qu’elle s’entretienne avec le sceptre responsable de cette abomination… Enfin, cela confirmait ses dires de toujours, n’était ni Rose, ni Artiste qui le voulait bien. Cette spirale jaune, ce fond fushia… Non, c’était à la limite du supportable.

Son cavalier demeurait impassible, sans doute aurait-elle du prier une autre personne de le rejoindre en cette nuit, mais il lui avait semblé que l’occasion était parfaite pour se faire un ami de ce nouveau conseiller des Masques. C’était là leur première rencontre, et l’affaire était de la plus haute importance. Cerner son nouveau conseiller hors des murs de l’Elyséum était un luxe. Sous couvert d’une invitation galante, et il fallait reconnaître que l’Ancilla avait misé sur le décorum, son costume était impeccable. Il se tenait peut-être un peu trop droit et semblait bien jeune, mais… on allait faire aller… Sous couvert de l’invitation galante, donc, il s’agissait précisément de voir ce qui pourrait sortir de bon et de moins bon de ce jeune homme… enfin, vampire.

« Dites-moi, monsieur Valli, que pensez-vous de cette exposition ? »

Question piège. Mentirait-il pour entrer dans les bonnes grâces du prince, ou demeurerait-il fidèle au dégoût qui se lisait depuis un moment dans son regard ? La chose était à voir, bien entendu, mais elle risquait d’être vue plus tard. Une voix haute, puissante, enchanteresse et détestable enchaîna, claironnante, les bris de mascarade.

"Quelle surprise de vous retrouver ici, ma chère. C'est trop d'honneur que vous faîtes à ces mortels que de leur accorder de votre précieux temps. Enfin, j'ose espérer que c'est bien de la charité que vous faîtes et non votre amour de ces tableaux hideux qui vous a fait venir ici... Il serait dommage que le Prince de Los Angeles, la sommité du clan Toréador, soit aussi son plus mauvais représentant en terme d'esthétique."

En son fort intérieur, Amélia eut la furieuse envie de défenestrer cette blonde piquante qui, de toute évidence, n’était certainement pas Camariste. Un sourire aux lèvres, le Prince contint l’envie furieuse de voir le sang de cette morue recouvrir les cloisons.

« Ma chère amie, quel plaisir de vous voir ici. Je ne suis aucunement surprise de vous retrouver au milieu de ces tableaux, on m’a toujours dit bien des choses à propos de votre gout artistique, et si j’en juge par votre mise et votre verbe, je me dois d’accorder quelques crédits à ces rumeurs. Enfin, enfin, passons. Pour vous répondre, non, je ne suis pas l’instigatrice de cette soirée, et fort heureusement, comme vous l’avez si justement fait remarquer. »

La rumeur disait beaucoup de choses oui, et notamment le fait qu’un compatriote était en ville. Si pour la femme, elle hésitait entre divers identités – avec un peu de chance le Masque à son bras pourrait-il l’éclairer.

« Prince, prince, de quel titre vous me flattez, voyons. N’est-ce point vers vous que convergent tous les regards de la soirée. On pourrait donc supposer que vous en êtes la reine. »

Le second vampire, lui, fit une entrée fracassante, et dès lors, elle fut fixée sur son identité avant même qu’il n’ouvre la bouche. A la vérité ces lunettes rouges étaient si ignoblement has been qu’elle l’eut identifié avec ce seul élément.

"Ouuuuh quel punch ma chère ! Hé bien alors ma grande comment vas tu?"

Il lui en profita pour lui coller une bise sur chaque joue. Allons bon, voila qui était infiniment plus drôle. Pensait-il la faire sortir de ces gonds avec ce bris élémentaire de protocole ? En Elyséum il y serait sans doute parvenu, mais Amélia Quinn n’y était pas, et en tant que Prince, la Mascarade primerait.

"Quelle décadence tout de même? Avez vous eu la curiosité de tomber sur le tableau "J'aime les pommes?" d'Augustin Fallacieux? Aucune pomme? Oh pardon aurais-je oublié de me présenter, Sydney Blackbird."

Amélia se fit donc un devoir de lui rendre la pareille bien volontiers en lui prenant la main.

« Et toi, vieille branche, comment vas-tu ? Il n’est pas nécessaire de te présenter, voyons, qui ne connaît pas le grand Sydney ? Qui ne connaît pas l’icône d’une génération entière ? Pas de fausse modestie, veux-tu, ça te va excessivement mal. La Décadence… ah, à qui le dis-tu ? Cette exposition est tout bonnement décevante à la vérité, j’en ai bien peur. Oh, d’ailleurs, as-tu vu ce collage tout proche ? Il n’est pas sans me rappeler quelque chose… un Style de musique… tu sais ? Oh, je l’ai sur le bout de la langue… Le collage et la musique en question sont du même goût, mais impossible de me remémorer le nom de ce genre musical… »

En faisant des moulinets du poignet, et en fronçant les sourcils, Amélia Quinn faisait mine de chercher le mot « disco ». Elle priait en réalité pour que Séraphin Valli ait le bon goût de participer à la joute et de l’y glisser.

La phrase suivante que prononça la dame fit sourire doucement le Prince. A ce qu’on lui avait dit, le vampire était tout sauf un agneau muselé…

"Nous ne faisons que discuter. Évitez donc tout excès de zèle, de peur que je ne brise votre si précieuse hypocrisie, agneau muselé."


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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet EmptyMer 3 Juil - 23:23

Je levai les yeux au ciel lorsqu’on m’appris la nouvelle.  Une Rose qui traînait un Masque à un vernissage. On aurait décidément tout vu, et Prince ou non, Quinn allait bien vite comprendre ce que j’en pensais si elle daignait seulement poser la question. Mais quelle idée vraiment de laisser une plante verte sans cervelle devenir Prince !

Bon, d’accord, la fureur m’aveuglait, elle régnait de façon tout à fait compétente. Sa cour avait sans doute un peu trop de faste à mon goût, mais que ne fallait-il pas faire pour plaire à la Patricie ? Je vêtis donc un sobre costume, me fit discrétion come à l’accoutumée et retrouvais au lieu dit l’insupportable nuisance de ma quiétude nocturne.

Dire que l’exposition était un désastre confinait à l’euphémisme abusif. Un désastre… non, c’était une magistrale faute de goût, et lorsqu’on m’apprit qu’un Sceptre s’était improvisé peintre à la gloire du prince, j’hésitai à y voir une tentative d’insubordination, ou une déclaration de guerre à peine voilée, dans tous les cas le peu de bon goût qui me restait exigeait un châtiment. Du reste, la Dame à mon bras était ravissante, un Prince en somme. Elle eut la délicate attention de me demander ce que j’en pensais. L’idée de mentir pour lui plaire ne m’effleura pas même l’idée.

« J’hésite entre les larmes et le rire, pour être honnête. Disons que j’aurai appris ce soir qu’il est toujours possible de repousser plus avant les limites de l’immondice. »

C’est à cet instant que deux personnages particulièrement hauts en couleurs firent leur apparition. Une femme, une semblable, un nom détestable tout de rouge vêtu sur laquelle courraient les plus folles rumeurs dans toute la ville. Cassandra Dandolo était à Los Angeles, et aucun masque digne de ce nom ne pouvait l’ignorer tant la discrétion semblait être le cadet de ses soucis. A ce qu’on disait c’était une petite peste insupportable de prétention et de pouvoirs, manipulatrice des ombres et des hommes. A ce que j’en voyais, la réputation était bien en deçà de la réalité.

Suivant d’une oreille distraite la conversation, je ne cherchai pas à m’en mêler. Savoir se faire oublier avait toujours été une valeur sure, et ce n’était pas la chevalière ornée d’une émeraude à mon doigt qui dirait le contraire. Malencontreusement, la peste n’était pas seule. Elle était accompagnée d’un cavalier dont les fautes de goût s’accordaient à l’exposition, c’était dire. Il se nommait Sydney Blackbird et en Elyséum se serait probablement fait défenestrer. Nous n’étions pas en Elyséum, et force était de reconnaître que le Prince avait une certaine patience.

Peut-être n’était-elle pas juste une belle plante après tout. Et puis, quel punch, comme aurait dit notre roi du goût vestimentaire décadent, quel entrain ! Un style de musique. Avait-elle sérieusement dans l’idée d’insulter devant Sydney Blackbird, le roi du disco, ce qui avait fait la célébrité de son nom ? Apparemment oui. Il aurait donc été stupide de ne pas en profiter. Au moins la rose avait-elle quelques menues épines.

« Il me semble, Mon Amie, que vous voulez parler de Disco. »

La dame en rouge se piqua d’une remarque assassine à mon endroit. Parfait, parfait, je n’attendais que cela depuis le début de ces palabres.

« Ma chère Cassandra Dandolo, votre réputation vous précède, et je crains qu’elle soit en deçà du personnage. Mon hypocrisie se porte comme un charme, elle vous en remercie, et la vôtre ? Vous médisiez tout à l’heure à grand renfort de verve bien placée à l’endroit de l’art présenté ici, et je le conçois tout à fait, mais force est de remarquer, si j’en juge par l’énergumène qui a votre bras que vos goûts ne sont certainement pas meilleurs que ceux de l’artiste… Peut-être même pis en vérité. Enfin, pour une dame de votre rang, on vous trouvera des circonstances atténuantes. »

Je me tournai vers le prince, soucieux de voir  sa réaction, et pris les devants. Qu’il était jouissif de ce permettre une telle liberté. Je n’avais que peu d’affinité avec les gens de son espèce, et c’était l’occasion où jamais de le lui rappeler.

« Ma chère Amélia, vous avez de bien étranges goûts picturaux pour m’avoir amené ici. Vos deux amis ont-ils monté un duo comique ? Est-ce une farce ? Elle est amusante bien sur, mais les plaisanteries les plus courtes sont certainement les meilleures, ne poursuivons donc pas celle-ci plus avant, si vous le voulez bien. »

Oui, la plante verte, c’était effectivement une proposition de repli. J’espérais sincèrement qu’elle l’aurait compris, mais avec les Toréadors….
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet EmptyJeu 4 Juil - 14:01

Cassandra observait les différents interlocuteurs dans leurs joutes verbales. C'était tellement jouissif ! Elle oscillait entre envie d'enfermer cette petite prétentieuse dans les Ténèbres ou rire et lui rendre la pareille. Mais après tout, elle avait provoqué et elle était bien heureuse de l'intelligence de la réponse de ces deux Camaristes. Les gens au Sabbat avait beaucoup trop de déférence pour elle pour lui répondre sur ce ton. on la craignait trop. Alors, oui, évidemment, elle recherchait cette dévotion et cette peur, elle aimait le respect qu'il lui était du. Seulement, parfois, se retrouver dans un discours moins policé faisait un bien fou. Et elle aurait été fort déçu de dominer trop aisément l'adversaire. Où est la gloire de vaincre un ennemi à terre ? Il fallait de l'éclat, du prestige, de l'élégance et de l'intelligence.

Elle souriait impassible et riait parfois comme si cette femme à qui elle n'avait jamais adressée la parole était une amie de toujours qui venait de faire la meilleure blague du monde.


"Ne vous fiez point aux rumeurs, ma chère. De toute évidence, on vous ment. Et si ces gens qui font courir de méchants bruits sur moi, vous ont aussi conseillé cette tenue, je vous conseille vivement de leur arracher les yeux et la langue. Pour les mensonges et leur mauvais goût. Il serait dommage de garder auprès de vous des gens de si faibles valeurs et qui de toute évidence vous veulent du mal, Prince."


L'Italienne détailla de haut en bas la tenue de la Toréador, en réprimant un dégoût manifeste. La femme lui souriait, imperturbable. Même, elle enchaîna dans le jeu instauré par Cassandra.

"Prince, prince, de quel titre vous me flattez, voyons. N’est-ce point vers vous que convergent tous les regards de la soirée. On pourrait donc supposer que vous en êtes la reine."


Cassandra, souriante, inclina légérement la tête, acceptant le compliment. Bien sûr, le Prince ne cherchait qu'à éviter le bris de Mascarade, mais peu importait. Elle mènerait la danse.


"Effectivement, j'avoue que j'ai le regrettable défaut de briller où que je sois, qu'importe la médiocrité des gens qui m'entourent ou de la soirée. Il n'est point besoin pour moi d'utiliser des artifices mensongers comme la Présence. Que voulez-vous ? Certaines personnes sont faites pour être au-dessus de la masse grouillante, pour diriger et dominer."


Elle observait à la dérobée celui qui accompagnait le Prince tandis que Sydney entrait en jeu. L'italienne riait intérieurement de la façon dont le Toréador cassait les conventions et le protocole si chère aux Camaristes. Sa compatriote ne se laissait point faire, mordant de la même manière que l'impertinent sabbatique. Cassandra avait envie d'applaudir. Comme c'était amusant !

Elle adressa tout de même un message à l'homme qui restait silencieux depuis le début, essayant de le provoquer. Et contrairement à ce qu'elle pensait, le Caïnite dont elle ignorait le nom et le clan, se rebella. Cassandra mima un air faussement choqué avant de rire. Elle ne répondit pas tout de suite à l'insulte qu'il venait de faire à un Evêque du Sabbat. Elle choisit l'humiliation. Surtout lorsque cet homme qui aurait du protéger le Prince en vint à s'attaquer verbalement à elle. Rien de bien méchant. Mais pour une personne de son Rang, cela frisait le blasphème. Autant attiser les tensions que de s'abaisser à frapper l'impertinent. Elle ne le regarda même plus et s'adressa seulement à la Toréador. Ne pas lui répondre alors qu'il s'était adressée à elle. Quelle parfaite façon de souligner son peu d'existence à ses yeux. Il connaissait son nom. Elle s'en fichait du sien. Son ton était surpris et curieux...


"Ma chère, je ne savais pas qu'il y avait dans vos rangs quelqu'un de supérieur au Prince, à vous..."

Cassandra prit l'air intriguée puis la stupéfaction se dessina sur son visage. A peine surjouée. Pour que la réplique cinglante se fasse encore plus blessante.


"Pardon ! Je... Cet homme est votre inférieur ? J'avais toujours dénié les rumeurs selon lesquelles vous n'étiez qu'un pantin. Je vais devoir réviser mon jugement. Il est évident sinon que vous prônez une liberté de parole qui frise l'insulte envers ceux qui devraient faire autorité."

Cassandra souriait de façon innocente. Manipuler. Créer le conflit.


"Dans tous les cas, obéïssez-lui. Une femme de votre rang devrait éviter, tout comme nous allons le faire, de rester dans une soirée avec aussi peu d'intérêt. Vous êtes à vrai dire, raison pour laquelle nous sommes venus vous faire nos hommages les plus "sincères", les seules personnes intéressantes de la soirée. C'est dire..."

Cassandra souria de toutes ses dents, amusée. Comme c'était délectable. Elle avait hâte de voir ce que lui concocterait cette brune qui n'était même pas respecté de ses sbires.
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet EmptyMer 10 Juil - 21:40

Quel rythme ! Quelle succession de remarque condescendante ! Quel GRrooooooooVe ! Ah toutes ces paroles empoisonnées me donnaient le tournis et dieu qu j'encaissais mal tant le tempo était fort ! Mais comment faisaient-ils, diable ! Au nom de Sainte Gloria Gaynor, je n'allais pas abandonner après seulement quelques notes, j'étais le Prince du Disco. Pour danser en cette assemblée de puissant il me fallait donc la verve assassine, frapper sur les faibles, frapper sur les envieux. Ah parfait car mon sang bouillonnait, toute cette hargne à décrédibiliser mon art, toute cette fougue pour me convaincre de mon style old-fashion. Les miséreux, les larves ! A peine digne de danser à mes cotés !

Il y-avait bien entendu mon homologue de cette nuit, elle semblait distiller la confusion des rangs, elle voulait brouiller leurs tempo, bien parfait. Il ne me restait plus qu'a frapper, car revenons sérieux... Je n'étais pas un jouet, derrière moi résidait un empire financier, j'étais Sydney Blackbird et si le Disco avait eu son heure de gloire, ma gloire, elle s'éternisait, elle se pérennisait.

J'émis un petit rire amusé, ce genre de petit rire amusé, moqueur. Un incontrôlable petit rire agaçant... Celui s'éternisa quelque peu, tellement que je dus prendre le mouchoir de ma veste pour tenter de calmer mes zygomatiques mutins. Ah ma vicissitude enrageait en mon corps de rose. Toujours dans le ton de la plaisanterie...


"Hé bien, quel sens de la répartie ! Mais dit moi Amélia, je peux t'appeler Amélia ma grande ?"

J'avais peur qu'elle adopte encore la démarche stupide de me serrer le bras. Pourquoi elle avait fait ça nom de Boney M. ? Je venais de lui faire la bise, elle aurait put trouver une autre manière aussi redondante pour me charrier.


"Moi ce que je vois c'est... Hé pardon vieux je te connais pas, tu m'as l'air du bon soldat de base? Laisse les grands s'amuser tu veux? Tiens voila deux dollars va t'amuser aux distribs!"

Je lui fis une tape à l'épaule, dans ma générosité je lui avais donné 4 dollars. Quand on aimait, on ne comptait pas, il ne comptait pas pour moi ! Il avait l'air du bougre infect de camariste. J'en avais rien à foutre de sa "face" (en anglais).

"Alors je disais Amelia, ma grande mais qu'es ce que tu fous? Bouge toi ma grande ! Hé mais qu'es ce que t'as foutu de ta life a part filer du fric à la Warner et à la fox? T'as vu les films qu'ils produisent, t'as été voir Twilight ma grande? Tu savais que ton fric avait servi à financer Fast and Furious 6 ? Bientôt on va apprendre que tu produits des films français? Tu regardes tes films? Parce que moi je danse ma belle, j'ai marqué l'histoire de ma griffe, moi un p'tit jeunot. A jamais on se souviendra des 70's, de cette époque qui a influencée tout l'art, toute un mode de pensée, plus libre... Mais toi... A part donner ton fric en swingant sur les flux boursiers... Non je vois pas, décevant hein? Quatre siècle et en arriver la... Allez je vais essayer de te faire danser un peu, tu ne me donnes pas le choix..."

Je dégaine alors mon arme, mon phone. Et hop un appel à Charlie.


"Allo Charlie c'est Sydney ! Vendez mes actions de la Fox s'il vous plaît ! Cela fera moins de sous-sous pour les vieux !"

Et je clignais de l'oeil ! Alors ça faisait quoi de savoir son action chuter en direct. Le problème avec les sociétés quotées en bourse, l'achat et la revente de titres étaient libres et impersonnelles. Alors allais tu danser ma belle?
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MessageSujet: Re: Rencontre au sommet   Rencontre au sommet EmptyLun 12 Aoû - 10:09

Amélia souriait, toujours imperturbable. Son sourire ne montrait aucune faille à une politesse sans limite, et une courtoisie toute aussi établie… En vérité, le Prince fulminait. Si elle avait été du clan des masques ou du clan de la sagesse, les TROIS imbéciles qui l’entouraient se seraient déjà retrouvés le nez contre un mur, à aller dire bonjour d’un peu plus près les hideuses toiles qui y étaient accrochées… Malheureusement, la Mascarade et le bon goût primaient. Il fallait en premier lieu s’occuper du petit idiot à son bras. Oh, son idée n’était pas stupide, cependant sa verve l’était, et il s’agissait de recadrer au plus vite cela.

* Monsieur Valli, vous êtes un petit imbécile. Si vous pouviez avoir l’aimable obligeance de penser moins fort tout le bien que vous pensez de votre Prince, je vous en serai reconnaissante. Vos pensées déplaisantes parasitent l’air. En outre, votre ton est déplacé également, et vous allez avoir l’obligeance de vous acquitter d’une dette majeure à mon égard pour bris protocolaire une fois que nous serons rentrés. J’ose espérer que cela vous servira de leçon. Ne commettez pas l’imprudence de vous croire l’égale de Madame Adams, vous ne l’êtes de toute évidence pas. Et si vous recommencez dans cette veine, je me verrai dans l’obligation de vous confier un poste de Gardien de l’Elyséum. A moins que vous n’ambitionniez de rester plus bas que Terre toute votre misérable non-vie, je vous prierai de faire pénitence ! *

Il fallait répondre à cette petite pique, il s’était montré fort incisif à l’endroit de Madame Dandolo, cette piquante dame rouge, et il était de bon ton de l’en féliciter, oui, en revanche sa pique à son endroit était la malvenue.

« Oh, vous n’étiez pas si réticent mon cher, lorsque vous aviez promis de m’accompagner, où donc est passé votre sens de l’aventure ? Devrais-je demander à ce cher Sydney de m’accompagner la prochaine fois que je voudrai contempler toute la dégénérescence artistique de cette ville ? »

Un petit éclat de rire avant que Cassandra ne reprenne la parole. Elle était ravie que cette chère petite peste lui donnât l’occasion de sortir les griffes.

« Comme vous avez raison ma chère, concernant les mensonges et le mauvais goût… Arracher les yeux et la langue, dites-vous ? Devrais-je vous proposer ce châtiment ? Après tout vous êtes dans mon entourage immédiat pour cet instant, et en ce qui concerne votre goût et votre honnêteté… »

Amélia était tout sourire, avait prononcé cette réplique d’une voix douce où perçait une légèreté toute Toréador, elle accueillit sans broncher la suite des réparties de cette Cassandra Dandolo concernant ses sujets… Oui, ce petit imbécile avait vraiment négocié fort peu habilement, et dans l’idéal, il lui aurait été nécessaire de trouver à répartie. Quelques instants durant, elle n’en trouva pas, jusqu’à ce que Cassandra lui propose de partir également…

« Allons, allons chère Cassandra, depuis quand les femmes écoutent-elles leurs cavaliers en si charmante compagnie que la vôtre ? Comme ce que vous dites est drôle. Après tout, les hommes parlent, pérorent, énoncent, mais… qui sait si nous les écoutons, n’êtes vous pas de mon avis, cher ami ? »

Elle s’était tournée vers Séraphin Valli… Une seule remarque déplaisante… une seule… et amitié pour le clan des masques ou non, des têtes et des réputations sauteraient avant l’aube.

Ce cher Sydney entama sa petite ronde, parfait, il était tellement amusant, que sa verve stimulait l’esprit d’Amélia et l’aidait à reprendre pied.

« Mais bien sur Syndey, tu permets également que je t’appelle Syndey, pas vrai ? Je ne vais pas t’appeler mon chou toute la nuit, non plus. »

Il fila un billet à Séraphin. S’il n’y avait pas eue cette mascarade, Amélia aurait été ravie de le voir sauter à la gorge de ces deux là, mais il avait intérêt à se contrôler… S’il lui prouvait ce soir qu’il valait mieux que le brujah de base, tout n’aurait pas été perdu !

Comme il était drôle, ce petit Toréador, à menacer l’une de ses couvertures, plutôt que son Art véritable, comme il était amusant à se préoccuper de sa fortune et non

« Mon cher Sydney, mon chou, voyons… Le cinéma est une industrie comme une autre, je ne produis pas de films français, par contre, désolée de te décevoir. Toutefois, tu as entièrement raison. Le cinéma n’est plus ce qu’il était, je dois bien le reconnaître… Devrais-je songer à une reconversion ? Oh, oui, sans doute. Attendez-vous à quelques surprises dans les jours à venir. »

A son tour le Prince sortit un téléphone portable de sa proche, et passa un coup de fil.

« Bonsoir Monsieur le Maire, c’est Amélia. Oui. Vous portez-vous toujours bien ? »

Son vis-à-vis lui répondit par l’affirmative, visiblement tout heureux d'avoir de ses nouvelles.

« Vous m’aviez parlé de votre petit… projet personnel l’autre soir, j’ai trouvé la localisation rêvée pour votre club, très cher. En plein cœur de la ville, il est actuellement occupé par le Dark Umbrella, oui, le club rétro. »

On lui répondit qu’on allait s’intéresser à son cas, usant de tous les moyens possibles pour le déloger si le lieu était satisfaisant.

« Mais bien entendu, Monsieur le Maire, une bonne soirée à vous. »

Elle raccrocha, jeta un coup d’œil à Sydney Blackbird.

« Oh, pardon mon chou, tu disais ? »

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