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 Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ]

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Phosphoros
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MessageSujet: Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ]   Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ] EmptyDim 29 Déc - 16:32

Citation :
A l'attention du Priscus Phosphoros,

De la part d'Aurelio, Ductus des Noctis Lacrimae.
Mes salutations, Priscus, je suis le Ductus des Noctis Lacrimae, envoyé en renfort depuis Prague pour aider à la conquête de Los Angeles. Je vous écris car étant présentement la plus haute autorité du Sabbat dans la région, c'est à vous qu'incombe la responsabilité d'accorder les rites de bénédiction du havre dont j'ai prit possession pour l'établissement de ma meute.
J'aimerais également vous rencontrer pour vous remettre une lettre scellée de la part de l'Archevêque de Prague, mais également pour discuter de l'avenir de notre croisade contre la Camarilla.
J'attends avec impatience votre venue à l'église San Eduardo el Confesor.

Aurelio, Ductus des Noctis Lacrimae.


Une lettre en bonne et du forme, cela était satisfaisant. Le vieux continent avait encore des vampires respectables en comparaison de ce que l'Ancien avait réalisé depuis son arrivée aux Etats Unifiés d'Amériques. 
L'air abjecte du continent gangrène les mœurs. Licence et déprédations y sont les maîtres mots. 
Toi aussi tu trouves cette époque magnifique, Philippe ? 
Sans être devin, je m'avancerai à dire que Philippe s'attristait de cette constatation. 
Je sais, Elis, je faisais de l'humour. Ce que tu peux être agaçant. Rien d'étonnant qu'en mon temps, je t'avais fait taire...
Dommage pour toi, Alexandre semble apprécier ma conversation. 
San Eduardo el Confessor ? Rex Anglorum ?
Patronus Regum. C'est un ancien monastère dominicain  qui...
Comment t'en sais autant Jean-baptiste ? 
Quand j'ai le droit d'agir, je lis, je m'informe.
T'as le droit d'agir ? Mais pourquoi moi je...
Silence Narot. Jean-baptiste et Philippe disposent d'un traitement spécial pour service rendu. Toi tu ne ferais qu'attirer l'attention. Un soir viendra où tu pourras agir un peu.
Ah...la phase 5... s'élever des Ténèbres.
Amen.

Un homme entre dans la chambre du Red Dragon mise à disposition pour Phosphoros par Maître Lee Wong-Jin. 
"- Vous avez appelé monsieur ? J'ai cru vous avoir entendu demander de la lumière.
- Hum ? Non... enfin à vrai dire. Approche mon petit. Viens. Tu vas aider un vieil homme...

Une fois sustenté, Alexandros traîna le corps exsangue jusqu'aux cuisines où il le laissa là. Le Maître Wong-Jin saurait comment accommoder les restes. Il saisit au passage une bouteille de d'alcool de riz. La manducation avait toujours aidé le Ravnos à calmer ses rhumatismes fantômes. 
Ah J'ai une de ces douleurs depuis le concile.
Marcus.. Marcus... Marcus... Combien de fois dois-je te le répéter. Tu n'as pas de rhumatismes. Tu as la vigueur d'un jouvenceau alors arrêtes de te prendre pour un vieillard !
J'ai 7 siècles et des poussières, tu as vu mon visage ? Comment comptes-tu me faire croire que je ne suis pas un vieux croûteux ?
Abattez moi... je n'en peux de ceux là...
Hey ! Tu ne vas pas te suicider ?!
C'était de l'humour mais désormais je commence à y réfléchir sérieusement...
Bon allez, Marcus, bois si tu en as besoin mais uniquement quelques gorgées.



Le soleil se couchait à peine sur la colossale cité des anges. La Fortitude de l'Ancien lui permettait de supporter les derniers rayons meurtriers du soleil. Et l'Ancien adorait regarder le Crépuscule. 
Il scruta la lumière sanglante disparaître puis se mit en route. 
Bien sur, Marcus en reversa partout sur le sol. En courant à 100 km/h, cela était prévisible. Alexandros s'exaspéra. Philippe en fut choqué. Narot rit. Marcus se régala. Et Elis ? Et bien, il courait. 
Arrivés sans encombre, Phosphoros revêtit son âme du masque de Priscus. Il était un tout, unifié, solide, impénétrable. Il était Phosphoros. 

Le lieu n'était pas le havre d'un Tzimisce. Qui pouvait bien être cet évêque ? Un Magister ? Un Fou ? Ou un Patricien ? Peut-être est-il un Paladin... Ses rats l'avait informé de la possible arrivée dans l'Etat d'un Guerrier de Samiel... Serait-ce notre cher évêque tant pétri de vertu ? 

Il passa l'arche et sa grille de fer. Il traversa son jardin alors que la nuit était pleinement tombée. La lune comme seul témoin, il dévora une orange. Les ombres de son forfait se dessinant sur les murs de l'ancien monastère. Il se présenta devant le narthex : « Rex post quodque regem. » Du peu de rois que nous eussions connus, aucun n'était guidé par Dieu mais bien par le Diable.
Souriant à cette remarque, Phosphoros s'avança et sifflotant quelque cantique catholique qu'il chantait encore enfant dont il se souvenait, il alla s'asseoir à un banc.
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MessageSujet: Re: Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ]   Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ] EmptyMar 31 Déc - 15:34

La nuit était tombée depuis peu alors qu’Aurelio parcourait les pages du Livre de Nod entre ses mains. Il avait réussi à se procurer cette copie incomplète d’Aristote de Laurent lors de son séjour à Berlin, lorsque les Noctis Lacrimae et lui, alors simple membre de la meute, avaient mené le siège de la Fondation Tremere. Il avait été plus que surpris de tomber sur cet exemplaire imprimé, accompagné de copies d’illustrations et de notes d’études manuscrites dans les bureaux du Régent. Il avait trouvé étonnant de voir ce livre, considéré au mieux comme risible, au pire comme hérétique par les membres de la Camarilla, entre les mains du plus proche conseiller du Prince de la ville. Ne l’ayant jamais lu, il en avait pris possession pour l’étudier et après avoir rédigé ses propres notes, les avait comparées à celle du Tremere décédé.

Un passage en particulier avait attiré son attention, les débuts de la Chronique de Caïn, lorsqu’il avait été éveillé par Lilith et sa magie.

« Caïn dit " Et même si cela était, une vie sans pouvoir ne serait pas pire à vivre
Je pourrais mourir sans tes dons. Je ne pourrais pas vivre comme ton Suivant. "
Lillith m'aimait, je le savais.
Lillith aurait fait ce que je lui avais demandé, même si elle ne l'avait désiré.
Et alors Lillith, Lillith aux yeux clairs, m'éveilla.
Elle se coupa avec un couteau, et versa de son sang dans un bol.
Je bus avidement. C'était doux.
Et puis je suis tombé dans l'Abysse »


L’usage du terme Abysse l’avait marqué et le laissait toujours songeur, et cette nuit encore il réfléchissait au sens que pouvait bien prendre ce choix. Il était clair que la traduction n’était pas l’œuvre d’un Lasombra. Avant sa torpeur déjà, Aristote de Laurent avait été un érudit Malkavian de grande renommée et il avait toujours regretté de ne pas l’avoir rencontré. Il était aussi clair que la plus part des idées exprimée dans le Livre ne parvenaient pas de l’esprit d’un Lasombra. Certes, Caïn y était décrit comme possédant les qualités prisées par les Gardiens, mais c’était là la seule chose qui pouvait rattacher ce livre au clan des ombres.

Alors pourquoi ce choix du mot Abysse ? A sa connaissance l’Abysse était un néant, un lieu évité par toutes les créatures de l’Umbra, un lieu en et hors du monde, un paradoxe. L’Abysse était la source du pouvoir des Lasombra, eux seuls en avaient une telle maîtrise et si ses rares conversations avec des mystiques de l’Abysse l’avaient laissé perplexe, elles avaient aussi renforcé sa conviction que la seule puissance à y résidait était l’Abysse elle-même, une force ténébreuse qui était sa propre demeure. Si l’Abysse était bien la source du pouvoir de Caïn dans sa damnation, alors les affinités des Gardien pour ce lieu était la preuve qu’ils étaient les véritables héritiers de Caïn.

« Mio Signore ? » La voix du Père Elias le tira de ses pensées alors que ce dernier passait la tête par la porte entrouverte de la chambre du Ductus. Elias s’était avéré être une goule loyale et dévouée qui avait complètement accepté la nature damnée de son invité.

« Qu’y-a-t-il Elias ? » Demanda le Lasombra, gardant le livre et ses notes ouvertes sur la table.

« Il y a quelqu’un qui demande à vous voir. Lorsque je l’ai trouvé assit dans la chapelle, je lui ai demandé ce que je pouvais faire pour lui, il m’a répondu qu’il était venu voir celui qui partage le sang du Père. Vous m’aviez demandé de vous avertir si quelqu’un me répondait de la sorte. »

Ainsi le Priscus était enfin arrivé. Il était temps car depuis son arrivée, Aurelio n’avait pu faire grand-chose qu’accueillir les membres de sa meute dans la crypte réaménagée de l’église.

« Très bien Elias, dites-lui que je le rejoint tout de suite. »

« C’est que mio Signore… Il est derrière moi. »

Aurelio resta un instant sans rien dire alors qu’Elias ouvrait la porte pour laisser le Priscus entrer. Le conseiller du Régent avait pris son temps pour venir et il s’avérait que maintenant il ne pouvait pas attendre pour parler au Ductus. Pour marquer son agacement, Aurelio se contenta de refermer son livre et ses notes sur sa table, refusant de se lever pour saluer son supérieur.

« Cela sera tout Elias. »

« Bien mio Signore. Je serais à l’autel si vous avez besoin de moi. »

« Priscus, c’est un plaisir de pouvoir enfin vous rencontrer. »
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MessageSujet: Re: Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ]   Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ] EmptySam 4 Jan - 13:55

Les murmures d'Elis laissaient Alexandros perplexe : Ne pactise pas avec les ténèbres : à la fin elles nous auront tous. Mais pire que ces mots c'étaient l'ambivalence des dires que Jean-baptiste avait proféré à l'encontre de cette mise en garde : Abyssus Abyssum invocat.
Était-ce une nouvelle mise en garde ? Devait-il comprendre qu'à pactiser avec les Magisters, il sombrerait dans leur monde de noirceur ? Ou devait-il interpréter cela comme le fait que chaque caïnite n'est qu'obscurité et qu'il est consubstantiel à leur espèce de chercher l'obscurité.
L'Abîme appelle l'Abîme...
Devait-il fuir les Ombres ou se les attacher ?
Suis-je le naufragé ou le naufrageur ?
Réfléchissant devant l'autel, Alexandre plongea son regard de glace dans le regard du christ.

Non, je suis définitivement le naufrageur, la Lamproie de l'Abysse. Porteur de la Lumière Noire, nous sommes. Je guide les ombres dans leur royaume. Ma voix les appelle à moi.
Le Régent m'a donné une Sainte mission et le Cardinal des ombres m'avait offert son templier et envoyé sa fille, douce porcelaine de mort.

Il devait s'attacher l'Ombre Blanche, porcelaine nocturne ; il devait s'attacher l'Ombre Larmoyante ; il devait utiliser l'Ombre Rouge, rouge de folie, l'enfant roi, l'impertinent fomentateur.

Je suis le Pèlerin fou. Le Croque-mitaine qui se cache dans l'ombre sous le lit.
Dans l'ombre... toujours ce chant. N'y a-t-il dans le Maya qu'ombre et lumière ? Sommes-nous des nuances de cette déclinaison immortelle ?

Un vieux clerc vint le chercher. Alexandros se présenta comme le Priscus et demanda à être amené devant « il suo signore » comme le prêtre semblait nommer le Ductus.

Le Gardien se prenait pour un Seigneur, un Roi des Ombres. Oui, les Magisters aimaient à dire que c'est dans l'ombre du trône que se trouve le pouvoir. Le vrai pouvoir. Celui dans les mains du conseiller qui tire les ficelles du roi-pantin. Mais ils ont tord à exclure l'autre face du pouvoir, celle qui se tient devant le trône. Cette ombre mouvante aux yeux de tous, celle du fou, du bouffon. Celle de celui qui dit aux rois ce qu'ils doivent entendre, celle de celui dont les mots sont ceux qu'inconsciemment le roi entendra et fera sien.
Le Régent avait fait du Fou son conseiller. Alors où se trouvait le pouvoir ? Qui était le Roi derrière les rois désormais ?

Et qu'est ce que le pouvoir ? Le pouvoir n'est pas l'ombre du seigneur, il est encore moins dans ses mains. Non c'est une idée intangible, présente partout dans l'idée des hommes mais jamais en eux. Le pouvoir est le chaos. Le chaos qui crée toute chose mais qui n'est rien. L'Abysse n'est qu'un moyen de s'en approcher aussi sûrement que la Lumière.
C'est en appréciant la folie de cette idée, la vacuité de sa recherche et l'indubitable impossibilité de le saisir. Les Pitres le savent, c'est pourquoi les Gitans sont les seuls à avoir le Vrai Pouvoir. Le pouvoir du chaos, de la transfiguration de la réalité. Car la réalité n'existe que pour ceux qui la vivent. Chacun vit sa réalité et seul celui qui peut étreindre et transcender la réalité des autres a le pouvoir. Car le Pouvoir est Illusion.
Et que l'Illusion est le pouvoir.

Il pénétra dans la salle d'étude du Ductus. Le Seigneur des lieux sembla agacer de tant d'impatience. Mais la frustration du Ductus en valait la peine, d'une part cela était amusant (pour Marcus tout du moins) bien qu'il n'en laissa rien paraître ; d'autre part, cela lui apprit quel riche homme il était. Riche de savoir. Il voyait ici toute la personnalité du Ductus.
Les livres d'un homme sont les clés de son âme.

Le livre de Nod. Un fragment mais tout de même. L'homme valait en fin de compte plus qu'une simple discussion cérémonielle.

Donnant avec politesse son chapeau et son manteau de cuir au prêtre, Phosphoros s'avança. 


" Je régnerais triomphalement au milieu des miens ", comme le dit notre "ami" commun.
Scusate la mia franchezza. Je désirai voir de quelle nourriture vous sustentiez votre esprit.
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MessageSujet: Re: Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ]   Diabolus in suam domum [ PV avec Aurelio Falconeri ] EmptyMer 8 Jan - 22:14

Il y avait quelque chose de vieux dans le Priscus, dans son physique, dans son regard et de sa voix. Un âge sans âge typiquement caïnite, une aura d’ancienneté qui transpirait des anciens et qui se sentait chez le Ravnos. Aurelio ne se laissait pas duper par la barbe poivre sel du vampire, pas plus que par ses rides ou ses cheveux. Il savait depuis longtemps que l’apparence corporelle n’avait aucune valeur pour juger de l’âge des enfants de Caïn. Les indicateurs physiques étaient tout autres. Il y avait une élégance et une sobriété dans le style vestimentaire du Priscus, quelque chose qui rappelait à Aurelio sa propre façon de s’habiller, mais en plus maladroit, comme une forme de compromis entre différents impératifs du goût. Phosphoros était vieux, c’était évident, mais il ne respirait pas cette assurance d’expérience des anciens qui avaient passé leur existence dans les manipulations et dans l’action. Ce n’était pas l’orgueil de l’ancien qui ressentait en lui c’était plutôt une forme de vanité, la conviction de supériorité sans réel fondement pratique. Comme l’enfant qui se sait intelligent mais ne fait rien pour le prouver. Cela-dit, ce n’était pas en étant vaniteux que l’on accédait au rang de Priscus. La seule option qui restait était une sortie récente de torpeur. Restait à savoir si elle précédait ou succédait à la sienne.

Les regards inquisiteurs n’avaient pas échappé à l’œil acéré d’Aurelio. Il avait remarqué les yeux du Priscus balayer ses étagères avant de se poser sur le livre de Nod sur son bureau. Il avait vu l’étincelle dans son regard qui indiquait qu’il avait reconnu le livre. Le Priscus n’était donc pas seulement vieux, mais également érudit, du moins suffisamment pour reconnaître le Livre de Nod. Quand à pourquoi il avait préféré s’attarder sur la bibliothèque plutôt que sur le Ductus, la réponse ne tarda pas à venir.

«  " Je régnerais triomphalement au milieu des miens ", comme le dit notre "ami" commun.
Scusate la mia franchezza. Je désirai voir de quelle nourriture vous sustentiez votre esprit. »


Ainsi c’était là la raison. C’était après tout une pratique courante que d’associer la lecture d’un homme à sa personnalité. Si nombreux étaient les gens qui pensaient avoir trouvé là la clé pour discerner les rouages d’un esprit, à s’imaginer être les seuls à y penser, que rares étaient ceux qui pensaient que cette idée pouvait être utilisée pour brouiller les pistes. Il était si aisé d’avoir des livres que l’on ne lisait jamais, ou d’autres qui ne nous correspondaient pas bien qu’ils aient été étudiés à en user le cuir. Et Aurelio était de ceux qui semaient de faux indices dans sa bibliothèque. Il faisait attention, prenait ses précautions pour que la supercherie ne soit pas flagrante, mais elle était là.

« Mi scusi, mentre io metto la mia attività. » Répondit-il en se levant doucement de sa chaise, prenant le temps de rajuster les manches de sa chemise de lin sous la veste de son costume, avant de prendre le Livre de Nod et de le ranger dans la bibliothèque. Entre le Prince de Machiavel, appuyé contre l’Art de la Guerre, et le Manifeste de Marx.

« Per favore, siediti. » Continua-t-il, gardant le dos tourné au Priscus pendant qu’il arrangeait ses livres avec soin. Bien sur ce n’était au final qu’un stratagème pour observer l’ancien en toute discrétion. Il avait face à lui l’un de seuls miroirs de l’église, discrètement installé pour paraître inopportun. Avec son reflet absent, il pouvait observer à loisir les réflexions des autres tout en paressant occupé à autre chose. Le vampire avait des traits racés, quelque chose de méditerranéen en lui. Italien peut-être, mais les traits burinés et usés démentaient une origine noble. De l’est peut-être ? Quelque chose de plus sémite. Cela dit, il n’était pas Assamite. Il avait quelque chose d’énervant et de frustrant, comme une forme d’anarchie latente ou de chaos en lui. Comme si chacun de ses pas apportait le désordre. Et Aurelio n’avait ressenti cette sensation qu’en une seule occasion, lorsqu’il avait eu à faire à des Ravnos. « Io sono con voi in un momento. » Si Phosphoros voulait se hasarder à commencer une conversation en italien avec le napolitain, il devrait vivre avec les conséquences. Aurelio n’était pas bien sur si son supérieur l’avait fait par arrogance ou par politesse, mais son entrée précipitée avait suffisamment agacée le Lasombra pour que ce dernier mise sur la première option.

Ayant fini son affaire, il se retourna reporta à nouveau toute son attention sur le Ductus.

« E 'bello sentire la sua lingua madre dopo tanto tempo lontano dalla sua terra. L'inglese è una lingua brutta e barbara. » Continua-t-il, laissant ses lèvres s’étirer en un sourire innocent. « Cosa posso fare per voi, Prisco ? »
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