Apparemment la jeune femme n'aimait pas qu'on lui pose des questions, s'il en jugeait par le visage fermé qu'elle lui offrait à présent. Seulement il voulait l'aider, dans la mesure de ses moyens et si elle ne lui disait rien, il ne pourrait rien faire pour elle.

Il écouta donc sa réponse, se concentrant sur son visage, faisant de son mieux pour faire abstraction du reste. Le souci c'est qu'elle répondait à moitié à ses questions. Il soupira à nouveau et se gratta le crâne:

-Ok donc ce veilleur c'est un de tes amis, en quelque sorte. Mais il n'a pas un prénom?

Il remarqua bien qu'elle ne lui parlait pas de "la reine". Pour quelle raison? Enfin, le jeune homme décida qu'il valait mieux ne pas trop la secouer et respecta son silence. Le souci c'est qu'elle en profita pour prendre son visage en coupe, et là, Daniel ne savait pas du tout quelle attitude adopter. Seulement, il ne voulait pas la vexer ou se montrer maladroit, aussi il préféra se montrer docile et la laissa faire. De toute façon elle n'avait pas l'air d'être du genre à sauter sur les hommes comme une femme en manque.

Le souci c'était que son innocence la poussait visiblement à poser des questions gênantes. Pourquoi il rougissait? Mais elle n'avait pas vu comment elle était habillée? Et puis elle était trop proche, son pauvre petit cœur n'allait en supporter plus. Elle n'avait sans doute même pas conscience des efforts qu'il faisait pour garder son sang-froid:

-Je euh...et bien...

Et voilà qu'elle s'installait à moitié sur lui pour dormir. Non mais elle faisait exprès, c'était pas possible. Il obligeait son regard à ne pas glisser sur le corps dénudé de son invitée et s'évertuait à baisser la chemise pour éloigner la moindre tentation de faire une bêtise, de ses pensées. Pourquoi lui? Mais pourquoi?

Prenant un air blasé, il tenta de trouver une façon de lui répondre sans trop en dire:

-Juste parce que...j'ai chaud.

Ce qui était une partie de la vérité. Enfin avec un peu de chance, elle n'insisterait pas, elle semblait plutôt prête à s'endormir, ce qui l'arrangeait pour le coup.

-Non...tu ne crains rien ici...

Du moins, il l'espérait, car il ne savait toujours pas réellement ce qu'elle craignait. Des ombres et l'Enfer...Il posa une main sur son épaule et remonta un peu sa chemise pour la couvrir.

-j'aimerais pouvoir t'aider.

Malheureusement, avec si peu d'éléments, c'était impossible. Peut-être devrait-il appeler Shanka, elle saurait peut-être le conseiller et lui dire qui était "le veilleur", si elle avait entendu parler de lui. Sans elle, comment retrouver ce vampire?

C'était trop pour le petit cœur de Daniel, il avait l'impression qu'il allait exploser si la jeune femme continuait de l'aguicher sans avoir l'air de le faire exprès. C'était ça le pire! Elle ne le faisait pas exprès et elle alla même jusqu'à lui demander pourquoi il était rouge. La seule chose qu'il trouva à répondre était qu'il avait chaud, ce qui était tout à fait vrai. Même s'il n'y avait pas que ça.

Il soutint son regard sans ciller et la regarda se blottir contre lui en déglutissant difficilement. Parce qu'elle comptait dormir là? Pourquoi lui? Vraiment, pourquoi? Plus ça allait et plus son self-control se faisait la malle. Heureusement, elle avait l'air de vouloir dormir, il pourrait toujours la porter dans sa chambre et revenir sur le canapé ensuite.

Mais lorsqu'il baissa les yeux sur elle, il remarqua que la chemise était remontée, découvrant un adorable petit shorty et un ventre à la peau sans doute très tendre. Il se fit violence, se mordit l'intérieur de la joue, et redescendit la chemise pour ne plus avoir la tentation incarnée sous le nez. Ce n'était pas bien, elle avait besoin de quelqu'un avec qui elle se sentait en sécurité, pas d'un pervers!

Cependant, il fallait bien dire qu'elle ne faisait rien pour l'aider. Finalement, alors qu'il pensait qu'elle était prête à s'endormir, elle se redressa. Ah non! Non mais non! Il dû faire appel à tout son sang-froid pour rester calme et ne pas lui sauter dessus.

-Euh...

Fut la seule chose qu'il fut capable de dire alors qu'elle l'observait comme un animal curieux. Son cœur s'emballa et il crut qu'il allait lui sortir de la poitrine tellement il battait vite. Son corps se raidit lorsqu'elle s'installa contre lui et il se mordit la lèvre en écartant les bras, surpris par ce comportement et surtout effrayé de se retrouver dans l'impossibilité de la repousser. Elle venait de lui dire qu'elle avait froid. Alors que lui-même était aussi bouillant qu'un radiateur. Pas étonnant qu'elle recherche sa chaleur.

Il resta quelques instants sans oser esquisser le moindre geste, puis referma finalement ses bras sur elle. Il allait sans doute le regretter, mais il n'allait pas non plus rester là, les bras ballants, alors qu'une jeune femme frissonnait contre lui.

Et là, que devait-il faire? Il savait très bien de quoi il avait envie, seulement, il n'y avait pas si longtemps, Alice s'était montrée aussi craintive qu'un animal sauvage, et maintenant elle se blottissait contre lui, c'était à n'y rien comprendre.

Il la garda cependant dans ses bras et enfouit son visage dans son cou, humant l'odeur de sa peau sans en avoir réellement conscience. C'était enivrant...Il se redressa un peu et caressa tendrement son cou, puis sa joue, avant de la forcer gentiment à relever la tête en soutenant son menton.

Qu'était-il en train de faire au juste? Il n'en savait rien, il avait l'impression d'être totalement déconnecté. Son visage se rapprocha doucement du sien, et finalement, ses lèvres se posèrent sur les siennes.

Comment en étaient-ils arrivés là? Daniel tenait la jeune Alice contre lui, pour la réchauffer, mais aussi parce qu'il le voulait. Seulement, il ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était mal, qu'il allait abuser de sa détresse s'il se laissait aller. Et pourtant, elle ne faisait rien pour l'aider à garder son calme, au contraire. Il ressentait la chaleur de son corps, humant le parfum de sa peau et ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

Il voulait bien résister, mais il avait ses limites, il n'était qu'un homme après tout, goule, mais homme avant tout. Alors, doucement, il caressa sa peau et chercha doucement son menton pour lui faire relever la tête. Elle était tellement mignonne, sexy dans sa propre chemise et surtout tellement innocente...

Le jeune homme prit sur lui pour maîtriser ses pulsions et se contenta de rapprocher leurs visages pour poser ses lèvres sur les siennes. Doucement d'abord, pour ne pas l'effrayer, la gardant contre lui, approfondissant petit à petit leur échange avant de l'allonger en douceur sur le canapé.

Il était sûrement en train de faire une énorme bêtise, du moins il ne pouvait s'empêcher de le penser, même si sa raison avait tendance à se faire la mal et que ses instincts prenaient le dessus. Pour l'instant, il la tenait toujours serrée contre lui, effleurant ses cuisses, collant son bassin au sien alors qu'une vague de désir le submergeait. Il l'embrassa avec plus de passion alors ses mains froissaient le tissu de sa chemise, se retenant de la lui arracher sans autre forme de procès.

Il avait trop peur de lui faire mal ou de l'effrayer. Quelque chose lui disait qu'elle n'avait pas dû connaître beaucoup d'hommes dans sa vie. Elle était jeune, et encore trop innocente dans sa façon d'être. Remarquez, lui non plus n'avait pas eu beaucoup de partenaires dans sa vie, préférant se concentrer sur ses études et sur son boulot ensuite.

La raison de Daniel était en train de partir loin, trèèèèèèès loin, maintenant qu'il tenait le corps d'Alice contre le sien. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas tenu un corps contre le sien, qu'il n'avait pas senti cette chaleur si particulière s'emparer de ses reins. Leurs lèvres scellées ne se quittaient que le temps de les laisser reprendre leur souffle, puis elles se retrouvaient pour ne plus se quitter.

Les mains du jeune homme se baladaient sur le corps presque nu de la jeune femme, sans oser aller trop loin pour l'instant. Une petite lueur de lucidité persistait à lui dire que c'était mal, qu'il ne devait pas aller trop loin. Mais les mains d'Alice dans ses cheveux, la chaleur de son corps, la douceur de sa peau, tout cela l'électrisait et il faisait bien vite taire cette petite voix dans sa tête.

Allongés sur le canapé, Daniel finit par se faire violence et il se redressa sur ses coudes, le regard empli de désir, la dévorant du regard mais réfrénant ses pulsions:

-Est-ce que c'est...ce que tu veux...

Le souffle court, il l'interrogeait du regard et caressait ses joues. Il ne voulait rien faire sans être certain que c'était ce qu'elle voulait car il savait qu'il ne pourrait pas s'arrêter si elle le laissait aller plus loin et décidait finalement d'arrêter. A moins de l'assommer. Il refusait de lui faire le moindre mal, il s'en voudrait jusqu'à la fin de ses jours.

Daniel sentait le désir prendre le dessus sur ces derniers éclairs de lucidité et il n'aimait pas ça. Il avait trop peur de faire une énorme bêtise en acceptant d'aller plus loin avec la jeune femme qu'il venait de recueillir. Alors, il se força à se redresser, quittant le cocon de chaleur qu'ils avaient créé, pour s'inquiéter des envies de la demoiselle. Le souci, elle ne savait pas. Ah ben avec ça, ils n'étaient pas sortis de l'auberge.

Pourtant, il comprenait ses hésitations. Il avait déjà remarqué qu'elle avait parfois le comportement d'une enfant alors qu'elle possédait le corps d'une jeune femme. Désirable en somme mais encore très innocente, ce qui lui posait un véritable cas de conscience. Il l'observa un instant sans bouger, puis se redressa encore en soupirant, pour s'asseoir à côté d'elle en se prenant la tête dans les mains. Il ferait sans doute mieux de ne pas insister.

Il se leva finalement et tendit la main à Alice pour l'emmener dans la chambre, là, ils seraient peut-être plus à l'aise pour décider...il devait avoir un préservatif qui trainait dans le tiroir de sa table de nuit. Pas question, si elle décidait de le laisser faire, de lui faire un gosse!

Arrivés là, il vérifia qu'il avait vu juste et farfouilla dans son tiroir pour le sortir, au cas où. Puis, il s'assit et invita Alice à en faire de même. Il prit sa main dans la sienne et la regarda droit dans les yeux:

-que veux-tu que je fasse alors? Dis-le moi...ou montre-le moi...je ne veux pas te blesser...

Non, il ne deviendrait pas comme son père, jamais! Alors tant qu'il était encore maître de lui-même, elle devait en profiter. Ensuite, il serait trop tard pour regretter.

La situation était vraiment délicate, et Daniel avait peur de faire du mal à Alice qui lui paraissait plus souvent enfant que femme. Il l'entraina donc dans la chambre, farfouilla dans sa table de nuit pour en sortir le seul préservatif qu'il devait avoir et la fit asseoir sur le lit, à côté de lui. Il avait vraiment besoin qu'elle lui dise ou qu'elle lui montre ce qu'elle désirait qu'il fasse, il ne pouvait pas rester comme ça durant des heures, ce n'était pas supportable.

Il soupira devant son mutisme tandis que son corps lui signifiait encore qu'il avait envie d'elle, ce qui ne l'aidait pas du tout à garder les idées claires. Il laissa pourtant sa main se poser sur sa joue, frissonnant à son contact sans réagir pour l'instant. Elle n'était absolument pas consciente de ce que ce simple geste provoquait en lui et c'était un problème.

Puis, elle rapprocha son visage du sien, et Daniel sut qu'il ne résisterait plus. Elle semblait avoir pris sa décision, du moins il l'espérait. Il se laissa embrasser doucement, puis posa ses mains sur son cou lorsque son baiser se fit plus passionné, plus exigeant. Le jeune homme la recoucha doucement sur les draps et entreprit de suivre de ses lèvres la courbe douce de sa mâchoire, picorant son cou avec avidité, alors que ses mains remontaient doucement sa chemise sur son ventre. Il faisait de son mieux pour maîtriser ses gestes tandis que la chaleur de son corps augmentait d'un cran. Ses mains effleuraient la peau tendre, explorant ses courbes avant de commencer à déboutonner la chemise tandis que ses lèvres goûtaient à la moindre parcelle de peau qui passait à sa portée.

Elle semblait avoir fait son choix, mais Daniel faisait de son mieux pour y aller doucement, gardant un oeil sur elle l'air de rien. Car si elle acceptait ses baisers et ses caresses, elle avait les yeux ouverts et semblait se demander ce qui lui arrivait. Etait-ce de sa faute? Il s'y prenait peut-être mal. Pourtant, alors qu'il picorait sa peau et effleurait ses hanches, il perçut des soupirs et sentit ses mains se crisper dans son dos.

Son corps répondait à ses attouchements, mais la jeune femme réfléchissait trop. Du coup, il doutait. Devait-il aller plus loin? Tandis que ses lèvres embrassaient sa gorge, il entendit les battements désordonnés de son cœur, c'était sans doute normal, mais il préférait s'assurer que ça allait avant qu'elle ne lui claque dans les pattes. Ses lèvres s'emparèrent une nouvelle fois des siennes avec un mélange de tendresse et de désir, et ses mains se posèrent doucement sur ses épaules nues à présent. Puis, il rompit ce doux échange pour la regarder dans les yeux, le souffle court:

-Ca va?

Par pitié, faites qu'elle réponde "oui" et pas "je sais pas". Il avait besoin de certitude, même si finalement, il arriverait peut-être à s'arrêter à temps si elle le désirait. Seulement, à force, il avait presque l'impression d'avoir une enfant dans ses bras, et pas une adulte, ce qui le mettait très mal à l'aise.

Peut-être que était-ce son innocence qui permettait au jeune homme de se maîtriser malgré le désir grandissant qui lui brûlait le creux des reins. Il la désirait et la sentir ainsi frémissante dans ses bras, presque abandonnée, lui donnait encore plus envie de prendre soin d'elle, de la serrer contre lui. Mais il ne voulait pas lui faire de mal, le faire contre sa volonté à elle, autrement, il s'en voudrait jusqu'à la fin de ses jours et ne vaudrait pas mieux que les violeurs qu'il croisait tous les jours au centre pénitentiaire dans lequel il travaillait. Il refusait de faire du mal à qui que ce soit et encore moins à une femme.

Alors, il se redressa et s'inquiéta de son état. Il remarqua les larmes glissant silencieusement sur ses joues et soupira. Il avait la réponse avant même qu'elle ne passe les lèvres d'Alice. Elle n'était pas prête pour ça. Soupirant à nouveau, il se contenta de lui caresser les joues pour essuyer ses larmes et posa ses lèvres sur son front avant de se redresser:

-C'est rien...je vais te laisser dormir.

Daniel se redressa et se leva pour quitter la chambre. Plus qu'une chose à faire, aller aux toilettes et s'installer sur le canapé. Il se sentait presque ridicule, mais il n'en voulait pas à la jeune femme, du moins pas vraiment. Il suffisait de la regarder pour se rendre compte qu'elle n'était pas une allumeuse qui prenait un malin plaisir à chauffer un homme puis à le laisser dormir sur la béquille ensuite.

-T'en fais pas, je reviens voir si tu as besoin de quelque chose, puis j'irai dormir sur le canapé. Ca vaut mieux.

Après un petit sourire, il quitta la pièce et s'enferma dans les toilettes.

C'était sans doute mieux ainsi. Cette phrase tournait dans la tête de Daniel, il était frustré, oui, seulement...il ne la sentait pas prête du tout pour ce genre de chose. Elle était bien trop innocente, bien trop apeurée, trop nerveuse aussi. Le jeune homme essuya doucement ses larmes et se leva pour s'éloigner, pour reprendre ses esprits et soulager la tension de son corps.

Il allait s'éloigner quand il sentit qu'on agrippait sa chemise. Il se retourna vers Alice et s'apprêtait à lui signifier qu'elle ne risquait rien ici, qu'il serait juste à côté, quand il croisa ses yeux embués de larmes. Sa résolution s'étiola et il lui prit doucement la main en soupirant doucement:

-Ok...je dormirai avec toi...mais il faut que j'aille aux toilettes avant.

Il la rassura d'un sourire et s'éloigna lorsqu'elle l'eut enfin lâché. Il se soulagea enfin et passa par la case salle de bain pour se rafraîchir le visage. Il se sentait déjà mieux, mais dormir avec elle...ce n'était pas du tout raisonnable. Cependant, avait-il réellement le choix? Elle avait l'air tellement perdue et terrorisée qu'il n'avait pas le cœur de le lui refuser. Il espérait juste qu'il arriverait à dormir.

Sur cette pensée, Daniel ferma l'eau et enleva ses chaussettes et sa chemise, gardant son pantalon et son débardeur sur lui, puis il revint dans la chambre. Il resta quelques instants à côté du lit, indécis, avant de finalement se glisser sous les draps. Là, il se contenta de refermer les boutons de la chemise d'Alice pour s'épargner un minimum et posa enfin la tête sur l'oreiller.

Difficile de refuser quoi que ce soit quand une jeune fille vous regardait comme ça, les yeux emplis de larmes et la peur de l'abandon au fond des yeux. Daniel rendit donc les armes et accepta de dormir avec elle, mais auparavant, il devait calmer son corps et se rafraîchir un peu. Ceci fait, il retourna dans la chambre et s'installa près de la jeune Alice qui semblait déjà dormir.

Il soupira discrètement et posa finalement la tête sur l'oreiller tout en reboutonnant la chemise qu'elle portait. Il avait fait en sorte de ne pas la réveiller, mais apparemment, c'était peine perdue. La jeune femme rouvrit les yeux en sursaut, se demandant sûrement où elle se trouvait durant un instant, pour finalement retrouver son calme.

Le jeune homme termina de reboutonner les premiers boutons, puis s'installa plus confortablement, la laissant se lover contre lui en soupirant doucement. Non pas d'agacement, mais seulement parce qu'il appréciait de ressentir sa chaleur. Bon, il allait sûrement mettre des plombes à s'endormir, mais tant qu'elle était bien...Son regard s'attendrit en se posant sur elle et il entoura son corps chaud de ses bras en fermant les yeux.

Il perçut à peine son petit "merci", mais sourit et ferma les yeux, cherchant un sommeil qui tarderait sûrement à venir:

-Bonne nuit, Alice.

Daniel soupira et détendit ses épaules, laissant son poids peser sur les draps dès qu'il fut certain qu'elle s'était enfin endormi. Qui était-elle réellement et que cherchait-elle à fuir? Il n'avait toujours pas de réelles réponses à ses questions. Et que ferait-il demain? Il ne pouvait pas la laisser partir comme ça...il se sentait responsable d'elle à présent.

Il retournait le problème dans tous les sens et ne trouvait malheureusement pas de réponse. Il finit tout de même par sombrer au bout de deux bonnes heures, vaincu par la fatigue accumulée.

Au bout d'un moment à tourner des questions sans réponse dans tous les sens, Daniel finit par sombrer dans un profond sommeil réparateur. Il en avait bien besoin après sa journée de travail et les émotions de la soirée. Il était tellement crevé qu'il ne sentit même pas Alice se dégager de ses bras, il ne l'entendit pas plus sortir de la chambre et encore moins quitter l'appartement à pas de loup.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand il ouvrit les yeux, les frottant pour les forcer à rester ouvert. Il regarda autour de lui, fronçant les sourcils. Quelque chose n'allait pas...quelque chose...il s'assit sur le bord du lit avant de se lever avec précipitation:

-Alice...Alice!

Daniel chercha la jeune femme partout dans l'appartement, en vain. Il remarqua les clés sur la porte et appuya sur la poignée. Elle était ouverte.

-Merde!

Il ouvrit la porte et jeta un œil dans le couloir avant de descendre pour arriver dans la rue. Personne. Du moins, pas trace de la jeune femme. Sous le choc, Daniel remonta à son appartement et referma la porte derrière lui avant de se laisser tomber sur son canapé. Où était-elle passée? Pourquoi était-elle partie?!

Dépité et nageant en pleine incompréhension, le jeune homme se dirigea vers la salle de bain pour se passer de l'eau sur le visage, histoire de s'éclaircir les idées. C'est là qu'il vit le mot écrit sur la glace.

C'est alors qu'il comprit, elle était partie pour ne pas le mettre en danger. Mais de qui parlait-elle? De la fameuse Reine? Etait-elle un vampire? Une femme qui la martyrisait? Le jeune homme crispa ses mains sur le rebord du lavabo et serra les dents. Il aurait dû se réveiller!

Enfin pour l'instant il ne pouvait rien faire, alors il se décida à prendre une douche et à vaquer à ses occupations, sans pour autant être capable d'oublier cette jeune fille terrorisée qu'il avait accueillie chez lui. Il espérait qu'elle trouverait ce fameux Veilleur en qui elle semblait avoir confiance.