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 Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)

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MessageSujet: Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)   Ombres et Lumières (PV Alexis Carter) EmptySam 25 Jan - 13:38

« Pardonnez-moi mon père car j’ai péché. »

J’ai fait acte de violence mon père. J’ai tué, mon père. Je me suis battu et je participe activement à la destruction de la vie de centaines d’innocents et de naïfs, mon père. Je frappe des gens mauvais et des gens bons, j’exécute les ordres de mon patron et je n’ai aucune honte mon père. Je le fais et j’ai de l’argent mon père. Je le fais et j’ai des filles mon pères. Je le fais et j’ai de la drogue mon père. Je le fais et j’inspire le respect, mon père.

J’ai péché mon père, j’ai péché mon père, j’ai péché mon père. Combien de fois Aurelio avait-il entendu ces mots, combien de fois dans son court séjour à Los Angeles ces confessions lui avait-elles étaient rapportées ? Et combien de fois il avait trouvé le pécheur indigne de son intérêt ? Mais parfois, rarement mais avec une régularité suffisante pour le pousser à répéter chaque nuit cette pesante routine, il prenait connaissance d’un péché différent, d’un pécheur sortant du lot et qui méritait son attention.

Et c’était précisément pour cette raison qu’il était là ce soir, parce qu’un ensemble de péchés avait attiré cette attention, un ensemble de péchés liés par deux noms qui étaient souvent associés. Alexis Carter et le Ground Zero. Alors le Lasombra avait fait son enquête, il avait traqué et interrogé les faux repentants, il avait utilisé les services des Nosferatu de l’Epée de Caïn pour obtenir des informations sur le club et son propriétaire. Et il avait envoyé des membres de sa meute pour récolter des renseignements chez les rivaux du mortel.

Il en avait résulté un épais dossier, de rapports, de photographies et d’informations financières. Autant d’informations ayant toute pour point commun cet Alexis Carter et toute pour but de le faire plier à la volonté d’Aurelio. Des informations compromettantes pour le mortel, comme des informations pouvant l’aider, le bâton et la carotte. Avec Carter à sa botte, Aurelio aurait un accès privilégié au pouvoir de la ville car c’était dans ce genre de club et dans ce genre de réseau que l’on trouvait agents de l’ordre corrompu, magistraux sans scrupules et politiciens pervers. Autant de fils et lignes sur lesquels tirer pour diriger la ville dans la direction qu’il voulait. Qu’importait l’argent des Ventru ou leurs positions de pouvoir dans les entreprises mortelles. Le véritable pouvoir c’était d’en avoir sur ceux qui occupaient ces mêmes positions. De sorte à être à l’abri de toute retombée en cas d’échec, de sorte à garder sa mobilité dans les sphères du pouvoir. Être dans l’ombre, c’était avoir la possibilité de jouer les deux côtés de l’échiquier.

Il finit de relire le dossier, mémorisant les informations importantes, dates clés, personnes proches de sa victime. Des noms et des lieux à lâcher au bon moment pour faire fléchir sa cible. Il n’était pas question d’user de la Domination sur lui, un tel usage serait trop aisé à percer et briser par un rival. Non, il fallait que sa prise sur Alexis Carter soit profonde et sincère. Il fallait que le mortel offre sa soumission de son plein gré. Les Disciplines ne devaient servir qu’à l’aider à atteindre la conclusion logique qu’il devait se soumettre.

Ayant fini de noter les éléments important dans son esprit, il rangea soigneusement les feuilles dans leur enveloppe A4 qu’il glissa soigneusement dans la large poche intérieur de sa veste de costume. Pour l’occasion, il avait adopté un style vestimentaire chic et sobre, comme à son habitude, mais plus en phase avec l’époque. Pour soumettre Alexis Carter, il lui fallait faire attention à son apparence et le fédora et le trenchcoat n’aiderait pas. C’est pourquoi il portait un costume noir uni sur une chemise d’un bleu pâle qui faisait ressortir le bleu de ses yeux. Il fallait se faire remarquer, et lorsqu’il entamerait la conversation avec sa victime, il fallait que son regard capte celui du mortel.

La Bentley, qu’il avait récemment acquise, glissait doucement dans les rues de Los Angeles, se déplaçant silencieusement entre les voitures tape à l’œil des riches californiens entre les mains expertes de Franz, le plus jeune membre de leur meute qui l’accompagnait ce soir pour apprendre du Ductus comment un Lasombra devait se comporter et agir. Franz n’était pas l’infant d’Aurelio et n’avait pas dépassé la décennie d’existence, mais l’admiration, bordant sur la vénération, qu’il montrait envers son Ductus en faisait un atout de choix. Il était diligent, efficace et discret, tout ce qu’un Lasombra devait être. Il ne lui manquait qu’à apprendre l’art subtile de la manipulation et des jeux de pouvoirs et c’était la tâche d’Aurelio, en tant que Ductus, de voir à son éducation.

En temps normal, ce rôle aurait incombé au sire de Franz, mais ce dernier, l’ancien Ductus des Noctis Lacrimae, n’avait pas survécu à Berlin. Et c’était son remplaçant qui héritait de toutes ses responsabilités, mêmes celles qui étaient normalement trop personnelles pour être confiées à qui que ce soit d’autre. Mais Franz était un Lasombra et le sang d’un Lasombra ne devait pas être gâché. L’éducation des jeunes du clan était un devoir.

« Franz ? Combien de temps encore avant d’arriver au Ground Zero ? » Demanda-t-il.

« Pas très longtemps Ductus. Cinq minutes je dirais. » Répondit le nouveau-né.

« Tu te souviens de tes instructions ? »

« Ja Ductus. Être silencieux, discret comme une ombre, observer nos interlocuteurs sans le paraître et apprendre. »

« Bene. Et si quelqu’un te pose une question ? » Relança le Ductus.

« Je suis votre garde du corps et vos affaires ne me concernent pas. »

« Bene. »

Enfin, la voiture s’arrêta dans le parking du Ground Zero et alors que Franz coupait le contact, Aurelio sentit un léger soulagement le parcourir. Il était capable de conduire une voiture, il l’avait déjà fait et le referait sans doute encore, mais il n’arrivait pas à se sentir à l’aise à l’intérieur de l’un de ces engins. Comme convenu, Franz sorti le premier et lui ouvrit la porte avant de l’escorter jusqu’au club. Les deux vampires passèrent sans encombre la foule qui faisait queue pour entrer, dominèrent rapidement le videur qui les laissa entrer, répétèrent leur opération sur une deuxième videur, et accédèrent à l’étage VIP du bâtiment.

Là, Aurelio s’assit tranquillement à une table basse vide, Franz derrière lui, incarnant à merveille son rôle de garde du corps. Un long moment passa avant qu’une serveuse vint leur demander ce qu’ils aimeraient à boire. Aurelio commanda une bouteille de Dom Pérignon pour deux et lorsque sa commande arriva, remplit les deux verres et patienta. Quelques instants plus tard seulement, un homme, visiblement curieux d’Aurelio, vint le rejoindre à sa table.

« Signore Carter. J’aurais cru que voir un être inconnu dans cette partie de votre club aurait suffi à attirer votre attention. Vous êtes âpres commerçant si vous attendez qu’ils commandent votre champagne le plus cher pour venir les rejoindre. »
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)   Ombres et Lumières (PV Alexis Carter) EmptyDim 26 Jan - 22:05

Alexis met fin à l’appel, satisfait. Ce n’était pas tous les jours qu’il se permettait une conversation tardive – et cordiale – avec l’adjoint du maire. Monsieur Orwell était particulièrement reconnaissant qu’Alexis lui signale la présence de sa fille au Ground Zero. Enfin, plutôt en train d’essayer d’entrer dans le club avec une fausse carte d’identité qui lui donnait 21 ans au lieu des 17 qu’elle vient de fêter. Orwell a récupéré sa gamine, et a promis une partie de golf à Alexis la semaine prochaine. Un coup de chance, à vrai dire, mais Alexis a toujours pensé que la chance se provoque. Et avec un peu de patience et de charme, il espère se faire, sinon un allié, au moins un soutien bien placé.

C’est donc avec un fin sourire aux lèvres qu’il sort de son bureau et qu’il descend les escaliers qui mènent à la partie animée de son club, juste à temps pour voir deux inconnus accéder au carré VIP. Il perd son sourire, et jette un coup d’œil au rez-de-chaussée de son club. Paul est à l’intérieur, l’air confus. Il réussit à capter le regard du videur, mais celui-ci a un haussement d’épaules impuissant, et retourne à son poste. Alexis n’aime pas ça. Paul se laisse rarement intimider, même par des pointures. Il sort son portable et appelle son deuxième videur, celui qui est sensé surveiller les allées et venues des VIP. Les basses de la musique sont fortes, assez pour empêcher toute surveillance policière, mais pas suffisamment pour qu’on ne puisse pas communiquer.


- Jerry. Je croyais te payer pour avoir bonne mémoire.

- Euh… oui patron ?

- Alors explique moi pourquoi tu as laissé passer deux hommes qui ne sont pas sur la liste que tu m’as assuré avoir mémorisée.

- …J’en ai aucune foutue idée, patron. Vous voulez que je les vire?

- C’est un peu tard pour ça. Reste à ton poste. On discutera tout à l’heure.

Alexis serre les dents, et observe l’homme en costume impeccable s’installer tranquillement à l’une de ses tables. Oh oui, c’est très clair qui tient les rênes. L’autre reste en retrait. Un garde du corps… ou un agent subalterne prêt à effectuer une arrestation. Il ferme les yeux, prend une respiration lente et profonde, se force à attendre que son pouls redescende. Un peu de paranoïa ne fait pas de mal, mais trop paralyse un homme.
Allons bon, voilà qu’il se fait amener une bouteille de Dom Perignon. Alexis envoie un message à Ralph [Laisse le bar à la nouvelle et monte.] Son barman saura ce que ce message veut dire, et Alexis préfère couvrir ses arrières en toutes circonstances. Il déboutonne les deux premiers boutons de sa chemise et se dirige vers la table, tout en passant mentalement en revue la liste de ses ennemis potentiels.

Alors qu'il arrive à la table de l'homme mystère, le verre qui l'attend le fait brièvement sourire pour cacher le frisson qui lui parcourt l'échine. Il a toujours eu un bon instinct, et celui ci lui dit maintenant qu'il entre dans une zone extrêmement dangereuse. Il est bien content de savoir que Ralph les surveille à distance. Des yeux bleus et froids captent instantanément son attention.


- Signore Carter. J’aurais cru que voir un être inconnu dans cette partie de votre club aurait suffi à attirer votre attention. Vous êtes âpres commerçant si vous attendez qu’ils commandent votre champagne le plus cher pour venir les rejoindre.

La mafia italienne est pourtant morte dans ce secteur. Alexis a le cerveau qui tourne à toute allure pour tenter de deviner l'identité de son visiteur, alors qu'il s'assoit tranquillement en face de lui et accepte le verre qui lui est proposé avec un mince sourire et une attitude de curiosité polie.

- Un défaut professionnel, sans doute, concède-t-il. Mais puisque vous vous êtes donné la peine de me lancer une telle invitation, c'est que vous devez avoir des choses à me dire. A quoi trinquons-nous ce soir, Monsieur...?

Il laisse la phrase en suspend pour que son interlocuteur ne puisse faire autrement que de se présenter (ou de se montrer très malpoli), son regard allant se poser une demi seconde sur le laquais taciturne avant de revenir sur l'italien.
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)   Ombres et Lumières (PV Alexis Carter) EmptyLun 27 Jan - 22:31

« Un défaut professionnel, sans doute, concède-t-il. Mais puisque vous vous êtes donné la peine de me lancer une telle invitation, c'est que vous devez avoir des choses à me dire. A quoi trinquons-nous ce soir, Monsieur...? »

L’humain montrait de la ressource s’il était capable de rattraper son retard de la sorte. Malheureusement pour lui, sa ressource ne suffirait pas à lui laisser le contrôle de la situation. Aurelio laissa un court instant passé pendant lequel il disséqua et analysa Carter du regard. Le mortel était un véritable livre ouvert et cela n’avait que peu à voir avec le fait qu’Aurelio avait lu sa biographie. Il affectait un air décontracté mais les boutons ouverts de sa chemise ne faisaient que trahir sa nervosité. D’autant plus qu’Aurelio l’avait aperçu les défaire juste avant de le rejoindre. Il ne pouvait pas non plus empêcher la sueur froide qui perlait son front de couler sur ses tempes, le long de ses joues avant de s’écraser sur le col de sa chemise. Et bien qu’il essayait de se contrôler, aucun humain n’était capable de contrôler les battements de son cœurs qui tendaient en un rythme frénétique la peau  au-dessus de sa carotide. Son sourire était nerveux et figé et la tension dans les muscles de son corps trahissait l’effort qu’il faisait pour garder ne pas afficher ce qu’il ressentait. Autant de détails subtils qui pourraient échapper à l’œil d’un humain ou d’un caïnite, mais pas à celui d’un Lasombra.


« Cesare Leone. » Ce n’était pas un mensonge, ni un faux nom. Pas vraiment en tout cas. Son deuxième prénom était bien Cesare et son sire s’était appelé Leone avant sa mort ultime. D’une certaine façon, Aurelio pouvait prétendre à son nom. « Je vous en prie Signore Carter, détendez-vous. Si je vous voulais il mal minore, vous ne m’auriez jamais incontrato. »

Aurelio espérait que Franz prêtait bien attention car c’était comme ça qu’il fallait mener les négociations. Montrer qu’on était le maître, rassurer tout en laissant miroiter la possibilité d’un danger. Et maintenant, faire danser le bâton sous les yeux d’Alexis.

« Si j’avais voulu vous faire du mal Signore Carter, ce n’est pas ce soir que je l’aurais fait. » Il laissa passer une seconde avant de reprendre la parole, se remémorant avec exactitude les pièces qu’il allait jouer. « Non Signore Carter. Si j’avais voulu vous faire du mal, cela aurait été votre destruction. »

Sans laisser le temps de réagir, il sortit du revers de sa veste l’épaisse enveloppe A4 qui contenait tous les documents sur Alexis. L’entrouvrant, il en saisit quelques feuilles entre les doigts qu’il glissa hors du papier brun avant de les glisser jusqu’au mortel. Là, se trouvait une copie de la carte d’identité de Carter, son relevé téléphonique indiquant ses nombreux appels en France surlignés en bleu. Une photo de lui sortant d’un AA et plusieurs photos de lui discutant avec des criminels notoires. Aurelio avait même réussi à se procurer un rapport toxicologique datant de son passage au centre de réhabilitation. Alexis pensait en avoir fait effacer toutes traces, mais la vérité était qu’il existait toujours des copies de tout. C’était une vérité absolue, il existe toujours des copies de documents officiels. Peu importe ce que disent les administrations et les fonctionnaires. L’état fédéral a toujours une copie.

C’était exactement le genre de raison qui faisait qu’Aurelio, comme presque tous les membres de son clan, préférait rester dans l’ombre. Lorsqu’il aurait fini son affaire ici, il n’y aurait aucune preuve de son implication, aucune preuve de sa possession du club.

Il observa attentivement Alexis Carter prendre les documents présenter et les étudier. Et ce fut avec une certaine satisfaction qu’il vit son visage se décomposer et blêmir. Et Aurelio laissa un léger sourire triomphal étirer doucement ses lèvres en une expression à peine perceptible de joie. Le bâton avait fait son effet et maintenant il était temps de sortir la carotte.

« Ce que je veux Signore Carter, ce à quoi nous allons trinquer, c’est le marché que j’ai à vous proposer. » Dit-il en prenant enfin sa flûte de champagne entre ses doigts froids.

« J’espère Signore, que vous avez le sens des affaires. Car lorsque je sortirais de ce bar, nous serons partenaires. »
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)   Ombres et Lumières (PV Alexis Carter) EmptyLun 27 Jan - 23:30

Alexis laisse reposer son dos contre le dossier de la banquette circulaire sur laquelle lui et Aurelio sont installés. Plus l’italien parle et plus il se demande si quelqu’un lui ne lui jouerait pas une mauvaise blague. De l’incrédulité marquée sur son visage, il écoute Cesare Leone, puisque tel était son nom, le menacer par un petit discours légèrement grandiloquent et teinté de formules italiennes dont il devine le sens. Ce n’était pas la première fois qu’on le menaçait, mais pour la première fois, il ne savait absolument pas quel crédit accordé à cette menace.

« Non Signore Carter. Si j’avais voulu vous faire du mal, cela aurait été votre destruction. »

Alexis hausse les sourcils à cette remarque, ce cliché qui, en temps normal, ne l’aurait jamais intimidé. Mais cet homme l’a dit avec une telle assurance, comme si c’était la chose la plus évidente du monde, la vérité la plus pure, qu’il lui est impossible de ne pas la prendre au sérieux. Le visage d’Alexis perd alors toute nonchalance et toute politesse, ses traits se durcissent, son regard devient froid et direct alors qu’il le plonge dans les yeux de l’italien.

Un dossier. Alexis laisse passer quelques secondes, défiant Cesare du regard, avant de daigner prendre les documents. Ce qui le fait blêmir, plus que tout, est le relevé de ses appels vers la France. Pour le reste, il pourra toujours s’arranger avec un bon avocat et quelques amis bien placés. Mais que ce rital ose menacer sa famille, ne serait-ce qu’indirectement, lui est intolérable. Il pose les documents sur la table basse et garde les yeux rivés sur eux, sentant une colère sourde monter en lui.

« J’espère Signore, que vous avez le sens des affaires. Car lorsque je sortirais de ce bar, nous serons partenaires. »

Il relève la tête, masquant sa rage derrière un masque froid, et rend les documents compromettant en les faisant glisser vers leur propriétaire. Il doit reprendre le contrôle de cette conversation, ne serait-ce qu'un petit peu. Il ignore volontairement le verre de l'italien - hors de question de trinquer maintenant - et se lève, profitant du moment pour regarder son interlocuteur de haut.

« Rangez donc tout ça. Nous allons parler dans mon bureau. Seuls, » ajoute-t-il en lançant un regard significatif au garde du corps, avant de se diriger d'un pas mesuré vers l'escalier qui les mènera à un endroit plus privé. L'italien serait obligé de le suivre - personne ne se donnait autant de mal pour aborder quelqu'un de la sorte si c'était pour abandonner aussi vite. Alexis faisait cela pour plusieurs raisons : d'une part, c'était une tentative de déstabilisation. Cesare, si c'était vraiment son nom, ne s'attendait certainement pas à se voire donner des ordres, vu son discours et sa façon d'être. Il est venu préparé, et Alexis sait que casser le rythme d'un entretien peut suffire à changer la donne. Il pense aussi au revolver chargé, rangé dans le tiroir de son bureau. Un dernier recours, bien sûr, mais en fonction de la dangerosité de cet individu, il y serait peut être forcé.

Alors qu'il arrive en bas de l'escalier, Ralph est là. Ils s'échangent un regard et Alexis lui murmure. « Reste ici et assure toi que le blond ne fasse pas de bêtises. » Le barman hoche la tête et affiche un sourire bonhomme qui amuse Alexis. Il plaindrait presque le pauvre homme qui va devoir subir le babillage de Ralph. Ah, qui sait. Peut être succombera-t-il au charme du barman.

Alexis monte les escaliers et ouvre la porte de son bureau. Il rentre, laisse la porte délibérément ouverte pour forcer l'italien à la fermer lui-même - chaque petit geste compte - et se retourne enfin. Il laisse appuyer ses fesses légèrement sur le bord de son bureau en acajou, et hausse un sourcil expectatif.

« Je vous en prie. Reprenez, » dit-il d'un ton froid.
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)   Ombres et Lumières (PV Alexis Carter) EmptyJeu 30 Jan - 15:05

Etait-ce de la colère qu’Aurelio voyait dans le regard d’Alexis ? Dans son attitude ? Les humains étaient tellement amusants avec leurs émotions bouillonnantes et leur absence totale de contrôle sur ces dernières. Ils étaient comme des petits Brujah, impulsifs, emportés et aisément manipulable à donner ainsi leur jeu. La colère était la réponse instinctive de la proie apeurée, un geste de défiance futile envers leur destin. Car c’était bien leur destin de servir les êtres infiniment supérieurs aux mortels qu’étaient les caïnites et infiniment supérieur à tout caïnite qu’étaient les Lasombra. Aurelio se demanda un temps ce que cela pouvait bien faire que d’être au pied de la pyramide darwinienne, sociale et alimentaire, comme les humains, tout en étant incapable de se rendre compte de sa position. Même l’humain le plus inutile et incompétent avait ce mérite distrayant de n’être au final qu’un papillon se débattant sans le savoir dans une toile qu’il ne voyait pas. Les taxes que cet Alexis payait par exemple, où l’existence du crime organisé auquel il appartenait. Tous ces carcans desquels il se trouvait à son insu prisonniers, n’étaient au final que l’œuvre de caïnite. Cette incapacité à imaginer quoi que ce soit de supérieur à eux était la marque des humains comme le vampirisme était la marque de Caïn et la domination de l’Abysse celle des Lasombra.

« Rangez donc tout ça. Nous allons parler dans mon bureau. Seuls. »

Intéressant, le mortel espérait prendre le contrôle de la conversation, espérait déstabiliser le caïnite qui lui faisait face. Une tentative bien futile et vaine mais Aurelio ne prit pas la peine de corriger l’erreur de son interlocuteur. Alexis se rendrait bien assez vite compte qu’il n’était au final rien comparé à lui. Il rangea soigneusement les documents dans leur enveloppe, prenant consciencieusement le temps de les remettre parfaitement à leur place et forçant par la même occasion le mortel à l’attendre. Il rangea l’enveloppe dans la poche de son costume, se releva en prenant bien le temps d’en refermer la veste avant de signaler d’un haussement de sourcil moqueur à Franz de rester à sa place. Le nouveau-né empêcha tant bien que mal un sourire amusé de lui étirer les lèves avant de prendre place sur le fauteuil et de profiter du champagne.

« Reste ici et assure toi que le blond ne fasse pas de bêtises. »

Il n’était pas très loin d’Alexis et put très bien entendre l’humain donner ses instructions à son barman. Encore une fois, Aurelio dut retenir un sourire devant la vanité du genre humain. Comment des êtres aussi inférieurs qui se croyaient supérieurs à tout pouvaient-ils être aussi aveugles quant à leur propre infériorité ? Au final, le Lasombra n’eut même pas à répondre à sa propre interrogation, la réponse étant dans la question. Maintenant qu’il y pensait, il était peut-être temps pour Franz de comprendre à quel point il s’était éloigné des faiblesses de l’humanité. Le jeune caïnite s’était brillamment illustré contre les Tremere de Berlin, comme on pouvait l’attendre d’un Lasombra, mais seul une comparaison par rapport à un humain, à ce qu’il était, pourrait lui permettre d’apprécier les avantages du vampirisme. Enfin l’idée était pour l’instant sans intérêt.

Ils arrivèrent au bureau du mortel et alors qu’Alexis ouvrit sa porte, Aurelio ralentit un instant sa démarche pour laisser le temps à l’humain de s’installer. Il allait devoir soigner son entrée et attendre que le mortel ne s’installe casserait toute la dynamique de sa démarche. Après quelques instants seulement, il emboita le pas à Alexis pour le trouver effectivement assit sur son bureau. Lorsqu’Aurelio eut passé la porte, l’américain reprit la conversation.

« Je vous en prie. Reprenez. »

Aurelio laissa un sourire amusé étiré légèrement ses lèvres alors que la porte du bureau se referma comme par magie, sans qu’il n’y touche, donnant un effet dramatique à son entrée qui brisa le peu de contrôle que le mortel avait pu reprendre sur la situation. Une discrète utilisation de l’Obténébration et le tour était joué claquant brusquement le battant de la porte contre son cadre alors qu’Aurelio se tenait au milieu de la pièce, faisant sursauter le mortel, le déséquilibrant et le faisant presque tomber de son bureau. Grossières erreurs Signore Carter pensa Aurelio.

Le temps qu’Alexis retrouve son équilibre et sa posture, Aurelio avait traversé de quelques pas l’espace les séparant et se trouvait maintenant nez à nez avec le mortel. Les deux hommes étaient à peu près de taille égale mais la posture adopté par l’humain le rapetissait par rapport au caïnite et il se trouvait maintenant à lever son visage pour parler à Aurelio, en position soumise et dominée par Aurelio. Autant de détails et d’erreurs de jugement qui coutaient maintenant à Alexis le contrôle de la conversation. Les deux hommes étaient si proches l’un de l’autre qu’il était impossible pour le mortel de se tenir debout sans bousculer le vampire et Aurelio savait qu’Alexis n’oserait pas le toucher. Pas directement en tout cas. L’humain avait beau le cacher, et le cacher très bien pour du bétail, mais au fond de lui, il était terrorisé par le prédateur qui lui faisait face.

Avait-il remarqué le teint pâle et froid du vampire ? Avait-il remarqué qu’il ne respirait pas, qu’il n’avait aucune haleine et qu’aucune odeur ne se dégageait de lui. Qu’Aurelio n’avait pas besoin de cligner des yeux et que ces derniers restaient secs et pénétrant ? Inconsciemment il le devait car Aurelio remarqua le frémissement de la main du mortel, appuyée contre le bureau pour l’empêcher de glisser. La fébrilité de son coude sous le poids et la tension pourtant raisonnables que sa posture lui imposait. Oui, au fond de lui, inconsciemment sans doute, Alexis Carter avait compris qu’il n’avait pas à faire à n’importe qui et au fond de lui, il sentait sans doute la peur monter. Et les ombres sur le visage d’Aurelio, qui dressaient ses traits de façon terrifiante, accentuant les angles de ses pommettes et la profondeur de ses orbites d’où ses yeux brillaient toujours avec la même intensité de leur intelligence froide et impitoyable, ne devaient pas aider.

« Grazie pour cette invitation Signore Carter. J’avais hésité à vous inviter vous-même dans votre bureau mais je me suis dit que cela serait sans doute presuntuoso. » Dit-il, ses yeux braqués comme deux augures dans ceux du mortel, son regard inflexible et dur.

« Comme je vous l’ai déjà dit, et tenere bene je n’aime pas me répéter, je suis là pour vous proposer un partenariat. Un partenariat qui nous sera benefico. » Il marqua une pause avant de d’annoncer ce qu’il voulait et ce que cet accord impliquerait. « Je veux votre club et votre réseau criminel. »

Il put lire la stupéfaction du mortel dans son regard, l’incrédulité aussi, puis la colère.

« Rassurez-vous Signore Carter. Comme je vous l’ai déjà dit, ce partenariat sera bénéfique pour nous deux. Je ne suis pas intéressé par l’argent, ni par les possessions matériels. Vous pouvez-même garder le contrôle de votre établissement. Spero che anche. Mais vous me rapporterez tout ce qui s’y passe. Si je vous demande des informations sur vos clients, vous me les donnez. Si je vous demande des informations sur vos contacts, vous me les donnez. Si je veux faire fléchir un magistrat, vous m’y aidez, si je veux détruire un politicien ou un unione criminale, vous m’y aidez. »

Il recula d’un pas pour laisser le mortel respirer dans un mouvement parfaitement calculé. Il fallait que l’humain associe ce qu’il allait lui offrir en échange de cette obéissance comme un soulagement.

« En échange de quoi, Signore Carter, je vous offre mon aide pour étendre votre réseau. Si vous acceptez mon offre, je vous accorderais ma protection. Et cette protection commence par ce cadeau. »

D’un geste de la main, il ouvrit la veste de son costume et en ressorti l’enveloppe contenant son dossier sur Alexis Carter. Sans quitter l’humain des yeux, il l’ouvrit et en tira une autre enveloppe plus petite contenant sa branche d’olivier.

« Il me semble que l’une de vos danseuse accepte des pots-de-vin du syndicat Luon. » Dit-il en tendant les preuves au mortel.


Dernière édition par Aurelio Falconeri le Dim 2 Mar - 12:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)   Ombres et Lumières (PV Alexis Carter) EmptyLun 10 Fév - 2:03

CLAC.
Le sentiment d'appréhension qui avait saisi Alexis dès le moment où il avait posé les yeux sur l'italien s'accentue brusquement. Un main crispé sur le rebord de son bureau, le regard fixé sur Cesare, il a à peine le temps de contenir une inspiration nerveuse quand l'homme envahit son espace vital, au point qu'ils se touchent presque. En temps normal, Alexis aurait repoussé, probablement d'un coup de poing bien placé, quiconque aurait fait de même, mais la situation n'était pas normale, loin de là, et cet homme commençait à exercer sur lui une fascination quasi malsaine.

« Grazie pour cette invitation Signore Carter. J’avais hésité à vous inviter vous-même dans votre bureau mais je me suis dit que cela serait sans doute presuntuoso. Comme je vous l’ai déjà dit, et tenere bene je n’aime pas me répéter, je suis là pour vous proposer un partenariat. Un partenariat qui nous sera benefico. Je veux votre club et votre réseau criminel. »

La dernière phrase percute Alexis comme un train à pleine vitesse et, étrangement, le calme. Il est toujours tendu, ses ongles s’enfoncent toujours dans le bois de son bureau, mais c’est une forme différente de tension. Plus l’adrénaline coule dans ses veines, et plus ses sens et son esprit s’affutent. Il est hyper conscient de la proximité de l’autre homme, et au fur et à mesure que celui-ci parle, Alexis ne peut s’empêcher de le dévisager. Il lui était hors de question de baisser les yeux ou de détourner le regard de toute façon.

« Rassurez-vous Signore Carter. Comme je vous l’ai déjà dit, ce partenariat sera bénéfique pour nous deux. Je ne suis pas intéressé par l’argent, ni par les possessions matériels. Vous pouvez-même garder le contrôle de votre établissement. Spero che anche. Mais vous me rapporterez tout ce qui s’y passe. Si je vous demande des informations sur vos clients, vous me les donnez. Si je vous demande des informations sur vos contacts, vous me les donnez. Si je veux faire fléchir un magistrat, vous m’y aidez, si je veux détruire un politicien ou un unione criminale, vous m’y aidez. »

Un rictus d’amertume et de défi se peint sur le visage d’Alexis. Depuis sa plus tendre enfance, il n’avait jamais aimé sentir une laisse autour de son cou, et celle que compte lui passer cet italien ne lui sied guère. Il allait répliquer, quand quelque chose le frappa : son interlocuteur ne clignait pas des yeux. Pas du tout, pas une seule fois depuis le début de leur conversation. Il ne peut s’empêcher de se sentir soulagé quand Cesare recule d’un pas, mettant fin à cette proximité étouffante.

« En échange de quoi, Signore Carter, je vous offre mon aide pour étendre votre réseau. Si vous acceptez mon offre, je vous accorderais ma protection. Et cette protection commence par ce cadeau. »

L'homme lui tend une enveloppe. Alexis laisse s'écouler quelques secondes, soutenant le regard glaçant d'Aurelio, avant de la prendre d'un geste mesuré. Lentement, il sort les quelques photos compromettantes, et les examine. C'est bien Jenny, qu'il a embauchée il y a deux mois à mi temps, et qui lui a promis de ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas. Avec un léger soupir de déception, Alexis replace les documents dans l'enveloppe, et pose celle-ci sur son bureau.

Il se surprend à devoir faire un effort de volonté pour relever la tête, et recommencer le duel de regard avec Cesare Leone. Cet effort quasi-inconscient ancre en lui une impression indélébile : cet homme là est dangereux, et exceptionnel.

« Je dois avouer, monsieur Leone, que je me sens très flatté. Tant d'attention pour ma personne... c'en est presque indécent. »

Alexis fait un pas vers l'italien. Une marque d'assurance, et pourtant, il lui en coûte. Il a l'impression que la corde autour de son cou ne fait que se resserrer. Cependant, sa voix ne tremble pas. Il n'est pas spécialement grand, sportif ou très beau garçon, mais il a toujours pu compter sur sa voix grave et suave pour intimider, charmer ou insulter ses interlocuteurs sans effort, même en situation de faiblesse.

« Cependant... Il y a quelque chose qui me chiffonne. »

Il tirait sur la corde, et il en était conscient. Mais il ne pouvait s'empêcher de jouer avec le feu, particulièrement avec des individus puissants.

« J'ai horreur de me lancer dans un business deal sans connaître toutes les parties concernées. Voilà donc ce que je vous propose. Répondez honnêtement à ma question, et un accord entre nous est envisageable. Sinon, je vous prierai de sortir de mon club. Immédiatement. »

Il fait une brève pause, avec la sensation que chaque phrase le fait faire un pas de plus sur une corde raide. Toujours en soutenant ce regard bleu impitoyable, il décide de poser sa question le plus simplement du monde.

« Qui êtes vous ? »

Il attend une réponse, ou au moins un début de réponse, qui expliquerait ce qu'il ressent face à cet être. Si l'italien décide d'esquiver, ou de jouer la surprise, alors, ce sera la guerre.
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumières (PV Alexis Carter)   Ombres et Lumières (PV Alexis Carter) EmptyDim 2 Mar - 12:56

Aurelio pouvait sentir la fin de cette conversation, et son triomphe, approcher à grand pas. Comme une observation du coin de l’œil ou une ombre mouvante dans la nuit. A peine perceptible mais à portée de main. Alexis était maintenant dominé par la peur et l’effroi que lui inspirait le Lasombra et c’était un fait qui convenait parfaitement à Aurelio, autant qu’à Alexis même si l’humain ne pouvait se rendre compte que cette peur était justement ce qui lui sauvait la vie. Il pouvait voir tous les efforts de volonté que devait faire le mortel pour ne pas s’effondrer sous le regard terrible du mort-vivant lui faisant face. Il pouvait voir les effets de cette peur et de cette domination sur son corps et sur sa psyché. Alexis était prêt à être cueilli, ne lui restait plus qu’à l’être, après un dernier geste de défi.

« Je dois avouer, monsieur Leone, que je me sens très flatté. Tant d'attention pour ma personne... c'en est presque indécent. »

Alors c’était ainsi que le mortel choisissait de commencer son baroud d’honneur pour préserver le peu de fierté qu’il lui restait dans cette confrontation ? Il était évident que l’humain n’avait aucune chance, aucun espoir de gagner cette confrontation et qu’il ne désirait au final que conservait les apparences, mais l’angle d’attaque qu’il prenait pour y parvenir était étrange. Et Aurelio n’aimait pas ce qui était étrange, du moins pas tant que ce n’était pas lui qui l’utilisait. Il sentait venir la suite de cette défiance, de cet orgueil mortel et il sentait ce qu’elle allait être. Il y avait plusieurs possibilités, la flatterie, le refus incisif ou bien encore le refus de s’exprimer, de dire non ou oui pour prolonger cette confrontation dans le fol espoir qu’une solution miracle n’apparaisse, qu’un échappatoire ne se présente à lui. Quelle voie prendrait Alexis ?

« Cependant... Il y a quelque chose qui me chiffonne. »

Ainsi c’était la troisième voie que prenait le mortel. Alexis cherchait donc à faire durer la confrontation.

« J'ai horreur de me lancer dans un business deal sans connaître toutes les parties concernées. Voilà donc ce que je vous propose. Répondez honnêtement à ma question, et un accord entre nous est envisageable. Sinon, je vous prierai de sortir de mon club. Immédiatement. »

Aurelio ne put s’empêcher de sourire devant la bravade du mortel, un très léger sourire, il n’avait jamais été très expressif, mais un sourire néanmoins. Alexis était véritablement désespéré de prendre cette route, désespéré de garder un semblant de fierté et de contrôle alors que tous deux savaient pertinemment qu’il avait perdu cette confrontation à l’instant où il avait essayé d’en arracher le contrôle à Aurelio, et qu’il avait échoué. Non, ce qu’Alexis recherchait réellement, c’était des garanties. Une assurance qu’il tirerait profit de leur association et qu’il ne serait pas seulement un esclave de l’italien en face de lui. Cette volonté, ce désir de liberté et de contrôle étaient au final admirable, et tellement Lasombra s’ils avaient été plus subtils. Pour cette seule raison, Aurelio considéra de laisser couler cette insubordination qu’il ne tolérait généralement pas chez ses subordonnés et ses pions mortels.

« Qui êtes-vous ? »

Aurelio laissa passer un moment avant de répondre, un moment pour faire mariner le mortel, un moment pour lui faire craindre qu’il n’aurait jamais sa réponse. Un moment pour lui faire craindre pour sa vie. Et lorsqu’il sembla à Aurelio qu’Alexis ne pouvait plus supporter ce silence, qu’il ne pouvait plus supporter ce regard froid et impitoyable braqué sur lui avec une intensité inhumaine et qu’il devait prendre la parole pour briser ce silence horrifiant, alors seulement Aurelio ouvrit la bouche pour parler.

« Vous savez déjà qui je suis Signore Carter. Ce que vous ne savez pas c’est qui je potere être, alors je vais me faire un piacere de vous l’expliquer. Pour votre sicurezza, je ne vous parlerais pas du mondo auquel j’appartiens. »

Il marqua un temps de pause pour laisser à Alexis le temps de comprendre ce qu’il voulait lui dire. Et pour lui laisser l’opportunité de se ressaisir. Aurelio détestait se répéter et il allait faire en sorte de marquer à jamais l’esprit de son interlocuteur par ce qui allait suivre. Il était Lasombra, l’incarnation même de l’excellence et de la perfection, un roi des rois et un maître des ombres. Mais surtout il était Lasombra un dieu de la nuit et des ténèbres, la raison de la peur inconsciente des mortels dans le noir, la raison pour laquelle les mortels se regroupaient en troupeau autour de la première source de lumière lorsque la nuit tombait. Et la raison de leur fascination malsaine et suicidaire pour les ombres et les ténèbres.

Très subtilement alors qui reprenait la parole, il laissa ses ténèbres prendre le contrôle de la pièce, l’assombrissant doucement en degrés graduels, dérobant lentement les éclats de la lumière et de ses reflets dans la pièce. Il aurait été impossible de dire quand le changement s’opéra dans la luminosité, ni même si le changement était vraiment existant et non pas seulement une illusion de l’esprit, mais il était bien là.

« Je suis votre meilleur allié signore Carter. Celui qui peut faire de vos rêves des réalités et vous faire réaliser vos véritables ambitions, celles que vous ignoriez avoir. Je suis celui qui peut éliminer tous vos ennemis et soumettre vos alliés à votre volonté. Je suis celui qui peut vous placer au somment de la pyramide sociale, signore Carter. »

Alors qu’il achevait de parler, il se retourna, exposant son dos au mortel pour laisser l’ambiance exercer son effet et réclamer son dû sur sa psyché avant de lui asséner le coup de grâce. Se concentrant un instant, il laissa les ténèbres de l’Abysse monter en lui, il sentit la résistance de son corps alors qu’elles cherchaient à s’échapper et à les détruire tous les deux. Et sans crier garde, il se retourna, braquant ses yeux, maintenant aux pupilles dilatées en portes vers l’Abysse, faisant d'Alexis un témoin d’Ahriman, dans ceux du mortel alors que les ténèbres environnantes montèrent d’un cran et que l’Abysse commença son appel terrifiant sur le mortel.

« Ou bien je potere être votre pire ennemi signore Carter. Celui qui prend vos rêves et les réduits en ceneri. Celui qui prend vos espoirs entre ses mains, les distrutto et les éparpille aux quatre vents. Je suis votre ennemi qui retourne vos alliés contre vous, fait de vos amis mes pions et prends vos ressources comme miennes pour les retourner contre vous. »

Il marqua encore une pause pour laisser la terreur envahir Alexis, patientant jusqu’à ce qu’il ne sente le cœur du mortel flancher et sa raison atteindre ses limites. Alors seulement il reprit la parole, cessant d’un coup d’utiliser son Obténébration, rendant à ses yeux leur couleur bleu caractéristique et à la pièce sa luminosité normale.

« Que scegliere signore Carter ? Serez-vous mon allié ? Ou serez-vous il mio nemico ? »

HRP: Voilà j'espère que ça te plait. Désolé du délai j'étais un petit peu débordé ces derniers temps. Bonne lecture et bonne réponse ^^!
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