Clap et Action

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La nuit est une chose étrange et changeante. Ici à Los Angeles même en pleine nuit, il pouvait faire jour, les spots, les allogènes, les appliques et les magasins rendaient presque l'obscurité plus lumineuse que la journée elle-même. Les mains dans les poches de son jean élimé d'un bleu délavé elle circulait dans cette marée humaine qui affluait et refluait aussi prestement que l'océan lui-même. La vie grouillait de partout, elle pouvait la sentir, elle entendait les cœurs battre en rythme dans les poitrines des humains. Ils étaient habitués à cette agitation, pour la plupart le battement était régulier. Son regard se porta sur une jeune femme d'une vingtaine d'années, téléphone vissé à l'oreille, elle parlait de manière animée à son interlocuteur qui, à en juger par le bruit sous sa cage thoracique, ne devait pas la laisser indifférente. Le sang affluant à ses artères faisait palpiter les veines sous sa peau pâle. Le vent souleva ses cheveux avec fougue, dégageant un cou recouvert d'une peau fine comme du papier à cigarette, apportant jusqu'aux narines de l'Assamite un parfum doux et sucrée… Elle détourna la tête et fouilla ses poches. La clé de son appartement, une liasse de billets de banque, un briquet, un papillon, et son téléphone. Elle renifla bruyamment et se dirigea près d'une petite épicerie. Là aussi tout était ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre. " - Trois dollars cinquante cents, mademoiselle." Elle fouilla dans le fond de sa poche et trouva tout juste la petite ferraille. Elle n'aimait pas avoir de pièces sur elle, ça faisait du bruit, ce n'était pas discret. Sa main déchira le papier qu'elle roula en petite boulette entre ses doigts avant de le lancer dans une poubelle, comme s’il s'agissait d'un panier à trois points. "PLOP" une bulle verte éclata au bord de ses lèvres, d'un geste leste de la langue elle récupéra le chewing-gum et recommença de la mâcher négligemment.

En Europe ou en Ecosse, elle avait déjà traversé des landes sans rencontrer la moindre lumière que celle de la lune, le silence était roi dans ce genre d'endroit, elle regrettait parfois que L.A ne soit pas plus calme dans un sens. D'un bond, elle entra dans un bus et d'un pas leste et souple rejoignit une porte de sortie. Trois arrêts avant sa destination. De la poche intérieure de son blouson elle sortit un i-pod et mit le casque qu'elle avait autour du cou sur ses oreilles. Elle ajusta ses mitaines en cuir et regarda le paysage défiler devant ses yeux. Sur son épaule, un sac à dos rempli de diverses choses que bien des personnes n'aurait aimé connaître. Vue de l'extérieur, elle aurait pu être n'importe quelle étudiante qui prenait le bus pour rentrer chez elle. Pourtant, son rendez-vous était tout autre.
Elle se rendait dans un quartier plutôt désert de Chinatown, un vieux cinéma désaffecté plus particulièrement où elle avait une surprise pour sa goule.

Assise sur le bord d'une barrière branlante, elle attendait Daniel. Elle lui avait envoyé un texto en lui expliquant le chemin pour venir depuis chez lui, ainsi qu'un plan. Sur le texto était intimé l'ordre d'effacer les données de son téléphone une fois qu'il en aurait pris connaissance. Avec sa moto, il ne devrait pas mettre trop de temps. Installée ainsi dans un silence presque religieux rompu iniquement par les bulles qu'elle laissait claquer, elle attendait, immobile à la manière d'une statue.
Tic, Tac, le temps s'égrènait, la demoiselle aux cheveux noir avait arrêté de faire semblant de respirer.

Au loin, le bruit d'un moteur se rapprochant à toute allure. Elle semblait enfin sortir de sa torpeur. Son visage se tourna lentement vers la source du bruit, puis sourit en voyant le phare de la moto. Le bruit lui était familier. L'odeur aussi, il était à l'heure.
"- Salut poussin. J'espère que tu vas bien, parce qu'on a une longue soirée devant nous."

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Quand Daniel rentra chez lui, il fila directement à la douche, il avait toujours l'impression d'être imprégné de l'odeur de la prison et il détestait ça. Il se frotta donc vigoureusement la peau et se lava plusieurs fois les cheveux pour être à peu près certain d'en avoir éliminé le maximum. Il ferma l'eau et soupira tout en séchant ses cheveux avec une serviette. Il essuya la vitre embuée d'un geste de la main et baissa les yeux, il avait du mal à suivre le rythme en ce moment, il avait du mal à jongler entre son travail, les sorties entre potes quand ils arrivaient à le faire sortir de son trou, et les missions que Shanka lui confiait parfois.

Il allait falloir qu'il s'organise au mieux ou il ne tiendrait jamais le coup. Le jeune homme enfila un jean, un marcel et une chemise bleu claire par-dessus. Puis, alors qu'il démêla sa crinière de feu, il entendit le son caractéristique annonçant qu'un texto venait d'arriver. A vrai dire, il l'espérait et l'appréhendait à la fois.

Sa serviette autour du coup, le jeune homme se dirigea vers le salon et récupéra son portable dans sa veste. Il soupira avant de sourire en voyant le nom s'afficher, puis il lut le message, le mémorisa et l'effaça comme ordonné. C'était pas ce soir qu'il allait passer une soirée tranquille. Enfin, malgré tout, il était presque aussi excité qu'un collégien se rendant à son premier rendez-vous. Il se morigéna et se calma donc, enfila sa veste et referma la porte de son appartement derrière lui pour se rejoindre la garage où se trouvait sa moto.

Il mit son casque et démarra, prit le chemin indiqué dans le message, et arriva finalement dans un coin de Chinatown qu'il ne connaissait pas vraiment. Il arrêta la moto devant un ancien cinéma et coupa le moteur avant de pénétrer dans le bâtiment désaffecté. Drôle de lieu pour un rendez-vous, mais depuis qu'il avait rencontré Shanka, cette fameuse nuit, il avait arrêté de se poser trop de questions.

Il avait garé sa moto dans un coin sombre, puis allait se diriger vers le cinéma quand la jeune femme avança vers lui en l'affublant d'un surnom qu'elle affectionnait. Enfin à vrai dire, elle en avait plusieurs en stock, mais Daniel avait fini par s'y habituer. Il aimait croire que c'était une sorte de façon de lui dire qu'elle l'appréciait au moins un peu.

-Bonsoir Shanka.

S'il allait bien...pas vraiment, mais pas question de se montrer faible devant elle, il avait sa fierté après tout.

-Ca va.

Il lui offrit un petit sourire avant de marcher à ses côtés, qu'avait-elle prévu? Non, il ne devait pas se poser de question ou il risquait un gros mal de crâne. A quoi bon chercher une réponse qui viendrait en temps voulu? Mais c'était dans sa nature, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Pourtant, il lui faisait confiance.

-Et toi?

C'était une question rhétorique mais il ne parlait jamais beaucoup et avait toujours un peu de mal à soutenir une conversation. Depuis quand était-il si renfermé sur lui-même? Depuis toujours en fait...il ne s'était jamais vraiment détaché entièrement de l'emprise de son père. Cela faisait longtemps pourtant à présent...

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La première chose qui lui sauta aux yeux, il avait une petite mine, après l'échange de politesse elle l'observa silencieusement une bonne minute, puis lui offrit un sourire tranquille, serein. "- Bah écoute je vais bien pour une morte." Dans un clin d'oeil amusé qu'elle lui adressa, elle récupéra la dague attachée à sa cheville et s'entailla le poignet, tendant son avant-bras vers Daniel. "- Tiens bois, ça ne te fera pas de mal. Je vais avoir besoin de toi au top pour ce soir. Je t'ai prévu un joli programme. Prise de tête suivi de migraine et enfin activité sportive et éducative. Tu t'amuseras bien plus en deuxième partie fais-moi confiance." Tout en restant le bras tendu, elle lécha son sang sur la lame et la rangea à sa place. Elle était persuadée que tuer du vampire l'aiderait grandement à voir à quoi ressemblait le métier qu'il allait embrasser au fur et à mesure de son initiation, il serait peut-être un jour amené à être transformé et si c'était le cas, elle voulait qu'il soit le mieux préparé pour faire face à sa nouvelle vie. L'autre petit plus, il pourrait passer sa frustration sur sa victime, elle savait que les rencontres qu'elle lui avait imposé avec des vampires, surtout du sabbat, n'avait pas été un luxe pour lui et qu'il avait sans doute dû se faire violence pour rester muet. Elle était d'ailleurs très contente de lui sur ce point-là.
Aussi proche de lui, elle pouvait sentir l'odeur du savon qui recouvrait l'épiderme de sa peau, l'humidité encore légèrement présente dans sa chevelure et la senteur du shampoing qu'il avait utilisé. Des odeurs qui lui étaient maintenant familières et à son grand, étonnement, agréable.

Elle n'avait jamais posé de questions à Daniel sur sa vie. Elle ne voulait pas être envahissante, mais elle devait pourtant en parler avec lui. Ce soir peut-être? A moins qu'elle ne remette ça à plus tard. Elle ne savait pas s’il avait encore des parents, des frères ou des sœurs. Elle ignorait le nombre de ses amis. En réalité, Dany était une goule relativement libre en comparaison à certaines. Il vivait une vie humaine si on oubliait les quelques fois où elle le faisait bosser pour elle. Elle ne lui avait rien interdit, l'avait juste mis en garde sur ce qu'il risquait de se passer dans sa vie s’il continuait à garder une vie humaine longtemps. Ne vieillissant pas au même rythme que ses congénères, il allait devenir un paria ou pire, un animal de laboratoire et ça, Shanka ne le permettrait pas, aussi elle lui avait dit qu'un jour il serait obligé de tourner la page, de faire le mort. Peut-être devait-elle l'emmener avec elle voir le monde? Pour le moment, là n'était pas la question.
Elle secoua légèrement la tête, agitant ainsi sa longue chevelure. Lentement, elle glissa ses doigts dans la chevelure de sa goule et la caressa machinalement alors qu'il s'abreuvait de son sang. Après tout, elle n'était pas d'une nature cruelle, elle ne savait pas si il avait réussi à passer outre sa répulsion pour cette étape qui constituait à boire du sang, son sang, aussi, elle essayait un peu maladroitement de rendre l'échange agréable pour lui.

Une fois qu'il eut terminé, elle attrapa son sac et l'entraina dans le cinéma. Sur la porte d'entrée, une grosse chaîne et un beau cadenas à numéro. Elle fit tourner les molettes jusqu'à entendre un cliquetis familier et retira ce qui entravait l'entrée. Elle ouvrit en grand les portes sur les ténèbres, faisant signe à Daniel de passer devant. Elle ferma la porte derrière elle, la bloquant avec une grande barre de fer. Sortant de sa poche une lampe torche, elle l'alluma et passa devant pour montrer le chemin au chaton avec elle. Tranquillement, elle gravit des escaliers montant ainsi à l'étage donnant sur les loges. Vieux théâtre qui avait été réaménagé en salle de cinéma, qui maintenant était désaffecté. Dommage, le lieu avait du cachet, un rien angoissant à la lueur d'une lampe torche, mais luxueux cependant. Des grandes statues avaient été sculptées, donnant l'illusion que des personnes se tapissaient dans l'ombre, simple illusion? Aller savoir, tant de choses étaient possibles dans ce nouveau monde qui s'ouvrait un peu plus chaque soir aux yeux de Daniel.

Elle ouvrit une porte et entra, face à eux, quelques sièges composant la loge et en contre-bas, la scène et la fosse. Elle s'installa en tailleur sur un des bons gros fauteuils rouges très confortables. Un nuage de poussière se souleva lorsqu'elle s'installa puis retomba autour d'eux. Elle invita Daniel à en faire autant.
"- Bon je commence, la nuit va être longue alors autant ne pas perdre de temps. Que sais-tu ou plutôt qu'as-tu appris sur les différents clans? A ton avis, combien somme-nous? Si tu peux, donne-moi les noms des factions. Autant voir de quoi je dois te parler. " Sa voix était sereine, douce et calme. Elle n'avait jamais élevé la voix contre lui lorsqu'ils étaient seuls. Autant, lorsqu'elle était en mission avec lui, elle pouvait être exécrable suivant si elle se faisait passer pour quelqu'un du sabbat ou non, mais quand ils étaient eux-même, elle était plutôt gentille, même si elle manquait cruellement de tact.

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Depuis qu'elle l'avait sauvé et fait de lui sa goule, Daniel avait appris à connaître un peu cette jeune femme étrange. Même si en vérité, il en savait très peu sur elle, seulement il commençait à la cerner un peu mieux. Il sourit à la réponse qu'elle lui donna concernant "sa santé", c'était du Shanka tout craché.

Mais lorsqu'il la vit s'ouvrir le bras pour lui donner son sang, son sourire mourut et il hésita quelques secondes, avant de s'exécuter. Il ne fallait pas laisser ce précieux sang se perdre et puis, il en avait dorénavant besoin pour vivre, même si cela le dégoûtait toujours, mais bien moins qu'avant. C'était le sang de Shanka, après tout. Faisant taire son appréhension, il but quelques gorgées, levant les yeux vers la jeune femme quand celle-ci passa sa main dans ses boucles blond-roux.

Le jeune homme se rendait bien compte qu'elle faisait son possible pour le mettre à l'aise et il l'en remerciait intérieurement. Il lui rendit bientôt son bras, s'essuyant la bouche avec sa veste pour enlever d'éventuel trace du liquide carmin qui lui laissait toujours un goût amer dans la bouche. Mais comme il n'était pas du genre à se plaindre, il se contenta de lui offrir un léger sourire tandis qu'il se rendait compte qu'il se sentait tout de même mieux qu'en arrivant.

C'était tout de même étrange, il était toujours humain, sans l'être réellement. Il avait l'impression de nager entre deux eaux. Mais c'était encore récent, alors, pour l'instant, il n'avait aucune raison de couper les ponts avec ses amis et encore moins avec sa mère. Il ne voulait pas l'abandonner, c'était trop tôt, il avait encore besoin d'elle.

Tout en marchant près de la belle amérindienne, il tentait de faire le vide, de ne plus penser qu'au moment présent, elle avait besoin qu'il soit tout à fait là, avec elle et non avec des pensées envahissantes. Il regarda autour d'eux, tout était plongé dans l'obscurité, hormis le faisceau de la lampe de poche de Shanka, rien ne perçait les ténèbres du lieu et Daniel n'était pas spécialement rassuré. Il avait l'impression qu'ils n'étaient pas seuls ici, mais c'était sans doute son imagination qui lui jouait des tours. Les statues qu'ils croisaient le mettaient mal à l'aise et pourtant, ce n'était que des statues, mais dans ce nouveau monde qui s'ouvrait à lui, il pouvait aussi s'agir d'autres choses.

Surmontant son angoisse et sa peur, il suivit la jeune femme jusqu'à une salle où ils s'installèrent enfin. Effectivement, elle ressemblait plus à une salle de théâtre qu'à une salle de cinéma mais bon, là n'était pas le problème pour l'instant. Il s'assit à côté d'elle, faisant fi de la poussière, et écouta attentivement ce qu'elle avait à lui dire. Ou plutôt à lui demander.

Le jeune homme prit le temps de la réflexion, autant commencer par le plus facile:

-Et bien, concernant les factions il y a...le Sabbat, la Camarilla et...les indépendants? La Camarilla se fait aussi appeler la Tour d'Argent...Les clans qui font partie du Sabbat sont...Les Lasombra, les Tzimisces et...il me semble que c'est tout, hormis quelques vampires des autres clans. Pour la Camarilla il y a...les Ventrues, les Toreador, les Nosferatu, les Malkaviens...

Tandis qu'il les énumérait, il repliait ses doigts. Il savait qu'il en avait oublié...aussi il réfléchit calmement et en retrouva quelques-uns:

-Il y a aussi les Brujah et....les Tremere.

En avait-il oublié?

-Quant aux indépendants, il y a les Assamites, les Ravnos, les Giovannis et les...Sethites.

Il lui semblait avoir fait le tour mais il avait dû en oublier. Enfin il continua sur sa lancée:

-Je n'ai pas rencontré énormément de vampires alors, j'aurais du mal à savoir combien vous êtes...Peut-être une centaine, en comptant tous les membres des Factions, c'est difficile à dire. Sinon je sais que les Lasombras n'ont pas de reflet, que les Tzimisce manipulent la chair, que les Assamites sont de bons guerriers, que les Ravnos sont des menteurs, que les Nosferatu vivent principalement dans les égouts, que les ventrues sont particulièrement élégants et sont souvent à la tête de la Camarilla. Quant aux Tremere, ce sont plutôt des sorciers, les Giovannis, des nécromanciens et les Gangrel et les Brujahs sont plutôt brutaux, du genre à n'en faire qu'à leur tête.
Ah tiens, d'ailleurs, concernant les Gangrel, j'ai un doute...ils font partie de quelle Faction déjà?

Enfin c'était à peu près tout ce qu'il pouvait dire pour l'instant, aussi il se tut en espérant ne pas avoir dit trop de bêtises.

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Elle savait combien il était difficile pour Daniel Mason d'embrasser sa nouvelle nature et de se nourrir du sang de sa Dame, pourtant elle essayait de faire son possible pour rendre la chose la moins rebutante possible. Peut-être devrait-elle, lui donner son sang dans un verre ou une gourde ainsi il ne verrait pas la teinte si c'était cela qui le dérangeait. Elle y penserait une autre fois. Pourtant elle avait l'impression que lorsqu'il buvait ainsi, une sorte de lien se créait entre eux. De jour en jour sa présence à ses côtés était de plus en plus supportable et elle en venait à apprécier qu'il reste près d'elle, dans une mesure raisonnable. Elle passa machinalement ses mains dans ses boucles blondes-rousses comme pour l'aider à se calmer et à passer outre ce moment qui ne devait pas être très agréable pour lui. Après tout, les Assamites était proches des humains. Aussitôt qu'il eut fini d'aspirer le sang de ses veines la plaie se mit à se refermer sans plus de cérémonie. Bientôt ne resta que quelques gouttes de liquide carmin séché, seuls vestiges de ce qu'il s'était passé.

Rapidement elle le fit entrer dans le cinéma et ferma la porte en la verrouillant à l'aide d'une grosse barre de fer. Pas très rassurant tout ça. En fait, ce n'était pas pour empêcher Dany de sortir mais plutôt pour empêcher une fuite éventuelle de leur invité. Après tout, il serait dommage qu'il leur fausse compagnie alors qu'elle l'avait épargné jusqu'à maintenant.
Elle avait bien pris soin de ne pas le tuer et ne de pas trop l'amocher. Elle l'avait juste immobilisé et enchaîné solidement pour éviter tout débordement. Passant devant éclairant les lieux de la seule et unique source de lumière qui n'était autre qu'une petite lampe torche, elle ouvrit la marche pour le conduire jusqu'à une loge donnant au-dessus de la fosse et de la scène. Le lieu ainsi éclairé avait tout de l'ambiance de film d'horreur ou d'épouvante, ne manquait plus que la petite musique guillerette et intemporelle des manèges de chevaux de bois pour parfaire à l'atmosphère à la fois angoissante et oppressante. Elle aimait assez l'effet que ça provoquait chez sa goule. C'était amusant de le voir dans ses petits souliers même si elle ne tarda pas à rompre l'atmosphère pesant en se laissant tomber sur un fauteuil comme un gros poids sans la moindre délicatesse soulevant de ce fait un nuage de poussière.
Une fois installée, elle lui posa donc sa question à laquelle, ma foi, il répondit fort bien.

- Tu sembles te souvenir de beaucoup de choses, c'est bien.
La Camarilla appelée la Tour d'Argent se doit de suivre la voix dite de l'Humanité, il y a sept clans fondateurs. Les Brujah, les Gangrel, les Malkavien, les Nosfératu, les Tremere et les Ventrue. Les Gangrels se sont également rattachés à eux. Ce qu'il te faut savoir également sur la Camarilla, c'est qu'il a six traditions formant la base de la Camarilla dont certaines que nous suivons nous aussi pour le bien de l'humanité. Sache que si un camariste brise l'une de ses règles il peut embrasser la mort véritable. C'est toujours utile dans notre boulot.
La première est la Mascarade; Personne ne doit révéler sa vraie nature à ceux qui n'ont pas le Sang.
La deuxième est le Domaine; ton domaine est sous ta responsabilité, tous t'y doivent le respect, ainsi que nul ne peut défier ta parole en son sein.
La troisième est la Progéniture; ils ne peuvent faire des infants que s‘ ils ont l'autorisation de leurs anciens. Si ils créent sans leur accord, la progéniture doit être détruite.
La quatrième est à Responsabilité; ils sont responsables de leur infants jusqu'à leur émancipation, leurs fautes sont celles de leur Sir ou Dame.
La cinquième est l'Hospitalité; lorsque tu arrives sur un domaine de quelqu'un tu te dois de te présenter à la tête couronnée de la ville.
Et enfin la sixième est la Destruction; nul ne détruira un de ses semblables. Le droit de la Chasse au sang est réservé uniquement aux Anciens.
La camarilla est un ramassis d'hypocrites qui, pour pallier à cette dernière règle, font appel à nous pour passer outre leurs propres règles. Mais je ne vais pas leur lancer la pierre, après tout, ça arrange bien nos affaires.

Elle marqua une pose pour le laisser faire le tour de tout ce qu'elle venait de lui dire.

- Je peux aussi t'expliquer en gros le fonctionnement de la camarilla, mais n'y étant pas réellement je n'ai pas tous les détails. Il y a le Gardien de l'Elyseum qui, comme son nom l'indique, garde l'Elyseum qui est le lieu où toute violence est interdite. Il y a des Harpies, un ramassis de bavards plus que d'actifs, en gros. C'est leur manière d'être, ils créent ou brisent les réputations auprès du Prince et ils ont aussi un Maître il me semble. Le Prévôt se charge de préserver la Mascarade, sur le domaine du Prince. Le Fléau qui fait la chasse si je puis dire au nouveau venu pour qu'ils se présentent au Prince, il peut aussi les détruire… je crois. Pour finir il y a une Sénéchale, genre de bras droit du Prince, les Primogènes de clans, en général ce sont des anciens, et enfin le Prince qui a un peu tout pouvoir sur son domaine qu'est la ville. Je crois que j'ai fait le tour. Après comme je te dis, je ne suis pas membre de la Camarilla donc il doit manquer des subtilités par-ci par-là.

Elle pencha la tête sur le trait de lumière de sa lampe avant de relever ses yeux glacés pour regarder si sa goule suivait toujours. Elle ne voulait pas aller trop vite mais il y avait tant à lui apprendre.

- Pour le Sabbat, on l'appelle souvent l'Epée de Cain, à l'origine il fut créé par les Tzimisce et les Lasombra, mais comme tu le sais, ils ont rallié avec eux les antitribus de la Camarilla. Le sabbat prône la domination des vampires sur l'espèce humaine. Ils ne cherchent pas à dissimuler leur vraie nature, et ils luttent contre les anciens en règle générale, refusant d'être le pion de quelqu'un de plus influent qu'eux même. Ils sont brutaux et pervertis. Ils se déplacent souvent en meute. Et pour essayer de créer un semblant d'ordre dans ce chaos il y a un code, le Code de Milan. Une ville sous la coupe du Sabbat est une ville ou règnent la violence et la décadence. Un lieu bien dangereux pour les humains. Pour ce qu'il est de la hiérarchie il y a les meutes, un régent qui dirige les sectes, l'Archevêque, qui est un peu l'équivalent du Prince, il a des Evêques pour l'aider. Et pour protéger tout ce beau petit monde, il y a les Templiers, genre de super garde du corps dont les Paladins sont l'élite. En gros, faut que tu gardes en mémoire que le Sabbat est dangereux. Dans tous les cas, d'un côté comme de l'autre ce sont des gros menteurs souviens t’en toujours.

A nouveau elle fit une pause, sortit de sa poche une barre de céréale aux fruits rouges qu'elle lui tendit. Elle sortit de son sac une bouteille d'eau qu'elle lui donna également. Elle avait pensé à lui, après tout, la soirée risquait d'être longue alors autant qu'il ne crève pas de faim.

- Les indépendants ou appeler aussi Aubains, sont en général, les Ravnos, les Giovannis, les Sethites, et également certains Gangrels. Et bien sûr nous, tu t'en doute, nous refusons de prendre part à la petite guerre des deux factions. Ce qui ne nous empêche pas de travailler avec eux cela dit. Des questions?

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Depuis qu'elle était entrée dans sa vie, Daniel voyait celle-ci changer, il changeait aussi même si c'était imperceptible. Il savait déjà qu'il n'était plus totalement humain, même s'il ne comprenait pas encore ce que cela voulait dire, concrètement, il le sentait tout simplement. Pourtant, il refusait de mener sa vie autrement, il n'en voyait pas la raison puisqu'il était toujours lui. Enfin pour l'instant, il devait surtout se concentrer sur les attentes de Shanka.

Apparemment, celle-ci avait prévu de bien occuper leur soirée et bien qu'il aurait aimé se reposer, il était aussi content de pouvoir passer du temps à ses côtés. Pourtant, parfois, lorsqu'il était seul, il se révoltait contre elle, lui en voulant presque d'avoir fait de lui ce qu'il était à présent. Mais cela ne durait pas longtemps. Sans elle, il serait mort, et cette simple pensée suffisait souvent à calmer sa colère.

Il la suivit donc à l'intérieur du cinéma désaffecté, marchant à ses côtés alors que la pénombre les cernait de tous côtés, simplement balayée par le faisceau de la lampe que la jeune femme avait allumé. Evidemment, le jeune homme ne faisait pas le fier, mais il faisait son possible pour garder son sang-froid, après tout, il ne craignait pas grand-chose à ses côtés.

Ils montèrent ensuite de grands escaliers et entrèrent dans une salle aux fauteuils confortables mais poussiéreux. Daniel n'en devinait que ce que la lumière de la lampe de poche voulait bien lui montrer et il préféra s'asseoir près de Shanka, se concentrant sur ce qu'il avait appris depuis qu'elle avait fait de lui, sa goule.

Il fit de son mieux pour réunir les connaissances cumulées depuis quelques mois et visiblement, il s'en était plutôt bien sorti. Il écouta attentivement les informations qu'elle lui donna et la remercia pour la barre de céréales et la bouteille d'eau qu'elle lui tendit. Décidément, elle pensait à tout. En tout cas, il était ravi que ce soit elle et non un camariste ou un sabbatique qui se soit trouvé là pour le sauver de la mort. Il but tranquillement quelques gorgées d'eau et mangea la barre de céréales en réfléchissant à ce qu'elle venait de lui révéler.

S'il avait des questions? Il en avait toujours beaucoup, mais certaines étaient sûrement plus importantes que d'autres:

-Je me demandais...les assamites travaillent toujours seuls ou est-ce que cela leur arrive de travailler en groupe?

A vrai dire, il était presque sûr qu'elle était la seule assamite à Los Angeles. Enfin, il pouvait toujours se tromper...

Une fois son maigre repas terminé, il froissa le papier et le rangea dans une poche, puis il rendit la bouteille d'eau à Shanka. Il se demandait bien ce qu'elle avait prévu pour la suite de la soirée.

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Le petit avait bien appris sa leçon dans l'ensemble et il ne l'avait pas déçu, elle s'était attendue à beaucoup moins de sa part. Mais il semblait être attentif, et comprenait rapidement, c'était parfaitement ce dont elle avait besoin pour le former.
Tout en lui expliquant, elle lui donna une barre de céréales et de l'eau, d'autres choses étaient prévues pour le nourrir dans le sac, mais pour le moment elle préférait qu'il en ignore le contenu.

Elle se doutait qu'il devait avoir une flopée de questions qui se chamboulaient dans sa tête aussi elle ne le brusqua pas, le laissant mettre de l'ordre dans ses pensées et d'ordonner le sens des priorités.
Il avait choisi une question sur la famille, choix judicieux.

"- Les assamites travaillent rarement en groupe. Mais cela peut arriver parfois, suivant les cibles. Il faut savoir que nous prenons nos ordres de missions principales de nos pairs à Alamut, que nous appelons également " le Nid d'Aigle".
S’ils jugent que la Cible est trop dangereuse, il arrive que plusieurs assassins soient envoyés.
Il fut un temps où le Sabbat faisait trembler la Camarilla avec une armée d'élite qui se faisait appeler la Main noire. Lorsque celle-ci était envoyée à l'assaut, elle faisait trembler les Camaristes et les villes étaient reprises avec une facilité presque déconcertante. A la tête de ce groupe se trouvaient des Assamites qui avaient tournés le dos à Haquim. Lorsqu'ils se sont dissipés, la Main noire a été reprise par des Brujah, des Tzscimise, et des Lasombra, mais elle ne fait plus trembler les gens comme autrefois. "

Elle prit une inspiration, emplissant ses poumons morts par de l'air poussiéreux et moite, elle aurait été encore en vie elle aurait sans doute éternué ou toussé.

"- Il y a une chose qui chez nous est très importante, que nous appelons "Le grand mensonge", il est notre refuge et notre sécurité en un sens. Il fut un temps où les guerriers avaient tellement bien fait leur travail, et partout où ils se rendaient, on parlait des Assamites comme des tueurs, gonflés d'orgueil, fiers comme des paons, ils avaient réussi à faire oublier le reste des nôtres qui nous complète.
Je suis une assassin, une guerrière, mais les nôtres ne sont pas uniquement cela. Il y a les Vizir, qui sont des sortes d'érudits. Il y a également la caste des Sorciers, leur nom en dit je pense assez sur ce qu'ils font.
Jamais un autre caïnite ne doit apprendre cela. Nous avons des informations et des moyens de combattre inconnus des autres, parce qu'ils ne voient que les Guerriers et il faut que cela reste ainsi. "

Elle soupira un instant puis sourit à sa goule. Il fallait qu'il soit attentif et patient, mais il semblait être quelqu'un de bien, alors elle ne se faisait pas trop de soucis pour lui. Et puis elle gardait presque en permanence un œil sur lui qu'il le sache ou non d'ailleurs.

"- As-tu d'autres questions? "

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Daniel faisait toujours de son mieux pour retenir ce que Shanka lui apprenait, il savait que c'était important. Certaines choses lui échappaient encore, mais après tout, ce monde était encore tout nouveau pour lui et il avait toujours un peu de mal à l'appréhender avec ses yeux d'humain. Enfin de goule, mais il n'aimait pas ce mot.

Alors, quand elle lui demanda s'il avait des questions, il choisit d'en savoir un peu plus sur la "famille" de la jeune femme et à laquelle il appartiendrait sûrement à l'avenir. Bien que cette idée ne soit pas vraiment pour lui plaire, pour l'instant, il était encore trop attaché à sa vie d'humain et surtout, il avait encore sa mère et puis il y avait ses amis et plus particulièrement, Wei. Sans eux, il n'hésiterait peut-être pas autant...ou peut-être que si.

Pour l'heure, il se contenta d'écouter la réponse que Shanka lui donna, avec attention tout en terminant de manger sa barre de céréales. Grâce à cela, il en apprenait un peu plus sur celle qui était devenue un peu comme une seconde mère bien qu'elle semblait avoir, physiquement du moins, le même âge que lui. Tout en l'écoutant, il l'observait discrètement, elle était belle, vraiment. Il était fier d'être à ses côtés et de faire partie des rares hommes qu'elle acceptait près d'elle. C'était sans doute idiot, d'ailleurs, il faisait de son mieux pour ne pas lui montrer son trouble lorsqu'il était proche d'elle, se cachant derrière son air perpétuellement sérieux.

Il médita un instant ses paroles avant de réfléchir. Il aurait sans doute des tas de questions à lui poser, mais il était curieux de savoir ce qu'elle avait préparé pour la nuit, aussi, il préféra les garder dans un coin de sa tête avant de lui répondre:

-Pas pour l'instant...enfin si, j'en ai plein, mais elles peuvent attendre un peu.

Le jeune homme se mordit l'intérieur de la joue, cette phrase venait de trahir son empressement. Mais finalement, il se détendit, cela n'avait pas vraiment d'importance, il n'avait pas grand-chose à cacher à Shanka.

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Elle aurait pensé qu'il aurait posé d'avantage de questions sur leur clan, ou encore tout simplement sur elle. Depuis qu'elle arpentait le monde, elle avait découvert que les humains étaient réellement des êtres curieux, avides de savoir des choses que parfois, ils devraient ignorer. Cependant l'empressement de sa goule la fit sourire. Lentement, elle se releva et attrapa son sac pour le jeter négligemment sur son épaule. Elle grimpa sur le bord du balcon et tendit la main vers Daniel.

"-Viens chaton, allons-y."

Elle attendit qu'il se décide à la rejoindre sur le parapet, là, elle le serra dans ses bras pour le soulever légèrement alors qu'elle fit un pas en avant, les propulsant dans le vide. En une fraction de seconde ils étaient en bas, sains et saufs, elle le reposa doucement sur le sol et relâcha son étreinte pour le laisser reprendre ses esprits.
Pourtant, elle continua à lui tenir la main pour le guider dans cette obscurité jusqu'à la scène.

"- Attends ici je vais faire un peu de lumière."

Elle farfouilla dans son sac. Victorieuse elle sortit des snaplights qu'elle craqua et dispersa aux quatre coins de la scène. Au centres un drap blanc qui recouvrait une chose qui était ma foi plutôt reconnaissable. Pourquoi faire languir Dany? Elle tira sur le drap pour dévoiler le corps d'un vampire dont l'apparence ressemblait à celui d'un skin head d'une quarantaine d'années. Il était torse nu, enchainé lourdement au sol et avait un pieu planté en plein cœur.

"- Voici James Mc Lad, Brujah antitribu, travaillant pour le sabbat, c'est un multirécidiviste, il adore violer les femmes avant de les torturer lentement et boire leur sang à petites gorgées. Il a également égorgé une mère à terme pour se repaître du nourrisson à venir. Il a assassiné un nombre incalculable de personnes en tout genre depuis sa création. D'après les informations que j'ai, il est un vieux nouveau-né en quelque sorte. Tu as pour mission de l'éliminer, mais avant cela, je voudrais te montrer quelques petites choses sur nous."

Elle posa son sac aux pieds de Daniel et le laissa regarder, après qu'elle ait sorti un briquet et une bombe de laque à cheveux.
Elle testa la solidité des chaînes puis se plaça au-dessus du vampire pour en retirer le pieu d'un coup sec.

"-Premièrement, un pieu en plein cœur ne nous tue pas. Cela nous met en torpeur."

Lorsque le morceau de bois fut retiré, un cri inhumain suivi. Il se débâti, essayant de la mordre, mais les entraves étaient solides. Un chapelet d'insultes en espagnol fusa de sa bouche avant que la rangers de Shanka ne s'écrase en plein dans sa face.

"-Tu permets?! J'explique des choses importantes là. Alors ne nous dérange pas inutilement. Poussin, prends une dague, un couteau ou toute autre chose contendante qui te plaira et vient lui entailler la chair!"

Maintenant l'entraînement commençait.

Invité

En fait, Daniel avait surtout besoin d'un peu d'action et quelque chose lui disait que Shanka avait prévu de quoi lui dégourdir les bras. Autrement, elle se serait contentée de lui donner rendez-vous dans un parc. Des questions, il pourrait de toute façon toujours lui en poser plus tard car il en avait effectivement bien d'autres. Seulement pour l'instant, il mourait d'envie de savoir ce qu'elle avait prévu pour le reste de la soirée. Il se releva donc en souriant intérieurement du surnom qu'elle venait de lui donner, s'inquiétant un peu de la voir monter sur le balcon. Avant de la rejoindre, il se pencha légèrement par-dessus, et s'il n'était pas sujet au vertige, il trouvait tout de même la hauteur conséquente. Mais bon, il lui faisait confiance. Alors, il la rejoignit et entoura son cou de ses bras. Ainsi serré contre le corps de sa dame, il ne put s'empêcher de faire le parallèle entre sa situation et Tarzan et Jane. Bon, c'était sûrement idiot, mais au moins, cela eut le don de la détendre un peu.

Il sentit la jeune femme resserrer son étreinte juste avant une impression de chute dans le vide qui ne dura en tout et pourtant que quelques secondes à peine. Soulagé de sentir à nouveau le sol sous ses pieds, il rouvrit les yeux et se détacha de Shanka en rougissant légèrement. Pas la peine de se leurrer, il la trouvait magnifique et ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'attirance pour elle, même s'il se maîtrisait assez pour que cela ne soit pas une gêne entre eux.

C'était, en plus, la première fois qu'il avait un contact physique prolongé avec elle, et sentir sa main dans celle de Shanka lui procurait une sensation de réel bonheur. Il avait l'impression de redevenir un collégien en expédition nocturne avec sa copine. Il doutait cependant que sa dame ressente la même chose, et c'était bien pour cette raison qu'il taisait cette tendre attirance pour elle. Même s'il savait aussi qu'elle pouvait être dû au fait qu'il partage son sang, elle le lui avait expliqué lors de leur première rencontre...Mais là n'était pas l'important pour cette nuit!

Regardant autour de lui une fois l'endroit éclairé, il se rendit compte qu'ils étaient sur la scène, et qu'au milieu de celle-ci se trouvait quelque chose dissimulé par un drap. Il offrit un regard étonné à Shanka qui ne tarda pas à lui révéler ce qui se trouvait dessous. Il s'agissait d'un vampire enchaîné avec un beau pieu fiché en plein cœur. Etait-il mort?

La belle assamite répondit rapidement à cette question silencieuse après avoir dressé un portrait peu élogieux du vampire. Une véritable raclure! Daniel avait déjà des envies de meurtre. Il ce cilla presque pas lorsque la créature hurla au moment où Shanka retirait le pieu, preuve qu'il était, effectivement, encore en vie. Le jeune gardien de prison ne se leurrait pas, si les chaînes ne tenaient pas, le brujah ne ferait qu'une bouchée de lui. Même si pour l'instant, il semblait avoir une dent contre la jeune femme, pas étonnant après le traitement qu'elle avait dû lui faire subir. Et qu'elle lui faisait encore subir. Daniel haussa un sourcil en la voyant mettre sa ranger dans la figure de l'autre vampire pour le faire taire, le mot "tendresse" ne faisait vraiment pas partie de son vocabulaire.

Le jeune homme haussa ensuite un sourcil puis il regarda le sac de Shanka et farfouilla dedans pour en sortir une dague. Ca c'était cool! Bon programme en perspective, il avait besoin de se défouler et surtout, la description du Brujah ne l'incitait pas à ressentir la moindre pitié.

-Bien.

Il testa le fil de la lame du bout du doigt et se tourna vers le vampire, aucun doute sur le fait qu'il allait le menacer des pires tortures une fois qu'il lui aurait planté la dague dans la chair. Le jeune homme se dirigea calmement vers le vampire enchaîné et planta résolument sa dague dans l'épaule gauche, juste au-dessus du cœur.

» Action. Réaction. Contribution.
» Intrigue générale et mise en en action de nos objectifs

Clap et Action

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