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| Auteur | Message |
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| Sujet: Empire Hotel : suite 7B Mar 27 Aoû - 15:22 | |
| J'avais reçu cette enveloppe, transmise par l'un des serviteurs qui travaillait au Midnight. Un certain monsieur Magnum souhaitait me rencontrer, et il m'avait nommé monsieur Giovanni dans son message, ce qui signifiait que j'avais affaire à un vampire... Les humains ne me connaissaient que sous mon nom humain, Luciano. Lizbeth s'en était inquiétée immédiatement, et avait comme d'habitude joué les secrétaires, afin d'en savoir plus.
La courte conversation par sms nous avait appris que ce monsieur Magnum était un homme d'affaires fortuné, auparavant basé sur la côte est des Etats-Unis, qui voulait me voir pour parler affaires... il comptait sur un partenariat de vente d'alcool. Après plusieurs coups de téléphones passés aux cousins de New-York, j'appris que ce vampire se prénommait Davias, qu'il était Ventrue (quelle surprise ! ...) et qu'il était très riche (là encore, je m'en serais douté). Quant à ce Theodor Nikolaos, il devait être sa goule.
Sur le coup, j'hésitais à envoyer Lizbeth à ma place. Après tout, le Ventrue ne daignait pas se déplacer en personne pour moi, pourquoi l'aurais-je fait ? Mais il était toujours intéressant de conclure des affaires avec un riche membre du clan des Rois, et même si mon établissement tournait bien, cela ne me coûtait rien de me rendre à ce rendez-vous.
Pour une fois, je m'habillais "correctement" : oublié le tee-shirt sous le costume, je portais la chemise et la cravate assortie à la tenue hors de prix, veste et pantalon italiens noirs avec de très fines rayures blanches. Je rasais même mon bouc pour l'occasion, me donnant ainsi un air plus jeune. En revanche, et malgré les vives protestations de Lizbeth, je refusais de porter des chaussures de ville, et me chaussais de mes converses, noires cette fois.
Comme annoncé dans le dernier sms, je me rendis à l'Empire Hotel à minuit. Je connaissais bien les lieux : j'y avais vécu une semaine lors de mon arrivée à Los Angeles, j'y avais même rencontré une charmante photographe rousse, que je n'avais pas eu l'occasion de revoir... Et de temps en temps j'y louais moi-même une suite pour recevoir dans l'intimité des clients, semblables ou conquêtes. J'y avais même rencontré une cousine d'Italie quelques nuits plus tôt, mais elle était en fin de compte repartie pour Venise.
Je me présentais à la réception, l'on me confirma que j'étais attendu. J'étais venu sans arme, avec une simple mallette noire contenant les papiers du Midnight, un léger ordinateur portable, et quelques échantillons de nos boissons, si le Ventrue acceptait d'y goûter (ce dont je doutais fort, vu leurs restrictions alimentaires... mais l'ironie du cadeau m'amusait). Bref, je pris l'ascenseur, et pénétrais dans le couloir menant à la suite 7B... |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Dim 1 Sep - 19:04 | |
| La première nuit à Los Angeles avait porté ses fruits pour Davias et son groupe. Le vampire avait reçu le soutien du Primogène Brujah pour des acquisitions immobilières et financières et plus encore avec un possible poste de Primogène. Mais Davias était encore bien jeune parmi la communauté vampirique et il ne possédait qu’une seule voix, une voix qui n’était, selon les rumeurs, pas en odeur de sainteté avec les autres clans. Cependant Auric avait bien œuvré pour négocier les actions de l’Entreprise Life et nul doute, que ses actions atteindraient bientôt les 12%. Nul besoin de courroucer le Primogène mais de lui montrer les capacités et les moyens de son « futur » associé. Theodor avait réussi, de son côté, à attirer l’attention de Roberto Giovanni comme le désirait son maître. Davias craignait de froisser le vampire s’il n’envoyait qu’une de ses goules mais fort heureusement, « coup d’bol » comme le disait si bien Jessica, le patron du Midnight n’était pas présent et avait reporté le rendez-vous au lendemain soir. *** *** *** *** Deuxième nuit :La suite avait été préparée pour l’accueil de l’invité de marque qu’était Roberto Giovanni. Etaient présents Theodor Nikolaos la goule et les deux mercenaires féminines Jessica Vermount et Kiyora Nobuyori. Auric Vargas était en train de dormir dans une chambre d’une autre suite, il devait se réveiller tôt le lendemain pour des affaires humaines. Davias Magnum et Aloïs Kaufman étaient en mission à l'Elyseum mais le roumain n'en savait pas plus. La japonaise et la capverdienne s’étaient préparées en maximisant leurs atouts charmes par des vêtements de soirée et des parfums haut de gamme. Theodor relisait certaines instructions et données de la compagnie dont il avait la charge. Le ventrue détestait devoir tout gérer et avait très tôt préparé ses goules à prendre en main ses entreprises. Habillé d’un costume violet, d’une chemise noire et d’une cravate blanche, Theodor se frotta les yeux. Ce n’était pas la première fois qu’il recevait une personne pour discuter affaires mais c’était bien la première fois qu’il s’agissait d’un vampire. Un appel téléphonique de l'accueil annonça la venue du vampire. Rassemblant ses papiers, Theodor se leva, remit son col de cravate en ordre et fit signe à Kiyora qui ouvrit la porte. Roberto était à quelques pas de la porte et la japonaise fit quelques pas puis s’inclina. -Monsieur Roberto Giovanni. Nous sommes heureux de vous recevoir dans cette humble suite. Je m'appelle Kiyora. Permettez-moi de vous présenter Monsieur Theodor Nikolaos. -Monsieur Giovanni, je suis honoré de vous rencontrer. Je vous en prie, veuillez vous asseoir.Tandis que Kiyora refermait la porte, Jessica tendit les bras pour prendre la veste et autres vêtements dont le vampire italien souhaitait se débarrasser pour l’entretien. -Jessica. Si je peux vous débarrasser. |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Lun 2 Sep - 16:49 | |
| Je fus accueilli dans le couloir par une charmante japonaise en robe de soirée, qui mettait admirablement ses atouts féminins en valeur. Elle m'adressa quelques mots de bienvenue avant de me présenter à celui que je ne connaissais que de nom, le supposé serviteur de Davias Magnum. J'entrais dans la pièce tandis qu'il me proposait de m'asseoir, et je répondis, d'une voix teintée par mon léger accent italien :
Merci. Chouette, le costume.
Le violet était délicat à porter, et il fallait l'oser quand on ne sortait pas d'un film de Tim Burton, mais je devais avouer que Theodor le portait bien. Lui aussi avait un léger accent, mais je n'aurais su dire d'où il provenait. Une troisième personne s'avança vers moi lorsque la porte de la suite fut refermée, une black aussi charmante que son acolyte japonaise, qui me proposa de prendre ma veste. Je lui tendis avec un sourire, gardant avec moi la mallette noire que je tenais à la main.
Ce sera tout, charmante demoiselle. Je n'ai pas d'arme sur moi.
De toute évidence, le Ventrue appréciait le métissage. Je regrettais de ne pas avoir le don de détecter les races des gens rien qu'en les observant. Il m'était difficile de déterminer si les deux femmes étaient humaines, goules ou vampires. Mais si elles étaient là, elles devaient savoir de quoi il en retournait. Tandis que je m'asseyais, en souriant au seul autre mâle de la pièce, je commentais :
Votre maître sait bien s'entourer. L'accueil est convenable. Mais vous n'avez peut-être pas l'éternité devant vous, aussi je vous propose de commencer. |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Mar 3 Sep - 14:54 | |
| -Merci. Chouette, le costume
-Merci Monsieur. Répondit Kiyora.
Theodor fut étonné de voir Roberto. Il imaginait le célèbre clan Giovanni comme des monstres incestueux, pervers et sans doute avec une tare physique mais l’homme –pardon le vampire- qui était face à lui était, ma fois, bel homme et présentait bien.
-Ce sera tout, charmante demoiselle. Je n'ai pas d'arme sur moi.
Jessica prit la veste en silence mais avec un sourire de circonstance, la mit sur un cintre en bois qu’elle plaça dans la penderie près de l’entrée. En refermant la porte du meuble, elle se dirigea vers le bar pour préparer les différentes vitae que Davias avait mis à disposition pour son invité.
-Votre maître sait bien s'entourer. L'accueil est convenable. Mais vous n'avez peut-être pas l'éternité devant vous, aussi je vous propose de commencer.
-Convenable. Songea Theodor. L’absence de Davias est regrettable et la susceptibilité vampirique ne va rien arranger.
Rapidement Theodor commença :
-Je suis réellement navré que Davias Magnum ne puisse être présent pour vous recevoir. Il s’excuse et espère que cela n’entachera pas nos futures relations commerciales et, nous le souhaitons, amicales. Kiyora –désignant la japonaise- et Jessica –désignant la capverdienne- sont à votre disposition pour toute la durée de la réunion.
Désignant une grande table carrée, il attendit que Roberto s’asseye pour faire de même. Suivant un schéma bien rôdé, Jessica arriva avec un petit chariot de vitae et proposa :
-Monsieur Giovanni, voici quelques spécimens de vitae.
Kiyora plaçait de l’autre côté les échantillons qui seraient montrés à Roberto. Theodor avait de son côté ouvert son ordinateur portable, avait mis en place les différents contrats sur la table et commença :
-Je suis actuellement en charge de deux sociétés basées en France, une distillerie et une de spiritueux et vins. De taille modeste, nos produits n’ont jamais pu franchir l’hexagone pour gagner le nouveau continent. Nous désirons les faire connaître aux célébrités qui sont présentes dans votre établissement et par le bouche à oreille…bref ce qu’un people aime, il le dit et le reste suit.
Charismatique, Theodor l’était et il lui faudrait la totalité de cette qualité pour réussir à convaincre un client et plus encore vampire. |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Mar 10 Sep - 14:17 | |
| Le serviteur du Ventrue prit les devants sur la question que je m'apprêtais à poser. Où était son maître ? Il était fort regrettable qu'un membre du prestigieux clan Ventrue envoie une simple goule pour une première entrevue d'affaires avec un Giovanni. Les deux vampires, de par leur clan, s'y entendaient en finances et traités commerciaux. Aucun d'eux ne devait manquer d'argent, et un accord ne serait pas nécessairement simple à conclure.
Theodor s'excusa pour lui et son maître, sans cependant expliquer les raisons de son absence. Il espérait en venir à des relations commerciales et... amicales ? Le terme était amusant, dans une société où chacun tirait profit des faiblesses des autres pour se hisser à un plus haut niveau de pouvoir. Le milieu vampirique était une véritable jungle.
C'est fort regrettable en effet. D'autant plus que je ne sais pas véritablement à qui j'ai affaire.
Le soviétique en costume violet était une goule, ça j'en étais presque sûr. Quant aux deux femmes, je soupçonnais des sortes de prostituées louées pour l'occasion... sauf qu'elles semblaient en savoir beaucoup pour de simples humaines. Lorsque Theodor m'annonça que les deux femmes étaient à ma disposition, je lui adressai un sourire amusé.
A ma disposition ? Pour quels genres de services, dites-moi ?
La black apporta de petites bouteilles emplies de liquide carmin, et parla de vitae. Pas une simple humaine, clairement. J'ouvris ma propre mallette, pour sortir à mon tour mon ordinateur portable, ainsi que mes propres échantillons.
Je comptais offrir cela à votre maître, pour une dégustation. Mais peut-être désirerez-vous y goûter également ?
Après tout, les goules buvaient du sang elles aussi, même si elles n'en avaient pas autant besoin que nous, puisqu'elles pouvaient encore se sustenter de nourriture humaine. Theodor commença à évoquer les entreprises dont il -lui, vraiment ? ou son maître ?- avait la charge, des distilleries françaises.
Ah, la France ! La France est un très bon pays pour l'alcool, et notamment le vin, en effet. Dites m'en plus, vous avez mon attention. |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Ven 13 Sep - 13:11 | |
| -C'est fort regrettable en effet. D'autant plus que je ne sais pas véritablement à qui j'ai affaire.-Kiyora Nobuyori et Jessica Vermount sont des servants de la ville de Manhattan. Elles font partie du clan ventrue et sont louées par un ventrue durant ses relations diplomatiques avec une autre ville. Pour ma part, je suis Theodor Nikolaos, goule ventrue, actuel capitaine de police de Los Angeles et gestionnaire administratif de sociétés appartenant à Monsieur Magnum.Theodor espérait que cette réponse suffirait à apaiser l’inquiétude ou l’agacement de son invité. Qu’il était dur de lire sur un visage quasi-inexpressif d’un cadavre. Au moins avec un humain, il était facile de faire craquer sa psyché assez rapidement, soit pas des menaces verbales, soit par des actions plus physiques ou le plus souvent par du chantage. Mais si le sieur Giovanni désirait en apprendre plus sur Davias, il n’aurait rien de plus que la même ritournelle des présentations des filles de lui-même. Ce fut ce dernier sujet qui créa un changement sur la face de marbre du vampire. -A ma disposition ? Pour quels genres de services, dites-moi ?Ah ! Le sexe…même avec une queue aussi froide qu’un thermomètre mal chauffé par l’infirmière l’enfonçant dans le rectum du patient qui grogne à cause de cela, la viande froide aimait toujours se réchauffer avec un steak bien chaud. Cependant Roberto n’aurait ni steak, ni abricot à se mettre sous la dent. L’une était lesbienne et l’autre avait des jeux extrêmement sadomasochistes. Theodor en avait fait l’expérience avec elle et il n’avait pas mais pas du tout aimé. Malgré tout, les deux étaient volontaires pour offrir leur sang aux ventrues et quelques fois à d’autres vampires. -Ces demoiselles seront vos calices pour cette soirée si vous daignez les accepter.La goule ne rajouta pas le refus sexuel à sa phrase et souhaitait que cela n’en vienne pas jusqu’à là. A l’arrivée de Jessica, le Giovanni prit sa mallette qu’il plaça sur la table. Sortant ses échantillons, il offrit à la goule d’y goûter. -Sans vouloir vous froisser, je ne peux accepter. Si j’osais goûter avant mon maître un cadeau provenant d’un autre et qui plus est d’un Giovanni, je risquerais ma vie.Davias était un vampire ouvert, moderne voir réformiste mais il était des choses à ne pas faire. Se servir avant lui était inacceptable et la pauvre Carla en avait fais les frais. Secouant la tête, Theodor préféra oublier cette sordide histoire d’un lointain passé et se consacra à l’instant présent. Se raclant la gorge, le roumain commença sa présentation : -La première société présente deux vins : un vin pétillant que vous connaissez sous le nom de vin de Champagne. Il est issu de la vallée de la Marne et offre un délicieux fruité en bouche. Il s’accompagne seul ou pour réaliser un kir royal pour les demoiselles le plus souvent. Le second est un vin de caractère, rond et à l’arôme complexe. J’opterais que vous réserviez cela pour vos invités que vous désirez ravir durant une soirée.Tout en discourant, Kiyora apportait une bouteille et un livret l’accompagnant décrivant son origine, son élaboration et surtout son historique. Patientant un peu le temps qu’elle finisse, Theodor poursuivit avec la distillerie : -La distillerie des Menhirs propose quand à elle, un whisky de qualité et des eaux-de-vie. Le pommeau est fait comme son nom l’indique avec du jus de pommes et sert d’apéritif.La japonaise apporta l’avant dernière bouteille et son document. -Comme vous pouvez le constater, il s’agit de boissons uniquement pour la clientèle humaine car nous ne souhaitons pas empiéter sur d’autres clients. Mais, avant que vous ne fassiez la remarque, nous avons aussi une boisson que nous nommons l’absinthe vampirique. Il s’agit d’un alcool rare savamment mêlé à du sang et certains additifs pour créer un breuvage pouvant provoquer un léger état de bien-être au vampire. Je ne dirais pas jusqu’à l’ébriété mais c’est une sensation étrange mais plaisante pour ceux et celles qui en ont bu.Sortant une petite boîte du meuble à ses côtés, Kiyora la posa devant Roberto et ouvrit le coffret. Elle pose la bouteille et un verre devant leur invité. |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Jeu 19 Sep - 15:47 | |
| Les deux femmes appartenaient donc au clan Ventrue... Sans doute des dégénérées qui aimaient être payées pour obtenir le baiser des vampires et connaître cette extase sans égale, des sortes de calices droguées aux morsures vampiriques. A moins qu'elles n'aient été dominées jusqu'au trognon, que ces chers Ventrue si présentables leur aient complètement retourné la cervelle pour en faire de jolies poupées à leur disposition. En soi, cela n'ébranlait pas ma conscience. L'on faisait subir bien pire aux humains pour les expériences de la Famille. Cependant, lorsque Theodor m'annonça que les deux femmes pourraient me servir de calices, je ne pus m'empêcher de rire.
Je doute que ces demoiselles apprécient l'expérience. Vous et votre maître devez bien mal connaître mon clan.
La faiblesse principale des Giovanni n'était pas connue de tous. Beaucoup estimaient que nos teints cadavériques et notre tendance à l'inceste étaient des tares suffisantes et ne cherchaient pas plus loin. Mais en réalité, nous souffrions d'un handicap bien plus conséquent : notre baiser était une véritable torture pour les humains qui en faisaient les frais, et cela n'était infligé qu'en punition. J'avais pris l'habitude de me nourrir sur les morts, ou par des biais détournés.
La goule déclina mon offre de goûter à mes échantillons. Sans doute se méfiait-il, ce qui était légitime. Mais il précisa surtout qu'il n'avait pas à déballer un cadeau réservé à son maître.
Certains vampires utilisent pourtant leurs goules comme goûteurs, afin de s'assurer que le sang n'est pas empoisonné... Mais la notion de poison est délicate pour les membres du clan Ventrue. Je doute que votre maître apprécie ce sang, de toute façon.
Il commença ensuite à me détailler ses produits, en me parlant comme à un néophyte. Oubliait-il que je n'étais pas américain ? Ces satanés cow-boy n'y connaissaient généralement rien en vins et champagne, mais je venais d'Italie, et j'avais autrefois épousé une française. En outre, j'avais usé et abusé de toutes sortes de boissons lorsque j'étais humain, et le boulot de propriétaire de night-club me convenait bien.
Parfait ! Nous manquons de bons vins et champagnes corrects sur ce continent. Les américains sont des barbares qui se soûlent à la bière et au mauvais whisky. Mais j'ai une partie de ma clientèle, parmi les clients les plus riches, qui pourrait être intéressé par vos produits.
Je parcourais rapidement les documents sur la première société, mais délaissais ceux de la seconde.
Vos eaux-de-vie et autre pommeau ne m'intéressent pas, ce genre de produits se vendent mal en boîte de nuit.
Theodor précisa que c'étaient là des produits humains, mais cela n'était pas dérangeant. Nous avions notre propre système pour produire les boissons vampiriques, même s'il n'était pas parfait, et qu'il me fallait encore rencontrer les Tremere, qui semblaient se faire bien rares. En revanche, il me proposa tout de même une boisson pour notre engeance, l'absinthe vampirique... Le terme me fit sourire, d'un rictus intéressé. Lorsque l'asiatique posa la bouteille et le verre devant moi, je ne marquais que très peu d'hésitation avant d'ouvrir le breuvage, de remplir le verre et d'humer son nectar.
Ah, ça, ça m'intéresse ! Une boisson rare, dites-vous ? Voyons ce que ça donne...
Si cette boisson provoquait chez les vampires un état de bien-être, il me fallait y goûter. Nous avions nos propres cuvées spéciales, préparées à base de drogues diverses, mais j'étais toujours ouvert à de nouvelles expériences... culinaires... dirons-nous. Je portais le liquide à mes lèvres et l'avalait d'une traite. Il n'y avait plus qu'à attendre les effets... |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Ven 20 Sep - 19:35 | |
| Theodor avait du lire, apprendre et étudier les nombreux clans existants et ayant existés sous la houlette d'Auric. Difficiles années car le britannique adorait mener à la baguette Theodor et Aloïs mais si laborieuses fussent-elles, il ne regrettait pas ce savoir.
Dans les affaires, il fallait être courtois mais ferme et s'il avait « refusé » que Jessica et Kiyori puissent être exploitées sexuellement, il avait proposé intentionnellement qu'elles soient son calice. En espérant que l'homme du monde qu'était Roberto refuse à cause de l'affliction dont il avait hérité par son clan. Son pari avait réussi et les deux filles s'en sortaient bien même si Kayori, cette soda-masochiste asiatique aurait apprécié la douleur qu'aurait procurée le baiser du Giovanni.
Et puis se disait secrètement Theodor, si la japonaise venait à crever, l'italien devrait en répondre devant le clan ventrue de Manhattan et une dette est une dette même pour la mort d'une humaine. Cela aurait même placé Theodor dans une position de force.
Mais Roberto avait décliné l'offre...
-Certains vampires utilisent pourtant leurs goules comme goûteurs, afin de s'assurer que le sang n'est pas empoisonné... Mais la notion de poison est délicate pour les membres du clan Ventrue. Je doute que votre maître apprécie ce sang, de toute façon.
-En effet, répondit Theodor. A l'époque, les maîtres usaient de leurs goules pour tester le sang. Mais Davias est un vampire évolutionniste sans bien sûr remettre en cause les lois, rassura la goule. Ainsi il use ainsi de ceux de sa connaissance, d'outils plus perfectionnés que la science peut offrir actuellement. Même si le clan ventrue est délicat par rapport à la vitae, Davias saura apprécier le présent que vous lui faites.
Après la présentation des produits, Roberto parut enchanté sur les vins et champagnes mais dédaigna les eaux-de-vie ce qui contraria légèrement le roumain. Enfin, tout ne pouvait faire plaisir à ces habitants du nouveau continent. Quoique...
Theodor fut étonné que l'italo-américain accepte si aisément l'absinthe vampirique sans poser plus de questions sur sa conception. Il émit un petit sourire lorsque son invité but le contenu du verre en cristal Harcourt 1841 d'une traite.
Davias, Auric ainsi que d'autres vampires et goules du clan en buvaient très rarement et jamais aussi rapidement. La scène dans la cuisine d'un film français « Les tontons flingueurs » où les personnages boivent un tord-boyaux lui revint en mémoire. Comment allait se comporter Roberto ? Se racler la gorge, tousser ou pleurer des larmes de sang ?
En revanche, il fallait préparer une vitae qui apaiserait la brûlure provoquée par une absorption trop rapide. L'eau bénite était vraiment très diluée mais quand même pour un vampire non averti, cela risquait de lui chauffer la gorge, les entrailles et ou le cœur.
Et un client mécontent voir humilié était un contrat sans signature. Kayori versa donc une vitae pâteuse dans un autre verre, cela calmerait la sensation pour le Giovanni.
A cet instant, son smartphone vibra.
-Veuillez m'excuser un instant ! Vous pouvez vous resservir si cela vous a plu et vous avez une vitae qu'utilise Davias pour apaiser les sensations de brûlure.
Exploiter une faiblesse de son maître pour enorgueillir son invité pourrait faciliter la transaction et diminuer le possible sentiment que pourrait avoir Roberto en ayant bu l'absinthe.
Il se leva, marcha quelques pas et lut le message venant du téléphone portable d'Aloïs.
-Sommes invités chasse sabbatique. Devras prendre seul la livraison ce soir.
Un imprévu dans son programme mais Theodor savait gérer ce genre de situation. Il retourna s'asseoir, replaça correctement sa chemise et pantalon et continua.
-Pour en revenir à nos offres, je vois que vous avez un faible pour le champagne et le vin. Nous vous proposons le fameux Dom Perignon 2002 pour 243 dollars. Je ne vous fais pas l'affront de le présenter et passe au suivant un Gosset Célébris de 1998, nous avons une solide cave de cet excellent champagne. Son prix reste abordable pour votre clientèle la moins fortunée et coûte 150 dollars. Pour les célébrités et plus particulièrement dans le milieu de la chanson, le Brut Armand de Brignac rosé pour 608 dollars. Enfin pour votre clientèle la plus aisée, nous offrons Le Krug Clos d'Ambonnay de 1996 à un prix défiant toutes concurrences actuellement pour 2,990 dollars la bouteille.
Theodor posa le contrat à sa gauche et le tourna pour que le Giovanni puisse étudier les offres. Disposant aussi des prix du marché et de ses concurrents, il présenta un résumé établissant et prouvant ses tarifs alléchants. |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B Lun 23 Sep - 14:32 | |
| J'avais été un sacré débauché de mon vivant, et je m'enorgueillissais d'avoir goûté à de nombreuses substances visant à modifier le corps et le comportement, des plus sobres au moins légales. De nombreuses fois j'avais fait la honte de ma famille jadis, lors de soirées trop arrosées de champagne et de cocaïne. Il m'arrivait encore parfois de me faire des shoot, mais la drogue diluée dans le sang n'avait pas la même saveur. Grâce au Midnight, je pouvais me servir dans les stocks frais lorsque je voulais boire un peu, mais là encore, si les effets étaient les mêmes, le goût était différent. L'alcool était déjà mélangé au sang, et même la plus forte liqueur avait alors un goût doucereux.
Je fus donc surpris de sentir ma gorge me brûler lorsque j'avalais d'une traite la cuvée spéciale du Ventrue. Le réflexe humain de tousser m'était passé depuis bien longtemps, mais je portais tout de même ma main à mon cou et la fit glisser le long de mon torse sur la trajectoire théorique du sang ingurgité. Puis, après quelques instants de silence où je me demandais si j'allais pouvoir parler, je commentai d'une voix rauque :
Intéressant ! Quels sont les additifs mêlés à cette boisson dites-moi, je ne reconnais pas tout...
Le goût de l'absinthe se repérait bien, le sang n'avait rien d'extraordinaire, et je ne distinguais aucune drogue de ma connaissance. Il n'y avait rien de surnaturel non plus, selon moi, en tout cas rien de vampirique. Le second verre fut le bienvenu, j'appréciais sa douceur. Je tâchais de ne pas trop le montrer, mais j'avais la gorge en feu. Il me fallait cette bouteille, et ses petites soeurs !
En attendant, revenons-en aux affaires principales. Après l'étalage des produits, Theodor donna les prix. Je vérifiais les documents présentés et pianotais rapidement sur mon ordinateur. Le Dom Perignon et le Gosset me semblaient dans les prix, avec l'exportation depuis la France, le surplus était logique. Le Brignac me paraissait un peu surévalué, certes il s'agissait d'un champagne de luxe, mais je pouvais en obtenir un meilleur prix. Quant au champagne à trois mille dollars la bouteille, je ne pouvais me le permettre pour le moment. Certes la partie humaine du nightclub tournait à merveille, mais les salons privés étaient peu fréquentés à cause de la guerre actuelle.
Bien. Il me faut réfléchir à tout cela. Vous permettrez que j'emporte les échantillons et les plaquettes d'information. Certains de vos produits m'intéressent bien évidemment, mais il me faut les étudier plus précisément, et en parler à mes collègues. En revanche, je tiens à avoir dès à présent des détails sur votre fascinante absinthe vampirique !
J'adressais à Theodor un sourire satisfait, qui ne manquerait pas de lui faire plaisir. Les affaires tourneraient bien pour lui. |
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| Sujet: Re: Empire Hotel : suite 7B | |
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