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| 5ème tradition : l'hospitalité... | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: 5ème tradition : l'hospitalité... Jeu 27 Juin - 12:52 | |
| Voilà. Les choses démarraient. La gangrel était face à l'Elyseum dont lui avait parlé la -maintenant décédée- goule de l'archevêque. Little Dove Manor à Hollywood. Pas à dire, le prince local avait un certain sens du décorum : l'endroit était pour le moins captivant et la vue offerte sur la ville de Los Angeles était même tout simplement impressionnante. Chrissy se demandait quel genre de titre le prince préférait... Elle aurait sûrement dû poser la question avant de s'y rendre, mais c'était de toutes façons un peu tard pour y penser. Certaines préféraient être appelées Princesse de telle ville, d'autres Reine de telle ville, et d'autres juste Prince au masculin. Certaines autres avaient des lubies étranges et se faisaient appeler par des surnoms pompeux divers et variés...
Le fait était que cette information lui manquait. Tant pis, elle survivrait bien sans. Alors qu'elle se dirigeait vers la grande porte principale, elle fit ce qu'elle faisait de mieux : enterrer tout ce qui constituait sa personnalité. Son clan. Sa faim de chasse nocturne. Son goût prononcé pour la violence. Ses liens avec le Sabbat. Tous ces éléments se retrouvèrent enterrés sous une toute autre entité : Chrissy Scarlett, Toréador et musicienne de renom. Sa sire était une prestigieuse mécène de Baltimore. Elle avait une excellente réputation sur la côte est. Elle était connue pour son talent musical immense, et le magnétisme qu'elle exerçait sur ses spectateurs. D'ailleurs, elle avait un concert le lendemain soir à l'Orpheum Theatre, sur South Broadway. 2000 places au total, la salle serait pleine. On pourrait penser que la musique "classique" (enfin entre guillemets car elle ne jouait pas que ça, loin s'en faut) avait perdu de sa superbe, mais le public était pourtant encore bien présent.
Pour l'instant en tout cas, elle n'était pas en concert, mais son esprit avait procédé au changement nécessaire. Elle était une honorable membre de la Camarilla, ça ne faisait aucun doute dans son esprit. D'ailleurs, sa tenue montrait son goût particulièrement acéré pour les belles choses : un cheongsam noir aux coutures rouges qui s'entrecroisent et s'entrelacent, de la même couleur que ses cheveux d'ailleurs, ainsi qu'une paire de Louboutin noires. Elle avait fait assez fort sur le décorum, et n'importe quel Toréador n'étant pas trop un looser saurait certainement apprécier cet ensemble.
Une fois à l'intérieur, elle se rapprocha de celui qui semblait être le Gardien d'Elyseum. L'étiquette imposait de s'annoncer à ce dernier AVANT d'entrer, en particulier quand on n'est pas encore présenté au Prince.
- Bonsoir. Je suis Christina Scarlett, je viens me présenter à sa Majesté le prince de Los Angeles comme l'exigent nos traditions.
Pas "les" traditions. NOS traditions. Plus exactement, la cinquième, selon laquelle il est obligatoire de se présenter à l'ancien dirigeant un domaine (en l'occurrence le prince)... Sans cela, un vampire n'a aucun droit, ni plus ni moins. Il était peu apprécié mais autorisé de tuer un vampire qui se promènerait sur un domaine sans s'être fait connaître. Maintenant, restait à voir comment le reste de la soirée se déroulerait... Les choses pouvaient se passer très bien, ou... horriblement mal. |
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Lun 1 Juil - 18:29 | |
| Il y avait peu de choses plus insupportables pour Amélia Quinn qu’un défilé de paperasse administrative envoyée par une ancienne du clan des Masques. Le Prince de Los Angeles soupçonnait la Dame aux Masques d’allonger volontairement ses rapports de sentences alambiquées et de tournures ampoulées non pas pour lui plaire mais bel et bien pour se gausser de l’étiquette. Ses rapports toutefois étaient toujours d’une extrême précision, et c’était dans l’un d’entre eux que le Prince était plongée.
La Rose avait délaissé son bureau pour s’asseoir sur un appui de fenêtre, sa longue robe de soie pourpre et carmin flottait autour d’elle dans un goût exquis, et elle avait remonté, une fois n’était pas coutumes, ses longues boucles brunes en un chignon compliqué qui lui dégageai la nuque. Son œil volait de ligne en ligne, tandis que son esprit s’efforçait de saisir tous les tenants et les aboutissants de l’écrit en question. A n’en pas douter, le Masque était un expert tout à la fois de l’information et de la formulation. Il y avait juste ce petit problème de compatibilité d’humeur. Le cynisme, perceptible jusque dans l’écrit ne faisait pas partie des choses que préférait le Prince.
Cette Flamina Adams allait devoir être surveillée un jour ou l’autre, cela serait sans doute une nécessité. Mais qui pourrait s’acquitter de cette tâche ? C’était en se posant cette épineuse question qu’Amélia Quinn leva la tête, juste à temps pour percevoir l’entrée dans la pièce d’un jeune homme, Edward Quinn, l’un de ses infants, s’incliner bien bas. Visiblement, il avait conscience de déranger, bien , au moins une chose de positive dans cette intrusion.
« Mon Petit Edward vous tombez extrêmement mal, mais comme vous n’êtes pas coutumier de ces irruptions impromptues, je veux bien vous pardonner ce manquement à toutes les règles élémentaires de bonne conduite. Que me vaut cette visite ? »
L’autre s’inclina encore une bonne demi-douzaine de fois avant de répondre. Ce petit était un sculpteur hors paires, et plutôt joli garçon avec ses courtes mèches blondes et ses grand yeux d’un bleu étincelant, mais malheureusement, il avait une tendance à l’emphase. Un fait regrettable qu’elle n’avait jamais su lui faire ravaler.
« Mon Prince vénéré, Rose parmi les Roses, lumière de cette praxis, je vous implore le pardon. Mais voici le dernier rapport transmis par le clan des Masques. Il concerne la personne d’Orphée, Ancilla du clan des Sorciers, et votre conseiller également. »
Bon. Si c’était pour cette fameuse mission de récolte d’informations, Amélia Quinn se devait d’être magnanime avec son infant. Elle se radoucit dans un large et enchanteur sourire.
« Vous êtes tout pardonné, mon ami. Apportez-moi cela ici, je vous prie, et dites-moi ce qu’il se passe en l’Elyséum en ce moment précis. »
Il s’exécuta, osant enfin relever la tête pour voir sa Dame ainsi satisfaite de la nouvelle – tout le monde savait à quel point l’humeur du Prince pouvait s’avérer changeante – recevoir de ses mains le dossier tant escompté. Il s’employa donc à satisfaire sa curiosité ainsi qu’il l’avait toujours fait.
« Notre Ami la Rose Décadente expose à nouveau sa dernière œuvre à votre gloire. - Regrettable faute de goût, mais vous savez comme sont les Marquis. - Bien entendu, Ma Dame, nous avons également du faire sortir monsieur Swan à qui un petit malin du clan de la Sagesse a volé son pendule. - Ne jamais faire main basse sur le pendule de ce pauvre prophète, combien de fois va-t-il falloir le répéter à ces imbéciles de nouveaux-nés. - C’était, ma Dame, un Ancilla. - De mieux en mieux, faites-lui signer une Dette au bénéfice de ce pauvre Monsieur Swann de ma part. Je ne tolèrerai pas ce genre de comportement sous mon toit. Quoi d’autre ? - Je n’y manquerai pas, Ma Dame. J’ai entendu en passant également qu’était présente ici une demoiselle Christina Scarlett fraîchement arrivée en ce domaine. - Il en arrive tous les jours. Occupez-la , je vous prie, ces affaires sont autrement plus importantes. - Bien Ma Dame. »
En quittant sa Dame, Edward Quinn était fort soulagé de n’avoir point été châtié. Lorsque le Prince demandait à ce qu’on ne la Dérange pas, il valait mieux s’y conformer. En premier lieu, il s’acquitta de l’impérieuse nécessité de la signature de cette Dette. Pour avoir manqué de respect à Valence Swann, Ancilla du clan de la Lune en lui dérobant son pendule fétiche – le pauvre ne pouvait rien décider sans avoir consulté le Destin – et causé une frénésie en Elyséum, le Brujah dut s’engager au remboursement d’une Dette Majeure non négociable. Tout le monde savait comme le Prince tenait à la bienséance, et il ne faisait pas exception.
C’est ensuite qu’il vit, en compagnie du Gardien en poste à cet instant, la demoiselle flamboyante. Toute vêtue de noir et de sang, elle semblait visiblement être tout à fait en règle, cependant, il allait bien falloir lui faire comprendre la délicatesse de la situation. Edward Quinn s’approcha de la nouvelle venue, et vola la parole au Gardien de l’Elyséum.
« Edward Quinn du clan de la Rose, Mademoiselle, soyez la bienvenue en cette Praxis. Votre respect de nos coutumes vous honore, cependant je crains qu’il ne vous faille attendre le bon vouloir de notre Prince bien-aimé. De nécessaires occupations administratives lui volent une grande partie de ses nuits depuis quelques temps, fait absolument regrettable, convenons-en. Mais dites-moi, Mademoiselle, je n’ai pas, je pense, eu connaissance de votre identité qui, je n’en doute pas, sera certainement aussi charmante que la Semblable qui la porte. »
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Sam 6 Juil - 12:10 | |
| Le gardien d'Elyseum demanda à la gangrel (ou plutôt la toréador !) de patienter. Chrissy ne s'en offusqua pas, inclinant légèrement la tête et adressant un sourire amical au gardien des lieux. Ce fut une bonne occasion d'observer l'endroit... Les vampires se promenaient tranquillement, vaquant à leurs occupations, leurs taquineries, leurs idioties et leurs complots, jeux de pouvoirs, négociations secrètes, ... Quelque part, la Camarilla lui avait manqué, au fond. L'ambiance qui y régnait était presque poétique, comme une sorte de lyrisme noir et sanglant, un de ces ouvrages littéraires à la fois beaux et terrifiants.
Mais l'ambiance ne semblait pas à la poésie. Un homme blond, en apparence assez jeune, venait de sortir d'un bureau légèrement à l'écart de la salle principale. Peut-être celui du prévôt ? Du sénéchal ? Ou même du prince ? Ce personnage semblait en tout cas quelqu'un ayant certaines responsabilités, vu qu'il se dirigea vers deux caïnites et commença alors à leur parler. D'aussi loin, Christina ne pouvait pas bien entendre ce qu'il se racontait, d'autant qu'elle n'avait pas véritablement donné une importance suffisante aux dons des sens du clan Toréador... Mais elle connaissait ce genre de manège. Ayant été harpie pendant plus d'une dizaine d'années, l'infiltrée avait déjà signé et fait signer des reconnaissances de dettes.
Celui qui dut signer faisait la tête, c'était clair et net. Peut-être avait-il commis une faute d'étiquette grave ? Ou avait-il fait une plaisanterie douteuse ? Il était aussi possible qu'il ait changé en goule un humain "déjà réservé", qu'il ait chassé sur le domaine de l'offensé, ... De toutes façons, n'ayant pas pu suivre la conversation, les raisons exactes ayant motivé la signature de cette dette resteraient pour l'instant mystérieuses... Le jeune vampire, du moins il semblait jeune, s'approcha alors de la nouvelle arrivante. Celle-ci le détailla du regard avec une mine curieuse. Il était mignon comme tout, à croquer même ! Au sens figuratif comme littéral, d'ailleurs. Mais pour le moment, mieux valait éviter de trop se faire remarquer.
Quand celui-ci se présenta, elle inclina légèrement la tête en salutation, puis écouta son laïus. Ahh le prince était pris par l'administration... C'était tout le problème de se mêler au monde humain : on était aussi pris dans le tourbillon atroce de la paperasse et son cortège d'absurdités. Passer un coup de lance-flammes là-dedans plairait bien à la gangrel, mais hélas cela risquerait de lui attirer un paquet de problèmes avec... Hé bien, avec tout le monde en fait. Même le Sabbat n'apprécierait pas vraiment ce genre d'acte qui, même si symbolique, serait surtout suicidaire.
- Je comprends très bien ce qui l'occupe. Gérer une ville n'est pas une mince affaire et je saurai patienter le temps nécessaire.
Une fois cela mis de côté, la gangrel fixa le toréador de ses yeux bleu aigue-marine. Elle avait toujours fait ainsi et était connue pour ses regards dévastateurs, un mélange de légère provocation sensuelle et de curiosité piquante qui avait parfois tendance à surprendre voire intimider ses interlocuteurs. Restait à voir si monsieur Quinn serait ou non du genre à se laisser influencer par cet artifice somme toute assez grossier.
- Je vous remercie en tout cas de votre accueil. Je me nomme Christina Scarlett, du clan de la Rose également ; je venais demander l'hospitalité car je dois donner une série de concerts à Los Angeles au cours de l'année. Elle marqua une brève pause, avant d'incliner légèrement la tête. Quinn... Quinn... Y'aurait-il un rapport avec Sa Majesté ? |
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Dim 7 Juil - 20:19 | |
| Edward observait, impassible, la jolie nouvelle venue. Indéniablement, elle semblait affable, honnête, polie, et posséder un minimum de goût. A vue de nez, il la cataloguait dans un clan patricien, mais sans certitude. Il avait encore en tête ce fameux jour où, saluant une belle femme de l’assemblée, il s’était retrouvé à faire un baisemain à une ancilla du clan des Masques. Le clan des Masques ! Dès lors, c’est qu’il convenait d’être prudent, et de s’assurer avant toute chose de l’identité de la nouvelle venue.
Notre cher Toréador fut vite fixé, car elle lui révéla l’information elle-même. Il décela donc une jolie rose qui venait de faire un premier manquement au protocole élémentaire en omettant de lui préciser son rang dans la société vampirique. Ce devait être une nouvelle née, ou une jeune femme peu accoutumée à la rigueur protocolaire de la Praxis, ce qui était en soi une possibilité. Cependant, ce genre de détail était en général le me préféré des Harpies, toujours prêt à se délecter d’une faiblesse de présentation, et à la rapporter au Prince.
Mais Edward Quinn n’était pas de ce genre là, et, peu habitué à la médisance, aussi reprit-il tout depuis le début.
« Je vous prie de m’excuser, Mademoiselle Scarlett, j’ai manqué à tous mes devoirs de présentation élémentaire, et me suis laissé emporter par le manquement élémentaire au protocole, chose si chère au cœur de notre Prince. Edward Quinn, Ancilla du clan de la Rose, reconnu courtois et avisé par le Prince, Yeux et Oreilles de la cour, infant de notre Prince bien aimé, je suis, mademoiselle, ravi de vous rencontrer, et veuillez me pardonner pour cette présentation précédemment incomplète, j’ai tendance à oublier, dans le feu de l’action, la nécessité que nous impose l’endroit, d’être parfaitement transparent et honnêtes avec nos interlocuteurs. Notre Prince tient beaucoup à ces valeurs, vous vous en rendrez assez vite compte, je le pense. »
Avec un peu de chance le message était passé, il espérait donc qu’elle ferait de même, et se présenterait de façon officielle. A la vérité, il avait toujours tendance à oublier cette nécessité protocolaire, mais son Prince et Dame le lui rappelait souvent avec plus ou moins de délicatesse. Etre tout à la fois le plus ancien, le plus fidèle, et le plus surveillé de ses infants avait du bon.
« Vous disiez être en ville pour une suite de concerts ? Puis-je avoir la faiblesse de vous demander dans quel registre vous officiez ? Il y a de nombreux amateurs de musique par ici, je ne doute pas que vous saurez trouver des admirateurs entre ces murs. »
Tandis qu’il devisaient, Amélia Quinn parcourrait les dossiers rassemblés sous ses yeux. La Masque avait fait du bon travail, il y avait toujours ce petit souci de cynisme, bien entendu, mais… après tout, qui s’en souciait. Tiens donc ? Le Petit Orphée était fils de roi ? Voici qui était intéressant. Et ce nouveau conseiller des Masques se passionnait pour l’Occulte ? Deux hommes à présenter l’un à l’autre à la prochaine soirée, à n’en pas douter… Si tant fût que ce Nosferatu acceptât enfin de les honorer de sa présence. Deux semaines qu’il avait été propulsé à ce rang, et il n’avait pas encore daigné lui adresser autre chose qu’une missive laconique. Tiens ? Et si elle l’invitait un soir prochain à l’escorter lors d’une sortie ?
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Lun 8 Juil - 21:11 | |
| Chrissy ne comprenait pas trop le sous-entendu d'Edward. Sur la côte est, personne n'était tenu d'annoncer son rang dans le monde vampirique lors d'une présentation à quelqu'un qui n'est pas le prince... D'autant plus qu'elle ne risquait pas d'être harpie ou primogène, venant à peine d'arriver en ville... Quel rang aurait-elle pu annoncer, vu qu'elle n'en avait aucun, étant nouvelle arrivante ? Quant à l'âge, il était vu comme extrêmement inconvenant (même de la part d'un prince) de le demander, il n'était en général précisé par... quasiment personne, en fait, durant les présentations. Le nom du sire, si, en revanche, c'était très bien vu de le faire même si ça n'était pas vraiment une obligation.
La jeune femme afficha donc une mine assez surprise quand Quinn insista sur la transparence et l'honnêteté, vu que... ça lui semblait être quelque chose de normal, et elle ne se pensait pas malhonnête. Elle ignorait juste quelles étaient les spécificités de l'étiquette locale.
- Je peux la comprendre... répondit-elle du coup avec une mine assez sceptique, montrant son incompréhension.
Il demanda alors à quel type de concert elle allait prendre part. Cela fit revenir son sourire, vu qu'elle était toujours ravie de parler de musique. C'était vraiment quelque chose qu'elle n'avait jamais "fait semblant" d'apprécier, en fait. De son vivant elle jouait, et depuis son étreinte elle avait continué de le faire. Dans un sens, elle appréciait de devoir s'infiltrer en tant que Toréador vu que cela lui permettait de continuer de pratiquer cet art qu'elle aimait tellement... A tel point que des membres du Sabbat verraient probablement ce goût prononcé comme une faiblesse, d'ailleurs.
Quant à ce qu'elle jouait... Vaste sujet.
- Hé bien, je joue principalement du clavecin et du piano. J'ai longtemps pratiqué la musique classique, notamment Rachmaninov ou Scarlatti, parmi beaucoup d'autres plus... hé bien, classiques, justement.
Il s'agissait de deux des auteurs parmi les plus complexes à jouer, pour des raisons différentes. Rachmaninov se lançait dans de longues mélodies écrasantes qui demandaient de plaquer des accords très complexes à grande vitesse. Scarlatti en revanche demandait une rapidité d'exécution et une précision immenses.
- Mais j'ai légèrement varié mon registre, dernièrement. J'apprécie les expérimentations... Saviez-vous par exemple que certains morceaux de heavy metal sont des splendeurs de complexité et de mélodie, une fois transcrits au piano ? Il en va de même pour de la techno, ou même, aussi étrange que cela puisse paraître, de la musique de jeux vidéo.
La rousse eut un petit sourire rêveur, montrant ainsi son intérêt pour ce dont elle parlait. En fait, elle pourrait sûrement y passer des heures. Elle y avait déjà passé des heures, une fois, avec un Malkavien... Mais il était improbable qu'il ait vraiment écouté. Il devait sûrement écouter des voix, ou quelque chose de ce genre... Enfin.
- J'écris aussi beaucoup, mais cela ne fait pas partie de mes représentations en revanche.
Elle avait couvert des pages entières de solfège, mais étonnamment, elle n'en avait jamais joué une seule note devant un quelconque public. Timidité ? |
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Mar 9 Juil - 10:16 | |
| Edward Quinn observa avec attention la jeune Toréador à côté de lui. Visiblement, le message subliminal l’avait été un peu trop, c’étaient des choses qui arrivaient en cette Praxis lorsque des nouveaux nés élevés dans des cours un peu trop laxistes mettaient pour la première fois le pied ici. Il lui restait désormais deux possibilités. Il pouvait bien entendu la recadrer lui-même, en lui faisant comprendre avec plus ou moins d’amabilité quelles étaient les règles ici, ou alors, il pouvait la laisser se débrouiller, hasarder et tâtonner ici sous l’œil vigilent de la maîtresse des Harpies, la sublime et intraitable Willie Keane.
Cette jeune Christina était une sœur de clan, et la loyauté lui commandait de l’aider. Mais il était l’Infant d’Amélia Quinn, et cela lui commandait de la laisser commettre des impaires afin qu’elle comprît elle-même, plus tard, dans quel guêpier elle avait pu se fourrer avec une telle imprudence. Dilemme, cruel dilemme que celui là. Ce fut, finalement, l’appel impérieux de son sang qui prit le dessus, et il n’en fit rien, ne dit rien, écouta avec politesse – et intérêt – la jeune femme parler de son activité musicale. Avait-elle eu vent des petits penchants d’Amélia Quinn pour tout ce qui était mélodiquement complexe, ou bien était-ce là réellement sa passion ? Il n’aurait su le dire, et sans doute, étant donné sa ferveur de paroles, était-elle bel et bien passionnée par ce dernier point.
Les compositeurs qu’elle citait étaient des choix audacieux et intéressants, Edward s’y connaissait trop peu en musique classique pour s’en faire juge, cependant Amélia Quinn avait en la matière une érudition qui faisait pâlir bon nombre de ses collègues. La seule faiblesse artistique du Prince résidait dans les arts picturaux, mais enfin, à force d’exposition, elle palliait doucement ce manque à sa culture.
« Vous avez bien des cordes à votre arc, Mademoiselle Scarlett, c’est une chose tout à fait appréciable, vous interprétez un vaste répertoire, et vous écrivez également. Un roman ? De la poésie ? Notre Prince a beaucoup d'affection pour les pièces de Sergey Rachmaninov, le Concerto pour piano numéro 2 en C mineur notamment, vous l'aimez? La sublime Valentina Lisitsa en a fait une interprétation tout à fait brillante, ne trouvez-vous pas? »
Car le verbe exact pour ce qui était d’ « écrire » de la musique était bien entendu composer. Edward avait bien compris le sens du propos de la jeune femme, cependant, il n’avait que peu d’affection pour ceux qui se piquaient de pouvoir le prendre de haut en refusant à l’Infant du Prince une présentation en bonne et due forme. Sa bonté le perdrait sans nul doute un jour, mais pour l’heure, il passerait sans doute l’éponge, car après tout, ainsi étaient les jeux de cour, tout allait et venait, surgissait et disparaissait sans raison apparente, même les rancœurs.
« Votre entrevue avec le Prince ne devrait pas tarder, chère Mademoiselle Scarlett, si d’ici là vous avez des remarques ou des demandes particulières ? Je me ferai un plaisir de vous introduire auprès de notre Prince bien aimée dès que l’on m’en aura donné l’autorisation.»
Dans son bureau, Amélia Quinn s’était relevée, fort aise de toutes les nouvelles qu’on lui avait apportées. Elle s’étira, comme pour émerger d’un long rêve, puis se souvint des présentations, et des affaires de cour. Il allait falloir que son Infant lui dise ce qu’elle avait raté à s’enfermer ainsi dans son bureau, et qu’elle accueille cette nouvelle venue ainsi que l’exigeait leurs Traditions. Une longue nuit, à n’en pas douter.
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Mer 10 Juil - 7:05 | |
| La Toréador, enfin en théorie, ne releva pas la remarque sur l'écriture. Ce n'était certes pas le terme technique exact, mais il était couramment admis dans le langage courant et Chrissy n'était pas gênée par ce genre de changements. En revanche, quand il évoqua le Concerto pour piano numéro 2 en do mineur, elle ne put s'empêcher d'afficher un sourire intéressé. Oh, évidemment il n'était pas rare que d'autres membres du clan de la Rose s'y connaissent un petit peu en musique, mais en règle générale les connaissances étaient très théoriques ou très vagues.
Si la reine de la ville était une mélomane avertie, les choses seraient peut-être plus simples que prévu. Après... simple était évidemment une notion très relative. Sauter par dessus un gouffre de 20m de largeur avec de la lave au fond est plus simple que de traverser la distance entre la Terre et Mars tout nu... Le goût du prince pour la musique rendrait donc certes les choses plus aisées, mais pas nécessairement faciles pour autant, la rousse le savait pertinemment.
- Après plus de 40 années à le jouer l'émotion reste intacte, c'est la preuve d'un travail d'exception, répondit-elle à propos du concerto. Elle reprit ensuite : Concernant mademoiselle Lisitsa... Disons que si j'avais été plus ancienne, et en Europe, j'aurais sûrement demandé l'autorisation de l'étreindre. Elle ou Viktoriya Yermolyeva. Mais de toutes façons le cas ne se présente pas, inutile donc de rêver de telles choses, conclut alors la Gangrel en haussant une épaule avec une petite mine contrite.
Edward lui demanda alors si elle avait des questions particulières... Et la réponse était clairement oui ! En fait, il y avait plusieurs détails sur lesquels elle aurait apprécié des informations supplémentaires, ne serait-ce que pour éviter les problèmes dès le départ. Elle n'avait pas trop l'intention de se promener dans l'Elyseum dans un premier temps, mais elle devrait le faire tôt ou tard pour obtenir plus d'informations : mieux valait donc ne pas s'en faire éjecter dès le départ.
- Je n'ai aucune remarque particulière, simplement des questions d'étiquette. Je sais par exemple que le Prince de Philadelphie, Prisca Ellerson, souhaite juste être appelée "Prince", tandis que le Prince de Londres se fait appeler "Reine", ... Y'aurait-il des particularités de ce type dont je devrais être mise au courant ?
C'était aussi une bonne occasion de voir si monsieur Quinn pouvait être un atout ou un problème... S'il prétendait que le prince de Los Angeles souhaitait être appelée "mon grand coucou" et que ce n'était pas le cas, Chrissy saurait très rapidement à quoi s'en tenir concernant ce personnage qu'elle jugeait un peu étrange. |
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Mer 10 Juil - 10:15 | |
| Edward se demanda par tous les grands dieux si la nouvelle née était inconsciente, stupide, ou si elle se foutait un peu de sa tête, par le plus grand des hasards. Elle semblait indéniablement fort sympathique, mais tout à fait inadaptée à la cour. Elle n’avait, en premier lieu, pas daigné se présenter après qu’il lui eût montré l’exemple, une action d’éclat qu’il lui pardonnait sur base de sa probable jeunesse. La Cour de los Angeles avait quelques spécialités, mais enfin, quand un Ancilla de votre clan se présentait avec l’ensemble de ses titres, n’importe qui se serait présenté en retour en s’excusant quatre fois d’avoir omis de le faire. Elle n’avait pas non plus tiqué lorsqu’il avait subtilement tenté de lui faire comprendre à quel point l’usage des mots était important, et qu’ici, à la Cour de Los Angeles, on n’ « écrivait » pas de musique, on la « composait ».
Se targuer de demander l’étreinte de deux artistes aussi brillantes offusqua l’Ancilla. Lui-même n’avait jamais osé présenter de telle requêtes, même en rêve. Il savait où était sa place dans la société. Les Anciens étaient à révérer, les Ancilla à respecter, les Nouveaux nés à éduquer, voici comment la chose se passait ici, à Los Angeles. C’était révoltant, tout bonnement révoltant ! Dans quelle cour avait-elle vu le jour pour être si laxiste sur les conventions ? N’avait-il pas tenté de la prévenir ? Qu’importait, l’heure était venue.
« Prince ira très bien, mademoiselle, Notre vénérée Rose parmi les Roses est versée dans les conventions. »
La réponse était un peu courte, prononcée néanmoins d’une voix douce et posée. C’est enfin qu’il décida de l’entraîner vers les appartements d’Amélia Quinn, le bureau duquel il était sorti un peu plus tôt était désormais en ordre. Il n’y avait plus la moindre trace des dossiers qu’avait consulté le Prince, et celle-ci était installée à sa table de travail, penchée sur le livre des Dettes dont elle aimait prendre con naissance parfois. Elle remarquait ainsi que son Infant avait parfaitement rempli sa mission, et elle en était fort aise.
Le voici d’ailleurs qui introduisait dans son bureau une jeune femme aux flamboyants cheveux rouges, vêtue avec un certain goût. Ainsi que l’exigeait l’étiquette, Edward Quinn s’inclina à 45 degrés précisément, devant son Prince, et entama son petit discours.
« Mademoiselle Christina Scarlett est ici présente. Je ne suis pas en mesure de l’introduire dans les formes, elle a refusé de se présenter à un Ancilla de son clan et votre Infant selon nos coutumes. Je n’exigerai point de dette pour ce bris des convenances car j’ai toute confiance en votre jugement, mon Prince, Amélia Quinn, Rose parmi les roses et anciennes du clan Toréador. »
Il se retira, non sans s’être incliné encore une fois ou deux, et laissa les deux femmes seules. Le Regard d’Amélia Quinn s’était durci, elle toisait désormais la dénommée Christina Scarlett avec beaucoup de prudence, et beaucoup de sévérité.
« Si ça n’avait pas été mon premier Infant, Edward qui avait porté contre vous ces accusations, je ne leur aurai prêté aucun crédit. Mais Monsieur Quinn n’a pas été reconnu par mon bon vouloir Courtois et Avisé uniquement en raison de son sang. Pour qu’il ose porter à votre encontre ce jugement, l’affaire doit être grave, vous l’avez probablement offensé en refusant de vous conformer à notre étiquette, il serait donc de bon ton que vous alliez vous excuser et lui proposer un remboursement au sortir de ce bureau à ce cher Edward. Un Remboursement Adapté à une telle défaillance de votre part. »
Elle se leva, contourna le bureau, et vint se placer devant la jeune femme.
« Vous avez refusé de vous présenter en bonne et due forme à un Ancilla de votre clan, qui, de surcroît est fils de Prince. Vous estimez-vous à ce point supérieure aux convenances ? Refuserez-vous également une présentation à une Ancienne de votre clan, et au Prince de ces Terres ? »
La petite avait intérêt à choisir avec beaucoup de soin ses mots, car Amélia Quinn ne tergiversait jamais longtemps sur une question d’étiquette.
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Mer 10 Juil - 11:12 | |
| Donc... Un problème, elle avait la réponse à sa question.
Il était donc de ces personnages fourbes et vicelards dès la première rencontre qui ne prenaient plaisir qu'à enfoncer les autres s'ils commettent une maladresse mineure, soit. Au moins, la gangrel était fixée quant à l'ambiance qui régnait sur la praxis de Los Angeles. Tout le problème pour lui était que si Chrissy n'était pas vicelarde au premier abord, elle avait des méthodes nettement plus insidieuses pour agir... Il venait de devenir sa proie, et dieu seul sait si la musicienne appréciait la chasse.
Elle afficha en tout cas un air surpris puis outré aux mots de Quinn, et ne le lâcha pas du regard alors que celui-ci quittait la pièce. Un regard noir, qui plus était. Peut-être verrait-il cela comme une sorte de victoire... Il n'avait pourtant pas idée de ce qu'il venait de s'attirer comme problèmes.
Chris' retourna en tout cas la tête vers le prince avant de faire ce qu'il se faisait partout dans le monde (sauf peut-être à LA qui sait ?), c'est-à-dire poser un genou à terre et répondre.
- Aucunement, Majesté. J'avais pris soin de lui demander si l'étiquette de Los Angeles comportait des spécificités inexistantes à Baltimore, mais n'eus point de réponse. Là-bas, qu'un infant ose exiger une présentation serait vu comme un motif de dette majeure vu qu'il n'est ni son rôle ni sa place de le faire, seuls le prince et le sénéchal ont le droit de le faire. Malgré cela j'aurais répondu avec plaisir, s'il m'avait demandé quoi que ce soit, ce qui ne fut pas le cas. Je comprends mal comment refuser quelque chose qui n'a pas été demandé, mais je suis première à admettre ma méconnaissance de l'étiquette de Los Angeles, venant tout juste d'arriver. Je ne m'estime pas au dessus des convenances de votre domaine, je ne les connais simplement pas encore et serai première ravie d'en prendre connaissance afin de m'y plier. Je suis donc prête à lui proposer une dette ou un service à la hauteur de son choix, en raison de cet incident dont je comprends parfaitement qu'il ait pu l'offenser.
Elle avait mis un peu d'eau dans son vin, mais le fait était que ce type se serait fait écraser par le cercle des harpies, chez elle. Qu'un ancilla -UN ANCILLA- exige une présentation ? Le pauvre petit aurait fini criblé de dettes et méprisé par l'ensemble de la praxis, s'il avait osé faire une chose pareille. Peut-être méritait-il une petite leçon d'humilité, chose que sa sire ne semblait pas lui donner des masses... la toréador nota dans un coin de sa tête de se mettre en contact avec les malkaviens de la ville, ceux-ci étant en général bien moins regardants sur des détails mineurs et très amusés par une occasion de rendre quelqu'un à moitié fou furieux.
- Concernant la raison de ma venue, Majesté, je me nomme Christina Scarlett, du clan de la Rose, infante d'Anissa Rose, elle-même infante de Philippe de Marseille, infant de Remilard le Blanche, infant de Pakourianis la colombe, infant de Michel.
Le nom, le clan, et tout le lignage jusqu'à Michel. En plus de faire claquer un peu de prestige, on pouvait difficilement faire plus complet : il était rare, même chez les ventrues, que l'on en demande autant. L'information était en tout cas exacte... Enfin presque, vu que la rousse n'était pas l'infante d'Anissa Rose, mais c'était au fond un détail mineur, pour elle.
- Je viens humblement vous demander l'hospitalité sur votre domaine en raison d'une série de concerts qui doivent avoir lieu à Los Angeles au long de l'année.
Elle avait envie d'ajouter (et le pensait très fort) : "A moins qu'ici vous n'ayez aussi décidé de changer carrément les traditions, en plus de toute l'étiquette vampirique appliquée dans le reste du monde", mais mieux valait éviter les problèmes...
C'était en tout cas plutôt choquant, pour une ancienne harpie, de se faire tacler sur l'étiquette... Clairement, la Toréador était emplie de crainte, car les coutumes locales semblaient *radicalement* différentes de tout ce dont elle avait l'habitude et de tout ce qu'elle avait pu voir à Baltimore, New-York, Washington et Philadelphie. Et c'était différent de ce que lui avait appris sa sire qui avait parcouru toute l'Europe ou presque. La princesse locale avait-elle inventé un set de règles étranges par vanité ? Possible... Mais elle savait pertinemment que si elle ne trouvait pas un moyen de les apprendre autrement que par l'erreur, elle risquait fort de se retrouver dans une situation peu enviable... |
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Mer 10 Juil - 11:53 | |
| Amélia Quinn écouta avec grande attention la jeune vampire lui répondre. Un mélange de verve et de flagorneries que n’aurait pas renié un Ventrue, assurément. Etait-elle bien une rose ? Une singulière et intéressante Rose en ce cas là. Visiblement, la demoiselle n’avait pas bien compris certaines choses, aussi serait-il bon de lui octroyer un petit cadeau, un cadeau à double tranchant, et qui serait sans doute l’occasion pour le Prince de faire garder à l’œil cette jeune Rose qu’elle hésitait à qualifier de brillante manipulatrice ou de petite sotte, comment pensait-elle pouvoir monter le Prince contre un jeune homme qui lui était lié au sang ? L’avenir la fixerait très probablement, mais en attendant…
La jeune femme lui présenta un lignage audacieux et brillant. A n’en pas douter la chose serait vérifiée en long, en large, en travers, comme toujours. On ne régnait pas si longtemps sans prendre quelques précautions d’Usage.
Le Prince resta de marbre, prêtant toute son attention à la nouvelle venue, attendit que la jeune femme achevât son laïus, tout en survolant ses pensées ainsi qu’elle avait coutume de le faire subir à chacun de ses interlocuteurs (Auspex IV) , puis elle sourit, en prenant conscience de l’irrévérence de surface qu’avait manqué de prononcer la petite. Elle prenait donc l’hospitalité pour une tradition, alors que celle-ci était une coutume Ventrue tout au plus ? Intéressant.
« Mademoiselle Scarlett, votre honnêteté vous honore, et je vais vous en récompenser. Puisque l’étiquette du lieu vous semble si particulière, et je le conçois, notez-le bien mais la Deuxième tradition, que voulez-vous, est reine, et vous êtes en mon Domaine, je vais vous offrir l’occasion d’apprendre ces coutumes sous la houlette de la plus brillante et distinguée jeune vampire de cette Praxis. Mademoiselle Wilhemina Keane, Maîtresse des Harpies de Los Angeles se fera un plaisir de vous mettre au fait des us et coutumes de cet endroit de façon à ce que pareil impaire ne se reproduise plus. Je suis certaine que vous vous entendrez à ravir toutes les deux. »
Elle marqua une pause, fit un grand sourire, encore, qui n’avait cette fois plus la jovialité qu’il avait auparavant, tout en demeurant extrêmement sympathique.
« Quant à l’Hospitalité… ma foi, il s’agit d’une coutume des Sceptres, le mot est bien trop souvent accolé à notre très chère cinquième Tradition. Préférez donc le terme de « Présentation » s’il vous plaît, la chose serait bien aimable. Mais vous êtes ici la bienvenue Mademoiselle Scarlett, puisse votre séjour être agréable entre ces murs. »
Présentation et non hospitalité. Elle était la bienvenue avec des réserves. Les Sceptres avaient eu tendance à faire primer leur propre tradition sur l’originelle en raison d’une quelconque suprématie, sans doute. Il était vrai que nombre de cours avaient un Sceptre à leur tête, et New York ne faisait pas exception à la règle, malheureusement… Enfin, là n’était pas la question, il restait à voir la façon dont cette jeune et singulière vampire ferait ses preuves à la Cour de Los Angeles.
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... Mer 10 Juil - 18:07 | |
| Christina était... confuse, au mieux. Et ses pensées également.
Le Prince de la ville semblait avoir une interprétation très... personnelle des traditions. La deuxième était appliquée à la lettre : "Ton domaine est ta charge. Tous t'y doivent respect. Nul ne peut défier ta parole dans ton domaine.". Clairement, défier sa parole amenait des problèmes. En revanche, la cinquième semblait être devenue très optionnelle... Elle avait même changé son nom. "Honore le domaine d'autrui. Lorsque tu pénètres dans une ville étrangère, présente-toi devant celui qui y règne. Sans sa bienvenue, tu n'y es rien." était devenu "La présentation" au lieu de "L'hospitalité", et c'était devenu une sorte de petit truc Ventrue au lieu d'une des six traditions édictées par les fondateurs de la Camarilla en 1435.
La gangrel était sidérée. Mais où était-elle encore tombée ? Qui avait éduqué cette Toréador ? Comment était-elle devenue prince ? Oser dire que la cinquième tradition était juste une coutume des Ventrues, elle se serait faite écarteler (socialement s'entend). Le fait était que la connaissance quasi-parfaite qu'avait la gangrel des mécanismes de la Camarilla ne lui serait pas du tout utile, ici. Elle repartait littéralement de zéro. Et du coup les questions se bousculaient dans son esprit... Y'avait-il des primogènes ? Un prévôt ? Un sénéchal ? Comment les harpies fonctionnaient-elles précisément ? Les rangs dans la Camarilla étaient-ils obtenus par la filiation uniquement ? Les infants d'un prince ou d'une personne d'autorité avaient-ils des pouvoirs administratifs supplémentaires ?
Non, tout ça ne lui plaisait absolument pas. Pour sa propre sécurité, il serait impératif d'éviter au maximum les Elyseums et de privilégier les rencontres en tête-à-tête avec les éventuelles personnes intéressantes de la ville. D'autant plus qu'elle serait suivie de près par la maîtresse des Harpies...
Chrissy n'était pas stupide, elle savait pertinemment que mademoiselle Keane ne serait pas là pour l'aider mais pour la surveiller avant tout. Et au passage sauter sur toutes les occasions de lui pourrir l'existence, en fait. Les choses ne se passaient pas du tout comme prévu... Mais pour le moment, il fallait éviter au maximum de communiquer avec qui que ce soit pour, ainsi, limiter les dégâts potentiels. Elle avait fait ce qu'il fallait au niveau administratif, c'est-à-dire faire connaître sa présence, il ne restait à présent qu'à ficher le camp d'ici.
- Je vous remercie de votre mansuétude, et saurai faire usage des termes de votre choix en ce qui concerne les six traditions, répondit-elle donc en se relevant. Je vous souhaite une agréable soirée, conclut-elle alors.
Le choix des mots n'était pas anodin, ici... Mais au moins elle faisait savoir qu'elle respecterait les coutumes locales. La dernière phrase du prince laissant comprendre qu'elle en avait terminé, Chrissy se retira donc des lieux en se mordillant légèrement la joue. Cette histoire ne lui plaisait pas, mais elle deviendrait rapidement bien pire encore : Edward Quinn était de l'autre côté. Elle l'aurait presque oublié, celui-là.
- Monsieur Quinn, le salua-t-elle une nouvelle fois d'un ton neutre.
Peut-être avait-il fait exprès d'omettre qu'il était préfet ou sénéchal afin qu'elle ne fasse erreur sur le titre, tiens ? Vu le coup qu'il venait de lui faire ça ne l'aurait pas énormément étonnée. |
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| Sujet: Re: 5ème tradition : l'hospitalité... | |
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| | | | 5ème tradition : l'hospitalité... | |
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