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 Skid Row by night (libre)

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Sidonie
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MessageSujet: Skid Row by night (libre)   Skid Row by night (libre) EmptyLun 5 Mai - 20:39

Telle une verrue sur un beau visage, Skid Row étendait sa laideur sur la ville de Los Angeles. Une ville dans la ville, capital de la désolation et de la misère, capitale des sans-abri, Skid Row était devenue une Charybde de bitume où des épaves humaines venues de tous les coins de la Californie faisaient naufrage. Ici les existences étaient aussi éphémères qu’un mégot incandescent de cigarette jeté dans le caniveau, on apparaissait et puis on disparaissait dans l’indifférence et le mépris, tout aussi vite. La vie n’avait plus de valeur et certains habitants maudits de secteur ne quittaient leurs tentes de fortunes que pour se trouver de quoi acheter leur prochain fix ou leur prochaine bouteille d’alcool.

Skid Row était aussi la capitale de la délinquance. Entre les vapeurs de crack carbonisé, les seringues abandonnées sur le trottoir, les tapineuses et autre seigneurs autoproclamés de la rue, il était difficile de se frayer un chemin dans ce tartare urbain sans risquer sa vie. Tous ne vendaient pas leurs corps en échange de quelques dollars, tous ne faisaient pas la manche, tous n’espéraient pas les sporadiques visites des services sociaux et autres bénévoles de la croix rouge, certains se servaient directement dans le portefeuille des égarés qui n’avaient rien à faire dans cet enfer et tants pis s’il fallait faire couler le sang, que risquaient-ils de pire ? La prison avec des plats chauds et un toit sur la tête ?

Et pourtant ce soir, malgré tous les avertissements et l’horrible réputation du quartier, une jeune femme s’y aventurait avec insouciance. Elle fredonnait gaiment un air qui ressemblait à « Pick a ball of cotton ». Personne ne pouvait le deviner, mais cette femme avait eu le malheur d’entendre cet air chanté par d’autres damnés de la terre sur ce continent, il y a plus d’un siècle déjà et observant le triste spectacle que donnait Skid Row, elle se demandait intérieurement si le calvaire des champs n’était pas préférable à celui de la rue.

*Non, il ne l’était pas *

Témoin de l’horreur de l’esclavage, elle trouva elle-même la réponse à sa question. Un jour libre avait plus de valeur que cent années d’esclavage, telle était sa conclusion. Cela pouvait paraître ironique venait de la part d’une créature qui devait constamment satisfaire une dépendance, celle de la Vitae.

Un bruit métallique fit taire momentanément, l’air maudit qui hantait son esprit. C’était le frottement de la pierre d’un briquet qu’on actionnait. Non loin d’elle adossée contre une poubelle, une jeune femme chauffait avec nervosité une pipe en verre contenant une matière cristalline. Elle portait sur son visage les stigmates de la toxicomanie comme beaucoup d’autres fumeuses de meth. Pauvre créature, elle devait être belle avant de sombrer dans ce cauchemar toxique, au lycée les garçons devaient surement lui faire la cour et maintenant, elle n’était qu’une petite flamme attendant qu’un souffle puissant vienne l’éteindre et la plonger dans l’obscurité. Ce n’était plus qu’une future pensionnaire du carré des indigents. Dommage, vraiment dommage, elle aurait pu faire des choses magnifiques si elle avait su prendre sa destinée en main ou si elle avait fait LA bonne rencontre.

Bizarrement cette petite chose pathétique émut la sirène qui observait la scène avec à la fois curiosité et appétit. L’antillaise aimait se nourrir du sang saturé en narcotique des toxicomanes, chaque rasade de cette Vitae polluée l’aidait à mieux supporter la mélodie sans fin qu’elle était seule à entendre. Alors pendant que la vapeur des cristaux de méthamphétamine s’insinuait dans les poumons et dans le sang de sa proie, Sidonie restait calmement debout à observer la scène tout en fredonnant cette fois un air enjoué en créole.

« Papillon volé, sé volé nou ka volé »

Mais à Skid Row rare sont les petits papillons qui survivent, la nuit ne pourra peut-être pas s’achever aussi bien que la diva l’espérait.


Dernière édition par Sidonie le Jeu 22 Mai - 17:52, édité 1 fois
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Phosphoros
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MessageSujet: Re: Skid Row by night (libre)   Skid Row by night (libre) EmptyMar 20 Mai - 22:36

L'odeur de la fiente humaine. Le gazole, la graisse frite et refrite. La sueur de ceux travaillent à s'en briser l'échine et celle de ceux qui suent à prendre leur pied pour quelques dollars. Le sang, celui de ceux qui se crèvent à nourrir leurs enfants, et celui de ceux qui tuent pour quelques dollars. 
Oui, Skid Row était une belle partie de la ville. Une partie où le crime avait sa place, où le stupre était la solution à la peur, l'argent l'accès au plaisir et le sang le seul moyen d'accéder aux billets. 

C'est en sifflant une petite chansonnette que Phosphoros déambulait dans le quartier. Son imperméable de cuir noir couplé de son chapeau  le rendait presque opaque dans l'obscurité du bas-fond de la ville des Anges. Là traînant avec les déchus, les corps brisés par cette ville qui vend les rêves mais ne les offre jamais, le Ravnos marchait gaiement tirant avec satisfaction ses emplettes de la soirée : 
de délicates et apeurées marchandises:


Glissant le long de son cou, Méphisto lui susurra que celle qu'il avait cherché à la Nouvelle-Orléan et dont ses Sœurs avaient parlé en terme élogieux. Une diva noire, une certaine Sidonie.
Il sentit le sang qui venait de teindre une ruelle. Il rappela Demyan qui semblait en train de se laisser charmer par une prostituée moins rongée par la meth que les autres. 
Le Priscus lui laissa ses "chiens" qui se mirent à feuler en le voyant s'éloigner. Il faut dire qu'avec leur attirail, ils ne pouvaient pas émettre bien des sons. Et pour leur défense, le peu de temps qu'ils avaient passés avec Demyan avait été celui où, les bastonnant de sa Puissance, il les avait harnachés tous ensemble. Demyan était fidèle mais subtil n'était pas sa caractéristique première.

- Il est temps de laisser les enfants faire connaissance. Allons rencontrer cette Diva. 
- Un peu de musique me fera le plus grand bien. La beauté est bien étrange en ce lieu de perdition.
- Moi je trouve que c'est un très bel endroit. J'ouvrirai bien un théâtre...
- Pas de théâtre. Nous devons resté discret. Attendez, faîtes silence. Je l'entends. Va Philippe, dégourdis toi les jambes. 

Dissimulé dans l'ombre d'une ruelle, il observe la prédatrice chanteuse. Sa beauté s'imprime dans son esprit quasi-millénaire. 

"- Papillon volé, sé volé nou ka volé "

-Karnaval fini. Tou moun ka pati. Yo brilé Vaval adan on bakannal

Ah les Antilles... Si belles. Que Jean-baptiste avait aimé libérer les esclaves massacrer les Sethites, les Lasombra et les Ventrues prétentieux, esclavagistes, impotents. Ils ne chassaient, ils vivaient de la traite... Méprisable de renier ainsi leur nature. 
Il avait vécu longtemps avec ces esclaves nouvellement libres. Il avait d'ailleurs créé un infant pour perpétuer sa foi. 

En continuant la comptine, il sortit de l'ombre lentement. Un sourire carnassier tout de crocs élégants illuminés son visage alors que ses yeux de glace fous virevoltaient lentement dans ses orbites en observant le monde qui l'entourait. Car jamais le Porteur de la Lumière n'est seul.
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Sidonie
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MessageSujet: Re: Skid Row by night (libre)   Skid Row by night (libre) EmptySam 24 Mai - 18:38

Quelle surprise ! Quelqu’un d’autre semblait connaitre le petit air qu’elle chantait. Mais le plus surprenant était de voir apparaitre celui qui avait conclu sa comptine. Étonnée, la sirène se tourna vers l’étranger pour mieux l’observer. Il était facile de deviner qu’il ne faisait pas partie des mollusques sans âme qui grouillaient dans le secteur. Sidonie crut reconnaitre des attributs qui étaient propres à ceux de son espèce : des crocs. Ainsi un autre caïnite chassait dans cette zone, voila une perspective qui ne lui plaisait pas, non pas qu’elle était une territorialiste qui voulait préserver son vivier, mais plutôt parce qu’elle ne voulait pas qu’on fasse du mal à son petit papillon qui venait de commencer à planer sur un nuage narcotique. À ce propos, l’antillaise fit en sorte de garder un œil sur sa proie. Pour le moment, elle était toujours sous l’influence de la meth. Merveilleux, dans son état, elle ne risquait pas d’aller loin.

Sidonie entreprit de rejoindre l’inconnu, mais elle fut gênée par l’arrivée brutale d’un jeune homme armé d’un couteau. Peut-être qu’il s’imaginait être en position de supériorité. Peut-être qu’il vit en Sidonie, une proie facile à dépouiller de toutes ses richesses. Il est vrai, que la robe longue de la diva dénotait avec les guenilles des clochards qui résidaient sous les détritus de Skid Row. C’était aussi remarquable qu’une tache d’encre au beau milieu d’une toile blanche. Hélas, ce pauvre garçon avait oublié qu’il fallait se méfier des apparences et le craquement de sa mâchoire qui se brisa quand la sirène la sera dans sa main gauche, allait lui servir de rappel douloureux. Faire du mal aux humains n’était pas dans ses habitudes, mais la venue de ce mécréant a augmenté le son qu’elle était seule à percevoir, le rendant presque douloureux. Il devait donc payer pour cela.

Incapable de crier, ses cris étouffés par la main de la chanteuse, le malheureux tentait désespérément de se libérer. Peine perdue ! Sidonie reprit sa marche en le trainant comme un sac, laissant dans son sillage, des traces ensanglantées.

« Bonjou, Misié.»

Des salutations en créole, un peu par plaisir de converser dans sa langue natale, un peu pour tester les connaissances linguistiques de l’inconnu.

« J’entends que vous connaissez des airs de mon pays natal. Hummm, le carnaval et la crémation du roi Vaval, des événements qui me manquent tant ! »

Dans les Antilles françaises les festivaliers brûlent un mannequin géant représentant Vaval le roi du carnaval pour clore la période du carnaval. C’est un événement qui génère quelques petits débordements. Les gens font la fête et certains vont beaucoup plus loin que d’autres, quelque part entre la débauche et la luxure, des frontières que Sidonie a appris à côtoyer depuis son initiation par une charmante séthite.

« Puis-je vous demander où vous les avez appris ? »

Ce n’était pas la première fois que Sidonie entendait un homme blanc parler le créole. Il y avait eu d’abord ses maitres à l’époque où elle était une esclave, puis plus tard, après l’abolition de l’esclavage, il y a eu leurs descendants. Dans tous les cas, cela avait toujours lieu dans les Antilles et quelques fois dans certaines régions de la Louisiane. Mais ici à Los Angeles, c’était beaucoup plus rare et étrange d’où sa question.

« Mais j’en oublie les bonnes manières. Je m’appelle Sidonie. »

Dit-elle avant de faire craquer une nouvelle fois la mâchoire du malheureux qu’elle tenait captif. C’était comme-ci elle avait oublié sa présence, entièrement fascinée par l’étranger qui se tenait devant elle.
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Phosphoros
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MessageSujet: Re: Skid Row by night (libre)   Skid Row by night (libre) EmptyMar 27 Mai - 15:20

Fort-Royal (ancien Fort-de-France), Martinique 1846

Le feu s'élève vers la Lune, ses crépitements sont des feulements en son honneur. Les chants, les vapeurs de Rhum et les cris d'un groupe d'hommes sont un psaume. Une foule colorée festoie autour d'un immense brasier. Leurs peaux sont marqués des striures des coups mais leurs visages sont ceints du sourire de l'Homme libre.
Un homme âgé fait tache. Il est blanc et se tient fièrement au milieu des anciens esclaves. Sa bure de moine usée est tachée de sang. Il nettoie sa bouche ensanglantée avec le rhum que lui offre les libérés.

Les anciens propriétaires attachés au-dessus d'un feu hurle alors que leurs pieds sont caressés par les flammes qui s'élèvent lentement. Au cœur du brasier qu'était le manoir sont dispersée les cendres d'un Lasombra ou d'un Ventrue. Jean-baptiste n'en a cure car en cet instant tout est dans l'ordre. La société esclavagiste est dans le Chaos. C'est satisfaisant.

Un homme s'approche, il est imposant, noir comme l'ébène, son visage est lacéré par un coups de fouet qui l'a rendu borgne. Cet esclave avait réussi à s'enfuir et avait eu la chance dans sa fuite de tomber sur Jean-baptiste fraîchement débarqué du Vieux Continent. Le vampire s'est sustenté sur les poursuivants de l'esclave et en a fait sa goule. Il s'agenouille devant celui qu'il appelle "le Sage Blanc".

Comme pour le mouvement Anarch, Jean-baptiste ne peut accepter que certains vivent sur le dos des autres. La Nature est égalité. Cette nuit là, il leur fait son premier serment. Il leur rappelle une chose essentielle :
L'insurrection est le plus sacré des devoirs

Il commencerait par les esclaves puis remonterait et ferait tomber cette Camarilla aveugle qui refuse l'évidence des Aïeuls. Des Antédiluviens. Les Princes tomberont et leur société féodale aussi.

Skid Row, actuellement

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté


Le Vénérable Ravnos soupira avec satisfaction. Quelques minutes peut-être s'étaient écoulées alors que la magnifique Diva s'était présentée.

" - Mes excuses Madame. Veuillez pardonner à un vieillard qu'il se perde dans sa mémoire. J'avoue qu'après tant de siècles je n'ai pas eu la chance de voir pareille beauté.
Je me nomme Philippe.


Sidonie... Ainsi Méphisto avait raison, c'était bien la Diva qu'il avait recherché à la Nouvelle-Orléans.
Peut-être pourrait-il ouïr sa voix si remarquable. Les Soeurs de la Cacophonie étaient des étrangetés pour Philippe car cela ne faisait qu'un siècle à peine que cette Lignée s'était développée.
Engeance de Malkavien et de Toréador me permets-je de souligner... Méfiance quant aux sirènes, ne joue pas ton Ulysse accroché à son mat...
Philippe comme Elis et Marcus n'en avait cure. Il voulait entendre la voie remarquable. Et pour cela, il devait mettre la Sirène en bonne disposition.

- Sachez que les étoiles, par leur alignement, ont fait preuve de malice et c'est forte destinée qui nous a ici réuni. Voyez-vous belle Sidonie, j'étais en Nouvelle-Orléans parti, afin d'entendre ce cri venu du fond des âges et que votre Lignée par son talent effilé est la seule à connaître.

Belles paroles mais la mulâtre comprendra-t-elle ?
Cesse donc Narot ! Fais silence !
Oh la belle proie ! Regarde cette humaine ! Rien de tel qu'une toxicomane pour prendre son pied... enfin mis à part les bébés... le mieux sont les bébés de toxico, eux c'est les meilleurs... Saisis t'en, nous la ferons s'accoupler à une des autres Bêtes que nous avons acheter et dans 9mois pouf ! En plus dans 9 mois, ce sera Noël, héhé...
Tu es monstrueux Narot. Je me refuse à le faire et de plus, ce femme est la proie de cette Diva alors rien ne lui sera fait.


Alors que Narot tentait d'argumenter et de convaincre Alexandre du bienfait de soumettre la Diva et la Toxicomane à leur volonté. Philippe posa son regard sur le frêle "papillon" embrumé par la Meth.

- Charmante enfant. Votre dîné ?
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MessageSujet: Re: Skid Row by night (libre)   Skid Row by night (libre) EmptyMer 4 Juin - 17:50

Étrange, cette attente ! La sirène se demandait si le mystérieux vampire, n’était pas Malkavien sur les bords. Sidonie était prête à tourner les talons, entrainant avec elle son fardeau sanglant, quand enfin l’inconnu prit la parole. Ses premiers mots bien que tardifs étaient bien pensés. Le compliment du vieillard était au gout de la mulâtresse. Comme toutes artistes, elle était légèrement narcissique et appréciait ce genre de discours.

Elle lui avait demandé où il avait acquis la maitrise de sa langue natale, mais hélas elle ne reçut pas de réponse nette. Cela la contraria, augmentant ainsi la cadence de la ritournelle qui se répétait inlassablement dans son esprit. Mais le tempo de cet air se calma à l’évocation de la Nouvelle-Orléans. C’était une des régions où elle avait le plus séjourné sur ce continent, elle se remémora des longues nuits chaudes dans le quartier de Storyville, des premières notes musicales de ce qu’on allait appeler plus tard le jazz. Elle aurait même posé pour ce coquin d’Ernest Joseph Bellocq, si on en croit la rumeur, hélas aucune trace du cliché frivole, peut-être fait-il partie de la collection licencieuse d’un Toréador en ce moment. La Louisiane était un peu son second « chez elle ». Une terre qu’elle avait honorée en donnant de nombreux concerts pour les habitants immortels qui peuplaient les nuits de l’Acadie.

L’autre information qui n’échappa pas à son oreille artistique, fut l’allusion à sa lignée. Mise à part la mâchoire du quidam qu’elle venait de réduire en miettes, elle n’avait pas vraiment exposé son statut de caïnite et encore moins son appartenance aux filles de la cacophonie. Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle déduise que sieur Philipe la connaissait déjà. Voilà qui ne pouvait que plaire à la diva, satisfaction qui se manifesta par un large sourire dévoilant ses canines, alors que ses doigts relâchèrent sa prise qui tomba sur le sol comme un fruit trop mure.

« Oui et peut-être encore plus, mon cher.» Répondit-elle gaiement à l’interrogation gastronomique de Philipe.

Il n’y avait aucune raison de nier, mais elle devait aussi préciser qu’elle avait d’autres projets pour cette petite. Ce petit papillon en plus de lui fournir son type de Vitae favoris, pourrait bien lui tenir compagnie quelque temps et certainement lui fournir un peu de… distraction.

«Mais je suis étonnée ! Vous arrivez à voir la beauté des choses malgré la crasse qui les recouvre, en plus nous partageons d'autres points communs, j’ai moi-même longtemps résidé à la Nouvelle-Orléans pendant quelque temps. On a peut-être aussi des amis en commun, d’autant plus que vous semblez me connaitre.» Lui dit-elle en le dardant d’un regard malicieux.

« Oui ! Vous avez raison, cela était écrit sur la grande partition, nous devions nous rencontrer, pourquoi maintenant, pourquoi ici, je l’ignore. Planter mes crocs dans le cou de cette petite m’aidera peut-être à y voir plus clair, à moins que vous n’ayez autre chose à me proposer. »
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MessageSujet: Re: Skid Row by night (libre)   Skid Row by night (libre) EmptyLun 27 Oct - 0:45

musique qui traverse l'esprit de Phosphoros

Skid Row, fin misérable et pestilentielle des rebuts d'une société gangrenée par sa propre corruption, entachée d'un désir d'auto-destruction salutaire. Skid Row, enfer de la cité des anges.

Le Ravnos passa sa main âgée dans les cheveux de la jeune toxicomane trop défoncée pour réagir.
Le monde était sale et plein de misère, ce monde avait perdu la foi et c'était l'Homme lui-même qui en était la cause. Nietzsche disait avec éloquence : " Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué". Un homme fort clairvoyant comme le troupeau en faisait peu.

D'un doigt, il souleva le menton de la jeune femme et en plongeant son regard dans le sien, il lui suggéra* :

"- Suis-nous mon enfant, nous allons t'offrir tant de plaisir.

La Junkie se leva avec difficulté alors que Phosphoros/Philippe se tournait vers la beauté noire :

J'ai en effet autre chose à offrir à une perle noire de votre qualité.
Venez suivez moi, je connais un endroit dans Skid Row où les notes de la partition coulent sur l'esprit de ceux qui savent écouter.


Il commença lentement à avancer là où se trouvait l'opiumerie tenue par Monsieur Tcheng, un agent de Maître Lee Wong Jin. Monsieur Tcheng, "l'éventail de papier blanc"**, de la Triade Woo de Los Angeles qui pourvoyait aux besoins insatiables des dégénérés du bétail.
Là-bas, dès leurs premiers pas, les exhalaisons des prostitués défoncées à la came sale de la Triade, les gémissements des clients saouls se vautrant dans les débauches pour les quelques dollars de salaires que leurs offraient leur abominables maîtres et les soupirs des drogués à demi-mort sur les couchettes jetées au sol entameraient une chorale délicieuse.
L'épaisse fumée psychotrope et les tentures élimées cacheraient les activités sanglantes et divines des caïnites. Maître Lee Wong Jin accordait sa protection à Maître Phosphoros connus comme 血色清晨的偉大的法官 ***. Ici, les seuls caïnites à ne pas être détruits par les Kuei-Jin étaient les amis du Ravnos destructeur de Hérons Majestueux et de Tigres Diables****.
Ici, l'Orient mystique révélait toute sa crasse.

Oui, à Skid Row, crasse et musique ne font qu'un. Que vous soyez du vieux continent, du continent noir caché ou des mystiques terres d'Orient vous ne serez pas épargné. La misère se nourrit de tous et tous s'y repaissent car vous êtes à Skid Row...

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