La fausse demoiselle en détresse. [PV John]

La nuit tombait une fois de plus sur Los Angeles, dans son interminable cycle éternel. Loin de s’émerveiller du spectacle qu’offraient les rues étincelantes de lumière et le ballet de la foule encore dense, Mitsuko fendait celle-ci d’un pas rapide. Elle devrait être satisfaite de ces derniers jours qui lui ont permis d’avancer dans sa collecte d’informations. Après tout, elle avait réussi à obtenir sans trop de mal les identités et les visages importants de la Camarilla, dupant des Nouveau-Nés crédules et incapables de passer outre ses talents de Dissimulation. Des Brujah, grisés par quelques bonnes bagarres en règle, une ambiance festive, et quelques paroles bien placées. Les langues s’étaient déliées avec la même fluidité que celle d’un ruisseau, et tous n’y avaient vu que du feu. Et il en avait été de même au sein du Sabbat, lui permettant ainsi d’obtenir des informations sur ceux qui s’étaient fait le plus remarquer jusqu’à maintenant.

Vraiment, elle avait de bonnes raisons d’être satisfaite. Mais il y avait – littéralement – cette ombre au tableau : Aurelio Falconeri. L’Assamite n’avait pas encore contacté son Sire afin de savoir si celui-ci avait déjà entendu parler du Lasombra, mais elle ne tarderait pas à le faire. En prenant du recul sur leur confrontation, Mitsuko avait la sensation d’avoir fait une erreur de calcul en lui révélant son appartenance à la Main Noire. Elle avait agi trop vite, mais il l’avait prise au dépourvu. Pourtant, cela lui avait paru être la chose à faire, sur le moment. Mais l’Italien était aussi indéchiffrable que les ténèbres qu’il manipulait, et notre Japonaise commençait à se demander si elle n’allait pas finir par regretter ce choix.

Enfin, le point majeur qui l’ennuyait depuis cette fameuse nuit à l’église : elle avait dû boire le sang du Lasombra, et ce souvenir ne cessait de la harceler, provoquant sa soif. Elle avait envie de Vitae, et pas celle d’un humain. Cette envie fugace mais persistante troublait sa concentration et ses pensées, ce qui n’était pas de son goût. Elle aurait sans doute pu attirer à elle un Nouveau-Né camariste pour s’en repaître. Cela n’avait rien de compliqué quand on avait son savoir-faire et ses aptitudes. Mais elle s’y refusait. Céder à cette tentation ouvrirait la porte sur des excès qu’elle ne saurait contrôler, et elle ne pouvait pas se permettre de se faire remarquer maintenant, sans soutien ni lien au sein du Sabbat. Pourtant, il lui fallait bien trouver le moyen d’apaiser cette tension, aussi se nourrissait-elle à un rythme plus soutenu que d’habitude.

Sans crier gare, elle bifurqua brutalement vers une ruelle déserte et en partie mal éclairée, puis s’arrêta. Elle repéra presque aussitôt, dans la rue éclairée et fréquentée qui bordait la sienne, un groupe qui pourrait tout à fait convenir à ce qu’elle recherchait. Trois hommes, de la trentaine à la mi-quarantaine, avec des airs de filou malgré leur costard impeccable. Ceux-là seraient faciles à duper. Déjà avant de se rendre à Downtown, elle avait modifié les traits de son visage afin de passer pour une Européenne au teint bronzé, colorant ses cheveux d’un blond platine. La parfaite bombasse, excusez-moi du terme, une apparence qu’elle prenait parfois pour attirer ses proies à elle, lorsqu'elle ne souhaitait pas perdre de temps dans la traque.

Se rapprochant de l’accès donnant sur la rue principale, son visage entrant dans la lumière, l’attention du trio finit par lui revenir. Elle leur adressa un sourire mutin, un regard plein de promesse, et un geste lascif de la main pour qu’ils la rejoignent. Elle n’avait sûrement pas l’intention de faire durer cette farce, dès qu’ils seraient hors de vue, elle se repaîtrait de l’un deux et se débarrasserait des deux autres. C’était du gâchis certes, mais elle sentait l’urgence d’apaiser sa Bête. Elle ne prenait aucun plaisir dans ce genre de manœuvres, et l’attitude qu’elle avait adoptée pour les attirer était du pur mimétisme. Et le pire, c’est que cela fonctionnait à chaque fois, et comme elle put le voir en se retournant alors qu’elle s’enfonçait dans la ruelle, les trois hommes la suivaient. Les humains n’apprenaient-ils donc jamais de leurs erreurs ?

S’adossant à un mur, elle attendit qu’ils viennent à elle, ces derniers finissant par l’encercler, inconscients qu’ils n’étaient pas les maîtres de la situation, mais juste les victimes de ce qui allait advenir.

« Alors ma jolie… On a envie de jouer ?

- Quelle gourmande, celle-là, trois hommes rien que pour elle ! » S’esclaffa un autre, provoquant les rires détestables de ses compagnons.

Pourquoi ne parvenaient-ils jamais à voir plus loin que le bout de leur nez ?

Invité

Musique d'ambiance

On dit que les vampires n'ont ni chaud, ni froid, qu'ils ne sont que des cadavres qui marche. D'un point de vue technique c'est vrai... Mais pourtant au fond de mon être je ressentais ce froid depuis que j'avais planté mes canines dans la nuque de cet autre vampire.
Pardon, on ne s'est pas présenté, je suis John, celui a qui est ce corps, ce soir c'est moi qui vais diriger ce corps et vous servir de guide à travers le récit, je ne dis pas que l'autre ne risque pas d'intervenir, mais au moins, je tenterais de maintenir le cap.
Il faut dire que même si je prend un plaisir à la violence, c'est plus exactement un plaisir à être fort, à être l'élite, que dis-je, être un éternel, un immortel, véritable fléau des hommes.

Oui, ça sonne mégalomaniaque, mais quand toute votre existence n'a été que moquerie où l'on vous crachait presque au visage, avoir le droit à sa vengeance, avoir le droit de lever son poing vengeur à un goût puissant et addictif. Oh oui...
Ainsi, on comprend rapidement comment son né les dictateurs, des gosses frappés dans leur enfance, et on comprend que les meilleurs tueurs en série était des types dont on riait à chaque fois qu'ils passaient dans le couloir. Juste retours des choses finalement, justice même, n'en déplaise à certains.
Mais cessons de m’apitoyer sur mon sort, cette nuit était la mienne, je m'étais ainsi draper d'un costume hors de prix, fruit des avoirs de mon "colocataire" comme j'aimais le dire, j'étais ainsi engoncé dans un costume hors de prix avec une paire de chaussure qui a elle seul devait valoir plus qu'un mois de loyer de mon ancien appartement.

Ainsi habillé, je décollé dans les rues noirs de los angeles qui empestait la mort et dont les ombres jouassent me rappelé mes dons non sans non plus avoir un léger parfum de ces films des années 3à ou prohibition côtoyé grand banditisme sur un arrière goût de deuxième guerre.

Mes pas m'avaient ainsi mené jusqu'au Downtown et je cherchais sans me l'avouer quelques calices à boire jusqu'à la lie. Mais autre chose attira mon attention, cette blonde, elle avait l'air de ces pin-ups innocentes qu'on croise dans les magasines et je ne pu m'empêcher de penser à cette fille que j'avais tant aimé dans le passé, c'était une fille qui venait du Maine, elle avait cet accent trainant dût à ses origines un peu plus au sud et son air survolté quand on parlait de baseball. Elle n'avait jamais fait attention à moi, j'étais juste le type qui avait prêté ses enceintes à la soirée et qui avait "non, t'inquiète, c'est pas grave" quand le proprio de l'appart les avait explosé. Le type qui lui avait tenu les cheveux pendant qu'entre deux vomissements elle lâchait un "ptain, pourquoi y a pas plus de mec gentil comme toi". Ouais, juste ce type là.

Mais elle était déjà entré dans la ruelle et mon coeur s'il avait encore pût battre se serait arrêté, c'était le genre de coupe gorge peu recommandable qui faisait passé la cité des anges pour gotham city avant le chevalier noir.
Réajustant ma veste comme pour me rassurer malgré ma condition, je pénétrais dans la ruelle, dédale simple et inquiétant avec le grésillement de l'éclairage publique défectueux. J'entendis alors les traits lancé par la verbe de ces trois types, on se serait crut dans un mauvais film ou les loubards sont là pour se faire casser la gueule par le héros. En parlant de héros, étais je le chevalier noir ce soir?
Plongeant mes mains dans mes poches, tenant de prendre l'air le plus dégagé possible malgré mon appréhension (d'habitude c'était lui qui gérait les bagarres), je crachais un désinvolte :

-Vous avez rien d'autre à faire que de venir emmerder la dame bande de baltringue ?

T'étais obligé de les insulter?
Ouais... Juste pour te voir te battre, juste si t'es capable de pas succomber à la bête.
Je n'utiliserais pas les dons...
Mais ouais...

... ... Oui, je n'allais pas utiliser mes dons, enfin, pas tous, si je voulais être le "héros", il valait mieux éviter de balancer un coup de obténébration. Ensuite, une claque un peu costaux. Tant qu'il n'y avait pas l'odeur trop prononcé du sang et qu'il me laissait faire à ma guise sans intervenir...
Déjà l'un des loubards commença à s'approcher et certainement pas pour un free hughs

La loi des probabilités a parfois quelque chose d’agaçant. Après tout, quelles étaient les chances qu’un obscur chevalier des temps modernes surgisse pile à cet instant, se dressant entre le prédateur et ses proies ? Minces, au regard de la très courte scène qui s’était déroulée avant qu’ils ne se retrouvent tous les quatre dans cette ruelle. Enfin tous les cinq, maintenant. Pour un peu, il y aurait presque eu de quoi se sentir à l’étroit.

Alors que le nouvel arrivant attira l’attention du trio, Mitsuko darda un regard inexpressif vers lui. Rien dans l’attitude de la jeune femme ne semblait évoquer la peur ou l’horreur à l’idée d’être acculée par trois individus dans une ruelle déserte et mal éclairée. Non, elle ne semblait pas inquiète, pas le moins du monde. Ses habits étaient aussi factices que son visage, mais encore fallait-il le savoir. De son simple pull brun en coton, elle s’était appropriée l’image d’un chemiser carmin qu’elle avait aperçu sur une femme croisée au hasard, et s’était uniquement contenter de changer la coupe de son pantalon noir quelque peu informe pour qu’il soit moulant. Elle était allée au plus simple, la situation ne nécessitant pas un déguisement plus poussé.

Elle aurait pu s’agacer de la situation, mais elle s’intéressa plutôt à l’homme au costume… visiblement hors de prix, au vu de la coupe parfaite. Il n’avait rien à gagner à se mêler de la situation, c’était évident. En plus de ça, il était seul contre trois individus, et il ne trouvait rien de mieux à faire que de signaler sa présence aux yeux de tous. Un bien piètre choix tactique, pour la Japonaise. Si les trois énergumènes avaient un peu de jugeote, ils remarqueraient également que leur nouvel ami n’était visiblement pas dans le besoin, et alors en plus d’avoir droit à une remontrance dans les règles, il se ferait probablement dépouiller dans la foulée.

Justement, peut-être fut-ce la remarque que ce fit celui qui n’avait pas encore pris la parole et qui s’avança vers notre chevalier noir. A moins que ce ne soit pour répondre à l’affront de celui-ci de manière tout aussi gratuite qu’un free hugh, mais certainement pas aussi agréable.

« Prend un ticket et attend ton tour, connard. Ou mieux, tire-toi avant que j’me mette à hésiter entre la jolie blonde ou te limer les dents sur le béton. »

Celui-là avait sans doute déjà un verre ou deux dans le nez, et abusait clairement de sa large stature pour en imposer. Preuve en est, tout aussi puéril et masculin que soit cet acte, il ne manqua pas de bousculer John comme pour l’inciter à s’abstenir de lui tenir tête et baisser les yeux. On imaginait aisément qu’il avait dû être une petite brute dans sa jeunesse, et qu’il continuait à l’être aujourd’hui lorsque l’occasion se présentait, l’alcool n’arrangeant rien.

La testostérone sembla monter d’un coup dans l’air, entre l’expression agressive de celui qui faisait face à John et des deux autres qui resserraient les rangs de chaque côté de Mitsuko, prêts à rejoindre leur camarade si nécessaire. La Japonaise, apparaissant alors comme une Européenne, ne sembla pas s’en émouvoir, et continuait d’analyser John de son regard insondable. Cet homme devait bien avoir un plan, non ? Il n’était tout de même pas naïf au point de se croire pour un héros quelconque capable de sauver la veuve et l’orphelin uniquement par sa volonté ? Elle n’allait pas rester spectatrice bien longtemps de la scène qui se déroulait sous ses yeux, mais pour l’instant, elle voulait voir si cet inconnu allait la surprendre, renverser la situation.

Invité

Battement de coeur si ce dernier avait put, flash, je me rappel de ces soirées ou on me casser la gueule, me traitant comme de la merde, flash je me souviens de tout ces instants de hontes, toutes ces fois où j'ai baissé les yeux, toutes les fois où j'ai serré les dents, détournant le regard silencieusement. On aurait été quelques temps en arrière j'aurais fait la même chose, je serais allé plus loin.
Mais depuis j'ai cette bête en moi qui harcèle mon corps, mon âme, j'ai le goût dans ma bouche, je suis un tueur depuis. Je me suis jamais posé réellement le nombre de victime que j'ai fait, beaucoup c'est certains.
Je regardais alors ce type, cette grosse brute qui soudainement me bouscula.

La charge de sa main sur mon épaule, mon corps qui se déplace de surprise, la haine, la colère, la rage, j'avais envie de me jeter à sa gorge, de lui arracher la jugulaire, de répandre le sang et de jouer avec ses trippes, ouais, voilà ce qu'aurait fait l'autre, mais non, fallait que je me calme, que je fasse pas trop peur à cette fille, car si je me laissais aller, oui, si je me laissais aller alors ça serait un bain de sang, un carnage sans non. Et je ne pourrais m'arrêter, je me jetterais sur elle et la démembrerais comme un pantin.
Pourtant j'ai trop de haine, mes muscles se contractent sous mon costume, ma haine est palpable sur mon visage c'est certains.

CRACK !

Sans me rendre compte, je venais de coller un coup de poing avec l'usage de mon sang dans le visage de mon agresseur qui recula sous l'impact, titubant, ne s'attendant pas à autant de force. Ouais, les poings serré comme un boxer, la rage de rocky dans le sang, j'avais envie d'en découdre.
A l'intérieur de moi, je l'entendais hurler tel un dégénéré un "DU SANG DU SANG DU SANG !", javais monstrueusement envie de lui faire mordre le trottoirs, à mettre leur mâchoire dessus et à éclater. Il fallait que je reste calme, déjà les bestiaux me regardaient avec un air ahuri et surpris.

-Vous vous barrez où c'est moi qui vous fait manger le béton

A peine ma phrase fini que la brute que j'avais frappé me bondissait dessus, me projetant au sol, commençant à me savater avec entrain alors qu'un de ses comparses venait le rejoindre, le dernier gardant Peach proche de lui, approchant ses lèvres de son oreille pour lui souffler avec une mauvaise haleine empirer par les vapeurs d'alcool

Je continuais de prendre des coups de pieds, mais la douleur réactionnaire laissait place à la bête, j'allais les déchiqueter, j'allais écraser leur cadavre, broyer leur os, j'allais les faire m'implorer de les achever !

La réaction ne se fit pas attendre, déjà un premier coup partait. Notre valeureux justicier avait finalement plus de punch que ne lui en aurait attribué Mitsuko, à première vue. Un point pour lui. Toutefois, la force brute n’est rien si elle n’est que votre unique avantage. Face à un adversaire entraîné, elle peut se retourner contre vous. Heureusement, entraîné, ces gaillards-là ne l’étaient pas pour un sou, mais ils avaient l’avantage du nombre. Déjà, la situation commençait à partir en vrille, l’espèce de gorille ripostant, suivi de près par l’un de ses compagnons qui l’avait rejoint, délaissant Mitsuko.

Bref, une bagarre parmi tant d’autres qu’avait connu l’Humanité dans son histoire.

-T'inquiètes pas, pendant que mes potes s'occupent de l'autre connard, moi je te laisse pas toute seule...

La japonaise fronça les sourcils en sentant l’haleine alcoolisé de l’humain. Cela n’allait pas manquer de se faire ressentir sur le goût de son sang, mais elle ne pouvait pas réellement faire la fine bouche ce soir. A moins qu’elle ne jette son dévolu sur John, lui qui avait l’air bien plus sobre ? Non, penser pratique. Elle avait un mortel sous la main, autant saisir cette occasion, plutôt que de se mêler à cette rixe. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple et efficace ?

« Je ne l’aurai pas permis de toute manière. »

D’une poigne qui ne souffrait aucune contestation, et bien plus tenace que ne le suggérait son apparence frêle, elle lui agrippa vivement l’avant-bras pour le lui tordre dans le dos, passant dans le même temps derrière celui-ci. Puis d’un coup sec, elle le fit tomber à genou, l’amenant à peu près à sa hauteur. Tout fut exécuté avec une rapidité et une fluidité qui indiquaient l’aisance qu’elle avait à se mouvoir. Le dernier acte le fut tout autant : lui agrippant la touffe qui lui servait de chevelure, elle exposa la gorge de l’humain dans toute sa splendeur puis se pencha sur lui pour le mordre avec la même vivacité qu'un serpent passant à l’attaque.

Le mortel, embrumé par les propres vapeurs d’alcool qu’il dégageait et pris de court, n’eut peut-être même pas le temps de songer à se débattre, qui sait. Déjà, il était frappé par l’extase malsaine du Baiser. Malsaine oui, car il n'y avait pas d'autre issue à ce plaisir que la mort. Elle n'avait que cette dernière à offrir aux mortels qui passaient sous ses crocs.

Bien que l’arrière-goût d’alcool la répugnait, Mitsuko buvait sa Vitae à longs traits, la sentant réchauffer sa gorge et son corps tout entier, détournant temporairement la japonaise de son obsession de ces derniers jours. Se gorgeant de sang, elle sentait peu à peu les grondements en sourdine de sa bête intérieure s'apaiser, sa soif s'étanchant davantage à chaque gorgé.

Peu intéressée par l’euphorie qu’exprimait son repas, elle jeta un regard vers les trois hommes qui se battaient toujours, curieuse de voir à qui revenait l’avantage de la confrontation, tout en continuant de saigner à blanc le mortel. Arrivant sur la fin, elle relâcha sa prise sur l’humain, celui-ci s’effondrant au sol dans un bruit mat, comme une poupée de chiffon.

Invité

Le bruit d'un os qui s'éclate, voila ce que je reconnu quand en me donnant en coup de pieds je senti ce craquement, ils frappaient fort les bougres, ils frappaient pour tuer, excitant une bête déjà aux abois, il fallait me contenir, il fallait tenir, savoir ne pas dégénéré, savoir rester "humain", ne pas succomber à ce monstre qui était aux abois, rester calme, inspirer, expirer.

Facile à dire quand on ne se fait pas savater au sol, rappelant les années d'humiliation.
Soudain, il y eu cette odeur de sang. J'aurais put la reconnaitre entre mille, je m'étais tant gaver de vitae, j'avais si souvent baigner dans des lacs d'hémoglobine, j'avais si souvent fait couler le liquide vermillon, une bête, je suis une bête, je suis un monstre, il avait tellement raison, je luttais pour garder des vestiges de mon passé, une lutte si vaine, si stupide.
Alors quoi? devais-je m'abandonner à lui? Le laisser être le maître? Le laisser régner sans partage sur ce corps le laisser massacrer les mortels, le laisser fait régner le pouvoir de la nuit? Peut être, après tout, avais-je encore une utilité en ce monde?
- Non tu n'en as aucune - SI! tu as tord, je pourrais apporter le bien, regarde, elle je pouvais la sauver, la sauver oui! Je pourrais tous les écraser ces malfrat, j'étais la nuit! J'étais une créature éternelle qui pourrait sur cette cité des anges un voile obscure protéger les faibles - stupidité, tu es un prédateur, une bête, tu ne sais que te nourrir, sent la violence, je sais que tu sent au fond de toi la mort, tu as regarder dans les abysses Johnny Boy, et les abysses ont regardé en toi - NON! Je...

Sans me rendre compte de ce que je faisais, sans me rendre compte que la princesse que je venais sauver était elle aussi un prédateur obscure de ce monde des ténèbres, je frappais. Mon poing percutant l'un des genoux, ce dernière fit alors un angle improbable pendant que son propriétaire se mettait à beuglait de souffrance sous le regard ébahis de son compagnon d'infortune.
Je me redressais alors avec une agilité surnaturelle, mes traits marqués alors que déjà mes dons d'obténébration faisait tournoyer malgré moi les ombres, rendant la ruelles plus sombres, accentuant mes traits, faisant de moi l'incarnation du styx, mort marchant pour collecter les âmes qu'on lui devait.
J'attrapais le second homme par le cou et d'un mouvement sec le brisais, portant mon regard sur celle qui se nommait sans que je le sache Mitsuko.

Elle était là, ses lèvres baignant de la vitae de sa proie. Ainsi la belle était aussi un ange de la nuit, à ses pieds résidait la dépouille de sa victime.

-Ainsi l'agneau était un loup qui avait pris pour peau la douce laine de ses proies.

Je lâchais ma victime qui tombait dans un son mat sous les sanglots du dernier larron. Fixant la jeune femme je ne pouvais qu'être tendu à l'idée qu'elle était peut être mon prédateur. Je restait donc immobile, cherchant à percer quel dessein se dessiné chez elle, l'inconnu, je n'aimais pas cela. Je crachais finalement après une seconde qui me sembla être une éternité :

-Et maintenant, allons nous nous affronter?

« Ainsi l’agneau était un loup qui avait pris pour peau la douce laine de ses proies. »

Un Lasombra, encore un. Il s’était trahi à l’instant où les ombres avaient pris vie, comme douées d’une volonté propre et l’avait entouré de leur aura ténébreuse. Et un Lasombra pour le moins atypique, semblerait-il. Depuis quand ces derniers s’aventuraient-ils à jouer les justiciers ? Certes, il y avait toujours des exceptions pour tous, mais tout de même…

« Et maintenant, allons nous nous affronter ? »

A cette remarque, la japonaise sentit son malaise. Il est vrai qu’il se retrouvait en légère position d’infériorité vis-à-vis d’elle, puisque connaissant maintenant son clan, elle pouvait plus facilement anticiper ses manœuvres offensives. Avant de répondre, elle prit soin de faire disparaître les dernières traces écarlates qui maculaient ses lèvres, preuves sanglantes de son forfait.

« Quelle drôle d’idée. Bien que s’immiscer ainsi au beau milieu du repas de quelqu’un ne soit pas très correct, il serait futile de nous battre pour si peu. »

Si l’inutilité d’un affrontement était avérée pour elle, elle n’en restait pas moins sur ses gardes, prête à esquiver toute agression. Il gardait tout de même l’avantage du terrain dans cette sombre ruelle, chaque parcelle d’ombre pouvait s’avérer traître. Ce lieu était un couloir obscur, n’offrant que peu d’espace pour bouger efficacement. Un bonheur pour un Lasombra, mais une plaie pour Mitsuko que d’affronter un adversaire de ce genre ici. Mais outre toutes ces questions stratégiques, il y avait bien sûr la question de leur engagement respectif.

Un Lasombra sabbatique se souciant des humains, cela était-il réellement crédible ? Car après tout, c’était visiblement pour la défendre, la croyant humaine, qu’il avait mis le pied dans cet endroit. Certes, les dissidents du clan des Enfants des Ombres étaient peu nombreux, leurs cousins du Sabbat allant jusqu’à nier leur existence. Toutefois, le comportement de John l’intriguait suffisamment pour que la question se pose. Par expérience, les Lasombra ne faisaient pas dans le sentimentalisme, c’est du moins ce dont elle était convaincue.

« A moins bien sûr que nous ne soyons des ennemis naturels. Puis-je connaître votre nom ? »

D’ordinaire, elle se serait présentée elle-même pour l’amener à le faire également. Mais depuis l’épisode Falconeri, il valait peut-être mieux qu’elle range son éducation dans un placard pour ne l’en sortir que lorsque cela serait judicieux. Elle était un outil, certes, mais elle ne serait pas l’outil du premier venu, et pas sans son consentement.

Invité

Qui es tu, que veux, où vas-tu? Camarilla? Sabbat? Aubain? Tu n'étais pour moi un prédateur ou une proie?
Il me fallait prendre attention - oui prend garde, sinon je prends ta place - silence, je gère la situation... Je m'approchais pas vraiment, tournant comme une bête en cage, les ombres s'animant selon ma volonté, ou plus exactement presque inconsciemment. Se distordant elles offraient des visages grimaçants comme des âmes damnés hurlant leur peine et souffrance aux yeux de ce monde.

Restant un silencieux, gardant uniquement les râles d'agonies du dernier survivant comme ambiance sonore, je me permis finalement de lâcher :

-J'avais perçu votre nature via les dons obscures de mon sang...

- Oh, tu jettes le troubles johnny, bonne idée de lui faire penser que tu sais utiliser les dons lassombra - ouais je sais - mais là tu t'es cramé, t'es forcément du côté du sabbat. Et ouais, tu gagnes ou tu perds johny, mais je ne désespère pas de te voir apprendre. -

Merde, grillé, tant pis, j'aurais dût y penser, je suis con, bref, passons, je m'adosse au mur, la fixe, elle est belle, mais, y a un truc de pas naturelle, poupée on dirait une création d'un tzimisce. Je lâche enfin :

-Nous sommes vampires, donc ennemis naturel, il va de soit. Quand à mon nom...

Qu'est-ce que je vais dire? - Laisses moi faire, on va rire - :

-Hidalgo Don la Mancha...

Je ne connaissais même pas ce type, Hidalgo pourquoi un nom si ridicule? C'est moche, encore un truc e ton passé hispanique, j'en suis certains. Et La Mancha, ça sonnait d'un pédant! Passons, je prenais la main :

-Et quel nom ainsi que quel sang se cache sous ces délicieuses boucles dorées?

Oui, car finalement je n'avais pas donné le nom de mon clan, mais ne l'avait elle pas deviné malgré ma tentative d’esbroufe?

Voilà qu’il passait du cop à l’âne. De sauveur des rues, il endossait maintenant le rôle de l’obscur vampire. Cherchait-il à la déstabiliser ? Mitsuko ne parvenait pas à le cerner totalement, mais ce qui était certain, c’est que son numéro ne l’impressionnait guère. A ses yeux, il n’était pas crédible. Quelque chose la dérangeait dans son discours. Au moins, elle avait vu juste, c’était bien un Lasombra. Encore…

Les Tzimisce se faisaient étonnamment discret dans cette ville, la plupart des postes de pouvoir étant aux mains des Enfants des Ombres, d’après ce qu’avait pu constater la japonaise. C’était là un facteur important, car cela signifiait pour elle qu’il valait mieux ne pas s’attirer leurs foudres et peut-être songer à se ranger de leur côté, même si cela ne l’enchantait pas plus que cela. Manipulateurs parmi les plus manipulateurs Caïnites des autres clans, Mitsuko estimait que la plupart de leurs manœuvres ne faisaient que ralentir et détourner le Sabbat de l’essentiel : la destruction de la Camarilla.

Hidalgo quoi, déjà ? Ce nom ne lui évoquait rien, et était-ce vraiment le sien ? Mitsuko était bien la première à user d’une fausse identité lorsque cela était nécessaire. Il le fallait bien dans certain cas, mais maintenant ? Ce Lasombra était étrange, à sa gestuelle, on aurait dit qu’il manquait d’assurance ou qu’il éprouvait le besoin de prouver qu’il lui était supérieur. Sans doute était-il préférable de marquer un statu quo, ou quelque chose d’approchant. Ou d’entretenir le doute sur sa place dans la hiérarchie naturelle par rapport à lui.

« Vous pouvez m’appeler comme ça vous chante. »

Il aurait pu être intéressant de voir quels renseignements elle aurait pu lui soutirer, mais en marquant ainsi sa défiance à son égard, il était exclu qu’il réponde à ses questions maintenant. Du moins, pour l’instant. De toute manière, que pouvait-il redouter ? Une camariste n’aurait jamais abattu un humain ainsi uniquement dans le but d’apaiser sa soif. Ce détail ne lui avait tout de même pas échappé ? Enfin bien sûr, il restait un Lasombra. Toujours à calculer et anticiper ce à quoi pouvait servir ceux qui croisaient leur route.

« Je ne vous conseillerais pas de rester ici plus longtemps. Les camaristes semblent faire plus de zèle qu’avant, l’odeur du sang pourrait bien les attirer jusqu’ici. »

Cependant, hors de question de faire le premier pas ou de lui tourner le dos. Question de logique, il était impensable de faire preuve d’imprudence face à ce Caïnite qui lui-même se méfiait d’elle.

Invité

- Aucune idée de son sang, de son nom, de sa secte, bravo Johnny Boy, tu es doué, très doué - la ferme!
il avait raison, je ne savais absolument rien, oui, elle avait tué sèchement le mortel, mais des camaristes un peu violent feraient de même. D'ailleurs, c'est amusant, mais sur le papier, c'est nous les monstres, pourtant, techniquement, les membres de la avaient parfois organisé des massacres qui feraient passer nos ritae ignobilis pour des salons de thé. Mais je m'égare je crois, oui, je m'égare, il faut que je reste sur du concret. Reprenons donc ce duo que moi et boucle d'or formions.

Déjà, faire comme les chats, avoir le dos rond, montrer qu'on est plus et plus puissant qu'on ne l'est, c'est la base de tout. Sans pus attendre, je faisais tournoyer les ombres autours de moi, m'en drapant comme un suaire morbide,mes mouvements ainsi suivi par la substance même des abysses me donnaient une allure des plus surnaturelle. Ainsi, je m'approchais d'un pas, trainant avec moi les murmures des ténèbres :

-Penses tu que les chiens des antediluviens aient une chance contre moi? Et puis... Boucle d'or... Tu es comme moi non? Une fille de l'épée de Caïn ?

Bim, je tentais directement de savoir sa secte, à ce niveau là, j'étais grillé, autant ne plus faire dans la subtilité, rentrer dans le tas, sortir les crocs et jouer le tout pour le tout.
J'approchais ma main près de son visage, sans pour autant le toucher, esquissant les mouvements d'un dresseurs face à une bête sauvage. Doucement, précautionneusement, oui, tu devais être une b^te sauvage pour ne laisser paraitre pas impressionner par le monstre que je suis devenu.

-Mais les ruelles de la cité des Anges ne sont pas un lieu de discussion... N'est-ce pas Boucle d'or?

- Tu es si long, tu devrais la tuer et n'en parlons plus... - Ma manière, mes méthodes. - Oui oui oui, bien entendu. Bien, j'avais avancé ses pions, à voir comment elle allait réagir.

Sur un champ de bataille, il n’y avait pas de juste milieu. Soit on survivait, soit on passait de vie à trépas, tout simplement. Et entre les deux, rien, si ce n’est les cadavres s’entassant à ne plus savoir quoi en faire. Mais pour s’en sortir, nul besoin d’être forcément l’élite des combattants, non. Parfois, un peu de bluff, de roublardise, et de mise en scène pouvait suffir à faire douter vos assaillants et les faire reculer, vous assurant ainsi un moment de répit. Seulement, ce genre de coups-là, la japonaise les connaissait sur le bout des doigts. Aussi resta-t-elle de marbre face à l’allure irréelle du Lasombra qui n’aurait pas manqué de faire hurler de terreur les mortels.

Boucle d’or ? Bien, soit, après tout elle l’avait elle-même autorisé à l’appeler comme bon lui semblait. Si seulement il avait su qu’elle était bien loin d’être blonde, sous ce voile d’illusions trompeuses. C’était même tout le contraire, sa chevelure était aussi sombre que le plumage d’un corbeau, pour ne pas dire même autant que les ombres qui le drapaient, mais cela aurait sûrement été sujet à débat connaissant les Lasombras, donc passons.

« En effet. »

Plus laconique, tu meurs. Le bavardage et l’éloquence n’étaient pas vraiment les points forts de l’asiatique. Elle était faite pour l’action, pas pour les discours. Être trop volubile pouvait d’ailleurs vous jouer des tours, cela pouvait en dire long sur vous-même. Toutefois, elle se força à lui donner quelques détails.

« Cependant je ne suis arrivée à Los Angeles que depuis peu… »

Il allait être temps pour elle de commencer à bouger, de se faire connaître. Maintenant qu’elle était plus familière avec la ville, rester en retrait plus longtemps ne servirait à rien. Peut-être pourrait-elle tirer des informations intéressantes de la part de cet Hidalgo, ou tout simplement, faire un premier pas dans son intégration à l’Epée de Caïn de la Cité des Anges. Il y avait aussi le cas de cet Aurelio Falconeri qui restait en attente, mais cela viendrait plus tard.

A son approche, la jeune femme n’avait pas cillé, pas même lorsque sa main suintante de ténèbres l’avait approché. Rien, elle ne ressentait rien, si ce n’est un minimum de méfiance, prête à réagir, sait-on jamais. Mais la peur ou l’effroi qui aurait pu saisir un autre Caïnite ne semblaient avoir d’emprise sur elle. Non, la peur, il fallait l’apprivoiser, en faire abstraction. Au même titre que la plupart des émotions, ce n’était pas la peur qui permettait de prendre les bonnes décisions ou d’avoir l’attitude adaptée à la situation. Tel était l’opinion de la japonaise, il fallait resté détaché, maître de soi. Enfin, autant qu’on pouvait l’être lorsqu’il s’avérait qu’on était accro au sang de ses semblables, ce qui n’était franchement pas un exemple de tempérance…

« Non, je suis d’accord. Où suggérez-vous d’aller ? »

Cela n’était pas sans lui rappeler ses plus jeunes années vampiriques, alors que ses supérieurs de la Main Noire l’avait promu au grade de Censeur, espion parmi le Sabbat, censé sonder ses membres. A la différence près qu’elle ne frappait pas au hasard d’une rencontre et s’y prenait différemment à l’époque. Et puis, elle avait choisit de se dévouer au Sabbat désormais, non à cette secte dans la secte qu’était la Main Noire et qui avait, comme elle le jugeait, trahi ses attentes.

Voyons donc si cette rencontre hasardeuse pouvait se révéler intéressante.

» Celui à la fausse réputation TERMINER
» Crépuscule d'une Tour d'Argent. [PV John Lee Peacecraft]

La fausse demoiselle en détresse. [PV John]

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