[HJ : débrouillez vous pour savoir qui poste dans quel ordre xD, Orphée, ne t’offusque pas, Asao m’a dit que j’étais libre de faire la rencontre où je le voulais ^^’ il aurait dû préciser xD]

Voici que l’Italienne avait bondi comme un chat, se lovant contre lui en lui prenant le bras. Aha ! Décidément que cette jeune Giovanni était amusante. Ils avaient le sang chaud ces nécromants, presque aussi chaud que les Tremere que Keith aimait à rencontrer à la fondation. Enfin… aimait… Hihi, que la chose était amusante.

Le Gitan coiffa son haut de forme en galant gentleman, et entraîna dans les rues la sublime créature qui l’accompagnait. Il avait encore en tête son étrange rencontre avec la jeune Gabrielle aussi ne se sentait-il pas d’humeur taquine, cependant la perspective d’amuser une semblable était une bien trop belle occasion.

« Dites-moi, ma chère amie, vous permettez cette note galante, n’est-ce pas ? Dites-moi, donc, si la magie vous intéresse. Les tours de passe-passe, tout cela. Nous remontons actuellement les artères de cette belle cité vers des lieux biens obscures, la fondation Tremere, ça vous parle ? »

Le jeune Gitan éclata de rire, entrainant sa belle au bras. Il ne put s’empêcher de réfléchir à quelques petits tours, à quelques petits amusements, et, surtout à la surprise que le sombre complot qu’il ourdissait ne manquerait pas de provoquer. Après tout, serait-il un vrai gitan s'il n'enlevait pas son ami dans un grand tumulte? Non, il fallait bel et bien provoquer la surprise, l'étonnement, une action d'éclat, voici qui devait être leur signe d'adieu! Voici donc qu’il devait mettre au courant sa charmante compagne de route.

« Vous allez être témoin, Divine mademoiselle Giovanni, d’une étrange rencontre, je n’en doute pas. Des Sorciers viendront à nous ce soir, mais, ne craignez rien, j’ai ma vieille pour les éloigner à la force de quelque sérénade à votre gloire. J’aime beaucoup aller ennuyer cette engeance, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur, considérez cela comme un petit divertissement parmi tant d’autres que recèlent notre belle cité. Tenez, nous y sommes. C’est le bâtiment là, juste devant vous. Permettez-moi de vous prier de vous installer ici, sur ce muret, pour que vous puissiez profiter du spectacle. »

Keith abandonna sa chère amie – enfin, sa chère rencontre de la soirée, il ne fallait pas oublier que ses activités étaient certainement très loin du crochet et de la broderie – sur ce muret qui faisait face à la fondation, fit un pas, un deuxième, sortit son instrument de musique de son sac, et entama de se dérouiller les doigts. Quelques accords, et nous étions partis.

Une musique sans doute étonnamment reconnaissable, puisque c’était cette même mélodie qui avait résonné quelques temps auparavant au même endroit, dans ce petit jardinet qui entourait la fondation. Il s’interrompit un moment, fouilla à nouveau son sac, et vint apporter un de ces ingénieux petits parapluies à la demoiselle.

« Vous devriez vous abriter. Un de ces sorciers trouve manifestement que ma musique lui inspire la tempête. Il serait regrettable que ce si joli tailleurs soit détrempé par une averse. »

Il retourna à sa place après s’être assuré que la jeune femme ne risquerait rien, et recommença à jouer. Allez Asao, Allez Orphée, qu’allez vous dire de cette nouvelle provocation ? En riant aux éclats, Keith laissa la joyeuse mélodie emplir toute la rue, attirant les quelques passants sur ce singulier couple. Une jeune femme assise, parapluie ouvert, se protégeant d’une pluie imaginaire, et ce jeune musicien assis dans l’herbe, la vielle sur les genoux. Etaient-ils fous ?

Keith Van Der Harten était un Ravnos, et comme tous les Ravnos, il était insouciant. Malheureusement pour lui, cette insouciance n’était pas toujours bénéfique, car elle provoquait souvent quelques malencontreux coups du sort. Etait-il vraiment nécessaire de parler de cette funeste histoire de mercure et de porcelaine brisée lors de sa dernière venue ici. Non, il était des choses qu’il fallait parfois ne pas rappeler, et c’était sur cette amusante pensée qu’il jouait pour la nécromancienne joliment charmée. Ou joie et charmante ? Oh, un peu de tout ça à la fois. Les membres de la Famille étaient toujours fort amusants à côtoyer.

Elle lui demanda qui l’on attendait, aha ! Si elle savait… fallait-il lui faire une petite annonce ? Allez, il fallait être fou. De sa voix posée s’élevèrent ces quelques mots au son d’une plaine un rien angoissante.

« Mademoiselle Giovanni, celui que nous attendons est un redoutable sorcier… »

Objectivement, c’était vrai, Asao était un fort brillant élément.

« Il est craint et haï par ses paires… »

Craint à cause de son instabilité psychologique, et haï pour les cheveux roses… oui, bon, il ne fallait pas jouer sur les omissions, c’était bien ce que Keith avait dit, non ?

« Sujet à débat dans les plus vastes assemblées, et les cercles de pouvoir les plus hauts. »

Le débat en question était « bon, quand-est-ce qu’on reformate ce connard ? » C’était un débat comme un autre, non ? Oh, eh puis zut, cher lecteur, si l’on ne pouvait même plus jouer avec les mots, où allait le monde ?

Et voici que les portes de l’enfer – nous n’allions tout de même pas nommer la fondation Tremere un paradis, non ? – s’ouvraient. Dans un mouvement mélodique particulièrement dramatique à la vielle en sortit… Un Tremere aux cheveux roses qui vint demander à Keith de faire les présentations… Bon, rien n’était parfait dans la pièce de ce soir, mais au moins le Tremere était au lieu dit.

« Ah, mon cher Asao, comment ? Ne connais-tu pas la plus belle semblable de cette ville ? Mademoiselle Aura Giovanni nous honore ici ce soir de sa radieuse présence. Je me suis dit que rien ne déplairait davantage à nos amis Sorciers que la présence d’une si sublime créature sous leur fenêtres… A moins que ce ne soit la vielle qui leur déplaise ? »

Mais Keith en parfait gentleman au haut de forme rapiécé, se tourna vers Aura, il fallait bien faire les présentations, après tout.

« Asao Watnabe, mon frère d’armes, et Sorcier de son état. »

Et nous pouvions y all…. Quoi ? Le Gamin approchait, et il traînait une valise… le Ravnos eut un moment la mâchoire qui s’en décrocha, lorsqu’il entendit le petit pester et s’inviter dans cette excursion, et même… S’adresser à lui ? Un petit rire nerveux agita un moment le Ravnos.

*On se fout de toi, mais il est instable, il est triste, je le sens, si tu l’aliénais…*

Ta gueule, le Malkave.

« Asao, t’aurais pas oublié de me prévenir d’un truc ? Le Gamin, là, il vient avec nous ? Il est au courant que ce n’est pas une expédition pour les gamins ? »

Il lui fallait à présent répondre à ce cher Orphée.

« Orphée, c’est cela ? Oh, rassurez-vous, je n’avais rien prévu à votre encontre. Lâcher un spectre dans la fondation éventuellement, ou bien vous effrayer avec quelques illusions, mais tout ceci est tellement éculé… Oh, à propos de théière… »

Il sortit le fragment qu’il avait encore dans sa poche.

« Permettez que je vous le rende, je l’ai gardé précieusement sachant combien vous teniez à cette théière. »

Et il éclata d’un rire un rien hystérique.

*Un peu Malkave*

La ferme.

La soirée s’annonçait bonne.